Tout son effort ne tend qu’à nous faire rire à leurs dépens. […] L’explosion continuait, s’aggravait dans une gamme ascendante de fous rires. […] Ce railleur n’a pas l’âpreté du rire, ce mélancolique ne connaît pas la grande tristesse. […] Il y a dans cette œuvre du rire et des larmes. […] On joue Bertrand et Raton ; dans la salle, on rit, on bâille, on s’endort.
Mais, au moins, soyez drôles, soyez gais, faites-nous rire ! […] Au fond, cela ne prête pas à rire. […] À ces spectacles le public ne s’indigne pas, — il rit. […] Avoir du bon sens, c’est encore mépriser l’imagination, rire des poètes, hausser les épaules au seul mot de « liberté ». […] » Et Courbet partit de ce rire large et sonore qui fait trembler dans leurs vieux châssis les vitres des Académies.
Je ris encore en pensant que j’ai passé, il y a quelque temps, deux heures avec vous sans vous rien dire de votre bel article sur Racine, et je venais d’en parler toute la matinée à quatre personnes de différentes opinions, à qui je disais ce que j’en pense.
Il faudrait, pour la caractériser dignement, emprunter les images qui lui sont le plus familières ; il faudrait dire que le lac de Némi, qu’aucun souffle ne ride, a moins de transparence et de limpidité ; que tour à tour cette poésie s’en fie comme une voile, flotte comme un nuage, s’épand comme une eau ; qu’elle est ce qui ri a point de rame et qui pourtant arrive ; qu’elle ne laisse ni trouble ni limon derrière elle, et que les cœurs après sont aussi purs que vague où le cygne a passé.
Je t’aurai fabriqué des mots qui feront rire ton ennui.
Si quelqu’un eût dit à la fin du dix-huitième siècle, après le régent, après Voltaire, après Beaumarchais, après Louis XV, après Cagliostro, après Marat, que les Charlemagnes, les Charlemagnes grandioses, poétiques et presque fabuleux, étaient encore possibles, tous les sceptiques d’alors, c’est-à-dire la société tout entière, eussent haussé les épaules et ri.
… vous riez ; mais, à votre avis, la chaumière de Quintus n’est-elle pas plus belle aux yeux de l’homme qui a quelque tact de la vertu, que ces immenses galeries où l’infâme Verrès exposait les dépouilles de dix provinces ravagées ?
Elle veut, en nous faisant rire aux dépens des personnages ridicules, nous corriger des défauts qu’elle jouë, afin que nous devenions meilleurs pour la societé.
Jules Levallois, l’Ermite aux fourmis, ce sont là des ermites pour rire, ou du moins pour sourire.
Il n’y a dans le monde que deux familles d’esprits, ceux qui ont la puissance du rire, les légers, les aériens, les fiers, les ironiques et les charmants, qui sonnent les fanfares de l’esprit et la marche triomphale des sentiments humains les plus vainqueurs, et les plaintifs, les gémissants, les lourds, les ténébreux, les accroupis dans la lamentation et dans les larmes, les Job enfin, avec plus ou moins de femmes, d’amis, de lèpre et de fumier !
On en rit d’abord ; on en sourit ensuite. « Directeur du Constitutionnel, — (c’est le souvenir fixe et glorieux !)
Cet Akaky est un grotesque touchant ; on rit de lui et on le plaint. […] À travers le rire, qui ne s’était jamais échappé de moi avec plus de force, le spectateur sentait mon chagrin. […] Il s’apprêtait à rire, comme il faisait toujours quand il entendait quelque chose de moi. […] Et dans l’aigre carillon des sonnettes qui riaient ou sanglotaient, — on ne sait jamais avec les sonnettes russes, — je croyais entendre l’écho du rire mystérieux, dominant le bruit de la pluie d’automne, le murmure inquiet des trembles. […] Dès l’enfance, nous nous apprêtons à rire quand on nous parle d’un alguazil ou d’un alcade.
