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1372. (1765) Essais sur la peinture pour faire suite au salon de 1765 « Un petit corollaire de ce qui précède [Mon mot sur l’architecture] » pp. 77-79

C’est elle qui suggère au maître charpentier aussi sûrement qu’au sublime Euler l’angle de l’étai avec le mur qui menace ruine.

1373. (1767) Salon de 1767 « Peintures — Lundberg » pp. 169-170

Les deux tableaux furent achevés en même temps, et exposés au même sallon, ils montrèrent la différence du maître et de l’écolier.

1374. (1909) Les œuvres et les hommes. Critiques diverses. XXVI. « Gérard de Nerval »

Chimie, physique, médecine, théologie, il a passé la main d’un maître sur tout l’écartement du clavier.

1375. (1906) Les œuvres et les hommes. Femmes et moralistes. XXII. « Mercier » pp. 1-6

Cette main, qui n’a pas l’adorable tournure de la main des maîtres, a des muscles et des veines, et sa force, on la sent, même quand elle est gauche ou brutale.

1376. (1778) De la littérature et des littérateurs suivi d’un Nouvel examen sur la tragédie françoise pp. -158

Quelques personnes dînent chez un riche ; mais des milliers d’hommes lisent un excellent ouvrage, & ne sont pas maîtres de ne point être reconnoissans du plaisir qu’ils ont eu ; voilà pourquoi les riches, au milieu de leur opulence, sont jaloux des hommes qui cueillent les palmes de la littérature(22). […] Il est bien à regretter que cet homme de génie se soit plié à des règles aussi ridicules, & ait entraîné par-là tous ses successeurs qui n’ont pas même imaginé la possibilité de sortir des entraves que leur maître avoit consacrées. […] Shakespear nous dit d’une manière bien persuasive que le Poète est maître de modifier à son gré l’action qui doit se passer, soit en plusieurs jours, soit en plusieurs lieux ; que la vraisemblance alors y gagnera, & que l’intérêt, sans être plus divisé, sera plus étendu. […]  —  N’avez-vous pas déjà eu quelques Maîtres, lui demanda le Poète ?  […] Milton, Poète sublime, généreux défenseur de la liberté, après le rétablissement de Charles II, étoit le maître de rentrer dans sa place de Sécretaire d’Etat.

1377. (1836) Portraits littéraires. Tome I pp. 1-388

Il passa des mains de ce premier maître au collège d’Eton, où il puisa de bonne heure un amour sérieux pour les deux antiquités classiques. […] La fatuité, bannie des premiers rangs de la société, ne s’est pas refugiée chez les maîtres de langue. […] La fête de village où son âme s’éveille pour la première fois à l’amour est un vrai tableau de maître. […] C’est l’amour antique, une esclave belle et jeune qui entre au lit de son maître, et qui l’endort dans ses caresses. […] À peine maître de la place qu’il a si vivement assiégée il ne saura que faire de sa victoire.

1378. (1920) Essais de psychologie contemporaine. Tome II

Il avait une qualité bien rare chez un maître : — il vous aimait sans engouement, avec une virilité de critique qui ne reculait pas devant l’épigramme. […] Une secrète unité rattache les généralisations maladroites et rudimentaires des illettrés aux spéculations des maîtres. […] Ainsi s’explique la patience que ces maîtres ont dû apporter à leurs œuvres. […] Nos maîtres n’ont jamais manqué à ce principe. […] Amiel, durant son séjour d’étudiant parmi les maîtres de la pensée moderne, éprouva les délices d’une initiation sacrée.

1379. (1862) Portraits littéraires. Tome II (nouv. éd.) « M. de Fontanes »

Il y marquait par un vers d’éloge sa déférence à Delille, déjà célèbre depuis 1770 ; mais, même à cette heure de jeunesse première, il semblait plus sobre, plus modéré en hardiesse que ce maître brillant. […] Bayle a appelé Du Perron le procureur-général du Parnasse de son temps, comme qui dirait aujourd’hui le maître des cérémonies de la littérature. […] — Ayant débuté en 1780, c’est-à-dire dix ans après le traducteur des Géorgiques, Fontanes le considérait comme maître, et en toute occasion il lui marqua une respectueuse déférence. […] — Fontanes est un maître, Millevoye n’est qu’un élève. […] Après tout, le rapporteur, dans le cas présent, ne manœuvra pas tout à fait comme le maître le voulait ; en obéissant, il éluda.

