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1647. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Paul-Louis Courier. — I. » pp. 322-340

Certes, pour qui sait la disette actuelle et la difficulté de rien découvrir de vraiment nouveau dans ce champ presque épuisé de l’Antiquité, c’était là une jolie trouvaille, et de quoi réjouir délicieusement une âme d’érudit. […] Courier se défendait fort de l’être : Si j’entends bien ce mot, qui, je vous l’avoue, m’est nouveau, vous dites un helléniste comme on dit un dentiste, un droguiste, un ébéniste ; et, suivant cette analogie, un helléniste serait un homme qui étale du grec, qui en vit, qui en vend au public, aux libraires, au gouvernement. […] Mais l’Empire, en tombant, allait ouvrir à Courier de nouveaux points de vue et une carrière.

1648. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « L’abbé Barthélemy. — I. » pp. 186-205

En me présentant aujourd’hui devant de nouveaux lecteurs, et en espérant qu’ils sont peut-être ou qu’ils seront à peu près les mêmes que ceux que j’avais hier, je n’ai qu’une bien courte préface à leur adresser, et je la ferai simplement en quelques mots. […] L’abbé Barthélemy a été pour eux, à cet égard, un instituteur comme l’avait été précédemment Rollin, mais approprié au moment nouveau ; un instituteur fleuri, poli et disert, éclairé, agréable et très aimé, habile à dérober la profondeur et l’exactitude du savoir sous une grâce à demi mondaine. […] Ayant succédé à M. de Boze lorsque ce dernier mourut, il n’eut pas de pensée plus chère que d’enrichir le Cabinet du roi, confié à ses soins, de pièces nouvelles et rares, et il fut heureux lorsqu’en 1755, M. de Choiseul (alors M. de Stainville), nommé ambassadeur à Rome, lui offrit de l’emmener en Italie, de le loger chez lui à Rome et de lui faciliter tout le voyage.

1649. (1909) Les œuvres et les hommes. Philosophes et écrivains religieux et politiques. XXV « Ernest Renan »

Ernest Renan33 I Ce que tout le monde a cherché d’abord dans le nouveau livre d’Ernest Renan, la Vie de Jésus 34, depuis si longtemps annoncée comme un Messie… contre le Messie, c’était l’impiété nette et carrée, l’hostilité intrépide, l’audace superbe, la science herculéenne qui donne son dernier coup de hache à la croix de Jésus-Christ et n’en fait plus que quatre poutres ! […] À présent, nous avons cette Vie de Jésus, accueillie avec une curiosité d’une part si confiante, et de l’autre presque épouvantée, et nous savons qu’il n’y a là-dedans ni monstre ni prodige, ni Renan nouveau avec des facultés nouvelles, mais tout bêtement le Renan, déjà fripé, de notre connaissance, l’expulsé de séminaire qui a de l’évêque rentré dans le ventre, le Grippe-Soleil du docteur Strauss, toujours à la suite de monseigneur, et l’écrivain du Journal des Débats à son dimanche… Ô gens de cervelle enflammée, comment trouvez-vous un pareil Antéchrist ?

1650. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre XXVI. Des oraisons funèbres et des éloges dans les premiers temps de la littérature française, depuis François Ier jusqu’à la fin du règne de Henri IV. »

Ce roi brave, mais d’une valeur moins éclatante que son père protecteur des lettres, mais sans cette espèce de passion qui tient de l’enthousiasme, et le fait naître chez les autres ; avide de gloire, mais incapable de cette hauteur de génie qui s’ouvre de nouvelles routes pour y parvenir ; gouverné par des favoris qui dirigeaient à leur gré sa faiblesse ou sa force, et poussé en même temps par l’esprit de sa nation et de son siècle, qu’il trouva créé et auquel il n’ajouta rien, n’eut ni dans l’esprit, ni dans l’âme, cette espèce de ressort qui fait la grandeur. […] Peut-être l’effet de ce discours ne se serait-il pas borné à une émotion passagère, peut-être par la suite aurait-il pu prévenir de nouvelles divisions et de nouveaux crimes.

