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1583. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome I « Mémoires pour servir à l’histoire des gens-de-lettres ; et principalement de leurs querelles. Querelles particulières, ou querelles d’auteur à auteur. — Joseph Scaliger, et Scioppius. » pp. 139-147

Il mourut à Leyde, 1609, victime des traits dont il avoit montré le funeste usage.

1584. (1772) Bibliothèque d’un homme de goût, ou Avis sur le choix des meilleurs livres écrits en notre langue sur tous les genres de sciences et de littérature. Tome II « Bibliotheque d’un homme de goût — Chapitre VI. Des dictionnaires Historiques » pp. 220-228

Le fameux Bayle ayant dessein de publier un Dictionnaire historique d’un goût nouveau, avoit plusieurs fois montré les défauts de celui de Moreri.

1585. (1782) Plan d’une université pour le gouvernement de Russie ou d’une éducation publique dans toutes les sciences « Plan d’une université, pour, le gouvernement de Russie, ou, d’une éducation publique dans toutes les sciences — Troisième faculté d’une Université. Faculté de droit. » pp. 506-510

Chaque professeur restera constamment attaché au même objet d’enseignement, c’est-à-dire que celui qui montrera le droit civil ne passera point de sa chaire à celle de droit ecclésiastique ; c’est le seul moyen de perfectionner chaque maître dans sa partie.

1586. (1761) Salon de 1761 « Peinture — M. Pierre » pp. 122-126

qui est-ce qui me montrera leurs perplexités ?

1587. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre III. L’âge classique. — chapitre VI. Les romanciers. » pp. 83-171

Je crois, je crois, ma petite chérie, que ce dernier article est comme la verge d’Aaron, il avale le reste… Vous plierez on vous romprez, voilà tout, mon enfant1049. » Là-dessus elle va prendre la harpe, et se met à chantonner en s’accompagnant pour montrer son indifférence : « Ma douce sœur Clary ! […] Vingt épîtres de vingt pages ne montrent pas un caractère, et une vive parole le fait. […] Vous tombez dans les phrases emphatiques et bien écrites1074 ; vous ne voulez pas montrer la nature telle qu’elle est, telle que la montre Shakspeare, lorsque, piquée par la passion comme par un fer rouge, elle crie, se cabre et bondit par-dessus vos barrières. […] Regardez chez lui les mœurs face à face ; écoutez les aveux de cet imitateur de Lesage, qui reproche à Lesage d’être gai et de badiner avec les mésaventures de son héros ; voyez l’âpreté de cette rancune, qui veut « soulever l’indignation du lecteur contre le caractère sordide et vicieux du monde et montrer le mérite modeste aux prises avec l’égoïsme, l’envie, la malice et la lâche indifférence de l’humanité1086. » Ce ne sont plus seulement les coups de poing qui pleuvent, mais aussi les coups de couteau, d’épée, de pistolet. […] Allons au musée des estampes : Hogarth, le peintre national, l’ami de Fielding, le contemporain de Johnson, l’exact imitateur des mœurs, nous montrera le dehors comme il nous ont montré le dedans.

1588. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre V. Les contemporains. — Chapitre V. La philosophie. Stuart Mill. »

Si quelque habitant d’une autre planète descendait ici pour nous demander où en est notre espèce, il faudrait lui montrer les cinq ou six grandes idées que nous avons sur l’esprit et le monde. […] C’est pourquoi exposons la même substance en faisant varier le plus possible l’état de sa surface (ce qui est un nouvel emploi de la méthode des variations concomitantes), et une nouvelle échelle d’intensité se montrera. […] Ils s’enchaînent tous, et personne, mieux que Mill, n’a montré leur enchaînement. […] Seulement ces désignations ne sont pas des définitions ; elles exposent une propriété caractéristique et dérivée, non une propriété génératrice et première ; elles ne ramènent pas la chose à ses facteurs, elles ne la recréent pas sous nos yeux, elles ne montrent pas sa nature intime et ses éléments irréductibles. […] Ils ont essayé de les atteindre et de retrouver par la pensée pure le monde tel que l’observation nous l’a montré.