1380. (1865) Nouveaux lundis. Tome IV « Ducis épistolaire (suite et fin). »

Comme votre âme et celle de Thomas, votre maître et notre ami, ont été ravies à la vue de ce grand spectacle ! […] Que les noms de nos grands maîtres y soient, à la bonne heure ! […] Si j’étais le maître de choisir, en me supposant ambitieux, je ne voudrais ni du sceptre des rois ni des faisceaux consulaires.

1381. (1870) Nouveaux lundis. Tome XII « Madame Desbordes-Valmore. »

Sainte-Beuve, au suprême période de sa carrière et de sa vie, était bien autorisé à parler ainsi de lui-même et du rang qu’il tenait dans la Littérature, lui que ses amis, les gens de lettres, appelaient mon maître , — quelques-uns même (le bien-aimé Théo) continuaient à l’appeler mon oncle comme au temps romantique, lui laissant sa place à côté du père , qui est Hugo. — Ce qui me décide (outre l’amitié qui m’y autorise) à publier la lettre suivante, est l’appréhension intellectuelle qui y est exprimée, et qui se déduit assez logiquement de ce qu’un homme, bien placé pour cela, peut, observer de plus en plus en littérature tous les jours : « Mon cher maître, , écrivait le correspondant de Sainte-Beuve, vous avez dû recevoir de nombreux compliments à propos de votre belle étude sur Mme Valmore ; et cependant chacun ne saurait trop vous dire quelle portée prend (dans ce temps plus que jamais) l’analyse si intime de ce caractère de femme. — Il est à craindre que vous ne soyez le dernier homme de lettres du siècle. […] Sainte-Beuve un vaillant compagnon , et l’auteur de la lettre que nous achevons de reproduire, un ouvrier littéraire lui aussi, avait raison de conclure en disant : « Ce que vous nous donnez depuis votre maladie, mon cher maître, est d’un bon exemple.

1382. (1869) Portraits contemporains. Tome I (4e éd.) « Chateaubriand — Chateaubriand, Mémoires »

De côté, sur ces tablettes odorantes, voilà les livres choisis, les maîtres essentiels du goût et de l’âme, et quelques exemplaires somptueux où se retrouvent encore tous les noms de l’amitié, les trois ou quatre grands noms de cet âge. […] Femme élégante de manières, cultivée d’esprit, soupirante et silencieuse, elle souffre aussi de la sévérité absolue du maître, et partage la tristesse refoulée des siens plutôt qu’elle ne la console. […] Si, dans le portrait de son père, M. de Chateaubriand n’a rien à envier aux Van Dyck, aux Velasquez et aux vieux maîtres espagnols ; si, dans le portrait de sa sœur enfant, il a égalé quelque jeune fille gauche et finement ingénue de Terburg, il n’est comparable en cet endroit qu’à la grâce exquise et familière de Wilkie.

1383. (1824) Observations sur la tragédie romantique pp. 5-40

Voilà vraiment des hommes de génie : ils n’imitent pas les Grecs, ils ne copient pas les Espagnols ; ils n’ont de maître que la vérité. […] Mais la tâche a paru difficile, on s’en est lassé, l’on a mieux aimé se déclarer maîtres et modèles. […] Ce n’en est pas moins un travers plus inexcusable, de ne rien omettre et de ne rien voiler ; d’amener devant nous des filles de joie pour découvrir des complots, de nous introduire en un mauvais lieu, où un ambassadeur, dans l’ivresse des plus honteux plaisirs, trahira les secrets du roi son maître.

1384. (1911) Enquête sur la question du latin (Les Marges)

On ignore encore si les jeunes gens soumis à ce nouveau régime seront, en effet, des maîtres de la vie « moderne », mais ce qu’on sait déjà, c’est qu’ils ne seront jamais des maîtres en fait de langage… « La valeur exacte des mots est par eux de plus en plus ignorée : d’où des confusions croissantes entre les mots d’aspect à peu près semblable, confusions qui font écrire : “Il était compatible aux malheurs d’autrui. […] Certains de nos maîtres affectaient de sourire en évoquant cet âge d’or où l’on faisait des vers latins dans les classes.

