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1409. (1868) Cours familier de littérature. XXVI « CLIe entretien. Molière et Shakespeare »

Ma mémoire n’est pas assez ancienne pour m’en rappeler aucune qu’on puisse comparer à celle-là. […] Je vous ferai rappeler dans un instant. […] Je le ferai ; mais il faut bien aussi que je le sente en homme ; il faut bien que je me rappelle qu’il a existé un jour dans le monde des êtres qui étaient pour moi ce qu’il y a de plus précieux.

1410. (1895) Histoire de la littérature française « Quatrième partie. Le dix-septième siècle — Livre III. Les grands artistes classiques — Chapitre VI. Bossuet et Bourdaloue »

Alors il rappelle et met en pratique les enseignements de Vincent de Paul ; il fait taire sa science, et laisse couler de son cœur des homélies familières, exquises et efficaces dans leur petitesse volontaire. […] Dans les paroisses aristocratiques de Paris, à Saint-Germain, au Louvre, il ne se lasse pas de rappeler qu’il faut payer ses dettes, et qu’il faut faire l’aumône : il remet sans cesse sous les yeux des riches leurs créanciers et les pauvres. […] Il divisait, subdivisait, multipliait les énumérations d’idées à développer, les récapitulations d’idées développées : mais tout cela n’avait rien de factice ni de pédant ; c’étaient des moyens de distribuer la matière, d’aider l’auditoire à suivre, à se rappeler ; c’était l’art d’un professeur qui sait qu’une exposition méthodique seule a chance de se graver dans la mémoire, et que l’on ne peut trop multiplier les points de repère.

1411. (1886) Revue wagnérienne. Tome I « Paris, 8 novembre 1885. »

Elle lui rappelle les folles caresses de Douloureuse lorsqu’elle retrouvait son enfant égaré dans les bois. « Dis-moi, ajoute-elle en souriant, ces baisers-là ne te faisaient-ils pas peur ?  […] » Il faut donc se rappeler que l’esthétique de Wagner tend à poser les lois du drame musical qu’elle conçoit comme l’œuvre d’art suprême, et nullement à édicter des règles générales sur la musique et la poésie. […] Nous ne pouvons nous dispenser de rappeler qu’aux auteurs seuls appartient la responsabilité des jugements et des théories exposées dans les articles que nous publions (La Red.).

1412. (1896) Les origines du romantisme : étude critique sur la période révolutionnaire pp. 577-607

Chateaubriand, par une de ces inspirations du génie, transporta ses lecteurs par-delà l’Atlantique, sur les bords du Meschacébé ; — Mississipi aurait semblé trop connu et aurait rappelé les Mississippiens de Law, — dans une nature réellement naturelle puisqu’on ne l’avait jamais vue et qu’on ne s’en faisait aucune idée. […] On signait à Paris, en 1801, une pétition « tendant à obtenir du gouvernement que le gros Bourdon de Notre-Dame puisse être sonné pour annoncer les fêtes publiques… Il est temps de faire jouir notre oreille de cette harmonie céleste, qui doit rappeler à tous les vrais Français de bien doux souvenirs… Quel bonheur que le gros Bourdon ait échappé à la proscription qui frappe depuis dix ans toutes les sonneries de la République ». — « Un jour, raconte René, j’étais au sommet de l’Etna… plein de passions, assis sur la bouche de ce volcan qui brûle au milieu d’une île. » Cette phrase paraîtra prétentieusement ridicule au lecteur de 1896 ; mais en 1802 elle rappelait des événements récents.

1413. (1782) Essai sur les règnes de Claude et de Néron et sur la vie et les écrits de Sénèque pour servir d’introduction à la lecture de ce philosophe (1778-1782) « Essai, sur les règnes, de Claude et de Néron. Livre premier. » pp. 15-203

Il rappelle d’exil les deux sœurs de Caïus (DION, in Claud. […] Cette cérémonie m’en rappelle une autre : c’est l’audience publique que Néron accorde à Tiridate. […] Je me rappelle ce que j’ai dit, ce que j’ai fait. […] Je m’arrête immobile devant son cadavre ; à chaque forfait que je me rappelle, je sens mon indignation redoubler : mais que lui importe ? […] Si l’on se rappelle le titre de cet Essai, et si l’on ne confond pas le fond avec l’accessoire, on ne sera pas surpris de cet écart.