1589. (1887) Journal des Goncourt. Tome II (1862-1865) « Année 1863 » pp. 77-169

Des marchandes commençaient à se montrer en papillotes, sur la porte de leurs magasins. […] Les fillettes vous attirent doucement dans de petits coins d’ombre et d’intimité, en de gracieuses attitudes de confidences familières, pour vous faire épeler une page de leur grammaire chinoise, ou vous montrer, au milieu de petits rires argentins, une Angélique, d’après un tableau de M.  […] Aux bureaux de leurs caisses, les hôtels montrent de vieilles femmes, dont les voix vous rappellent des voix d’autrefois entendues au théâtre. […] Théophile Gautier développe la théorie qu’un homme ne doit se montrer affecté de rien, que cela est honteux et dégradant, qu’il ne doit jamais laisser passer de la sensibilité dans ses œuvres, que la sensibilité est un côté inférieur en art et en littérature. […] À Montfaucon, on me montra un jour des chiens.

1590. (1896) Études et portraits littéraires

L’écrivain et le penseur s’y montrent au plein de leur force. […] Et ne pouvant se mettre hors de son siècle, il s’évertua à s’en montrer différent. […] Ollé-Laprune l’a montré en un chapitre de la facture la plus grecque. […] Il y eût montré un admirable « système » de forces, un beau cas d’application de sa théorie favorite. […] Il y a peu de temps, on se montrait encore, à Genève, les quatre fiancées d’Amiel.

1591. (1859) Critique. Portraits et caractères contemporains

— une femme courageuse, qui, pour franchir un ruisseau, osait montrer qu’elle portait une jupe verte sous une robe bleue ! […] comme cela serait facile d’en montrer quelque peu quand on en a beaucoup, et comme on doit être fâché de ne pas en avoir, et pour des gens qui en ont tant pour vous ! […] à peine il osait se montrer ; il n’était plus qu’un aristocrate, un ci-devant, un suspect ! […] Chaque année apportait à cette table indulgente ses biens de chaque saison, jusqu’au moment où le mitron se montrait à la ville enchantée, au son de ses sonnettes argentines. […] Heure terrible, où la mémoire et la reconnaissance, venant en aide à vos respects, vous montrent, dans un vif relief, tous les biens que vous avez perdus !

1592. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « [Note de l’auteur] » pp. 422-425

Les uns croient que c’est outrager les hommes que d’en faire une si terrible peinture, et que l’auteur n’en a pu prendre l’original qu’en lui-même, ils disent qu’il est dangereux de mettre, de telles pensées au jour, et qu’ayant si bien montré qu’on ne fait les bonnes actions que par de mauvais principes, la plupart du monde croira qu’il est inutile de chercher la vertu, puisqu’il est comme impossible d’en avoir si ce n’est en idée ; que c’est enfin renverser la morale, de faire voir que toutes les vertus qu’elle nous enseigne ne sont que des chimères, puisqu’elles n’ont que de mauvaises fins.

1593. (1890) Conseils sur l’art d’écrire « Principes de composition et de style — Première partie. Préparation générale — Chapitre II. De la sensibilité considérée comme source du développement littéraire »

On a remarqué souvent que rien n’est plus malaisé au théâtre que de montrer le parfait contentement : les scènes de désir contrarié, de passion désespérée, abondent, et les talents médiocres y réussissent sans trop de peine.

1594. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — D — Desbordes-Valmore, Marceline (1786-1859) »

Anatole France Disons tout de suite qu’elle était douée entre toutes les femmes pour aimer et souffrir, et montrons ses premières douleurs, ses premières blessures, avec respect, comme la source cachée d’où coula un flot abondant et pur de poésie… Faible, elle obsédait les puissants pour leur arracher des grâces.