1385. (1861) Les œuvres et les hommes. Les historiens politiques et littéraires. II. « XIX. M. Cousin » pp. 427-462

Si Balzac, le grand Balzac du xixe  siècle, — car il a pris à l’autre Balzac, à Balzac l’Ancien, le titre de grand qui ne lui sera, à lui, jamais ôté par personne, — si Balzac avait pensé à nous donner une duchesse de Longueville, comme il nous a donné une Catherine de Médicis, nous l’aurions là devant nous, animée d’une vie plus intense que la vie réelle, pénétrée du dehors au dedans et du dedans au dehors par une telle lumière, qu’elle resterait à tout jamais, — comme les grands portraits faits par les Maîtres, — rayonnante et fixe dans notre souvenir ! […] S’il n’était pas amoureux comme l’est Rousseau dans ses Confessions, derrière la chaise de la fille de ses maîtres, il est indubitable que l’honorable M.  […] Mais, lorsque Louis XIII eut cessé d’exister, Anne d’Autriche, sous l’influence de Mazarin qui continuait la politique du grand Cardinal son maître, changea tout à coup de visée, comprit la France et brisa avec ses amis, qui n’étaient pas ceux de la patrie.

1386. (1906) Les idées égalitaires. Étude sociologique « Deuxième partie — Chapitre II. La qualité des unités sociales. Homogénéité et hétérogénéité »

Ainsi, dans les sociétés esclavagistes, les maîtres s’interdisent de prendre des esclaves parmi les gens de leur race, ou du moins, s’ils en prennent, ils ne les traitent pas comme les esclaves ordinaires. […] En ce sens le christianisme fut bien une grande école d’égalité ; l’égale participation à ses sacrements mettait les serfs sur le même pied que les maîtres. […] On en a donné les preuves presque matérielles, en comparant les Droits de nos sociétés individualistes avec les Droits de ces sortes de sociétés106 ; tandis qu’elles ignorent presque le droit contractuel qui règle les rapports des intérêts et mesure les droits réciproques des individus, le droit répressif, destiné à faire respecter les croyances collectives, y règne en maître.

1387. (1901) L’imagination de l’artiste pp. 1-286

Je cite à dessein un maître. […] Il étudiera la facture des maîtres pour surprendre leurs procédés d’expression. […] On cherche le secret des maîtres. […] Ils peignent, ils sculptent parfois aussi bien que le maître. […] Il étudiera donc les maîtres.

1388. (1895) Impressions de théâtre. Huitième série

Et Marquise, alors, combattrait par de gentilles paroles, et par de doux regards et d’enjôleuses mines, le découragement du « cher maître », et aussi ses scrupules religieux. […] Leur maître (vous vous rappelez qu’UIysse lui a crevé l’œil ?) […] Nous avons retrouvé, dans cet entretien, l’esprit souple, robuste et indulgent de ce maître de la chronique. […] Nous assistons d’abord à une réédition alourdie de la scène du Bourgeois gentilhomme avec son maître de danse. […] Il fallait d’autant plus se défier d’Une Page d’amour que, dans la pensée du maître, Une Page d’amour est un roman chaste.

1389. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre III. L’âge classique. — Chapitre III. La Révolution. »

… Polissez-vous, ne curez point vos ongles en société, ne mettez pas vos doigts dans votre nez, posez bien vos pieds… Votre maître de danse est à présent le plus important de tous… Surtout laissez de côté la rouille de Cambridge… On m’assure que Mme de… est jolie comme un cœur, et que, nonobstant cela, elle s’en est tenue scrupuleusement à son mari, quoiqu’il y ait déjà plus d’un an qu’elle est mariée. […] L’homme raffiné devient « sensible. » De sa douillette de taffetas, il tire incessamment le mouchoir brodé dont il essuiera le commencement d’une larme ; il pose la main sur son cœur, il s’attendrit, il est devenu si délicat et si correct que les Anglais le prennent tour à tour pour une femmelette ou pour un maître de danse817. […] Un autre, boulanger, a des scrupules parce que son maître continue à cuire le dimanche, se dessèche d’inquiétude, et bientôt n’est plus qu’un squelette. […] Ils ont beau être inégaux, ils ne le sont que par accord réciproque ; le paysan est aussi maître dans sa chaumière, avec son pain de seigle et ses neuf shillings par semaine849, que le duc de Marlborough dans son Blenheim-Castle, avec ses quatre-vingt-dix mille livres sterling par an de places et de pensions. […] À la place du droit et de Dieu, qui reconnaissez-vous pour maître ?

