Mais Aubanel, lui, a suivi jusqu’au bout son inspiration poétique, et il a terminé sa carrière… Son meilleur recueil de vers, les Filles d’Avignon, presque introuvable naguère, a pu être réédité enfin… Sa vie fut très simple.
[Souvenirs poétiques de l’école romantique (1880).]
Auguste Vacquerie a fait paraître un recueil de pièces de vers qui est, en même temps qu’une œuvre poétique considérable, une sorte d’autobiographie, comme il le dit dans une courte préface.
Il faut convenir que celui-ci méritoit de l’emporter sur son concurrent, dont les Vers sont plus boursoufflés que poétiques, & nullement assortis au ton de l’Ode.
Les Rhétoriques & les Poétiques publiées dans ce Siecle, ne sont guere que de longues amplifications des Pensées judicieuses du P.
Laissez-vous charmer par le drame, mais que caleçon soit dedans, et qu’on puisse toujours l’y retrouver quand on voudra disséquer cette belle chose vivante, si ravissante, si poétique, si passionnée, si magnifiquement vêtue d’or, de soie et de velours.
Et qu’on ne dise pas que c’est une pure invention poétique ; il y a cent exemples de chrétiens qui se sont remis entre les mains des Infidèles, ou pour délivrer d’autres chrétiens, ou parce qu’ils ne pouvaient compter l’argent qu’ils avaient promis.
De ce mélange est née la magnanimité, ou la générosité poétique, sorte de passion (car les chevaliers l’ont poussée jusque-là) totalement inconnue des anciens.
De la chronologie poétique Les poètes théologiens donnèrent à la chronologie des commencements conformes à une telle astronomie.
Ceci doit nous faire entendre que ces poèmes n’étaient auparavant qu’un amas confus de traditions poétiques.
Ils disent encore qu’Eschyle fut le premier poète tragique, et Pausanias raconte qu’il reçut de Bacchus l’ordre d’écrire des tragédies ; d’un autre côté, Horace qui dans son art poétique commence à traiter de la tragédie en parlant de la satire89, en attribue l’invention à Thespis, qui au temps des vendanges fit jouer la première satire sur des tombereaux.
VI, 377) des trois drames précédents, pour former une symphonie immense, le viol de Brünnhilde, la mort de Siegfried, le crépuscule des Dieux, « la fin de l’éternel Devenir », comme disait Brünnhilde dans les vers supprimés de la fin … Or, cette musique, comme nous venons de le constater, se meut — en partie — sur une base poétique inadéquate ; de là des secousses, des sensations mixtes et contradictoires chez l’auditeur, et, le plus souvent, une impression totale assez confuse. […] Wagner, au contraire, est devenu musicien par une nécessité poétique, parce que la musique seule pouvait exprimer avec une « certitude absolue » les phénomènes psychologiques, les « états d’âme », qui étaient le fond de ses drames, et que la symphonie musicale devenait ainsi pour lui une partie intégrante et inséparable de la conception poétique. […] On sait qu’à la fin de ce drame, il y avait des vers résumant l’idée poétique du Ring, et que Wagner, lorsqu’il vint à parachever la musique, les supprima ; il les a supprimés, nous dit-il, « pacee que c’eût été, essayer de substituer à l’impression musicale une autre impression », et « parce que le sens de ces vers est exprimé par la musique avec la plus exquise précision ». […] Dois-je dire encore que je n’attribue point à la poésie les pensées dites poétiques, toute pensée me paraissant plus aisée à exprimer par une prose !
C’est le premier de ses titres poétiques. […] On range ordinairement au rang des Poëmes épiques des Romans moraux écrits en prose poétique. […] Il est, ainsi que son modèle, trop méthodique dans son ordonnance & trop uni dans ses expressions ; mais ses vers sont travaillés, & la précision qu’ils ont communément donne plus de force aux vérités morales qu’ils renferment : vérités qui aux yeux des hommes vertueux valent bien les fictions poétiques. […] Son Art Poétique offre l’exemple & le précepte à la fois.
Cela tient à plus d’une cause, et surtout à ce revirement perpétuel des écoles poétiques qui se succèdent en s’efforçant de se détruire les unes les autres. […] Pour la diction poétique, j’aurais plus d’une remarque à faire en ce sens.
