/ 3036
772. (1888) Impressions de théâtre. Deuxième série

et quelle belle âme ! […] Il a une âme de sauveteur. […] La paix est rentrée dans mon âme. […] L’âme de Delobelle est partout. […] Madame, cet homme n’a pas d’âme.

773. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « M. Ampère »

Ce serait une pièce de plus à ajouter à toutes celles qui attestent la sensibilité courageuse et l’élévation pure de l’âme humaine en ces extrémités. […] il faut avoir ton âme pour écrire des choses qui vont si bien au cœur, sans le vouloir, à ce qu’il semble. […] Se savoir soi-même, pour une âme avide de savoir, c’est le plus attrayant des abîmes : M.  […] Mais ceux qui connaissent mieux le cœur humain, ceux qui auront étudié un peu le vôtre, ceux enfin dont l’opinion et l’amitié peuvent être quelque chose pour vous, sauront bien que votre âme expansive a besoin d’une âme qui réponde à chaque instant à la vôtre. […] Étudiez votre cœur, descendez dans votre âme, et lorsque vous apercevrez un sentiment nouveau, cherchez à savoir s’il est raisonnable.

774. (1859) Cours familier de littérature. VIII « XLVIIe entretien. Littérature latine. Horace (1re partie) » pp. 337-410

Horace est plus Gaulois que Romain ; mais cette prédilection des Français pour Horace, comme pour l’ingénieux corrupteur de la morale et de l’âme qu’ils appellent le bon La Fontaine, m’a toujours fait une certaine peine au cœur. […] Rousseau en vers délicieux comme les murmures du vent doux de la vie à travers les fibres de l’âme. […] L’amour seul n’avait pas lassé ses sens ni son âme. […] On se plaît à retrouver son âme dans leurs sites favoris ; l’âme doucement philosophique d’Horace est à Ustica, ce recueillement de sa vie rurale entre deux montagnes de la Sabine ; l’âme voluptueuse et poétique d’Horace est à Tibur, ce délassement passager de la cour et des plaisirs de Rome, à l’ombre de la villa de Mécène, qui la couvrait de son amitié : l’amitié, en effet, fut sa véritable muse ; c’est par excellence le poète de l’amitié, parce que l’amitié est une passion douce et tempérée qui échauffe l’âme sans la consumer comme l’amour. […] » Voilà ce que pensait d’Horace l’homme qui, dans ses derniers jours, lui ressemblait le plus, et qui, après avoir détendu son âme, sa vie et son style, écrivait à Ferney des familiarités d’esprit dignes de Tibur.

775. (1890) L’avenir de la science « III » pp. 129-135

Je félicite sincèrement les bonnes âmes qui s’en contentent ; pour moi, je n’en veux pas. […] Si une âme religieuse en lisant ces lignes pouvait s’imaginer que j’insulte : « Oh ! […] Moi, insulter quelque chose qui est de l’âme ! […] Étaient-ce de superstitieuses illu-sions qui raidissaient ces nobles âmes ? […] Qu’importe, pourvu que les âmes soient sauvées ?

/ 3036