1414. (1890) Derniers essais de littérature et d’esthétique

Il y a en lui je ne sais quoi qui rappelle l’harmonie et la douceur de la poésie de Properce. […] Des assertions de ce genre servent à nous rappeler ce fait qu’une critique fondée sur le patriotisme local aboutit toujours à un résultat provincial. […] Le petit temple de Nikè Apteros, ainsi que nous le rappelle M.  […] D’autres se rappelleront que l’Irlande a élargi ses frontières, et que nous avons à compter avec elle, non seulement dans l’Ancien Monde, mais encore dans le Nouveau. […] Il faut aussi se rappeler ceci, que les récompenses du monde dégradent un homme tout autant que les châtiments du monde.

1415. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre III. L’âge classique. — Chapitre IV. Addison. »

Il faut voir avec quelle complaisance il peint dans sir Roger et dans le Freeholder les sérieux contentements du citoyen et du propriétaire : « J’ai choisi ce titre de franc-tenancier, dit-il, parce qu’il est celui dont je me glorifie le plus, et qui rappelle le plus efficacement en mon esprit le bonheur du gouvernement sous lequel je vis. […] Il demande des jours fixes de dévotion et de méditation qui puissent régulièrement nous rappeler à la pensée de notre Créateur et de notre foi. […] Comme j’observais dans son maintien quelque chose qui ressemblait à la folie, j’imaginai d’abord qu’il était là pour représenter cette sorte de démence que les médecins appellent hydrophobie ; mais m’étant rappelé le but du spectacle, je revins à moi à l’instant, et conclus que c’était l’Anabaptisme942. » C’est au lecteur de deviner ce que représentaient ces deux premières figures. […] La musique des larges phrases cadencées et tranquilles promène doucement l’esprit parmi les magnificences et les enchantements romanesques, et le profond sentiment de la nature toujours jeune rappelle la quiétude fortunée de Spenser943.

1416. (1858) Cours familier de littérature. V « XXVIe entretien. Épopée. Homère. — L’Iliade » pp. 65-160

Sa descente sur la terre rappelle celle de l’ange exterminateur dans la théogonie chrétienne. […] XIII Ces scènes, les unes publiques, les autres domestiques, de ce sixième chant ; ces amours voluptueuses dans la chambre d’Hélène ; ces amours chastes dans le palais d’Andromaque ; ces adieux sur la tour de la porte Scées ; ce cœur d’épouse qui fléchit sous ses alarmes ; ce cœur d’époux qui s’affermit tout en s’attendrissant sous le sentiment de son devoir ; cette habileté instinctive de la mère, qui se fait suivre par la nourrice et par l’enfant pour doubler sa puissance d’amante par le prestige de sa maternité ; ce dialogue, dont chaque mot est pris dans les instincts les plus vrais, les plus délicats et les plus saints de la nature ; cette passion légitimée par la chaste union des deux époux ; cette éloquence qui coule sans vaines figures et sans fausse déclamation des deux cœurs ; cet épisode puéril et attendrissant à la fois de l’enfant effrayé du panache et se replongeant dans le sein de la nourrice en se détournant des bras de son père ; ce père qui berce l’enfant de ces mêmes bras forts qui vont tout à l’heure lancer le javelot d’airain contre Achille ; le pressentiment sinistre de cette épouse, qui se rappelle tout à coup et comme involontairement que c’est ce même Achille qui a tué jadis son père et ses sept frères ; enfin jusqu’à ces ormeaux plantés autour de la tombe de ce père d’Andromaque qui s’élancent tout à coup de son souvenir comme des flèches de cyprès dans un ciel serein ; puis les larmes mal contenues qui voilent les yeux ; puis le départ en sanglotant, et ce visage qui se retourne tout en pleurs pour apercevoir une dernière fois celui qui emporte son âme ; puis ce retour dans sa maison vide de son mari, mais pleine de femmes indifférentes, et cette présence d’Andromaque, seule avec l’enfant et la nourrice, excitant, par la compassion qu’elle inspire, sans parler, plus de sanglots que la chute et l’incendie d’Ilion n’en feront bientôt éclater sur la colline des Figuiers, ce sont là autant de coups de pinceau qui égalent le peintre à la nature et qui font du poète plus qu’un homme, un interprète véritablement divin entre la nature humaine et le cœur humain ! […] Tant que dure le matin et que s’élève l’astre sacré du jour, la foule jonche le sol ; mais, à l’heure où le bûcheron apprête son repas dans les clairières de la forêt, quand ses bras se sont fatigués à couper les grands arbres et que le besoin de prendre une salutaire nourriture se fait sentir, alors, etc. » Remarquez avec quelle complaisance habile et gracieuse à la fois Homère rappelle l’esprit détendu de l’horreur des combats aux plus sereines scènes de la vie rurale ! […] Didot et François, dans les maremmes d’Étrurie, peinture dont le style rappelle les plus beaux temps de l’art hellénique, représente cet épisode de l’Iliade.

