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997. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Première partie — Section 21, du choix des sujets des comedies, où il en faut mettre la scene, des comedies romaines » pp. 157-170

Mais si cette raison fait une objection contre mon sentiment : elle ne suffit point pour prouver le sentiment opposé à celui que j’expose.

998. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Troisième partie — Section 1, idée generale de la musique des anciens et des arts musicaux subordonnez à cette science » pp. 6-19

Enfin, Quintilien dit dans le chapitre de son livre où il veut prouver que l’orateur est du moins obligé d’apprendre quelque chose de la musique. " on ne me refusera point de tomber d’accord… etc " .

999. (1906) Les œuvres et les hommes. Femmes et moralistes. XXII. « Jules Vallès » pp. 259-268

Étudier la raison d’un succès est toujours une belle question en critique… S’il est un livre pour lequel le journalisme ait battu de tous ses tambours, — et aux champs encore, — c’est ce livre des Réfractaires 24… L’auteur en fut un, m’a-t-on dit ; ce qui prouve, Dieu merci !

1000. (1909) Les œuvres et les hommes. Philosophes et écrivains religieux et politiques. XXV « Proudhon et Couture »

Pour nous prouver que la société est essentiellement révolutionnaire, il nous la montre révolutionnée, comme si c’était là une raison, comme si ce n’était pas précisément parce qu’elle a été révolutionnée qu’elle ne doit plus être révolutionnaire !

1001. (1909) Les œuvres et les hommes. Philosophes et écrivains religieux et politiques. XXV « Louandre »

Un rare esprit qu’on n’accusera point de mysticité, un des critiques de ce temps qui prend le mieux l’aire de vent de l’esprit humain dans une époque, Philarète Chasles, signalait hier encore ce mouvement singulier de la pensée moderne vers le surnaturel et vers l’infini, et nous prouvait par toute une littérature spéciale, en Angleterre et en Amérique, à quel point ce mouvement actuel est entraînant et accéléré.

1002. (1864) Portraits littéraires. Tome III (nouv. éd.) « Benjamin Constant et madame de Charrière »

En les acceptant, ce sera me prouver qu’il n’est pas mécontent de mes procédés ; en les refusant, ce serait me traiter comme un enfant ou pis. […] Je vous prouverai ce que mes lettres ne doivent pas vous avoir fait soupçonner jusqu’ici, et ce qui m’est très-difficile quand je vous écris, que je sais être court. […] Je le remercie dans ce billet des amitiés qu’il m’a faites, etc., etc., et j’ajoute : Les inquiétudes même que vous avez eues sur mon séjour à Colombier, quoique absolument sans fondement, n’en étaient pas moins flatteuses, puisqu’elles prouvaient l’intérêt que vous daignez prendre à moi. […] « Une chose qui me fait plaisir, c’est de voir que nous avons, pour nous dédommager de ne plus nous voir, recours aux mêmes consolations, ce qui prouve les mêmes besoins. […] On trouve dans l’édition de Caliste (Paris, 1845), à la fin du volume, quelques lettres tout aimables de Mme de Staël à Mme de Charrière, qui prouvent bien que la froideur entre elles deux vint d’un seul côté.

1003. (1903) Légendes du Moyen Âge pp. -291

Un autre témoignage est venu prouver que d’ailleurs il ne s’y était pas renfermé. […] Au reste, bien que la prétendue lettre de l’espion turc porte la date de 1644 (du quatrième jour de la première lune), il est certain quelle n’a été écrite par Marana qu’en 1684 ou peu auparavant : le style et le ton suffisent à le prouver. […] Antonio écrit Vottadio ou Bottadio, mais c’est une simple variante graphique, qui ne prouve rien pour un rapprochement avec Giovanni de Voto-a-Dio. […] Quant à la prétention de Giovanni de corriger le nom altéré de Jean Boutedieu, elle est absurde, et prouve simplement que le verbe buttare n’était pas usité dans le pays dont ce personnage parlait naturellement la langue. […] « Je t’ai prouvé à l’instant. » 304.

