Remarquons maintenant que la psychologie, quand elle décompose l’activité de l’esprit en opérations, ne s’occupe pas assez de savoir à quoi sert chacune d’elles : c’est justement pourquoi la subdivision est trop souvent insuffisante ou artificielle. […] Pour notre science, le corps est essentiellement ce qu’il est pour le toucher ; il a une forme et une dimension déterminées, indépendantes de nous ; il occupe une certaine place dans l’espace et ne saurait en changer sans prendre le temps d’occuper une à une les positions intermédiaires ; l’image visuelle que nous en avons serait alors une apparence, dont il faudrait toujours corriger les variations en revenant à l’image tactile ; celle-ci serait la chose même, et l’autre ne ferait que la signaler. […] Dans mon cas, sensation et émotion furent si fortes qu’il ne put tenir que peu de pensée, et nulle réflexion, nulle volition, dans le peu de temps qu’occupa le phénomène. […] L’homme civilisé est celui chez lequel la science naissante, impliquée dans l’action quotidienne, a pu empiéter, grâce à une volonté sans cesse tendue, sur la magie qui occupait le reste du terrain. […] Il ne s’agit sans doute que de la religion inférieure, celle dont nous nous sommes occupes jusqu’à présent.
Mirabeau était impatient d’attacher son nom à tous les événements, à toutes les questions qui occupaient un moment les esprits. […] Les mêmes recherches occupaient Celsus, Libanius, et tous les philosophes dont Julien était le chef et le protecteur. […] On voit par cet arrangement, et d’après la loi de la perfectibilité progressive, qu’elle n’occupe pas un rang médiocre. […] Son entreprise doit plaire à tous, et n’alarmer personne ; car il s’occupe encore plus d’attacher l’âme que de forcer la conviction. […] Cette dernière victoire, qui avait inspiré les chants de toutes les muses françaises, occupait encore la renommée.
La postérité, dont il ne s’est point assez occupé, conservera sa mémoire ; la faveur qui, de nos jours, accueillit ses ouvrages ne les abandonnera pas : le moyen d’être sévère pour celui qu’on ne peut lire sans l’aimer !
Plus parfait que tous les êtres créés, il occupe la première place près de l’Être infini.
Ils ont fait rester tous les hommes célébres qui ont occupé le ministère.
Chacune de ces facultés demandant un ordre d’enseignement particulier, je vais m’en occuper.
Il n’ouvre un roman qu’avec le parti pris de n’en pas croire un mot, il prend l’un comme il prendrait l’autre, ne s’occupe que de l’action, estime le roman ce qu’il estime les canards des faits divers. […] Le gouvernement lui-même s’occupe du peuple à ce point de vue, puisqu’il fait rechercher officiellement les poésies populaires. […] Mais ce n’est pas seulement la couleur qui occupe dans un tableau ; les personnages, les physionomies, le sens général, la comparaison de l’œuvre avec la nature, occupent une grande place dans l’appréciation ; voilà pour la raison. […] Qui s’occupe des vieilles lunes ? […] Les révolutions, puisqu’ils prétendent en faire, sont sorties de la chaleur des choses dites avec simplicité et point des chants de poètes trop occupés de leur bonne grâce à chanter.
Mme Sand ne s’en occupe pas. […] Occupons-nous moins d’aimer l’humanité de l’avenir que les hommes qui sont près de nous, à la portée de notre main et de notre cœur. […] Mais rien ne nous oblige à croire que cette place sera éternellement occupée par le roman naturaliste. […] « À l’âge que tu as, j’aimerais te voir moins irrité, moins occupé de la bêtise des autres. […] Garde ton culte pour la forme ; mais occupe-toi davantage du fond (qui était, pour elle, les idées et la signification précise de l’œuvre).
La forme ne monte qu’afin d’occuper sa place ; elle s’arrête aussitôt qu’elle y est parvenue ; plus rien en elle ne tend à se prolonger. […] Or : « le mouvement d’un corps est son abandon du lieu premièrement occupé. […] Pour exister aussi d’une certaine façon, il faut s’exclure de lui, se séparer de lui, le fuir, s’occuper à ne pas être ce qu’il est. […] Il ne cesse pas d’occuper toute son enveloppe, de la toucher en tous ses points. […] Puis elle s’arrête tout à coup, occupée par l’importance d’une question qu’elle brûle de poser.
