Daru, dans les dernières années, parlait sans doute volontiers des heures glorieuses qu’il avait passées dans le cabinet et sous la tente de l’Empereur ; on a recueilli de sa bouche quelques anecdotes plus d’une fois répétées : mais l’ensemble de ses souvenirs reste tout entier intact, et il n’appartenait qu’à lui de les écrire. […] La scène se passait chez Picard. […] Picard nous a lu Monsieur Musard, ou Comme le temps passe ! […] On appelait cela l’âge d’or de l’Académie ; il y eut de même l’âge d’or des déjeuners dominicaux, et qui passa vite. […] Daru, et où il passa de la simple condition d’un administrateur cultivant les lettres à celle d’un personnage considérable dans l’État.
Maurice, celui des deux qui passait pour le vagabond et « le grand errant », ne fit pas de plus long voyage que du Cayla à Paris, puis de Paris en Bretagne, puis de là à Paris encore. […] C’était son premier voyage, à elle, son premier séjour à Paris ; elle en fit un second en 1841, en venant de passer quelques semaines chez des amis, près de Nevers. […] Vivant avec l’abandon des fleuves, respirant sans cesse Cybèle, soit dans le lit des vallées, soit à la cime des montagnes, je bondissais partout comme une vie aveugle et déchaînée… » Et vous oserez dire qu’un souffle de panthéisme n’a point passé sur de telles pages ! […] Elle se retourne sur elle-même, elle souffre tout bas ; quand elle se prête aux rires de ses jeunes amies, charmantes compagnes qu’on entrevoit passer, Louise, Marie, Lili, « ce lis intelligent », comme elle l’appelle, il y a de sa part moins de laisser-aller que de complaisance et d’indulgence ; mais elle, elle est ailleurs, ce n’est plus une jeune fille ; elle aspire déjà à se consumer uniquement du côté de son frère et de Dieu. […] Il n’est que neuf heures, et j’ai déjà passé par l’heureux et par le triste.
Non content, dans ses ouvrages, de reproduire et de décrire les objets et les scènes qui étaient à sa portée, il s’est attaché d’une égale ardeur à rechercher curieusement dans le passé les maîtres desquels il pouvait relever, et qui, en suivant la même route, avaient laissé des traces remarquables dans les divers arts ; et c’est ainsi qu’en remontant dans l’École française de peinture, après avoir traversé les brillantes séries du xviiie siècle, où la nature elle-même, la plus simple, la plus inanimée ou la plus bourgeoise, a son éclat et sa vivacité de couleur dans les toiles de Chardin, il est allé s’arrêter de préférence devant des artistes bien moins en vue et moins agréables, devant les frères Le Nain, appartenant à la première moitié du xviie siècle, qui lui ont paru chez nous les premiers peintres en date de ce qu’il appelle la réalité. […] A la manière dont il en parle d’abord et dont il les envisage, il est évident qu’il a vu en eux, qu’il a rencontré ou transporté en leur image et sous leurs traits comme un idéal de ses qualités et de ses défauts : tant il est vrai que l’idéal est aussi un produit de nature, et que ceux même qui s’en passent le mieux dans la pratique journalière le mettent quelque part en dehors et au-dessus d’eux ! […] Il salue et honore en eux ses pareils agrandis, ses pères : heureux qui trouve ainsi à personnifier dans le passé ce à quoi il aspire en idée dans le présent, ce qu’il est déjà en partie, ce qu’il voudrait être ! […] Je ne saurais toutefois lui passer de dire que, dans leurs scènes rustiques, ils ont « l’austérité de Poussin dans ses grandes compositions. […] Je voudrais citer d’autres chants du Béarn qui sont à côté, et d’une mélancolie pénétrante ; mais donner les paroles sans la mélodie qui les anime, ce serait les trahir, et je passe à regret.
Ici le poète prend la parole et semble prier pour un moment le peintre de lui céder la place ; car, pour ces poètes déclassés, la critique est comme une lucarne qu’on leur ouvre, et il leur est difficile, quand la chose les intéresse un peu vivement, de ne pas passer la tête à la fenêtre pour dire : Me voici ! […] Hook. — Plus d’une fois elle a passé devant les yeux de notre âme, cette barque qui porte un négrillon à la poupe et de beaux jeunes gens vêtus des sveltes costumes dont Yittore Carpaccio habille ses Magnifiques ; plus d’une fois aussi nous avons vu en songe se pencher du haut des terrasses blanches ces belles filles aux tresses d’or crespelées, aux robes de brocart d’argent, aux colliers et aux bracelets de perles, qui jettent un baiser avec une fleur au galant haussé sur la pointe du pied ! […] Il vous a fait passer sous les yeux une image fidèle, une merveille de réduction toute brillantée, et il vous laisse à vous, l’homme sévère, l’arbitre inexorable du goût, l’honneur facile de prononcer, si vous y tenez, le jugement qu’il a amené, pour ainsi dire, sur vos lèvres. […] En exécutant enfin ce Capitaine Fracasse dont il avait, il y a quelque vingt-cinq ans, donné le simple titre à son libraire, il a tenu encore une gageure des plus difficiles, laquelle consistait à composer un roman presque pastiche qui parût suffisamment de la date ancienne où la scène se passe, et qui eût en même temps ce je ne sais quoi de frais et de neuf, indispensable signature de toute œuvre moderne. […] Théophile Gautier s’est incrusté par là dans la littérature du passé.
