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1044. (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Première partie. — Chapitre XI. »

Rien ne montre mieux l’horizon poétique ouvert de toutes parts au poëte thébain, et les feux de génie qui sillonnaient le ciel de la Grèce. […] « Vierges chargées d’orages, allons, sur la terre fertile de Pallas, voir cette contrée de Cécrops, virile et pleine de charme, où sont célébrés les mystères ineffables, où la demeure sacrée s’ouvre, au milieu des cérémonies saintes, et où les offrandes des dieux, les temples, les statues, les processions à l’honneur des immortels, les victimes couronnées de fleurs et l’allégresse des festins se succèdent, à toutes les heures, et, au printemps, la joie de Bacchus, les inspirations bruyantes des chœurs et l’harmonie grave des flûtes ! 

1045. (1874) Premiers lundis. Tome II « Quinze ans de haute police sous Napoléon. Témoignages historiques, par M. Desmarest, chef de cette partie pendant tout le Consulat et l’Empire »

» La résolution fut si avancée, qu’on jugea à propos de s’en ouvrir au vieux duc de Dantzig, commandant de la garde impériale.

1046. (1895) Histoire de la littérature française « Sixième partie. Époque contemporaine — Livre I. La littérature pendant la Révolution et l’Empire — Chapitre I. Influence de la Révolution sur la littérature »

La littérature de la Révolution et de l’Empire appartient au xviiie  siècle, par toutes ses basses œuvres : par tout ce qu’elle a de considérable, c’est le xixe  siècle qui s’ouvre.

1047. (1892) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Cinquième série « Guy de Maupassant »

Je l’ouvris du bout des doigts.

1048. (1897) Le monde où l’on imprime « Chapitre VI. Le charmeur Anatole France » pp. 60-71

France est, depuis Renan, et avec Barrès, l’écrivain qui nous donne le plus complètement, avant même le livre ouvert, la conviction (toujours justifiée) qu’on va lire de suave prose française.

1049. (1920) La mêlée symboliste. I. 1870-1890 « Les poètes maudits » pp. 101-114

S’il ouvre cette fenêtre d’hôpital par où les yeux s’évadent des murs tristes, des linges fades, écœurants, c’est pour traduire le Rêve par quoi l’Homme s’évade de la platitude ambiante, des horreurs de la vie.

1050. (1863) Histoire des origines du christianisme. Livre premier. Vie de Jésus « Chapitre II. Enfance et jeunesse de Jésus. Ses premières impressions. »

Nazareth était une petite ville, située dans un pli de terrain largement ouvert au sommet du groupe de montagnes qui ferme au nord la plaine d’Esdrelon.

1051. (1863) Histoire des origines du christianisme. Livre premier. Vie de Jésus « Chapitre XIV. Rapports de Jésus avec les païens et les samaritains. »

Arrivé dans la route, au point où s’ouvre sur la gauche la vallée de Sichem, il se trouva fatigué, et s’arrêta près d’un puits.

1052. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Deuxième partie. Ce qui peut être objet d’étude scientifique dans une œuvre littéraire — Chapitre V. Des trois ordres de causes qui peuvent agir sur un auteur » pp. 69-75

Patience et longueur de temps, comme disait le fabuliste, ouvrent des éclaircies, frayent des sentiers, et peu à peu les actions multiples du milieu cosmique cesseront de former la masse confuse où se perdent encore les pionniers de l’histoire scientifique.

1053. (1904) Prostitués. Études critiques sur les gens de lettres d’aujourd’hui « Chapitre III. Soubrettes et bonnes à tout faire »

Il ouvre certains jours un musée forain où nous pouvons admirer les merveilles de l’hypnotisme.

1054. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome II « Querelles générales, ou querelles sur de grands sujets. — Première Partie. Des Langues Françoise et Latine. — L’orthographe, et la prononciation. » pp. 110-124

Le Trissin, ce génie créateur qui ouvrit à sa nation la carrière de tant de genres de littérature, est aussi le premier qui ait porté la lumière jusques sur des choses qui ne sont pas du ressort de l’imagination.