1651. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — L — Lacaussade, Auguste (1815-1897) »

[Nouveaux lundis, t. 

1652. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — L — Lefèvre, André (1834-1904) »

[Nouveaux lundis, t. 

1653. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — B — article » pp. 295-296

Les Maximes ou Réflexions de M. de la Rochefoucault ne seroient plus lues aujourd’hui, s’il se fût contenté de dire une vérité en peu de mots, sans en amener, par des tours différens, de nouvelles qui rendent la premiere plus sensible.

1654. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — B — article » pp. 404-405

Son Ouvrage de l’Institution d’un Prince, adressé à François I, n’a, à la vérité, que le mérite d’exposer des maximes assez communes ; mais c’est toujours beaucoup de savoir s’attacher à celles qui sont avouées de tout le monde, & de se garantir de la démangeaison d’en hasarder de nouvelles, dont souvent le premier effet est d’étonner par la hardiesse, & le second d’abuser par l’erreur.

1655. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — C — article » pp. 426-427

Ce Dictionnaire n’est qu’une répétition de son Histoire de l’ancien & du nouveau Testament, & de son Commentaire littéral.

1656. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — L — article » pp. 73-74

Il n’y a pas de Théatre de Province où elle ne reparoisse trois ou quatre fois l’an, & toujours avec de nouveaux applaudissemens.

1657. (1888) Préfaces et manifestes littéraires « Avant-propos » pp. -

Avant-propos Aujourd’hui que l’Œuvre des deux frères est terminé — l’un étant mort depuis des années, l’autre se trouvant trop vieux pour entreprendre à nouveau un travail d’imagination ou même un travail d’histoire de longue haleine, — il a paru intéressant au survivant de réunir, dans un volume, les préfaces et les manifestes littéraires, jetés en tête des diverses éditions de leurs livres.

1658. (1913) Essai sur la littérature merveilleuse des noirs ; suivi de Contes indigènes de l’Ouest-Africain français « Contes — VI. Le canari merveilleux. »

Puis, déposant Baffo sur une grosse branche, il s’envole de nouveau et disparaît.

1659. (1870) La science et la conscience « Avant-propos »

C’est ce que nous avons essayé de faire dans une série d’études publiées d’abord dans la Revue des deux mondes, année 1869, sous la forme d’articles que nous recueillons dans ce petit livre, en y ajoutant quelques nouvelles citations et quelques développements.

1660. (1923) Nouvelles études et autres figures

bien, quelles nouvelles de l’enfer ?  […] Plus tard à Ravenne ils se rencontrèrent de nouveau. […] Il avait dans ses papiers la matière d’un nouveau récit de voyage. […] C’est le sujet que traite aujourd’hui le nouveau livre de M.  […] Elle était, comme toujours, incapable de créer de nouvelles formes d’art.

1661. (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « XLIII » pp. 173-174

C'est un rôle de plus pour mademoiselle Rachel, qui se trouve assez embarrassée d’en conquérir de nouveaux, et ce sera un de ses bons.

1662. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — D — Dorian, Tola (1841-1918) »

. — Âmes slaves, nouvelles (1890). — Vespérales (189/1). — Roses remontantes (1897).

1663. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — D — Doucet, Camille (1812-1895) »

Jules Sandeau Vous donniez presque coup sur coup au même théâtre deux comédies nouvelles : L’Avocat de sa cause et le Baron Lafleur, toutes les deux en vers.

1664. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — D — Dumur, Louis (1860-1933) »

Charles Morice Louis Dumur, d’origine suisse et italienne, versifie selon une poétique nouvelle, du moins renouvelée de poétiques étrangères — aussi — et classiques… Sans accorder ni refuser au système de Louis Dumur plus ni moins de confiance qu’aux autres poétiques nouvelles dont la nouveauté consiste à démembrer le vieux vers français, je constate son effort et je l’inscris comme un des signes les plus nets qui marquent le désir d’une nouveauté, en effet, dont l’avènement plane autour de nous.

