Entré jeune dans la vie littéraire sous l’astre orageux de Balzac (l’auteur assurément qui ressemble le moins à Térence), M. de Belloy a sauvé de cette influence caniculaire son originalité, une manière de sentir à lui, modeste, discrète, délicate.
Sachons qu’il y a solidarité d’action, unissons-nous pour travailler en vue de l’œuvre commune, pour accroître la part de l’influence humaine sur cette terre, pour diminuer l’empire des éléments aveugles.
Vuillart est un des crimes moraux qui signalèrent l’influence triomphante des Tartufes sur la conscience de Louis XIV.
Balbi essaya de lui insinuer des propositions pour ramener la Cour de Versailles à des sentiments plus pacifiques et moins autrichiens, et voyant que le maréchal ne se croyait pas assez d’influence à Versailles pour s’y faire négociateur, il se rabattit à lui demander qu’il voulût au moins avoir quelque ménagement pour les provinces du roi où il faisait la guerre.
Ce volume est né aux Roches, c’est-à-dire en un lieu riant et champêtre qui a eu son influence sur l’école poétique moderne, et dans lequel cette école à son tour a trouvé des échos aussi : redituraque Rupibus Echo.
Toutes les dernières, les femmes d’après Jean-Jacques, c’est-à-dire qui ont essuyé son influence et se sont enflammées un jour pour lui, ont eu une veine de sentiment que les précédentes n’avaient point cherchée ni connue.
Les ouvrages des Allemands sont d’une utilité moins pratique que ceux des Anglais ; ils se livrent davantage aux combinaisons systématiques, parce que n’ayant point d’influence par leurs écrits sur les institutions de leurs pays, ils s’abandonnent sans but positif au hasard de leurs pensées ; ils adoptent successivement toutes les sectes mystiquement religieuses ; ils trompent de mille manières le temps et la vie, qu’ils ne peuvent employer que par la méditation.
La date exacte d’un ouvrage peut être indifférente : elle peut aussi marquer clairement l’influence d’une littérature sur une autre, ou des événements politiques sur la littérature.
Ce livret n’augmentera point l’influence de Mallarmé.
Ceux-ci sont dans l’intérieur, isolés des influences exotiques ; ceux-là sont aux frontières, en contact avec des étrangers.
Ce qu’il admire surtout en lui, c’est la synthèse des arts qu’il a effectuée dans son drame, et l’influence moralisatrice qu’il attribuait au théâtre, en opposition à ceux qui prêchent l’art pour l’art.
Madame de Montespan, par ses plaintes, par ses insinuations, faisait varier sans cesse, non l’estime et l’affection du roi pour la gouvernante, mais son accueil et son humeur : celle-ci, confiante et dépitée tour à tour, suivant que les influences de la maîtresse s’exerçaient pour ou contre elle.
Comme Socrate, comme Descartes, comme Kant, Maeterlinck nous conseille de préférer le mystère « qui est certain à celui qui est douteux, celui qui est proche à celui qui est loin, celui qui est en nous et qui nous appartient à celui qui était hors de nous et qui avait sur nous une influence funeste ».
Alfred de Musset, et pour apprécier, non plus en détail, mais dans son ensemble et dans ses traits généraux, le caractère de son talent, le rang qu’il tient dans notre poésie, et l’influence qu’il y a exercée.
Elle continuait sa vie de féerie et d’illusion, quand déjà les propos odieux, les couplets satiriques et les pamphlets infâmes couraient Paris, et lui imputaient une influence secrète et continue qu’elle n’avait pas.
Il serait sans doute très imprudent de soutenir que la composition chimique du cerveau n’a aucune influence sur le développement intellectuel, et le fait du crétinisme doit donner à réfléchir, car il paraît établi que cette malheureuse monstruosité est un arrêt de développement qui tient en partie à l’absence de certains éléments (iode on autres) dans la composition de l’air atmosphérique ou dans la composition du sol.
Qui pourrait méconnaître par exemple l’influence de la métaphysique allemande sur la crise que traverse aujourd’hui le protestantisme ?
Nous allons examiner maintenant, pour certaines époques caractéristiques et pour quelques genres littéraires, les influences et les modes auxquels ont été soumis les titres.
Sterne, qui croyait à l’influence des noms et qui se nommait M.
Peut-être faut-il attribuer à d’autres influences que celle du Christ, cette résistance au non-être.
La pente, enfin, que les Lettres suivent depuis quelques années, deviendra utile à l’Humanité, & ceux qui ne croient pas à leur salutaire influence, sont des mécréans hypocrites. L’influence des Ecrivains est telle, qu’ils peuvent aujourd’hui annoncer leur pouvoir, & ne point déguiser l’autorité légitime qu’ils ont sur les esprits. […] La Philosophie est semblable à un astre qui roule au-dessus de la terre ; il doit éclairer successivement tous les points du Globe ; tantôt ses rayons sont obliques, tantôt perpendiculaires ; mais ils doivent tôt ou tard entrer dans les yeux des Nations qui semblent les plus éloignées de recevoir leurs salutaires influences. […] Ils sont aussi la police, en frondant les vices & les abus ; en démasquant les vicieux, ils aident sous un certain point de vue à rendre les hommes meilleurs & plus heureux ; ils guérissent des préjugés, dissipent des craintes, & rendent un service essentiel à l’Humanité, en servant l’économie générale : on les a vu s’élever contre les vices politiques, les ridicules dangereux, les opinions fausses ; ils ont fait valoir les droits de la raison depuis la satyre Ménippée jusqu’à la derniere brochure politique, & dans des crises très-importantes, ils ont décidé l’opinion publique dont ils sont les maîtres ; & elle a eu, d’après eux, la plus grande influence sur les évènemens. […] Par quel mécanisme, des mots tracés sur du papier, & dont l’influence, au premier coup-d’œil, paroîtroit devoir être peu considérable, font-ils des impressions si durables, si profondes ?
Non pas, certes, qu’une idée pure soit sans influence sur notre volonté. Mais cette influence ne s’exercerait avec efficacité que si elle pouvait être seule. Elle résiste difficilement à des influences antagonistes, ou, si elle en triomphe, c’est que reparaissent dans leur individualité et leur indépendance, déployant alors l’intégralité de leur force, la pression et l’aspiration qui avaient renoncé chacune à leur action propre en se faisant représenter ensemble par une idée. […] La nécessité, d’ailleurs, est analogue ici à celle qui s’attache à la production d’un effet physiologique ou même physique : dans une humanité que la nature n’aurait pas faite intelligente, et où l’individu n’aurait aucune puissance de choix, l’action destinée à maintenir la conservation et la cohésion du groupe s’accomplirait nécessairement ; elle s’accomplirait sous l’influence d’une force bien déterminée, la même qui fait que chaque fourmi travaille pour la fourmilière et chaque cellule d’un tissu pour l’organisme.
« l’influence secrète » est une invitation aussi confuse que pressante. […] " nous rencontrons surtout ce passage, écrit encore plus directement sous l’influence d’Edgar Poe : deux choses sont également requises : l’une une certaine somme de complexité, ou plus proprement de combinaison ; l’autre une certaine quantité d’esprit suggestif, quelque chose « comme un courant souterrain de pensée non visible, indéfini… » c’est l’excès dans l’expression « du sens » qui ne doit être « qu’insinué », c’est la manie de faire du courant souterrain d’une œuvre « le courant visible » et supérieur « qui change en prose », et en prose de la plate espèce, « la prétendue poésie » de quelques soi-disant poètes. il n’y a pas dans toute l’esthétique baudelairienne de passage plus important à notre point de vue que celui-là. […] Si nous arrivons aux environs de 1830, dans la préface de Cromwell , après plusieurs pages sur les conquêtes poétiques du christianisme, sur les élargissements de la poésie des anciens par l’« influence de la mélancolie », Victor Hugo concluait : le point de départ de la religion est toujours le point de départ de la poésie. Tout se tient avec les poètes, les philosophes français de l’époque (ceux du moins qui avaient échappé à l’influence du XVIIIe siècle) reconnaissent dans la poésie le même « courant souterrain » religieux, la même nécessité pour elle d’un afflux psychique intraduisible, glissant sous les mots et à travers leur sens.
Kahn et Dujardin disposaient néanmoins de revues fermes et d’aspect presque imposant, un peu d’outre-Rhin et parfois, pour ainsi dire, pédantesques ; depuis il y a eu encore du plomb dans l’aile de ces périodiques changés de direction — et Baju, naïf, eut aussi son influence, vraiment. […] Aujourd’hui, l’affreux Caribert, à qui j’ai été, par suite d’une insinuation aussi odieuse que gratuite, forcé d’apprendre jadis que telle aventure judiciaire m’était arrivée par suite uniquement de violences, ce même monsieur, dis-je, me blâme — c’est son droit — de me présenter à l’Académie, mais il affirme que ce sont mes amis qui m’y poussent (il m’avait toujours semblé que c’était moi qui exerçais une influence sur eux). […] N’allèrent-ils pas en effet, alors qu’il ne s’agissait que d’art et de littérature, jusqu’à vouloir faire interdire Hernani, une pièce où tout n’est qu’héroïsme cornélien, dont tous les personnages, au fond, sont sympathiques dans la haute, sincère et logique expansion de leur passion jeune, loyale, si magnifiquement exprimée dans quelle belle langue nette et bien française ; où, si les sentiments sont naturellement, et de par le sujet, empruntés à l’Espagne, et rappelèrent dès lors plutôt l’inspiration castillane du Cid, le style agile et clair, la versification ferme et souple se réclament visiblement de la forme racinienne, et où rien, mais rien de rien n’évoque ou ne sous-entend l’influence de Shakespeare, dans tous les cas ! […] Et, de fait, c’est sur ces deux noms d’illustres, d’uniques poètes, qu’au fond s’engagea la grande lutte de 1830, et c’est de leurs deux influences que nous sortons tous tant que nous sommes, Parnassiens, Décadents, Romans, et même Symbolistes, puisque ce titre, que je ne comprends pas, a prévalu pour certains.
Les héros dans sa narration n’apparaissent que sous l’influence directe des dieux célestes, terrestres, et infernaux. […] Les événements les plus remarquables arrivés dans une illustre famille, dans un royaume, dans une république, n’ont pas même assez de magnificence tant qu’ils ne sont pas remarqués de plusieurs empires à la fois, par la puissante influence qu’ils ont sur l’esprit des siècles. […] L’intérêt du ciel, défendu par les deux peuples les plus belliqueux de la terre, répandait sur l’action une influence toute merveilleuse, puisée dans le zèle de leurs cultes rivaux. […] Cet ouvrage naquit d’un de nos entretiens : je déplorais avec lui cette frénésie pour Ossian qu’avait inspirée l’influence d’un chef illettré qui prétendait tyranniser jusqu’aux lois du goût, et qui, bien au-dessous d’Alexandre, avait choisi le Barde écossais pour son Homère. […] Je vous ai dit que le centre solaire se nommait Hélion : on pense que son attraction étend son influence jusque sur la projection des masses très lointaines, qui lui sont subordonnées ; et que cette cause règle les retours périodiques de quelques météores.
James Sully est d’esprit si large et si élevé et — cent fois — il rend d’une façon si éclatante justice et hommage à Molière, qu’il est très probable que ce n’est pas le sentiment que je viens de dire qui a eu beaucoup d’influence sur lui. […] Aussi elle s’aperçoit très bien, sinon de son influence à elle, du moins de l’influence de l’esprit de 1848 sur Dumas fils en 1867. […] Ils ont ceci de particulier, qu’ils n’ont aucunement subi l’influence du romantisme. […] Vrai jusqu’au bout, il ne finit rien et ne finit pas… Ce moi du personnage qui subit toutes les influences et traverse toutes les chances du non moi ne peut exister sans une corrélation continue avec de très nombreux personnages. » Ah ! […] Il y aurait à insister, et sans trop parler de l’Imitation de Jésus-Christ et autres ouvrages qui ont très bien pu n’être que des travaux de librairie, il y aurait à suivre comme à la trace l’influence chrétienne à travers les grandes œuvres de Corneille.
et le traité : De l’influence des queues de poisson sur les ondulations de la mer, d’Ernest Reyer. […] Une influence mystérieuse détourna ce beau talent de sa route, et Delacroix resta le représentant de la peinture nouvelle. […] Dans ses premiers ouvrages, des influences diverses sont visibles. […] Les Combats du giaour et du pacha, car Delacroix traita deux fois ce sujet, ont une fraîcheur, un éclat et une limpidité où se sent l’influence de Bonington. […] On devait tout attendre d’une nature ainsi douée, mais ce bel élan se ralentit bien vite : une influence mystérieuse glaça la verve du peintre, les chefs-d’œuvre espérés ne se firent pas, et la génération actuelle ne peut se représenter l’importance qu’eut en son temps Eugène Devéria.
Heureusement l’Académie s’est laissée aller depuis à un choix si singulier, et qui trahit tellement l’influence de la gastronomie, que tout le monde s’est moqué d’elle. […] Cousin faisait encore son cours, l’éloquence entraînante de ce professeur, et son influence sans bornes sur la jeunesse, parviendraient peut-être à convertir les élèves des grandes écoles. […] Mais cette idée inconvenante est aussi loin de la pauvre Académie Française, qu’elle-même est éloignée de posséder aucune influence sur l’opinion publique.
Deux remarques : l’influence de Bastien-Lepage dans la peinture, et la vulgarisation des nuances anglaises esthetic dans la toilette de la femme française. […] Sa belle-mère qui avait l’influence sur lui, contracte en son nom, un engagement avec un théâtre de Yeddo, engagement dont elle touche d’avance l’argent. […] Lundi 29 octobre Peut-être y a-t-il dans mon goût pour la japonaiserie, l’influence d’un oncle, l’oncle Armand, le frère préféré de ma mère.
En Russie, Han Ryner fut devenu prophète, et quoiqu’il ait pu répugner à son individualisme de se sentir quasi popularisé ; il n’en eut pas moins créé une influence, creusé dans les âmes un sillon profond et durable. […] L’expressionisme est une sorte de généralisation de toute notre vie d’une influence purement spirituelle. […] Ralliée à l’Expressionnisme, elle devait assurer son Influence.
Sa conduite dans les journées suivantes lui vaut d’être cité (c’est la quatrième fois) à l’ordre du jour de l’armée : « Mes enfants liront encore le nom de leur père cité au milieu de ceux des bons diables qui se battent pour le pays. » Le général Bugeaud, par une suite d’opérations méthodiques et bien connues, travaille à ruiner la domination et l’influence d’Abd-el-Kader, en attendant qu’on vienne à s’emparer, s’il se peut, de sa personne. […] Installé à Blidah d’où il fait une grande expédition et de belles razzias, en rapport continuel et de confiance avec le gouverneur, appelé, consulté par lui à Alger, l’aidant dans ses correspondances, il participe aussi aux ennuis du chef, qui est souvent contrarié par le ministère dans ses mesures, et qui se sent menacé de loin dans sa position par des influences princières : les expéditions mêmes, que cet homme d’énergie ne cesse d’entreprendre pour mettre la dernière main à la conquête, ne redonnent de l’entrain qu’à de certains jours : « C’est une belle chose que la guerre, cher frère, mais seulement quand on se bat et quand il fait beau. » Cependant la nomination de lieutenant-colonel arrive pour Saint-Arnaud (avril 1842) ; à chaque pas qui le porte d’un degré de plus vers le haut de l’échelle, il y a un moment d’ivresse : « C’est une belle chose qu’une promotion à un beau grade, surtout quand elle est méritée.
Je tiens d’autant plus à ce que la liaison intime et déclarée de M. de La Rochefoucauld et d’elle ne commence qu’à cette époque, qu’il me semble que l’influence sur lui de cette amie affectueuse est expressément contraire aux Maximes ; qu’elle les lui eût fait corriger et retrancher si elle l’avait environné avant comme depuis, et que le La Rochefoucauld misanthrope, celui qui disait qu’il n’avait trouvé de l’amour que dans les romans, et que, pour lui, il n’en avait jamais éprouvé, n’est pas celui dont elle disait plus tard : « M. de La Rochefoucauld m’a donné de l’esprit, mais j’ai réformé son cœur. » Dans un petit billet de sa main (inédit) à Mme de Sablé, qui avait elle-même composé des Maximes, je lis : « Vous me donneriez le plus grand chagrin du monde si vous ne me montriez pas vos Maximes. […] Or, Mme de La Fayette était le conseil de Madame en toutes ces choses de l’esprit ; son influence littéraire, à ce moment décisif, dut être très-directe et des plus puissantes.
La poésie philosophique et scientifique, pour avoir l’influence morale et sociale qui lui appartient de droit, et qu’un Victor Hugo eût pu lui donner, doit être aussi vivante, aussi voyante et sentante que la poésie religieuse. […] D’autres pièces, empruntées à la légende ou à l’histoire, sont vraiment et franchement impassibles, mais nous pensons que ce genre de poésie savante, qui peut intéresser les amateurs et les érudits (ceux qui connaissent l’orthographe de Qaïn), n’exercera jamais sur une société l’influence que doit exercer la grande poésie.
Prétendre avec quelques-uns que c’est l’influence d’un plus beau ciel, d’une plus belle lumière, d’une plus belle nature, c’est oublier que ce que je dis c’est en général, sans en excepter les bambochades, des tableaux de nuit et des temps de brouillards et d’orages. […] Précautionnons donc nos artistes par un long séjour, par une habitude si invétérée, qu’ils ne puissent s’en départir contre l’absence des grands modèles, la privation des grands monumens, l’influence de nos petits usages, de nos petites mœurs, de nos petits manequins nationaux.
Mais, jusqu’à la fin, il éprouva et il nous confirme par son exemple une vérité : l’empire en ce monde, l’influence qu’on y conquiert n’appartient pas tant à l’esprit, au talent, au travail, qu’à une certaine économie habile et à l’administration continuelle qu’on sait faire de tout cela35.
Arago est une difficulté pour tout le monde peut-être d’ici à quelques années encore, surtout si l’on avait la prétention de le juger à la fois comme savant, comme professeur et comme homme public, en s’attachant à démêler en lui avec précision les diverses capacités dont il était pourvu et les influences générales qu’il a exercées ou subies.
On pensait, avec quelque raison, que ce nouvel intermédiaire entre moi et les bureaux réduirait à rien mon influence dans tout le département de la Guerre.
Il n’est point de charme contre certaine influence.
Molé en 1837 et le secret désir de prendre une revanche personnelle, tout en soutenant une bonne cause générale, aient été sans influence sur mon adhésion à la Coalition de 1839 et sur l’ardeur que j’y ai portée.
C’est le moyen de conserver pleinement à son Académie (et je dirai, à toute Académie), autorité, faveur, influence.
Il faut que ses admirateurs, qui remplissent les Revues de province et qui, hier encore, injuriaient en son nom l’univers, que ses coryphées qui se faisaient écho de Quimper à Suze-la-Rousse, d’un bout de la France à l’autre, renoncent à dire : « Lisez les volumes de M. de Pontmartin, et sous l’influence de cette lecture vous sentirez grandir en vous l’amour du beau, du vrai et du bien !
Il s’aperçut tout à la fois de combien on était en arrière dans la maison de ses parents sur la marche qu’avaient suivie les arts depuis dix ans, et pressentit tout ce qu’il fallait qu’il connût et qu’il étudiât pour rattraper le gros de l’armée dans laquelle il se trouvait enrégimenté tout à coup. » La remarque est juste, et l’expression aussi : voilà Étienne enrégimenté et enrôlé dans l’armée de David ; c’est là son premier groupe et son premier milieu ; c’est ce qu’il va entendre, embrasser, admirer et puis commenter à merveille : mais que les années s’écoulent, que de nouveaux courants s’élèvent dans l’air, que l’École de David, en se prolongeant, se fige comme toutes les écoles, qu’elle ait besoin d’être secouée, refondue, renouvelée, traversée d’influences rafraîchissantes et de rayons plus lumineux, lui, il ne voudra jamais en convenir ; il y est, il y a été élevé, nourri ; il y a pris son pli, le premier pli et le dernier ; il n’en sortira pas.