1595. (1920) La mêlée symboliste. I. 1870-1890 « Les Zutistes » pp. 19-27

Louis Marsolleau a montré, depuis, qu’il avait les poumons assez solides pour emboucher la trompe d’airain et l’âme assez résistante pour surmonter les bagatelles sentimentales de la seizième année.

1596. (1881) La psychologie anglaise contemporaine « Hartley »

Il ne s’agit pas ici d’entrer dans les détails, ni de montrer comment les états complexes de l’esprit peuvent se former par la juxtaposition et la fusion finale des états simples.

1597. (1880) Les deux masques. Première série. I, Les antiques. Eschyle : tragédie-comédie. « Chapitre XVI, les Érynnies. »

Souriante au pâtre, douce au laboureur, l’Aurore montrait au meurtrier l’œil ardent d’une vengeresse.

1598. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome I « Mémoires pour servir à l’histoire des gens-de-lettres ; et principalement de leurs querelles. Querelles particulières, ou querelles d’auteur à auteur. — L’abbé Boileau, et Jean-Baptiste Thiers. » pp. 297-306

Thiers plaida pour les flagellations avec le même zèle qu’il montra lorsqu’il écrivit contre l’usage des perruques que portent les ecclésiastiques.

1599. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Seconde partie. Poétique du Christianisme. — Livre second. Poésie dans ses rapports avec les hommes. Caractères. — Chapitre X. Suite du Prêtre. — La Sibylle. — Joad. — Parallèle de Virgile et de Racine. »

Ce n’est pas que l’auteur de Phèdre n’eût été capable de trouver cette sorte de mélodie des soupirs ; le rôle d’Andromaque, Bérénice tout entière, quelques stances des cantiques imités de l’Écriture, plusieurs strophes des chœurs d’Esther et d’Athalie, montrent ce qu’il aurait pu faire dans ce genre ; mais il vécut trop à la ville, pas assez dans la solitude.

1600. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Troisième partie. Beaux-arts et littérature. — Livre quatrième. Éloquence. — Chapitre IV. Bossuet orateur. »

Tout consiste en quelques oppositions vulgaires de la beauté, de la jeunesse, de la grandeur et de la mort ; et c’est pourtant sur ce fond stérile que Bossuet a bâti un des plus beaux monuments de l’éloquence ; c’est de là qu’il est parti pour montrer la misère de l’homme par son côté périssable, et sa grandeur par son côté immortel.

1601. (1887) La Terre. À Émile Zola (manifeste du Figaro)

… ——— Quoi qu’il en soit, jusqu’en ces derniers temps encore, on se montrait indulgent ; les rumeurs craintives s’apaisaient devant une promesse : La Terre.

1602. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Troisième partie — Section 17, quand ont fini les représentations somptueuses des anciens. De l’excellence de leurs chants » pp. 296-308

Nous avons une preuve sensible dans les capitulaires de nos rois de la seconde race, pour montrer que de leur temps il y avoit des comédiens de profession qui joüoient des pieces de théatre.

1603. (1827) Principes de la philosophie de l’histoire (trad. Michelet) « Principes de la philosophie de l’histoire — Livre quatrième. Du cours que suit l’histoire des nations — Chapitre VI. Autres preuves tirées de la manière dont chaque forme de la société se combine avec la précédente. — Réfutation de Bodin » pp. 334-341

. — Réfutation de Bodin § I Nous avons montré dans ce Livre jusqu’à l’évidence que dans toute leur vie politique les nations passent par trois sortes d’états civils (aristocratie, démocratie, monarchie), dont l’origine commune est le gouvernement divin.

1604. (1898) Introduction aux études historiques pp. 17-281

. — Les fonctionnaires chargés d’administrer les dépôts de documents n’ont pas toujours montré autant de zèle qu’ils en montrent maintenant pour en faire connaître les ressources par des inventaires corrects. […] Les observations contenues dans les documents historiques ne valent jamais celles des savants contemporains (on a montré pourquoi). […] La critique nous l’a montrée en détail pour chaque cas, il faut la résumer en quelques traits pour un ensemble de faits. […] Il suffira d’énumérer ces systèmes et d’en montrer le caractère métaphysique pour que les historiens réfléchis soient avertis de s’en défier. […] Les gravures montrent les objets matériels et l’aspect extérieur, elles servent surtout pour l’étude de la civilisation matérielle.

