Robert de Montesquiou devienne l’écrivain qu’il s’efforça d’être sans y réussir, précieux, impertinent, lyrique, capable de faire renaître dans ses vers les prêtresses antiques, les marquises et les reines, et de célébrer les grâces fragiles des Parisiennes polies dans les rues en l’an dix-neuf cent-unième, et il s’appellera Charles-Adolphe Cantacuzène.
Défaut qu’un Ecrivain estimable ne sauroit trop éviter.
Il n’en sera donc pas moins, malgré M. de Voltaire & ses suppôts, un Historien judicieux, un homme d’esprit & de goût, un Ecrivain correct, agréable, & quelquefois élégant.
Tout ce qu’il a écrit néanmoins, quand il a su se borner à la Morale sans toucher aux Dogmes, marque un Auteur judicieux, plein de sentimens, d’honneur & de religion ; un Littérateur instruit, qui ne se sert de ses connoissances que pour orner la vertu & en inspirer l’amour ; un Ecrivain estimable, qui, sans avoir un style élégant, correct ni précis, a dans sa maniere de s’exprimer un ton de chaleur & d’intérêt, qui fait goûter ses Ouvrages.