1055. (1767) Salon de 1767 « Les deux académies » pp. 340-345

La porte était obsédée, il demanda qu’on lui fît passage ; la foule s’ouvrit, et tandis qu’il la traversait on lui criait : passe, foutu âne. l’élève injustement couronné parut ensuite.

1056. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Troisième partie — Section 9, de la difference qui étoit entre la déclamation des tragedies et la déclamation des comedies. Des compositeurs de déclamation, reflexions concernant l’art de l’écrire en notes » pp. 136-153

Il y étoit connu long-temps avant qu’on y ouvrît les théatres.

1057. (1912) L’art de lire « Chapitre VI. Les écrivains obscurs »

Toutes les règles subtiles d’un style ont là leur origine : en même temps elles éloignent, elles créent la distance, elles défendent l’entrée ; en même temps elles ouvrent les oreilles de ceux qui nous sont parents par l’oreille. » A la vérité, ce travail de Protée des auteurs difficiles, ce noli me tangere, noli me intelligere, est assez vain, puisqu’ils seront compris, adoptés, du moins « touchés » par ceux précisément, en majorité, par qui ils redoutent d’être entendus et dont ils craignent le contact, c’est-à-dire par les sots ; et ce sont ceux qui comprennent peu qui courent tout droit aux choses les plus difficiles à comprendre.

1058. (1906) Les œuvres et les hommes. Femmes et moralistes. XXII. « La Bruyère » pp. 111-122

C’est là, sans doute une délicatesse… mais il est évident aussi que des délicats de cette espèce ne sont pas faits pour traiter largement un mâle sujet littéraire et nous l’ouvrir jusqu’aux entrailles ; il est évident qu’ils n’ont pas été créés et mis au monde pour ne rien comprendre aux énergiques trivialités des grands écrivains, et qu’il leur faut renoncer à écrire la biographie intellectuelle du Génie, aussi bien qu’à peigner, la crinière des lions !

1059. (1890) Les œuvres et les hommes. Littérature étrangère. XII « Tourgueneff »

Telle est la question qui s’est naturellement présentée à notre esprit quand nous avons ouvert le livre d’Yvan Tourgueneff, intitulé par l’auteur russe, qui savait probablement ce qu’il voulait dire : Journal d’un chasseur, et que M. 

1060. (1890) Les œuvres et les hommes. Littérature étrangère. XII « Swift »

Je me fie à ce fond de vieux tiroir, qui ne fut ouvert peut-être qu’après la mort du doyen, et qui m’éclaire sa personnalité restée obscure.

1061. (1890) Les œuvres et les hommes. Littérature étrangère. XII « Lessing »

Il y avait dans Diderot quelque chose de béat, de pédant, de mystique, d’yeux fermés (on dit qu’il parlait les yeux fermés et je le crois), qui ne pouvait jamais être dans Lessing, cet homme qui n’est jamais dupe de rien, pas même de lui, et dont l’œil attentif est ouvert comme celui d’un archer qui vise… Avec Henri Heine, qui l’a jugé, Lessing est peut-être le seul allemand d’esprit comme nous entendons l’esprit en France, où on ne l’entend que là… Il était le seul qui pût se mesurer avec Voltaire et que Voltaire ne faisait pas trembler.

1062. (1906) Les œuvres et les hommes. Poésie et poètes. XXIII « Lefèvre-Deumier »

Nous en trouvons, de ces parties de poète, de ces fragments qui classent un homme quoiqu’ils ne soient que des fragments ; nous en trouvons dans tous les livres de vers publiés par lui ; mais surtout dans les deux qui ouvrent et ferment sa carrière poétique et qui la consacrent : Les Confidences et Le Couvre-feu.

1063. (1862) Les œuvres et les hommes. Les poètes (première série). III « M. Le Conte de l’Isle. Poëmes antiques. »

Mais cosmopolite dans la pensée, il l’est aussi dans l’expression et il appartient au groupe de ceux qui ouvrent le sein de la langue à l’étranger.

