Ailleurs, il a surtout manifesté son impuissance lyrique ou le manque de courage de son esprit, amoureux vraiment trop platonique de la justice et du sacrifice.
Un ordre nouveau commence et la Justice est fondée.
* * * — Henri Monnier, employé au ministère de la justice, ordonnançait les frais des bourreaux.
Un philosophe contemporain a affirmé que la plus haute tâche de l’historien, en philosophie, était de concilier et non de réfuter ; que la critique des erreurs était la besogne la plus ingrate, la moins utile et devait être réduite au nécessaire ; que pour tout penseur sincère et conséquent le philosophe doit éprouver une universelle sympathie, bien opposée d’ailleurs à l’indifférence sceptique ; que dans l’appréciation des systèmes le philosophe doit apporter « ces deux grandes vertus morales : justice et fraternité40 ».
Oui, tous tant que nous sommes, grands et petits, puissants et méconnus, illustres et obscurs, dans toutes nos œuvres, bonnes ou mauvaises, quelles qu’elles soient, poëmes, drames, romans, histoire, philosophie, à la tribune des assemblées comme devant les foules du théâtre, comme dans le recueillement des solitudes, oui, partout, oui, toujours, oui, pour combattre les violences et les impostures, oui, pour réhabiliter les lapidés et les accablés, oui, pour conclure logiquement et marcher droit, oui, pour consoler, pour secourir, pour relever, pour encourager, pour enseigner, oui, pour panser en attendant qu’on guérisse, oui, pour transformer la charité en fraternité, l’aumône en assistance, la fainéantise en travail, l’oisiveté en utilité, la centralisation en famille, l’iniquité en justice, le bourgeois en citoyen, la populace en peuple, la canaille en nation, les nations en humanité, la guerre en amour, le préjugé en examen, les frontières en soudures, les limites en ouvertures, les ornières en rails, les sacristies en temples, l’instinct du mal en volonté du bien, la vie en droit, les rois en hommes, oui, pour ôter des religions l’enfer et des sociétés le bagne, oui, pour être frères du misérable, du serf, du fellah, du prolétaire, du déshérité, de l’exploité, du trahi, du vaincu, du vendu, de l’enchaîné, du sacrifié, de la prostituée, du forçat, de l’ignorant, du sauvage, de l’esclave, du nègre, du condamné et du damné, oui, nous sommes tes fils, Révolution !
La justice fut avertie, & les deux Scudéri mis en prison.
Madame la duchesse de B… lui rendit plus de justice dans des étrennes qu’elle lui envoya : Une étrenne frivole, à la docte Uranie, Peut-on la présenter ?
Voilà la science et la justice aux ordres du plus fort, comme il arrive, et n’épargnant pas les injures, ce pelé, ce galeux, etc.
« Aristarchus, dit Plutarque, estimoit que les Grecs devoient mettre en justice Cléanthe le Samien, et le condamner de blasphème encontre les Dieux, comme remuant le foyer du monde ; d’autant que cest homme taschant à sauver les apparences, supposoit que le ciel demeuroit immobile, et que c’estoit la terre qui se mouvoit par le cercle oblique du zodiaque, tournant à l’entour de son aixieu147. » Encore est-il vrai que Rome moderne se montra plus sage, puisque le même tribunal ecclésiastique qui condamna d’abord le système de Copernic, permit, six ans après, de l’enseigner comme hypothèse148.
. — Ne plaisantez pas devant la justice.
Les délibérations des Chambres, considérées, ainsi que nous venons de le faire, comme organes immédiats de l’opinion, la jurisprudence des tribunaux de la justice, forment un ensemble de traditions, qui devient la loi, et que le prince promulgue avec des formes établies : c’est là seulement qu’il faut puiser la raison de l’initiative royale.
Tel il est, et tout cela est assez vulgaire ; mais, pourtant, rendons-lui justice en une chose qui prouve, à nos yeux, l’indépendance de son esprit, ou du moins de sa volonté.
Justement effrayés du développement que prenait cette coutume du duel, d’origine religieuse, — puisque les jugements de Dieu, qui furent les premiers duels, partaient de l’idée (mal entendue, il est vrai), mais de l’idée de sa justice, — les rois, en France, ne cessèrent, depuis Louis IX jusqu’à Louis XIV, de s’opposer à ce développement et de le combattre.