Saint-René Taillandier d’une singulière exigence envers la belle et noble personne dont il s’est fait le biographe et le peintre après M. de Reumont : « On voudrait savoir, dit-il, quel a été le rôle de la princesse auprès d’un tel mari ; on voudrait savoir si elle a exercé quelque influence sur sa conduite, si elle a tenté de relever son cœur, de le rappeler au sentiment de lui-même, si elle a essayé enfin de guérir le malade avant de s’en détourner avec dégoût.
L’éducation de l’homme ne se fait pas au collège ni par les livres de morale ; quand elle ne s’est pas accomplie sous l’influence permanente et décisive du principe religieux, elle se fait par la souffrance.
Antiquaire par son érudition allemande, poëte et philosophe par ses vues profondes et intimes sur l’histoire de l’humanité, familier avec les idées des Niebühr et des Gœrres, épris de l’imagination pittoresque de l’auteur de l’Itinéraire, il aborde la Grèce et l’interroge par tous les points, sur son antiquité, sur ses races, sur la nature de ses ruines, sur les vicissitudes de ses États, sur ses formes de végétation éternelle ; il saisit, il entend, il compose tous ces objets épars ; il les enchaîne et les anime dans un récit vivant, fidèle, expressif, philosophique ou lyrique par moments, selon qu’il s’élève aux plus hautes considérations de l’histoire des peuples, ou selon qu’il retombe sur lui-même et sur ses propres émotions ; c’est une œuvre d’art que ce récit de voyage : le sens historique et le sens des lieux y respirent et s’y aident d’un l’autre ; l’harmonie y règne ; le souffle du dieu Pan y domine ; l’interprétation du passé, depuis les époques cyclopéennes et homériques jusqu’à la féodalité latine, y est d’un merveilleux sentiment, et elle pénètre de toutes parts dans l’âme du lecteur, sinon toujours par voie claire et directe, du moins à la longue par mille sensations réelles et continues, comme il arriverait à la vue des ruines mêmes et sous l’influence du génie des lieux.
Nous écartons à dessein le terme d’observation « inconsciente » pour éviter toute confusion, même de désinence, avec l’observation dite « subconsciente » très complètement étudiée dans la thèse du Dr Chabaneix : Influence du subconscient dans les œuvres de l’esprit, Bordeaux, 1897 35.
On peut distinguer très facilement dans la littérature italienne ce qui appartient à l’influence des Grecs, ou à celle de la poésie et des traditions arabes.
L’avènement de la sensibilité est marqué par les dates suivantes : Rousseau, Sur l’influence des lettres et des arts, 1749 ; Sur l’inégalité, 1753 ; Nouvelle Héloïse, 1759. — Greuze, le Père de famille lisant la Bible, 1755 ; l’Accordée de village, 1761. — Diderot, le Fils naturel , 1757 ; le Père de famille , 1758.
Bodin (1530-1596), Angevin, avait indiqué dès 1566 dans sa Methodus ud facilea historiarum cognitionem l’influence des climats, l’idée du progrès, etc.
Et son influence n’a pas été médiocre sur nombre de comédiens et de comédiennes qui chantent aussi prose et vers, ou qui du moins essayent de les chanter ; car, voyez-vous, il n’y a qu’elle !
La littérature chrétienne et la littérature juive n’ont eu avant le XIIIe siècle presque aucune influence l’une sur l’autre.
Couronnée à l’âge de neuf mois, déjà disputée en mariage par les partis anglais et français, qui cherchaient à prévaloir en Écosse, elle fut bientôt, par l’influence de sa mère Marie de Guise, sœur des illustres Guises, accordée au dauphin de France, fils de Henri II.
L’influence du chevalier de Lorraine, à la fin de la campagne de 1667, ruina ses efforts, et cet indigne favori, qui vit en lui un ennemi naturel, ne négligea rien pour le perdre et pour l’éloigner.
J’en sens l’influence dans mes ouvrages ; une émotion puissante me transporte sur les hauteurs de mon sujet.
Après avoir relevé les principaux traits de cette constitution populaire d’Athènes et de l’esprit du peuple athénien, après avoir signalé l’influence souvent souveraine de ses grands hommes, des Thémistocle et des Périclès, Grimm (ou l’auteur, quel qu’il soit, de ce chapitre) tirait hardiment cette conclusion : Il est donc permis de dire que la démocratie la plus démocratique qu’il y ait eu peut-être au monde n’eut point de moyen plus sûr de se soutenir que de cesser souvent de l’être, et que c’est toutes les fois qu’elle fut le moins démocratique de fait qu’elle jouit aussi du sort le plus brillant, le plus véritablement digne d’envie.
Je n’attribue pas à l’œuvre d’un romancier populaire tant d’influence internationale que je m’avise de protester ici avec indignation.
Il l’est davantage si l’on considère par contraste l’extraordinaire puissance d’assimilation dont témoigne le Japon et si l’on remarque que les parties connues de l’histoire de ce petit peuple, nous le montrent de tout temps instable et changeant, présentant des phases variées et s’acheminant vers les temps modernes à la façon de nos barbares d’occident par la pratique d’institutions féodales qui impliquent par la multiplicité des foyers d’influence et d’initiative possible, une multiplicité aussi d’expériences diverses.
Il ne semble pas que Dostoïewski se propose jamais l’étude d’une âme entière dans son développement et ses réactions aux influences de la vie.
Mais il est un point qu’il a découvert : l’influence du pessimisme sur le goût artistique.
En chimie, sans remonter jusqu’à Lavoisier, dont la préface si souvent citée rend hommage à l’influence heureuse de la logique de Condillac sur son esprit, on trouvera encore chez les chimistes de nos jours de remarquables travaux de méthodologie scientifique.
Bien plus, ce n’est pas par une influence extérieure, par esprit de révolte ou par rupture soudaine qu’il s’est séparé de cette philosophie ; c’est par un progrès nature, c’est en croyant l’approfondir et la développer, c’est en y appliquant une analyse plus exacte et plus rigoureuse ; depuis longtemps il l’avait dépassée qu’il croyait y être encore.
Nous les faisons consister en des manières de faire ou de penser, reconnaissables à cette particularité qu’elles sont susceptibles d’exercer sur les consciences particulières une influence coercitive. — Une confusion s’est produite à ce sujet qui mérite d’être notée.
Évite surtout, quand tu prends en main la plume du politique, les phrases de ce genre : « Dans les légations ce sont les mêmes personnes qui administrent les revenus et les sacrements » (Question romaine), bien que je ne me dissimule pas l’irrésistible influence de cette phrase sur les destinées futures de l’Italie centrale.
La trace de ces premiers pas est souvent effacée, l’organisation de ces premières sociétés a entièrement disparu ; mais ce qui n’a point péri, c’est l’influence encore subsistante de toutes les origines, de toutes les raisons d’être.
Seulement il est certain, dès à présent, que si nous ne sommes plus sous la tutelle immédiate des traditions, nous sommes encore sous l’empire et l’influence de ce qui a été primitivement fondé par elles, tant est grande l’énergie de cette volonté toute-puissante qui n’a eu besoin que de s’exercer une fois pour que les choses existassent toujours.
Elle était gâtée dans sa source, je le reconnais ; elle était physique, maladive, empoisonnée, mauvaise, décomposée par toutes les influences morbides de la fin d’un monde qui expire, mais elle n’en était pas moins de la poésie, prouvée même par la puissance qu’elle a sur nous tous, cette poésie faussée dans son inspiration et qui tournait et touchait souvent à la démence.
C’est un sensuel que Droz, et si de sensuel, comme il arrive parfois sous l’influence des circonstances qui ennoblissent la vie, il se transforme tout à coup en sentimental, son sentiment n’est, après tout, que de la sensation transformée.
. — ne sont à ses yeux que des termes provisoires ; c’est l’influence réciproque ou interaction qui est pour elle la réalité définitive.
Sous ces influences diverses, que domine l’étoile du Septentrion, la poésie lyrique pouvait-elle ne pas naître chez le peuple anglais ?
Plusieurs d’entre eux ont beaucoup d’influence ; et si, au gré de Forain, les civils tiennent, louons l’âme française, forte et vaillante, louons aussi ses mainteneurs, ses camarades persuasifs, ses conseillers de patience et de courage. […] Les Espagnols envahissent l’Amérique centrale : mais ils s’épuisent et perdent en Europe leur influence. […] Mais si, dans cette guerre, nous cherchons l’influence de la Kultur, nous la découvrons en orgueil, jusqu’à la mégalomanie ; en cruauté, jusqu’à la barbarie ; en frénésie entichée. […] L’antiquité a beaucoup d’influence alors, et non pas seulement sur l’art et la littérature, mais sur les âmes. […] La croyance et le sentiment sont, dans ses premiers vers, mêlés à quelques influences de récente littérature, à du Verlaine par endroits, et à du Francis Jammes très souvent.
C’est donc bien la religion queMolièreveut attaquer ; mais pour se couvrir, d’une part il écrit un rôle de raisonneur où il logera quelques compliments aux vrais dévots, d’autre part il invente le personnage de Tartuffe pour pouvoir, étant aussi dur à l’égard de Tartuffe qu’à l’égard d’Orgon, déclarer que ce n’est pas Orgon qu’il veut berner, mais Tartuffe ; et enfin il invente le personnage de Tartuffe pour attribuer la monomanie religieuse d’Orgon, non à l’influence de ceux qui d’ordinaire communiquent la monomanie religieuse, mais à l’influence d’un scélérat, moyennant quoi ceux qui d’ordinaire communiquent la monomanie religieuse sont déclarés hors du débat et sommés de n’avoir pas à se plaindre. […] Ensuite, comme le dit très bien Rousseau, le plus souvent Molière fait du raisonneur un personnage tellement étranger à l’action qu’il paraît comme extérieur au drame lui-même, surajouté, et que, par conséquent, il ne peut pas avoir, ce semble, une très grande influence sur le spectateur. « Il parle pendant que les vicieux agissent » et pour peu que les vicieux soient intéressants, et quelquefois ils le sont… Il faut cependant faire remarquer à Rousseau qu’il y a un raisonneur de Molière qui agit et un autre qui est, au moins, mêlé à l’action. […] Je suis bien étonné si cela ne veut pas dire : 1° les dévots sont des hypocrites capables de tous les crimes : Tartuffe ; ou des idiots : Mme Pernelle ; ou des hommes raisonnables « hébétés » par l’influence des précédents : Orgon ; 2° la dévotion est chose d’autrefois, de vieilles gens obtus et têtus, du XVIe siècle : Mme Pernelle ; 3° Orgon n’a pas été hébété et abêti seulement par Tartuffe, il était prédisposé ; il a été élevé par sa vieille bête de mère, qui lui a dit cent fois, quand il était petit, de croire aveuglément aux gens d’église et de ne rien croire de ce que l’on peut dire contre eux, des esprits médisants la malice étant extrême. […] Elle est celle d’un siècle qui, témoin de l’immense influence que la religion a acquisesurleshommes, croit à la toute-puissance de l’éducation ; croit qu’une jeune fille à dix-sept ans sera exactement ce que l’éducation et l’instruction et le dressage l’auront faite, ne tient pas compte de la puissance de l’instinct. […] De ceci, je crois, que Molière était directeur de théâtre, qu’il dépendait de son public et que, de 1662 à 1672, son public a exercé sur lui une grande influence.
Marcel Prévost (et c’est par là que sa monographie morbide est si intéressante) a très bien vu le cercle restreint, le « bouillon de culture » où la combinaison de toutes ces influences dégage le fumet grisant, vite écœurant, d’une Maud de Rouvre, d’une Dora Calvell. […] On ne sait pas s’il touche une commission proportionnelle au nombre des mariages que décide, sur cette terrasse, l’influence combinée du sentiment et de la raison, de la terre et de la mer, du paysage et du confort. […] La « race », le « milieu », le « moment », comme dirait Taine, unirent leurs influences diverses pour faire de lui, dès sa naissance, un romaniste, et quelque chose de plus. […] Je ne prétends pas comparer à l’influence de Voltaire, ni au cosmopolitisme de Rousseau, la gloire de ce Chrestien de Troyes qui mit en vers les aventures de Perceval, ni la renommée de cette bonne Marie de France, qui rimait des lais fort goûtés à Londres. […] Très bien vu par lady Blithesome, dont l’influence (vous l’ignorez sans doute) est prépondérante au cabinet de Saint-James.
En un mot, comme cette étoile qui guide le marin, ignorante elle-même des destins qu’elle mène, vous avez eu une influence dominatrice sur toute ma vie. […] Vers cette époque Hokousaï publie encore une série de huit feuilles représentant huit vues du lac Biwa, dans une teinte de grisaille violacée où bien certainement existe une influence européenne. […] Or les trois ans sont expirés, il est au bout du bail de sa force mystérieuse, et poussé à cette visite par l’influence occulte de la statue qui veut se venger. […] Et, s’en croyant débarrassée, elle persiste dans l’idée du mariage de « l’Assiette rose » avec le fils du ministre, et cherche à mettre dans ses intérêts un ami du jeune homme et qui passait pour avoir une grande influence sur son esprit. […] Réapparition de nombreux sourimonos dont la production était devenue assez rare dans les années précédentes, et sourimonos où, chose curieuse, apparaît l’influence de Gakoutei et de Hokkei, les deux élèves supérieurs de Hokousaï.
Aussi bien l’une et l’autre doctrine ne sont-elles pas sorties du concours des mêmes causes, et les mêmes influences du dehors n’en ont-elles pas fait jusqu’ici la fortune ? […] Zola prendrait-il sur lui d’affirmer que les romans de Dickens ou de Thackeray, pour ne nommer que les plus populaires, n’ont pas exercé quelque influence, eux aussi, sur le naturalisme français ! […] L’influence de la Chartreuse de Parme a été presque nulle dans l’histoire littéraire du siècle. […] Georges Lewes — et en me souvenant, d’autre part, combien était grande encore, il y a vingt-cinq ans, l’influence de Thomas Carlyle, que c’est en adversaire de l’apocalyptique Écossais incomparable humoriste, mais grand assembleur de nuages, que se posa George Eliot. […] Quelques grandes villes — qui ne sont pas la province — jouent le même rôle dans le rayon de leur influence.
Maximilien-Paul-Émile Littré, né à Paris le 1er février 1801, fut élevé par des parents d’une moralité forte, sévère et profonde ; il reçut une éducation domestique qui eut sur lui la plus grande influence et qui le marqua à jamais. […] En supprimant, comme font volontiers les modernes, et comme ils sont portés à le faire de plus en plus, les anciens miracles et l’ordre surnaturel, il essaye de substituer et d’inaugurer un autre idéal, celui de l’Humanité ; et ce qui n’était chez lui d’abord qu’un sentiment de justice et de reconnaissance individuelle devenant un dogme social avec les années, il se range à cette parole d’un maître : « L’Humanité est composée de plus de morts que de vivants, et l’empire des morts sur les vivants croît de siècle en siècle : sainte et touchante influence qui se fait sentir de plus en plus au cœur à mesure qu’elle subjugue l’esprit.
La chute de la royauté légitime en 1830 exerça sur lui et sur sa pensée une grande influence : cette première monarchie, si elle avait été plus intelligente, était bien le cadre naturel qui lui aurait convenu, un cadre noble, digne, élégant, orné et un peu resserré, plus en hauteur qu’en largeur. […] Quand il en fut à cet endroit de sa lecture, il en fit la remarque dans une parenthèse qui fut avidement saisie ; mais ce ne fut là qu’un incident, et le courant électrique se prononçait déjà dans l’assemblée, en vertu d’une influence à laquelle personne, parmi les présents, n’échappa.
Lysidas est-elle sans prise sur la finesse d’Uranie, et la finesse d’Uranie sans influence sur la logique de M. […] Pour ceux qui suivent la nature, cette intimité a la plus salutaire influence morale.
C’était le moment où la vieille littérature naïve de la Germanie se greffait, sous l’influence du grand Frédéric, sur la philosophie et à la littérature de la France. […] Quand la chaleur du jour nous accablait, quand des orages d’été éclataient sur nos têtes, nous nous rapprochions les uns des autres, et, sous influence de ce constant amour mutuel, tous les petits chagrins de famille disparaissaient. » Goethe, obligé de s’éloigner un moment, trouva Charlotte refroidie pour lui à son retour ; il s’éloigna pour plus longtemps, et il apprit, sur les bords du Rhin, le suicide du jeune Jérusalem.
Le poète de Stuttgart, Schwab, que nous avons visité nous-mêmes dans sa demeure philosophique, auprès du toit paternel de Schiller, attribuait comme nous à l’influence tendre et rêveuse de cette mère le germe de la sensibilité poétique dans le génie de Schiller. […] Si c’est dans l’ordre philosophique et littéraire, comme Goethe ils conservent leur indépendance de pensée et leur originalité de conception à travers toutes les vagues passagères de la médiocrité subalterne et toutes les aberrations du mauvais goût ; si c’est dans l’ordre politique, comme le prince Talleyrand ils conservent et grandissent leur haute influence à travers tous les événements secondaires et tous les écroulements du siècle ; ils se servent des vagues pour exhausser, pour gouverner leur navire au lieu de s’y noyer avec l’équipage.
Une mauvaise humeur chronique fut sa seule influence politique sur les destinées de son pays. […] XXXIV Mais revenons aux salons littéraires ; ils sont partout le signe d’une civilisation exubérante ; ils sont aussi le signe de l’heureuse influence des femmes sur l’esprit humain.
Un diplomate de premier ordre, le marquis de Gabriac, longtemps ambassadeur à Turin, et aujourd’hui sénateur, atteste, dans un écrit récent et très informé, les insistances de la maison de Savoie auprès des puissances coalisées, pour obtenir d’elles le démembrement du Dauphiné à son profit. « Heureusement », dit l’écrivain diplomatique, « l’empereur de Russie, aussi généreux dans la victoire que courageux dans les revers, s’opposa énergiquement à ce démembrement de la France, et son veto fit renoncer à ce projet ; mais il (p. 389) consentit à la restitution à la maison de Savoie de ce qui avait été alloué l’année précédente à la sécurité des frontières françaises en Savoie. » Mais le gouvernement piémontais, en revendiquant contre nous les influences protectrices de la Russie, n’en reçut pas des influences libérales.
Chez lui, ces affections et ces habitudes étaient sincères ; il en avait conservé l’exercice pratique sous l’influence de sa famille à son retour. […] J’ai écouté l’oiseau : plus d’Océan et plus de songe. » XXV Le printemps approche, l’âme triste se rassérène ; pluie ou vent, chaud ou froid, voilà la température de ces âmes qui n’ont pas d’autre événement que l’influence du ciel sur elles.
Cette contrariété répandit de la tristesse sur mon séjour à Naples, car le lieu que j’habite, joyeux ou non, a toujours eu sur mon faible cerveau une irrésistible influence jusque dans l’âge le plus avancé. […] « Cependant le mauvais temps continuait avec une obstination incroyable ; depuis plus de quinze jours que j’étais à Paris, je n’avais pas encore salué le soleil, et mes jugements sur les mœurs, plus poétiques que philosophiques, se ressentaient toujours un peu de l’influence de l’atmosphère.
Je sais bien que le christianisme fait la guerre aux sens, et que l’imagination étant de toutes nos facultés la plus sujette à leur influence, il est d’orthodoxie de ne lui pas être complaisant ; mais il y a un juste milieu entre lui trop complaire et ne lui faire aucune part. […] Si le plus jeune eût vécu, qu’elle eût été son influence sur l’aîné ?