Avant de passer à d’autres chefs-d’œuvre, elle sentit le besoin de se donner un dernier poli. […] De ce que Vaugelas est nomme jusqu’à cinq fois dans cette comédie, Auger conclut qu’il était en grande recommandation et qu’il passait pour « le législateur du langage. » Lui-même pourtant, Vaugelas, eût récusé ce dernier titre trop magnifique. […] Il a passé sa vie à observer cet usage en bon lieu, à en épier, à en recueillir tous les mouvements, toutes les variations, les moindres incidents remarquables, à les coucher par écrit. […] En les lisant, il a des regrets à bien des mots qui passent ; s’il les rejette et s’il se voit forcé de constater leur déclin ou leur décès, son sentiment d’homme de goût ne laisse pas de souffrir en les sacrifiant. […] ce n’est point Patru auquel il semble, en terminant, vouloir passer la parole et résigner le sceptre de la rhétorique et de l’éloquence.
Son premier écrit, Émile, publié en 1827 à l’âge de vingt et un ans, a été le point de départ de tout son développement ; c’est la clef de sa conduite ultérieure et de ses doctrines ; c’est aussi l’anneau par où il se rattache au passé et à toute une famille d’esprits que nous connaissons et qui est nôtre. […] Il dira plus tard quand il verra Rome : « Je n’aime pas Rome, cela sent le mort. » La tradition ne lui est de rien ; le passé ne lui fera ni poids et gêne, ni contre-poids. […] « Pour surgir de l’obscurité il n’est plus qu’un moyen, grattez la terre avec vos ongles, si vous n’avez pas d’outils, mais grattez-la jusqu’à ce que vous ayez arraché une mine de ses entrailles… Quand vous l’aurez trouvée, on viendra vous la disputer, peut-être vous l’enlever ; mais, si vous êtes le plus fort, on viendra vous flatter, et, quand vous n’aurez plus besoin de personne, on viendra vous secourir. » Et ceci encore, qui est dit d’ailleurs en bonne part et sans amertume : « Le temps de la métaphysique a passé. […] Il savait que le plus grand ennemi de tout progrès et de toute réforme sociale, surtout en cette France qui passe pour le pays des nouveautés et qui est « la patrie des abus », c’est la paresse, l’apathie, et que la première chose à faire est de la piquer au vif, cette apathie, et de la faire sortir d’elle-même, dût-on l’avoir d’abord contre soi. […] On peut gémir, regretter ; il y avait l’âge d’or dans le passé, je l’accorde, l’âge d’or dans la presse : on a aujourd’hui l’âge d’argent.
En lui refusant un de ces grands succès, tel que l’eût été par exemple Dettingen, s’il y eût été vainqueur, une de ces actions d’éclat qui couvrent bien des fautes ou des insuffisances et qui font passer un homme de l’état contesté a l’état consacré, il semble que la Fortune, si prodigue d’ailleurs envers lui, n’ait été que juste et qu’elle ait résisté, au dernier moment, à couronner une gloire trop superficielle. […] « Aisé, accueillant, propre à toute conversation, sachant de tout, parlant de tout, l’esprit orné, mais d’écorce ; en sorte que sur toute espèce de savoir force superficie, mais on rencontre le tuf pour peu qu’on approfondisse, et alors vous le voyez maître passé en galimatias de propos délibéré. […] les courtisans (je parle de ceux du temps passé, du temps où il y en avait) ! […] « Il avait une si grande vivacité d’esprit que ceux qui ne l’aimaient pas la faisaient passer pour inconstance ou même pour folie. » Il multipliait sur tous sujets les écritures, les mémoires, et les refondait sans cesse : il faisait tourner la tête à ses secrétaires. […] Son élocution était facile, séduisante et pleine de ces saillies qui, dans les hommes d’un rang élevé, passent aisément pour de la profondeur.
quoique Villon ne puisse passer rigoureusement pour un grotesque ; c’est un fils direct des trouvères et un malicieux aïeul de Voltaire. […] J’avoue humblement que je ne me fais pas de la pédanterie une idée si particulière ni si limitée à telle forme d’affectation ; je pense avec Nicole que c’est un vice, non pas de robe, mais d’esprit, et, au lieu d’appeler pédants d’honnêtes écrivains qui s’appliquent à être exacts quand il importe de l’être, je serais tenté bien plutôt de voir une sorte de pédanterie retournée dans la prétention qu’on affiche de se passer de ces humbles qualités là où elles sont nécessaires. […] C’est un moyen assuré de faire dresser les oreilles à l’honnête lecteur : un écrivain d’autant d’esprit devrait savoir s’en passer. […] les grands hommes ne devraient jamais avoir de postérité : les Césars engendrent communément des Laridons, et les Racine père des Racine le fils… » Je ne m’amuserai pas à réfuter ce que le spirituel auteur a lancé là en passant comme une de ces espiègleries bien irrévérentes qui font sa joie ; je le renverrai seulement à la très-belle page des Soirées de Saint-Pétersbourg (3e Entretien), dans laquelle Joseph De Maistre, qui ne passe pas pour être esclave du lieu commun, rend à Racine fils un hommage aussi touchant que celui que Montesquieu payait à Rollin. […] Par malheur, il est trop vrai que, de nos jours, plus d’un jeune auteur s’est accoutumé à tout mettre dans la chaleur du sang et dans la fougue du désir ; leur talent a passé de bonne heure dans le tempérament, et s’y est comme fixé.
