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9. (1898) L’esprit nouveau dans la vie artistique, sociale et religieuse « III — Un symbole »

) Vous ne bâtissez pas des églises pour le plaisir de faire des églises, vous ne faites pas de pèlerinage pour le plaisir de faire des pèlerinages ; vous cherchez à faire la guerre à l’esprit moderne. […] Ils unissent le salut de l’Église et celui de la France comme si elles étaient indissolublement solidaires. […] Dans cette alliance de deux termes que nous semblons considérer comme égaux, ce que nous voulons c’est le triomphe de l’Église sur la France. Ce n’est pas leur alliance, puisque l’Église comportant la toute vérité doit toujours maintenir sa prépondérance : encore moins, par conséquent, la domination de l’Église par la France. […] L’Église ressemble de nos jours à ce vieillard, qui se raccroche à l’existence d’une main désespérée.

10. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « XI. Gorini »

Sa science à lui, c’est l’Église. S’il n’y avait pas d’Église, peut-être que pour lui il n’y aurait pas de science du tout. Quoiqu’il eût quelque part, sans doute, dans un angle de son cerveau, un pli où dormait cette vocation de savant que son amour pour l’Église n’a pas créée, l’Église n’en a pas moins été l’étincelle à la poudre qui a fait partir la vocation ! […] Pour cette raison, apparemment, l’auteur de la Défense de l’Église, livre déshonorant au fond, — car l’honneur des historiens, c’est l’exactitude !  […] Défense de l’Église contre les erreurs historiques de MM. 

11. (1905) Les œuvres et les hommes. De l’histoire. XX. « Léon XIII et le Vatican »

on ne voit pas l’aurore, le possumus de l’Église triomphante, enfin, de ses ennemis ? […] … L’Église libre dans l’État libre, c’est-à-dire l’Église morte dans un État délivré d’elle ; car on espère bien qu’elle mourra de cette liberté à outrance, fatale, du reste, à tous les genres de pouvoirs, qui doivent, un jour, irrémissiblement en mourir ! […] Un chrétien tremble toujours un peu devant ce grand mot : « la fin de l’Église ». Il se souvient que les portes de l’enfer ne prévaudront jamais contre elle, mais il pourrait se souvenir aussi, pour se rassurer, que l’Église n’est pas que terrestre, et qu’elle est l’Église dans l’éternité. […] L’Église est assez forte pour embrasser tous les genres de gouvernement et ne pas mourir de cet embrassement.

12. (1888) Les œuvres et les hommes. Les Historiens. X. « M. Henri de L’Épinois » pp. 83-97

Cela suffisait pour expliquer qu’on eût planté là un livre savant, écrit avec une virilité calme, par un esprit très respectueux des choses de l’Église parce qu’il y avait touché. […] Telle est l’idée des haïsseurs de l’Église, qui fut souvent réalisée dans l’Histoire et qui peut l’être encore par des politiques ennemies et victorieuses de l’Église, — mais de l’Église jamais vaincue !  […] » C’est pour cela qu’un laïque qui choisit l’histoire de l’Église pour l’écrire a, de cela seul qu’il est laïque, une supériorité d’enseignement sur le prêtre, et c’est pour cela aussi que toute Critique qui honore l’Église doit mettre en lumière l’enseignement de cet homme-là. […] Dans ce livre de M. de L’Épinois, nous n’avons point affaire, il est vrai, à un historien complet de l’Église, qui ait retracé, comme Rohrbacher, en de vastes proportions, le tableau synthétique de l’Église catholique dans son dogme, ses doctrines, ses mœurs et les majestueuses personnalités de ses pontifes, de ses grands hommes et de ses Saints. […] On est, sur les choses de l’Église, ignorant, et on veut rester ignorant.

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