Dès qu’il parut et qu’il en eut vu le premier tome, il le jugea écrit d’un style efféminé et poétique, outré dans toutes ses peintures, la figure poussée au-delà des bornes de la prose et en termes tout poétiques.
On connaît de reste le cercle critique du Globe vers 1827, le groupe tout poétique de la Muse française en 1824, le Cénacle en 1828. […] Je dis donc que, pour bien connaître un talent, il convient de déterminer le premier centre poétique ou critique au sein duquel il s’est formé, le groupe naturel littéraire auquel il appartient, et de l’y rapporter exactement.
Quelques essais poétiques de lui qui ne se sont pas conservés se rapportent à cet âge. […] Honneur avant tout aux génies inventeurs et féconds, à ceux qui ont réellement enfanté, qui ont augmenté d’un fils ou d’une fille de plus la famille poétique du genre humain !
Dans l’ordre poétique comme dans l’ordre moral, la grandeur est au prix de l’effort, de la lutte et de la constance ; l’idéal habite les hauts sommets. […] On lit partout l’anecdote de son origine, l’ordre de Madame, ce duel poétique et galant de Racine et de Corneille, la défaite de ce dernier.
Ce que M. de Goncourt nous montre, ce sont les colères d’une petite fille gâtée, se roulant par terre dans la rage d’une soupe ôtée ; l’affollemenl d’une jeune femme mourant de sa chasteté, et courant à la quête d’un mari ; l’état d’âme inquiet et alangui d’une actrice entretenue, élaborant un rôle de grande amoureuse, se jetant dans le plus poétique et le plus émouvant amour, abandonnant le théâtre, puis reprise par lui, récupérant ce coup d’œil aigu d’observatrice qui la fait inconsciemment mimer la mort de son amant. […] Il sait goûter la malice d’une vieille pantomime italienne et en inventer de poétiques pour ses clowns, rendre la douceur de gestes et de caractère d’un soldat, ancien berger, la grâce native d’une actrice naturellement fine, s’arrêter aux idylliques visions enfantines qui fleurissent la folie d’une vieille idiote.
… c’est le seul de ses livres qui surnage encore un peu au-dessus du gouffre d’oubli dans lequel tout son fatras, poétique et romanesque, a sombré. […] Elle avait le catarrhe de Facino Cane, dont sa poésie rappelait la clarinette ; mais sa vanité de bas-bleu rouge était plus forte que tous les rhumes, et elle se mit à promener majestueusement le sien, de Turin à Florence et de Rome à Naples et à Palerme, — poétique Ducantal de la liberté !
Pindare en effet se bornait à dire : « Une parole immortelle, c’est une parole bien dite. » Horace, dans son orgueil poétique, affecte plus d’ivresse. […] Le prestige éternel d’Horace, c’est la peinture attachante de l’homme, et l’instinct poétique dans la vie privée.
C'est pur, délicat, poétique et tout à fait touchant, fort au-dessus de ce qu’on est convenu d’appeler distingué en pareil genre.
La poétique du roman sentimental est simple, on la déduit aisément de la Nouvelle Héloïse, de Delphine, de Werther, Adolphe et René ; on la retrouve appliquée dans Charles.
Théophile Gautier notre rôle de juge et de donneur de conseils puisse sembler encore plus délicat, puisqu’on a bien voulu mêler de loin notre nom et notre exemple à son talent, il y a quelque chose qui met à Taise, c’est un sentiment envers lui et envers ses mérites poétiques, un sentiment de bon vouloir équitable, dont nous sommes sûr et dont nous espérons, malgré quelque sévérité, qu’il ne doutera pas.
Cette ébauche du Centaure me frappe surtout comme exprimant le sentiment grec grandiose, primitif, retrouvé et un peu refait à distance par une sorte de réflexion poétique et philosophique.
Loin de là ; son génie tenait trop de l’humeur de Franklin et de la verve courante de Voltaire pour être essentiellement un génie poétique.
Je soupçonne que, de tous ses livres, c’est celui-là, qu’il préfère encore, non peut-être pour sa perfection poétique, mais pour la qualité de l’émotion qui s’en dégage, pour sa jeunesse attendrie.
Et il y a beaucoup de croix de Jeannette dans ces bijoux poétiques.
Ce sera donc pour ne s’être pas assez défié de lui-même, pour avoir négligé les bons modeles, pour avoir embrassé trop de genres, pour s’être trop pressé de mettre au jour ce qui exigeoit encore du travail & des soins, qu’on ne tardera pas de voir les couronnes poétiques de M.