Ce dominicain diligent y avait enfermé la somme des idées qui alors occupaient les âmes. […] Elle est magnifique, en effet, et bien digne d’occuper nos penseurs, après qu’elle en a tourmenté d’autres, et de plus sérieux. […] Il vint à Paris, mélancolique et occupé du projet d’écrire. […] Mais alors, il dut s’occuper d’une tout autre stratégie. […] Ils s’y occupent ; et ils s’y plaisent.
Or le pouvoir spirituel était occupé : elle a considéré ceux qui l’occupaient comme ses adversaires. […] Il faudrait être héroïque, en France, pour s’occuper d’une réforme utile quand on est député. Tous ceux, à peu d’exceptions près, en France, qui s’occupent de réformes, sont étrangers au Parlement. […] — C’est un pays où l’on ne s’occupe que du Vatican. » Un mot de M. […] Cela rentre dans notre habitude, qui est de ne jamais nous occuper de ce qui se passe de l’autre côté de notre frontière.
Je vous assure qu’après mon salut, c’est la chose dont je suis le plus occupé ». […] « Tous les hommes y sont occupés de travaux utiles ; nous n’y avons vu ni paresseux, ni désœuvrés, ni joueurs, ni ivrognes. […] Depuis le simple fidèle jusqu’à l’évêque et l’apôtre, tous sont occupés à des travaux manuels ». […] Figurez-vous les innombrables pratiques qui occupaient la journée d’un moine dans le couvent du moyen âge. […] Les gouttes deviennent par degrés des cataractes, jusqu’à ce que l’espace soit occupé par un océan immense dont les vents retiennent les bords.
J’aime mieux considérer la pièce en elle-même, sans m’occuper de la chanson écrite chez nous sur le même sujet. […] Tandis qu’une femme de chambre est occupée à la coiffer, à placer des fleurs dans ses cheveux, M. […] Les œuvres qu’il a baptisées de ce nom forment un genre à part, dont la poétique française ne s’est jamais occupée. […] Les uns s’occupent de matières religieuses ou politiques, les autres de matières administratives ou purement domestiques. […] En revanche, si l’histoire est absente, le roman occupe le premier plan.
Depuis quelques années, l’attention des philosophes et de tous ceux qui s’occupent sérieusement du problème social s’est tournée sur la condition de la femme, sur les changements de destinée auxquels elle était appelée, sur la fonction importante qu’elle aurait à remplir dans un ordre où l’on suppose que devront prévaloir l’égalité et la raison.
Mais à l’ordinaire on ne songe guère à cela : la plupart des gens ne sont occupés qu’à dégorger ce qu’ils croient savoir, à tirer la conversation du côté par où ils pensent briller, à faire les honneurs de leur information ou de leur esprit.
À l’heure qui nous occupe, elle vient de prendre possession avec éclat de la scène du Théâtre-Français.
Une chose n’est bonne, une chose n’est positive qu’autant qu’elle renferme une intention morale ; or, toute métaphysique qui n’est pas théologie, comme celle des anciens et des chrétiens, toute métaphysique qui creuse un abîme entre l’homme et Dieu, qui prétend que le dernier n’étant que ténèbres, on ne doit pas s’en occuper : cette métaphysique est futile et dangereuse, parce qu’elle manque de but.
La privation de ses livres, laissés à Ferrare, de ses manuscrits, du bruit de sa renommée qui s’amortissait dans la solitude à Sorrente ; la monotonie de la maison rustique de sa sœur ; la société douce, mais stérile, de ses deux neveux, dont l’enfance ne s’élevait pas assez haut pour lui dans la sphère de la poésie et de la philosophie qu’il habitait à la cour de Ferrare ; peut-être même l’absence de ces agitations de l’esprit qui fatiguent la vie, mais qui l’occupent, ne tardèrent pas à lui faire désirer un autre séjour. […] Nous nous occupons maintenant de les rassembler, et ils seront bientôt en ordre ; je vous le fais savoir, et je désire que vous le fassiez savoir à la sœur du Tasse, parce que cette dame a écrit, à moi et à ma sœur, sur cet objet ; ils seront remis aussitôt que possible entre vos mains, ou aux mains du Tasse lui-même ; et, de plus, on aura pour lui les plus grands égards et les plus grandes sollicitudes, non-seulement en paroles, mais en faits… » Le Tasse, malgré les conseils du cardinal Albano, qui s’efforçait de le retenir à Rome, était impatient de retourner à Ferrare ; le duc finit par y consentir. […] « C’était la saison, dit le Tasse, où le vigneron est occupé à presser les grappes pour en faire ruisseler le vin, et où les arbres (enlacés de pampres dans ces plaines) sont déjà à moitié dépouillés de leurs fruits. […] Cette habitation, dis-je, est extrêmement commode et élégante, et doit certainement être occupée par un grand seigneur qui n’a laissé rien à désirer dans cette retraite champêtre ; on y trouvait, au centre des bois, tous les raffinements du luxe des villes.
