La littérature et les conditions économiques Quand on entend poser cette question : Des rapports de la littérature et de l’état économique d’un pays, on est tout d’abord tenté de se dire : Qu’importe, par exemple, à la littérature française que la France ait reçu de l’étranger cent mille balles de coton ou exporté cent mille hectolitres de vin ? […] C’est ce qui arrive, par exemple, au xvie siècle. […] C’est donc chose grave quand ce patronage des écrivains passe d’un groupe social à un autre, quand il échappe par exemple aux autorités officielles.
C’est une question qu’on peut débattre, mais cette moralité est indéniable, et c’est elle qui l’a fait, un jour de sa vie, moraliste de fonction, et lui a inspiré ce livre de la Pornocratie, dans lequel il a piétiné (mais avec la force d’un éléphant, par exemple !!) […] Proudhon ne connut pas celle-ci : l’imagination dévorante, le cancer de feu dont madame de Staël disait : « Ce n’est plus une faculté, c’est une maladie… » En restant et en développant ce que Dieu l’avait fait, — une nature chrétienne, — et même en devenant un Saint, s’il avait pu le devenir, Proudhon n’eût jamais été, par exemple, un Saint comme le fut saint Jérôme. […] Il ne se serait jamais vautré dans les bras sacrilèges de la religieuse de Luther, Et toujours plus tard, plus tara encore, au xviie siècle, par exemple, il eût été très bien l’abbé Proudhon, un théologien qui aurait passé, haut la main, de magnifiques thèses en Sorbonne, comme, au xixe siècle, il concourait pour des prix à l’Académie des sciences morales et politiques, et il eût laissé derrière lui quelques traités de droit canon et d’érudition religieuse.
Il y a par exemple dans le livre d’heures de Jean duc de Berry une page où l’on sent vraiment la fraîcheur des eaux et la bonne odeur des foins47. […] Quant aux romans féodaux, comme ils intéressent certaines provinces en particulier, les villes y sont soigneusement nommées et l’on y fournit des indications que l’archéologie vérifie, celle par exemple d’un souterrain qui de Bordeaux conduisait dans la campagne. […] Que peut être, par exemple, le tableau de la bataille d’Arbelles ? […] Les sculpteurs ne manquent pas, dit-on, qui se trouvent condamnés au naturalisme par l’emploi des petits moyens, ceux, par exemple, qui n’apportent dans les Salons annuels que des moulages ; mais aucun ne ressort. […] C’est par exemple une attitude : Pierre Bésoukhow parle « la tête penchée et ses grands pieds solidement rivés au parquet ».
Qui dira, par exemple, tout ce que contient la Belle et la Bête ? […] cela, non, par exemple ! […] Quand nous nous promenons dans une forêt, il y a des baies qui nous tentent, les airelles, par exemple, mais nullement celles de là bourdaine. […] La logique générale, qui enivrait Kant, est de toute inutilité en ces deux sciences, par exemple, la linguistique et la biologie. […] Il a très bien vu, par exemple, ce qu’il y a d’inachevé dans cette civilisation improvisée.
Je ne les en blâme pas seulement, à ce flot de larmes pompeusement versées, et en mesure, j’aurais voulu qu’il se mêlât quelques renseignements utiles sur la carrière si courte et si intéressante de la sœur de Rachel ; par exemple, la date de ses débuts à l’Odéon et à la Comédie-Française. […] Je serais bien fâché, par exemple, que M. […] Voici, par exemple, ce que M. […] Que de fine raillerie, par exemple, il y a dans le portrait suivant : « M. […] Je ne demanderais pas mieux de respecter ce lieu commun à cause de son grand âge, mais mes confrères sont-ils bien certains que le théâtre ait pour but la distraction des petites filles, et qu’il n’y ait pas un danger tout aussi grand, par exemple, à conduire nos sœurs et nos femmes aux pièces de Molière ?
