Une littérature wagnérienne, alliant toutes les doctrines d’apparences contraires, les ramenant à l’unité du principe esthétique wagnérien, serait-ce vraiment chimérique ? […] Le principe fondamental de cette révolution fut la distinction de deux substances : dont l’une était l’âme, la pure raison, capable du vrai, belle et divine ; tandis que les sens relevaient de l’autre substance ; et d’eux venait toute erreur, les mauvaises imaginations qui aveuglent, les choses sensibles, viles et méprisables. […] Mallarmé n’est pas l’initiateur d’une poésie nouvelle : il est le dernier représentant de l’ancienne poésie : il n’a fait que pousser à leurs conséquences extrêmes les principes admis avant lui par tous les grands poètes français depuis la Renaissance. […] Cette conception générale inclut des principes que M. […] Abandon de toute propriété, haine de l’argent, retour à l’absolue pauvreté de corps et d’esprit, indifférence pour les lois civiles, oubli de soi-même dans la charité et l’amour : ce sont les principes essentiels de la morale franciscaine et de la morale de Tolstoï.
Mes principes religieux me rendraient plus propre à une solitude des déserts de la Thébaïde qu’à toute autre condition.
» Le grand-père pouvait avoir raison en principe, et pourtant le père ne s’est pas trompé.
Il est à remarquer toutefois que l’Ordonnance du 21 mars 1816, contresignée Vaublanc, qui semblait restaurer dans son principe et dans son intégrité l’Académie française, la mutilait en même temps, éliminant de la liste nouvelle certains noms qu’on bannissait d’autorité, et y inscrivant d’autres noms en faveur et non élus.
Eût-il eu dans son caractère, comme André Chénier, quelque ressort un peu vif et quelque principe de fierté qui le rendait moins commode qu’il n’aurait fallu dans l’habitude, pour moi, je ne l’en estimerais pas moins, et, dussé-je être taxé de partialité pour les poètes, il m’est impossible, même après la publication de ces dernières pièces, de trouver à Joachim d’autre tort que celui d’avoir été maltraité par la fortune, d’avoir été fait intendant et homme d’affaires tandis qu’il était poète, et d’avoir commis cette autre faute grave de s’être laissé mourir jeune avant d’avoir franchi le détroit qui l’eût mené à sa seconde carrière.
Les éléments et les principes se mêlent, se combinent, s’épousent, se multiplient les uns par les autres, au point de faire aboutir le monde matériel et le monde moral à la même clarté.
Et tant que vous serez pénétré de ces principes, il ne vous sera pas difficile de rendre à votre famille et à votre patrie des services importants ; au contraire, vous pouvez devenir le lien heureux qui attachera plus étroitement cette ville à l’Église et votre famille à cet État ; et, quoiqu’il soit impossible de prévoir quels événements peuvent arriver un jour, je ne doute point que cela ne se puisse faire avec un égal avantage pour tous, observant néanmoins que vous devez toujours préférer les intérêts de l’Église.
Il me manquait quelque chose pour remplir l’abîme de mon existence : je descendais dans la vallée, je m’élevais sur la montagne, appelant de toute la force de mes désirs l’idéal objet d’une flamme future ; je l’embrassais dans les vents ; je croyais l’entendre dans les gémissements du fleuve ; tout était ce fantôme imaginaire, et les astres dans les cieux, et le principe même de vie dans l’univers. » « C’est juste l’Isolement de Lamartine, toujours avec la différence des complexions et des natures : Que le tour du soleil ou commence ou s’achève, D’un œil indifférent je le suis dans son cours ; En un ciel sombre ou pur qu’il se couche ou se lève, Qu’importe le soleil ?
En renonçant à la méthode philosophique d’Aristote, on a dû abjurer en même temps ses principes de littérature.
Racine conçoit toutes les émotions, tous les états passifs comme mobiles, et principes d’activité ; il les exprime justement sous l’aspect où leur force d’impulsion ou d’inhibition se découvre le plus fortement : l’objet est toujours une résolution à prendre, qui est prise, rejetée, reprise, autant de fois que s’exercent l’impulsion ou l’inhibition, jusqu’à ce qu’une secousse plus forte amène l’action définitive.
