Nommé conseiller d’État après la chute du ministère Villèle, il donna sa démission au 8 août. […] Ainsi rompu à tous les exercices d’intelligence et se jouant sous des contentions de divers genres, on le voit aujourd’hui à la Chambre des Pairs, au Conseil d’État, au Conseil de l’Université, dans l’administration du personnel qui lui est confié, à l’Academie enfin, être actif et suffire à tout, sans perdre une pointe de son agrément ni la moindre fraîcheur de sa littérature.
Les résultats les plus généraux de ses méditations à ce sujet sont consignés dans deux leçons d’un cours particulier professé par lui en 1826 (de l’État actuel de l’Humanité). […] Au contraire, il y marquait l’initiative à la civilisation chrétienne, et le devoir d’agir à chacun de ses membres ; il y disait avec plainte : « Comment aurions-nous des hommes politiques, des hommes d’État, quand les questions dont la solution réfléchie peut seule les former ne sont pas même poses, pas même soupçonnées de ceux qui sont assis au gouvernail ; quand, au lieu de regarder à l’horizon, ils regardent à leurs pieds ; quand, au lieu d’étudier l’avenir du monde, et dans cet avenir celui de l’Europe, et dans celui de l’Europe la mission de leur pays, ils ne s’inquiètent, ils ne s’occupent que des détails du ménage national ?
XIII D’autres devoirs, également urgents, m’appelaient à l’hôtel des Affaires-Étrangères, envahi, depuis le 24 février, par des hommes inconnus et armés, qu’il fallait refouler et convertir en gardes volontaires, pour préserver les archives diplomatiques de l’État. […] Puis le coup d’État, trop appelé par la panique de la France, est venu, puis la confusion des langues, puis les exils, puis les amnisties, puis des pamphlets que nous déplorons, puis des poésies vengeresses, dont nous n’admirons que la verve, diatribes du génie qui stigmatisent des noms propres, que la colère peut écrire d’une main, mais que l’autre main doit raturer : car, en politique, on peut combattre, jamais insulter !
État de la poésie française après la mort de Marot. […] État de la poésie française après la mort de Marot.