1665. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — J — Jasmin, Jacques (1798-1864) »

[Nouveaux samedis (1860-1875).]

1666. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — M — Miłosz, Oskar Wladisław de Lubicz (1877-1939) »

Milosz est un nouveau venu parmi les jeunes poètes ; son volume est tout à fait remarquable.

1667. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — S — Souchon, Paul (1854-1923) »

Dans la recherche de « modernisme » et de nouveau où tant de jeunes gens font aujourd’hui consister le talent, il est rare qu’ils rencontrent l’originalité.

1668. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — L — article » pp. 16-17

Il est moins complet que le nouveau Dictionnaire historique en six volumes ; mais on y trouve aussi moins d’inexactitudes, moins d’erreurs, moins de fausses citations, moins de faux jugemens, moins de fautes de style & de typographie.

1669. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — M. — article » pp. 232-233

Lafontaine le relisoit toujours avec un nouveau plaisir ; il lui doit les graces naïves qui donnent tant d’agrément à ses Fables.

1670. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — M. — article » pp. 295-296

Mais ils ont trouvé des Lecteurs, toujours prêts à dévorer ce qui est nouveau, & encore plus tout ce qui est marqué au vénérable coin de l’affectation, de l’enflure, du bathos, style ordinaire de tous ceux qui veulent jouer le sentiment.

1671. (1827) Principes de la philosophie de l’histoire (trad. Michelet) « Principes de la philosophie de l’histoire — Livre cinquième. Retour des mêmes révolutions lorsque les sociétés détruites se relèvent de leurs ruines — Argument » pp. 355-356

Comment les nations parcourent de nouveau la carrière qu’elles ont fournie conformément à la nature éternelle des fiefs.

1672. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « quelque temps après avoir parlé de casanova, et en abordant le livre des « pèlerins polonais » de mickiewicz. » pp. 512-524

La condition de la critique, en ce qu’elle a de journalier, de toujours mobile et nouveau, la fait ressembler un peu, je l’éprouve parfois, à un homme qui voyagerait sans cesse à travers des pays, villes et bourgades où il ne ferait que passer à la hâte, sans jamais se poser ; à une sorte de Bohémien vagabond et presque de Juif errant, en proie à des diversités de spectacles et à des contrastes continuels. […] Il n’avait point encore porté sa prose descriptive à ce degré de perfection qui tient de la merveille. — Il n’est que juste, après ces extraits d’articles un peu chagrins et un peu rogues, d’indiquer, au tome VI de mes Nouveaux Lundis, les articles que j’ai faits sur Théophile Gautier, envisagé au complet et dans son dernier développement.

1673. (1800) De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales (2e éd.) « Première partie. De la littérature chez les anciens et chez les modernes — Chapitre XX. Du dix-huitième siècle, jusqu’en 1789 » pp. 389-405

La pureté du style, l’élégance des expressions n’ont pu faire des progrès après Racine et Fénelon ; mais la méthode analytique donnant plus d’indépendance à l’esprit, a porté la réflexion sur une foule d’objets nouveaux. […] J’examinerai, dans la seconde Partie de cet ouvrage, si l’on ne peut pas adapter encore à notre théâtre quelques beautés nouvelles, plus rapprochées de l’imitation de la nature ; mais on ne saurait nier que Voltaire n’ait fait faire un pas de plus, sous ce rapport, à l’art dramatique, et que la puissance des effets du théâtre ne s’en soit accrue.