Plusieurs chapitres dans le Livre des Snobs 1350, par exemple celui des snobs littéraires, sont dignes de Gulliver. […] Supposez par exemple que, tout bonnement, j’indique un défaut dans la personne de mon ami M. […] Ce qui rend ces ironies encore plus fortes, c’est leur durée ; il y en a qui se prolongent pendant un roman entier, par exemple celui des Bottes fatales. […] Quelques-uns de ses grotesques sont énormes, par exemple M. […] Voyez, par exemple, dans the Great Hoggarthy Diamond, p. 121, la mort du petit enfant. — Dans le livre des Snobs, voyez la dernière ligne : « Fun is good, truth is still better, and love best of all. » 1356.
Par exemple, il triomphe de la physionomie orientale des statues éginétiques. […] Michaut relève de prétendues contradictions : par exemple, le recteur qui détestait M. […] Même aux époques d’extrême désordre des mœurs, par exemple à la Renaissance italienne, un Benvenuto Cellini, dont M. […] Voici, par exemple, Napoléon qui dit en substance : « La raison du plus fort… C’est de l’ironie. […] Il y a là de bien pénétrantes études sur divers sujets d’esthétique et certains écrivains d’aujourd’hui, par exemple sur Nietzsche encore, dont M.
Le roi de France, par exemple, « est le seigneur du monde qui moins a cause d’user de ce mot : « J’ai privilège de lever sur mes sujets ce qu’il me plaît » ; car lui ni autre ne l’a. […] Par exemple il a souvent employé la strophe suivante : Douce santé, de langueur ennemie. […] Il consiste, par exemple, dans les enfilades de mots qui riment entre eux avec un semblant de sens. […] Ceci, par exemple, est absolument esprit de village français: « Sais-tu pourquoi, des poulets qu’ils prennent, jamais les renards ne mangent le blanc ? […] Gruet par exemple, coupable de chansons contre Calvin et de placards séditieux, fut exécuté le 24 juillet 1547.
Demain, ce sera le tour d’un autre, moi par exemple, puis vous, et ainsi toujours. » Cette vue sinistre était encore la sienne dans ses derniers jours. […] Nous en retrouvons la trace dans les palais, encore si nombreux, construits par des familles opulentes, celles par exemple des Salimbeni, et des Saracini, des Tolomei, des Buonsignori et combien d’autres ! […] A peine si quelques phrases méprisantes sur un Bethmann-Hollweg, par exemple, décèlent une passion latente de l’homme d’État évincé qui voit dans ce successeur un des artisans de la ruine de son pays. […] Ceux de la reine Victoria, par exemple, d’Édouard VII, de l’empereur François-Joseph, de Nicolas II, de Bismarck, de Hohenlohe, de Tirpitz nous restent, après cette lecture, comme ceux de personnes que nous avons connues. […] » dit-il, par exemple, en nommant M.
Qu’un ami à qui cet amant parle, convienne qu’en effet cette personne n’a pas beaucoup de beauté ; que, par exemple, elle a les yeux trop petits ; que, sur cela, l’amant dise que ce ne sont pas ses yeux qu’il faut blâmer, et qu’elle les a très agréables ; que l’ami attaque ensuite la bouche, et que l’amant en prenne la défense ; le même jeu sur le teint, sur la taille : voilà un effet de passion peu commun, fin, délicat et très agréable à considérer. […] Dans le Cid, par exemple, un vieillard respectable vient de recevoir un affront ; il ne peut se venger : il rencontre son fils, il le charge de sa vengeance. […] Voilà pourquoi l’on ne doit pas changer les fables déjà reçues : par exemple, il faut que Clytemnestre soit tuée par Oreste, et Ériphyle par Alcmæon. […] Quand, par exemple, il faut instruire le spectateur des divers mouvements et des desseins d’un grand personnage, et que, par la constitution de la pièce, ce personnage ne peut ouvrir son cœur aux autres acteurs principaux, le confident alors remédie à l’inconvénient, et il sert de prétexte pour instruire le spectateur de ce qu’il faut qu’il sache. […] Un avare, par exemple, ne fait ses preuves d’avarice que de loin en loin ; les traits qui prouvent, sont noyés, perdus dans une infinité d’autres traits qui portent un autre caractère ; ce qui leur ôte presque toute leur force.