1417. (1864) Cours familier de littérature. XVIII « CVIIIe entretien. Balzac et ses œuvres (3e partie) » pp. 433-527

Sous le socle, cette inscription à demi effacée rappelle le temps auquel remonte cet ornement par l’enthousiasme dont il témoigne pour Voltaire, rentré dans Paris en 1777 : Qui que tu sois, voici ton maître, Il l’est, le fut, ou le doit être. […] Ces cadeaux lui rappelaient les solennités de sa vie domestique […] En pensant qu’elle pouvait se rappeler ma figure, je voulus m’enfuir ; il n’était plus temps, elle apparut sur le seuil de la porte, nos yeux se rencontrèrent. […] Rappelez-vous le parfum chaste et sauvage de cette bruyère que nous avons cueillie en revenant de la villa Diodati, cette fleur dont vous avez tant loué le noir et le rose ; vous devinerez comment cette femme pouvait être élégante loin du monde, naturelle dans ses expressions, recherchée dans les choses qui devenaient siennes, à la fois rose et noire.

1418. (1889) L’art au point de vue sociologique « Chapitre sixième. Le roman psychologique et sociologique. »

Auparavant, une dernière contradiction qui résume toutes les faiblesses et toutes les incertitudes de ce violent, « Je me rappelai que Carmen m’avait dit souvent qu’elle aimerait à être enterrée dans un bois. […] Je me rappelle un mardi gras où elle était couchée à huit heures… La descente de police, dans Nana, est en germe dans la fuite effarée des filles de Thénardier, qui heurtent Marius : « J’ai cavalé, cavalé, cavalé. » Le Jeanlin de Germinal est un Gavroche tourné au noir, et sa retraite dans un puits abandonné est le pendant de celle de Gavroche dans le ventre gigantesque de l’éléphant de maçonnerie65. […] Rappelez vous l’exhibition que fait la Mouquette « dans un dernier flamboiement de soleil. » Ce qu’elle montrait « n’avait rien d’obscène et ne faisait pas rire, farouche. » Ce sont les procédés du plus pur et du plus mauvais romantisme, c’est l’effort pour faire sublime avec du grotesque. […] Rappelons la dernière allumette, l’unique grain de blé, le diamant se réduisant en poudre, la glace produisant le feu après être devenue une lentille reflétant les rayons du soleil.