1605. (1893) Des réputations littéraires. Essais de morale et d’histoire. Première série

Je suis au nombre des faibles, comme le reste de ma confession religieuse va le montrer. […] Montrons-nous du style, de la fantaisie, de l’imagination, bref, un peu d’art, un grain de génie ? […] Elles peuvent même se montrer étrangement rebelles à la voix des maîtres qui fie battent de les diriger. […] Pascal et André Chénier montrent assez, au contraire, la beauté romantique des monuments interrompus : Pendent opéra interrupta. […] Il se serait montré alors l’imitateur inutile et attardé de Quinault, voire même de Rotrou.

1606. (1889) Impressions de théâtre. Troisième série

Larroumet nous en a montré les nouveautés capitales. […] ze te vas montrer comment z’entends le mariaze, moi !  […] Chevreul, ont vu là une occasion admirable de se montrer eux-mêmes. […] Les gueux à qui Jacques a donné jadis son pain et son argent se montrent particulièrement lâches. […] Il n’aurait, pour se justifier, qu’à montrer les lettres de Théodora.

1607. (1896) Les idées en marche pp. 1-385

Il l’a montré d’abord dans ses notes sur l’Angleterre, sur l’Italie, les Pays-Bas, dans maint fragment dispersif, essai de critique et d’histoire. […] Historiquement, il a montré un courage égalé par l’érudition, un amour passionné pour la bonté, la liberté, la justice. […] Ces opinions diverses nous montrent comme tout se tient dans la question sociale. […] Il avait montré son personnage entre deux femmes souples et charmantes dont l’une personnifiait la logique et l’autre l’émotion. […] Quant à la première étude, il a montré, expliqué d’une main légère ce qu’il y a d’artificiel et de caduc dans la méthode de M. 

1608. (1891) Essais sur l’histoire de la littérature française pp. -384

Charlotte, dont le principal mérite est de défaillir de langueur après la valse, d’ouvrir une fenêtre, de montrer l’orage et de s’écrier : « Klopstock !  […] Nisard se montrer sans contrainte sous cet aspect inattendu. […] Le roi sentit enfin qu’il fallait « montrer ses longs bras » ; et, ressaisissant dans l’arsenal des vieux usages de la monarchie une arme qui n’était pas encore émoussée, il institua les Grands-Jours d’Auvergne. […] Mais il s’est contenté de nous les montrer en perspective ; il les a mises sous forme de prédiction épisodique dans la bouche de Nérine. […] Montrez-moi l’homme qui a mérité de rencontrer son Elvire ; à un éclair des yeux, à je ne sais quoi de l’attitude, je le distinguerai entre cent.

1609. (1910) Victor-Marie, comte Hugo pp. 4-265

Excepté quelques différences de ponctuation, juste assez pour montrer qu’on ne collationnait même pas. […] Nous montrerons, mon cher Pesloüan, nous montrerons ces trois départs, cette arrivée unique ; ces trois commencements, cette fin ; ces trois avancées, cette cime ; ces trois contreforts, ce faîte. […] Nous la montrerons dans le détail même. […] Nous la montrerons traduite dans le détail même et dans le mécanisme. Nous l’avons déjà montrée traduite, exprimée dans un système de vers et au bout du vers dans un système de rimes.

1610. (1906) La rêverie esthétique. Essai sur la psychologie du poète

Nous avons déjà montré quel devait être leur degré d’intensité. […] Bergson a montré comment s’opère cette évolution psychique40. […] Les manuscrits des poètes, ceux surtout qu’ils n’aiment pas à montrer, la feuille de travail, le brouillon, en feraient foi. […] Montrons maintenant quelle est sa valeur poétique. […] Pour établir la balance du bonheur que peut nous apporter la rêverie, il faudrait montrer, chez J.