Pour le sauvage, par exemple, qu’est-ce que le plaisir de l’amour, si on le compare à tout ce qu’y fait entrer un homme du monde, doué d’une âme délicate et vive, et d’une sensibilité cultivée ? […] [NdA] Il avait dit aux femmes de son temps bien des impertinences en effet et aussi des vérités ; il les avait montrées plus faciles à séduire par l’éclat et la vanité, que par le sentiment ou même les sens ; il avait dit par exemple : Louez, admirez, soyez étonné, en extase, ne craignez pas d’outrer les flatteries, l’enthousiasme auprès des femmes ; faites croire, si vous pouvez, à celle que vous voulez séduire qu’elle est une substance particulière plus près de l’ange que de la femme : vous serez cru ; que dis-je ?
M. de Chateaubriand, par exemple, qu’il eut occasion de voir vers l’époque d’Atala et du Génie du christianisme, et à qui il adressa de belles observations critiques dans son Ministère de l’homme-esprit (observations que M. de Chateaubriand ne lut jamais), n’avait gardé de Saint-Martin qu’un souvenir inexact et infidèle ; il lui est arrivé de travestir étrangement, dans un passage des Mémoires, la rencontre qu’il eut avec lui ; et lorsqu’il eut été averti par moi-même que Saint-Martin avait parlé précisément de cette rencontre et en des termes bien différents, il ne répara qu’à demi une légèreté dont il ne s’apercevait pas au degré où elle saute aujourd’hui à tous les yeux. […] [NdA] Dans sa Lettre sur la Révolution française, il parle des prêtres, alors persécutés, sans ménagement et avec des expressions qui ne s’oublient pas ; il leur reproche, par exemple, d’avoir rempli les temples d’images, « et par là d’avoir égaré et tourmenté la prière, tandis qu’ils ne devaient s’occuper qu’à lui tracer un libre cours » ; il les appelle les accapareurs des subsistances de l’âme, etc.
J’en fis arrêter vingt des plus méchantes… Il voit des gens jusque-là réputés fort sages, un maire d’Alais, par exemple, à qui la tête tourne subitement et qui se croit prophète à côté d’une prophétesse, fou d’ailleurs sur ce seul point et sensé sur tous les autres, comme don Quichotte qui ne déraisonnait que quand il était question de chevalerie errante. […] Le roi aurait bien voulu terminer cette campagne, il vient de le dire, par quelque entreprise considérable, telle que le siège de Landau par exemple ; n’étant pas militaire, Louis XIV demandait quelquefois à ses généraux des choses impossibles.
Voulez-vous, par exemple, une définition du joli, si cher au xviiie siècle qui y sacrifia décidément le beau ? […] Un jour, par exemple, le Dauphin, fils de Louis XV, qui était un peu persiffleur, la sachant très à cheval sur les hauts faits des Montmorency depuis qu’elle avait épousé un membre de la famille, lui dit pour la plaisanter : « Savez-vous, Madame, tous les exploits des Montmorency ?
Cet homme de parti y insinue contre moi de petites infamies calomnieuses : il fait entendre, par exemple, que j’ai dû avoir quelque obligation à M. […] Molé, par exemple, de fibre plus fine, mais aussi plus susceptible.
Alfred de Musset, par exemple, un des talents aussi que cet intègre Gustave Planche n’a jamais pu se décider à louer et à reconnaître, Alfred de Musset a écrit, sur le Salon de 1836, des pages très-fines et bonnes encore à relire ; il y rend aux toiles d’Horace une justice gracieuse qui est une revanche des insultes de tout à l’heure. […] A-t-il à faire, par exemple, un pantalon rouge ?
Ainsi, pour la série des Coulisses, l’idée mère, c’est un contraste perpétuel entre ce qui se joue à haute voix devant le public et ce qui se dit de près au même moment entre acteurs, — comme quand Talma, par exemple, en pleine tragédie de Manlius, embrassé avec transport par son ami Servilius, lui disait à l’oreille : « Prenez garde de m’ôter mon rouge. » — Ainsi pour la série des Musiciens comiques ou des Physionomies de chanteurs, c’est le contraste et la disparate entre les paroles du chant ou la nature de l’instrument et la taille ou la mine du musicien, du chanteur ou de la cantatrice (une grosse femme chantant langoureusement : Si fêtais la brise du soir !). […] Il fallait à tout prix l’amuser et le satisfaire ; plus d’une fois Gavarni a été obligé d’interrompre une série philosophique, celle des Leçons et conseils par exemple, de peur de lasser.