De l’influence de ses écrits. — § II. […] De l’influence des écrits de Jean-Jacques Rousseau.
René Ghil a eu une réelle influence sur le Symbolisme, plus par ses théories « instrumentistes » que par son œuvre réalisée, et qu’il continue à réaliser méthodiquement » — Le Mercure, Mars 1905. […] Kahn, de Viélé-Griffin et d’autres dont la technique a subi l’influence de René Ghil, faudrait-il se détourner de ce dernier parce que son intensité est plus grande et son but scientiste plus élevé?
Son influence, non contrebalancée, planta dans le jeune cœur de Hugo une haine vigoureuse de Napoléon et de la Révolution, car « il était soumis en tout à sa mère et prêt à tout ce qu’elle voulait3 ». […] Hugo devait donc épouser la haine de sa mère pour Napoléon, que partageaient son mari et ses amis, en même temps qu’il endossait ses opinions royalistes, Mais il fut réfractaire à toute influence, personne ne put lui imposer ses sentiments, ni père ni mère, ni oncle, ni amis : Napoléon et son extraordinaire fortune emplissaient sa tête ; « son image sans cesse ébranlait sa pensée ».
Donc, son influence fut de lettres et non d’esprit. […] J’appellerai aussi le « mauvais tour de Lafcadio » les combinaisons plus ou moins conscientes d’actes qu’on nous propose comme modèles du gratuit, sans que d’ailleurs, aussi bien pour Gide que pour Dostoïevsky, nous ayons le droit de reprocher à ces auteurs une influence que des lecteurs trop hâtifs les forcent d’avoir.
Parmi les animaux marins de toutes les classes, nous pouvons en toute sûreté présumer qu’il doit y avoir de grandes migrations sous l’influence des changements climatériques ou autres ; et, lorsqu’une espèce apparaît pour la première fois dans une formation, il y a les plus grandes probabilités pour que ce soit seulement une immigration nouvelle dans la contrée et non une création. […] Il faut remarquer ici que, la profondeur venant à varier, il se peut que, par l’influence même de ce changement dans les conditions de vie, les espèces se modifient dans leur structure ou leurs habitudes, et peut-être dans celles-ci par suite des modifications de celles-là.
Malgré l’immense supériorité du général en chef, tout ce qui se croyait quelque influence ou seulement quelque capacité, se jetait, même sans son aveu, dans les plus importantes affaires.
Ses idées relatives à l’influence qu’exercent la délicatesse et le degré de développement de chaque organe sur la nature des diverses espèces, sont des idées de génie qui doivent faire la base de toute histoire naturelle philosophique, et qui ont rendu tant de services à l’art des méthodes qu’elles doivent faire pardonner à leur auteur le mal qu’il a dit de cet art.
Le mouvement réparateur et scientifique de l’an III ne se fit sentir à lui que par des influences salutaires.
Et il touche un coin de défaut de la comtesse, qui nous est également attesté par les contemporains : si elle était capable d’affaires et de dévouement utile, elle l’était aussi de rancunes et d’intrigues ; elle en voulait à ceux des serviteurs de Henri qu’elle jugeait opposés à elle et à son influence, à Castille, à d’Aubigné : Faites, pour Dieu !
Je m’explique : quoique venant à une date déjà avancée du siècle, et de manière à avoir vingt ans lorsque Racine et Boileau faisaient leur glorieux début, il n’en reçut point l’influence directe, précise et comme soudaine ; il ne rompit point avec le goût antérieur, il ne s’aperçut point qu’un goût nouveau, ou plutôt qu’une réforme neuve et en accord avec le vrai goût ancien, s’inaugurait, et qu’on entrait décidément dans une grande et florissante époque qui tranchait par bien des caractères avec la précédente.
Son dessein eût été d’agir militairement, de démanteler les petites places qui ne pouvaient tenir, et de fortifier les principales, Nîmes, Montpellier, Uzès ; « Nous avions, dit-il, des hommes assez suffisamment pour faire une gaillarde résistance ; mais l’imprévoyance des peuples et l’intérêt particulier des gouverneurs des places firent rejeter mon avis, dont depuis ils se sont bien repentis. » Dans ses remarques sur les Commentaires de César, admirant l’influence qu’eut Vercingétorix sur les peuples de la Gaule pour leur faire accueillir les meilleurs moyens de défense : Il a eu, dit-il, le pouvoir de faire mettre le feu à plus de vingt villes pour incommoder leurs ennemis, ce qui témoigne son bon sens… Son grand crédit est remarquable ; car, à des peuples libres, au commencement d’une guerre, avant que d’en avoir éprouvé les mauvais succès et dans l’espérance de pouvoir vaincre sans venir à des remèdes si cuisants, il leur persuade de mettre le feu à leurs maisons et à leurs biens, pour la conservation desquels se fait le plus souvent la guerre.
Mais cet astre contrariant, qui a tant de fois traversé et obscurci la carrière de Rohan, reparaît de nouveau, et nous retrouvons ses malignes influences qui ne cesseront plus.
Je déplore amèrement le peu d’influence que j’ai eu sur lui, car j’ai toujours détesté la Révolution et ceux qui l’ont amenée… Même quand je le vis abandonné et repoussé de tous, je le reçus chez moi, et j’essayai de lui faire comprendre ses fautes.
Nous nous en allons vers notre vraie patrie, vers la maison de notre père : mais, à l’entrée, il y a un passage où deux ne sauraient marcher de front, et où l’on cesse un moment de se voir : c’est là tout. » A Mme de Senfft encore, au moment où il agitait de publier les Paroles d’un Croyant (19 février 1834) : « Vous allez entrer dans le printemps, plus hâtif qu’en France dans le pays que vous habitez (Florence) : j’espère qu’il aura sur votre santé une influence heureuse : abandonnez-vous à ce qu’a de si doux cette saison de renaissance ; faites-vous fleur avec les fleurs.
Ses maîtres l’appréciaient fort, et si une telle analyse ne nous échappait ici par son détail et sa ténuité, on pourrait faire remarquer qu’ils lui laissèrent chacun quelque chose de leur empreinte ; il gardait non seulement de leur influence, mais de leur forme, de leur pli.
Je ne suis pas un homme de l'an III, ni un homme de 1816 : il ne s’agit pas d’opposer les inspirations et les influences, mais de les combiner.
Depuis lors, j’en ai reçu d’autres, mais au sujet desquelles je n’ai pas cru utile d’importuner Votre Seigneurie, parce qu’à peu de chose près, elles disaient ce que contenaient les précédentes, parlant de la crainte qu’inspirent les Jacobins, leur nombre et leur influence ; du danger, s’ils l’emportent, de voir se renouveler les scènes révolutionnaires à l’intérieur, et leurs efforts employés à exciter des commotions au dehors.
Qu’était-ce donc que cette tyrannie de vertiges, sous laquelle vécut Louis XIV et dont il se plaignait à de certains intervalles, qu’on croyait à jamais dissipée, puis qui reparaissait tout à coup, et particulièrement sous l’influence du travail et de la contention d’esprit, ou des contrariétés et des chagrins, quand arriva l’heure des chagrins et des mécomptes ?
que je comprends qu’il ait éclaté un jour contre Béranger et son influence !
Mais il ne faisait vraiment cas, en fait de génies, que de ceux de la grande race, de ceux qui durent ; dont l’influence vraiment féconde se prolonge, se perpétue au-delà, de génération en génération, et continue de créer après eux.
J’en sens l’influence dans mes ouvrages : une émotion puissante me transporte sur les hauteurs de mon sujet.
Né en 1785, il débuta sous l’Empire en 1805 et en reçut la pleine influence ; il fut, par l’inspiration et le timbre du talent, le plus jeune poète de l’Empire, et, pour ainsi dire, éclos le même jour que lui, dans sa première grande victoire.
« La forte race grandit sous les célestes influences ; une voix mystérieuse lui dit que ce vaste monde qui s’étend sous ses pieds lui appartient.
Il en est du courant des opinions comme des vents en météorologie : la cause des vents et de leurs variations reste inconnue ; tant d’influences y concourent, qu’il a été jusqu’ici impossible de déterminer la part exacte de chacune.
Hippocrate, le premier, dans son immortel Traité des Airs, des Eaux et des Lieux, a touché à grands traits cette influence du milieu et du climat sur les caractères des hommes et des nations.
Lorsque Marie Leckzinska arriva en France, l’ancien évêque Fleury, qui eut une si triste influence sur son élève et qui, à l’inverse des bons précepteurs, ne travailla qu’à se rendre toujours nécessaire et indispensable, n’était pas encore cardinal ; mais il s’acheminait tout doucement à l’être, ainsi que premier ministre de fait.
Aussi ne trouve-t-on réellement à Rome, dès le principe, « qu’un seul art grand et original, l’architecture, parce qu’il est le plus utile. » De même « un seul des dons de l’esprit y naît naturellement, y atteint de soi-même tout son développement, et étend son influence sur tous les autres, l’éloquence. » Ici encore, une de ces pages concises et pleines, qui résument toute une perspective et une suite de vues : « Par leur caractère, par leurs institutions, les Romains sont naturellement un peuple, je ne dirai pas éloquent, mais oratoire.
Renoncer à notre influence rivale de la sienne en Italie, lui restituer la Lombardie, et lui rendre aussi, lui concéder sur la rive droite du Rhin les principautés ecclésiastiques qui avaient été sacrifiées à Campo-Formio.
Il y avait eu Fontenelle et La Motte, avec leur influence, dans l’intervalle.
J’aurais beaucoup à ajouter ; je pourrais poursuivre en détail dans les conceptions, comme dans le style et dans le rhythme, cette influence singulière, inattendue, ce triomphe presque complet des défauts de l’école dite matérielle sur le poëte qui en était le plus éloigné d’instinct et qui y parut longtemps le plus contraire de jugement ; triomphe d’autant plus bizarre qu’elle-même paraissait déjà comme vaincue : mais est-ce bien à moi qu’il conviendrait d’y tant insister ?
Au moment où cette belle jeune femme au regard sombre emmène avec elle son frère à cheval, fusil sur l’épaule, et sourit d’une joie maligne, on est comme miss Nevil, et un frisson vous prend : il semble qu’Orso soit ressaisi par la voix fanatique du sang, et qu’il entré sous l’influence barbare.
Dès le début de son discours, il a tracé dans une double peinture, pleine de magnificence, le caractère des deux familles, et comme des deux races, dans lesquelles il range et auxquelles il ramène l’infinie variété des esprits : la première, celle de tous les penseurs, contemplateurs ou songeurs solitaires, de tous les amants et chercheurs de l’idéal, philosophes ou poëtes ; la seconde, celle des hommes d’action, des hommes positifs et pratiques, soit politiques, soit littéraires, des esprits critiques et applicables, de ceux qui visent à l’influence et à l’empire du moment, et qu’il embrasse sous le titre général d’improvisateurs.
Pour l’hérédité, il n’avait admis que quatre cas : l’hérédité directe, représentation des collatéraux, oncles et tantes, cousins et cousines ; l’hérédité en retour, représentation des ascendants, à une on plusieurs générations de distance ; enfin l’hérédité d’influence, représentation des conjoints antérieurs… Quant à l’innéité, elle était l’être nouveau, ou qui paraît tel, et chez qui se confondent les caractères physiques et moraux des parents, sans que rien d’eux semble s’y retrouver.
En joignant à ce calcul la connaissance éprouvée des effets de telle ou telle institution, l’on pourrait fonder les pouvoirs politiques sur des bases à peu près certaines, mesurer la résistance qu’ils doivent rencontrer, et les balancer entre eux, d’après leur action réelle, et l’influence des obstacles sur cette action.
Dans les salons, cela se conçoit, domine l’influence encyclopédique et voltairienne ; Mme du Deffand écrit à Voltaire : « Il n’y a que votre esprit qui me satisfasse » ; et Mme de Choiseul le pense.
Il n’est pas étonnant que cette foi mystique du théologien, placé entre l’homme et Dieu, ou entre l’homme et le diable, et qui n’est pas toujours insensible à l’orgueil de son rôle d’intermédiaire, n’ait pas eu une influence féconde sur l’esprit français et sur la langue.
La dégénération des espèces, sous la triple influence du climat, de la nature et de la domesticité ; la loi de la distribution des espèces sur le globe, sont deux grandes vérités que la science doit à Buffon.
Tout ce que je sais, c’est que, si elle ne le fait pas, nul ne le fera, et que l’humanité ignorera à jamais le mot des choses ; car la science est la seule manière légitime de connaître, et, si les religions ont pu exercer sur la marche de l’humanité une salutaire influence, c’est uniquement par ce qui s’y trouvait obscurément mêlé de science, c’est-à-dire d’exercice régulier de l’esprit humain.
En achevant de lire Pariset sur Pinel et Corvisart, j’ai pris aussitôt Cuvier sur les mêmes sujets, et j’ai senti toute la différence qu’il y a entre un homme instruit, disert, comme Pariset, qui a du feu, du coloris, de la sensibilité, mais qui déborde et divague souvent, et un esprit du premier ordre, toujours maître de lui et de son sujet, qui, en se hâtant, touche à tous les points essentiels, ne néglige aucun des caractères de l’homme, retrace le trait principal des doctrines sans se détourner jamais, marque en passant les rapports, les dépendances des diverses branches, signale les influences positives, soulève ou écarte les objections.
Au reste, les premières influences de cet avènement suprême de Mazarin sont admirablement rendues et dépeintes par son ennemi même, par Retz, qui, dans une page incomparable, nous fait sentir l’adresse, le bonheur, et, pour ainsi dire, le prestige caché de cette nouvelle grandeur insinuante.
Imaginez qu’à cette époque, et par une sorte d’attrait qui rapprochait la fleur des pédants de la fleur des pédantes, La Harpe devint amoureux d’elle : c’est à croire à l’influence des étoiles.
L’influence de Mirabeau, souveraine dans la Provence, l’écarta des États généraux ; il n’en eut point de regret et se retira à la campagne, s’y occupant de méditer un ouvrage Sur les sociétés politiques.
Pour exprimer l’idée qu’il se faisait de son rôle dans la presse, et la ligne originale de conduite qu’il aurait voulu se tracer à ce moment, je citerai encore un fragment d’une de ses lettres adressées à l’un de ses collaborateurs d’alors, qui avait parlé de lui dans la Revue des deux mondes (15 février 1833) : Je vous sais, disait-il, un gré infini d’avoir deviné et si bien exprimé ma double prétention d’être un homme politique en dehors de la hiérarchie, malgré la hiérarchie, et un journaliste de quelque influence sans être homme de lettres, ni savant, ni historien breveté, ni quoi que ce soit qui tienne à quelque chose.
D’une autre part, les rigoureux observateurs de la nature humaine lui ont reproché de maintenir orgueilleusement certains dogmes qu’une philosophie plus positive et plus hardie se croyait en droit de contester, de ne tenir aucun compte de l’homme physique et naturel dans les opérations de l’esprit, de se soucier moins d’être un vrai philosophe (ce qui n’est donné qu’à peu d’hommes) que de vouloir fonder une grande école de philosophie (ce qui est bien différent), et d’aller jusqu’à faire ensuite de cette philosophie une doctrine d’État, ayant cours et influence.
Franklin eut de l’influence chez nous ; il en eut plus qu’il ne voulait en avoir.
De nos jours, on a fort abusé des idées et des considérations générales, des influences diverses qu’on a fait jouer à volonté à travers les siècles ; M.
De là vient que les uns réclamaient la liberté de la commune, la liberté de l’enseignement, la liberté de l’association, espérant ressaisir, ainsi leur influence perdue ; les autres, au contraire, que leurs principes auraient dû conduire à défendre toutes les libertés, ne voyaient dans certaines d’entre elles qu’un piège de la féodalité, du clergé et de l’aristocratie.
Elle aime, d’instinct, tout ce qui perd les femmes et peut déshonorer les hommes : l’argent d’abord, — et toujours, — et le luxe qu’il donne, et les grossières influences et les ivresses plus grossières encore qu’il apporte à la vanité.
les cafetiers n’en fermeraient probablement pas une seconde fois leurs boutiques, et certaines maisons connues n’en seraient pas abandonnées pour le domicile conjugal, mais il serait lu et il aurait son influence, et il infiltrerait d’un poison de plus les esprits déjà infiltrés de tant de corruptions contemporaines !
Nous serions presque tentés — si nous étions injustes — de lui reprocher le caractère néfaste de son influence, la foule étrange de ses caudataires, tout ce bas esthétisme que nous avons vu fleurir et pourrir, et dont elle peut assumer la paternité.
Portez-la dans le monde moral ; essayez de vous entendre quand vous parlez de la destinée d’un peuple, du génie d’une nation, des forces vives de la société, de l’influence d’un climat ou d’un siècle, de l’expansion d’une race, de la puissance des anciennes institutions.
L’influence vraie est l’influence cachée ; non que l’opinion définitive de l’histoire soit en somme très fausse ; mais elle pèche tout à fait par la proportion. Tel innommé a été peut-être plus grand qu’Alexandre ; tel cœur de femme qui n’a dit mot de sa vie a mieux senti que le poëte le plus harmonieux. — Je parle de la vie par influence, ou, selon l’expression des mystiques, de la vie en Dieu.
Phénomène remarquable, en effet : les héritiers des ministres, des généraux, des diplomates, des penseurs sont d’accord, comme sous l’influence d’un complot tacite, pour cacher tout document qu’ils croient contraire à leur patriotisme mal compris. […] Si, un siècle ou un demi-siècle plus tard, quelque descendant d’un personnage célèbre met au jour une correspondance inédite, qui nous apprenne subitement que telle fameuse retraite stratégique n’a été qu’une défaite éhontée, tel manifeste pour le droit et la liberté qu’un piège machiavélique pour amener un neutre à se battre, cette révélation tardive restera sans influence, ayant perdu tout intérêt d’actualité, toute vie véritable ; elle n’aura pas la force de modifier la tradition maquillée par les historiographes académiques, les images d’Épinal, les gravures coloriées des manuels de classe, les belles photographies des dictionnaires encyclopédiques ou des Suppléments de magazines. […] Je vois même, sous l’influence du développement industriel, la pensée s’étioler.
Quelques détails gracieux et même quelques jolies pièces ont échappé à sa sévérité ; rien n’a échappé à son influence. […] Vous voyez que cette amazone aime les grands mots et vous ne serez pas étonnés quand, « sous d’erratiques cieux », elle nous vantera « l’influence erratique » de Dionysos. […] Païenne est le moins mauvais de ces livres qu’admira Jules Lemaître, insulteur de Barbey d’Aurevilly et flatteur de Sarcey, lâcheté souriante, heureuse de frapper la vieillesse des lions, plus heureuse de caresser tout habile qui fait semblant d’être un écrivain et qui sait être une influence. […] Oserai-je pourtant reprocher à l’une et à l’autre la double naïveté de croire à l’influence heureuse d’un enseignement moral abstrait et de le demander à l’État. […] Influence du milieu ou excessive bonté qui craint d’humilier les pauvres consœurs ?