1419. (1889) L’art au point de vue sociologique « Chapitre dixième. Le style, comme moyen d’expression et instrument de sympathie. »

Madame Bovary abonde en exemples : « Alors elle allongea le cou (vers le crucifix) comme quelqu’un qui a soif. » — « Si Charles l’avait voulu cependant, il lui semblait qu’une abondance subite se serait détachée de son cœur, comme tombe la récolte d’un espalier quand on y porte la main. » — « Elle se rappela… toutes les privations de son âme, et ses rêves tombant dans la boue, comme des hirondelles blessées. » — « Si bien que leur grand amour, où elle vivait plongée, parut se diminuer sous elle, comme l’eau d’un fleuve qui s’absorberait dans son lit, et elle aperçut la vase. » Voici d’autres exemples empruntés à l’Education sentimentale : « Il tournait dans son désir comme un prisonnier dans son cachot. […] On aboutit ainsi à une espèce de monstruosité produite par la « loi du balancement des organes » : le rythme disparaissant, et la césure même étant escamotée, le vers, pour ne pas se confondre avec la prose, est obligé de se faire une rime redondante : le renflement de la voix à la fin du vers rappelle seul au lecteur qu’il a affaire à des mètres, non à de simple prose. […] Rappelez-vous, à la scène, ces acteurs trop consciencieux qui prétendent, comme on dit, « faire un sort à chaque mot » ; au bout de cinq minutes, les mots qu’ils veulent mettre tous en lumière, étant uniformément éclairés, rentrent tous dans l’ombre. […] Quand Boileau rime richement, il n’en est pas plus poète : Au pied du mont Adule entre raille roseaux, Le Rhin tranquille et fier du progrès de ses eaux… …… En ce moment il part, et couvert d’une nue, Du fameux fort de Skink prend la route connue… Ce dernier vers devait plaire à Gautier, à cause du fort de Skink, qui n’est pas sans rappeler le piton de Zoug.

1420. (1904) Essai sur le symbolisme pp. -

Je sais trop, pour qu’on soit obligé de me le rappeler, qu’en poésie les individualités seules existent et, qu’à tant faire que de vouloir fonder des classes, le mieux est encore de retourner s’asseoir sur les bancs de l’école. […] — Rappelez-vous la page célèbre de Topffer. […] En faisant qu’elles exigent toutes de notre esprit, malgré leurs différences d’aspect, la même espèce d’attention et, en quelque sorte, le même degré de tension, on accoutumera peu à peu la conscience à une disposition toute particulière et bien déterminée, celle précisément qu’elle devra adopter pour s’apparaître à elle-même sans voile37. » Rappelons-nous les Phares de Baudelaire ou telle pièce des Serres Chaudes de Maeterlinck ; celle-ci, par exemple, où le poète entasse à dessein les petits tableaux pour mieux nous faire pénétrer son impression subtile : « Oh ! […] Rappelons cette curieuse page de Huysmans où l’auteur d’À Rebours étend au poème en prose ce procédé synthétique.

1421. (1802) Études sur Molière pp. -355

Devisé crut se signaler par une comédie en un acte et en prose, où, pour mettre les femmes de son parti, il affecta de rappeler ce vers de L’École des femmes : Et femme qui compose, en sait plus qu’il ne faut. […] Si je jouais le rôle d’Alceste, je me rappellerais que Grandval, dès son premier pas sur la scène, se trouvait en action, et son moyen le voici. […] Alcmène paraît, Amphitryon croit la surprendre, elle est surprise en effet, mais de voir son époux sitôt de retour, et lui rappelle toutes les preuves d’amour qu’elle lui a prodiguées pendant la nuit dernière. […] Il avait en même temps la dignité, le sérieux et l’air d’ironie nécessaires pour représenter un grand personnage, pour en imposer à un sot, et pour rappeler sans cesse au public qu’il était témoin d’une mystification. […] Une exposition claire, simple : et un dénouement vicieux, puisque Scapin, pour obtenir son pardon, rappelle à Géronte les insultes qu’il lui a faites.

1422. (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « LXVIII » pp. 266-276

Nous nous rappelons très-bien, en énonçant cette loi fâcheuse, que Byron, Walter Scott, Chateaubriand, sont ou étaient au nombre des enrichis ou de ceux qui auraient dû l’être ; des sommes immenses, produit de leurs œuvres, leur ont passé par les mains ; mais ces grands exemples même ne font que nous confirmer dans la triste conséquence que nous tirons.

