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1848. (1912) Pages de critique et de doctrine. Vol I, « I. Notes de rhétorique contemporaine », « II. Notes de critique psychologique »

à travers les doigts de la main de l’homme, également partout… » Cette page est de 1863. […] L’artiste tel que le concevait Gautier, le savant tel que le concevait Taine, devaient être également impersonnels. […] L’extrême sincérité de la notation et l’extrême sérieux de la réflexion lui sont également nécessaires.

1849. (1814) Cours de littérature dramatique. Tome III

Le parterre est revenu tout d’un coup de cette idée ; mais nosseigneurs les courtisans, qui sont trop grands seigneurs pour se dédire si vite, persistent encore dans leur reproche. » Cet impertinent sarcasme contre nosseigneurs les courtisans prouve qu’ils avaient du moins beaucoup de grandeur d’âme et de générosité : car, au lieu de combler d’éloges et d’égards un faquin de poète qui s’oubliait à ce point-là, ils auraient pu le remettre à sa place et le faire rentrer en lui-même : dans ce temps-là le public et les courtisans avaient également raison d’être choqués qu’un auteur dramatique présentât sur la scène comme un vil assassin, comme le meurtrier de son frère, un prince supposé du sang de France : un écrivain ne doit jamais rien exposer au théâtre qui tende à l’avilissement de la nation dont il fait partie, et du gouvernement établi sous lequel il vit. […] Les femmes bâillèrent prodigieusement à leur pièce, et Zulime est une des plus grandes pauvretés du théâtre de Voltaire ; quant aux hommes, ils n’approuvèrent pas tous également le cadeau qui leur était spécialement destiné. […] Dans l’enceinte sacrée en ce moment s’avance Un jeune homme, un héros…………………… C’est dommage que s’avance soit précédé, deux vers plus haut, de s’avançant : s’avance est là un mot très impropre, également amené par la rime. […] Montesquieu, dont le génie n’a point été affranchi du tribut que tout écrivain paie à la mode, a parlé d’une manière louche et vague de l’assassinat de Brutus ; il n’a pas osé le blâmer, pour ne pas contredire trop ouvertement l’enthousiasme d’une fausse liberté, qui dominait alors dans les écrits philosophiques ; son cœur, qui le conduisait alors mieux que son esprit, ne lui a pas permis de faire l’éloge : d’un meurtre dont la raison et l’humanité s’indignent également ; il rappelle un ancien préjugé des petites républiques grecques, admis à Rome comme une loi, et qui faisait à chaque citoyen un devoir d’assassiner l’usurpateur de la souveraine puissance ; mais il ne dit pas que les véritables usurpateurs de la souveraine puissance étaient les sénateurs eux-mêmes ; qu’eux seuls accréditaient ce préjugé, pour s’en servir contre les bons citoyens qui, comme les Gracques, entreprirent de rétablir les lois et la liberté ; il ne dit pas que Sylla, tyran bien plus cruel que César, a été loué et honoré par le sénat, parce qu’il était chef de la faction patricienne ; et que César, le plus humain et le plus généreux des mortels, a péri victime de l’orgueil du sénat, parce qu’il était à la tête du parti populaire, et qu’il détruisait la tyrannie patricienne, qui depuis longtemps accablait l’empire ; enfin, Montesquieu ne dit pas que, dans l’affreux chaos d’un état où l’on ne connaissait plus que la loi du plus fort, le chef qui rétablit l’ordre sous un titre légitime déféré par le peuple, n’est point l’usurpateur, de l’autorité souveraine, mais le bienfaiteur de la patrie et le restaurateur de la république : Montesquieu connaissait assez l’histoire romaine pour penser ainsi, mais il connaissait trop l’esprit du moment pour le dire.

1850. (1896) Études et portraits littéraires

Impossible également d’indiquer dans l’organisation de tout mollusque, de tout zoophyte… un caractère tout à fait propre au plan de structure de ces embranchements et incompatible avec tout autre. […] Ses premières études terminées, des situations diverses et également brillantes s’étaient offertes à lui. […] Combien souvent a-t-il recommandé à qui ne veut pas être trop « pipé » une « sagesse à deux tranchants », prête également « aux deux éventualités du dilemme », immortalité ou néant, qui se réserve à tout hasard, qui ne gage pas trop sur la vie future ?

1851. (1864) Portraits littéraires. Tome III (nouv. éd.) « Le Chevalier de Méré ou De l’honnête homme au dix-septième siècle. »

Entre Balzac et Voiture, le chevalier n’hésitait pas ; il était pour le premier, et il se risqua souvent à critiquer le second, avec qui il était en commerce également.

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