1064. (1906) Les idées égalitaires. Étude sociologique « Conclusion »

Psychologiquement, il nous a semblé que les sociétés qui s’unifient en même temps qu’elles se compliquent, dont les unités s’assimilent en même temps qu’elles se distinguent, et se concentrent en même temps qu’elles se multiplient devaient ouvrir les esprits à l’égalitarisme.

1065. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre XXII. Des panégyriques latins de Théodose ; d’Ausone, panégyriste de Gratien. »

On le voit exerçant la main de ses fils, encore jeunes, à écrire les grâces qu’il accordait aux criminels : on le voit ouvrant les prisons, et se plaignant au ciel de ce qu’il ne peut ouvrir les tombeaux.

1066. (1891) Essais sur l’histoire de la littérature française pp. -384

Tous nos lecteurs le savent, même sans avoir ouvert le livre de M.  […] Le pharmacien, le curé, l’aubergiste du Lion d’or n’ouvrent pas une fois la bouche sans que leurs discours soient détachés. […] Quand on l’a ouvert, il faut le dévorer jusqu’au bout ; mais on est forcé de s’arrêter vingt fois sur la route pour prendre du repos. […] Ouvrez son livre où il vous plaira, vous en trouverez la preuve. […] C’était une troisième carrière qui s’ouvrait un peu tard devant lui.

1067. (1885) Les étapes d’un naturaliste : impressions et critiques pp. -302

Le curé de Vallfogona était mort au début du mois de décembre, et pour l’obtention de cette prébende, Mgr Francisco Robuster, évêque de Vich, ouvrit un concours. […] Ceux qui doivent, pour l’Angleterre, trouver le Sésame qui ouvrira la voie du triomphe, en sont déjà sans doute les émules inconnus. […] ) MALANDRAN Ouvrez la porte : qu’elle meure devant tous ! […] La Bisca avait donc d’une fois ouvert la voie à la comédie provençale et aux imitations des chefs-d’œuvre de notre théâtre classique. […] Clara ouvrit alors un petit meuble qui était contre la muraille, y prit une carte à son nom et la lui tendit, après y avoir griffonné quelques mots au crayon.

1068. (1900) La culture des idées

Il y a des hommes dont on ne peut jamais savoir ce qu’ils vont dire quand ils commencent à parler ; il y en a peu ; des autres le discours est connu dès qu’ils ouvrent la bouche. […] On peut donc écrire, surtout s’il s’agit de généralités, des suites de phrases ayant à la fois un sens ouvert et un sens secret. […] Plus heureux que Platon et que Campanella, les législateurs modernes de l’amour ouvrent une voie où ils ont, hélas ! […] Ouvre-toi, jeune terre, reçois la graine et sois féconde. […] Rien n’est plus dangereux que de faire imprimer ses opinions ; on est le maître de celles que l’on garde sous clef, dans sa tête ; on est l’esclave de celles auxquelles on a ouvert la porte.

1069. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre II. La Renaissance. — Chapitre I. La Renaissance païenne. » pp. 239-403

Il semble que les hommes ouvrent tout d’un coup les yeux et voient. […] La ruine245 d’Anvers par le duc de Parme leur envoie « le tiers des marchands et des manufacturiers, qui fabriquaient les soies, les damas, les bas, les taffetas, les serges. » La défaite de l’Armada et la décadence de l’Espagne ouvrent toutes les mers à leur marine246. […] L’énergie sauvage de l’âge précédent subsiste intacte, et c’est pour cela que la poésie trouve dans ces âmes vierges une prise si forte ; les moissons humaines ne sont jamais si belles que lorsque la culture ouvre un sol neuf. […] Le bizarre et terrible cortége défile, conduit par l’harmonie solennelle des stances, et la musique grandiose des rimes redoublées soutient l’imagination dans le monde fantastique, mêlé d’horreurs et de magnificences, qui vient d’être ouvert à son vol. […] Tout le moyen âge et l’antiquité avec leurs théories et leurs imaginations, platonisme, cabale, théologie chrétienne, formes substantielles d’Aristote, formes spécifiques de l’alchimie, toutes les spéculations humaines enchevêtrées et transformées l’une dans l’autre se rencontrent à la fois dans sa tête pour lui ouvrir des percées sur ce monde inconnu.