1390. (1714) Discours sur Homère pp. 1-137

C’est ici qu’Homere me semble véritablement un grand maître ; et je voudrois pouvoir réussir à bien mettre en jour, l’art qu’il a employé dans le caractere d’Achille, pour y concilier deux choses qui paroissent se combatre. […] Il étoit le maître d’imaginer les circonstances pour les assortir au fait principal qu’il avoit à raconter. […] Et d’ailleurs, quand il eût été obligé à ce détail, ne pouvoit-il pas l’interrompre plus sensement, comme il le fait quelquefois, en racontant de quelques uns de ses héros, des histoires variées, où il étoit le maître de mêler des circonstances propres à soutenir et à réveiller l’attention ? […] Il y a apparence qu’en quelque tems qu’Homere eût vécu, il eût été du moins le plus grand poëte de son païs ; et à ne le prendre que dans ce sens, on peut dire qu’il est le maître de ceux-mêmes qui l’ont surpassé. […] C’est souvent un détour de la vanité qui loue volontiers les morts, pour se dispenser de louer les vivans ; on accorde le premier rang à ceux qui ne nous le disputent pas, pour l’ôter à ceux qui voudroient nous l’enlever, et l’on se flatte encore en secret de surpasser ceux mêmes qu’on reconnoît pour maîtres, par bienséance.

1391. (1881) Le naturalisme au théatre

Et c’est tout ; l’auteur reste ensuite le maître absolu de son œuvre. […] Mais je doute qu’une fois les éléments appris, on tire un grand profit des leçons des maîtres. […] Talray entend être maître absolu dans le théâtre où on le joue. […] Je ne lui donne pas le nom de maître ni celui de chef d’école. […] Alors, le capitaine parle en maître à Condé.

1392. (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « XXXVI » pp. 147-152

Il serait disciple encore, même quand il n’aurait plus de maître ostensible.

1393. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — L — Laforgue, Jules (1860-1887) »

Émile Zola Laforgue, mort jeune, si inconnu, si peu formulé, n’ayant laissé que des indications si peu précises, qu’il échappe lui à tout classement, une ombre de maître, l’ombre qui s’efface, qui ne fait que passer en laissant la place aux autres.

1394. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — L — Laprade, Victor de (1812-1883) »

Laprade a payé son entrée à ses maîtres, et il leur a offert le bouquet de ses Satires politiques.

1395. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — R — Rodenbach, Georges (1855-1898) »

Mais ce n’est pas seulement parmi les maîtres que Georges Rodenbach comptait des sympathies, et sa collaboration fréquente aux jeunes Revues montre combien les nouveaux venus goûtaient son œuvre.

1396. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Liste des écrivains Dont on a parlé dans ce Volume. » pp. 537-552

117 Adam, [Maître] surnommé Billaut.

1397. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — R. — article » pp. 133-139

Il est certain qu'on n'y retrouve pas cette noblesse, cette élégance soutenue, cette même force de génie qui caractérise ses Poésies lyriques ; mais on seroit injuste de ne pas y admirer une raison supérieure, une poésie nerveuse, une facilité de style, une sûreté de goût, qui décelent le grand Maître, sur-tout dans les matieres où il parle de son Art.

1398. (1888) Préfaces et manifestes littéraires « Art français » pp. 243-257

Une année allait paraître l’École de Watteau, contenant les biographies de Pater, de Lancret, de Portail, encadrées dans un historique de la domination du Maître pendant tout le siècle.

1399. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome I « Avant-Propos. » pp. -

Falloit-il six volumes pour commenter ces deux vers si connus d’Horace* : Non, je n’ai point appris à jurer par un maître.

1400. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome I « Mémoires pour servir à l’histoire des gens-de-lettres ; et principalement de leurs querelles. Querelles particulières, ou querelles d’auteur à auteur. — Louise Labbé, et Clémence de Bourges. » pp. 157-164

Le maître des dieux veut entendre les deux parties intéressées.

1401. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Seconde partie. Poétique du Christianisme. — Livre quatrième. Du Merveilleux, ou de la Poésie dans ses rapports avec les êtres surnaturels. — Chapitre III. Partie historique de la Poésie descriptive chez les Modernes. »

Il est le maître de placer des anges à la garde des forêts, aux cataractes de l’abîme, ou de leur confier les soleils et les mondes.

1402. (1763) Salon de 1763 « Peintures — Carle Vanloo » pp. 183-186

Carle Vanloo Il y a deux tableaux de ce maître.

1403. (1763) Salon de 1763 « Peintures — Restout » pp. 187-190

N’est-ce pas assez que dans l’harmonie générale, dans la distribution des groupes, dans la liaison des parties de la composition on reconnaisse encore le grand maître ?

1404. (1767) Salon de 1767 « Peintures — Taraval » pp. 282-283

Il n’a pas assez regardé les grands maîtres de l’école d’Italie ; il a rapporté de Rome le goût, la négligence et la manière de Boucher qu’il y avait portés.