Il n’était pas éloigné de croire, par exemple, que si la retraite de Louis xvi auprès de M. de Bouillé avait réussi, et que si le roi était redevenu libre à la tête de cette armée, lui, Malouet, aurait pu réussir comme porteur de paroles au nom de l’Assemblée, et de la part de la gauche modérée ; qu’il eût pu être le fondé de pouvoirs et le médiateur d’une conciliation constitutionnelle. […] Vous pouvez lui parler, causer franchement avec lui ; lui porter, par exemple, une parole de moi, une proposition. » — « Et quelle parole, quelle proposition voulez-vous que je lui dise ?
Par exemple, Mme Duchambge se reportait toujours en idée à ses jeunes rêves, et ne pouvait s’empêcher de se revoir telle qu’elle avait été autrefois ; à quoi Mme Valmore répondait : « (Le 9 janvier au soir, 1857)… Pourquoi t’étonnes-tu de retourner si jeune dans le passé ? […] Je ne sais pas une âme en rapport avec ce talent dédaigneux et charmant, et il faudrait que ce fût un homme, — C… par exemple, s’il était resté simplement poli avec moi, — car si c’est une femme, lui, M. de Lamartine et d’autres ne manquent pas de dire : « Encore une amoureuse !
Ainsi, par exemple, quand il nettoie machinalement le portrait, et que son âme, durant ce temps, s’envole au soleil, tout d’un coup elle en est rappelée par la vue de ces cheveux blonds : « Mon âme, depuis le soleil où elle s’était transportée, sentit un léger frémissement de plaisir ;… » en imposer pour imposer ; sortir de sa poche un paquet de papier… Mais c’est assez : je tombais l’autre jour sur une épigramme du spirituel poëte épicurien Lainez, compatriote du gai Froissart et contemporain de Chapelle, qu’il égalait au moins en saillies ; il se réveille un matin en se disant : Je sens que je deviens puriste ; Je plante au cordeau chaque mot ; Je suis les Dangeaux à la piste ; Je pourrais bien n’être qu’un sot. […] Cette femme d’un esprit si rare augurait mal, il faut le dire, de la publication : elle trouvait, par exemple, que Prascovie arrivée à Pétersbourg perdait du temps, qu’elle n’entendait rien aux affaires ; elle avait horreur de cet homme (Ivan) qui tue une femme, etc., etc. ; son opinion était partagée par plusieurs personnes de sa société.
Chez tel auteur comique (notez-bien), c’est dans chaque pièce un personnage inconnu, mystérieux, qui revient et qui donne lieu à toute une variété d’incidents ; chez tel autre, c’est une épreuve, un semblant auquel on soumet un personnage ; pour le guérir d’un défaut, par exemple, on feindra de l’avoir71. […] Samson, par exemple.
En quelques rares endroits, si je l’osais remarquer, son raisonnement, en faveur de l’authenticité historique qu’il soutient, m’a paru plus spécieux que fondé, comme quand il dit par exemple : « Les premiers siècles de Rome vous sont suspects à cause de la louve de Romulus, des boucliers de Numa, du rasoir de l’augure, de l’apparition de Castor et Pollux… ; effacez donc alors de l’histoire romaine toute l’histoire de César, à cause de l’astre qui parut à sa mort, dont Auguste avait fait placer l’image au-dessus de la statue de son père adoptif, dans le temple de Vénus191. » Une fable qu’on aura accueillie dans une époque tout avérée et historique ne saurait en aucune façon la mettre au niveau des siècles sans histoire et où l’on ne fait point un pas sans rencontrer une merveille. […] Il paraît peu disposé à le croire très-développé : « La vie politique des Grecs, dit-il en un endroit194, non moins active que celle de Rome, mais resserrée dans leurs petits États, n’appelait point un aussi rapide et énergique instrument de publicité que cet immense empire dont les armées conquérantes détruisirent en peu d’années Carthage, Corinthe et Numance. » On a vu que cet énergique instrument de publicité ne joua jamais que très-peu à Rome ; et, puisqu’il s’agit de la faculté plutôt encore que de l’usage, j’ai peine à croire qu’Athènes, par exemple, n’en ait pas fait preuve, même dans son cercle très-resserré.