Un plan général de grande propagande par l’éducation classique et religieuse s’était dès lors emparé de son esprit, et il allait s’y vouer avec l’ardeur passionnée qu’il portait dans toutes les œuvres dont il s’occupait. […] Naturellement, il s’occupa d’abord peu de moi. […] Je ne sais pourquoi il cessa de professer le cours de notre année ; il fut remplacé par un directeur, très occupé d’ailleurs, qui se contenta de nous lire d’anciens cahiers, auxquels il mêlait des traits de livres modernes. […] Durant quatre ans, une terrible lutte m’occupa tout entier, jusqu’à ce que ce mot, que je repoussai longtemps comme une obsession diabolique : « Cela n’est pas vrai !
Vous vous occupez, je suppose, de Mme de Maintenon, vous cherchez les témoignages pour ou contre cette vertu tant controversée ; vous ouvrez le recueil des pensées et dires de Sorbière, le Sorberiana, à l’article Scarron ; vous y trouvez ce charmant éloge de Mme de Maintenon jeune et sous sa première forme d’épouse vierge et immaculée d’un mari impotent : « L’histoire du mariage de M. […] Tout ce trésor à grand-peine obtenu de lui, on l’envoie à imprimer en Angleterre à Des Maizeaux, ce biographe et cet éditeur si connu ; mais, de près, c’est peu de chose que Des Maizeaux, « un petit esprit occupé de fadaises, et un auteur pauvre qui court après le libraire pour gagner. » Quand on lui parle Bayle, il répond Saint-Évremond. […] Il est touchant de voir Marais si occupé jusqu’à la fin de défendre envers et contre tous la mémoire de son maître et ami.
Ce travail sur La Fontaine avait occupé ses loisirs pendant les vacances de septembre 1723. […] Nous citerons pourtant le passage, parce que l’on revient à s’occuper de Massillon aujourd’hui, qu’un savant abbé prépare une édition, la première exacte, de ses Sermons, et que la biographie de l’éloquent prélat sera nécessairement remise sur le tapis. […] Parmi les auteurs modernes qui se sont occupés de l’histoire de l’Académie, il n’en est aucun jusqu’ici qui se soit aperçu de ce compétiteur incognito qu’avait eu Montesquieu.
Il n’est pas sans se le demander et, en homme qui se connaît, sans se faire la réponse : « Si je me chargeais d’une semblable tâche, je ne pourrais guère m’occuper d’autre chose, et demeurerais par conséquent exposé à tous les dangers qui accompagnent l’état d’homme de lettres, et que M. […] Les œuvres d’une charité active seraient bien plus de mon goût ; et si je suis sûr de quelque chose, c’est certainement de l’impossibilité qu’il y aurait pour moi de m’occuper simultanément de deux objets si différents. » Enfin il est à Paris, et il se décide à faire le grand pas : « (A l’abbé Jean, 24 novembre 1815)… M. […] La seule manière de me servir véritablement est de ne s’occuper de moi en aucune façon.
Elle lisait aussi Pascal, dont les Pensées occupaient fort en ces années la critique littéraire. […] Me voilà occupée et heureuse pour bien des jours. […] Il semble que ses vers sont tombés de sa plume sans nul effort, comme les mots d’une bouche éloquente… C’est par là que Mme Valmore me paraît digne d’occuper une des premières places parmi les femmes-poètes de ce siècle.