Tout ce qui a été fait depuis Jésus-Christ dans la littérature et les arts est chrétien, œuvre du principe chrétien, et preuve de la vérité chrétienne.
Donc s’il est établi, comme nous en sommes convaincus, que les études classiques sont nécessaires pour produire des esprits supérieurs ou simplement distingués, aucune objection d’ordre politique ne vaut contre ces études, et bien loin de pouvoir raisonnablement les supprimer, la République démocratique est, par son principe même, plus étroitement obligée qu’aucun autre régime de les maintenir et de les honorer.
En appliquant aux mots le principe de l’analogie, on trouverait que les sons qui les composent correspondent à des couleurs et à des parfums.
Fidèle d’ailleurs au principe de Du Bellay sur l’imitation des modernes, il avait payé à l’école d’Italie un tribut de sept cents sonnets.
Il aimait trop les livres, et trop toutes sortes de livres, pour faire des réserves théoriques en les lisant, ou pour être prévenu contre eux, par quelque principe hautain, avant de les ouvrir.
Ce qui devrait paraître « sacré » en morale, c’est la souplesse infinie et la riche variété des principes et des préceptes.
Selon nous, il eût fallu d’abord chercher l’explication dans ce même principe qui explique et la conservation et le rappel des idées : l’habitude.
Ange, où sont toutes les négociations du Concile, ne peut manquer d’être exact ; mais l’auteur est imbu des principes ultramontains.
Elle aura sa récompense, aussi mystérieuse que sa force, dans des repentirs qui ne seront jamais révélés, dans des larmes qui couleront pour d’autres, dans de longues patiences que la douleur ne lassera plus, dans les pardons, les oublis, et, plus souvent, dans l’allégement passager d’une créature faible qui retombera encore, mais qui porte en elle-même un principe de relèvement.
Non, cette hypothèse avait été tout naturellement déduite des principes généraux d’une métaphysique qu’on avait conçue, en grande partie au moins, pour donner un corps aux espérances de la physique moderne.
Voilà certainement des passions fortes dans leur principe, & la plupart terribles dans leurs effets.
Mais, en même temps, la domination des Ptolémées, cette longue orgie de voluptés oiseuses, de fêtes et de crimes, ne semble avoir été tolérée que pour montrer combien la science et le goût des belles études, la magnificence qui les protège et la paix qui les assure, sont impuissants à rien faire de grand, s’il n’existe un principe de vertu, de justice, de liberté, dans le souverain et dans le peuple.
Dans l’un comme dans l’autre cas, un homme vous dit : « Prenez telle matière, divisez-la de telle façon, pratiquez sur elle telles et telles opérations et dans tel ordre ; vous arriverez à constater telles dépendances et à dégager tel principe. […] Ce qu’il sollicitait dans l’Église, il le repoussait dans l’État ; il fallait que, changeant sans cesse de position et de langage, il invoquât tour à tour les principes et les passions démocratiques contre les évêques, les maximes et les influences monarchiques ou aristocratiques contre les républicains naissants. […] Il punissait par principe. […] Il pose en principe que le gouvernement républicain ne convient pas à un grand État. […] L’univers, transfiguré par le délire, apparaissait comme une hiérarchie d’êtres surnaturels, émanations d’un principe obscur, d’autant plus grossières qu’elles s’en éloignaient davantage, et dont l’homme était la plus vile.
Acquérir une sensibilité autonome et personnelle, tel est le principe primordial. […] Selon la fatalité des principes précédents l’intrigue se noue, les actes et les événements s’accomplissent.
Là-dessus, grondé par Mme Daudet, il se défend spirituellement, au nom des principes qui le forcent à sortir, de temps en temps, son flétrissoir, et d’en marquer, à son grand regret, un homme qui lui est très sympathique. […] Puis il se met à immoler Lamartine au profit d’Hugo, parlant de son enfermement dans ses idées, du rigorisme de ses principes, de sa maladroite conduite, qui lui a fait une vieillesse maussade, solitaire, tandis que la conduite d’Hugo lui a valu les funérailles, que nous avons vues.