1004. (1902) Le chemin de velours. Nouvelles dissociations d’idées

Mais que l’on puisse relever les inscriptions d’un cimetière, cela prouve du moins que les morts qu’elles signalent eurent un nom et une gloire, même passagère. […] La mimique de la cruauté est exactement celle de l’amour sexuel ; Duchenne de Boulogne a prouvé cela par ses expériences. […] Si peu, cela prouve la force de résistance de la race et sa jeunesse. […] C’est ce que les Jésuites essayèrent assez gauchement, mais avec une bonne foi que prouve leur naïveté. […] Elles l’ont prouvé en répondant avec abondance à plusieurs questions touchant le style, la poésie nouvelle, les littératures du nord.

1005. (1765) Articles de l’Encyclopédie pp. 5482-9849

Il creusa les sources de l’éloquence dans son livre de la Rhétorique ; il fit voir que la dialectique est le fondement de l’art de persuader, & qu’être éloquent c’est savoir prouver. […] Le proverbe des finesses cousues de fil blanc, prouve que ce mot au sens figuré, vient du sens propre de couture fine, d’étoffe fine. […] Cependant, si ces monumens n’ont pas été élevés par des contemporains ; s’ils célebrent quelques faits peu vraissemblables, prouvent-ils autre chose, sinon qu’on a voulu consacrer une opinion populaire ? […] Plusieurs anciens ont eu cette méthode ; cela ne prouve autre chose, sinon que plusieurs anciens ont voulu faire parade de leur éloquence aux dépens de la vérité. […] On a écrit des volumes immenses ; on a débité des sentimens différens sur l’origine de ce culte rendu à Dieu, ou à plusieurs dieux, sous des figures sensibles : cette multitude de livres & d’opinions ne prouve que l’ignorance.

1006. (1862) Cours familier de littérature. XIII « LXXVIIe entretien. Phidias, par Louis de Ronchaud (2e partie) » pp. 241-331

J’ai prouvé ce caractère littéraire de la musique dans mes Entretiens sur Mozart, et ce caractère littéraire de la peinture dans mes Entretiens sur Léopold Robert. […] ils meurent, mais ils ont prouvé à l’homme ce que peut être l’homme ; et Dieu les rappelle à lui pour le célébrer ailleurs dans une langue plus puissante encore ! […] LXVII À mesure que les religions se spiritualisent, les temples s’en vont : le christianisme lui-même, qui a construit le gothique pour l’animer de son souffle, laisse ses admirables basiliques tomber peu à peu en ruine ; les milliers de statues de ses saints descendent par degrés de leurs socles aériens autour de ses cathédrales ; il se transforme aussi, et ses temples deviennent plus nus et plus éclairés à mesure qu’il se dépouille des superstitions de ses âges de crépuscule et qu’il résume davantage la grande lumière qu’il propagea sur la terre, la pensée du Dieu unique prouvé par la raison et adoré par la vertu.

1007. (1854) Histoire de la littérature française. Tome I « Livre I — Chapitre deuxième »

Et bien sembloit estoire qui terre deust conquerre ; quar tant comme on pooit voir aus iels, ne paroient fors voiles de nés et de vaissiaus, si que li cuers de chascun s’en resjoïssoit mult durement1. » Villehardouin raconte la traversée sur cette mer historique, sans rappeler aucun des souvenirs de l’antiquité ; ce qui prouve, outre d’autres circonstances communes à lui et à son époque, qu’il n’avait pas de littérature classique. […] Ces exemples prouvent que les langues tiennent au sol du pays par d’antique racines, et que, dès leurs premiers bégayements, elles sont déjà marquées de caractères immuables, qu’il n’est permis à aucun écrivain de méconnaître ni d’altérer. […] Je trouve, dans un plan d’éducation rédigé par Mélanchthon pour Jean-Frédéric, duc de Stettin et de Poméranie, un passage qui prouve quel cas on faisait à l’étranger des Mémoires de Philippe de Comines.