1611. (1913) Poètes et critiques

Il décrit ce houe, dont on lui a montré un trait : ab ungue leonem. […] La scène deux, la scène quatre nous montrent le fou à côté de son roi. […] Il fit ce qu’il fallait pour s’en montrer digne aux Trois Journées. […] » En avril 1831, il avait pris le parti d’essayer du métier de maître d’études : il avait là, plus encore qu’ailleurs, montré son incapacité. […] Mais de qui donc, si ce n’est de Lebrun lui-même, le critique des Lundis tenait-il le détail sur une visite ajournée pour ne pas montrer des « bas bleus » ?

1612. (1930) Physiologie de la critique pp. 7-243

Et Boileau avait tort de croire qu’il pouvait lui montrer son erreur en ne faisant appel qu’au bon goût. […] L’Ode au chancelier de l’Hôpital n’a pas d’abord été composée pour aucune raison que pût avoir Ronsard, si ce n’est de joindre l’exemple à la leçon, de montrer ce qu’on pouvait faire de la langue et du vers français. […] * * * Au lieu de définir le goût, mieux vaut le montrer, comme Diogène montrait le mouvement. Où le montrerons-nous, à l’état pur et sincère ? […] Je veux montrer simplement que la fabrication de ces suites, la construction de ces séries littéraires font toujours, surtout chez nous (et aussi ailleurs), partie des habitudes organiques de la critique.

1613. (1861) La Fontaine et ses fables « Deuxième partie — Chapitre I. Les personnages »

Remarquer de quel air nos ouvriers, à Paris surtout, regardent ceux qui se montrent dans les rues en froc et pieds nus ; leurs gestes et leurs paroles expriment de toutes parts un étonnement malveillant qui va jusqu’au dédain, Ils sont à leur endroit et contre eux tout à fait positifs et utilitaires. […] Mais il agit ici d’une façon trop expéditive pour montrer son caractère tout entier. […] Parlons-en tout à notre aise ; nous sommes de cette bande, et nous avons le droit de la montrer telle qu’elle est. […] Ce sont des commis qui montrent leur article. […] Qui est-ce qui me montrera la chaumine du bûcheron bâtie de bois et de boue, ayant un trou pour cheminée, toute noire de fumée aveuglante ?

1614. (1867) Cours familier de littérature. XXIV « CXLIIe entretien. Littérature cosmopolite. Les voyageurs »

Le lieutenant du pacha lui dit que l’ordre que son maître avait reçu du Grand Seigneur portait de détruire tous les lieux forts de Mingrélie ; mais que toutefois il voulait bien conserver ceux des seigneurs qui se montreraient obéissants ; que le Grand Seigneur ôtait la principauté à Levan, qui était à Ruchs, et la donnait au jeune prince qui avait été élevé à Acalziké ; qu’il fallait qu’il lui fît serment de fidélité ; qu’il donnât un de ses enfants pour otage de sa foi et fit un présent au pacha. […] La sœur du roi me fit montrer un fil de perles, un bijou et une paire de pendants, qui méritent bien qu’on leur donne un article dans ce journal. […] Le même jour, la princesse, femme du grand pontife, me fit montrer un fil de perles, un bijou et une paire de pendants, qui méritent bien qu’on leur donne un article dans ce journal. […] L’eunuque, chef du trésor, allait et venait pendant tout ce temps-là dans les salles, me montrant des bijoux sans nombre et sans prix, ce qui me fit croire que c’était par ordre du roi ; car, quand je fus sorti, le grand maître me dit: « On ne fait point une telle grâce à personne. » Je demandai à voir un rubis que j’avais déjà vu l’an 1666, la cour étant en Hyrcanie: ce que le chef du trésor m’accorda d’autant plus volontiers, qu’il me connaissait dès ce temps-là, et m’avait montré aussi alors les plus beaux bijoux de la couronne, par ordre du roi. […] On me montrait les choses si fort à la hâte, que je n’avais pas le loisir de les regarder.