1423. (1866) Nouveaux lundis. Tome VI « Appendice. — Un cas de pédanterie. (Se rapporte à l’article Vaugelas, page 394). »

Cela s’entend de soi ; cela ne rappelle à personne la création du monde, mais bien la création de l’institution particulière dont il s’agit.

1424. (1870) Nouveaux lundis. Tome XII « La poésie »

Il m’a rappelé quelquefois par sa destination les livres de littérature élégants et utiles de l’estimable Géruzez, qu’on pourrait également faire lire aux jeunes filles ; mais ceux-ci ont je ne sais quoi de lent et de timide dans le procédé et dans les jugements ; il y manque le courant et ce qui anime ; ils dorment un peu : ce sont des résumés faits et façonnés à loisir.

1425. (1796) De l’influence des passions sur le bonheur des individus et des nations « Section III. Des ressources qu’on trouve en soi. — Chapitre III. De l’étude. »

Ou il ne voit rien, ou ce qu’il voit la lui rappelle.

1426. (1895) Histoire de la littérature française « Quatrième partie. Le dix-septième siècle — Livre IV. La fin de l’âge classique — Chapitre I. Querelle des Anciens et des Modernes »

Perrault et Boileau aux prises Il faut d’abord rappeler les faits sommairement.

1427. (1892) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Cinquième série « Marcel Prévost et Paul Margueritte »

Marcel Prévost  avec quelques affectations de « modernisme »  de l’aisance, de l’abondance, même de la luxuriance, et un je ne sais quoi qui rappelle la manière de George Sand.

1428. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — M — Mistral, Frédéric (1830-1914) »

Frédéric Mistral qu’en reviendra l’honneur. » Il serait bien superflu de rappeler avec quel éclat les deux poèmes de Mireille et de Calendal, le premier surtout, justifièrent ces pressentiments.

1429. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre XII. Lo Ipocrito et Le Tartuffe » pp. 209-224

Je ne me le rappelle pas.

1430. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre IV » pp. 38-47

Les personnages de la cour et leurs vicissitudes n’étaient pas de nature à y rappeler les esprits sages.

1431. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — L — article » pp. 23-38

Boileau ne pouvoit ignorer combien Moliere faisoit cas de notre Fabuliste ; & M. de Voltaire, si instruit dans les anecdotes littéraires, auroit dû se rappeler que ce Juge si éclairé de l’esprit & du cœur humain, avoit dit à ce même Boileau & à Racine : Messieurs, ne raillez point le bon homme, il ira plus loin que nous.

1432. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — R. — article » pp. 8-23

On a beau dire, pour l’excuser, qu’il falloit se prêter au goût de la Nation pour la galanterie ; l’Homme de génie ne reçoit des loix que du génie même, ou plutôt il se sert des ressources de son génie, pour tout rappeler aux vrais principes.

1433. (1893) La psychologie des idées-forces « Tome premier — Livre troisième. Le souvenir. Son rapport à l’appétit et au mouvement. — Chapitre quatrième. L’aperception et son influence sur la liaison des idées »

Il y a assurément dans ces théories, qui rappellent le progrès de Condillac à Laromiguière, une part de vérité ; mais il faut s’entendre sur la vraie nature de la force déployée dans l’attention et l’aperception.

1434. (1824) Notes sur les fables de La Fontaine « Livre sixième. »

J’ai déjà observé que ces formules, prises dans la société des hommes et transportées dans celle des bêtes, ont le double mérite d’être plaisantes et de nous rappeler sans cesse que c’est de nous qu’il s’agit dans les fables.

1435. (1865) Du sentiment de l’admiration

  Ne vous découragez donc pas dans cette poursuite de l’idéal par l’étude, mais plutôt rappelez-vous une légende dont je veux vous transmettre le symbolique enseignement, avant de me séparer de vous.

1436. (1782) Plan d’une université pour le gouvernement de Russie ou d’une éducation publique dans toutes les sciences « Plan d’une université, pour, le gouvernement de Russie, ou, d’une éducation publique dans toutes les sciences — Seconde faculté d’une Université. Faculté de médecine. » pp. 497-505

Si l’on veut que des étudiants reçoivent dans une faculté de médecine toute l’instruction qui leur est nécessaire pour exercer l’art de guérir d’une manière utile à leurs concitoyens, il faut se rappeler que la santé publique est peut-être le plus important de tous les objets.