1008. (1887) Revue wagnérienne. Tome II « Paris, le 8 mars 1886. »

Je voudrais même, à ce propos, qu’on me donnât une bonne raison pour me prouver que je ne crois pas jouer Lohengrin à l’Opéra-Comique, quand tous les dimanches on fait entendre la musique de Wagner dans des concerts subventionnés, comme l’Opéra-Comique, par l’Etat, et qu’on a même pu l’exécuter à la Société des Concerts du Conservatoire national de musique. […] En privant Lohengrin de ta présence, tu prouves assez ton patriotisme. […] Pourquoi s’étonner qu’un grand nombre de Français ne goûtent pas la musique de Wagner, quand Wagner lui-même a écrit des volumes pour prouver que la musique italienne est sans valeur, que la musique française est ridicule dans Gounod, grotesque dans Auber ?

1009. (1881) La psychologie anglaise contemporaine « Introduction »

Elle ressemble par là à la chimie, née de certaines inventions pratiques et des recherches mystérieuses du moyen âge sur la transmutation des métaux, mais qui ne restera pas non plus tout à fait étrangère à la philosophie, comme le prouve le nom de philosophie hermétique si souvent employé pour désigner ces recherches. […] Une science exacte et positive ne peut point se borner à des affirmations vagues ; elle doit prouver et vérifier ses assertions, c’est-à-dire peser les plus minutieux détails ; un chimiste ne craindra pas de consacrer plusieurs années à l’étude d’un seul corps simple et de ses composés, un zoologiste à celle de quelque humble infusoire que le microscope seul découvre. […] Et qui prouvera d’ailleurs que les faits valent mieux que les idées, et les découvertes que les recherches ?

1010. (1772) Bibliothèque d’un homme de goût, ou Avis sur le choix des meilleurs livres écrits en notre langue sur tous les genres de sciences et de littérature. Tome I « Bibliotheque d’un homme de goût. — Chapitre III. Poëtes françois. » pp. 142-215

C’est ce qu’a prouvé M. […] Voici une de ses épigrammes qui le prouvera. […] Nous n’avons eu en vue que de parler ici des Lyriques qui ont donné un recueil de leurs Odes ; ainsi nous passerons sous silence les Odes de Racine pere & fils, quoiqu’elles soient dignes d’être connues ; l’Ode sur la prise de Namur par Boileau, qui prouve qu’on peut très-bien sentir les beautés de Pindare sans savoir les imiter ; les Odes de M. de Voltaire qui ne sont pas ses meilleurs ouvrages, &c.

1011. (1866) Petite comédie de la critique littéraire, ou Molière selon trois écoles philosophiques « Première partie. — L’école dogmatique — Chapitre premier. — Une leçon sur la comédie. Essai d’un élève de William Schlegel » pp. 25-96

Qui prouve trop, risque de lie rien prouver, et il n’était pas nécessaire défaire intervenir Swift et Pascal pour montrer que l’ironie est dépourvue de gaieté comique. […] Voyez là-dedans si j’y suis115 Le Roi de Cocagne, messieurs, prouve d’une manière éclatante qu’il serait possible d’introduire sur notre scène moderne, en évitant les indécences et les allusions personnelles, le genre d’Aristophane116. […] La plaisanterie amère et la moquerie caustique peuvent s’unir au sérieux, et l’on voit que leur langage a fourni quelquefois des armes à l’indignation et à la haine, ainsi que le prouve l’exemple des iambes chez les Grecs et des satires chez les Romains.

1012. (1869) Cours familier de littérature. XXVII « CLIXe Entretien. L’histoire, ou Hérodote »