1615. (1898) Émile Zola devant les jeunes (articles de La Plume) pp. 106-203

Émile Zola nous a montré que cela n’était pas nécessaire de douer les personnages vulgaires de surnaturelles qualités pour leur donner de l’attrait dramatique, mais que chaque créature, si minime qu’elle soit, contient une parcelle de beauté. […] En conséquence, avant de se préoccuper de la physionomie morale des hommes, avant de nous dépeindre les traits secondaires qui les distinguent entre eux, Émile Zola s’est surtout efforcé de nous montrer sa statue charnelle, son organisation et son économie physique. […] En un mot, Zola nous a montré les hommes, soumis encore aux fortes lois qui gouvernent l’animalité maternelle et splendide. […] Il nous aura montré des difformités des individus disparaissant et se fondant, dans la splendeur, la force et la vitalité des races. […] N’avez-vous pas eu, en l’espace de quelques années seulement, de merveilleuses occasions de montrer, soit en faveur d’une race, soit en faveur d’une nation, soit en faveur d’un groupe important d’êtres humains, l’amour idéal de la justice qui brûle en votre cœur et que vous avez réservé pour la défense de Dreyfus ?

1616. (1857) Cours familier de littérature. IV « XXIIe entretien. Sur le caractère et les œuvres de Béranger » pp. 253-364

Il a montré depuis, par son noble exil pendant la monarchie universelle de son frère et par son dédain des trônes offerts, qu’il avait réellement un grand cœur et que l’honnête homme dominait en lui l’ambitieux. […] IX Nous en avons dit assez pour montrer notre désapprobation de ce genre d’opposition dans les opinions. […] Elle s’appelait alors terreur ; elle n’avait pas montré alors, comme en 1848, qu’elle pouvait être innocente contre les têtes et les propriétés, et qu’elle pouvait se défendre contre les utopies et les démagogismes avec le bras de la France. […] Et de sa hache il montrait l’Occident. […] qui t’es montré si sensible, si reconnaissant et si pieux ce jour-là, autour d’un cercueil, que ce jour te soit compté devant l’histoire, devant les hommes et devant Dieu comme une victoire !

1617. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « L’abbé Fléchier » pp. 383-416

Parmi les choses rares de la ville, il se laisse montrer une dame qu’on y estime, tant en esprit qu’en beauté, l’une des merveilles du monde. […] Lisez donc la première historiette toute romanesque qu’il a mise à dessein en tête des Grands Jours pour les commencer sous de gracieux auspices, et ne pas trop dépayser tout d’abord, lisez-la comme vous feriez d’une nouvelle de Segrais ; voyez-y ce qu’il a voulu surtout y montrer, l’application du sentiment et du ton des précieuses chez une belle de province ; et tout en notant ce que le récit a pour nous de singulier de la part d’un jeune abbé, qui avait déjà titre alors prédicateur du roi, disons-nous bien : ce n’est là autre chose qu’une contenance admise et même requise dans un monde d’élite, l’attitude et la marque d’un esprit comme il faut. […] Cependant, après avoir vaqué au charme et à l’amusement de ce qui l’entourait, Fléchier devait songer à ce qu’on pourrait montrer au public : il fit donc une pièce de vers latins, In conventus juridicos Arvernis habitos carmen, où il célébrait tout le monde, et, par-dessus tout, le roi, qui faisait revivre pour l’Auvergne, en proie jusqu’alors aux violences et aux crimes, un âge meilleur et le règne d’Astrée, Cette pièce officielle, qui fut imprimée à Clermont (1665), ressemble aussi peu à la relations des Grands Jours qu’une oraison funèbre ressemble à la vie réelle de l’homme.

