On y trouve un écrivain dont les grands talens doivent faire oublier ses Lettres du chevalier d’Her… ses comédies peu théâtrales, son Apologie des tourbillons de Descartes & les Essais informes qu’il a faits dans les genres de Lucien & de Théocrite ; plus heureux dans ceux de Quinault & de Bacon, & surtout dans la géométrie ; faisant aimer les sciences les plus abstraites ; réunissant la subtilité du raisonnement à un stile qui lui est particulier & qui a fait beaucoup de mauvais imitateurs ; ayant plus d’esprit que de génie, & plus de délicatesse que d’invention ; placé sous deux règnes pour mériter l’estime de deux siècles, & par la variété de ses connoissances, & par la singularité de son ame toujours paisible, modérée, égale, inaccessible aux mouvemens inquiets ou violens, qui rendent les autres hommes malheureux ; fait, en un mot, pour les agrémens & les délices de la société, mais non pour être l’exemple des belles ames, des cœurs sensibles & reconnoissans. […] Du Marsais prouve qu’attribuer les oracles au malins esprits, n’est pas une vérité fondée sur la tradition ; que les prêtres, pour tromper le peuple, se servoient de statues creuses ; que ce n’est point affoiblir, mais confirmer la gloire de Jésus-Christ, que de réduire les oracles à des causes naturelles ; que les permissions particulières accordées au démons, suivant le témoignage de l’écriture, ne donnent pas droit d’en supposer d’autres ; que ce prodige n’étoit pas nécessaire à l’établissement du christianisme ; qu’admettre de faux miracles, ce seroit, s’il étoit possible, rendre suspects les véritables.
Un des premiers génies de ce siècle, dans une de ses lettres en réponse à celle d’un jeune homme de douze ans, élevé suivant le systême de l’éducation particulière, & qu’on avoit fait commencer par l’étude de sa propre langue, le félicitoit de n’être pas au collège, parce qu’il n’auroit eu qu’un mauvais stile. […] De toutes ces lumières particulières, il en résulte, pour la nation, une lumière générale qui n’a qu’un temps, & qui s’éteint lorsqu’on ne consulte plus la nature, qu’on lui préfère le singulier & le manièré.
Il est sans contredit un de nos premiers auteurs pour la prose ; notre langue paroît avoir dans ses écrits un caractère particulier, qu’on ne lui connoissoit pas encore. […] Il y a des traits piquans dans ces Lettres contre la religion, le gouvernement & divers particuliers.
. — un Hérodote plus particulier et plus tendre naïf, certes ! […] Or, il est bien certain que cette chose est commune à Hérodote, ancien et véritable historien, aussi bien qu’à ces poètes, afin que je passe sous silence ce qu’il a de particulier en ce qui sent à plein son vrai chrétien. » L’expression va peut-être un peu loin, mais au fond Saliat a raison.
Ventura a publié les sermons qu’il a prononcés devant Sa Majesté l’Empereur, à la chapelle des Tuileries, en 1857, et l’illustre théatin, dont la pensée, — comme l’on sait, — est toujours une pensée d’ensemble et d’unité profonde, les a publiés sous un titre collectif qui dit bien, en un seul mot, le sens particulier de ces discours. Ils ont, en effet, un sens particulier.
Elle est générale, en effet, le but de l’auteur étant plutôt d’indiquer des principes et une tendance que d’édifier une systématisation complète : « Que tous les chefs d’industrie ou d’ateliers, que tous les ouvriers de chaque profession — dit-il — se réunissent et rédigent ce qu’on appelait autrefois des cahiers, où ils inscriront librement, également et fraternellement, en réunions particulières, les besoins généraux de leur industrie… Ces cahiers des ouvriers, ainsi que ceux des fabricants, devront servir de base à l’organisation du travail que l’Assemblée nationale va être appelée à édifier sur les ruines du monopole et de l’individualisme. […] Louis Blanc veut remplacer la concurrence d’un petit nombre par la solidarité de toutes les industries, substituer aux fabriques particulières une association universelle des travailleurs réunis dans des ateliers sociaux, où les bénéfices de l’exploitation générale seront également répartis entre les ouvriers, et supprimer de la sorte les successions collatérales, puisqu’au lieu de familles il n’y aura plus dans l’État, selon sa pensée, que divers groupes industriels… » « C’est réfuter de telles doctrines que de les exposer », ajoute F.