Si Corneille était venu plus tôt, avant l’Académie et Richelieu, à la place d’Alexandre Hardy par exemple, sans doute il n’eût été exempt ni de chutes, ni d’écarts, ni de méprises ; peut-être même trouverait-on chez lui bien d’autres énormités que celles dont notre goût se révolte en quelques-uns de ses plus mauvais passages ; mais du moins ses chutes alors eussent été uniquement selon la nature et la pente de son génie ; et quand il se serait relevé, quand il aurait entrevu le beau, le grand, le sublime, et s’y serait précipité comme en sa région propre, il n’y eût pas traîné après lui le bagage des règles, mille scrupules lourds et puérils, mille petits empêchements à un plus large et vaste essor. […] Il portait dans les relations de la vie quelque chose de gauche et de provincial ; son discours de réception à l’Académie, par exemple, est un chef-d’œuvre de mauvais goût, de plate louange et d’emphase commune.
Première conséquence : on ne saurait parler du conflit du devoir et de l’amour, dans le Cid par exemple ; ou, du moins, ce conflit n’a pas le caractère qu’on dit. […] Corneille semble établir une sorte de symbolisme conventionnel, qui fait représenter par les horreurs de la tragédie une réalité moins horrible : Suréna tué, par exemple, représentera Condé emprisonné323 ; je ne dis pas que l’auteur ait songé à Condé, mais je prends un cas entre cent autres similaires.
Même ce don paraît de peu de prix aux vieux méditatifs (à moins qu’il ne soit porté à un degré aussi exceptionnel que chez le père Dumas, par exemple). […] Et, par exemple, M.
Si je dis qu’il consiste, chez l’écrivain, dans l’invention et dans la peinture habituelles de personnages si beaux et si accomplis, de passions si fortes, de sentiments si nobles et si héroïques qu’on n’en trouve presque point de semblables dans la réalité, on me fera remarquer que le romanesque se confond avec la poésie et que, par exemple, tout le théâtre de Corneille est donc un théâtre romanesque. […] Notez, du reste, qu’aucune de ces femmes ne pourrait guère être définie plus longuement que je n’ai fait : qu’aucune, par exemple, ne fournirait matière à une analyse comme celle que peuvent supporter Mme Bovary ou Mme de Raynal.
Sans parler des écrivains qui causent leurs livres avant de les écrire, ainsi que faisaient, par exemple, Mme de Staël et Alphonse Daudet, n’est-ce pas là qu’on apprend à tourner vivement cette conversation écrite que l’on appelle une lettre ? […] Chez Marivaux, par exemple, Dorante ou Lélio (peu importe le nom ; c’est toujours le même personnage sous des noms différents) est un joli garçon à combler d’aise toutes les jeunes pensionnaires.
Voici la marche ordinaire des choses : si nous prenons pour point de départ une époque où elle est maîtresse incontestée des âmes, par exemple l’époque des premières croisades, nous la voyons d’abord, dans la plénitude et l’orgueil de sa force, faire peser un joug de fer sur les consciences, régenter la société civile, essayer de gouverner à la fois et les rois et les peuples, se faire l’arbitre de la paix et de la guerre, s’ériger en dépositaire unique et infaillible de la vérité tant religieuse que scientifique. […] Il est pourtant nécessaire et intéressant de savoir que, par exemple, lors de la Renaissance, il y a eu un réveil du paganisme dont on trouverait la trace dans l’œuvre de Ronsard et de bien d’autres : qu’au dix-huitième siècle les surates du Coran ou les maximes de Confucius, témoin les écrits de Montesquieu, de Voltaire, du marquis d’Argens, ont eu parmi les philosophes une sorte de popularité ; que dans notre siècle le bouddhisme, preuve en soit la poésie de Leconte de Lisle ou de Jean Lahor, a rencontré en France des amis et presque des fidèles.