C’est à Lerminier qu’il faudrait appliquer ce mot, écrit par lui de Montesquieu « : Il a la passion de l’impartialité, mais c’est une passion contenue, surveillée, sûre de son désir et de son effort, moins une passion qu’un art réfléchi, calculateur et caché, qui va du rayonnement du Beau jusqu’au rayonnement, plus pur encore, de la Justice, par le fait de cette loi magnifique qui veut que toutes les vérités se rencontrent, à une certaine profondeur. » Nous avons dit qu’après avoir lu cette histoire il n’était plus possible de garder la moindre illusion sur la valeur morale et politique des Grecs, mais, en exprimant une telle opinion, nous n’avons point entendu parler des partis.
Malgré tout ce qu’il y avait de largeur politique dans l’esprit d’Auguste, il n’avait point eu l’idée d’une institution qui permît de faire arriver à l’Empereur l’expression de ce que les provinces attendaient de son gouvernement et de sa justice.
Laborieux, appliqué, épris de justice, il avait encore les côtés extérieurs des rois, faits non seulement pour régner, mais pour rayonner.
Leroux fait la guerre, dans sa spécialité, et n’est pas tenu à justice, il n’est juste jamais que petitement, et toute grande politique lui échappe.
Ce n’est pas seulement un acte de cette justice qui porte le glaive.
Pour des imaginations comme MM. de Goncourt, dont la nature poétique a toujours résisté au prosaïsme de leur système quand ils ont voulu faire de cette prétendue réalité, qu’ils appellent cruelle et que j’appelle simplement crue, les femmes sont, en effet, ce que je sais de plus dangereux et de plus mortel pour la supériorité d’un homme, — pour son sang-froid, sa justice et son impartialité.
mais comme une chose absolument due et que la justice aurait le droit d’exiger ?
Elle ne doit examiner que deux choses : le talent dont l’œuvre est la preuve, et la justice de son succès.
Enfin Richepin, l’auteur de la Chanson des Gueux 49, une pousse de l’arbre vigoureux et immortel qui s’appelle Mathurin Régnier, et qui vient d’être condamné en justice, hélas !
Il n’ambitionnait que d’être un Théocrite ou un Tibulle, et Archiloque dormait dans sa poitrine, le terrible Archiloque qui devait s’éveiller plus tard, en criant à Dieu, comme je l’ai dit, et à la Justice outragée !
De temps en temps, une Revue, à laquelle il faut rendre cette justice qu’elle n’a pas cessé d’être littéraire quand la littérature véritable, la littérature désintéressée n’avait pas une pierre pour reposer sa tête, L’Artiste, publiait des vers charmants à faire presque croire qu’Alfred de Musset vivait toujours… Ces vers, qui, d’ailleurs, ne jouaient ni au pastiche, ni au mystère, ces vers sincères, étaient sincèrement signés de ce nom euphonique de Saint-Maur, qui, du moins, n’écorchera pas la bouche de la gloire, si cette renchérie se donne la peine de le prononcer !
Il a fait sa justice.
Près d’elle est la justice, dont le regard est à la fois imposant et doux ; le génie du gouvernement, attentif et sévère ; la paix qui sourit avec grâce, et la raison sage qui sert de ministre : et la loi en cheveux blancs, portant un sceptre d’or, et dont rien ne peut combattre la force.
Dans la société nouvelle, nous apporterons, nous le peuple, l’amour de la justice et du droit, le travail, les vertus civiques. […] Et bénie soit la Révolution qui ouvre à l’humanité une ère nouvelle de justice et de progrès ! […] Les hommes assemblés sont pris d’un grand désir de justice, d’un grand souci du bien moral ; et, d’autre part, le drame étant la vie ramassée, les questions de justice s’y posent plus nettement, plus brutalement, nous adjurent de nous prononcer. […] La justice, l’Évangile, les bons cœurs et les théologiens disent oui. […] Sardou une exacte justice) qu’il a employé un art extrême à amener des situations telles qu’il lui fallait, pour les traiter, sortir de l’art.