Mais avec le temps les choses changèrent au point que Constantin abolit entièrement les formules, et qu’il fut reconnu que tout motif particulier d’équité prévaut sur la loi. […] On peut même dire avec vérité que toutes les exceptions faites aux lois chez les modernes, sont des privilèges voulus par le mérite particulier des faits, qui les sort de la disposition commune.
Son idée fixe perd toute sa valeur poétique, car elle n’est plus une cause, elle n’est qu’un résultat particulier d’une cause plus générale. […] Ces circonstances ne donnent pas naissance au talent, mais elles lui impriment sa tournure, son cachet, son signe particulier. […] Je confesse que j’ai pour l’émouvant récit intitulé la Petite Comtesse une prédilection toute particulière. […] Oui, l’union de Sibylle et de Raoul serait possible, si Raoul, quelles que fussent ses opinions particulières, était chrétien d’esprit et de cœur. […] Sardou des dispositions du spectateur que la transformation qu’il a fait subir au genre particulier de drame inventé par nos auteurs en vogue, M.
Charles Fuster M. de Bengy-Puyvallée a trouvé des mignardises tout à fait délicates et délicieuses ; il s’est fait un moyen âge exquis, un dix-huitième siècle adorable, — et, à travers tout cela, la passion moderne jette parfois ses cris : l’ensemble est d’une originalité extrême, d’une fine saveur… Nous le répétons, c’est un art très particulier, très subtil et infiniment nuancé.
On trouve ces qualités dans son œuvre, soit qu’il se livre à son goût particulier pour le rire, soit qu’il s’abandonne à des inspirations plus douces et quelquefois même à une certaine mélancolie.
Ce Livre est devenu classique dans la plupart de nos Ecoles & dans les Séminaires, où l’on préfere l’orthodoxie aux sentimens particuliers de quelques Théologiens entêtés.
Eugène Ledrain Louis Fréchette, né au Canada, n’est pas un poète ordinaire, chantant ses impressions fugitives, ses joies et ses douleurs particulières.
Je voudrais en citer presque tous les vers, tant je trouve en chacun une grâce particulière.
On doit se défier cependant d'un esprit de partialité, que son Editeur, M. l'Abbé de l'Ecluse, redresse avec sagacité, toutes les fois que l'occasion s'en présente ; tant il est vrai que les Mémoires particuliers sont sujets à induire en erreur, & que ce n'est que de combinaison des différens récits que peut naître la vérité !
. — Et le remède est général ; toute secousse reporte l’attention sur les sensations réelles ; un bain froid, une douche, l’arrivée d’un personnage imposant ou inattendu les tire de leur effacement et de leur nullité, les rétablit plus ou moins et pour un temps plus ou moins long, et par suite ranime avec elles la sensation particulière qui est le réducteur spécial de l’illusion. […] La guérison ne fut accompagnée de rien de particulier, excepté la présence de fantômes de trois pieds de haut environ, proprement habillés de jaquettes couleur de pois verts et de culottes de la même couleur. […] Il allait sur l’eau en boitant de la façon tout à fait particulière à laquelle auparavant on le reconnaissait, car une de ses jambes était plus courte que l’autre. […] Au même instant, je vis (je ne puis me rappeler si c’est avec les yeux ouverts ou fermés) un de mes amis absents, comme un cadavre, devant moi. — Je dois remarquer ici que, depuis beaucoup d’années, j’avais l’habitude de noter par écrit tout groupe de représentations qui, en songe ou pendant la veille, surgissait avec une force, une précision, une netteté particulières et s’imposait à moi avec cette sorte de vivacité qui fait considérer une telle représentation comme un pressentiment. […] Mais quand une image, acquérant une intensité extraordinaire, annule la sensation particulière qui est son réducteur spécial, l’ordre des souvenirs a beau subsister et les jugements ont beau se produire, nous avons une hallucination ; à la vérité, nous nous savons hallucinés, mais l’image n’en paraît pas moins extérieure ; nos autres sensations et nos autres images forment encore un groupe équilibré, mais ce réducteur est insuffisant, car il n’est pas spécial45. — « Le docteur Gregory était allé dans le Nord par mer pour visiter une dame, sa proche parente, à qui il s’intéressait vivement et qui était dans un état avancé de consomption.