On a comparé toute la construction un peu artificielle de l’édifice des quinze ans à une sorte de terrasse de Saint-Germain, au bas de laquelle passait sur la grande route le flot populaire, qui finit par la renverser : il y eut sur cette terrasse un coin, et ce ne fut pas le moins attrayant d’ombrage et de perspective, qui mérite de garder le nom de Mme de Duras : il a sa mention assurée dans l’histoire détaillée de ces temps. […] Devenue tout à fait orpheline, et riche héritière malgré les confiscations d’Europe, elle passa en Angleterre où elle épousa le duc de Duras. […] Que de fois on passe dans la vie, sans le deviner, à côté de ce qui en ferait le charme, comme le navigateur franchit les eaux d’une terre aimée du ciel qu’il n’a manquée que d’un horizon et d’un jour de voile26 ! […] Durant le congrès de Vérone, M. de Chateaubriand lui écrivait presque chaque jour ce qui s’y passait et les détails de ce grand jeu. […] Elle arrange un peu les choses et explique son malheur à sa manière dans ses lettres à Mme Swetchine. » On n’a plus à espérer de voir rien paraître des autres productions inédites de Mme de Duras, auxquelles elle attachait pourtant bien du prix, dont elle avait par son testament désigné l’éditeur, et que la circonspection excessive de la famille a retenues assez longtemps pour que l’heure de les publier soit passée : les ouvrages d’esprit ont aussi leur saison.
Il y a, j’en suis sûr, quantité de Parisiens qui ne passent pas une fois l’an devant la merveilleuse basilique. […] La forêt de piliers et d’arcades où nichèrent Quasimodo, ce hibou, et la Esmeralda, cette mésange, la grande maison de Dieu et du peuple où priaient les foules ingénues et violentes, où se déroulaient la fête des Rois et la fête des Fous, appartient au silence, à la solitude, au passé. […] » passe encore ! […] Le mal nous quitte et passe des profondeurs de notre conscience dans des abîmes qui le dérobent aux yeux. […] Nos soucis, nos alarmes, nos terreurs, passés aux flammes d’une parole amie, ont été purifiés.
En janvier (1794), il passa une nuit sur le col de Tende, d’où, au soleil levant, il découvrit ces belles plaines qui déjà étaient l’objet de ses méditations. […] Il a l’à-propos grandiose ; il devine dans le passé ce qu’il faut savoir ; il ne prend de l’histoire que ce qui s’appareille à lui. […] Il se distingua au siège de Mayence, passa avec la garnison de cette place dans la Vendée, où il servit un an, fit les campagnes de 1794, 1795, 1796 à l’armée de Sambre-et-Meuse. […] Il ne parle que des fautes militaires de ce saint roi : « Il passa huit mois à prier, lorsqu’il eût fallu les passer à marcher, combattre et s’établir dans le pays. » On ne peut s’empêcher de sourire. […] Pourtant, malgré l’amertume du sort, Napoléon ne dut pas, en somme, regretter de vivre, de supporter les années dévorantes de l’exil, ne fût-ce que pour avoir le temps de consigner dans la mémoire les actes du passé.
Elle le jugea du premier coup d’œil, le prit en dégoût, le quitta, essaya par moments de se remettre avec lui, en trouva l’ennui trop grand, et finit par se passer avec franchise toutes les fautes et les inconséquences qui pouvaient nuire à la considération, même en ce monde de mœurs relâchées et faciles. […] Vous avez bien de l’expérience ; mais il vous en manque une que, j’espère, vous n’aurez jamais : c’est la privation du sentiment, avec la douleur de ne s’en pouvoir passer. […] Bref, aveugle et à soixante-huit ans, elle trouva à placer son cœur, et cette fois (pour la rareté du cas) elle le plaça sur un Anglais, homme recherché, répandu, qui n’avait pas cinquante ans, dont elle aurait pu être la mère, qui devait passer sa vie loin d’elle, et qu’elle embarrassait fort par ses vivacités de tendresse. […] Je ris, je dis ce qui me passe par la tête, et je les force de m’écouter. […] Elle ne dormait plus : elle avait plus que jamais besoin de passer sa nuit dans le monde : « Quand cela nuira à ma santé, disait-elle, ou que cela ne s’accordera pas avec le régime des gens avec qui j’aime à vivre, je me coucherai à minuit s’il le faut. » Comme le vieux Venceslas, elle ne voulait s’endormir que le plus tard possible : Ce que j’ôte à mes nuits, je l’ajoute à mes jours.
