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1265. (1868) Cours familier de littérature. XXV « CXLVe entretien. Ossian fils de Fingal »

Elle a chargé une commission, formée dans son sein, de faire dans le pays même les recherches les plus exactes sur l’authenticité des poésies d’Ossian, et sur tout ce qui peut éclairer la discussion élevée à leur sujet. […] Qu’il vienne, accompagné de ses plus vaillants héros, s’unir à ma fille élevée dans la retraite de mon palais. […] Ses voiles se jouent autour de ses mâts élevés sur les flots ; les ondes blanchissent et roulent sur les flancs du vaisseau, et l’Océan mugit alentour

1266. (1886) Revue wagnérienne. Tome I « Paris, 8 avril 1885. »

Associés successivement, appelés à coopérer tous à un même résultat, les arts avaient fourni, par leur concours, le moyen de rendre intelligibles à un peuple assemblé les buts les plus élevés et les plus profonds de l’humanité ; puis les différentes parties constituantes de l’art s’étaient séparées, et désormais, au lieu d’être l’instituteur et l’inspirateur de la voix publique, l’art n’était, plus que l’agréable passe-temps de l’amateur, et, tandis que la multitude courait aux combats de gladiateurs ou de bêtes féroces dont on faisait l’amusement public, les plus délicats égayaient leur solitude en s’occupant des lettres ou de la peinture. […] Dire d’une musique qu’elle est sans mélodie, cela veut dire seulement, pris dans l’acception la plus élevée : le musicien n’est pas parvenu au parfait dégagement d’une forme saisissante, qui gouverne avec sûreté le sentiment. » La véritable mélodie est dans Beethoven et la musique allemande, continue, variée et constante, expressive sans exagération. […] Celle-ci avait été élevée par Malwida Von Meysenburg, amie de Liszt et de Wagner.

1267. (1853) Histoire de la littérature dramatique. Tome II « Chapitre VI » pp. 394-434

à ces grands faiseurs de silhouettes crayonnées sur les murs de l’antichambre, je préfère encore les satiriques, race acharnée et mal élevée, il est vrai, mais la satire même finit par arriver à je ne sais quelle ressemblance violente, qui ressemble à la comédie ou à l’histoire, comme le bistouri qui sauve ressemble au couteau qui égorge ! […] Il a reçu le contrecoup du premier coup de canon qui se soit tiré dans ce bas monde, il a lu le premier livre sorti des presses naissantes du premier imprimeur, il a mangé le premier fruit venu de l’Amérique, il s’est élevé aux écoles de René Descartes et de Despréaux ; il a vu Bossuet face à face, il a souri le premier, aux doctes murmures de Pierre Basyle, il a pleuré, le premier, aux vers du grand Corneille. […] Car voilà, ceci soit dit à notre louange à tous, la toute-puissance de la critique moderne, le voilà le mur de séparation qu’elle a élevé entre elle et la rigoureuse école de l’abbé Desfontaines, de Fréron et de M. de La Harpe ; elle a montré que l’admiration et la sympathie étaient au premier rang de ses droits et de ses devoirs ; elle ne s’est plus contentée, comme autrefois, de relever les erreurs, les fautes, les défauts, les impuissances, elle s’est attachée aux grâces, aux beautés, aux promesses que fait le présent à l’avenir !

1268. (1857) Cours familier de littérature. IV « XXIe Entretien. Le 16 juillet 1857, ou œuvres et caractère de Béranger » pp. 161-252

Le poète pindarique s’adresse, dans sa pensée et dans ses œuvres, à l’auditoire le plus vaste, le plus élevé de cœur et d’esprit, le plus universel et le plus éternel qu’il puisse concevoir. […] C’est ainsi que moi-même, élevé dans les champs et né parmi les pasteurs, comme je l’ai chanté un jour, j’ai contracté, en vivant presque constamment parmi les ouvriers de la campagne, une estime, un goût, une tendresse pour les paysans, qui me firent toujours et qui me font encore préférer la table, la veillée d’une chaumière aux banquets et aux fêtes des palais. […] Cette jeune fille, d’une taille élevée, d’une souplesse énergique d’avant-bras, d’une physionomie noble et douce, d’un regard de reine tempéré par une délicate réserve, montrait encore à quatre-vingts ans les traces d’une beauté qui avait dû éblouir les élèves du maître d’armes.

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