Qu’il me soit permis cependant de vous dire que, dans ce moment, vous oubliez le sens véritable de votre songe, et il est facile de vous le prouver. […] Il voulait seulement, par cette première consultation, s’assurer de la science des oracles ; et, dans le cas où il lui serait prouvé qu’ils connussent réellement la vérité, il se proposait d’y recourir une seconde fois pour savoir s’il devait entreprendre la guerre contre les Perses. » V La guerre tourna contre Crésus. […] « Si l’on en croit d’autres récits, ce fut Onétès, fils de Phanagoras, habitant de Caryste, et Corydallus d’Anticyre, qui vinrent trouver le roi, et conduisirent l’armée perse par la montagne ; mais cette tradition ne me paraît mériter aucune croyance, et, pour le prouver, il suffit de lui opposer que les Pylagores, qui sans doute connaissaient parfaitement la vérité, n’ont pas mis à prix les têtes d’Onétès et de Corydallus, mais seulement celle d’Épialte de Trachis, et l’on sait de plus que ce fut par ce motif qu’Épialte prit la fuite. […] J’aime mieux le Fiat lux de Moïse que tout le sens commun d’Hérodote ; mais Hérodote sert à prouver aussi que le sens commun est très-vieux.

1013. (1889) Histoire de la littérature française. Tome III (16e éd.) « Chapitre quatorzième. »

Cette théorie des lois somptuaires, qu’il faut, dit Fénelon dans ce même plan, imiter des Romains, comme si l’expérience de Rome n’en avait pas prouvé l’inefficacité, Mentor en fait l’application la plus étendue au peuple de Salente. […] Heureusement, les écrits de Fénelon donnent un démenti à sa doctrine ; car, en même temps qu’il s’interdit tout ce qu’il conseille, aucun écrivain n’a mieux prouvé que, pour l’abondance des mots expressifs et la liberté du tour, nous n’avons rien à envier à aucune nation. […] Ces exemples d’inversions gracieuses, tirées de Virgile, ne prouvent rien ; car que voulait Virgile par l’inversion, sinon ce que veulent, en menant leurs lecteurs droit au sens par l’ordre naturel et logique des mots, Corneille, Racine et Molière ? […] On ne relèverait pas cette chimère si elle était sans danger, mais l’histoire des langues ne prouve que trop combien leur nuisent ces théories imaginées pour les enrichir.

1014. (1925) La fin de l’art

Apollinaire risque de longs poèmes dénués de ces petits signes qu’on nous a habitués à croire indispensables et il prouve ainsi leur inutilité, au moins en poésie qui procède moins par analyse intellectuelle que par accumulation d’impressions. […] Une note de couturière contestée par la cliente les fera penser à Laïs, tout au moins à la « Toilette d’une dame romaine » ; ils ont de la lecture et ils le prouvent. […] Il avait prouvé qu’on peut s’imposer aux hommes, du moins aux Français, et du moins encore aux Parisiens, par la seule vivacité de son esprit, par l’art équivoque de ramener toutes les questions à des jeux de mots voisins du calembour. […] Tant qu’il reste dans la science pure, ses principes sont solides, mais il a voulu aborder la psychologie et aussitôt le philosophe a déraillé, s’engageant dans une dissertation qui tend à prouver que « la thèse de la liberté de notre volonté ne contredit pas le déterminisme.

1015. (1889) L’art au point de vue sociologique « Chapitre sixième. Le roman psychologique et sociologique. »

Il n’y a plus qu’à trouver des courtisanes qui n’aient rien de la femme ; et encore, si on en trouve, ce seront de pures exceptions qui ne prouveront rien de général. […] — Dans mes romans. — Un roman ne sera jamais une preuve. — Dans mes notes de petits faits. — Eh bien, les petits faits eux-mêmes ne prouvent nullement ce que Taine veut leur faire prouver. […] Dans la réalité, l’homme supérieur ne porte aucune étoile au front, il ne brandit pas au-dessus de sa tête, à la façon de certains héros de roman, et ainsi qu’une lame d’épée brillante et tranchante, cette supériorité ; c’est tout au plus si on la devine parfois au fond de son regard ; il la prouve, et voilà tout.

