Napoléon, l’appréciant plus tard pour ses beaux développements au Conseil d’État et au Corps législatif, disait de lui : « Portalis serait l’orateur le plus fleuri et le plus éloquent, s’il savait s’arrêter. » Son discours, nourri de maximes, avait quelque chose d’un Nestor précoce, et qui ne craint pas de se répéter. […] L’État dans lequel ils prennent un asile forcé en répond au monde entier. […] En dénonçant l’abus de l’esprit philosophique, l’auteur ne fait ni comme Bonald, ni comme de Maistre, ni même comme Rivarol ; il n’en accuse pas amèrement, il n’en proscrit pas absolument l’usage, et il se montre attentif à extraire du grand mouvement moderne tout ce qui sert la raison sans détruire la morale et l’État. […] Comme conseiller d’État, dès cette époque, l’ordre des services rendus par Portalis est double : les uns se rapportent à la rédaction du Code civil, et les autres à l’œuvre du Concordat. […] Le discours prononcé par lui au Corps législatif, le 5 avril 1802, en présentant le traité du Concordat, nous offrirait, au milieu de quelques redites, de belles et éternelles maximes d’État.
Dans ses discours contre Catilina on sent autant l’orateur, mais on sent mieux le consul, l’homme d’État, le vengeur, le sauveur, le père de la patrie. […] Ce talent a toujours fleuri, a toujours dominé chez les peuples libres, et surtout dans les États paisibles. […] Si vous voulez un modèle de ce style aussi amolli dans la félicité que vigoureux dans l’indignation, lisez ces passages de son allocution au peuple romain à son retour dans sa patrie, après ses biens restitués et sa maison rebâtie aux frais de l’État. […] Quelles lignes philosophiques plus belles ont donc été écrites depuis ces deux mille ans par nos orateurs, nos hommes d’État, nos philosophes ? […] Les Romains étaient très tolérants sur ces matières, pourvu qu’on respectât les cérémonies du culte légal en tant que loi de l’État.
Combien n’y a-t-il pas d’Etats recourant à ce moyen de se libérer ! […] L’Université, cela veut dire ici les lycées et collèges de l’Etat. […] Ce fut, après le coup d’Etat de 1851, la propriété. […] C’est fort joli d’opposer infatigablement l’Etat et l’lndividu ! […] Payot peut la professer aujourd’hui dans un lycée de l’Etat.
Baroche, président du Conseil d’État. […] Voici le rapport adressé à M. le ministre d’État et de la Maison de l’empereur : « Monsieur le ministre, La commission que Votre Excellence a chargée de désigner, parmi les ouvrages dramatiques envoyés au concours et représentés dans le courant de l’année 1855, ceux qui lui paraîtraient mériter les primes instituées par l’arrêté ministériel du 12 octobre 1851, a l’honneur de vous soumettre le résultat de son travail et le résumé de ses délibérations. […] Quand des récompenses publiques sont proposées par l’État, il est de bon exemple qu’elles trouvent leur objet ; il est pénible de venir déclarer après examen qu’il n’y a pas lieu à les décerner.