1674. (1800) De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales (2e éd.) « Seconde partie. De l’état actuel des lumières en France, et de leurs progrès futurs — Chapitre IX et dernier. Conclusion » pp. 586-601

La valeur guerrière, cette qualité qui produit toujours un enthousiasme nouveau, cette qualité qui réunit tout ce qui peut frapper l’imagination, enivrer l’âme, la valeur guerrière que vous appelez à l’aide du despotisme, inspire l’amour de la gloire, et l’amour de la gloire devient bientôt le plus terrible ennemi de ce despotisme. […] Vainement les goûts se modifient, les inclinations changent ainsi que le caractère ; il faut rester la même puisqu’on vous croit la même ; il faut tâcher d’avoir quelques succès nouveaux puisqu’on vous hait encore pour les succès passés ; il faut traîner cette chaîne des souvenirs de vos premières années, des jugements qu’on a portés sur vous, de l’existence enfin telle qu’on vous la suppose, telle qu’on croit que vous la voulez.

1675. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XIII » pp. 109-125

Après 1645, quand la société de Rambouillet commença à se dissoudre, comme nous l’avons vu, il s’en forma de nouvelles de l’élite des personnes qui la composaient ; il s’en forma de son rebut, il s’en forma de mêlées ; il s’en forma même des partis opposés de la cour et de la ville ; la pruderie et la galanterie se mêlèrent. […] Elle écrivait à madame de Guittaut, après la mort de madame de La Fayette, que leur amitié de quarante ans n’avait jamais eu le moindre nuage, que son goût pour madame de La Fayette avait toujours été vif et nouveau.

1676. (1904) Prostitués. Études critiques sur les gens de lettres d’aujourd’hui « Chapitre II. Filles à soldats »

On sent l’impuissance dès les premières pages ; il n’y a plus qu’à se résigner, à s’intéresser aux divers fragments comme à une série de nouvelles sur « une époque ». […] C’est une insupportable accumulation d’images scientifiques ou industrielles : « Hier, aujourd’hui, demain, bouillonnant dans le creuset de l’heure trouble. » — « L’or venait de circuler par mille voies nouvelles, les chemins de fer, les chemins vicinaux, tout un réseau artériel et veineux.

1677. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — F. — article » pp. 272-292

S’il paroît quelquefois faillir & s’égarer, ce n’est qu’une adresse de l’Auteur, pour le rendre plus intéressant & donner un nouveau lustre à ses vertus. […] Que les ennemis de sa gloire apprennent que dans ses autres Ouvrages il a de nouveaux titres pour exciter leur jalousie, & les humilier par sa supériorité.

1678. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome II « Mémoires pour servir à l’histoire des gens-de-lettres ; et principalement de leurs querelles. Querelles particulières, ou querelles d’auteur à auteur. — Jean-Baptiste Rousseau, et Joseph Saurin. » pp. 28-46

Des propos tenus & rendus, avec la plus grande inconsidération, excitèrent, chaque jour, de nouvelles tracasseries. […] On l’accusa d’en avoir répandu contre ses anciens & ses nouveaux amis, & même contre ses protecteurs.

1679. (1757) Réflexions sur le goût

Si la sage timidité de la physique moderne a trouvé des contradicteurs, est-il surprenant que la hardiesse des nouveaux littérateurs ait eu le même sort ? […] Nous répondrons avec regret, que tel est le malheur de la condition humaine : nous n’acquérons guère de connaissances nouvelles que pour nous désabuser de quelque illusion agréable, et nos lumières sont presque toujours aux dépens de nos plaisirs.

1680. (1905) Les œuvres et les hommes. De l’histoire. XX. « La Paix et la Trêve de Dieu »

Que peut-on croire, en effet, de la vérité de ses conclusions historiques quand on se rappelle qu’entre dans des idées nouvelles au moment où il allait sortir de la vie, il se proposait de reconstruire, de fond en comble, l’édifice qu’on nous avait donné, depuis tant d’années, comme un monument inébranlable ? […] Eh bien, le Moyen Âge, au xe  siècle, offrait justement le spectacle, qui n’était pas nouveau, mais qui avait pris des proportions exorbitantes, du point d’honneur combattant contre l’Église !