De quel crime de leze-Majesté poétique ne s’est-il pas rendu coupable, par exemple, en s’acharnant sans relâche contre M. de Voltaire !
Voilà donc un nouveau moyen de situations poétiques, que cette religion si dénigrée a fourni aux auteurs mêmes qui l’insultent : on peut voir, dans une foule de romans, les beautés qu’on a tirées de cette passion demi-chrétienne.
Le système philosophique de Platon et de Pythagore, qui divise l’âme en deux essences, le char subtil qui s’envole au-dessous de la lune, et l’esprit qui remonte vers la divinité ; ce système, disons-nous, n’est pas de notre compétence, et nous ne parlons que de la théologie poétique.
C’est avec ce sentiment fort et doux tout ensemble, c’est avec cet amour du torrent que j’ai laissé échapper de mon cœur mes sombres et incultes ouvrages : voilà la Melpomène des Allobroges, la poétique des antres et de la liberté. » La littérature révolutionnaire n’a pas à citer de plus orgueilleux accents et d’une emphase mieux caractérisée : c’est comme un écho de la Marseillaise dans les Alpes. […] Après une promenade en Sologne : « J’ai fait une lieue ce matin dans des plaines de bruyères, et quelquefois entre des buissons qui sont couverts de fleurs, et qui chantent. » S’il fait une épître (et il en fit en ce temps-là de délicieuses pour la cordialité), et si la veine découle aisément : « Je travaille innocemment et avec plaisir comme un bûcheron qui chante dans ses bois en faisant ses fagots. » « Il y a dans mon clavecin poétique des jeux de flûte et de tonnerre ; comment cela va-t-il ensemble ? […] Il y volait dans l’air d’heureux hémistiches, qu’il attrapait, disait-il, comme des mouches : « J’ai encore dans la tête des formes, des couleurs, des idées poétiques, originales, bizarres, flottantes, qui sont comme les rats de mon grenier, et les grains qui nous nourrissent. » « J’ai beaucoup d’idées assez singulières qui me roulent dans la tête et qui ne laissent pas que d’occuper encore mon cœur et mon imagination… Qu’on m’ôte la liberté et la joie de mon cœur, et l’on a coupé sur ma tête le cheveu fatal, et je suis un pauvre homme qui se meurt. » Ainsi parlait à toute heure ce beau vieillard reverdissant.
« Dans l’article publié par vous, monsieur, dans le tome I des Causeries du Lundi sur le Père Lacordaire orateur, je lis ce qui suit à propos de la paix dont il jouit à Saint-Sulpice : — « Je pourrais citer de lui là-dessus des pages char-« mantes, poétiques, écrites pour un ami et placées dans un « livre où l’on ne s’aviserait guère de les démêler. » « Ce sont ces pages, monsieur, que j’aimerais à connaître et vous m’obligeriez beaucoup de m’indiquer le livre où elles se trouvent. […] « J’estime qu’il est très-utile de faire ce que vous avez entrepris, c’est-à-dire de chercher à mesurer et à évaluer avec précision les effets de l’influence germanique sur notre rénovation littéraire et poétique du XIXe siècle. […] Octave Lacroix, élève du collège de Juilly, très-jeune, vif, gai, spirituel, alerte, et que j’aimais à considérer, avant de l’avoir pour secrétaire, comme mon filleul littéraire et poétique, M.
Par exemple, au lieu de ce genre de sentences familières à l’auteur de l’Art poétique : Ce que l’on conçoit bien s’énonce clairement, etc., il nous dit, dans cet admirable chapitre des Ouvrages de l’Esprit, qui est son Art poétique à lui et sa Rhétorique : « Entre toutes les différentes expressions qui peuvent rendre une seule de nos pensées, il n’y en a qu’une qui soit la bonne : on ne la rencontre pas toujours en parlant ou en écrivant ; il est vrai néanmoins qu’elle existe, que tout ce qui ne l’est point est foible et ne satisfait point un homme d’esprit qui veut se faire entendre. » On sent combien la sagacité si vraie, si judicieuse encore, du second critique, enchérit pourtant sur la raison saine du premier. […] Aujourd’hui que l’Art poétique de Boileau est véritablement abrogé et n’a plus d’usage, la lecture du chapitre des Ouvrages de l’Esprit serait encore chaque matin, pour les esprits critiques, ce que la lecture d’un chapitre de l’Imitation est pour les âmes tendres.