Le passé était ainsi sacrifié ou subordonné au présent. […] Ainsi, dans les années du déclin, il passait sa vie, et trompa tant qu’il put la vieillesse. […] Je regarde passer à mes pieds ma dernière heure. […] S’il peut s’échapper encore un instant, s’il peut se traîner, un jour de soleil, au Jardin des plantes auprès de celle qui du moins sait l’égayer dans un rayon et lui rendre le sentiment du passé, il s’anime, il renaît, il se reprend au printemps, à la jeunesse ; il se ressouvient de Rome, il s’y revoit comme par le passé : « Voyez-vous toujours ce chemin fleuri qui part de l’Obélisque de Saint-Jean-de-Latran ? […] [NdA] Passe pour Crispin, qui, dans la jolie comédie de Lesage (Crispin rival de son maître), dit, en voyant Mme Oronte et sa fille : « Malepeste !
Les femmes lui passèrent ensuite bien des choses et le crurent, en toute rencontre, sur parole, pour avoir, une première fois, si bien deviné. […] Il a dit quelque part d’un artiste sculpteur découragé et tombé dans la paresse : « Redevenu artiste in partibus, il avait beaucoup de succès dans les salons, il était consulté par beaucoup d’amateurs ; il passa critique comme tous les impuissants qui mentent à leurs débuts. » Ce dernier trait peut être vrai d’un artiste sculpteur ou peintre qui, au lieu de se mettre à l’œuvre, passe son temps à disserter et à raisonner ; mais, dans l’ordre de la pensée, cette parole de M. de Balzac, qui revient souvent sous la plume de toute une école de jeunes littérateurs, est à la fois (je leur en demande bien pardon) une injustice et une erreur. Pourtant, comme il est toujours très délicat de démontrer aux gens comme quoi l’on est ou l’on n’est pas impuissant, passons. […] Cela ne se passe point ainsi dans la vie ; cette fille est de la race des Ferragus et des Treize. […] Ses personnages ne vivent pas d’un bout à l’autre ; il y a un moment où ils passent à l’état de type.
Didot une édition portative des Œuvres choisies de Pasquier, et il a fait passer dans deux élégants in-18 un excellent extrait des deux in-folio de son auteur. […] Mais bientôt, avec l’âge et le cours des événements, les sujets deviennent plus sérieux : à partir d’un certain moment, toute l’histoire et la politique de son temps y passent, et nous y assistons avec lui, c’est-à-dire par les yeux d’un témoin judicieux, éclairé, placé au meilleur point de vue, ni trop près ni trop loin de la Cour, qui ne se pique point de parler en homme d’État, mais qui apprécie et sent les choses de sa nation avec le cœur et l’intelligence de cette haute bourgeoisie, alors si intègre et si patriotique, et qui se pouvait dire le cœur même de la France. […] De tous ces princes et seigneurs qui ne parlent en sens divers que de la religion de Dieu, du service du roi, de l’amour de la patrie, « je n’en vois pas un tout seul, dit-il, qui, sous ces beaux prétextes, ne ruine totalement le royaume de fond en comble… Il seroit impossible de vous dire quelles cruautés barbaresques sont commises d’une part et d’autre : où le Huguenot est le maître, il ruine toutes les images, démolit les sépulchres et tombeaux… En contr’échange de ce, le catholique tue, meurdrit, noie tous ceux qu’il connoît de cette secte ; et en regorgent les rivières… » Quant aux chefs, bien qu’ils fassent contenance de n’approuver tels déportements, Pasquier remarque qu’ils les passent aux leurs par connivence et dissimulation. […] Pasquier lui répond que si l’on pouvait librement choisir, et que si l’on était à commencer sa carrière, il faudrait appliquer ici le précepte des médecins sur la peste : Partir tôt, aller loin, et revenir tard : « Mais puisque chacun de nous a passé plus de la moitié de son âge, même que vous, depuis dix-sept ou dix-huit ans en çà, avez été appelé aux plus belles charges de notre robe, il me semble qu’il nous faut résoudre de vivre et mourir comme bons citoyens avec notre État. » Le conseil qu’il donnait là à Pibrac, il le pratiqua aussi pour lui-même : on le vit dans la seconde moitié de sa carrière, lorsqu’il eut passé du barreau dans les rangs de la haute magistrature et qu’il fut devenu avocat général en la Cour des comptes (1585), en remplir tous les devoirs, y compris l’exil, et s’attacher invariablement à toutes les fortunes qui ballottèrent, durant la Ligue, les débris du Parlement et des cours souveraines de la France. […] Mais voilà que, le roi étant au Louvre, tout le Parlement s’achemine en robes rouges par devers lui, lequel, infiniment ébahi de ce nouveau spectacle en temps et lieux indus, s’informe d’eux de ce qu’ils lui vouloient demander. — La mort, sire (répondit le seigneur de La Vacquerie, premier président, portant la parole pour toute la compagnie) ; la mort qu’il vous a plu nous ordonner, comme celle que nous sommes résolus de choisir plutôt que de passer votre édit contre nos consciences.