Je ne dis pas que je ne heurterai pas quelquefois vos opinions acquises ; mais ne vous impatientez pas trop vite : en fin de compte, après avoir passé par des chemins qui peut-être ne vous plairont pas toujours, nous nous retrouverons, vous et moi, au même but, c’est-à-dire à conclure que Le Misanthrope, Tartuffe, le Dom Juan, Le Malade imaginaire, ne sont pas des œuvres communes, et que l’influence de Molière en deux ou trois matières capitales, et c’est beaucoup, a été une influence saine et salutaire. […] En 1662, au début même de sa véritable carrière dramatique, il arriva à Molière un événement qui devait jouer un grand rôle et exercer une grande influence, non seulement dans sa vie privée et particulière, mais encore dans sa vie de poète ; il prit femme, et dans les conditions les plus inattendues de sa part. […] Je voudrais aujourd’hui étudier le genre d’influence et d’action sociale qu’il a exercé sur le développement de nos mœurs et de notre vie sociale. Chez nos grands poètes, cette influence est très réelle et très profonde. […] Prenez les types des professions savantes que vous avez sous les yeux maintenant ; prenez les mêmes types dans Molière, ou dans les comédies du temps de Molière, et calculez combien il a fallu d’années avant qu’un médecin, un juge, un savant, un avocat, un procureur, un notaire, devinssent des hommes qui dans la vie ordinaire ne différassent pas trop, par leurs manières et par le ton de leur langage, des autres hommes, et vous admirerez beaucoup ce qu’a fait Molière ; vous conclurez qu’avoir créé ou fort contribué à créer, au-dessus des castes et des professions, cette société française, et surtout parisienne, type achevé de la société élégante ; qu’avoir, dans chaque profession, proscrit comme ridicule ce qui rebute le goût comme excessif ; qu’avoir mis une variété heureuse et simple à la place des disparates trop développées ; qu’avoir amolli l’austère écorce qui prêtait aux personnages les plus instruits du xviie siècle je ne sais quoi de raide et de rebutant ; qu’avoir enfin formé cette société française où l’on n’est accepté que si l’on n’a pas de prétention, que si l’on se fait modeste ; société si ouverte à tous, si humaine, qui n’a d’autre code que les convenances et le respect, pas d’autres ennemis que les prétentions excessives, pas d’autres armes contre ses ennemis qu’un peu de raillerie légère ; vous conclurez que faire tout cela, ce n’était pas une œuvre frivole, ni facile, et que, de tous nos grands moralistes, aussi bien que de tous nos grands comiques, c’est Molière dont l’influence, en ce sens, a été la plus efficace et la plus décisive.
Peut-être, et même il est probable que Molière était à cette date (1661) sous l’influence de son amour pour Armande Béjart, plus jeune que lui de vingt-deux ans, et cédait-il au désir de convaincre Armande qu’un mariage disproportionné pour ce qui est des âges est très raisonnable quand le mari l’est lui-même, et il y aurait eu de la part de Molière un paradoxe intéressé. […] C’est la religion qui a tort. » Car enfin restreindre Tartuffe à l’influence inexplicable de Tartuffe sur Orgon, c’est évidemment ne pas la comprendre. […] Il s’est laissé pénétrer à l’influence de son public, comme ce personnage politique qui disait : « Il faut bien que je les suive puisque je suis leur chef ». […] Il y a une intelligence qui consiste à penser d’une manière originale et du reste forte, et ceux qui sont doués de cette intelligence-là choquent d’ordinaire le public de leur temps et ont de l’influence sur la génération suivante. […] L’imbécile ne se doute pas de deux choses qui sont qu’il faut élever ses enfants et qu’il faut faire de manière que les enfants vous élèvent, à dresser les enfants on se fait un idéal, plus ou moins haut, selon lequel on les nourrit et selon lequel, plus ou moins, malgré soi, on se nourrit soi-même ; qui a, par lui-même, une certaine influence sur vous.
Les haines de Platon : les Athéniens Les natures fortes subissent l’influence de leur temps tout comme les natures faibles. […] Tels étaient les deux défauts essentiels des sophistes et les deux dangers que présentaient leur enseignement, leur influence ou simplement leur existence. […] Ce serait une erreur bien forte et une méconnaissance presque ridicule de ce qu’est en son fond et en son expression et son influence la sublime tragédie attique. […] L’âme, de quelque façon qu’on la conçoive, est ce qui, en nous, n’est pas tout à fait dépendant de nos influences de tous les jours. […] Il a admis une certaine quantité de démocratie, si l’on peut ainsi parler, par l’institution de son assemblée populaire (Démos), qui elle aussi surveille, réclame, proteste, donc a son influence, mais ne gouverne pas.
Mais si René sera compris tant que durera le mal incurable (le dégoût de vivre) dont il souffre, l’influence de cet écrit a été funeste par les exagérations ridicules, par les grossissements excessifs qu’il a provoqués. […] L’esprit de Mme Sand est trop viril pour qu’il subisse des influences, son talent trop personnel pour qu’il ait besoin du don d’assimilation, cette précieuse ressource des faibles. […] Mais ces influences extérieures n’ont point pénétré jusqu’au fond. […] Bien des lectrices de Balzac sont devenues ainsi ses complices, et, à force de se laisser envahir par le charme de ses récits, à force de s’en imprégner tout entières, à force de subir l’influence fascinatrice et comme magnétique qui se détachait de ces pages animées, elles les ont rendues vraies après coup. […] Bien que linguiste fort distingué et quoique parlant couramment six langues, il s’est toujours gardé de l’influence des littératures étrangères, pensant avec raison que la langue de Pascal et de Voltaire suffit à tout dire pour qui sait la manier.
Elle est nécessairement antérieure à la fondation du Journal des savants (1665), et elle doit se rapporter aux premiers temps de l’influence de Colbert (1663).
Cet homme simple, modeste autant qu’éloquent, entre les mains duquel les plus grands personnages remettaient leur conscience et qu’on voulait pour confesseur habituel après qu’il vous avait converti, Bourdaloue eut l’influence la plus directe sur les dernières années du Grand Condé, et à sa mort, six semaines après Bossuet, il eut à prononcer son oraison funèbre.
S’il fallait discuter la vraisemblance de l’action dans le roman, on pourrait se demander comment il se fait que cet accident de grande route ait une si singulière influence sur la destinée future de Fabrice ; on demanderait pourquoi celui-ci, ami (ou qui peut se croire tel) du prince de Parme et de son Premier ministre, coadjuteur et très en crédit dans ce petit État, prend la fuite comme un malfaiteur, parce qu’il lui est arrivé de tuer devant témoins, en se défendant, un comédien de bas étage qui l’a menacé et attaqué le premier.
Il nous a nommé lui-même sa passion favorite et l’a ouvertement célébrée dans des stances à Chaulieu Sur la paresse ; il attribue à cette enchanteresse plus de mérite qu’on ne peut lui en reconnaître quand on sait quelle fut son influence sur sa vie : Pour avoir secoué le joug de quelque vice, Qu’avec peu de raison l’homme s’enorgueillit !
Il était mort depuis longtemps pour l’agrément de la société et pour l’influence (s’il en avait eu jamais).
Telles sont les grâces de Louis le Grand, grâces semblables aux influences du plus beau des astres, et qui me donnent droit de dire avec plus de justice, à l’honneur du roi, que Tertullien n’écrit pour flatter les princes de l’Afrique : l’État et le ciel ont le même sort, et doivent leur bonheur à deux soleils… À ces mots, le voisin de Racine dut se pencher vers lui et lui rappeler à l’oreille la harangue de maître Petit-Jean : Quand je vois le soleil, et quand je vois la lune… Et le voisin de La Bruyère reçu l’année d’auparavant et avec un si éloquent discours, put lui dire : « Ah !
M. de Lévis lui a supposé une influence sur la reine et un ascendant funeste qui me paraît exagéré : « La reine, avec un très bon cœur, avait un malheureux penchant pour la moquerie.
Vauvenargues se trompe sur un point, et il borne trop son regard à l’influence présente : de grandes pensées, de belles vérités écrites et fixées avec éclat, ne sont-elles pas aussi des actions, moins promptes il est vrai, mais permanentes et éternelles ?
La politique de Mazarin et de Lionne, qui était d’exercer sur le Piémont une influence habile et encore plus réelle qu’apparente, était dépassée ; Louis XIV et Louvois voulaient plus : ils entendaient avoir le Piémont dans leur main, à leur dévotion, pour leurs projets sur la Péninsule et contre le Milanais.
Ceux qui l’ont connu à cet âge de première jeunesse et à cette heure de transition nous le dépeignent le plus charmant jeune homme, d’une figure agréable, très-distingué de tournure, très-élevé de sentiments, tout à fait de race ; tel d’ailleurs de caractère et d’humeur qu’on le voit encore aujourd’hui dans l’intimité, avec des intermittences de gaieté et de sérieux, habituellement doux comme un enfant, naïf même, et, quand il le faut, d’une audace, d’une vaillance et d’une intrépidité rares ; ayant naturellement le goût du bien, mais subissant l’influence des divers milieux.
comment ne pas être tenté à tout instant et en chaque occasion de retomber, même quand on aurait cru dans un temps, et sous une influence bienfaisante, trouver la guérison morale et le bonheur ?
Lorsqu’il a eu à parler de Mme Roland, comme s’il s’agissait avant tout de la disculper et de la défendre, il a essayé de diminuer son rôle actif auprès de son mari et sa part virile d’influence : il s’est refusé également à admettre qu’il se fût logé dans ce cœur de femme aucun sentiment autre que le conjugal et le légitime, ni aucune passion romanesque : « Écoutez-les, disait-il hier encore, en s’adressant par la pensée aux différents historiens ses prédécesseurs et en les indiquant du geste tour à tour : ceux-là, soit admiration sincère pour le mérite de Mme Roland, soit désir de rabaisser celui des hommes qui l’entouraient, voient dans la femme du ministre la tête qui dirige et son mari et les législateurs qui le fréquentent, et répétant un mot célèbre : Mme Roland, disent-ils, est l’homme du parti de la Gironde ; — ceux-ci, habitués à se laisser aller à l’imagination du romancier ou du poète, transforment l’être qu’ils ont créé en nouvelle Armide, fascinant du charme de ses paroles ou de la douceur de son sourire ceux qu’elle réunit dans ses salons ou qu’elle convie à sa table ; — d’autres enfin, scrutateurs indiscrets de la vie privée, se placeront entre la jeune femme et son vieux mari, commenteront de cent façons un mot jeté au hasard par cette femme, chercheront à pénétrer jusqu’aux plus secrets sentiments de son âme, compteront les pulsations de son cœur agité, selon que telle ou telle image, tel ou tel souvenir l’impressionne, et montreront sous un voile transparent l’être vers lequel s’élancent sa pensée et ses soupirs ; car à leur roman il faut de l’amour. » Et il ajoute, plein de confiance dans le témoignage qu’il invoque : « Mme Roland a raconté elle-même avec une simplicité charmante ce qu’elle a pensé, ce qu’elle a senti, ce qu’elle a dit, ce qu’elle a fait. » Eh bien !
Son influence dans la question se marqua par un incident qui parut alors sans exemple.
Le duc de Noailles, jeune, brillant, en faveur, est envoyé en Espagne ; il remporte en Cerdagne, en Catalogne, des succès militaires fort célébrés à Versailles, il prend Girone (1711) ; il est partout loué, vanté, lorsque, obéissant à son secret mobile et à cette inquiétude d’ambition qui le piquait, il imagine de concert avec le marquis d’Aguilar, pendant le séjour de la Cour à Saragosse, de donner à Philippe V une maîtresse, de le détacher ainsi de sa femme et dès lors de la princesse des Ursins, comptant bien, lui et son ami, s’emparer de toute l’influence ; en un mot, il noue une intrigue qui, découverte, le fait rappeler et le met à la Cour de Versailles dans une position infiniment moins bonne qu’auparavant.
C’est ici que se place l’influence du marquis de Valfons, quelque temps major général du prince : dans ses Souvenirs publiés et qu’on a lus avec plaisir, il n’a eu garde d’omettre les conseils qu’il avait donnés en toute occasion, et il ne s’est pas oublié ; on y prend une idée fidèle de l’état-major du prince, de son caractère indécis, de sa bienveillance un peu molle, en même temps qu’il y est rendu toute justice à son courage à la tranchée et dans l’action.
Munich est devenu le principal centre de cette influence.
J’ai plutôt plaisir à remarquer qu’il est pour quelque chose dans les meilleurs essais de ces dernières saisons, et que son influence s’y marque sans nuire aux parties originales.
Seulement il est besoin de s’entendre : elle ne rêvait pas sous ses longues avenues épaisses et sombres, dans le goût de Delphine ou comme l’amante d’Oswald ; cette rêverie-là n’était pas inventée encore9 ; il a fallu 93, pour que Mme de Staël écrivît son admirable livre de l’Influence des Passions sur le Bonheur.
Malgré sa faiblesse croissante, depuis quelques jours elle semblait mieux ; je ne sais quel mouvement de physionomie et de regard, plus de couleur à ses joues, avaient l’air de vouloir annoncer l’influence heureuse de la jeune saison.
Et maintenant quelle fut l’influence d’Homère sur les mœurs des hommes, et en quoi mérita-t-il le nom de moraliste ?
Puissant en influence et en séduction sur ses subordonnés, sur ses proches, sur ses collègues ; homme à qui il était plus facile de décerner l’empire par son crédit que de l’obtenir pour lui-même. » En Judée, Vespasien et son fils Titus commandaient trois légions ; ils étaient pleins de déférence pour Mucien, leur collègue le plus rapproché, et se concertaient entièrement avec lui.
Par sa bizarrerie voulue et provocante, mais aussi par sa facture magistrale, Baudelaire a exercé une influence considérable : ne lui reprochons pas les sots imitateurs qu’il a faits, c’est le sort de tous les maîtres.
Il y en a qui arrivent par l’intrigue, la flatterie, ou des influences de salons et des manèges féminins ?
Mais il est des esprits si avidement passifs qu’ils adorent je ne sais quels échos des professeurs, et tout enseignement a sur ces heureux somnambules une influence à distance.
Non, il faut le reconnaître à son honneur, et ç’a été là une des causes de son importance personnelle, il est un ; la littérature, l’histoire elle-même, n’ont jamais été pour lui qu’un moyen, un instrument d’action, d’enseignement, d’influence.
Qu’on se rappelle Le Globe, ce journal si sérieux, si distingué, qui croyait ressembler si peu à un autre, et qui a eu de l’influence sur la jeunesse lettrée, dans les dernières années de la Restauration.
J’aime mieux dire que, dans le cadre flatteur et sous le demi-jour enchanté où l’on nous dévoilait alors par degrés ces pages naissantes, nos impressions, les miennes comme celles de beaucoup d’autres, étaient jusqu’à un certain point commandées et adoucies par une influence aimable, à laquelle on n’était pas accoutumé de résister.
En ce qui touche ses amours, par exemple, les amours qu’il a inspirés et les caprices ardents qu’il a ressentis (car il n’a guère jamais ressenti autre chose), il est très discret, par soi-disant bon goût, par chevalerie, par convenance demi-mondaine, demi-religieuse, parce qu’aussi, écrivant ses Mémoires sous l’influence et le regard de celle qu’il nommait Béatrix et qui devait y avoir la place d’honneur, de Mme Récamier, il était censé ne plus aimer qu’elle et n’avoir jamais eu auparavant que des attachements d’un ordre moindre et très inégal ou inférieur.
Quoique Les Confessions n’aient paru qu’après la mort de Rousseau et quand déjà son influence était pleinement régnante, c’est là qu’il nous est plus commode aujourd’hui de l’étudier avec tous les mérites, les prestiges et les défauts de son talent.
Dès qu’il le connaîtra mieux, le mot de génie va se mêler à tout moment et revenir sous sa plume à côté du nom de Vauvenargues, et c’est le seul terme en effet qui rende avec vérité l’idée qu’imprime ce talent simple, élevé, original, né de lui-même, et si peu atteint des influences d’alentour.
Le siècle de Louis XIV, désormais accompli, étendait graduellement son influence sur toute l’Europe.
» Lui, il ne faisait pas ainsi, il n’étalait rien ; il ménageait le plus doucement qu’il pouvait les esprits et les affaires ; il usait utilement pour tous de ce don d’ouverture et de conciliation, de cet attrait personnel dont la nature l’avait pourvu, et qui est d’une si heureuse et si générale influence dans le maniement des hommes.
Trois grandes influences philosophiques peuvent se discerner au xviiie siècle : celle de Voltaire, celle de Rousseau, et celle des encyclopédistes proprement dits.
Avec tous ses défauts et toutes ses imperfections de nature, donnant en mourant la main à Chateaubriand, à Fontanes, à tout ce jeune groupe littéraire en qui était alors l’avenir, il transmit le flambeau vivant de la tradition, et il justifia le premier pronostic de Voltaire à son égard : « Quelque chose qui arrive, je vous regarde comme le restaurateur des belles-lettres. » C’est le mot magnifique, mais juste après tout (si l’on considère l’ensemble du rôle et de l’influence), qu’il faudrait graver sur son tombeau.
La publication des pièces officielles et des dépêches des ambassadeurs de France, pendant la durée de l’influence de Mme des Ursins à Madrid (si cette publication se fait un jour), pourra seule achever de déterminer avec précision toute l’importance et la qualité de son action politique ; nous en savons déjà assez pour porter sur elle une appréciation morale ; et quant à son mérite littéraire, nous osons dire qu’il ne manque à ce qu’on a de Mme des Ursins que des éditeurs moins négligents pour qu’elle devienne un de nos classiques épistolaires.
Cependant l’influence des chants populaires allemands est possible.
Ne convenez-vous pas que cette influence est générale sur tout le système ?
Les périodes créatrices ou novatrices sont précisément celles où, sous l’influence de circonstances diverses, les hommes sont amenés à se rapprocher plus intimement, où les réunions, les assemblées sont plus fréquentes, les relations plus suivies, les échanges d’idées plus actifs : c’est la grande crise chrétienne, c’est le mouvement d’enthousiasme collectif, qui, aux xiie et xiiie siècles, entraîne vers Paris la population studieuse de l’Europe et donne naissance à la scolastique, c’est la Réforme et la Renaissance, c’est l’époque révolutionnaire, ce sont les grandes agitations socialistes du xixe siècle.
Cet amour des enfants est susceptible de s’atténuer sous l’influence de certaines considérations.
Il y a très peu de choses, en effet, qui n’y soient nouvelles, excepté pourtant cette théorie de l’influence des climats sur le tempérament des peuples et du talent, que je n’y voudrais pas ou que j’y voudrais moins ; car, lorsqu’on est un penseur hardi qui ne craint même pas de mettre un peu son chapeau sur l’oreille, comme Xavier Aubryet, on doit se débarbouiller entièrement du xviiie siècle et se décrasser de Montesquieu.
L’éditeur avait bien choisi son moment, le moment historique, pour remettre sous les yeux d’un public, devenu la postérité, le grand nom intellectuel de Joseph de Maistre, l’inoubliable nom de l’homme qui n’a pas fait seulement le livre du Pape, mais qui — autant, du moins, que l’influence des hommes peut faire quelque chose en ces décisions surnaturelles de l’Esprit-Saint, — pourrait bien avoir fait aussi le Concile du Vatican.
Je veux parler de l’américain Edgar Poe, dont il nous a donné une traduction vraie comme la Passion et éloquente comme elle ; Edgar Poe, dont il a fait tellement peser sur lui l’influence, que je le défierais bien de maintenant l’effacer.
Il n’était pas assez poète pour se passer d’une langue toute faite, et celle qu’il a parlée purement, mais mollement en ces vers, est toute chargée des influences du temps et de l’heure où il les écrivit !
Jean Richepin publia son volume des Blasphèmes, on put voir clairement pourquoi il avait oublié le Christianisme et ses influences sur ces pauvres dont il écrivait l’histoire.
Aumônier de la plus haute valeur morale qui a, par son influence personnelle due à ses vertus, rendu les plus grands services.
L’unification des sociétés Dans les grands ensembles complexes que présente l’histoire humaine, nous avons discerné, pour mesurer l’influence égalitaire de leur nombre et de leurs rapports, les individus, puis les groupes partiels.
Mais ce poëte, si puissant de sève natale et de génie, s’est formé sous l’influence de l’âge philosophique des Grecs.