Cela signifie que la corde vibrante peut provoquer telle sensation particulière de son, que le corps éclairé peut provoquer telle sensation déterminée de couleur. — Sans doute, aujourd’hui, nous en savons davantage ; l’optique et l’acoustique nous ont appris qu’à tel son correspond tel nombre de vibrations aériennes, qu’à telle couleur correspond tel nombre de vibrations éthérées. […] Par conséquent, non seulement cette possibilité particulière d’une sensation se trouve investie de la qualité de permanence, lorsque nous n’éprouvons actuellement aucune sensation ; mais encore, quand nous en éprouvons quelqu’une, les autres sensations du groupe sont conçues par nous sous la forme de possibilités présentes qui pourraient être réalisées en cet instant même. […] Que nous soyons endormis ou éveillés, le feu s’éteint et met fin à une possibilité particulière de chaleur et de lumière. […] « La matière peut donc être définie une Possibilité permanente de sensation… Nous croyons que nous percevons un quelque chose étroitement lié à nos sensations, mais différent de celles que nous éprouvons en cet instant particulier, et distinct des sensations en général, parce qu’il est permanent et toujours le même, pendant que celles-ci sont fugitives, variables et se déplacent l’une l’autre. […] Nous y sommes conduits par le caractère particulier de ces couples uniformes que l’expérience nous dévoile parmi nos sensations.
Dieu est comme l’âme du monde ; l’âme, qui est le plus ancien de tous les êtres, et qui est pour le vaste ensemble de l’univers le principe du mouvement, ainsi qu’elle l’est pour les êtres particuliers, animant la matière inerte à laquelle elle est jointe. […] Il en avait recueilli une foule dans la bibliothèque particulière qu’il s’était formée à Athènes. […] De là cette sympathie instinctive qui rassemble les hommes, et donne tant de charmes à la vie commune, même dans le large cercle d’une nationalité ; de là aussi cette sympathie bien autrement vive, parce qu’elle est plus éclairée, qui forme ces liens particuliers qu’on appelle des amitiés. […] Au fond, l’éducation, quelque particulière qu’elle puisse être, n’est sous une autre forme qu’une législation, imposée à l’enfant au lieu de l’être à des hommes ; et cette législation restreinte n’a pas d’autres bases que les législations civiles. […] Le caractère général de sa morale est tout autre, mais les doctrines particulières sont au fond les mêmes.
Incertain quelque temps sur la science particulière à laquelle il doit se fixer, il flotte entre la géométrie, la physique et l’agriculture, si c’est flotter que d’être attiré tour à tour par des sciences limitrophes de l’histoire naturelle. […] Tour à tour trop général ou trop particulier, il disperse notre attention sur trop d’objets, et il nous éblouit par l’abondance même de ses lumières. […] Il faudrait inventer un nom particulier pour le Traité des études. […] Oui, ce n’est que cela ; hors de cela, il n’y a que les goûts particuliers, aussi divers que les humeurs, il n’y a que la mode. […] Il y en a une autre plus directe, qui s’applique à tous les devoirs particuliers de l’éducation publique.