Ce n’est pas ce qui nous occupera chez Bayle ; nous ne saisirons et ne relèverons en lui que les traits essentiels du génie critique qu’il représente à un degré merveilleux dans sa pureté et son plein, dans son empressement discursif, dans sa curiosité affamée, dans sa sagacité pénétrante, dans sa versatilité perpétuelle et son appropriation à chaque chose : ce génie, selon nous, domine même son rôle philosophique et cette mission morale qu’il a remplie ; il peut servir du moins à en expliquer le plus naturellement les phases et les incertitudes. […] Or, comme on sait, Rarement à courir le monde On devient plus homme de bien ; rarement du moins, on devient plus croyant, plus occupé du but invisible. […] Après qu’il eut renoncé à ses Nouvelles de la République des Lettres, la faculté critique de Bayle se rejeta sur son Dictionnaire, dont la confection et la révision l’occupèrent durant dix années, depuis 1694 jusqu’en 1704.
Mme Dubarry persistait à croire que la fièvre du roi ne durerait certainement que vingt-quatre heures encore ; elle voyait ce que M. d’Aiguillon lui faisait voir, et toujours, d’après ses conseils, se bornait à retarder l’appel des entrées et à occuper physiquement le roi d’elle. […] Tandis que ce grand intérêt occupait toute la Cour, M. d’Aumont ne perdait pas de vue ses prétentions et le désir d’étendre et d’augmenter ses droits de gentilhomme de la chambre. […] M. d’Aumont s’occupait aussi de reculer les entrées, c’est-à-dire de ne laisser entrer les personnes qui avaient droit d’entrer dans une chambre que dans celle qui la précédait ; par ce moyen, il laissait libre et sans bruit la salle du conseil, qui précédait immédiatement la chambre du lit, et cet arrangement était raisonnable.
Moi-même j’ai essayé de marier quelques filles en les assistant et j’y ai trouvé le même raisonnement comme si tous s’étaient donné le mot615. » — « Un de mes curés me mande qu’étant le plus vieux de la province de Touraine, il a vu bien des choses et d’excessives chertés de blé, mais qu’il ne se souvient pas d’une aussi grande misère (même en 1709) que celle de cette année-ci… Des seigneurs de Touraine m’ont dit que voulant occuper les habitants par des travaux à la campagne, à journées, les habitants se trouvent si faibles et en si petit nombre, qu’ils ne peuvent travailler de leurs bras. » Ceux qui peuvent s’en aller s’en vont. « Une personne du Languedoc m’a dit que quantité de paysans désertent cette province et se réfugient en Piémont, Savoie, Espagne, effrayés, tourmentés de la poursuite du dixième en régie… Les maltôtiers vendent tout, emprisonnent tout, comme housards en guerre, et même avec plus d’avidité et de malice, pour gagner eux-mêmes. » — « J’ai vu un intendant d’une des meilleurs provinces du royaume, qui m’a dit qu’on n’y trouvait plus de fermiers, que les pères aimaient mieux envoyer leurs enfants vivre dans les villes, que le séjour de la campagne devenait chaque jour un séjour plus horrible pour les habitants… Un homme instruit dans les finances m’a dit qu’il était sorti cette année plus de deux cents familles de Normandie, craignant la collecte dans leurs villages. » — À Paris, on fourmille de mendiants ; on ne saurait s’arrêter à une porte que dix gueux ne viennent vous relancer de leurs clameurs. […] Le régime inventé par Louis XIV a fait son effet, et depuis un siècle la terre retourne à l’état sauvage. « On ne voit que châteaux abandonnés et en ruine ; tous les chefs-lieux de fiefs, qui autrefois étaient habités par une noblesse aisée, sont aujourd’hui occupés par de pauvres métayers pâtres, dont les faibles travaux produisent à peine leur subsistance et un reste d’impôt prêt à s’anéantir par la ruine des propriétaires et la désertion des colons. » Dans l’élection de Confolens, telle terre affermée 2 956 livres en 1665, n’est plus louée que 900 livres en 1747. […] « On s’étonne qu’un peuple si nombreux soit nourri, lorsque la moitié ou le quart de la terre arable est occupée par des friches stériles. » (Arthur Young, II, 137.)