Dans Le Vieux Célibataire, par exemple, qu’est-ce que ces vers : À mon coucher ton aimable présence Pour ton bonheur ne sera pas sans fruit ? […] On a tant dit et redit que Béranger a fait plus et mieux que des chansons, qu’il est sans doute arrivé lui-même à croire qu’il ne s’est resserré dans ce genre que parce qu’il l’a bien voulu, et qu’il n’eût tenu qu’à lui de tenter une plus vaste carrière, de remplir indifféremment, par exemple, le cadre de l’idylle, de la méditation poétique, ou qui sait ?
Par exemple, il rencontre dans une petite ville de la Nouvelle-Espagne un M. […] Et en littérature, par exemple, en ce qui avait trait à la lutte des deux écoles au théâtre : Eh bien !
Parlant de la défaite des ennemis du bien public ; Camille Desmoulins dira, par exemple : Ils sont forcés de demander pardon à genoux. […] Cette place est réservée aux œuvres saines, à celles qui sont pures de ces amalgames étranges et de ces indignités de pensée comme de langage, à celles où le patriotisme et l’humanité ne souffrent aucune composition avec les hommes de sang, et ne se permettent point, comme passeport et comme jeu, de ces goguettes de Régence et de Directoire ; aux œuvres dans lesquelles la conscience morale plus encore que le goût littéraire n’a pas à s’offenser et à rougir de voir Loustalot et Marat, par exemple, grotesquement, impudemment cités entre Tacite et Machiavel d’une part, et Thrasybule et Brutus de l’autre.
Arago paraisse avoir eu connaissance, mais les écrits pamphlets du moment, ceux dans lesquels il distribuait à droite et à gauche ses petits coups de stylet empoisonné (comme le lui disait André Chénier) ; quand on vient de parcourir la suite d’articles qu’il a donnés à la Chronique de Paris, par exemple, depuis le 15 novembre 1791 jusqu’à la journée du 10 août 1792 et au-delà, on éprouve un sentiment de tristesse et presque de commisération. […] Encore une fois, ce n’est pas l’idée même que nous soyons à un âge de maturité, à une époque d’égalité et même de nivellement, et qu’il faille tirer le meilleur parti de la société moderne en ce sens-là, ce n’est pas cette idée qui est la fausse vue de Condorcet ; son erreur propre, c’est de croire qu’on n’a qu’à vouloir et que tout est désormais pour le mieux, qu’en changeant les institutions on va changer les mobiles du cœur humain, que chaque citoyen deviendra insensiblement un philosophe raisonnable et rationnel, et qu’on n’aura plus besoin, dans les travaux de l’esprit, par exemple, d’être excité ni par l’espoir des récompenses ni par l’amour de la gloire.
Dans le donjon de Vincennes, il écrivait pour lui seul, dans son cahier de notes et d’extraits, divers passages de Plaute, qu’il lisait beaucoup alors, et il en faisait l’application à sa félicité perdue ; tout ce joli passage du Pseudolus, par exemple, qui fait partie de la lettre d’une maîtresse à son ami : Nunc nostri amores, mores… « Voilà que nos plaisirs, nos désirs, nos entretiens, avec les ris, les jeux, la causerie, le suave baiser… tout est détruit ; plus de voluptés ; on nous sépare, on nous arrache l’un à l’autre, si nous ne trouvons, toi en moi, moi en toi, un appui salutaire. » Mais j’aime mieux cet autre passage, également emprunté de Plaute, où le sentiment domine : « Lorsque j’étais en Hollande , écrit Mirabeau, je pouvais dire : Sibi sua habeant regna reges, etc. », et tout ce qui suit, « Rois, gardez vos royaumes, et vous, riches, vos trésors ; gardez vos honneurs, votre puissance, vos combats, vos exploits. […] De son père, par exemple, il dira ·.
Le caractère propre de la muse populaire, c’est qu’elle soit avant tout pacifique, consolante, aimante ; que la chanson de chaque métier, par exemple, en exprime la joie, l’orgueil même et la douce satisfaction ; qu’elle en accompagne et en soulage le labeur ; qu’elle en marque les moments et les rende plus égayés et plus légers. […] Si Mme Angebert tient plus à la vérité qu’à la fausse exaltation, elle peut aisément s’informer à son tour auprès des personnes de Provins qui nous ont le mieux initié à la connaissance de ce touchant mais trop faible caractère ; elle peut, par exemple, demander à Mme Guérard communication des lettres de Moreau écrites en janvier 1834, et elle verra qu’il faut se résoudre, quand on a le sens juste et bienveillant, à ne voir dans le chantre de la Voulzie qu’un poète.