Devenue libre elle-même, elle les voulut près d’elle, et sut jouir presque en simple particulière de cette amitié unie et constante à laquelle elle croyait. […] Cependant « Le Malade imaginaire n’est pas celle des comédies de Molière que j’aime le mieux, disait-elle ; Tartuffe me plaît davantage. » Et dans une autre lettre : « Je ne puis vous écrire plus long, car on m’appelle pour aller à la Comédie ; je vais voir Le Misanthrope, celle des pièces de Molière qui me fait le plus de plaisir. » Elle admirait Corneille, elle cite La Mort de Pompée ; je ne sais si elle goûta Esther : elle aurait aimé Shakespeare : « J’ai souvent entendu Son Altesse notre père, écrivait-elle à sa demi-sœur, dire qu’il n’y avait pas au monde de plus belles comédies que celles des Anglais. » Après la mort de Monsieur et durant les dernières années de Louis XIV, elle avait adopté un genre de vie tout à fait exact et retiré : « Je suis ici fort délaissée (5 mai 1709), car tous, jeunes et vieux, courent après la faveur ; la Maintenon ne peut me souffrir ; la duchesse de Bourgogne n’aime que ce que cette dame aime. » Elle s’était donc faite absolument ermite au milieu de la Cour : Je ne fraye avec personne si ce n’est avec mes gens ; je suis aussi polie que je peux avec tout le monde, mais je ne contracte avec personne des liaisons particulières, et je vis seule ; je me promène, je vais en voiture ; mais depuis deux heures jusqu’à neuf et demie, je ne vois plus figure humaine ; je lis, j’écris, ou je m’amuse à faire des paniers comme celui que j’ai envoyé à ma tante. […] Le pouvoir de son fils ne lui apporta que peu d’influence ; elle ne voulut en avoir que pour rendre des services particuliers.
Cette jeunesse sérieuse d’alors, qui n’imitait point les exemples dissolus d’alentour, avait pour inconvénient d’être ou de paraître trop triste, trop appliquée, trop particulière, comme on disait. […] Les religieuses sont pourtant séparées, mais j’occupe une partie de leurs logements… » Interrogé sur un cas de conscience lorsqu’il venait de donner un conseil royal et de politique, Fénelon souffre évidemment ; il rassure en deux mots son élève : « Vous ne devez avoir aucune peine, lui dit-il, de loger dans la maison du Saulsoir : vous n’avez rien que de sage et de réglé auprès de votre personne ; c’est une nécessité à laquelle on est accoutumé pendant les campements des armées. » Mais il fait précéder sa réponse sur ce point-là de bien des avis plus généraux que le duc de Bourgogne devait être capable d’entendre : « On dit que vous êtes trop particulier, trop renfermé, trop borné à un petit nombre de gens qui vous obsèdent. […] [NdA] Je recommande, sur cette question particulière du duc de Bourgogne et des espérances politiques qui se rattachaient à lui, une bonne thèse présentée à la faculté des lettres par M.
Il était de ceux qui, par nature et par goût, n’ont rien de plus cher que les douceurs d’une vie particulière et obscure, d’un loisir animé par l’amitié, embelli par les lettres, égayé d’un peu de poésie, et le plus souvent rempli par la paresse. […] Pourtant Maucroix mêle à ses souvenirs littéraires, et aux imitations dont il s’appuie, un sentiment de mollesse qui lui est particulier et qui n’est pas sans charme. […] Il a traduit du Cicéron en toute connaissance de cause et avec une prédilection particulière.
On était sous Henri II, ce même Dauphin qui avait si bien souri à Montluc durant la tenue du conseil d’où sortit la victoire de Cérisoles, qui depuis l’avait vu à l’œuvre dans une attaque de nuit à Boulogne, et qui eut toujours pour lui un goût, une amitié particulière. […] Le roi pourtant eut son avis, à lui, et démêla les qualités essentielles de son brave serviteur sous les défauts dont on le chargeait : « Le roi répondit qu’il avait toujours vu et connu que la colère et bizarrerie qui était en moi n’était sinon pour soutenir son service, lorsque je voyais qu’on le servait mal : or, jamais il n’avait ouï dire que j’eusse pris querelle avec personne pour mon particulier. » M. de Guise, favorable à Montluc, fit aussi cette remarque devant le roi, que le maréchal de Brissac se contredisait dans sa lettre, en déniant d’une part à Montluc l’ordre de talents nécessaires pour commander au nom du roi, et d’autre part en le louant si fort pour des qualités qui sont pourtant les principales en un homme de commandement, telles que d’être homme de grande police et de grande justice, et de savoir animer les soldats en toute entreprise : « Qui a jamais vu, ajoutait M. de Guise, qu’un homme doué de toutes ces bonnes parties n’eût avec lui de la colère ? […] Tant que celui-ci fut debout et à la tête de sa petite armée, Montluc, son second, n’eut rien de bien particulier à faire dans la ville, et il put s’étudier à son rôle nouveau de lieutenant de roi.