À côté des siècles où la politique a occupé le centre du mouvement de l’humanité, il en est d’autres où elle s’est vue acculée dans le petit monde de l’intrigue et où le grand intérêt s’est porté sur les hommes de l’esprit. […] Étaient-ce Galba, Othon, Vitellius, qui occupaient vraiment le centre de l’humanité, comme on le croyait sans doute de leur temps ? […] C’est une erreur ; cela prouve un affaiblissement de l’esprit philosophique, de la spéculation, de la littérature ; cela prouve que l’on ne comprend plus la valeur et la dignité de l’intelligence, puisqu’elle ne suffit plus à occuper les esprits distingués ; cela prouve enfin que le règne a passé de l’esprit et de la doctrine à l’intrigue et à la petite activité.
Qu’il ait osé imprimer, avec la véracité qu’on lui reconnoît, que j’ai composé un Livre d’athéïsme ; que, mis en prison à Strasbourg, je m’occupai, pendant ma captivité, à faire des Vers infames ; je n’ai qu’un mot à répondre : Je n’ai jamais écrit sur l’athéïsme, que pour m’élever contre les Athées ; de ma vie je n’ai été mis dans aucune prison ; de ma vie je n’ai vu Strasbourg que sur la carte. […] L’Auteur du dernier Discours couronné à l’Académie Françoise, dit en propres termes, qu’il ne faut jamais avoir recours aux Grands dans les entreprises difficiles, parce que, quand même ils auroient du courage & du génie, ils sont incapables d’en faire usage, & ne s’occupent qu’à calculer des convenances, lorsque le bien public devroit absorber toutes leurs facultés. […] Il n’est pas inutile de remarquer qu’un autre Abbé, qui se pique aussi de Religion [je ne le nommerai point, pour ne pas lui nuire dans la place de confiance qu’il occupe], me poursuit depuis trois ou quatre ans avec une haine & un acharnement d’autant plus inconcevables, que je ne lui ai donné aucun sujet de se plaindre de moi : il n’est question de lui dans aucun de mes Ouvrages ; je ne le connois même point, & je puis assurer que je n’ai entendu prononcer son nom, qu’à l’occasion de son monstrueux déchaînement.
C'est de quoi nous nous occupons nous-mêmes, dans un Ouvrage qui seroit déjà fait, si notre fortune nous eût permis de suivre les mouvemens du zele qui nous anime. […] L’Homme, abandonné à la Nature, a la Philosophie, à lui-même, est nécessairement égoïste, endurci, & devient bientôt inutile & même à charge à la société, par l’abus qu’il fait de ses facultés : l’Homme religieux au contraire s’occupe de tous les besoins de ses semblables, & multiplie ses sacrifices & ses privations, pour les soulager. L'Homme Philosophe, s'il est conséquent, se fait le centre de tout, ne s’occupe des autres que par rapport à lui ; dans ce qu'il bâtit, au physique comme au moral, sa propre commodité est le premier & souvent même l’unique objet de ses soins : l’Homme religieux étend les siens sur tous les membres de la Société ; son zele se porre jusque sur les générations suivantes : de là ces Monumens de charité qui pourvoient à toutes les especes de miseres humaines.
Les premières fonctions qu’il exerça dans la magistrature (substitut du procureur général, puis conseiller aux Enquêtes) lui laissèrent du loisir pour s’occuper activement des lettres, des sciences, et particulièrement des sciences naturelles qu’il aimait passionnément. […] Au moment où il devint premier président, il était très occupé de l’Histoire naturelle de Buffon, dont les trois premiers volumes venaient de paraître (1749), et il s’attachait à y relever, plume en main, les légèretés et les inexactitudes, principalement en ce qui concernait la botanique, que Malesherbes savait si bien, et que Buffon savait peu. […] Le travail de mon Année littéraire ne me permet pas de faire de petites brochures détachées ; mon ouvrage m’occupe tout entier et ne me laisse point le temps de faire autre chose.
Mais comme, à toute époque, le cercle formé par ces deux genres d’intelligences n’est jamais excessivement étendu, et comme, chaque jour, il tend à se rétrécir davantage dans notre société bourgeoise, occupée de grosses choses et se complaisant dans sa propre vulgarité, l’effet de la publication, risquée par la Revue des Deux-Mondes, n’alla pas plus loin. […] Elle ne s’occupa plus que de sa couvée de frères et de sœur. […] Si son père se portait bien et n’avait pas besoin de son aide, elle s’occupait soit à lire, soit à écrire, soit à travailler, ce qu’elle aimait beaucoup (fée par les mains comme elle l’était par l’âme !)