On ne sait pas assez chez nous la prodigieuse influence que Molière a exercée sur tous les théâtres du monde civilisé, durant tout le dernier siècle. […] Si l’on songe à la lenteur des communications à cette époque, on est surpris de la rapidité avec laquelle cette influence du génie de Molière s’est répandue de l’autre côté du Rhin. […] Mais l’influence de Molière n’est pas alors circonscrite à cette école et enfermée à Leipzig. […] Mais il serait aisé de suivre la piste de cette influence chez des nations dont la littérature est moins célèbre, et semble circonscrite au pays où se parle la langue qu’elle emploie. […] Nous pouvons dire qu’au dix-neuvième siècle, si son influence s’y est amoindrie, son renom n’a fait que croître.
Et ceux qui ne sont pas prêts à se prendre aux cheveux, jouant comme endormis, comme sous l’influence d’une boisson opiacée. […] Dimanche 9 juin Il serait intéressant qu’un littérateur intelligent fît plusieurs livres d’imagination : l’un au régime du café, l’autre au régime du thé, l’autre au régime du vin et de l’alcool, et qu’il étudiât sur lui les influences de ces excitants sur sa littérature, et qu’il en fît part au public. […] Vendredi 4 octobre Songe-t-on qu’au jour d’aujourd’hui nous avons soixante-huit préfets et sous-préfets juifs, et que cette prépotence dans l’administration, n’est rien auprès de l’influence occulte des petits conseils sémitiques, en permanence dans chaque cabinet de chacun de nos ministres.
Quoi qu’il en soit, les mots les plus usés réveillent toujours à quelque degré le groupe d’images qui leur est habituellement associé ; l’avocat le plus diffus et le plus incolore, plaidant devant les juges les plus blasés, suscitera toujours quelque chose dans leurs esprits, jusqu’à l’instant où la monotonie du débit et la banalité des arguments auront amené dans l’état psychique de ses auditeurs une perturbation toute spéciale : quand les mots n’ont plus de sens ou qu’ils ont perdu leur signification traditionnelle, un état nouveau est apparu, l’état de sommeil290, état intermittent, qui disparaît sans laisser de traces et qui, bien qu’il occupe une part importante de notre vie, reste sans influence sur le fonctionnement normal de nos facultés291 ; au réveil, les mots reprennent les significations qu’ils avaient momentanément abandonnées, et, tant que dure l’état de veille, ils ont un sens, un sens déterminé ; l’intensité minimum des idées que provoque la parole, intérieure ou extérieure, est toujours positive, c’est-à-dire supérieure à zéro. […] XII, 1877, p. 77.] — De Cardaillac, lui aussi, exagère l’influence de la parole sur la mémoire ; mais, en vrai psychologue, il expose des faits incontestables plutôt qu’il ne proclame une nécessité (p. 270 et suiv., 332, 341) ; il admet qu’il existe une mémoire spéciale des idées ; alors « ce sont les idées qui rappellent les mots », et, même dans la mémoire des mots, le souvenir de l’idée aide le souvenir du mot, car « on redit plus exactement ce que l’on comprend que ce que l’on ne comprend pas » (p. 291-292). […] II, De la parole, ch. 10, p. 377-391 ; cf. p. 276-296), au moyen de passages tirés de Condillac lui-même : il explique l’illusion nominaliste par la « fusion » intime des mots et des idées et par les effets de l’habitude, qui affaiblit la conscience de l’idée, sans toutefois l’anéantir ; nous sommes très familiers avec les idées générales, et « l’habitude dissimule ce qu’elle établit » ; mais les idées générales sont toujours faiblement conscientes sous les mots, et quelquefois, de l’aveu de Condillac. sans les mots, — De Cardaillac n’a pas vu l’influence antagoniste de l’attention.
Si Sénèque a montré de la finesse et du goût dans quelqu’une de ses Lettres, c’est dans la CXIVe , où il examine l’influence des mœurs publiques et du caractère particulier sur l’éloquence et le style. […] Il prononce décidément que la compassion est un défaut réel ; que la cruauté et la compassion sont deux extrêmes, l’une de la sévérité, l’autre de la clémence : ce qui m’inclinait d’abord à croire qu’en passant du latin dans notre langue, le mot compatir avait changé d’acception ; ou que l’influence des mœurs générales sur les notions du vice et de la vertu faisait traiter de faiblesse à Rome ce que nous regardons comme un sentiment d’humanité. […] Quelle occasion plus simple et plus naturelle, ce nous semble, lorsque l’objet principal d’un auteur est d’enregistrer ses réflexions, que de s’arrêter un moment sur un des phénomènes les plus extraordinaires que l’histoire du monde nous ait présentés, un peuple esclave d’un peuple, une nation qui secoue tout à coup le joug de la servitude, qui s’affranchit du despotisme à l’aide des despotes, et qui, méditant sur les moyens d’assurer à jamais son bonheur avec sa liberté, prépare un asile à tous les enfants des hommes qui gémissent ou qui gémiront sous la verge de la tyrannie civile et religieuse ; que d’adresser des vœux au ciel pour le succès d’une si digne entreprise ; que de se mêler aux délibérations de son congrès, et que d’oser prévenir une confédération naissante sur la triste et presque nécessaire influence du temps, qui amène plus ou moins rapidement la ruine des choses les plus sagement ordonnées ! […] Ce clergé si respectable n’aurait pu en user ainsi sans violer les lois de la justice, sans détruire les principes de la bonne police, et sans donner à des haines particulières une influence incompatible avec la charité chrétienne et avec toute vertu sincère et charitable… » Cependant le fait est vrai. […] Il se livrait à l’influence des modèles qu’il avait sous les yeux, Sénèque, Tacite et Suétone ; peut-être en aura-t-il pris les défauts, et non l’excellence, parce que l’un était aisé et l’autre difficile.
» Quand on considère que ces aveux de sa propre inconstance, de sa propre folie et de sa propre injustice, sont écrits par le Tasse à son protecteur le plus intime et le plus bienveillant à Rome ; qu’ils sont écrits de Turin, où le Tasse était à l’abri de toute influence et de toute crainte du duc de Ferrare ; qu’il y demande avec une telle passion la faveur de s’éloigner à jamais du séjour de ce prince, peut-on considérer sa démence comme une calomnie d’Alphonse, et sa passion persévérante pour Léonora comme le mobile et la cause de ses infortunes ? […] « Je ne trouverai jamais d’éloquence, lui dit le Tasse dans ses billets, qui arrive à égaler votre tendre courtoisie pour moi, ni d’images qui puissent peindre votre modestie. » Le Tasse, protégé par tant de hautes influences à Naples, intenta un procès pour réclamer la dot considérable de sa mère, retenue par les oncles de Porcia, et cinq mille écus des propriétés confisquées de son père Bernardo Tasso.
Le promoteur véritable de la littérature moderne, le seul père intellectuel de nos âges, est le philosophe René Descartes, jamais un homme n’a exercé sur son temps une influence aussi vive que l’a fait sur les pensées et les mœurs du XVIIe siècle cet écrivain peu bruyant. […] Celui-là est encore pénétré par l’influence cartésienne.
Tous tombèrent en décomposition, sous des influences diverses, en réalité parce qu’ils étaient trop grands pour vivre. […] A défaut d’elle, d’autres influences pourraient détourner notre attention des hochets qui nous amusent et des mirages autour desquels nous nous battons.
Cette sagesse est une sous la double forme des actions et des langues, quelque variées qu’elles puissent être par l’influence des causes locales, et son unité leur imprime un caractère analogue chez les peuples les plus isolés. […] Quelque horreur que nous inspirent ces religions sanguinaires, n’oublions pas que c’est sous leur influence que se sont formées les plus illustres sociétés du monde ; l’athéisme n’a rien fondé.
Cet horoscope eut une grande influence sur l’esprit de Sully.
Il l’a vue telle qu’elle était, tout occupée du salut du roi, de sa réforme, de son amusement décent, de l’intérieur de la famille royale, du soulagement des peuples, et faisant tout cela, il est vrai, avec plus de rectitude que d’effusion, avec plus de justesse que de grandeur ; enfin, il a résumé son jugement sur elle en des termes précis, au moment de l’accompagner dans son œuvre de tendresse et de prédilection : Mme de Maintenon, dit-il, n’a donc pas eu sur Louis XIV l’influence malfaisante que ses ennemis lui ont attribuée : elle n’eut pas de grandes vues, elle ne lui inspira pas de grandes choses : elle borna trop sa pensée et sa mission au salut de l’homme et aux affaires de religion ; l’on peut même dire qu’en beaucoup de circonstances elle rapetissa le grand roi ; mais elle ne lui donna que des conseils salutaires, désintéressés, utiles à l’État et au soulagement du peuple, et en définitive elle a fait à la France un bien réel en réformant la vie d’un homme dont les passions avaient été divinisées, en arrachant à une vieillesse licencieuse un monarque qui, selon Leibniz, « faisait seul le destin de son siècle » ; enfin en le rendant capable de soutenir, « avec un visage toujours égal et véritablement chrétien », les désastres de la fin de son règne.
Là, pendant plus d’une année, ils suivirent leur méthode studieuse en la transportant et la renfermant cette fois dans les matières de religion, et ils tombèrent tout à fait d’accord sur la conduite qu’ils avaient à tenir ; mais ils voulurent faire plus, ils aimèrent mieux différer de quelques mois leur déclaration publique, et ils s’appliquèrent dans l’intervalle à user de leur influence, de l’estime qu’ils inspiraient et des raisons dont ils étaient remplis, pour ramener la ville entière avec eux.
De nouveau je ressens la calmante influence des mélodies qu’apporte la brise, et je m’oublie en douces rêveries tandis que je foule le sentier encore verdissant sous les chênes et les ormes dont les branches étendues font voûte au-dessus de la clairière.
Plus tard, il a été élevé par une tante paternelle, qui est venue s’installer exprès au château des Trembles, bonne dame, mais qui n’a pas eu d’action ni d’influence sur son neveu.
On l’a dit avec vérité : tout ce qui passe par la France, à une certaine heure, va vite en célébrité et en influence.
» La tante Adélaïde avait de la prétention à l’esprit, aux grands moyens, à l’influence ; elle occupait, avant l’arrivée de la Dauphine, la première position comme princesse ; elle ne pardonnait point à celle-ci de l’avoir détrônée ou reculée.
Si ce plan est raisonnable, dans le système monarchique, je m’engage à le soutenir et à employer tous les moyens, toute mon influence, pour empêcher l’invasion de la démocratie qui s’avance sur nous. » « Ces paroles m’allaient au cœur, continua Malouet.
L’influence de cet ordre de causes secrètes et intestines sur les idées et sur les œuvres est incalculable.
Les circonstances extérieures étant données, l’état politique et social étant connu, on conçoit quelle dut être sur une nature comme celle de Boileau l’influence de cette première éducation, de ces habitudes domestiques et de tout cet intérieur.
Les philosophes se servirent de ces idées des peuples pour sanctifier de bonnes lois par le sceau de la religion, et le polythéisme, rendu sacré par le temps, embelli du charme de la poésie et de la pompe des fêtes, favorisé par les passions du cœur et l’adresse des prêtres, atteignit, vers le siècle de Thémistocle et d’Aristide, à son plus haut point d’influence et de solidité. » XXXVI Après les deux romans d’Atala et de René, il en ébaucha un troisième : le Dernier des Abencérages ; mais, à l’exception de l’incomparable romance : Combien j’ai douce souvenance, ce roman, entièrement d’imagination, ne fut qu’un roman français sans vérité et sans succès, très-inférieur aux deux autres.
La prose de François de Sales, et celle encore du romancier d’Urfé, dont je définirai bientôt l’œuvre et l’influence, marquent à peu près le même moment que les vers de Montchrétien et de Bertaut.
Là encore, dans ces préférences singulières, l’influence des découvertes ou des spéculations scientifiques est aisée à saisir et aussi ce goût de la réalité qui domine depuis trente ans dans la littérature.
Une fois là, je reconnus que la Grèce avait exercé sur la civilisation romaine une puissante influence ; il fallait donc reculer encore et passer de Rome à Athènes.
XIII Il importe donc de bien comprendre le rôle des travaux du savant et la manière dont il exerce son influence.
Sous cette influence, il s’est produit un vaste déchirement dans les esprits.
L’acide carbonique dégagé se combinera peu à peu avec quelque base, ou, sous l’influence de la lumière solaire, cédera son carbone à la feuille d’une plante.
La pièce se ressent de sa triste influence ; elle se met au ton de ce dur railleur ; les sentiments tendres n’osent guère s’y montrer.
Le siècle qui allait être celui de Voltaire ne pouvait souffrir longtemps un tel désaccord entre les divers interprètes des arts, et Mlle Le Couvreur fut la première, non pas à protester, mais (ce qui vaut mieux) à opérer doucement une révolution par le charme de son influence.
Théodore Leclercq n’avait qu’un parti à prendre, et il le prit sans avoir besoin d’y songer : c’était, tout en en ressentant l’influence et peut-être l’ascendant, de rester lui-même, et de ne pas lui ressembler.
Mais ici on a droit d’interrompre la personne du monde qui juge de la sorte si à la légère, et de lui dire : « Non, madame, il n’est au pouvoir d’aucun homme, si élevé qu’il soit par son nom et son influence, de récuser ainsi et de mettre à néant d’un trait de plume des indiscrétions, fussent-elles scandaleuses et préjudiciables à tout un ordre de la société.
On lit cela dans un article de Mallet, inséré au tome II, p. 342, du Mercure britannique, et qui a pour titre : « Du degré d’influence qu’a eue la philosophie française sur la Révolution ».
Desservi auprès du cardinal Mazarin, à cause de l’influence qu’on lui supposait sur le prince de Conti, on vient un jour le chercher pour le mettre à la Bastille.
C’est un office modeste ; les ministres ne sauraient en être jaloux… On ne dit pas d’un réverbère qui brille dans la nuit, qu’il exerce son influence sur la marche des passants. » La situation d’un homme d’esprit aussi libre que M.
[NdA] Montesquieu est de la même religion que Polybe lorsque ce dernier parle si bien de la bonne influence de l’opinion religieuse sur la moralité des Romains : « C’est donc avec grande raison que les anciens ont répandu parmi le peuple qu’il y avait des dieux, etc. » 14.
On peut arrêter à chaque pas Montesquieu sur ses divisions générales de gouvernement, sur le principe qu’il assigne à chacun d’eux, sur les climats et le degré d’influence qu’il leur attribue, sur les citations de détail dont il a semé son ouvrage.
Après avoir donné quelques articles dans le journal déjà existant à Philadelphie, il ne tarda pas à avoir lui-même sa gazette, dont il était l’imprimeur, et à disposer ainsi des principaux moyens d’influence et de civilisation dans la ville et dans la province.
En outre, l’idée de l’inconnaissable, combinée avec les idées du connaissable, a une influence morale que nous avons déjà signalée ailleurs143 et sur laquelle nous reviendrons un jour dans un travail consacré spécialement aux fondements de l’éthique.
Zola touche à l’esthétique du roman, et reprenant en bouche les grands termes de positivisme et d’évolutionnisme, il part en guerre contre la psychologie et dénonce tous ceux qui n’étudient de l’homme que l’âme, sans se souvenir de l’influence du corps sur le cerveau.
Si Lucrèce exprime avec force l’influence du physique sur le moral, je ne dois point me fermer les yeux pour ne pas voir la vérité qu’il me présente, parce qu’un matérialiste et un athée peuvent en abuser.
Pour l’acquit probablement de sa conscience d’éditeur littéraire, M. de Lescure a recueilli, il est vrai, comme un double échantillon des aptitudes littéraires et philosophiques de Rivarol, le Discours (si connu du reste) sur l’universalité de la langue française, couronné par l’Académie de Berlin, et le Discours (moins apprécié) sur l’homme intellectuel et moral, d’un si mâle spiritualisme encore malgré les influences de toutes les philosophies du xviiie siècle, qui tendaient à l’anéantir.
En ces Études d’histoire religieuse, la négation dans le détail n’est ni plus imposante ni plus forte que l’affirmation dans les points de départ et les conclusions, de sorte que le livre, qui contient ces travaux construits avec tant de petites notions si laborieusement accumulées et qui se maintient avec tant de peine, entre toutes les opinions, dans un équilibre favorable à son influence, croule, pour peu qu’on le touche d’une main ferme, de tous les côtés à la fois !
La théorie de la Relativité a beau n’en tenir aucun compte dans ses déductions proprement scientifiques : elle en subit pourtant l’influence, croyons-nous, dès qu’elle cesse d’être une physique pour devenir une philosophie.
Ainsi, non par l’imitation d’exemples ignorés, mais par une rencontre naturelle, la politesse sociale renaissait parmi nous, sous ces mêmes influences de chants et de poésie que les anciens regardaient comme ayant civilisé le monde.
Ziegler, par réaction contre ceux qui ont vu surtout l’influence du dehors sur le dedans, ne voit plus guère que l’influence du dedans sur le dehors. […] l’influence déprimante de l’Académie des sciences morales et politiques, on ne la maudira jamais assez ! […] Il s’annonce par là comme devant être une étude complète et impartiale des influences bonnes et mauvaises que l’état militaire exerce sur le moral tout entier. […] Je ne reviens pas sur l’influence déprimante de l’internat ; j’en ai déjà parlé longuement ici même. […] Comme si les volontés humaines n’étaient pas à la fois effets et causes ; comme si, tout en subissant l’influence du milieu qui les enveloppe, elles ne réagissaient pas à leur tour sur ce milieu pour le modifier !
(Influence Quansas.) […] (Influence Bagdad.) […] (Influence Bagdad.) […] (Influence Bagdad ? Influence Quansas ?
Jules Guex, a étudié, — insuffisamment ; mais encore il y a lieu de le féliciter, — l’influence du théâtre sur les mœurs et l’esprit public. […] L’influence du romantisme sur l’ameublement et toute la décoration intérieure des appartements les plus bourgeois ne fut pas moins considérable. […] Or pensez un peu à l’influence de l’habitat sur l’habitant et de tous les entours sur le personnage, l’homme ou femme et femme surtout, qui y passe sa vie. […] Il ne faut pas nier que ce théâtre n’ait eu une certaine influence sur l’imagination et sur les idées générales de toute une génération, M. […] Le retour des cendres, en 1840, a été le plus brillant des drames populaires du cycle napoléonien ; et les précédentes pièces bonapartistes n’avaient pas été sans quelque influence sur cette magnifique première.
Il paraît résulter, en effet, des récentes expériences de Maria von Linden que les chrysalides et les chenilles de divers Lépidoptères, sous l’influence de la lumière, fixent le carbone de l’acide carbonique contenu dans l’atmosphère (M. von Linden, L’assimilation de l’acide carbonique par les chrysalides de Lépidoptères, C. […] De Manacéine, Quelques observations expérimentales sur l’influence de l’insomnie absolue (Arch. ital. de biologie, t. […] Paul Lacombe a fait ressortir l’influence capitale que les grandes inventions ont exercée sur l’évolution de l’humanité (P.
Necker était l’objet du culte de la maîtresse de la maison, qui chérissait en lui les moyens de conserver un grand ascendant dans le monde et une influence dans les affaires.
Un érudit allemand a essayé, dans ces derniers temps, de déterminer au juste quelle était la part du père et de la mère de Villon dans le caractère de leur fils, et leur double influence sur son œuvre.
Boulmier, qui est solide et même ferré sur ces matières du xvie siècle, avait annoncé, de plus, le dessein de réhabiliter Salmon Macrin, un poète latin dans le genre lyrique, contemporain et ami de Du Bellay, de Ronsard et autres novateurs, et il semblait se réserver de lui découvrir une certaine influence occulte, et non encore reconnue, sur le développement de la poésie française ; je ne vois pas qu’il ait mis jusqu’ici à exécution ce projet et cette promesse qu’il avait jetée d’un air de défi ou de paradoxe.