C’est, il faut en convenir, un amour-propre très particulier et qui ne ressemble pas à ce qu’on entend communément sous ce nom. […] Ce dernier, comme Machiavel, autre philosophe profond et plein de réalité, a trop donné à son observation si pénétrante et si durable la marque particulière des temps où il a vécu et qu’il a traversés. […] Cousin s’écria pour la première fois qu’il venait de découvrir la littérature des femmes au xviie siècle (15 janvier 1844), un critique qui ne pensait alors qu’à se rendre compte à lui-même de son impression particulière écrivit la note suivante : L’article de M.
Il n’y a rien de plus particulier, de plus approprié à l’heure et à la minute présente que la conversation et le genre de plaisanterie qui y circule. […] Quels que fussent les motifs de Voiture en composant cette pièce, et quoiqu’il ait pu avoir intérêt à faire par là sa paix particulière (s’il en avait eu besoin) avec le cardinal, il n’est pas douteux qu’il exprime ce qu’il pense et l’on n’écrit pas de la sorte, avec cette simplicité et cette fermeté, sans être convaincu. […] Parmi les divers portraits qu’on fit de lui depuis sa mort, il en est un qui est peu connu et qui mérite d’être cité, parce qu’on l’y représente sous un jour assez particulier dans ses relations auprès des femmes et comme pratiquant un art raffiné de fatuité.
C’est donc, je le maintiens, indépendamment des résultats particuliers auxquels il a pu arriver dans son examen critique, c’est par nature un esprit religieux que M. […] Il porte même à cette période de formation ingrate et d’aspect si rude une affection particulière ; le Moyen-Âge lui est sympathique. […] Dieu m’est témoin, vieux pères, que ma seule joie, c’est que parfois je songe que je suis votre conscience, et que, par moi, vous arrivez à la vie et à la voix. » Et voilà l’homme qu’une partie de la jeunesse française refuserait d’écouter avec respect, parlant dans sa chaire des études et des lettres religieuses et sacrées, sous prétexte qu’il a, comme critique, des opinions particulières !
Foucault, nous dit sans aucun embarras le panégyriste académique, fut le seul intendant qui ne demanda point de troupes réglées : il aimait beaucoup mieux pouvoir concerter avec les missionnaires qu’ils avaient principalement à traiter dans leurs controverses, se chargeant de prêcher en son particulier les raisons d’État, et de procurer aux ministres de quelque mérite et à la noblesse indigente des grâces convenables. […] Dans un voyage et séjour de cinq mois à Paris, pendant lequel il alla prendre souvent l’air de Versailles, il commença par se bien pénétrer des intentions du roi et de ses désirs ; il exposa à Louis XIV, dans une audience particulière, et lui fit agréer toute la partie ostensible et séduisante de son plan ; il ne parla que de l’amour, de la vénération des Béarnais pour la mémoire de Henri IV, sentiments qui avaient passé à son petit-fils. […] De son vivant, il avait recueilli les plus flatteurs témoignages, et qui nous ont été conservés, — entre autres, de l’ancien évêque Huet, son ami particulier, dont il avait pris soin de rassembler les vers français épars, — de l’abbé Fraguier, qui, sur une découverte de ruines antiques faite autrefois près de Caen par M.
Il peut avoir un texte ou un fait particulier à alléguer à l’appui de chaque singularité ; les érudits peuvent affirmer qu’il n’a rien avancé d’incompatible et de contradictoire avec les rares données de la science punique à cette heure : ce sont de faibles garanties. […] le côté politique, le caractère des personnages, le génie du peuple, les aspects par lesquels l’histoire particulière de ce peuple navigateur, et civilisateur à sa manière, regarde l’histoire générale et intéresse le grand courant de la civilisation, sont sacrifiés ici ou entièrement subordonnés au côté descriptif exorbitant, à un dilettantisme qui, ne trouvant à s’appliquer qu’à de rares débris, est forcé de les exagérer. […] Au reste, ce défaut-là n’est point particulier à M.