Il s’est trouvé que des Français étaient maîtres du premier étage, tandis que le second et le rez-de-chaussée étaient occupés par les Espagnols ; que l’on se fusillait par les planchers du haut en bas et du bas en haut. […] » — « Non, répondit quelqu’un de la maison, il est dans ce moment occupé, il raccommode sa culotte. » Cet homme charmant et tout à fait homme d’esprit était cardinal, ambassadeur à Rome.
Après trois ou quatre ans donnés à la physique, à laquelle il eût été propre peut-être plus qu’à aucun autre objet, désirant surtout faire servir ses progrès personnels au bonheur des hommes, il suivit l’exemple de Pascal et de Socrate, il passa à l’étude de la morale ; et comme celle-ci ne trouve guère son application en grand et son développement qu’à l’aide des lois et des institutions civiles, il fut conduit nécessairement à s’occuper de politique : car nul esprit n’était plus docile que le sien à mettre en pratique et à suivre jusqu’au bout la série de conséquences qui s’offraient comme justes. […] Dans ces années de jeunesse et tandis qu’il occupait dans le faubourg Saint-Jacques cette petite maison de 200 livres, il allait voir les hommes célèbres par leurs écrits, il courait après eux (c’est son mot).
A peine rentré dans son pays et rapatrié, il s’occupa à recueillir et à publier les pièces de vers des dernières saisons sous ce titre : La Coupe de l’Exil (1840). […] La plupart de mes lecteurs l’auront déjà senti et en auront fait tout bas la remarque : le monde est présentement occupé et distrait ; il n’a plus d’oreille pour le poëte qui se plaint seul, pour celui qui vient nous dire sur tous les tons : Je suis la fleur des champs égarée au désert… ou bien : J’étais un jeune oiseau sans plumes à son aile… Le monde commence à être rebattu de l’éternelle chanson ; il a écouté, non point patiemment, mais passionnément, tous les grands plaintifs depuis Job jusqu’à Childe-Harold ; il s’écoutait lui-même en eux, et il assistait à ses propres pensées désolées : cela lui suffît ; le reste lui paraît faible ; les pleureurs à la suite ont tort ; il en a assez pour quelque temps de ces lamentations sur les lacs et sur les rochers.
Si Ajax, le grand Ajax, occupe le premier plan de la défense et résiste comme une tour, il est toujours dit qu’il n’est que le second des Grecs, de même que l’autre Ajax, aux instants de poursuite, s’appelle le plus léger, mais toujours après Achille. […] Ces combats sans cesse décrits, et qui occupent tant de chants, ont d’un bout à l’autre (remarquons-le) une vivacité précise, une gradation, et surtout une réalité que jamais description poétique de combats n’a offerte à ce degré.
Il recueille les misérables, les nourrit, les occupe, les marie ; mendiants, vagabonds, paysans fugitifs affluent autour du sanctuaire : Par degrés leur campement devient un village, puis une bourgade : l’homme laboure dès qu’il peut compter sur la récolte et devient père de famille sitôt qu’il se croit en état de nourrir ses enfants. […] Chaque petit chef a planté solidement ses pieds dans le domaine qu’il occupe ou qu’il détient ; il ne l’a plus en prêt ou en usage, mais en propriété et en héritage.
Qu’il les courtise ou non, il est à son aise dans leur compagnie, occupé et charmé, comme au milieu d’un jardin plein de fleurs. […] Tout occupé de ce qu’il avait vu, il s’égara en route.
Voici quelques-unes des indications de la mise en scène : « Au lever du rideau, Sextius est occupé avec les soldats à rassembler et à préparer des instruments de torture épars sur le sol, tenailles, lames, carcans, ceps, fouets, etc. » Plus loin : « Blandine, vivement éclairée, est attachée à une croix. […] Barbier où l’intérêt, si je ne m’abuse, se disperse un peu, et où plusieurs des autres personnages, beaucoup moins singuliers et significatifs que Blandine, occupent une aussi grande place que l’humble et sublime servante.
Cet hôtel touchait au Louvre ; il s’élevait sur l’emplacement occupé aujourd’hui par la colonnade de Perrault, en face de l’église de Saint-Germain-l’Auxerrois. […] Il est de tous les lazzi ; il occupe souvent la scène, et les charges qu’il y fait n’ont d’ordinaire aucun rapport avec l’intrigue.