Cette paresse a besoin d’explication quand le mot s’applique à un homme aussi constamment et aussi diversement laborieux que l’était d’Aguesseau ; mais je crois qu’il la faut prendre dans le sens de lenteur de tempérament, d’absence de verve et de longueur de phrases, ce qui est incontestable quand on lit d’Aguesseau ; on sent qu’il a dû passer bien du temps à limer, à polir ce qui paraît encore un peu traînant à la lecture, et qu’aussi il s’est amusé à bien des études d’inclination et de fantaisie qui peuvent ressembler à de la paresse aux yeux des hommes d’action et d’affaires. […] Ainsi pour les sciences : « Un homme d’esprit, dit-il, veut tout lire et tout savoir ; il y goûte pendant longtemps un plaisir infini : mais après avoir bien lu, plus il a de lumières, plus il fait aussi de réflexions qui corrompent, pour ainsi dire, et qui empoisonnent pour lui toute la douceur de la science. » Et cet homme passe à un excès contraire, et il se met, de dépit, à condamner toutes les sciences en général, comme le misanthrope condamne tous les hommes. […] Il examine tout, il ne laisse rien passer : « Vous reconnaissez à ces doutes, dit-il quelque part en se confessant lui-même, le caractère d’un esprit difficultueux qui, pour vouloir saisir son objet avec trop d’évidence, va souvent au-delà du but. » Nous retrouvons là, et sur son propre aveu, celui qui coupe un cheveu en quatre, et que Saint-Simon appelle le père des difficultés. […] En littérature, à proprement parler, je le définirai un élève de Racine, de Boileau et de L’Art poétique, mais qui a gardé quelque façon complaisante de périphrase que Pascal qu’il admire tant ne lui aurait guère passée. […] On le voyait rougir et se taire dans le même moment, la partie supérieure de son âme laissant passer ce premier feu sans rien dire, pour rétablir aussitôt le calme et la tranquillité dans la partie sensible, qu’une longue habitude rendait toujours également docile aux lois de la raison et de la religion.
C’est vers ce temps qu’elle connut Scarron le cul-de-jatte, homme d’un esprit si gai et qui passait alors pour l’avoir délicat. […] Car, quoique j’aie éprouvé de la pauvreté et passé par des états bien différents de celui où vous me voyez, j’étais contente et heureuse. […] Quand, plus tard, elle sera devenue la personne indispensable de l’intérieur de Versailles, la compagne du roi, la ressource des princes, celle dont nul dans la famille royale ne pouvait se passer un seul instant, elle se montrera capable de miracles en fait de sujétion et d’ennui. […] L’esprit de Mme de Maintenon, très juste également, ne l’était aussi que dans un cercle restreint, pour les choses de famille et de société, pour ce qui se passait dans l’intérieur d’une chambre : elle ne voyait pas et ne prévoyait pas au-delà de la muraille. […] Ajoutez la multitude d’affaires qui passaient par ses mains, celles de religion surtout et de conscience, car elle se croyait l’« abbesse universelle », a dit Saint-Simon ; et elle-même s’appelle la « femme d’affaires des évêques ».
Et d’abord, à travers ces guerres à mort et ces révolutions littéraires, qui semblaient ne vouloir rien laisser d’intact dans les traditions du passé, tous les anciens genres se poursuivent et trouvent encore des disciples et des continuateurs persistants. […] Liadières ne croit certainement pas que le moment soit passé de les couronner. […] Il est impossible de passer auprès de ces poètes de l’ancien Artiste et de la nouvelle Revue de Paris sans remarquer et saluer au milieu d’eux M. […] Homme, si, le cœur plein de joie ou d’amertume, Tu passais, vers midi, dans les champs radieux, Fuis ! […] Il a passé depuis dans la presse de province, non sans avoir glissé auparavant dans la petite presse parisienne, anonyme ou pseudonyme, et dans la chronique clandestine : j’en sais quelque chose.
Il en voulait au cœur du roi avant tout, il filait à la Cour le parfait amour, et c’est l’endroit aussi par où il est le plus blessé : Un homme sage, dit-il, peut se passer de la fortune, surtout quand il a fait abondamment ce qu’il faut pour la mériter. Mais que l’on ne puisse jamais espérer de plaire et de mériter la moindre part dans l’amitié de quelqu’un à qui vous êtes attaché uniquement, que vous servez avec dévouement, auprès duquel vous passez votre vie entière dans un abandon total de vous-même, et occupé jour et nuit de ce qui peut lui être plus agréable ; en vérité, c’est un état trop douloureux pour les gens qui ont le malheur d’avoir le cœur sensible. […] Ainsi la mort de Mme de Montespan, par un singulier effet, et comme si l’on eût voulu réparer le passé, devient pour d’Antin le signal inespéré de la faveur. […] Il dit du mal de la Cour et nous en déduit le fort et le faible, mais il a la bonne foi d’en avouer tout l’attrait : Il faut cependant avouer qu’il est difficile de quitter ce pays-là quand on y a passé une partie de la vie ; et, malgré tous les vices et les défauts que j’y ai remarqués, il y a un petit nombre d’hommes et de femmes avec qui on peut passer agréablement sa vie, et mieux qu’ailleurs, par la difficulté de les assembler. […] D’Antin, qui saisissait par l’esprit et même par le cœur bien des lueurs de sagesse et de vérité, avait l’âme muable, facile, ouverte et abandonnée à toutes les choses qui passent, et y reprenant sans cesse.