Il a cela de tout à fait honorable et de particulier, d’avoir été dans ses divers rôles sans arrière-pensée ni calcul et avec une entière franchise. […] La prudence est encore plus nécessaire aux princes qu’aux simples particuliers… » Et il parlait avec sensibilité de la prochaine réunion des États Généraux, exhortant chacun de ceux qui y étalent appelés à faire effort pour le bien dans sa ligne et dans sa mesure, à concourir au règlement de la chose publique, au rétablissement de l’ordre dans les diverses parties de l’administration, « afin de redonner à notre bon roi, disait-il, la tranquillité et le bonheur qu’il a perdus et dont il est si digne. » Celui qui lui aurait prédit alors, et ce jour-là, que trois ans et demi après, nommé membre d’une Convention avec mandat de juger ce même roi, il aurait hâte d’en finir au plus tôt avec lui et de faire le plus sommairement tomber sa tête, — celui qui lui aurait prédit que son premier discours à cette Convention nationale serait non plus pour louer ce bon roi, mais pour célébrer « le bon peuple » qui l’y avait porté et qui venait de lui conférer à ses collègues et à lui une mission terrible, souveraine, une mission de nivellement estimée par lui légitime, irrésistible et régénératrice, l’aurait certainement bien étonné. […] Pour se rendre compte des sentiments qui bouillonnaient alors dans son âme et dans bien des âmes autour de lui, il faut se reporter à sa situation particulière, à celle de ses compatriotes et coreligionnaires du Midi.
« Cette disposition particulière, tout en divisant à l’infini le sol de la Grèce, rapproche presque à chaque pas la terre de la mer, les sommets les plus élevés des golfes les plus profonds, et étage, pour ainsi dire, tous les climats les uns au-dessus des autres. […] La géographie de l’Italie préside à son histoire et aux destinées romaines, comme la géographie de la Grèce a présidé aux destinées helléniques : « La Grèce et l’Italie, géographiquement, sont sœurs, mais elles ont leur physionomie particulière. […] Comme la vie politique n’est qu’une lutte entre les divers ordres de l’État et même entre les particuliers ; comme les tribunaux eux-mêmes sont à Rome une arène ouverte à toutes les passions, l’éloquence est un avantage que nul ne peut négliger, une arme qui sert à défendre son honneur ou sa fortune, à attaquer l’honneur ou la fortune d’autrui, et toujours à jouer un rôle dans la cité.
Sous le règne d’Auguste même, quelques écrivains, Tite-Live surtout, montrent souvent dans leur manière d’écrire l’histoire, un esprit républicain ; mais pour analyser avec justesse le genre distinctif de ces trois époques, il faut examiner leurs couleurs générales, et non les exceptions particulières. […] Le caractère romain était un modèle auquel tous les grands hommes adaptaient leur nature particulière ; et les écrivains moralistes présentaient toujours le même exemple. […] Pour rédiger la loi des douze tables, on envoya des Romains consulter les hommes les plus éclairés de la Grèce ; et cette loi des douze tables, qui traite de la religion, du droit public et particulier, est citée par Cicéron, comme supérieure à tout ce que les philosophes ont jamais écrit sur ce sujet.
Malgré la conformité fréquente de leurs jugements particuliers, il n’y a pas chez eux communauté absolue de principes : ils ne sont pas au même point de vue. […] Ces gens-là savaient et pensaient bien des choses dont l’honnête Despréaux ne s’est jamais inquiété ni douté : mais il y avait une chose qu’ils ne soupçonnaient pas, et que ce « correct auteur de quelques bons écrits » entendait à merveille : ce que c’est qu’un vers, et la très particulière jouissance qui résulte des sons et des rythmes. […] À vrai dire, on parle des règles, et ces règles sont, dans le particulier, celles que donne l’Art poétique : mais qu’est-ce que ces règles, séparées des principes qui leur donnent sens et vertu, abstraction faite du naturalisme et de la notion d’art ?