1405. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Première partie — Section 17, s’il est à propos de mettre de l’amour dans les tragedies » pp. 124-131

Par exemple, Achile, impatient de partir pour aller faire le siege de Troïe, attire bien l’attention de tout le monde, mais il interesse bien davantage à sa destinée un jeune homme avide de la gloire militaire, qu’un homme dont l’ambition est de se rendre le maître de soi-même pour devenir digne de commander aux autres.

1406. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Seconde partie — Section 26, que les jugemens du public l’emportent à la fin sur les jugemens des gens du métier » pp. 375-381

C’est toujours le sentiment du public qui l’emporte, lorsque les maîtres de l’art et lui sont d’avis differens sur une production nouvelle.

1407. (1908) Les œuvres et les hommes XXIV. Voyageurs et romanciers « Madame de La Fayette ; Frédéric Soulié »

Il aurait scié ce chêne en maître.

1408. (1827) Principes de la philosophie de l’histoire (trad. Michelet) « Principes de la philosophie de l’histoire — Livre troisième. Découverte du véritable Homère — Chapitre I. De la sagesse philosophique que l’on a attribuée à Homère » pp. 252-257

Cependant, la fin de la poésie étant d’adoucir la férocité du vulgaire, de l’esprit duquel les poètes disposent en maîtres, il n’était point d’un homme sage d’inspirer au vulgaire de l’admiration pour des sentiments et des coutumes si barbares, et de le confirmer dans les uns et dans les autres par le plaisir qu’il prendrait à les voir si bien peints.

1409. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre I. Les origines. — Chapitre II. Les Normands. » pp. 72-164

Il y a des bourgeois saxons de deux sous, d’un sou, selon la somme qu’ils rapportent à leur maître ; on les vend, on les engage, on les exploite de compte à demi, comme d’un bœuf ou d’un âne. […] Imaginez, si vous pouvez, l’orgueil de ces nouveaux seigneurs, orgueil de vainqueurs, orgueil d’étrangers, orgueil de maîtres, nourri par les habitudes de l’action violente, et par la sauvagerie, l’ignorance et l’emportement de la vie féodale. « Tout ce qu’ils voulaient, disent les vieux chroniqueurs, ils se le croyaient permis. […] La sale chaumière enfumée, le noir château féodal, où tous, sauf le maître, couchent pêle-mêle sur la paille dans la grande salle de pierre, la pluie froide, la terre fangeuse rendent délicieux le retour du soleil et de l’air tiède. « L’été est venu. —  Chante haut, coucou !  […] C’est cette classe d’hommes qui s’est rendue jadis si redoutable aux Français, et, bien qu’ils ne soient appelés ni maîtres ni messires, comme les gentilshommes et les chevaliers, mais simplement Jean et Thomas, ils ont rendu de grands services dans nos guerres. […] « Christ est notre tête, nous n’avons pas d’autre tête », dit un poëme attribué à Chaucer, et qui revendique avec d’autres l’indépendance pour les consciences chrétiennes169. « Nous aussi, nous sommes ses membres. —  Il nous a dit à tous de l’appeler notre père. —  Il nous a interdit ce nom de maître ; — tous les maîtres sont faux et méchants. » Point d’intermédiaire entre l’homme et Dieu ; les docteurs ont beau revendiquer l’autorité pour leurs paroles, il y en a une plus autorisée, celle de Dieu.

1410. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre III. L’âge classique. — Chapitre II. Dryden. »

Ni lui ni ses personnages ne sont des gens bien élevés, maîtres de leur style ; ils n’ont pris aux Français que le gros appareil du barreau et de l’école : ils ont laissé là l’éloquence unie, la diction modérée, l’élégance et la finesse. […] Et tel était le goût des contemporains : quand Dryden écrivit d’après Shakspeare la Tempête et d’après Milton l’État d’innocence, il corrompit encore une fois les idées de ses maîtres ; il changea Ève et Miranda en courtisanes728 ; il abolit partout, sous les convenances et les indécences, la franchise, la sévérité, la finesse et la grâce de l’invention originale. […] Il aime son général en bon et honnête dogue, et ne demande pas mieux que de mourir, pourvu que ce soit aux pieds de son maître. […] C’est un esprit singulièrement solide et judicieux excellent argumentateur, habitué à digérer ses idées, tout nourri de bonnes preuves longuement méditées, ferme dans la discussion, posant des principes, établissant des divisions, apportant des autorités, tirant des conséquences, tellement que, si on lisait ses préfaces sans lire ses pièces, on le prendrait pour un des maîtres du drame. […] D’ailleurs, quand Dryden entre en scène, il écrase les délicatesses de son maître, insérant des tirades ou des raisonnements, effaçant les tendresses abandonnées et sincères.

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