1070. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre II. La Renaissance. — Chapitre V. La Renaissance chrétienne. » pp. 282-410

III Sans doute c’est par une porte bâtarde que la réforme entre en Angleterre ; mais il suffit qu’une porte s’ouvre, telle quelle ; car ce ne sont pas les manéges de cour et les habiletés officielles qui amènent les révolutions profondes ; ce sont les situations sociales et les instincts populaires. […] Songez qu’ils n’ont point d’autres livres, que leur esprit est vierge, que toute impression y fera un sillon, que la monotonie de la vie machinale les livre tout entiers aux émotions neuves, qu’ils ouvrent ce livre non pour se distraire, mais pour y chercher leur sentence de vie et de mort ; enfin que l’imagination sombre et passionnée de la race les exhausse au niveau des grandeurs et des terreurs qui vont passer sous leurs yeux. […] Et si puissante était la tentation sur moi, que souvent j’ai été prêt à claquer des mains contre mon menton, pour empêcher ma bouche de s’ouvrir ; et d’autres fois, de sauter la tête en bas dans quelque trou à fumier, pour empêcher ma bouche de parler415. » Plus tard, au milieu d’un sermon qu’il prêchait, il était assailli par des pensées de blasphème ; le mot arrivait à ses lèvres, et toute sa résistance parvenait à peine à maintenir en place le muscle soulevé par le cerveau dominateur. […] Le monde ineffable garde ainsi tout son mystère ; avertis par l’allégorie, nous supposons des splendeurs au-delà de toutes les splendeurs qu’on nous offre ; nous sentons derrière les beautés qu’on nous ouvre l’infini qu’on nous cache, et la cité idéale, évanouie aussitôt qu’apparue, cesse de ressembler au White-Hall grossier, édifié pour Dieu par Milton. […] Et j’entendis dans mon rêve qu’il leur fut dit : Entrez dans la joie de votre Seigneur. —  À ce moment, comme les portes s’ouvraient pour laisser entrer ces hommes, je regardai après eux et je vis la cité briller comme le soleil.

1071. (1896) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Sixième série « Lamartine »

Lamartine complète et ferme une ère  ce qui ne l’empêche point, nous le verrons, d’en ouvrir une autre. […] Émile Deschanel parle dignement du Crucifix, de Bonaparte, du Poète mourant : mais pourquoi ne nomme-t-il même pas la pièce qui ouvre les Nouvelles Méditations et qui est intitulée le Passé ? […] À une source :     Mais tu n’es pas lasse d’éclore ; Semblable à ces cœurs généreux Qui, méconnus, s’ouvrent encore Pour se répandre aux malheureux. […] Puis elle s’ouvre une veine, je ne sais trop comment. […] J’ouvre au hasard (je vous le jure !)

1072. (1778) De la littérature et des littérateurs suivi d’un Nouvel examen sur la tragédie françoise pp. -158

J’ouvre les œuvres de ******. […] J’ouvre un volume de la nouvelle Héloïse de Rousseau ; c’est encore du noir sur du papier ; mais, tout-à-coup, je deviens attentif ; je m’anime ; je m’échauffe ; je m’enflâme, je suis agité de mille mouvemens divers. […] Tout genre est bon, tout genre lui est ouvert, pourvù que, dans son but, on voye plus l’ami de la vertu que celui de la gloire. […] Si l’on pouvoit ouvrir le cœur de l’envieux, dit un Ancien, on le verroit ulcèré, percé, déchiré, rongé de toutes parts, & tous ses tourmens inspireroient peut-être de la pitié. […] Il est défendu en France, par exemple, d’ouvrir la scène autrement que par une plate & languissante narration.