On sent à ses yeux brillants, hallucinés, qu’il croit à son œuvre, et il y a du convertisseur dans ce cabotin, qui à l’heure qu’il est, a complètement conquis à ses idées, son père, un vieil employé de la Compagnie du gaz, où était également le fils, — son père, dans le principe, tout à fait rebelle à ses essais dramatiques. […] C’étaient, dans le principe, des dîners à 35 sous, mais avec des suppléments, et encore en bas vous attendant au comptoir, des diamants, — qui étaient des verres d’eau-de-vie, — dont le fils Dinochau vous faisait l’offre, en l’accompagnant d’un petit air de violon tout à fait engageant.
Vendredi 22 juillet L’anarchie aura une grande force, elle verra venir à elle, toutes les déséquilibrées, toutes les folles, toutes les hystériques, qu’a eues, dans le principe, pour lui le christianisme, et qu’aucun parti politique n’avait pu jusqu’alors enrégimenter, comme ouvrières et martyres. […] Il trouve avec sa mauvaise foi habituelle, que mon théâtre — notez que je n’ai eu connaissance de Charles Demailly, qu’à la lecture faite aux acteurs, et que la critique que j’en ferais, c’est qu’elle est trop faite d’après les principes de Sarcey — il trouve donc que mon théâtre est le néant, et que ce n’est ni du théâtre ancien, ni du théâtre moderne.
Non, ce qui nous manque c’est le principe intrinsèque. […] L’étonnement dont il ne revenait pas, c’est un principe de l’art comme un principe de la science. […] Le praticien local et le marchand de biens ont été deux chevilles ouvrières de la Révolution française, ils ont fourni à la France l’ossature de sa classe moyenne, et la Troisième République a assuré le triomphe des principes et des intérêts qu’ils représentaient.
Aussi bien, dit son principal personnage, « le but de notre Institut est la découverte des causes et la connaissance de la nature intime des forces primordiales et des principes des choses, en vue d’étendre les limites de l’empire de l’homme sur la nature entière et d’exécuter tout ce qui lui est possible. » Et ce possible est l’infini. […] Tant qu’elle bornait son effort à contenter la curiosité oisive, à fournir des perspectives, à établir une sorte d’opéra dans les cervelles spéculatives, elle pouvait s’élancer au bout d’un instant dans les abstractions et les distinctions métaphysiques ; c’était assez pour elle d’effleurer l’expérience ; elle en sortait aussitôt ; elle arrivait tout de suite aux grands mots, aux quiddités, au principe d’individuation, aux causes finales. […] Bacon décrit et prédit ici la science et l’industrie moderne, leur correspondance, leur méthode, leurs ressources, leur principe, et après plus de deux siècles, c’est encore chez lui que nous allons chercher aujourd’hui la théorie de ce que nous tentons et de ce que nous faisons. […] Benvenuto Cellini, Principes sur l’art du dessin. « Tu dessineras alors l’os qui est placé entre les deux hanches.
Trouver alors chez un autre homme de caressantes, de délicates manières, une intelligence des nuances du cœur à demi féminine, voir souvent cet homme dans une familiarité émue que l’on ne pense pas à se reprocher, parce que le principe en est si noble, — c’est une épreuve redoutable et un péril très grand. » Bref, ils pleurèrent ensemble. […] En attendant cette consultation générale, voici le diagnostic particulier d’un mal qui est le principe de presque toutes nos tares, l’intarissable source de nos purulences, et qu’il appelle le mal artistique et littéraire. […] Un savant bénédictin, dom Mackey, s’est fixé à Annecy, où il collige les documents, compare les leçons, rectifie les inexactitudes des copistes, applique aux manuscrits de son auteur les principes de la critique verbale, comme font Tournier, Haussoullier et Desrousseaux pour un texte grec. […] Elles entrèrent, pour ne plus en sortir, dans des caboches fort rebelles aux principes les plus élémentaires de l’école du soldat. […] Ne redoutez pas le nouveau, pourvu que les principes soient saufs.