. — La vision pittoresque et poétique. — En ce cas, elles sont promptement exclues de leur place apparente dans le présent, le passé ou l’avenir. — Dans les deux cas, la répression complète est immédiate ou prompte. — Elle est l’œuvre commune de la sensation présente, des souvenirs liés et des prévisions ordinaires. […] Dans la vision poétique, au contraire, il y a joie ; c’est quelque chose qui entre en vous. […] Lorsque le paysage, la figure agissante, le geste et la voix du personnage commencent à surgir et à se préciser, on attend, on retient son souffle ; quelquefois alors, tout apparaît tout d’un coup ; d’autres fois, c’est lentement, après des intervalles de sécheresse. — Mais, dans les deux cas, ce qui apparaît est attendu, voulu, ou du moins compris dans le cercle lâche des images attendues et voulues, puis tout de suite employé, mis à profit par la main qui écrit et note, partant suivi à l’instant de sensations répressives, en tout cas marqué dès sa naissance d’un caractère particulier qui est la propriété d’éclore par un effort personnel, dans une direction prévue, après une recherche préalable, comme un effet du dedans et non comme une impression du dehors ; de sorte que, après un éclair et un éblouissement, les sensations habituelles, tactiles, musculaires ou visuelles, peuvent sans difficulté reprendre leur ascendant normal, et, jointes à la file des souvenirs positifs, refouler le fantôme affaibli dans le monde imaginaire. — Une suite d’hallucinations très courtes qui, étant voulues, peuvent être et sont effectivement rompues et niées à chaque instant par la perception plus ou moins vague du monde réel, voilà la vision pittoresque ou poétique, très différente, comme le dit M.
Son génie, cet acte et sa brochure de Bonaparte et des Bourbons le placèrent naturellement, en 1814, à la tête de ceux que le nouveau gouvernement adopta pour illustrer son retour par la popularité du premier nom religieux et poétique de l’Europe, et à la tête de ceux qui saluèrent les Bourbons. […] Fauriel son devancier, ne rapporte donc que des scènes poétiques et peu de poésie. […] Nous voulons parler de son dernier ouvrage, à peine publié, non encore connu, saisi par la mort sur le seuil de sa publicité : les Grecs anciens et les Grecs modernes ; ouvrage très neuf, très original et très philosophique en même temps que très poétique ; trésor véritable découvert par lui dans les littératures presque fabuleuses de l’arrière-Grèce.
Cela est du plus bel art, et la musique s’y révèle si colorée, si parlante, — si dramatique par instants — que l’on rêve une trame poétique à cette étrange symphonie, et que l’on maudit une fois de plus le stupide aveuglement de certaines personnalités qui ferment à M. […] Paul Poujaud, l’attitude des spectateurs français : « Vous m’avez dit l’auditoire fasciné au théâtre de Bayreuth par les splendeurs prestigieuses de l’appareil scénique ; le spectateur, subjugué par le drame, réduit en esclavage par le magique pouvoir du poète, ne songe plus à protester. — Alors, plus de ces discussions d’école, mais une impression grandiose et austère, une foi contagieuse, une soudaine simplicité de cœur, une absorption spirituelle de la vision poétique, dont l’âme reste bouleversée, et des jeunes filles qui, devant le prêtre du Graal élevant la coupe de vie, fondent en larmes comme au jour de leur première communion » (p. […] La musique, il est vrai, reste au-dessous de la conception poétique ; mais nos regrets sont de courte durée, car, dès l’entrée d’Elsa, la mélodie atteint ce degré de richesse qui a fait la fortune de l’œuvre dans toute l’Europe musicale.
Pendant les onze années suivantes, et jusqu’à la fin de la Restauration (1819-1830), M. de Latouche se montre comme appartenant décidément à l’école poétique qu’on qualifiait alors de romantique, en même temps qu’il tenait par ses opinions très prononcées au parti libéral, qui ne songeait pas alors à s’intituler démocratique. […] Il a des vers isolés charmants, des alliances de mots heureuses, poétiques, élégantes ; il a les éléments de tout, « mais le tissu manque sous ses fleurs brodées ». […] Difficulté, souffrance et lutte, et bientôt amertume, colère et rage, le secret poétique et moral de M. de Latouche est là tout entier.