1681. (1905) Les œuvres et les hommes. De l’histoire. XX. « Histoire de la Révolution »

Hors ce résultat, qui est la destruction, n’importe par quelles voies, du monde ancien et de ses hiérarchies, et l’érection, n’importe par quelles voies, du monde nouveau appuyé sur l’égalité politique, rien pour l’auteur de cette histoire ne vaut la peine d’être aperçu ou même regardé. […] Cela n’est pas bien nouveau, un tel chef-d’œuvre !

1682. (1906) Les œuvres et les hommes. Femmes et moralistes. XXII. « Si j’avais une fille à marier ! » pp. 215-228

Le grain de poésie qui est en lui, et qui l’a fait peintre d’intérieur et de paysages dans quelques nouvelles et quelques romans, l’empêchera toujours de se donner entièrement aux idées de ce monstre d’abstraction… et de concrétion, qui comparait les étoiles, ces radieuses fleurs du ciel, à une éruption de petite vérole. […] » Mais, fruit pour fruit, les femmes honnêtes et les hommes d’honneur aimeront mieux celui qu’ils ont retiré déjà et qu’ils peuvent retirer à nouveau de la lecture des petits romans à la Greuze de Weill, faits ou à faire, que de son traité des filles à marier, adressé à mademoiselle sa fille.

1683. (1895) Les œuvres et les hommes. Journalistes et polémistes, chroniqueurs et pamphlétaires. XV « Armand Carrel » pp. 15-29

… Question dangereuse, qui était enterrée et qu’on déterre pour la poser à nouveau. […] À la fin du troisième volume, nous sommes en 1833, à l’année qui précéda la fondation du National, l’œuvre personnelle de Carrel, l’hégire de ce nouveau prophète d’une république qui se révélait.

1684. (1895) Les œuvres et les hommes. Journalistes et polémistes, chroniqueurs et pamphlétaires. XV « Eugène Pelletan » pp. 203-217

Il en a fait un homme politique, un de ces cuisiniers de révolutions et de gouvernements impossibles, qui empoisonnent la France depuis près d’un siècle… Le journalisme, qui, si l’on n’y prend garde, donne de si mauvaises habitudes à la pensée, a donné à Pelletan tous les défauts qui sautent aux yeux dans son nouveau livre : l’inconsistance, la frivolité, les passions de parti et leurs faux jugements et leurs injustices, et surtout cette terrible et misérable faculté de se monter la tête, de suer à froid, comme disait Beaumarchais, en parlant des avocats, ces journalistes du bec comme les journalistes sont les avocats de la plume, et de se faire illusion à soi-même pour mieux faire illusion aux autres. […] Et pour se montrer plus journaliste encore, car si l’amusant est la visée du journaliste, l’idée commune est son véhicule et son moyen de succès, Pelletan s’est bien garde, sur Joseph de Maistre, d’un aperçu nouveau qui aurait déconcerté le public, cet ombrageux de médiocrité, et il a répétaillé encore une fois — une fois de plus — les idées sur le bourreau et sur l’Inquisition dont on fait une arme contre Joseph de Maistre, et qui traînent, comme pantoufles, à tout pied de grue qui veut les chausser !

1685. (1893) Les œuvres et les hommes. Littérature épistolaire. XIII « Alexis de Tocqueville »

Les idées et la manière qu’on trouve dans ce dernier fragment ne sont pas nouvelles. […] Dans les autres fragments, au contraire, dans le Voyage en Sicile, la Course au lac d’Onéida, et surtout les Quinze jours au Désert, plusieurs critiques, parmi lesquels on doit ranger Sainte-Beuve, ont annoncé qu’ils avaient découvert et cueilli un Tocqueville nouveau, à l’imagination rosée, dont personne ne pouvait se douter dans le grave publiciste américain.

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