Là-dessus, on dispose la garniture, l’ouvrage d’art, la maçonnerie, c’est-à-dire les devoirs, les principes, les sentiments qui ne sont point la partie résistante, mais celle qui s’use, se change à l’occasion et se rechange. L’armature est plus ou moins dissimulée, ordinairement tout à fait invisible ; mais c’est elle qui empêche la dislocation, quand surviennent les accrocs, les secousses, les tempêtes imprévues, quand l’étoffe des sentiments se déchire et que se fend la devanture des devoirs ou des grands principes. […] Mais vite on recouvre ça de sentiments neufs ou de principes d’occasion. […] Le Suffrage universel peut-il rester un principe de gouvernement sans condamner les hommes à une odieuse barbarie ? […] En observant la tendance de l’opinion publique, ici à l’Ouest, il n’est pas difficile de s’apercevoir que l’un et l’autre des deux grands partis politiques du pays seront bientôt forcés d’accepter les principes de cette grande et toujours croissante foule profondément convaincue que si l’on permet que la moralité publique dégénère, le fondement d’un État libre succomberait aussi, et l’anarchie usurperait le trône de la liberté.
131 » On dirait que le don est modeste et que le mari est raisonnable Pour bien comprendre l’histoire de nos rois, posons toujours en principe que la France est leur terre, une ferme transmise de père en fils, d’abord petite, puis arrondie peu à peu, à la fin prodigieusement élargie, parce que le propriétaire, toujours aux aguets, a trouvé moyen de faire de beaux coups aux dépens de ses voisins ; au bout de huit cents ans, elle comprend 27 000 lieues carrées.
Les papes, humainement considérés, sont une dualité dans un même homme : comme pontifes, ils représentent un principe religieux aussi durable que la foi qui s’attache à leur mission surnaturelle ; comme souverains, ils représentent un prince électif possédant de droit immémorial la ville et l’État romain au centre de l’Italie.
XVII Mais il y a dans l’âme de Mlle de Guérin un principe de vie et d’immortalité qui n’existe pas dans les héroïnes de Walter Scott : c’est le mysticisme catholique exalté, qui donne la vie, la sainteté, l’émotion sacrée du martyre à la jeune châtelaine du Cayla, et la poésie profonde du cœur, qui élève ses confidences à la hauteur des écrivains ascétiques les plus éloquents ; c’est l’huile onctueuse de cette lampe que le dieu du passé s’est allumée à lui-même dans les ruines de son sanctuaire démoli.
Cependant les événements arrivés étant un effet des principes consacrés, ces événements eussent été les mêmes si j’avais gardé le pouvoir.
Dans sa fiction, son héros et lui parlent de principes trop opposés pour se rencontrer jamais dans un jugement semblable.
Elles n’ont point de beauté ni, à proprement parler, de laideur mais des contours extravagants d’où l’harmonie est absente et qui, par une sorte d’indéfini terrible, symbolisent l’infini Et s’il vous plaît de voir quelque unes de ces figures, non plus telle qu’on peut la traduire aux sens, mais telle que imagination la conçoit, contemplez le dieu Hâri, le principe suprême, dans la Vision de Brahma.
Taine se plaignant qu’on n’ait pas donné toute la correspondance de Napoléon Ier, le prince répond : « En principe, j’établis qu’héritiers de Napoléon, nous devions nous inspirer de ses désirs avant tout, et le faire paraître devant la postérité comme il aurait voulu s’y montrer lui-même. » C’est pourquoi l’on a exclu de la Correspondance « les lettres ayant un caractère purement privé ».
» …… Byron dans tous ses ouvrages et dans toute sa vie, Goethe dans Werther et Faust, Schiller dans les drames de sa jeunesse et dans ses poésies, Chateaubriand dans René, Benjamin Constant dans Adolphe, Senancourc dans Oberman d, Sainte-Beuve dans Joseph Delorme, une innombrable foule d’écrivains anglais et allemands, et toute cette littérature de verve délirante, d’audacieuse impiété et d’affreux désespoir, qui remplit aujourd’hui nos romans, nos drames et tous nos livres, voilà l’école ou plutôt la famille de poètes que nous appelons Byronienne : poésie inspirée par le sentiment vif et profond de la réalité actuelle, c’est-à-dire de l’état d’anarchie, de doute et de désordre où l’esprit humain est aujourd’hui plongé par suite de la destruction de l’ancien ordre social et religieux (l’ordre théologique-féodal), et de la proclamation de principes nouveaux qui doivent engendrer une société nouvelle.