1437. (1767) Salon de 1767 « Peintures — Michel Van Loo » pp. 66-70

Le mot, (…), me rappelle un conte de l’abbé Galiani.

1438. (1767) Salon de 1767 « Peintures — Casanove » pp. 192-197

Je ne saurais le nier, car je ne me rappelle pas d’avoir jamais rien vu de ressemblant à cette magie ; mais elle est si douce, si harmonieuse, si durable, si vigoureuse que je regarde, admire et me tais.

1439. (1762) Réflexions sur l’ode

Les vers qu’on retient avec facilité, qu’on se rappelle avec plaisir, sont ceux dont le mérite ne se borne pas à l’arrangement harmonieux des paroles.

1440. (1906) Les œuvres et les hommes. À côté de la grande histoire. XXI. « L’insurrection normande en 1793 »

nous avions rétrogradé jusqu’à Évreux. » Encore une fois, nous aimons qu’on rappelle ces détails et qu’ils soient signés par un homme de bien, témoin et dans l’action, pour qu’on les croie.

1441. (1906) Les œuvres et les hommes. À côté de la grande histoire. XXI. « Philippe II »

IV Et c’est ce qu’il faut rappeler, eu finissant, à l’auteur de cette Histoire de Philippe II60 qui n’aime pas plus que nous les Démocraties.

1442. (1895) Les œuvres et les hommes. Journalistes et polémistes, chroniqueurs et pamphlétaires. XV « Les honnêtes gens du Journal des Débats » pp. 91-101

Rappelez-vous l’histoire du capitaine Falstaff et de ses quatorze coquins, en vert, de Kendal !

1443. (1862) Les œuvres et les hommes. Les poètes (première série). III « M. Pierre Dupont. Poésies et Chansons, — Études littéraires. »

Que la Critique le rappelle à ceux qui l’oublient !

1444. (1868) Curiosités esthétiques « III. Le musée classique du bazar Bonne-Nouvelle » pp. 199-209

Il y a dans ce tableau, chose curieuse, des qualités particulières et une multiplicité d’intentions qui rappellent, dans un autre système d’exécution, les très-bonnes toiles de M. 

1445. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre XVII. De l’éloquence au temps de Dioclétien. Des orateurs des Gaules. Panégyriques en l’honneur de Maximien et de Constance Chlore. »

Pour bien juger et des discours et de l’orateur, il est bon de se rappeler que Maximien, d’abord paysan, ensuite simple soldat, quand il fut prince voulut avoir un nom, et prit celui d’Hercule.

1446. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre XVIII. Siècle de Constantin. Panégyrique de ce prince. »

On serait tenté de se rappeler ici le mot d’un fameux Anglais52 sur Philippe V et l’archiduc, dont aucun ne se trouva à la bataille d’Almanza ; mais ce qui est plus curieux, sans doute, et qu’on aura de la peine à croire, l’orateur rapporte de très bonne foi et propose à Constantin l’exemple d’un prince qui, du haut d’une double échelle, avait regardé de loin une bataille : « Cet exemple n’est pas noble, dit-il, mais il est sûr.

1447. (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Première partie. — Chapitre XVII. »

À peine était-il né, et, rampant sur terre, avait-il jeté un faible cri, que dans son sein Calliope le reçut, et dépouilla pour la première fois le long deuil d’Orphée : Enfant, dit-elle, consacré désormais aux Muses, et bientôt supérieur aux poëtes antiques, ce ne sont ni les fleuves, ni les bêtes féroces, ni les forêts gétiques, que tu remueras de ta lyre ; mais les Sept Collines, le Tibre du dieu Mars, les chevaliers et le sénat vêtu de la pourpre, tu les entraîneras par l’éloquence de ton chant. » Le poëte alors rappelait ces premiers essais de Lucain qui lui valurent la jalousie de Néron, et ce poëme inachevé qui lui mérita la mort.

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