De Brosses fut séduit par ce noble et grave exemple ; il oublia trop que le président Bouhier, comme l’évêque d’Avranches Huet, était déjà un oracle d’un autre âge, et qu’il regardait le passé ; il oublia que le xviie siècle, dans toute sa gloire moderne et désormais vulgaire, était venu. […] Par exemple, quand il passe en Dauphiné, il dira de l’Isère : « Nous passâmes ensuite à l’embouchure de l’Isère, rivière infâme s’il en fut jamais : c’est une décoction d’ardoise. » Et à Marseille : « On trouve en cette province, à chaque pas, l’agréable et jamais le nécessaire ; aussi, à vous parler net, la Provence n’est qu’une gueuse parfumée . » À propos d’une danseuse qu’il voit à Vérone, et qui surpasse tous les maîtres en entrechats : « De sorte, ajoute-t-il, qu’à l’égard de la légèreté, la Camargo est auprès d’elle une danseuse de pierre de taille. » Parlant du Giorgione à Venise, et le comparant, pour le coloris, à ce qu’est Michel-Ange pour le dessin, il dira : « Ces deux maîtres sont les czars Pierre de la Peinture, qui en ont banni la barbarie ; mais ce n’a pas été sans férocité. » Et en débarquant à Livourne : « Figurez-vous une petite ville de poche, toute neuve, jolie à mettre dans une tabatière, voilà Livourne. » Je cite ces mots au hasard, non comme des mots (car quelques-uns pourraient sembler maniérés, s’ils étaient faits pour être détachés et mis en relief), mais comme faisant partie du mouvement et du pétillement d’esprit ordinaire au président de Brosses. […] La profusion des mets doit toujours être au triple de ce qu’il en faut pour les convives… Un Italien ne fait rien de tout cela : sa manière de paraître, après avoir amassé par une vie frugale un grand argent comptant, est de le dépenser à la construction de quelque grand édifice public, qui serve à la décoration ou à l’utilité de sa patrie, et qui fasse passer à la postérité d’une manière durable son nom, sa magnificence et son goût. […] Michel-Ange, peintre, ne l’enlève jamais ; tout en le saluant, il ne lui passe point sa furie d’anatomie, son goût outré et féroce : « Il muscle ses femmes comme des Hercules. » Raphaël seul a toutes ses admirations, et encore sa tendresse est plutôt pour le Corrège. […] Il goûte certes la gaieté italienne et le comique de Machiavel ; mais il ne trouve pas, comme Algarotti, qu’on puisse mettre sa Mandragore en comparaison avec les bonnes pièces de Molière « qui sont excellentes par toute l’Europe et des chefs-d’œuvre pour nous : En effet, s’écrie-t-il avec quelque chose de cet enthousiasme qu’il portait dans les Chambres du Vatican, quiconque, à jour et à jamais, voudra connaître à fond la nation française du siècle passé, n’aura qu’à lire Molière pour la savoir sur le bout du doigt ; aussi dans ma dispute avec Algarotti, lui soutins-je que nul homme n’était jamais allé aussi loin dans son art que Molière dans le sien, c’est-à-dire qu’il était encore plus grand comique qu’Homère n’était grand épique, que Corneille n’était grand tragique, que Raphaël n’était grand peintre, que César n’était grand capitaine.
Quand l’arbre est tombé, tous accourent aux branches pour achever de le défaire ; la bonne ou mauvaise réputation dépend de la dernière période de la vie ; le bien et le mal passent à la postérité, et la malice des hommes fait plutôt croire l’un que l’autre. […] Ce procédé lui sied avant tout, et il remploierait encore, lors même qu’il pourrait s’en passer. […] Et il y a mieux : quand on lit les Mémoires de Richelieu, on s’aperçoit à tout moment qu’au milieu des choses les plus éloignées et les plus anciennes qu’il raconte, il parle tout à coup au temps présent ; il est à croire que, de très bonne heure, il avait pris des notes sur les choses et sur les événements, et ces notes, tantôt vives, tantôt un peu longues, passèrent ensuite à peu près intégralement dans le corps de son ouvrage. […] Il s’attache à montrer Luynes comme peu fait pour cette élévation à laquelle la faveur l’avait porté, et qui ne lui donnait qu’éblouissement et insolence : Ces sortes d’esprits, dit-il, « sont capables de toutes fautes, surtout quand ils sont venus, comme celui-ci, à la faveur sans avoir passé par tes charges, qu’ils se sont plus tôt vus au-dessus que dans les affaires, et ont été maîtres des Conseils avant que d’y être entrés ». […] Tels sont les conseils ou plutôt les signalements d’expérience que donnait un homme qui ne passait point précisément pour modeste, mais qui certainement était encore moins présomptueux.