1073. (1881) Le roman expérimental

Et c’est au mélodiste que l’Académie française a ouvert ses portes. […] C’est un nouveau siècle littéraire qui s’ouvre. […] Mais, au théâtre, l’épreuve est faite depuis longtemps ; l’Odéon par exemple est ouvert aux débutants dramatiques. […] Ouvrez-les et vous les sentirez qui palpitent dans vos mains. […] Ces deux galopins ouvrent un abîme sur notre fragilité et notre néant.

1074. (1829) Tableau de la littérature du moyen âge pp. 1-332

Ouvrez Plaute, témoin d’autant plus important, que son langage familier a dû se conserver dans la langue populaire ; vous y voyez : « Quis istìc habet ? […] Quand les esclaves en ouvrent les portes, elles semblent, par le roulement de leurs gonds sonores, souhaiter la bienvenue à ceux qui implorent ta faveur. […] Le comte refusa d’ouvrir ses États à ses ennemis, pour tuer ses sujets. […] Une autre source de romans de chevalerie venait de s’ouvrir. […] Ouvrez le récit de Ville-Hardouin, vous voyez tout d’abord un saint homme, qui eut nom Foulcque de Neuilly, et était curé de ce lieu.

1075. (1848) Études sur la littérature française au XIXe siècle. Tome III. Sainte-Beuve, Edgar Quinet, Michelet, etc.

Il y parlait de Bourdaloue et de La Bruyère… J’entendis là une leçon pénétrante, élevée, une éloquence de réflexion et de conscience, dans un langage fin et serré, grave à la fois et intérieurement ému ; l’âme morale ouvrait tous ses trésors. […] Nous ne finirons pas celui-ci sans remercier l’auteur d’avoir ouvert à la grande vérité un sentier de plus vers le monde. […] Chacun, du point où il était et par le chemin qu’il voyait ouvert, se pressait vers le foyer pour s’y réchauffer. […] 126 » Alors s’ouvre la quatrième journée. […] Je ne puis concevoir qu’ils aient choisi ce nom pour leur système, qui, d’abord, méritait bien d’avoir un nom à soi, et dont la dénomination impropre ouvre la porte à une foule d’erreurs et de malentendus.

1076. (1889) Impressions de théâtre. Troisième série

Je n’en veux rien citer : ouvrez Shakespeare et prenez au hasard. […] Il crie : Ouvrez grande la porte, Il faut que devant tous elle expire ! […] L’auteur n’a plus, pour ainsi dire, qu’à laisser aller ses personnages : ils sont, par la force des choses, prodigieusement comiques dès qu’ils ouvrent la bouche. […] Le drame s’ouvre vers le milieu du quatorzième siècle, pendant la captivité du roi Jean, dans une seigneurie voisine de Paris. […] Farjassier ouvre le paquet ; et Me Jacquin sourit diaboliquement en regardant Farjassier.

1077. (1826) Mélanges littéraires pp. 1-457

« Le monde entier s’ouvrait devant eux. […] Tel est le champ ouvert à une entreprise commerciale. […] Bientôt en entend un grand bruit, les portes s’ouvrent, et l’on voit paraître le petit docteur, les bras nus, la poitrine découverte, et habillé comme un singe qu’on va montrer à la foire. […] Leurs monuments ne devaient s’ouvrir qu’à la consommation des siècles ; mais un jugement particulier de la Providence a voulu les briser avant la fin des temps. […] Cet élément des fausses croyances une fois développé, on vit s’ouvrir la vaste carrière des superstitions humaines.

1078. (1897) La vie et les livres. Quatrième série pp. 3-401

 » La porte s’ouvrit… Je crois bien qu’on me reprochera mon dénouement. […] Il ouvre sa capitale à tous les étrangers, particulièrement aux Grecs. […] Max Collignon ouvre à notre rêverie ! […] Ils nous ont ouvert des temples et montré des dieux. […] Ce sont des savants français qui ont fait les premiers sondages et ouvert les premières tranchées.