… Et Villiers, alors, riait de notre rire ! […] que c’est d’un rire dont se casse, contre notre cœur qui comprend, le sanglot. […] Théâtre en vers, au rire d’Aristophane et de Rabelais, découvrant constamment l’Idée. […] Autre côté de la Force, le rire, sain, mais voletant et comme empenné, cruel ’un peu, et tout à coup puissant et large de l’idée qui se déploie. […] » s’écrie en son emportement le Chèvre-pied… Et Mélite l’une des poursuivies, après s’être moquée, lui lancera son rire sans pitié : « Adieu, lys !
Poëtes, montez sur le trépied sacré, et respirez cet air pur de poésie qui souffle aux heures privilégiées ; dites de ces choses qui n’ont jamais été lues dans les livres, et sentez-vous pleurer et tressaillir et rire, dans la joie d’une création intime et personnelle. […] Or, ce public, ce n’est pas tel critique qui pense comme le salon où il va et la table où il dîne, ni tel écrivain jaloux que d’autres écrivent, c’est ce passant que vous voyez, le nez au vent, attendant qu’on l’amuse, tout prêt à rire ou à pleurer de vos vers […] Il faut rire des gens à habitudes ; et, quant aux intolérants, il faut défendre contre eux les franchises de l’art, et les avertir qu’il n’est guère libéral de défendre à la fois le mouvement et l’immobilité, et que c’est une étrange façon d’aimer les libertés humaines que de les vouloir toutes, hormis une, la liberté du poète. […] Ceux qui s’expliquent mieux l’envie que l’amitié, entre deux poètes de mérites divers, imagineront quelque mot nouveau pour en faire rire. […] Ce n’est ni assez plaisant pour qu’on rie, ni assez sérieux pour qu’on s’attriste ; on ne se donne la peine ni de blâmer ni de critiquer ; on est assistant, mais point juge ; on s’acquitte d’un devoir littéraire ; on subit son plaisir.
Tout rit. […] Il faut railler leurs efforts, opposer impérieusement aux fumées de leur morale lourde l’éclat d’un paganisme qui se rit de tout, excepté de la vie ». […] Faguet racontait, par manière de rire, qu’il l’avait écrit sans s’en douter, à force de contempler, entre autres choses, le portrait de Sainte-Beuve et celui de Sarcey qui sont comme les dieux lares de son logis. […] Elle rit, elle rougit, et son rire s’embellit de sa pudeur. […] Cependant on s’efforçait de cacher à Jacquette des mystères dont elle riait sous cape et qu’elle tenait pour choses très naturelles, les ayant vues pratiquées par tout le monde, elle et sa poupée exceptées.
Quand son but est atteint, quand l’homme séduit est à ses pieds, elle le méprise et le quitte avec un rire de démon et de damnée. — Dans sa phase de repentir, elle éprouve un besoin fiévreux de s’humilier, de servir les bons. […] Voyant que le beau naïf ne leur fait ni mal ni injure, elles rient de leur peur et passent de la gaieté à la coquetterie. […] » c’est leur dernier mot et elles s’enfuient d’un rire ironique et perlé.
Darwin ayant demandé à un enfant de moins de quatre ans ce qu’il entendait par être content, l’enfant répondit : « cela veut dire rire, babiller et embrasser ; » ce jeune psychologue ne séparait point le sentiment de son expression. […] Voir Spencer, sur la Physiologie du rire, Essais, tome Ier, p. 297 et suiv. de la traduction Burdeau. […] Dans bien des cas, il suffit de ne pouvoir pleurer ou de ne pouvoir rire pour mettre en danger les centres nerveux et, par conséquent, la vie.
Ébahissement du professeur, très ignorant de la littérature contemporaine, tandis que le jeune Léon rit dans sa barbe future. […] Il se plaint spirituellement, que l’inauguration de la statue du grand écrivain du Rire, ait eu le caractère d’une inauguration de statue de Dupont de l’Eure, d’une apothéose de parlementaire vertueux et correct. […] Le jour, où elle est venue donner la leçon à Léon, et qu’il lui a donné les deux numéros parus du journal : « Aujourd’hui, a-t-elle dit à son élève, il n’y aura pas de leçon, vous allez me traduire le roman de M. votre père. » Et derrière la porte, Daudet l’entendait rire à « Oh !