Mon Horace, mon bel Horace y passerait, je le jure. […] Jamais Spartiates n’ont surpassé mes troupes, ce qui me donne une telle confiance en elles, que je me crois dix fois plus puissant que je n’ai cru l’être par le passé. […] Quand il passe à Brandebourg, il s’invite à dîner et à coucher sans façon sous son toit. […] Il veut que, pour ce vieux général réduit à l’inaction, et en dédommagement des fatigues et privations de sa vie passée, la vie de chanoine désormais soit complète. […] Le roi y arrivait par le jardin de Sans-Souci, et ne passait pas un jour sans le voir.
Mardi 22 avril À propos de l’ignorance qu’on prête au souverain de la Chine pour tout ce qui se passe en dehors des murailles de son palais, le général Schmitz dit ce soir : « Moi, ce que je puis vous affirmer, c’est que j’ai trouvé, — moi, vous m’entendez, — j’ai trouvé, sur un meuble de sa chambre les traités avec la Russie. […] Il parle ensuite des savoureuses heures de sa jeunesse, des heures, où couché sur l’herbe, il écoutait les bruits de la terre, et des heures passées à l’affût dans une observation rêveuse de la nature qu’on ne peut rendre. […] Au moment de passer à table, je prétexte une migraine, et rentre chez moi, doucement penser à lui. […] Demain je refuserais d’une manière retentissante, dans tous les journaux, et je passerais pour un pur, et je vendrais mon édition. […] » — « Comme mon père, chaque fois qu’on a tenté de l’assassiner, répondit le duc d’Aumale, mais attendez… il ne se passait pas une semaine après, que mon père ne commît une grosse faute. »
C’est de là que le cardinal Massimi avoit tiré les quatre morceaux qui passent pour representer l’histoire d’Adonis, et deux autres fragmens. Ces sçavantes reliques sont passées à sa mort entre les mains du marquis Massimi, et l’on en voit les estampes dans le livre de M. de La Chausse intitulé : le pitture antiche delle grotte di Roma . […] Avant que de pouvoir juger sur un certain ouvrage de l’état où l’art étoit lorsque cet ouvrage a été fait ; il faudroit sçavoir positivement en quelle estime l’ouvrage a été dans ce tems-là, et s’il y a passé pour un ouvrage excellent en son genre. […] Nous ignorons quel rang pouvoit tenir entre les peintres de son tems l’artisan qui les fit, et ce qui se passe aujourd’hui dans tous les pays nous apprend suffisamment que la cabale fait distribuer souvent les ouvrages les plus considerables à des artisans très-inferieurs à ceux qu’elle fait négliger. […] Le coloriste divin des temps passez, celui que les écrivains ont tant vanté, devient un artisan ordinaire en comparaison des nouveaux artisans.
Un charme de fraîcheur y passe comme une eau d’avril, une âme jeune et délicate y dit sa joie devant les moindres choses de la vie. […] Maurice Le Blond Jean Viollis nous avoue avoir passé dans la solitude « une adolescence studieuse et méditative ».
C'est une satire de la société actuelle et du gouvernement, entrelardée d’Hymnes mystiques sur le bonheur du passé et de l’avenir. […] Duchâtel, Barthe, Salvandy, tous y passent avec des mots plus ou moins infamants. […] Enfin dans ce petit homme qui jette dans le goufre de Décius sa personne autant qu’il peut, du moins sa vie, son passé, sa considération, ses amitiés, tout ce qui lie et enchaîne les hommes, — qui retrousse ses manches et descend bras nus pour faire l’athlète comme au premier soleil du combat, — on peut voir un insulteur, mais un insulteur héroïque, un Spartacus qui a un peu trop la fièvre, mais à qui ses airs de moine et sa vieille soutane n’ont pas ôté toute verdeur, je n’ose dire grandeur. » Voilà ce que dirait un bon Génie, un Amschaspand.
Ponsard est devenu le mot d’ordre, le mot de passe, la ressource des tête-à-tète et des cercles. […] — Madame Dorval disait l’autre jour à l’auteur assez tranquille et qui a la voix plus douce que son succès : « Remuez-vous donc, vous avez l’air d’une poule qui aurait couvé un œuf d’aigle. » — Mais assez de ces bribes, je passe à l’autre intérêt réel de la quinzaine, car chaque quinzaine ici a son changement de direction et son unité. […] Quinet a trouvé moyen de passer brusquement des Littératures du midi, qu’il professe, à Ignace de Loyola.
La disette de nouvelles est toujours grande, quoique le bruit augmente un peu et que les arrivants de la campagne s’informent activement de ce qui s’est passé et de ce qui ne se passe pas. […] Cette petite guerre se passait jusqu’ici en paroles, en leçons orales : en les résumant en 1843 et en composant un livre avec son enseignement, M.
Toutes les fois qu’on peut les passer sous silence on le fait ; on les pille sans mot dire ; on ne met pas son amour-propre à les citer à tout propos, à les louer à tort et à travers, comme cela a lieu à l’égard de ceux qui ont passé le niveau. […] Sans qu’au fond nos jugements du passé et nos prévisions de l’avenir se soient détournés ni déconcertés, l’expérience plus vraie que nous avons faite des choses, dans le sens même de nos convictions, nous a rendu plus tolérant pour tous.