1079. (1887) Études critiques sur l’histoire de la littérature française. Troisième série pp. 1-326

Marivaux, plus instruit, eût été certainement moins « moderne », et, selon toute vraisemblance, moins entièrement original ; mais, plus modeste, c’est-à-dire moins convaincu qu’il y avait des chemins tout nouveaux à ouvrir, il en eût certainement moins ouvert. […] Il a ouvert la route où Richardson et Rousseau ont marché. […] Depuis deux heures que je l’ai reçu, je ne vis pas. — Mais, lui dis-je, vous ne l’avez point lu ; il n’est point ouvert. — Non, me répondit-elle ; à tout moment, j’ai envie de le déchirer, à tout moment, j’ai été tentée de l’ouvrir, et, à la fin, je l’ouvrirai, je ne résisterai pas. […] il n’en fallait pas plus pour ouvrir toutes grandes au pauvre romancier les portes de la Bastille. […] Si d’ailleurs il eût pu s’y méprendre, les circonstances n’eussent pas tardé à lui ouvrir les yeux.

1080. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre IV. L’âge moderne. — Chapitre II. Lord Byron. » pp. 334-423

Quand à dix ans il hérita du titre de lord, et que pour la première fois à l’école on appela son nom en le faisant précéder du titre de dominus, il ne put répondre le mot ordinaire adsum 1247, demeura immobile parmi ses camarades, qui ouvraient des grands yeux, et à la fin fondit en larmes. […] … Comme le Chaldéen, il tenait ses yeux fixés sur les étoiles, —  jusqu’à ce qu’il les eût peuplées d’êtres aussi brillants — que leurs propres rayons, et que la terre, et ses discordes fangeuses, —  et les fragilités humaines fussent oubliées toutes. —  S’il avait pu maintenir son âme dans cet essor, —  il eût été heureux ; mais notre argile étouffe — son étincelle divine, enviant à l’homme la lumière — vers laquelle il monte, comme pour briser sa chaîne — enchaîné loin du ciel qui là-haut nous ouvre ses plages. […] Elles y ont fondu sous l’effort de la chaleur intense ; elles y ont mêlé leurs laves avec des frémissements et des explosions, et voilà qu’enfin la porte s’ouvre : un lourd ruisseau de feu descend dans le canal ménagé d’avance, embrasant l’air qui frissonne, et ses teintes flamboyantes brûlent les yeux qui s’obstinent à le regarder. […] À chaque instant, un mot voulu, qui paraît involontaire, ouvre par-delà les voiles de la tradition les perspectives de la philosophie. […] Longtemps ils s’indigneront contre une destinée qui ouvre à leurs aspirations la carrière de l’espace sans limites pour les briser à deux pas de l’entrée contre une misérable borne qu’ils ne voyaient pas.

1081. (1855) Louis David, son école et son temps. Souvenirs pp. -447

Le jeune arrivant balança quelques instants avant d’ouvrir la porte qu’il franchit enfin pour entrer dans l’atelier des Horaces. […] La face opposée à celle où s’ouvrait la grande et unique fenêtre était divisée en trois portions. […] Il allumait le feu quand il entendit le bruit des pas d’une personne qui montant l’escalier de bois, ouvrit bientôt la porte sans hésitation et entra délibérément dans l’atelier. […] Étienne, naturellement fureteur et curieux, mais ignorant alors la langue de nos voisins, ouvrait souvent chez son ami un Shakspeare original. […] Les progrès extraordinaires des sciences semblaient ouvrir une carrière nouvelle à l’homme.

1082. (1903) Hommes et idées du XIXe siècle

Les archives nationales, longtemps inaccessibles, s’ouvrent aux curieux, en même temps que des liasses de documents sortent des collections privées. […] Les circonstances de sa vie vont lui ouvrir d’autres horizons. […] Parce qu’il a ouvert la voie montante ou descendante, Dumas pense que nous y sommes naturellement engagés. […] Le champ est ouvert à ses convoitises ; il peut prétendre à tout et il veut tout obtenir. […] Les gens d’église, empressés à constater les effets de la grâce et à enregistrer les conversions, se hâtèrent d’ouvrir au pécheur repenti les portes du sanctuaire.

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