Je me ris de ta colère, je défie tes menaces », lui dit Agamemnon. […] « Un rire inextinguible dérida tous les dieux et toutes les déesses en voyant le ridicule Vulcain, époux de Vénus, s’empresser, en boitant, autour des tables, dans le palais de l’Olympe. […] « Les soldats étaient assis et gardaient leurs rangs ; le seul Thersite, intarissable parleur, prolongeait le tumulte ; son esprit était fertile en impudentes apostrophes ; sans cesse, avec effronterie, et défiant toute honte, il outrageait les chefs afin d’exciter le rire de la multitude. […] Les Troyennes captives au sein arrondi te pleureront tout le jour et toute la nuit. » XXVI Ici le poète change de note sur sa lyre et décrit en vers presque burlesques les travaux et les aventures de Vulcain, ce dieu forgeron, époux de Vénus, condamné à faire rire l’Olympe comme un bouffon de cour.
Je les attends au passage, le cœur me bat quand les voitures arrivent, je les admire dans leur toilette, elles me jettent en passant un petit rire qui me dore la nature comme s’il y tombait un rayon de quelque beau soleil. […] Je n’ai point froid si elles ont chaud, je ne m’ennuie jamais si elles rient. […] La première fois que, dupe d’un sentiment généreux, j’avançai la main pour accepter la friandise tant souhaitée qui me fut offerte d’un air hypocrite, mon mystificateur retira sa tartine aux rires des camarades prévenus de ce dénouement. […] Quel chant d’hirondelle joyeuse, quand elle pouvait rire !
. — Or, le lendemain, venu chez Labosse pour faire sa demande, qui est instantanément accueillie, Costard reconnaît dans son futur beau-père le vieux monsieur avec qui il a fraternisé l’autre nuit, chez Baratte, à quatre heures du matin : et de se taper sur le ventre, et de se rouler de rire, tant « elle leur semble bonne ». — Peu de mois après, l’idée d’être trompé par sa femme amuse tellement Costard, que Bobette ne peut se tenir de lui apprendre que « ça y est » en effet. « Tiens ! vous ne riez plus » ? […] Quant au reproche d’avoir livré à la moquerie publique de pauvres gens « odieusement calomniés et persécutés » à l’heure qu’il est (m’a-t-on assuré)… « non, laissez-moi rire ! […] Il y a la scène où la grande comédienne est gamine et fait rire ; la scène où elle se déshabille, largement ; la scène où, les yeux chavirés, elle s’abandonne à des étreintes furibondes et colle sa bouche sur celle de son amant ; la scène attendrissante et généreuse où elle nous découvre la délicatesse de son cœur ; la scène de jalousie et la scène de rupture, où, parmi les sanglots et les hoquets, elle crie (du nez) sa souffrance, sa rage, son désespoir et, par surcroît, son mépris de l’humanité ; la scène philosophique où elle se révèle femme supérieure et experte aux ironies désenchantées… Et enfin il y a la scène non prévue, celle où elle fait ce qu’on ne l’avait pas encore vue faire.
Comme il s’enfuit, il rit n’indiquent pas que l’action est au passé plutôt qu’au présent, il semble qu’il y ait là comme une ruse linguistique inconsciente pour doter ces verbes trop uniformes d’un passé défini emprunté aux formes de la première conjugaison où il se distingue nettement du présent. […] N’importe, j’admets qu’on rie devant il ria. […] Charpentier, élu à l’Institut, son épée d’académicien, je n’ai pu m’empêcher de rire, une fois de plus, tant le contraste est comique entre l’idée d’académicien et l’idée d’épée à rigole pour le sang. […] On croyait fermement, dans le reste de la France, que le Limousin était un pays de rustres, quasi de sauvages, et ce nom seul suffisait à faire rire.