J’ai eu, la semaine passée, une grande surprise : on m’a affirmé que j’avais manqué de respect à Victor Hugo. […] Peu à peu, par la seule vertu du temps qui s’écoule, un triage se fait dans les œuvres : les grandes figures du passé se groupent et s’ordonnent, chacune à son plan. […] Vers la fin de ce siècle, quand tous deux appartiendront également au passé, Lamartine réapparaîtra tel qu’il est, très grand.
C’est pour la conservation et l’honneur de cette caste que leur enfance se passe de caresses, et qu’elles ignoreront les libres fiançailles amoureuses. […] Mme de Rochechouart elle-même, si sage, si sereine, fond quelquefois en larmes et, pour occuper son imagination, passe des heures à noircir du papier. […] Tandis qu’elles dansent, jouent de la harpe, se marient à douze ans ou prennent le voile à dix-huit, et qu’elles se disposent, par leurs plaisirs comme par leurs sacrifices, à soutenir la gloire de leurs maisons, peut-être que dans la rue, sous les longs murs du noble couvent, passe le petit robin qui leur fera couper la tête.
Et le peuple allemand ne s’est aucunement ému de la chute de l’homme à qui il doit tout précisément parce qu’il lui doit trop, surtout parce qu’il lui doit plus qu’il ne lui avait demandé, et peut-être enfin parce qu’il sent confusément que ce grand homme est l’homme du passé. […] Que se passe-t-il donc dans l’âme du jeune Empereur ? […] Il est monstrueux que des millions d’hommes passent dans les casernes les plus vivaces années de leur jeunesse, de façon qu’en additionnant ce qu’ils coûtent et ce qu’ils pourraient produire, on constate une perte annuelle de dix milliards pour le bien-être de la pauvre humanité occidentale.
Si elle eût seulement légué quinze ou vingt millions aux indigents, elle passait du coup pour une des plus illustres bienfaitrices de l’humanité souffrante. […] Il leur est plus difficile d’entrer dans le royaume de Dieu qu’à un câble de passer par le trou d’une aiguille. » Puisque l’Évangile même reconnaît implicitement que la charité leur est si malaisée, il est excellent que des louanges et des honneurs publics, et des décorations, et de la réclame et des « échos », payés ou non, encouragent ces infortunés à s’arracher les entrailles, et les aident à passer par ce chas, qui figure pour eux la porte de l’affranchissement et du salut.
Il s’est habitué à saisir d’une vue directe la figure du passé. […] Les jours passent, les semaines, les mois, parfois les années. […] Il a vu les profondeurs du passé magnifiquement illuminées par ces sciences très spéciales que le vulgaire ignore ou méprise, et qui sont d’admirables lampes de mineur : l’archéologie, l’épigraphie, la diplomatique.
. — Une Belle Dame passa (1893). — Réflexions sur l’anarchie (1894) […] Mais un nuage passe, le soleil, discret, se couche ; voici le soir, et le pilote, que les clartés mourantes des phares inquiètent, repense au départ : J’ai délaissé la ville adverse pour voguer Parmi les océans d’orage et de péril… Ces qualités de nature large et de pure lumière font du livre de M. […] Des êtres passent en ce poème — et ils vivent de tout cela de très humain qu’ils ont en eux.
Un souffle de désespérance, d’épouvante et de deuil passe sur les chapitres de cette œuvre comme un grand envol d’oiseaux de nuit. […] car, au milieu d’un décor superbe et d’irréel, des personnages magnifiés passent, se meuvent, parlent, s’aiment et souffrent. […] Métaphores d’une originalité profonde, images se suivant, se culbutant, pour après s’éteindre sur des phrases en lesquelles ont passé des torrents d’harmonie.
. — Chroniques du temps passé (1883). — Aline, 1 acte, en vers (1883). — Henri VIII, opéra en 4 actes et 6 tableaux (1883). — En pleine fantaisie (1884). — Contes pantagruéliques (1884). — Le Livre des joyeusetés (1884) […] — Veillées joviales (1894). — Chroniques du temps passé (1895). — Fariboles amusantes (1895). — Histoires gaies (1895). — Les Aurores lointaines (1895) […] Dans les murmures de la création, il écoute le chant des morts, dont il sent passer l’âme dans l’air qu’il respire, dans la lumière si douce et pure, par les matins où se fleurissent les prés de toutes les couleurs du printemps.
En ce cas, on remarquerait tout d’abord que, dans la galerie des types ou des artistes célèbres de la commedia dell’arte, plusieurs ne figurent point parmi ceux que j’ai passés en revue. […] « Au siècle passé, dit l’abbé Galiani, il y avait dans Acerra, ville de la Campanie Heureuse, une troupe de comédiens qui parcourait la province pour gagner quelque chose. […] En tout cas l’abbé Galiani la rajeunit trop en l’attribuant au siècle passé, qui, pour lui, était le dix-septième siècle.
Dans cette succession, comme dans toutes, il y a toujours des idées présentes, d’autres passées, d’autres à venir. Enlevez la connotation de « quelque chose de présent », de « quelque chose de passé », et de « quelque chose de futur », vous avez passé, présent, futur.