1618. (1861) La Fontaine et ses fables « Deuxième partie — Chapitre II. Les bêtes »

La sève rouge saigne sur les blessures ; ils gisent épars, et, parmi les buissons humides, on aperçoit de loin en loin les troncs inertes qui montrent la large plaie de la hache. […] Ce n’est qu’une échappée, il ne faut pas qu’elle dure ; d’ailleurs vous plaisantez, et on ne plaisante que légèrement ; dites que le renard est un courtisan, que le lion est un roi ; cette comparaison prise à la volée nous montrera un air de tête, un geste expressif ; mais passez vite ; si vous insistiez, toute l’image disparaîtrait. […] « La bégayante couvée » piotte incessamment, et leurs cris, leurs mouvements perpétuels et aveugles montrent que leur pensée n’est encore qu’une dépendance de leur estomac. — N’est-ce pas assez, pour peindre la fourmi, de lui donner un rôle de ménagère ?

1619. (1862) Cours familier de littérature. XIII « LXXIIIe entretien. Critique de l’Histoire des Girondins (4e partie) » pp. 1-63

À peine une vingtaine de mille hommes de l’armée de ligne, au lieu de quatre-vingt mille hommes, se montrèrent-ils dans Paris le premier jour. […] Voici la page de l’arrêt dans les Girondins : X « Danton voulut trois choses : la première, secouer le peuple et le compromettre tellement dans la cause de la Révolution, qu’il ne pût plus reculer et qu’il se précipitât aux frontières, tout souillé du sang des royalistes, sans autre espérance que la victoire ou la mort ; la seconde, porter la terreur dans l’âme des royalistes, des aristocrates et du clergé ; enfin, la troisième, intimider les Girondins, qui commençaient à murmurer de la tyrannie de la commune, et montrer à ces âmes faibles que, s’ils ne se faisaient pas les instruments du peuple, ils en pourraient bien être les victimes. […] XV « Un des exécuteurs, prenant la tête du supplicié par les cheveux, la montra au peuple et aspergea de sang les bords de l’échafaud.

1620. (1862) Cours familier de littérature. XIII « LXXIVe entretien. Critique de l’Histoire des Girondins (5e partie) » pp. 65-128

Les révélateurs, les poètes et les sages ont roulé éternellement cette pensée dans leur âme, et l’ont perpétuellement montrée dans leur ciel, dans leurs rêves ou dans leurs lois, comme la perspective de l’humanité. […] Au lieu de travailler à fortifier la république naissante, ils n’avaient montré de sollicitude que pour l’affaiblir. […] Danton l’abandonna ; Robespierre affecta de le craindre ; Marat le dénonça ; Camille Desmoulins le montra du doigt aux terroristes.

1621. (1895) Histoire de la littérature française « Sixième partie. Époque contemporaine — Livre II. L’époque romantique — Chapitre I. Polémistes et orateurs, 1815-1851 »

Un vaste orgueil de chef de secte, qui lui rendit l’accord impossible avec les autres groupes socialistes, une indifférence choquante en son temps pour les théories politiques, au point que, se détachant de la forme républicaine, il se montra tout prêt à réaliser sa doctrine par l’empire, contrepesèrent l’influence que le talent littéraire aurait pu donner à Proudhon : il occupa le public, inquiéta le pouvoir, et ne fit pas école. […] Il essayait, plus modérément que Lamennais, et serrant toujours plus étroitement les liens qui l’unissaient au Saint-Siège à mesure qu’il effarouchait davantage le clergé français, il essayait de montrer que la solution chrétienne de tous les grands problèmes était libérale et démocratique. […] Puis il reprit ses travaux littéraires, qui l’occupèrent jusqu’à sa mort (1874), avec le gouvernement de l’église calviniste française, où il se montra sévèrement orthodoxe. — Il épousa en 1812 Pauline de Meulan (1773-1827), en 1828 Mlle Dillon (1804-1833), nièce de sa première femme.Éditions : Pour l’œuvre historique de Guizot, cf. p. 1000.

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