Moins que jamais Werther sera disposé à mener une vie active : « Ma mère voudrait me voir occupé, cela me fait rire… ; ne suis-je donc point assez actif à présent ? […] Zola a beau rire des scolastiques, avec lesquels il identifie les idéalistes : au lieu d’une expérimentation « à la Claude Bernard », il nous donne des constructions à la Kepler (ceci n’est pas pour l’offenser). […] Parmi nous, il n’en est pas comme dans les comédies, spécialement chargés de rire et d’être peureux, d’autres de souffrir ; la balance penche seulement pour quelques-uns un peu plus d’un côté que de l’autre ; ou tout simplement, peut-être, il en est qui se laissent affecter davantage par les tristesses inhérentes à l’existence. […] Rappelez vous l’exhibition que fait la Mouquette « dans un dernier flamboiement de soleil. » Ce qu’elle montrait « n’avait rien d’obscène et ne faisait pas rire, farouche. » Ce sont les procédés du plus pur et du plus mauvais romantisme, c’est l’effort pour faire sublime avec du grotesque.
Le Jocrisse indou s’ajoutait dans sa boîte d’allemand au Jocrisse germanique, et, ne riez pas ! Et garde-toi de rire en ce grave sujet ! […] Mais toujours est-il que Gœthe, ce Gargantua de Gœthe, a eu la bouche assez grande pour avaler cette immense bourde de l’astrologie judiciaire, et sans rire, peut-être parce qu’il l’avalait, tandis que M. Henri Lewes, qui ne l’avale point, ne rit pas !
C’est une de ces scènes, enfin qui méritent de rester dans la mémoire et qui justifient cette définition de la bonne comédie, qu’elle est l’œuvre du démon, c’est-à-dire du génie de la raillerie et du rire.
Tout mutilé, tronqué et gâté que cela peut être, la pièce a réussi et a fait rire : il faut que ces Anciens soient bien robustes pour résister à un pareil traitement.
Pour moi, ce qui me frappe surtout dans l’attaque, c’est le ton grossier de la plaisanterie, l’air d’insulte et de triomphe pour si peu, le gros rire d’un demi-savant qui se croit sûr de son fait.
Il lui en interprétait fort industrieusement les causes ; il lui en déduisait fort au long les conséquences ; et elle de nier, de rire, et de s’obstiner toujours à demeurer fidèle à son mari tout en leurrant ses amants.
Ce n’est plus le bon Pierrot d’autrefois « qui riait aux aïeux dans les dessus de portes » et qui se dédommage de ses infortunes de cœur en dégustant une bonne bouteille ou un pâté friand.
On cause, on rit fort bien avec elle. » Madame Scarron, pour donner le change aux curieux que sa retraite aurait pu mettre en campagne, prit avec elle la petite d’Heudicourt, et parut se charger de son éducation.
L’Homme qui rit a je ne sais quoi de prophétique.
C’est un Dumas… Non pas celui que d’aucuns appellent en riant le Grand Dumas, et qui auraient eu peut-être raison de le dire sans rire s’il n’avait pas pris toutes ses facultés, les unes après les autres, et s’il ne les avait pas toutes jetées par les fenêtres comme les riches y jettent quelquefois leur argent.
Seulement, ce rire du désespoir, à cette heure de la mort, s’éteignit dans les larmes.
À ce mot de la sagesse de Claude, tous les Romains se mirent à rire, et l’on oublia pour un moment que l’orateur était le maître du monde.
« Ô toi, dit-il, soit que, porté à travers les cieux sur le char de la gloire, à la hauteur où montent les grandes âmes, tu dédaignes la terre et te ries des tombeaux, soit que tu habites, aux bords élyséens, le bocage de paix où s’assemblent les guerriers de Pharsale, et que les Pompée et les Caton accompagnent ton noble chant ; soit que, fière et sacrée, ton ombre ignore le Tartare, et que tu entendes de loin les supplices des méchants, et n’aperçoives que derrière toi Néron, pâle sous le regard irrité de sa mère, apparais-nous dans ton éclat !