Elle connaît la route du n° 5817, où nous nous embrasserons comme des pauvres. » À Malte, qu’il croque en deux traits et qu’il définit « un rocher imprenable gâté par des fortifications qui demandent quarante mille hommes pour les défendre », ou encore « une belle maison encombrée de meubles dans laquelle on ne peut pas entier », — à Malte, Horace a un crève-cœur : « Les Anglais font la pluie et le beau temps, et exercent de ce point une influence effroyable.
Son grand-père fut obligé de lui dire : « Tu l’auras quand je serai mort. » On rapporte cet autre mot très-probable du vieil empereur à la reine Éléonore : « Il me semble qu’il est très-turbulent ; ses manières et son humeur ne me plaisent guère ; je ne sais ce qu’il pourra devenir un jour. » Son gouverneur, don Garcia de Tolède, dans une lettre à l’empereur où il rend compte du régime et de l’éducation du prince, le montre en bonne santé à cet âge, « quoique n’ayant pas bonne couleur », peu avancé dans ses études, s’y livrant de mauvaise grâce ainsi qu’aux exercices du corps qui forment le cavalier et le gentilhomme, ne faisant rien en aucun genre que par l’appât d’une récompense, et en tout « très évaporé. » On insista beaucoup auprès de Charles-Quint, retiré à Yuste, pour qu’il y laissât venir quelque temps le jeune prince ; on espérait que l’autorité de l’aïeul aurait quelque influence sur lui pour le réformer et l’exciter.
L’art romain impérial, en émigrant à Byzance, retomba sous l’influence grecque directe qui se mit aussitôt à le travailler, à le modifier, à l’évider, pour ainsi dire, avec la subtilité propre à son génie.
Le Cid est une œuvre de poésie, mais sa prompte influence s’est fait sentir sur toute la langue, et tout au moins son succès coïncide avec un progrès notable dans la prose.
Soustrait aux influences diverses et contraires, les miasmes de cette époque malsaine ne l’atteignirent pas.
Aussi, en voyant la manière dont cette influence a duré dans la poésie jusqu’au xvie siècle et dans les romans jusqu’au xviie , bien des gens ont dit et diront encore longtemps que la littérature française commence au Roman de la Rose.
À part ces inconvénients passagers, l’influence de la période de la Muse n’entra point dans son œuvre ; ces sucreries expirèrent à l’écorce contre la verdeur et la séve du jeune fruit croissant.
Cette malheureuse annonce n’a pas eu une influence moins fatale sur la librairie ; pour sa bonne part, elle a contribué à la tuer.
Le plus célèbre, l’unique par sa position et son influence, George Sand est encore à apprécier dignement dans son ensemble.
Quand on aura feuilleté le Pour et Contre de l’abbé Prévost, et plus tard les journaux de Suard et de l’abbé Arnaud, on en tirera, sur l’introduction des littératures étrangères en France, sur l’influence croissante de la littérature anglaise particulièrement, des notions bien précises et graduées, que Voltaire, certes, résume avec éclat, mais qu’il faut chercher ailleurs dans leur diffusion.
Mais c’est au père de M. de Barante qu’il faut surtout demander compte de son influence directe et suivie sur l’éducation de son fils.
Les principaux chefs et agents de la diplomatie secrète que Louis XV entretenait à l’insu de son ministère étaient très-opposés à cette alliance, selon eux décevante et inféconde, avec le cabinet de Vienne, et ils ne cessaient de conseiller le retour aux anciennes traditions où la France avait puisé si longtemps gloire et influence.
Quels étaient les amis de France qui eurent sur lui tout d’abord une influence si directe et si heureuse ?
Sainte-Beuve s’applaudit quelque part de l’heureuse influence exercée par Louis XIV sur les écrivains de son temps : sans Louis XIV, Boileau, pour ne parler que de lui, eût fait plus de Repas ridicules et d’Embarras de Paris.
Sous l’influence de certains préjugés contemporains, il a posé certaines bornes étroites au domaine, et certaines restrictions fâcheuses à l’exactitude de l’imitation artistique.
Le culte de Voltaire Les écrits imprimés de Voltaire ne nous donnent qu’un des aspects, un des moyens de sa prodigieuse influence : par eux s’exerce sa souveraineté sur le public.
Et l’enfant se ressentira plus tard de cette double influence.
. — L’espace visuel Bien que les impressions motrices aient, comme je viens de l’expliquer, eu une influence tout à fait prépondérante dans la genèse de la notion d’espace qui n’aurait jamais pris naissance sans elles, il ne sera pas sans intérêt d’examiner aussi le rôle des impressions visuelles et de rechercher combien « l’espace visuel » a de dimensions, et d’appliquer pour cela à ces impressions la définition du § 3.
. — Mais le droit et la littérature ne se teignent pas seulement des mêmes couleurs sous l’influence des mêmes causes : ils agissent et réagissent l’un sur l’autre.
Vous pensez en tremblant à l’influence de Wagner sur moi et plus encore à l’effet que me produisait la fin de notre amitié.
Elle devait, en effet, croître en considération et acquérir plus d’influence à la cour, à la ville, par l’élévation de madame de Maintenon.
En ce qui était de ses propres idées et convictions, il a subi sensiblement les influences des milieux et des âges.
Les assemblées politiques tiennent trop de place dans notre régime de société, et y exercent une trop grande influence, pour pouvoir être omises dans une étude un peu variée et complète des hommes de ce temps.
Malgré ce goût de l’esprit et des gens qui en avaient le plus, on ne saurait dire pourtant que l’influence de la cour de Sceaux ait été profitable aux lettres, ni qu’elle ait rien inspiré.
Elle se dit que la force, le péril, l’influence, étaient là.
Sa mère, personne de haute distinction, eut une grande influence sur lui, et elle attendrit ce que cette forme de paternité sénatoriale aurait pu avoir de trop rigide, mais sans rien amollir.
Il avait rencontré chez Voltaire Vauvenargues, qui, déjà mourant, venait habiter Paris : Marmontel se logea en face de lui, l’assista, l’entretint, recueillit ses leçons, et dans son âme trop mobile, trop sujette aux influences d’alentour, mais foncièrement honnête et droite, il conserva jusqu’à la fin, et à travers tous les philtres qui l’égarèrent, un goût de cette philosophie saine et pure qu’y avait versée l’éloquence de Vauvenargues.
On peut penser qu’il eut de l’influence sur la direction de Rivarol.
Ce passage de quelques heures à Paris eut la plus grande influence sur sa manière d’agir les jours suivants.
L’influence de ces sobriquets parmi le peuple est plus importante qu’on ne pense ; ils ne se perdent presque jamais.
Dès ses débuts, il fut présenté dans la société du baron d’Holbach, y connut Franklin, le monde de Mme Helvétius, et toutes ces influences se combinèrent bientôt, se fixèrent en lui de telle sorte qu’il devint l’élève le plus original peut-être de cette école.
Au contraire, mes volitions m’apparaissent comme des parties intégrantes et des développements de ma vie interne, combinée d’ailleurs avec les influences du dehors, réfractée et réfléchie en perceptions de toutes sortes.
Il y a peut-être un livre utile à faire : De l’influence de la musique militaire sur la santé des provinciaux.
Nous n’aurons pas cette influence, mais, du moins, nous aurons dit que cette place doit être une des plus honorables dans la littérature du temps.
aux affreuses influences de l’époque actuelle, Philarète Chasles se serait peut-être durci.
Dante avec tout son génie, avec les influences divinisantes dont le Catholicisme avait pénétré sa pensée, n’est pas le poète de l’enfer chrétien.
Paul de Kock a créé la Grisette, et Gavarni la Lorette ; et quelques-unes de ces filles se sont perfectionnées en se l’assimilant, comme la jeunesse du quartier latin avait subi l’influence de ses étudiants, comme beaucoup de gens s’efforcent de ressembler aux gravures de mode.
Une école qui réunissait un esclave comme Épictète, ami d’Adrien, un chevalier comme Musonius Rufus, un consulaire comme Sénèque, un empereur comme Marc Aurèle ne pouvait manquer d’exercer, tant par l’exemple que par la doctrine, une large influence égalitaire33.
Elle s’éloigna de la simplicité naïve de l’autre, pour prendre un caractère de délicatesse et de dignité, qui est une suite de notre gouvernement, et de l’influence que la cour, les femmes et les grands doivent avoir sur la langue dans une monarchie.
Déjà, dans le siècle dernier, ces lointains climats nous avaient envoyé plus d’un témoignage de l’influence qu’y prenait l’esprit français.
I L’influence du roman est considérable, croissante et prouvée surtout par les colères de ceux qui la déplorent. […] Nous apprécierons d’abord brièvement le caractère général de la poésie au xixe siècle, et nous signalerons les maîtres dont l’influence reste sensible sur la génération actuelle ; puis, nous parlerons des poëtes qui, ayant débuté avant 1848, ont continué à produire, appartenant ainsi au passé par leurs premières œuvres et au présent par les dernières ; et enfin, mais avec plus de développements, car c’est là le sujet même de notre travail, des poëtes surgis après la révolution de Février. […] Sa gloire, discrète et craignant un peu la foule, n’a pas eu le retentissement tumultueux qui fait arriver un poëte au public ; mais il n’a pas été sans action sur les esprits littéraires, et son influence est reconnaissable dans plus d’une œuvre célèbre ou vantée. […] Sans doute, dans ce recueil aux pièces diverses de ton et d’allure, on peut reconnaître çà et là l’influence de Victor Hugo, d’Alfred de Musset et de Ronsard, dont le poëte est resté à bon droit le fervent admirateur ; mais on y discerne déjà facilement la nature propre de l’homme. […] Nous l’avons dit, Leconte de Lisle est créole, et, quoiqu’il n’ait pas subi l’énervante influence du climat, il excelle à reproduire cette nature si riche et si colorée avec sa flore, dont les noms résonnent voluptueusement à l’oreille comme de la musique, et semblent répandre des parfums inconnus.
Ainsi s’explique, en dehors de votre talent d’écrivain, la grande influence que quelques lignes de vous ont sur le succès des livres nouveaux. […] Depuis de longues années déjà, nous suivons avec peine, chez quelques poètes, les ravages d’une sorte de maladie de nos rythmes et de notre langage, et, là encore, nous reconnaissons une influence étrangère. […] Je passe bien des curieuses pages dont la conclusion est invariablement l’influence dégradante de la religion mahométane. […] Mais les Anglais, et, en général, des chrétiens d’une nation quelconque, n’auront jamais aucune influence morale sur les populations musulmanes indigènes. […] On peut donc dire presque à coup sûr que la Turquie conservera, quelles que soient les conséquences de l’occupation anglaise actuelle, la véritable influence sur les populations d’Égypte.
Il se disposait même à se faire recevoir, lorsque les souverains, mieux informés de l’ambition théocratique de la congrégation, et le chef de l’Église, alarmé lui-même des projets secrets d’un ordre dont l’influence s’étendait sur les deux mondes, supprimèrent pour toujours ces audacieux enfants de Loyola, qui menaçaient à la fois la paix du saint siège et la stabilité des trônes. […] L’époque où le sceptre de la critique fut remis dans les mains de Geoffroy, était favorable au développement de son talent, et lui permettait d’exercer une influence utile sur tous nos grands théâtres. […] Si la critique a quelque influence sur le talent des acteurs, on ne saurait révoquer en doute l’avantage des principes de Geoffroy : de son temps les bons comédiens étaient moins rares qu’ils ne le sont aujourd’hui. […] Nous avons déjà expliqué les motifs de la haine secrète qu’il portait à l’auteur de Mahomet ; en détruisant sa renommée comme poète, il cherchait à diminuer son influence comme philosophe. […] Du moment que la religion passe pour une invention humaine, elle est nulle ; la religion qu’on croit divine et révélée est la seule qui puisse avoir de l’influence sur les mœurs et contribuer au bonheur de la société.
S’il ne soufflait que fureur et désespoir, il rétrécirait son influence à celle des passions du moment ; mais quand il fait rayonner le beau et le vrai, il l’étend à jamais à toutes les âmes. […] Elle a eu des éléments de sécurité, de calme et de puissance appropriés à l’influence heureuse qu’elle devait exercer. […] Le Prométhée a toujours été tellement présent à ma mémoire, que je puis facilement concevoir son influence sur tout ce que j’ai écrit ; mais je récuse Marlowef et sa progéniture, vous pouvez m’en croire sur parole. […] Si l’on met en balance le peu de mal que ses conseils ont pu lui faire avec tout le charme que son enjouement a répandu sur sa vie et tout le bien réel que sa douce philosophie lui a fait, les amis de Lamennais doivent bénir l’influence que Béranger a eue sur lui. […] Il en pourrait être ainsi, mais il en est rarement ainsi, car la durée de la foi et la conservation des forces vives sont subordonnées à des influences extérieures que l’homme ne peut pas toujours vaincre, ne fût-ce que dans l’ordre physique !
Je n’ai pas craint de repasser longuement ses titres et de sortir cette fois du raccourci qui flatte davantage, pour me rendre compte, pas à pas, de son influence et de son œuvre. […] Il y aurait un dernier chapitre à écrire sur lui, et je l’ai esquissé ailleurs ; c’est celui où l’on montrerait son influence directe et la continuation de sa veine, à la fois noble et épurée, chez ses meilleurs disciples, Racan et Maynard.
Mais, tandis que son génie guerrier grandissait chaque jour au milieu des épreuves de la guerre, son caractère civil, faible, livré à toutes les influences, avait succombé déjà et devait succomber encore aux épreuves de la politique, que les âmes fortes et les esprits vraiment élevés peuvent seuls surmonter. […] Son influence ne pouvait donc pas être opposée à celle de Kléber.
L’influence des faits, la tyrannie des choses est montrée par l’auteur avec un soin particulier ; il ne se contente pas de dessiner l’âme de son héros : il recherche et montre les parcelles empoisonnées que ce malheureux a respirées dans l’air, les poisons qu’il s’est laissé verser, les meurtrissures des obstacles qu’il a rencontrés, dont il n’a pas su faire disparaître la trace. […] Leurs contemporains, qui n’employaient leur gros langage que par grossièreté, n’avaient pas la science physiologique que l’on possède aujourd’hui, et qui permet d’étudier les influences physiques que subit l’homme moral ; les maîtres seuls avaient le génie, qui tient lieu de tout.
Le beau vieillard les reçoit aimablement, leur dit que depuis la Révolution, il n’a plus aucune influence, mais qu’il a un ami, un véritable ami, M. […] Leur idéal, c’était de fonder, non point une république, mais une monarchie anglaise, et je l’eusse désiré, mais ils n’ont point trouvé d’appui dans le Roi… Il y a encore un grand malheur dans la Révolution, ça été la prédominance du Midi sur le Nord, l’influence girondine… C’est depuis ce temps, il faut l’avouer, que la France est déséquilibrée. » Mercredi 29 décembre Sur un coin de canapé de la princesse, Fromentin me disait ce soir : « Moi, mon cher, si je n’avais pas de femme, si je n’avais pas d’enfants, si je n’étais pas père et grand-père, je ne peindrais plus.
Ils la vendent au roi, et si le roi la leur redonnait ils la lui vendraient encore. » Il faut voir dans le journal de Dodington, espèce de Figaro malhonnête, la façon ingénieuse et les jolies tournures de ce grand commerce. « Un jour de vote difficile, dit le docteur King, Walpole, passant dans la cour des requêtes, aperçut un membre du parti contraire : il le tira à part et lui dit : « Donnez-moi votre voix, voici un billet de banque de deux mille livres sterling. » Le membre lui fit cette réponse : « Sir Robert, vous avez dernièrement rendu service à quelques-uns de mes amis intimes, et la dernière fois que ma femme est venue à la cour, le roi l’a reçue très-gracieusement, ce qui certainement est arrivé par votre influence. […] Mais quand la chambre des communes anglaises serait si ignominieusement morte à la conscience du poids dont elle doit peser dans la constitution, quand elle aurait si entièrement oublié ses anciennes luttes et ses anciens triomphes dans la grande cause de la liberté et de l’humanité, quand elle serait si indifférente à l’objet et à l’intérêt premier de son institution originelle, j’ai la confiance que le courage caractéristique de cette nation serait encore au niveau de cette épreuve ; j’ai la confiance que le peuple anglais serait aussi jaloux des influences secrètes qu’il est supérieur aux violences ouvertes ; j’ai la confiance qu’il n’est pas plus disposé à défendre son intérêt contre la déprédation et l’insulte étrangère qu’à rencontrer face à face et jeter par terre cette conspiration nocturne contre la constitution867. […] But though the British House of Commons were so shamefully lost to its own weight in the constitution, were so unmindful of its former struggles and triumphs in the great cause of liberty and mankind, were so indifferent to those primary objects and concerns for which it was originally instituted, I trust the characteristic spirit of this country is still equal to the trial ; I trust Englishmen will be as jealous of secret influences as superior to open violence ; I trust they are not more ready to defend their interest against foreign depredation and insult, than to encounter and defeat this midnight conspiracy against the constitution.
Sans doute l’étude de la musique demande la même application, le même calme, mais pour peu qu’on en fasse pour soi ou pour les autres, on doit subir toutes ses influences. […] C’est un être qui pourrait avoir de l’influence sur moi et je n’ai pas envie de cela. […] Je voudrais rendre meilleure une créature humaine en exploitant l’influence que je puis avoir sur elle. […] Comme il est possible que ce moment-là ait une influence sur ma vie, je vais vous en donner le détail.
Souveraineté lumineuse et vie rapide de Paris, ressources épaisses et durée lente de la province, paroles, souffles et influences de l’étranger, la littérature française est faite, comme la France elle-même, du brassage, des échanges, des amitiés et des hostilités entre ces trois éléments. […] Les copies qu’il rapportera dans ses cartons alimenteront une vie de travail d’atelier, et ce travail, ainsi soustrait à l’influence et à l’action constantes de la nature, risquera de devenir une fabrique, de se racornir en poncif. […] Sous l’influence du roman russe, — la pitié est apparue trop souvent comme une effusion qui détrempe les cœurs et liquéfie l’être. […] Dominique est placé entre Olivier et Augustin comme entre deux influences, entre deux choix possibles. […] Le séjour de Sainte-Beuve à Lausanne, l’atmosphère dont il éprouve le besoin pour son Port-Royal, l’influence de Vinet sur lui et sur Brunetière, tout cela marque des valeurs certaines sur nos tables et dans notre carte générale de la critique française.
Il s’était épris de la plus vive sympathie pour ce caractère altier et bizarre qui choqua si fort le cant américain, une variété désagréable du cant anglais, et la fréquentation assidue de cet esprit vertigineux exerça une grande influence sur lui. […] Parti d’Ingres, ayant traversé Delacroix comme pour colorer son dessin si pur, il était depuis longtemps lui-même un maître, et tout dernièrement nous signalions son influence sur les plus hardis élèves de l’école de Rome.
Boissonade donna certainement la mesure de son savoir en grec aux vrais érudits ; mais il limitait par avance son action et son influence, il circonscrivait sa portée.
A force de vouloir suivre l’influence de la Démocratie sur les sentiments et les mœurs, il retombait et tournait presque inévitablement dans le même cercle de considérations et dans les mêmes pronostics.
Les Mémoires de Grammont, par Hamilton, ne se seraient pas faits sans doute sans l’influence première de Saint-Évremond sur tous deux : on peut dire que c’est son meilleur ouvrage.
Lord Byron a eu depuis longtemps ce rôle d’influence sur les hommes : combien de nobles imaginations atteintes d’un de ses traits se sont modelées sur lui !