Voulez-vous savoir, par exemple, comment M. de Maistre, au fond ennemi de la Révolution, l’estimant terrible et funeste, bien que trop méritée, juge les premières défaites de la Coalition armée contre la France ? […] Dans la polémique, fort de sa conscience et de la droiture de ses intentions, il passe les bornes, et il s’en doute un peu, comme lorsqu’il dit, par exemple, à propos de sa réfutation de Bacon : « Je ne sais comment je me suis trouvé conduit à lutter mortellement avec le feu chancelier Bacon.
Elle dira, par exemple, à propos des amis et du soin qu’il faut prendre en les choisissant : « Il faut songer de plus que nos amis nous caractérisent : on nous cherche dans eux… » Elle a de ces mots courts, mais d’un beau style, d’un style antique et comme latin. […] À un endroit elle définira, par exemple, toutes les vertus d’après leur degré d’opposition avec l’amour-propre : « Tous les vices favorisent l’amour-propre, et toutes les vertus s’accordent à le combattre : la valeur l’expose, la modestie l’abaisse, la générosité le dépouille, la modération le mécontente, et le zèle du bien public l’immole. » C’est merveilleusement bien dit ; mais, du temps de Mme de Lambert, il ne fallait pas un grand nombre de ces phrases-là pour fatiguer quiconque n’était pas né à l’avance avec un esprit de forme psychologique et quelque peu doctrinaire.
Tout d’abord j’y trouve cette pensée, par exemple : « Il ne faut pas seulement s’acquitter de ses devoirs particuliers, mais il faut aussi s’acquitter de ses talents et de ses circonstances envers sa conscience et la société. » S’acquitter de ses talents est ingénieux et neuf, et se comprend ; mais s’acquitter de ses circonstances, pour dire : faire ce qu’on doit dans une grande situation et avec une grande fortune, cela ne s’entend plus. […] Voulant définir, par exemple, les gens sans unité dans leur caractère et dans leur sensibilité, et qui se dispersent çà et là comme s’ils avaient plusieurs âmes différentes, elle dira « qu’ils ressemblent aux écrevisses à qui l’on peut couper une patte sans qu’il y paraisse quelques jours après, parce qu’elles ont plusieurs centres de sensibilité ».
Si au milieu d’une représentation par exemple, le feu prend à la salle ; alors chacun songeant à son salut, le préférant ou le sacrifiant au salut d’un autre, toutes ces figures, le moment précédant attentives, isolées et tranquilles s’agiteront, se précipiteront les unes sur les autres, les femmes s’évanouiront entre les bras de leurs amants ou de leurs époux ; des filles secoureront leurs mères, ou seront secourues par leurs pères, d’autres se précipiteront des loges dans le parterre où je vois des bras tendus pour les recevoir, il y aura des hommes tués, étouffés, foulés aux pieds, une infinité d’incidents et de grouppes divers. […] Je ne dis pas que le philosophe Voltaire par exemple, s’occupe en vain à démontrer la vérité et à démasquer l’erreur, car je dirais une grande sottise et la révolution qu’il a produite dans les esprits d’un bout de l’Europe à l’autre déposerait contre moi ; mais je peux bien avoir dit que l’abbé Baudeau et M. de La Rivière et M.
Si un talent pareil, sans grand ressort naturel, comme on vient de le voir, s’anime donc quelque part, et se met à vivre, comme dans cette histoire littéraire de la Restauration, par exemple, avec une intensité qui étonne, il faut chercher, dans la loyauté des convictions et la profondeur des croyances, le secret de cette vie soudaine et de cette inspiration sur laquelle, avec le talent, un peu cotonneux de l’auteur, on n’était pas en droit de compter. […] Comment, par exemple (il est bon de citer des noms), un homme comme Audin, l’une des plus charmantes plumes et des plus poignantes aussi du catholicisme de ces derniers temps, Audin, l’historien et le biographe, n’a-t-il que l’aumône dérisoire d’une mention chétive, quand, à côté, M.