1016. (1903) La vie et les livres. Sixième série pp. 1-297

Tous ces exemples prouvent qu’un officier français pouvait, en 1792, continuer de combattre dans l’armée française, sans être, pour cela, un condottiere de la Renaissance italienne. […] M. de Gelder négligea ces divertissements, dont la simple énumération prouve que les plaisirs parisiens sont toujours les mêmes. […] Les dialogues amoureux de Jean Oberlé et d’Odile Bastian prouvent que l’amour français vaut bien cet « amour allemand » dont le professeur Mommsen est si fier. […] Il prouve. […] Les percepteurs, en Chine, sont toujours disposés à prouver la légitimité de leurs exactions par l’argument décisif de la cangue.

1017. (1874) Premiers lundis. Tome II « Doctrine de Saint-Simon »

A celui qui ajournait la religion, l’auteur de ces lettres avait à faire sentir et à démontrer que la science est sans vie, l’industrie sans réhabilitation, les beaux-arts sans rôle social, si un lien sacré d’amour ne les enserre pour les féconder ; il avait à révéler l’influence puissante, bien qu’incomplète, du dogme chrétien et de la théologie sur la politique d’alors et sur les progrès de la société ; il avait à prouver qu’aujourd’hui que cette théologie est reconnue arriérée, s’abstenir d’y substituer celle qui seule comprend l’humanité, la nature et Dieu ; rejeter ce travail glorieux et saint à un temps plus ou moins éloigné sous prétexte que le siècle n’est pas mûr ; s’obstiner à demeurer philosophe, quand l’ère religieuse est déjà pressentie, se rapetisser orgueilleusement dans le rôle de disciples d’un Socrate nouveau, quand la mission d’apôtres devrait soulever déjà tous nos désirs ; — que faire ainsi, c’était se barrer du premier pas la carrière, se poser une borne au seuil de l’avenir, s’ôter toute vaste chance de progrès et être véritablement impie.

1018. (1800) De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales (2e éd.) « Première partie. De la littérature chez les anciens et chez les modernes — Chapitre VI. De la littérature latine sous le règne d’Auguste » pp. 164-175

Mais je dois présenter ici quelques réflexions sur les causes de la supériorité des anciens dans le genre de l’histoire, et je crois que ces réflexions prouveront que cette supériorité n’est point en contradiction avec les progrès successifs de la pensée.

1019. (1796) De l’influence des passions sur le bonheur des individus et des nations « Section première. Des passions. — Chapitre VIII. Du crime. »

On s’étonne de l’inconséquence des scélérats, et c’est précisément ce qui prouve que le crime n’est plus pour eux l’instrument d’un désir, mais une frénésie sans motifs, sans direction fixe, une passion qui se meut sur elle-même.

1020. (1890) L’avenir de la science « XI »

L’expérience prouve combien est imparfaite la connaissance des langues modernes chez ceux qui n’y donnent point pour base la connaissance de la langue antique dont chaque idiome moderne est sorti.

1021. (1881) La psychologie anglaise contemporaine « M. Samuel Bailey »

Il y a bien quelque chose d’externe que j’appelle chat et verre ; mais rien ne prouve qu’ils répondent à l’idée que je m’en fais ; il est même vraisemblable qu’ils en diffèrent beaucoup.

1022. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XXIX » pp. 319-329

Si les paroles du roi ne prouvent pas en lui réveil d’un sentiment nouveau, il est du moins certain qu’elles durent faire une vive impression sur deux personnes fort intéressées a les étudier, après les avoir entendues.

1023. (1893) La psychologie des idées-forces « Tome premier — Livre troisième. Le souvenir. Son rapport à l’appétit et au mouvement. — Chapitre quatrième. L’aperception et son influence sur la liaison des idées »

Ces faits prouvent que l’imagination n’est ni entièrement esclave ni entièrement indépendante des excitants extérieurs, et qu’il se fait une combinaison de ce qu’on voit avec ce qu’on imagine ; mais cette combinaison a toujours lieu par des points de contact, qui sont des points de contiguïté.

1024. (1894) Notules. Joies grises pp. 173-184

II En cet essai, j’ai tenté de prouver combien la rime, — inapte à rendre certaines sensations d’une façon adéquate, nécessite l’emploi de l’assonance finale.