Et parmi ceux qui ne donnent pas le mouvement, mais qui se montrent attentifs à le suivre, ce genre d’influence est très-sensible : le Journal des Savants contient des articles de M.
Jay a écrit, dans des Observations sur elle et sur ses œuvres : « Supérieure sous tous les rapports à Mme Des Houlières, mais ne devant peut-être cette supériorité qu’à l’influence des grands spectacles dont elle fut témoin et dont elle reçut les impressions, elle a conquis une palme immortelle… » L’originalité poétique de Mme Dufrénoy (si on lui en trouve) n’est pas dans les chants consacrés à des événements publics, mais dans la simple expression de ses sentiments tendres.
Le précurseur de Voltaire pressentait-il, dans ce château depuis si célèbre, l’influence contraire du génie futur du lieu ?
« L’influence et les richesses que Côme avait acquises l’avaient, depuis longtemps, rendu l’égal des plus puissants princes de l’Italie, avec lesquels il aurait pu contracter des alliances par le mariage de ses enfants ; mais, craignant qu’une pareille conduite ne le fît soupçonner d’avoir des projets contraires à la liberté de l’État, il aima mieux étendre son crédit parmi les citoyens de Florence par l’établissement de ses enfants dans les familles les plus distinguées de cette ville.
Ce don naturel, cette faculté créatrice que donne « l’influence secrète du ciel », n’est-ce pas l’imagination ?
Enfin, comme il est arrivé dans les épopées cycliques, où l’on a remonté les temps en passant des fils aux pères, le drame de la nouvelle loi a suscité le drame de l’ancienne loi : on pense que le Mystère du Vieil Testament s’est organisé sous l’influence de la Passion de Gréban.
Mais la Lettre à l’Académie resta à peu près sans influence.
L’une à l’autre tendant avec magnanimité le flambeau, ou le retirant et tour à tour éclaire l’influence ; mais c’est l’objet de ma constatation, moins cette alternative (expliquant un peu une présence, parmi vous, jusqu’à y parler ma langue) que, d’abord, la visée si spéciale d’une continuité dans les chefs-d’œuvre.
Les erreurs de l’Esprit des lois sont : ou des faits invraisemblables que Montesquieu tient pour vrais et explique comme tels, ou des faits certains dont il ne donne pas l’explication vraie, ou des maximes générales qu’on pourrait appeler des erreurs en grand, par exemple la théorie de l’influence du climat.
Sous la même influence, son zèle pour l’humanité s’attiédit et change de nature.
Le grand ouvrage dont René ne devait être d’abord qu’un épisode, le Génie du Christianisme, si éclatant à son apparition, aujourd’hui trop déchu, est quelque chose de moins qu’un chef-d’œuvre, mais il est beaucoup plus qu’une influence.
Aux préventions romantiques dont elle avait hérité à l’endroit de la femme fatale, s’ajoutait l’influence de Schopenhauer, qu’elle venait de découvrir, et qui déniait à la femme toute vertu d’intelligence et de beauté.
Pour avoir de l’influence, il faut arborer un drapeau et être dogmatique.
« Avec le caractère français, avait écrit M. de Chateaubriand en 1814, l’opposition est plus à craindre que l’influence ministérielle. » Il se chargea de le prouver en mainte occasion, et surtout à partir de 1824.
Nous avons songé aux préjugés d’éducation de quelques-uns d’entre eux, au cerveau peu développé de leur chef, relaps fanatique et obstiné des conspirations de 1804, blanchi avant l’âge sous l’ombre humide des prisons d’État, aux nécessités fatales de leur position commune, à l’impossibilité d’enrayer sur cette pente rapide où la monarchie s’était lancée elle-même à toute bride le 8 août 1829, à l’influence trop peu calculée par nous jusqu’alors de la personne royale, surtout à la dignité que l’un d’entre eux répandait comme un manteau de pourpre sur leur malheur.
Il est temps que l’histoire se proportionne à la réalité, qu’elle donne à chaque influence sa mesure constatée, et qu’elle cesse de mettre aux époques faites à l’image des poètes et des philosophes des masques de rois.
Voilà une autre variété de l’inspiration ; mais, comme la première, — et nous le montrons ici même, — elle suppose dans le passé de longs efforts de réflexion, dont nous profitons aujourd’hui sans avoir besoin de les renouveler ; la qualité des concepts usuels que chacun de nos mots porte avec lui fait pour une grande part la qualité de nos jugements nouveaux ; et l’influence du passé ne se borne pas là : les jugements nouveaux supposent nécessairement des concepts préétablis dans l’esprit ; mais la réunion de ces concepts, pour être imprévue, n’est pas absolument nouvelle ; un jugement nouveau imite toujours des jugements anciens ; il suit des habitudes dont il s’écarte ; or ces habitudes n’existent pas dans la pensée sans correspondre à certaines habitudes du langage ; certains mots sont dans notre mémoire à l’état de camaraderie, pour ainsi dire [ch.
Il renonça donc à Voiture, et probablement un peu à Marot, ce qu’il ne dit pas précisément, car il est bien certain que l’influence de Marot ne se montra pas du tout dans la plupart — je dis la plupart — de ses poèmes, de ses productions littéraires.
Aucune vapeur ne gâtait, Par ses malignes influences, Le plaisir qu’Acante goûtait.
Or, comment procéderait autrement une cause libre, incapable de briser la nécessité à laquelle la matière est soumise, capable pourtant de la fléchir, et qui voudrait, avec la très petite influence dont elle dispose sur la matière, obtenir d’elle, dam une direction de mieux en mieux choisie, des mouvements de plus en plus puissants ?
Si la variété de tant de causes et d’effets observés jusqu’ici dans l’histoire de la république romaine, si l’influence continue que ces causes exercèrent sur ces effets, ne suffisent pas pour établir que la royauté chez les Romains eut un caractère aristocratique, et que la liberté fondée par Brutus fut restreinte à l’ordre des nobles, il faudra croire que les Romains, peuple grossier et barbare, ont reçu de Dieu un privilège refusé à la nation la plus ingénieuse et la plus policée, à celle des Grecs ; qu’ils ont connu leurs antiquités, tandis que les Grecs, au rapport de Thucydide, ne surent rien des leurs jusqu’à la guerre du Péloponnèse79.
Elle eut bientôt un second enfant, un garçon encore, dont le bijoutier se crut le père, mais quelle savait bien être né sous une plus heureuse influence. […] Elle eut sur lui une excellente influence. […] Où va-t-elle sous les influences contraires qui se la partagent (idéalisme — positivisme, patriotisme esthétique et philosophique — lettres et doctrines étrangères, objectivisme — subjectivisme, doctrine de l’exception — triomphe de la démocratie, etc.) ? […] Becq de Fouquières affirme nettement l’influence des œuvres de son poète sur l’école moderne. […] Il sent bien qu’il ne peut constater cette influence ni chez Victor Hugo, ni chez Musset ; encore moins chez Lamartine.
Nous appercevons sensiblement la même influence dans les mots composés de notre langue, qui ne sont pour la plûpart que des mots latins terminés à la françoise ; patri-moine, légis-lateur, légis-lation, juris-consulte, juris-prudence, agri-culture, frontis-pice, homi-cide : & l’analogie nous a naturellement conduits à conserver les droits de ce génitif dans les mots que nous avons composés par imitation ; part-ager, as-sort-ir, res-sort-ir, &c. […] Or un simple coup-d’oeil sur les parties du discours assujetties à l’influence des genres, va nous en apprendre l’usage, & en même tems le vrai motif de leur institution. […] L’influence de la langue latine sur la nôtre, doit être la même dans tous les cas pareils, ou plûtôt elle est absolument nulle dans celui-ci. […] Après les consonnes r & t, la lettre h est purement étymologique ; elle n’a aucune influence sur la prononciation de la consonne précédente, & elle indique seulement que le mot est tiré d’un mot grec ou hébreu, où cette consonne étoit accompagnée de l’esprit rude, de l’aspiration, comme dans les mots rhapsodie, rhétorique, théologie, Thomas. […] S’il est facile de ramener à un nombre fixe de chefs principaux les écarts qui déterminent les différens idiotismes, il n’en est pas de même de vues particulieres qui peuvent y influer : la variété de ces causes est trop grande, l’influence en est trop délicate, la complication en est quelquefois trop embarrassante pour pouvoir établir à ce sujet quelque chose de bien certain.
On n’avait pas eu encore le loisir dans ce temps, de faire la comparaison avec la domesticité des gens de petite bourgeoisie ou de peuple auprès d’une influence, auprès d’un monsieur qui peut servir à leur carrière, par exemple d’un artiste comme *** auprès d’un surintendant des Beaux-Arts. […] » * * * — Une chose bizarre, c’est qu’avec la Révolution, avec la diminution de l’autorité monarchique dans toute l’Europe, avec la pesée du peuple dans les choses gouvernementales, le règne des masses enfin, jamais il n’y a eu de plus grands exemples de l’influence omnipotente, du despotisme des volontés d’un seul.
Et voici que nous débutions, mon frère sous l’influence de Jules Janin, moi sous l’influence de Théophile Gautier, et l’on peut reconnaître dans En 18..
« Des astres faux conjurez l’influence ; « Effroi d’un jour, ils pâliront demain. […] Je vis que ce souvenir de l’immense influence de ses chansons impériales sur les suffrages de la multitude lui était importun devant moi.
Et voilà pourquoi la parole intérieure a échappé à l’attention de la plupart des psychologues ; faute d’être reconnue, elle passe inaperçue ; elle est comme ces personnes actives et modestes qui, dans une famille ou dans une société, rendent mille services sans exiger de retour, dont chacun subit la bienfaisante influence et auxquelles personne ne fait attention. […] Il y a de grandes analogies, toute métaphysique mise à part, entre la psychologie de Bain et celle de Maine de Biran ; grâce à cette double influence, le toucher et son complément, sens musculaire, ont pris dans les théories psychologiques modernes une place exagérée, au détriment de la vue et de l’ouïe [ch.
Il est visible que l’influence de Taine se fit sentir à M. […] L’influence de l’éducation est ici prépondérante.
Rosny pour écrire « un crâne de mégalocéphale » au lieu d’un grand crâne ; et s’ils veulent dire la bienfaisante influence du printemps, il n’y a encore que M. […] Deux autres causes encore semblent y avoir contribué pour une part assez forte, l’influence du public, d’abord, soucieux d’une vérité plus étroite, et l’influence (par-delà l’école de M. […] Sans doute, c’est un facteur qui n’est point négligeable, et, comme il est vrai qu’il y a des races plus réalistes ou plus idéalistes, il paraît vrai aussi que le tempérament de l’écrivain balancera toujours les autres influences.
Tous subissent des influences contradictoires. […] Ils sont les épaves d’une évolution finie, des régressifs dont l’influence, s’ils triomphaient, fausserait, désorbiterait l’intelligence générale et dont les actes démentent fatalement et tous les jours les enseignements. […] Mais nous tenons pour absurde la manie de chercher noise à d’autres variétés qui fournissent également des idées et des sentiments dont nous bénéficions comme elles bénéficient des nôtres. » Parlant de la sorte, on construit et l’on ne songe pas à réprouver « les influences étrangères ». […] Il s’acoquine aux financiers et aux industriels qui lui achètent, d’après un tarif variable, son influence.
Ils se sont fait de ce foyer leur salon, où ils se retrouvent ; ils ont leurs entrées à l’Opéra parce qu’ils appartiennent au haut journalisme, ou bien parce qu’ils ont une influence marquée sur la haute société qui fait la fortune de ce théâtre. […] Son influence est fort grande : tout le monde le craint, et il ne craint personne. […] On le dit aussi fort avare, et surtout peu obligeant malgré sa position si haute et son influence si efficace, s’il le voulait.
Notre vie se passe ainsi à combler des vides, que notre intelligence conçoit sous l’influence extra-intellectuelle du désir et du regret, sous la pression des nécessités vitales : et, si l’on entend par vide une absence d’utilité et non pas de choses, on peut dire, dans ce sens tout relatif, que nous allons constamment du vide au plein. […] C’est d’accroître notre influence sur les choses. […] Mais l’influence de la philosophie ancienne y fut aussi pour quelque chose.
Werther est un des livres qui ont eu le plus d’influence et qui ont le plus excité la curiosité publique en tout pays.
L’influence des femmes se fait notablement sentir à ce moment de la langue, et l’on voit à quel point Vaugelas dut compter avec elles.
En somme, on s’occupait peu de lui ; il n’avait guère d’influence.
Dans les dernières années de François Ier, l’influence de Marguerite, celle même de la duchesse d’Étampes, favorisaient à la cour une sorte de poésie semi-calviniste ; les courtisans chantaient les psaumes de Marot ; Diane de Poitiers, en arrivant à la pleine puissance, désira d’autres chansons, et le cardinal de Lorraine, bon catholique, fut de son avis.
Par leurs chefs-d’œuvre, par l’influence de ceux de Molière sur un genre si voisin du sien, et par les immortelles leçons de Boileau, la tragédie française est devenue classique, c’est-à-dire régulière et terrible, correcte et pathétique, vraie et sublime ; d’autant plus admirable, qu’elle unit la grâce à la force, la bienséance à l’audace, la raison enfin, puisqu’il faut le dire, à la poésie.
Ses ouvrages sont médiocres, mais son influence fut excellente.
Georges Servières vient de nous donner des documents qui permettent de se rendre compte du mouvement wagnérien ; quoi qu’aucune critique n’ait présidé au classement des matériaux et que ce livre eût besoin d’être refait avec la préoccupation de grouper les différents mouvements des esprits sous quelques influences générales, on peut dès à présent tirer de la lecture de ce catalogue chronologique cette conclusion que, pas plus chez les défenseurs de Wagner que chez ses ennemis, il n’y a eu aucun effort sérieux pour comprendre son œuvre et le but qu’il poursuivait.
Son influence durant ces années ardentes fut réelle, mais elle s’exerça toute en conversation, en saillies, par quelques-unes de ces boutades comme il en avait souvent, « qui font, chose très rare, rire et penser tout à la fois80 ».
Son influence a été grande, réelle, positive, et sur bien des points elle reste encore voilée de mystère : il y a de l’inconnu en lui et de l’occulte.
En vertu de cette loi de « diffusion nerveuse », les mouvements réflexes peuvent, de telle cellule ébranlée sous l’influence d’une émotion, se propager aux cellules plus ou moins voisines : c’est une série de contre-coups.
Donner les nouvelles sociales, la philosophie des aspects des salons et de la rue, — commencer par un premier article sur l’influence de la fille dans la société présente, — un second sur l’esprit contemporain et sur ce que le monde et même les jeunes filles ont emprunté à la blague et à l’esprit de l’atelier, — un troisième sur la bourse et la plus-value des charges d’agent de change, etc., etc.
Byron, qui exerça sur Lamartine tant d’influence, avait concentré toutes les objections à Dieu tirées du mal dans quelques lignes de Caïn : « Abel.
C’est l’investigation scientifique, c’est le raisonnement expérimental qui combat une à une les hypothèses des idéalistes, et qui remplace les romans de pure imagination par les romans d’observation et d’expérimentation… C’est là ce qui constitue le roman expérimental : posséder le mécanisme des phénomènes chez l’homme, montrer les rouages des manifestations intellectuelles et sensuelles telles que la physiologie nous les expliquera, sous les influences de l’hérédité et des circonstances ambiantes, puis montrer l’homme vivant dans le milieu social qu’il a produit lui-même, qu’il modifie tous les jours, et au sein duquel il éprouve à son tour une transformation continue.
Elle ne consiste pas à admirer, en homme du monde et pour des hommes du monde, la peinture des maîtres flamands ou hollandais, ce qui est un exercice littéraire, et le mode en général adopté ; elle n’a pas pour but premier de faire voir le tableau à ceux qui ne l’ont pas vu, ou de le rappeler aux autres : elle va bien plus avant, elle explique le milieu où chaque maître a vécu, les influences qui l’ont formé, la qualité de son œil, l’idéal poursuivi, le procédé, le métier dont chacun a usé.
Il était né avec assez de talent pour se conquérir ainsi une place parmi ses contemporains et exercer par son exemple une réelle influence.
Que maintenant, parmi les fêtes et les chefs-d’œuvre des galeries de Florence, Médicis, nourri des pensées de Platon, les ait redites parfois en strophes élégantes ; que Politien ait retrouvé, dans ses deux langues natales, quelque chose de l’harmonie d’Horace et de sa curieuse hardiesse d’expression, ce sont des plaisirs délicats pour le goût, des sujets pour l’étude, mais non de grandes influences qui aient agi sur la pensée et pris place dans l’histoire des lettres.
La préparation nécessaire, qui nous avait manqué jusqu’alors, nous ayant été permise, nous pûmes choisir des sujets précis et bien déterminés sur lesquels s’établit un sérieux et régulier enseignement, qui, en rappelant et continuant nos cours de 1815 à 1821, en étendit la portée, en agrandit l’influence. […] Quel est celui de vous qui pense que la terre qu’il habite, l’air qu’il respire, les montagnes ou les fleuves qui l’avoisinent, le climat et toutes les impressions qui en résultent ; en un mot, que le monde extérieur lui est indifférent et n’exerce sur lui aucune influence ? […] On la retrouve partout ; la terre est couverte de ses monuments ; on ne peut se soustraire à ses spectacles et à son influence. […] Herder, après Montesquieu, a reconnu que l’homme ne pouvait se soustraire à l’influence des climats et des lieux, et la géographie physique a commencé, grâce à lui, à jouer un grand rôle dans l’histoire des peuples. […] Et qui ne sait que la religion chrétienne n’a conquis d’abord et ne garde sa bienfaisante influence qu’en s’appuyant sur la sympathie des peuples ?
Il veut, sous l’influence de l’impulsion, se donner des arguments qui feront de son meurtre une action sage, légitime, logiquement débattue et décidée. […] Dans la salle à mander de ma maison familiale — qui me paraissait alors un lieu immense — j’étais, depuis un moment sans doute, engourdi et tranquille sous l’influence de l’obscurité envahissante. […] Le prince y craignait quelque manifestation imprudente, provoquée par les partis légitimiste et orléaniste, qui, sous l’administration de mon prédécesseur, avaient acquis une influence prépondérante dans presque tout le département, et contre lesquels on ne pouvait pas compter sur l’action énergique du général commandant supérieur d’Arbouville, neveu de M. le comte Molé. — C’est pourquoi le Prince ne s’était pas contenté de me donner, dans la circonstance présente, les pouvoirs exceptionnels qu’il allait conférer à tous les préfets : il m’avait investi, par décret spécial, d’un mandat presque illimité, avec la qualité de commissaire extraordinaire du gouvernement. […] » Question de disposition particulière, l’influence de monde, d’école, de journal, et, depuis quelque temps, de brasserie.
Thiers, ministre, une influence assez particulière ; mais même avant cela, en accueillant les deux amis avec cette bonne grâce flatteuse et en les captivant par ses confidences, il savait ce qu’il faisait : il enchaînait à jamais par les liens d’une reconnaissance délicate leur entière franchise.
Je n’oserais affirmer que la vertu et la gaieté se tiennent si étroitement ; la gaieté naît avant tout d’un tempérament heureusement mélangé par la nature, mais il faut aussi que ce tempérament ne soit pas altéré de bonne heure par des habitudes sociales et des influences factices trop contraires.
Et traîne Encore après ses pas la moitié de sa chaîne. » Le troisième chant devait embrasser la politique et la religion utile qui en dépend, la constitution des sociétés, la civilisation enfin, sous l’influence des illustres sages, des Orphée, des Numa, auxquels le poëte assimilait Moïse.
