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990. (1854) Histoire de la littérature française. Tome I « Livre I — Chapitre premier »

Si même il n’était pas indispensable dans une histoire de la littérature française, je m’en serais passé, pour éviter la confusion qui s’y attache, et échapper au danger, peut-être certain, de ne pas faire agréer la définition que j’en dois donner. […] Dans les principales conditions de notre langue — je veux bien ne pas dire privilèges, pour échapper à l’envie, — la clarté, la précision, la propriété, la liaison, qu’y a-t-il pour la commodité de l’écrivain ?

991. (1854) Histoire de la littérature française. Tome I « Livre II — Chapitre deuxième »

Or, c’est proprement la part de la Renaissance dans l’ouvrage de Rabelais ; ce sont toutes ces vérités générales sur l’homme, sur la société, et, comme dit Rabelais, sur l’état politique et sur la vie économique ; ce sont mille traits de lumière sur notre nature, qui jaillissent du milieu de cette ivresse, comme ce bon sens de hasard qui échappe aux gens pris de vin ; ce sont mille perles semées dans ce fumier, et dont trois siècles n’ont pas encore terni l’éclat. […] Un torrent de mots, souvent inintelligibles s’échappe de sa mémoire surchargée, qui semble se répandre tout entière sur le papier, sans l’intervention de sa volonté.

992. (1883) Souvenirs d’enfance et de jeunesse « Chapitre VI. Premiers pas hors de Saint-Sulpice  (1882) »

Les gens du monde, dans leur ignorance des choses de l’âme, croient, en général, qu’on ne quitte l’état ecclésiastique que pour échapper à des devoirs trop pesants. […] Malgré de sensibles défauts, malgré l’humilité de son origine, ce fils de paysans et de pauvres marins, couvert du triple ridicule d’échappé de séminaire, de clerc défroqué, de cuistre endurci, on l’a tout d’abord accueilli, écouté, choyé même, uniquement parce qu’on trouvait dans sa voix des accents sincères.

993. (1888) Revue wagnérienne. Tome III « II »

» s’il les a jugés incapables de comprendre sa pensée, il n’en est pas moins vrai que ce cri de triomphe, qui s’est échappé de ses lèvres, est le seul qui émanât de sa pensée et le seul qu’il eût le droit de pousser. […] Au début du troisième acte, dans les jubilantes fanfares qui s’échappent de l’orchestre en tumulte, nous ne cesserons pas de voir étinceler des armures, s’éployer des pennons et des bannières, s’agiter des multitudes en la royale magnificence des noces.

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