1025. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome II « Mémoires pour servir à l’histoire des gens-de-lettres ; et principalement de leurs querelles. Querelles particulières, ou querelles d’auteur à auteur. — M. de Voltaire, et l’abbé Desfontaines. » pp. 59-72

Il ne s’étoit jusques là fait connoître que par une critique du livre de la religion prouvée par les faits, & par une autre de la tragédie d’Inès de Castro, sous ce titre : Paradoxes littéraires.

1026. (1824) Notes sur les fables de La Fontaine « Livre sixième. »

L’idée de rendre sensible par une fable, que la Providence sait ce qu’il nous faut mieux que nous, est très-morale et très-philosophique ; mais je ne sais si le fait par lequel La Fontaine veut la prouver est vraisemblable.

1027. (1905) Les œuvres et les hommes. De l’histoire. XX. « Napoléon »

Si, après ceux-là, il fallait chercher d’autres exemples pour prouver l’absence de proportion entre les hommes qui font l’Histoire et les hommes qui l’écrivent, on étonnerait de tout ce qu’on pourrait trouver, et l’on intéresserait peut-être.

1028. (1906) Les œuvres et les hommes. Femmes et moralistes. XXII. « Alexandre Dumas fils » pp. 281-291

Le poète dramatique qui devait au moins se montrer, se prouver, dans ce roman sans valeur de roman, ne s’est point attesté dans son œuvre.

1029. (1890) Les œuvres et les hommes. Littérature étrangère. XII « Avellaneda »

M. de Lavigne aura prouvé une fois de plus la justesse du mot de Montesquieu, qui disait que les gens d’esprit faisaient les livres qu’ils lisaient.

1030. (1909) Les œuvres et les hommes. Philosophes et écrivains religieux et politiques. XXV « Dupont-White »

Malgré la force d’un esprit qu’il finira par énerver, et sur laquelle nous avons assez insisté, l’auteur de l’Individu et l’État a prouvé une fois de plus, et pour son compte, à quel degré la manie des théories vagues et l’idéologie philosophique portait malheur à la netteté de la pensée.

1031. (1906) Les œuvres et les hommes. Poésie et poètes. XXIII « Louis Wihl »

Louis Wihl a prouvé une fois de plus que le rêve, pour le poète, est la plus forte réalité.

1032. (1868) Curiosités esthétiques « III. Le musée classique du bazar Bonne-Nouvelle » pp. 199-209

Il mange du Cogniet, et cela prouve que sa bonne volonté est grande comme l’infini.

1033. (1896) Matière et mémoire. Essai sur la relation du corps à l’esprit « Avant-propos de la septième édition »

Celui qui pourrait pénétrer à l’intérieur d’un cerveau, et apercevoir ce qui s’y fait, serait probablement renseigné sur ces mouvements esquissés ou préparés ; rien ne prouve qu’il serait renseigné sur autre chose.

1034. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre XIII. Éloges donnés aux empereurs, depuis Auguste jusqu’à Trajan. »

Tandis qu’il gouverne le monde, et qu’il prouve combien, pour maintenir l’empire, les bienfaits sont plus puissants que les armes, tandis que le sort de l’univers est en ses mains, vous ne pouvez vous apercevoir que vous avez fait une perte.

1035. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre XVII. De l’éloquence au temps de Dioclétien. Des orateurs des Gaules. Panégyriques en l’honneur de Maximien et de Constance Chlore. »

C’est dans ces moments-là que les grêles ravagent les moissons, que la terre s’entrouvre, que les villes sont englouties ; fléaux qui désolent le monde, non par la volonté des dieux, mais parce qu’alors leurs regards ne tombent point sur la terre : voilà, grand empereur, ce qui nous est arrivé, lorsque vous avez cessé de veiller sur le monde et sur nous. » Ensuite on prouve à Maximien que, malgré son grand âge, il ne pouvait sans injustice quitter le fardeau de l’empire ; « mais les dieux l’ont permis, lui dit l’orateur, parce que la fortune, qui n’osait rien changer tant que vous étiez sur le trône, désirait pourtant mettre un peu de variété dans le cours de l’univers ».

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