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516. (1892) Sur Goethe : études critiques de littérature allemande

C’est peut-être pour cette cause que le poète a négligé de lui donner un compagnon de son âge. […] Il conserva sans doute jusqu’à la fin cette impétueuse tendresse de cœur que ni la raison ni l’âge ne pouvaient, Dieu merci ! […] Mais à cet âge, pouvait-il l’être autrement qu’en esprit et par précocité d’intelligence ? […] Mais nous parvenons à l’âge mûr sans nous demander comment ce succès universel a été possible. […] Wieland demanda le premier la permission d’y mettre fin, en s’excusant sur son âge et sur ses habitudes casanières.

517. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre II. La Renaissance. — Chapitre I. La Renaissance païenne. » pp. 239-403

Dans leur jeune âge, il n’y en avait pas plus de deux, ou tout au plus trois dans la plupart des villes de l’intérieur du royaume. […] Rien d’étonnant si ce prolongement des mœurs chevaleresques amène un prolongement de la poésie chevaleresque, si dans un temps qui achève l’âge de Pétrarque les poëtes retrouvent les sentiments de Pétrarque. […] Mais la cuve est pleine, et de ce mélange naissent des composés puissants que nul âge n’avait encore connus. […] Descartes a remplacé Bacon ; l’âge classique vient d’effacer la Renaissance ; la poésie et la grande imagination se retirent devant la rhétorique, l’éloquence et l’analyse. […] Dans les deux cas, c’est un âge littéraire qui finit. —  Lisez comme spécimen le discours prononcé devant l’Université d’Oxford.

518. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — V — Vigny, Alfred de (1797-1863) »

Ce scalpel qu’il tient si bien, qu’il dirige si sûrement le long des moindres nervures du cœur ou du front, il l’a pris tard, après l’épée, après la harpe ; il a tenté d’être, entre tous ceux de son âge, poète antique, barde biblique, chevalier trouvère. […] Théodore de Banville Non seulement il était un soldat, un gentilhomme, un comte, mais il paraissait tout cela et voulait le paraître, non certes par une vaine gloriole, mais par amour pour les poètes pauvres et misérables de tous les âges, dont il s’était fait le représentant et l’avocat, et parce qu’il forçait ainsi le stupide vulgaire à les honorer dans sa personne irréprochable.

519. (1865) Du sentiment de l’admiration

Ce n’est pas que vous refusiez une adhésion respectueuse à ces chefs-d’œuvre des âges favorisés où nous cherchons avec vous les modèles de la raison élégante et les secrets de l’éternelle beauté. […] Nous sommes loin de l’âge fertile qui fut si justement appelé Renaissance, loin du temps où les Racine, les La fontaine, les Boileau devaient une partie de leur grandeur à leur admirable modestie, à leur volontaire abaissement devant les anciens qu’ils ont égalés.

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