Viennet ; il disait quelquefois en riant : « Si l’on voulait me jouer un mauvais tour, ce serait d’en mettre une en répétition. » Mais il ne riait qu’à demi en disant cela, et il n’eût peut-être pas été très-fâché que l’idée en vînt à d’autres. […] Ampère aimait à citer un mot du libraire Ladvocat, qui lui avait dit un jour de cet air impertinent qu’il affectait : « L’histoire littéraire, c’est à refaire tous les quinze ans. » Il citait ce mot d’un libraire jadis à la mode avec un certain rire amer et ironique, et comme pour s’excuser lui-même de n’avoir pas mené à fin son œuvre dans cette voie. […] « Il est une quantité d’accidents dans l’histoire des opinions humaines où il ne faut apporter que le rire de Voltaire et le branlement de tête de Montaigne. […] Mohl, le savant orientaliste et mieux que cela, mieux qu’un savant, un sage : esprit clair, loyal, étendu, esprit allemand passé au filtre anglais, sans un trouble, sans un nuage, miroir ouvert et limpide, moralité franche et pure ; de bonne heure revenu de tout avec un grain d’ironie sans amertume, front chauve et rire d’enfant, intelligence à la Goethe, sinon qu’elle est exempte de toute couleur et qu’elle est soigneusement dépouillée du sens esthétique comme d’un mensonge. […] Mohl, calme et sage, ne pouvait être cet ami-là ; il n’eût répondu à bien des ébullitions, à des projets en herbe qui se succédaient, à de vrais feux de paille, que par un rire franc et clair qui eût déconcerté le distrait enthousiaste et l’eût dégrisé désagréablement.
La différence consiste en ce que le Romantisme eut des rites auxquels, à cette heure, nul ne se soumettrait, sans en rire lui-même aux éclats. […] Les dames la célébreront, les pages en riront. […] « Cet article étonnant, tel que jamais écrivain ne le reçut d’un autre, je l’ai lu en éclatant de rire, disait-il. […] Nous écoutons le rire mélodieux et sonore avec lequel il se moque des coquins et des imbéciles. […] L’on verra avec quels rires homériques nos graves sénateurs accueilleront cette proposition !
Cependant ils ont bâti un temple à une courtisane nommée Flora, et les bonnes femmes de Rome ont presque toutes chez elles de petits dieux pénates, hauts de quatre ou cinq pouces… L’empereur Yventi se met à rire : les tribunaux de Nankin pensent d’abord avec lui que les ambassadeurs romains sont des fous ou des imposteurs qui ont pris le titre d’envoyés de la république romaine ; mais, comme l’empereur est aussi juste que poli, il a des conversations particulières avec les ambassadeurs. […] « On lui avoue que le collège des augures a été établi dans les premiers temps de la barbarie ; qu’on a laissé subsister cette institution ridicule, devenue chère à un peuple longtemps grossier ; que tous les honnêtes gens se moquent des augures ; que César ne les a jamais consultés ; qu’au rapport d’un très grand homme nommé Caton, jamais augure n’a pu parler à son camarade sans rire ; et qu’enfin Cicéron, le plus grand orateur et le meilleur philosophe de Rome, vient de faire contre les augures un petit ouvrage, intitulé de la Divination, dans lequel il livre à un ridicule éternel tous les aruspices, toutes les prédictions et tous les sortilèges dont la terre est infatuée. […] Qui ne rirait pas de ces filets d’eau qu’ils appellent des Nils et des Euripes, en voyant ce que je vois ?
Sa poésie est éternelle, parce qu’elle pleure mieux qu’elle ne fait semblant de rire. […] Et, mesurant de l’œil tes arches colossales, Tes temples, tes palais, tes portes triomphales, Avec un rire amer demandent vainement Pour qui l’immensité d’un pareil monument, Si l’on attend qu’ici quelque autre César passe, Ou si l’ombre d’un peuple occupe tant d’espace ? […] Quand lord Byron faisait parler Manfred, le Corsaire ou Lara ; quand il mettait dans leur bouche les imprécations les plus affreuses contre l’homme, contre les institutions sociales, contre la Divinité ; quand ils riaient de la vertu et divinisaient le crime, a-t-on jamais confondu la pensée du poète et celle du brigand ?