Le goût des— lecteurs y poussait : les médiocres romans historiques que donnent les imitatrices de Mme de la Fayette497, les méchants mémoires apocryphes que fabrique Sandras de Courtilz498, plaisent par l’apparence vraie, par la prétention d’être vrais, par la conformité des faits qu’ils racontent avec les faits communs de la vie réelle, et même avec les faits particuliers de l’histoire. […] La Nouvelle Héloïse 503 est, avant tout, un roman philosophique : une foule de thèses sociales et morales sont posées, discutées, résolues dans des lettres particulières ; et le roman lui-même, dans l’ensemble de son développement, démontre une des thèses favorites de Jean-Jacques. […] Enfin, parmi tant de romans philosophiques, la Nouvelle Héloïse a un caractère particulier : c’est la première fois qu’un romancier exerce à ce titre la fonction de directeur de consciences ; et par là Rousseau découvre à ses successeurs une puissance nouvelle du genre.
J’entends par là qu’ils sont parvenus à un public qui en juge sans compétence particulière, qui n’y cherche aucune instruction technique, qui s’en fait, plus ou moins frivolement ou grossièrement, des moyens de culture générale, de plaisir intellectuel. […] Enfin, il a rendu à la critique l’essentiel service de lui donner l’exemple de la sympathie : personne n’a enseigné plus hautement, plus constamment à aimer l’homme, l’effort vers le vrai et vers le bien, même dans les formes qui répugnent le plus à notre particulière nature. […] Enfin, il est vrai aussi que la frivolité d’esprit, l’inaptitude à penser, trouvent leur compte à ces lectures qui ne présentent que des choses particulières.
L’homme ne saura réellement que quand, en affirmant la loi générale, il aura la vue claire de tous les faits particuliers qu’elle suppose. Toutes les sciences particulières débutent par l’affirmation de l’unité et ne commencent à distinguer que quand l’analyse a révélé de nombreuses différences là où on n’avait vu qu’uniformité. […] Ce tour, particulier au génie allemand, explique la marche singulière des idées en ce pays depuis un quart de siècle environ, et comment, après les hautes et idéales spéculations de la grande école, l’Allemagne fait maintenant son XVIIIe siècle à la française ; dure, acariâtre, négative, moqueuse, dominée par l’instinct du fini.
Fouquet lui parlant un jour de la peine qu’il avait à faire vérifier les édits au Parlement, Gourville lui dit qu’il y avait dans toutes les Chambres des conseillers importants dont la voix décidait de celle des autres, et qu’il y aurait manière de les acquérir moyennant quelque gratification de 500 écus, et promesse d’autant aux futures étrennes : J’en fis une liste particulière, ajoute-t-il, et je fus chargé d’en voir une partie que je connaissais. […] Le surintendant trouvait de l’argent sur ses promesses (personnelles), mais la prudence ne lui conseillait pas d’engager si avant sa fortune particulière dans la publique ; il allait pourtant passer par-dessus, quand de grands et doctes personnages lui montrèrent clairement qu’il ne le pouvait ; car de prêter ces grandes sommes sans en tirer aucun dédommagement, c’était ruiner impitoyablement sa famille ; d’en prendre le même intérêt qu’un homme d’affaires, cela était indigne et même usuraire ; de faire un prêt supposé sous le nom d’un autre, c’était une fausseté. […] Mais le retard qu’il dut mettre à l’exécution de son projet lui coûtait beaucoup : Car, non seulement, dit-il, je voyais que, pendant ce temps-là, il pratiquait de nouvelles subtilités pour me voler, mais ce qui m’incommodait davantage était que, pour augmenter la réputation de son crédit, il affectait de me demander des audiences particulières ; et que, pour ne pas lui donner de défiance, j’étais contraint de les lui accorder, et de souffrir qu’il m’entretînt de discours inutiles, pendant que je connaissais à fond toute son infidélité.