II Mais les scandales de ce gouvernement inexpérimenté, qu’on appelait le gouvernement parlementaire, me convainquirent que le pouvoir vraiment national et populaire n’était plus là ; qu’aucune des dynasties rivales tombées, retombées, retombant encore, ne pouvait le reconstituer solidement en elle ; que l’aristocratie y avait renoncé implicitement en donnant un mandat d’éloquence, une procuration d’opinion, au lieu de combattre de sa personne dans ces compétitions d’influence, de popularité et de trône ; que cette classe moyenne exclusive, intéressée, adulée, à qui ses exploitateurs recommandaient de s’adjuger à elle-même le nom et les prétentions d’une aristocratie de second étage, n’était ni assez antique, ni assez enracinée, ni assez large, ni assez populaire, pour affecter le privilège d’un gouvernement national ; qu’elle n’avait rien de permanent, de chevaleresque, de prestigieux, excepté ses industries et ses commerces, aussi mobiles que ses convoitises de monopoles financiers : jalouse en haut, jalousée en bas, menaçante et menacée de toutes parts ; que le dernier mot de la Révolution française ne pouvait être cette petite oligarchie groupée par la peur et par l’orgueil autour d’un roi d’expédient ; que cela allait crouler aux premières lueurs de l’incendie parlementaire allumé par ceux-là même qui l’avaient si mal éteint en 1830 ; qu’il fallait pourvoir d’avance aux catastrophes inévitables de ce gouvernement déjà démoli dans l’opinion des masses, en donnant à ces masses envahissantes une histoire vraie de la Révolution qu’elles auraient bientôt à reprendre en sous-œuvre, afin qu’elles ne s’égarassent pas de nouveau sans plan et sans sagesse dans les démences et dans les crimes qui avaient perdu jusqu’au nom de cette Révolution.
Ses premiers exils en Amérique, son émigration, ses misères, même en Angleterre, avaient été subis sous l’influence des sentiments chrétiens ; les grands spectacles de la solitude, du ciel, de la mer, des forêts, des fleuves, des cascades, qui l’avaient frappé dans son voyage, étaient empreints de cette couleur ; il les avait reflétés dans Atala et dans René, ses premières ébauches ; il avait pensé, il avait rêvé en chrétien ; sa haine même, si naturelle, contre les persécutions et les martyres des croyances de sa jeunesse leur avait donné quelque chose de tendre comme les souvenirs de la demeure paternelle, de sacré comme le foyer de ses pères ; tout son cœur et toute son imagination étaient restés ainsi de la religion du Christ.
Les querelles littéraires n’avaient jamais eu d’influence sur son humeur, ni de contre-coup sur sa vie ; l’affaire de Phèdre et les menaces du duc de Nevers n’avaient été qu’un incident vite oublié ; il s’était réconcilié avec Quinault, avec Boursault, avec Perrault, sans effort, et de bon cœur, n’ayant jamais été l’ennemi que des idées, et non des personnes.
L’analyse psychologique y est d’une finesse, d’une pénétration étonnantes : nous y retrouvons le Sainte-Beuve que nous connaissons, expert à démêler toutes les traces d’influences physiques et sociales dans la composition d’un caractère, curieux surtout des formes d’âmes imprécises et complexes, des états mêlés, morbides, anormaux, extrêmes, sentant avec une sûreté singulière le travail invisible des consciences, les effondrements, les crises, les agonies internes, sous les apparences unies et paisibles de la santé morale.
J’imagine pourtant qu’il dut subir, dans une certaine mesure, les influences extérieures et les idées ambiantes ; qu’il dut se développer, se modifier et, qui sait ?
Byron, par la nature particulière de son génie, par l’influence immense qu’il a exercée, par la franchise avec laquelle il a accepté ce rôle de doute et d’ironie, d’enthousiasme et de spleen, d’espoir sans borne et de désolation, réservé à la poésie de notre temps, méritera peut-être de la postérité de donner son nom à cette période de l’art : en tout cas, ses contemporains ont déjà commencé à lui rendre cet hommage.
Quelle est son influence sur la musique dramatique ?
Il croit que l’accident du revolver n’a eu aucune influence, que ç’a été concomitant, que l’homme, à quelques mois de là, à quelques jours peut-être, était condamné à périr, à la suite d’une indigestion, d’une fatigue, d’un rien.
Et ce qu’il y a de charmant dans cette fable, c’est précisément le contraste parfaitement voulu, parfaitement médité et concerté, le contraste entre la jeunesse présomptueuse qui n’accorde même pas au vieillard la liberté, la licence de travailler en quelque sorte à long terme ; et, tout au contraire, cette sorte de méditation du futur qui accompagne le vieillard dans son labeur et qui lui fait dire : Voilà des jeunes gens qui me suppriment dans leur pensée, et moi, c’est à des gens qui ne sont pas encore, c’est à mes arrière-neveux que je songe déjà Voilà une très jolie leçon de sagesse, tout à fait dans la manière d’Horace en même temps que dans la manière de Virgile, une très jolie leçon de sagesse antique avec quelque chose, je crois, de plus attendri, de plus doux, de plus mouillé de la tendresse moderne et de la tendresse, j’allais dire chrétienne, mais il ne faut pas dire chrétienne, en parlant de La Fontaine, ce serait trop une erreur, enfin d’une tendresse qui avoisine déjà le christianisme et qui en a senti quelque légère influence.
Pour lui, cela est trop évident, l’important n’est pas, comme il devrait être, de déterminer souverainement et une fois pour toutes, avant d’arriver à ce genre de poésie qui s’appelle la poésie lyrique, l’influence de la moralité sur la pensée, et des idées religieuses, ou pour mieux dire d’une religion vraie, sur la moralité humaine.
Les critiques adressées à ses premiers volumes n’ont pas exercé sur lui la moindre influence.
Mais c’est cette idée, entre toutes, qui fait la portée de son poème, et c’est cette magnifique stupidité qui l’emporté, en force et en influence, sur son talent.
Il lui en fait une injure et un avilissement de plus, et surtout, surtout, il en fait la preuve de l’influence effrayante et fatale de l’Église, qui déprime et crétinise assez la tête de ses prêtres pour les reprendre, sans effort, à la nature et au péché !
Il a paru bon de suivre la courbe de ce mouvement et d’en marquer l’influence sur les écrits de nos romanciers et de nos poètes. […] Qui ne sait l’influence qu’exerce sur nous la force des choses ? […] Victor Delbos, disait récemment : « Que l’on ne parle pas des variations de la pensée de Taine ; jamais peut-être doctrine n’a été moins entamée par les influences extérieures du milieu et du temps, n’a mieux résisté à ces causes intérieures de mobilité qui agitent sourdement les consciences… Il faut sans doute remonter jusqu’à Spinoza pour retrouver un aussi remarquable exemple de certitude et de sérénité intellectuelle. » En effet, relisez ceci : Lorsque j’ai résolu d’appliquer mon esprit à la politique, mon dessein n’a pas été de découvrir rien de nouveau ni d’extraordinaire, mais seulement de démontrer par des raisons certaines et indubitables, ou de déduire de la condition même du genre humain un certain nombre de lois parfaitement d’accord avec l’expérience ; et pour porter dans cet ordre de recherches la même liberté d’esprit dont on use en mathématiques, je me suis soigneusement abstenu de tourner en dérision les actions humaines, de les prendre en pitié ou en haine ; je n’ai voulu que les comprendre. […] Mais, pour que l’une et l’autre poussent, il faut un terreau préalablement façonné saturé de ferments qui se développent sous des influences que la science pourra déterminer. […] Il n’y a que lui pour nous retenir sur notre pente natale, pour enrayer le glissement insensible par lequel incessamment et de tout son poids originel notre race rétrograde vers ses bas-fonds ; et le vieil Évangile, quelle que soit son enveloppe présente, est encore le meilleur auxiliaire de l’instinct social… Avant de juger l’œuvre, tâchons de définir l’auteur, de déterminer quelques-unes des influences dominantes qui ont fait éclore le puissant esprit qui nous occupe, et d’apercevoir, selon la méthode qui lui est chère, quelques-unes des causes très générales qui ont préparé sa venue et dirigé son action.
Au lieu d’embrasser le parti des gros appointements, que ne mettait-il, en ce temps-là, au service de la grande virtuose, sacrifiée à une rivale qui ne la valait pas, la légitime influence d’un critique homme d’esprit, doublé de deux journaux de la force de 60 000 abonnés ? […] Sa plume fait autorité, mais seulement dans le monde d’élite et, par conséquent, assez restreint où le littérateur-gentilhomme se soucie d’exercer une influence. […] C’est à ce prix seulement que le talent conquiert influence et pouvoir.
Est-ce là ce qui s’appelle juger le théâtre contemporain et son influence sur les mœurs ? […] Comment leur attribuer à tous deux le même genre d’influence funeste sur les mœurs, lorsqu’ils diffèrent si profondément l’un de l’autre par la nature de leur génie, par leurs tendances, leurs opinions et leurs préjugés ? […] Aussi, après avoir vu quelle influence la richesse exerce sur madame Bovary, il est curieux d’observer comment elle agit sur M. […] Il se propage et devient plus terrible, à mesure que l’éclat du règne pâlit au dehors, que la misère augmente au dedans, et que les maximes du despotisme religieux, par l’influence des confesseurs jésuites, viennent couronner celles de la monarchie absolue. […] Vers 1689, c’est-à-dire vers le temps où Piron naissait en plein Bourg, à Dijon, dans la boutique d’un apothicaire, l’influence souveraine de Louis XIV et de la cour avait consommé une révolution qui semblait faire de la littérature française la chose propre et exclusive de Paris et de Versailles.
. — Du reste, j’espère qu’aucun lecteur ne me suppose assez faible pour vouloir défendre le christianisme réel, qui, dans les temps primitifs, avait, dit-on, quelque influence sur la croyance et les actions des hommes ; ce serait-là en effet un projet insensé ; on détruirait ainsi d’un seul coup la moitié de la science et tout l’esprit du royaume. […] This perhaps may appear too great a paradox even for our wise and paradoxical age to endure ; therefore I shall handle it with all tenderness, and with the utmost deference to that great and profound majority which is of another sentiment… I hope no reader imagines me so weak as to stand up in the defence of real christianity, such as used in primitive times (if we may believe the authors of those ages), to have an influence upon men’s belief and actions.
» Mais reconnaissons tout ce qu’il y a de profonde vérité dans ce qu’il ajoute : « Éteignez, affaiblissez seulement jusqu’à un certain point dans un pays chrétien l’influence de la loi divine, en laissant subsister la liberté qui en était la suite pour les femmes ; bientôt vous verrez cette noble et touchante liberté dégénérer en une licence honteuse. […] Vous n’avez pas seulement affaibli, mais vous avez éteint l’influence de la loi divine, dans un pays chrétien, et pourtant vous avez laissé subsister la liberté qui en était la suite pour les femmes.
Jamais de résistance, une soumission enthousiaste ; les obstacles écartés devant moi, comme si la seule chose importante eût été de me laisser croître en liberté, sans entraves, ni influences. […] C’est là, sans doute, un phénomène inconnu encore ; mais il est certain que je subissais une influence incompréhensible. […] Chose très singulière, dans ce milieu, sous ces influences, malgré mon imagination très vive, le mysticisme n’avait aucune prise sur moi. […] Flaubert lui-même était attendri ; leur influence fut vaine et je dus céder à la force.
On explique son épouvantable infirmité par je ne sais quelle influence occulte plus ou moins récente. […] Ce qui ressort de cette lecture, c’est le besoin social le plus pressant de massacrer tous les ecclésiastiques dans le plus bref délai possible, puisque leur influence est tellement pernicieuse qu’elle ne va à rien moins qu’à faire tuer des communards pleins de nobles sentiments par des dévotes qui auraient pu être pour eux de si délicieuses maîtresses. […] Il est vrai que personne aujourd’hui ne croit plus au Diable et son influence, évidente aux yeux de l’Église, est niée avec dérision par une multitude de gens pleins d’esprit qui ne le valent certes pas. […] C’est une espèce d’enfer réalisé dans un seul cœur, un enfer vide d’espérance et plein de Dieu comme l’autre enfer, mais d’un Dieu qu’on ne voit pas et qu’on est enragé de ne pas voir plein d’anges aussi, mais d’anges ténébreux qui portent les noms désolants de tous les dégoûts et de toutes les influences néfastes de la vie.
Dans un de ses discours prononcé à l’occasion du départ de jeunes artistes pour le palais Médicis, je trouve ces pages utiles à méditer pour ceux qui veulent être renseignés sur le rôle de l’École à Rome et sur le genre d’influence qu’elle exerce sur l’esprit des lauréats qui y sont envoyés : « … Être soi-même, voilà certainement l’idée dont chacun de vous est occupé ; et rien n’est plus juste. […] Tout a été dit sur ce séjour, sur l’influence de ce ciel, de cette terre où, si vous êtes attentifs, pas un instant ne sera perdu pour l’art, ni de vos heures de travail, ni de vos heures de loisir. […] Il en ajoute une autre qu’on trouvera développée dans les pages où il parle de madame de Bonnemains ; il s’agit du moment où le général crut devoir passer la frontière : « Il céda également à une autre influence dont je me verrai quelquefois obligé de parler ici et qui finit par l’absorber à peu près totalement, celle de madame de Bonnemains. […] Or, en cherchant les causes de chacune de ces fautes, j’en trouvais une toujours prépondérante, toujours la même, l’influence de l’Impératrice. » On juge, rien que par ces quelques lignes, du ton général de la missive.
Il est à remarquer qu’elle et Victor Hugo entrèrent sous l’aile de la muse avec je ne sais quelle secrète influence espagnole, l’un né à Besançon, l’autre à Douai, deux cités françaises très-marquées de ce caractère étranger ; mais elle, son talent ne portait au cœur comme au front que le caractère espagnol attendri.
Sa veuve (Mlle de Bastard), qui exerça une grande influence sur l’éducation de ses filles, était une femme de mérite, d’un esprit original, gai, piquant et très-sensé.
Il y eut groupe, il y eut action et influence visible autour de lui, et il brille dans le cercle de la royale et indulgente Marguerite, au milieu d’émules et de disciples qui lui ressemblent, les Bonaventure Des Périers, les Brodeau.
Les célèbres discours sur l’influence des lettres et sur l’origine de l’inégalité nous semblent des amplifications de collège ; il nous faut un effort de volonté pour lire la Nouvelle Héloïse.
Loi des influences proportionnelles.
Je me souvins trop de ses influences féminines sur son mari, au moment où il ne fallait se souvenir que de ses larmes et de son sang.
On sent sur ce mâle génie l’influence d’une femme, qui de son type de beauté physique, est devenue insensiblement son type de beauté morale, et qui l’entraîne par son exemple aux sommets de la pensée contemplative, ce dernier repos des cœurs aimants et des esprits lassés de la vie.
S’il fût resté, au contraire, tel qu’il était pour les premiers judéo-chrétiens, pour saint Jacques par exemple, il eût conquis l’Orient, et il n’y aurait pas eu d’Islam ; mais, en revanche, il n’aurait eu aucune influence sur l’Europe.
Des intelligences dans les affections des princes sont des influences dans leurs conseils ; la politique, sous les apparences de l’amour, assiège même l’oreiller des rois.
Je serais bien heureux, mon cher ami, si cet article avait un peu d’influence sur l’esprit de celui qui va vous défendre et sur l’opinion de ceux qui seront appelés à vous juger.
Pourquoi, dans cette vie immense de saint Antoine, qui dura cent cinq ans, n’avoir vu exclusivement que la tentation, l’influence démoniaque à laquelle il est certain, d’ailleurs, qu’on ne croit pas, la bataille avec le péché ?
Voyez cette page, par exemple, sur une danseuse (un des personnages du roman), une espèce de danseuse composite, faite de deux réverbérations de ces deux êtres évaporés, Fanny Elssler et Taglioni, et qui, vieillie, brisée, anéantie, le spectre charmant d’elle-même, se remet un soir à danser sous l’influence d’une impression heureuse, et demandez-vous si ce poète, qui a chancelé un moment du côté du Réalisme, a eu jamais davantage ce que le Réalisme, cette brosse qui se croit un pinceau, a le moins : la nuance opalisée, la transparence, la grâce, l’immatérialité !
À côté de l’influence de l’image sur l’image, il y a l’attraction ou l’impulsion exercée sur les images par le schéma.
Mais il est facile de constater qu’un mouvement lent et continu s’est opéré, accordant chaque jour plus d’importance à l’influence des milieux. […] Nos personnages modernes, individualisés, agissant sous l’empire des influences environnantes, vivant notre vie sur la scène, seraient parfaitement ridicules dans le décor du dix-septième siècle. […] Peu importe le lieu où l’action se passe, du moment qu’on refuse aux différents lieux toute influence sur les personnages. […] On devine quelle influence peut avoir cet exercice sur de jeunes cervelles. […] Je ne nie pas l’excellente influence que ces sortes de pièces peuvent avoir sur l’esprit de l’armée française ; mais, au point de vue littéraire, je les considère comme d’un genre très inférieur.
Former par les universités une tête de société rationaliste, régnant par la science, fière de cette science et peu disposée à laisser périr son privilège au profit d’une foule ignorante ; mettre (qu’on me permette, cette forme paradoxale d’exprimer ma pensée ) le pédantisme en honneur, combattre ainsi l’influence trop grande des femmes, des gens du monde, des Revues, qui absorbent tant de force vives ou ne leur offrent qu’une application superficielle ; donner plus à la spécialité, à la science, à ce que les Allemands appellent le Fach, moins à la littérature, au talent d’écrire et de parler ; compléter ce faite solide de l’édifice social par une cour et une capitale brillantes, d’où l’éclat d’un esprit aristocratique n’exclut pas la solidité et la forte culture de la raison ; en même temps, élever le peuple, raviver ’ses facultés un peu affaiblies, lui inspirer, avec l’aide d’un bon clergé dévoue à la patrie, l’acceptation d’une société supérieure, le respect de la science et de la vertu, l’esprit de sacrifice et de dévouement ; voilà ce qui serait l’idéal ; il sera beau du moins de chercher à en approcher. […] Enfin, loin de se relever, la culture intellectuelle a reçu des événements de l’année des coups sensibles ; l’influence du catholicisme étroit, qui sera le grand obstacle à la renaissance, ne paraît nullement en train de décroître ; la présomption d’une partie des personnes qui président à l’administration semble par moments avoir redoublé avec les défaites et les affronts.
Ce genre d’influence fut sérieux sur elle, et sa pensée, même repentante, s’en ressentira toujours.
Dans de telles conditions, il ne saurait être raisonnable de faire au clergé cette concession exorbitante dont il userait aussitôt moins dans le sens de la science même que dans l’intérêt de sa propre influence à lui.
Une famille ruinée par les fautes ou par les malheurs d’une seule génération est une famille perdue pour l’État ; en perdant sa fortune stable dans une contrée, elle perd ses influences, ses patronages, ses clientèles, ses exemples, son autorité morale et politique dans le pays.
.… Employez toute votre influence, toute votre autorité à Rome !
Durant trois ans, je subis cette influence profonde, qui amena dans mon être une complète transformation.
C’est sous l’influence de cette Théoxénie (comme les bons citoyens appelaient avec mépris ces idolâtries étrangères), prêchée et propagée par l’Orphisme, que Bacchus-Zagreus entra dans les Mystères d’Éleusis.
Il y a en définitive, dans tout acte de l’esprit, trois éléments dus à la conscience et inexplicables par l’influence du dehors.
Déjà vers la fin du xviiie siècle, sous l’influence du grand mouvement des sciences physiques et naturelles qui renouvelait à certains égards l’esprit humain, et aussi par l’inévitable effet d’une sorte de lassitude produite par des sujets épuisés et des formes vieillies, on vit éclore parmi les poètes une sorte d’émulation généreuse pour retremper l’inspiration à cette source merveilleuse.