» L’orateur proclame comme un asile les principes imprescriptibles du droit des gens : les lois pénales de l’émigration ne sont point applicables à l’émigré naufragé ; l’émigré dans les conditions de bannissement accepté où il s’est placé, n’est plus un Français, c’est toujours un homme : Des hommes naufragés ne sont donc proprement justiciables d’aucun tribunal particulier ; il ne s’agit pas de les juger, mais de les secourir. […] On était alors en Allemagne dans une grande occupation du système philosophique de Kant ; Portalis s’en faisait rendre compte ainsi que des autres systèmes particuliers et chers à cette nature des cerveaux allemands, qui sont, comme dirait Rabelais, « grands abstracteurs de quintessence ». […] Quand de simples particuliers discutent de bonne foi un objet de législation, quand ils ne se proposent que d’offrir le tribut de leurs connaissances et de leurs lumières à la patrie, il faut voir en eux des auxiliaires et non des ennemis.
Un écrivain de nos jours qui s’est fait connaître avec distinction dans le genre de la biographie, M. de Loménie, professeur suppléant au Collège de France, a consacré cette année plusieurs leçons à Beaumarchais, et il a éclairé le caractère de ce personnage extraordinaire à l’aide de documents particuliers qu’il tient de la famille même. […] Sa vie, comme particulier, était alors des plus agréables et voisine de l’opulence. […] Bref, le comte de La Blache, usant de toutes sortes de moyens, gagne son procès, fait saisir les meubles du prisonnier, le ruine de frais, et Beaumarchais se voit, en deux mois de temps, « précipité du plus agréable état dont pût jouir un particulier, dans l’abjection et le malheur : Je me faisais honte et pitié à moi-même », dit-il.
Plusieurs des ornithologistes les plus expérimentés considèrent notre Coq de Bruyère écossais (Tetrao Scoticus) seulement comme une race bien marquée de l’espèce norvégienne, tandis que le plus grand nombre en fait une espèce bien distincte et particulière à la Grande-Bretagne. […] Mais, de plus, mes tables prouvent que, dans toute contrée limitée, les espèces les plus communes, c’est-à-dire les plus nombreuses en individus, et les espèces les plus répandues dans leur contrée natale, circonstance qu’il ne faut pas confondre avec une grande extension géographique ni jusqu’à un certain point avec le grand nombre de leurs individus, sont celles qui donnent le plus souvent naissance à des variétés suffisamment tranchées pour avoir mérité une mention particulière dans des ouvrages de botanique. […] Nous le reproduirons ici comme renseignements : « Plusieurs variétés bien distinctes ou espèces douteuses méritent une attention particulière ; car c’est en vain qu’on a voulu arguer tour à tour de leur distribution géographique, des analogies de leurs variations ou de leur caractère hybride pour déterminer leur rang ; J’en citerai ici un seul exemple ; celui bien connu de la Primevère et du Coucou (Primula vulgaris et verts).
La forme de la dent entraîne celle du condyle, celle de l’omoplate, celle des ongles, tout comme l’équation d’une courbe entraîne toutes ses propriétés ; et de même qu’en prenant séparément chaque propriété pour base d’une équation particulière, on retrouverait et l’équation ordinaire et toutes ses autres propriétés quelconques, de même l’ongle, l’omoplate, le condyle, le fémur et tous les autres os pris séparément, donnent la dent et se donnent réciproquement101. […] Le poisson nage avec un appareil de rayons osseux ou cartilagineux qu’on nomme nageoires, le cétacé avec ses bras, le manchot avec ses ailes, le mollusque avec une sorte particulière d’appendice. […] Nous avons ainsi transformé la multitude disséminée des faits en une hiérarchie de propositions, dont la première, créatrice universelle, engendre un groupe de propositions subordonnées, qui, à leur tour, produisent chacune un nouveau groupe, et ainsi de suite, jusqu’à ce qu’apparaissent les détails multipliés et les faits particuliers de l’observation sensible, comme on voit dans un jet d’eau la gerbe du sommet s’étaler sur le premier plateau, tomber sur les assises par des flots chaque fois plus nombreux, et descendre d’étage en étage, jusqu’à ce qu’enfin ses eaux s’amassent dans le dernier bassin, où nos doigts les touchent.