l’imitateur de son ennemi nous eût fait taire, ou se fût vengé de notre justice. […] Le prestige s’évanouit, le sublime décroît, les nœuds qui lient le ciel, la terre, et les abîmes, sont coupés : l’inspiration des muses s’arrête aux limites vulgaires ; la langue de la poésie est celle de la convenance et du goût ; mais ce n’est plus celle du génie, celle qui passionne les peuples jeunes, à demi civilisés, qui personnifie les puissances de leurs religions, qui déifie les fondateurs, les lois, la justice, qui évoque, et réveille les morts, qui fait vivre tous les attributs des choses, et remue tous les êtres imaginaires. […] Les institutions déjà formées leur apprenaient de jour en jour que la valeur devait être la vertu fondamentale de l’état, puisqu’elle seule les garantissait des incursions de leurs voisins, et qu’elle protégeait les droits de l’indépendance et de la justice. […] Vous tremblez, vous frémissez, vous soupirez, vous tressaillez d’espoir et de joie avec lui : ses impressions profondes sont celles de tous les esprits, de tous les cœurs, dès l’enfance remplis des menaces et des promesses de la justice divine. […] Hommes, si la justice vous guide, si vous êtes citoyens, ici le devoir vous arrête. » Quel lecteur n’est frappé de cette courte, mais vive apparition, qui concentre comme en un point lumineux, les idées de la majesté des lois, et celles des audacieux attentats de l’ambition.
Quand il est né, il n’y avait encore ni justice ni intelligence au monde. […] Et c’était justice. […] Nous nous soucions en somme assez peu de la justice. […] La justice est en horreur aux choses et aux êtres. […] Il cherchait la plus illustre des inconnues, la justice de Dieu.
Mais il faut lui rendre cette justice qu’il n’hésita jamais à mettre ses fantaisies au-dessus de la raison. […] La justice militaire ne badine point. […] Le duc rendit bonne justice. […] Il faut rendre cette justice aux parents de Barthélémy Tisseur, qu’ils renoncèrent à le destiner au négoce ou à l’industrie. […] Jacquemet avait fixé au mercredi 3 avril, à midi, au Palais de Justice, la comparution des parties dans l’affaire du compte de tutelle Debeaume.
Voltaire n’a jamais parlé de l’hôtel de Rambouillet que pour en médire, et il avait tort, parce qu’il faut rendre autant que possible justice à tout le inonde, et que l’on doit beaucoup à l’hôtel de Rambouillet. […] la participation d’un même esprit, d’une même rédemption et d’une même justice ; les chrétiens ! […] Et comment ne vous apercevez-vous pas que vous commettez ici l’inaltérable impartialité de la justice divine dans les évaluations relatives de la justice des hommes ? […] Daignez, monsieur, faire pour moi dans cette affaire ce que la justice et l’humanité vous inspireront. […] Tout le monde a fait aussi ressortir à ce propos l’esprit de justice et d’équité de Malesherbes ; même on a parlé d’indulgence et de complaisance, parce qu’après bien des difficultés on permit enfin à Fréron d’imprimer.
« Le saint homme qui regardait ces choses, demandant la cause de cette horrible damnation, et surtout pourquoi était puni ce comte, son contemporain, qui avait vécu avec tant de justice, de décence et de probité, une voix répondit : À cause d’un domaine de l’église de Metz, qu’un de leurs ancêtres, dont celui-ci est l’héritier au dixième degré, avait enlevé au bienheureux Étienne, tous ceux-ci ont été dévoués au même supplice ; et, comme le même péché d’avarice les avait réunis dans la même faute, ainsi le même supplice les a rassemblés pour les feux de l’enfer. » Eh bien ! […] C’est un paradoxe peu soutenable, dont Muratori a fait justice. […] Il y a tel poëte provençal qui semble presque un érudit, suivant le temps : « C’est raison et justice (dit ce poëte), tant qu’on est au monde, que chacun apprenne de ceux qui savent le plus. […] Elle n’est pas une hardiesse d’hier, dans notre Europe moderne ; les idées de justice et de tolérance ne sont pas une création de l’esprit philosophique. […] Si vous considérez l’état de l’Europe, nulle part il n’y avait alors autant d’ordre et de justice que dans la capitale du royaume de France ; et ce qu’on y trouvait encore de barbarie était partout dans l’Europe.
Il ne faut point appeler hauteur de la révolution ce qui ne serait que la région des vautours : restons dans l’atmosphère de l’humanité et de la justice. » Et ailleurs, après une description un peu idéale de ce que c’est que ce peuple tant invoqué : « Quant aux factions plus ou moins obscures, plus ou moins intrigantes, plus ou moins impuissantes, quant aux agrégations partielles qui agitent, qui divisent, qui assassinent, et que l’on s’obstine à nommer le peuple, elles ne sont pas plus le peuple que les marais ne sont la nature et que les reptiles ne sont l’univers. » Ce style de Daunou, si contenu d’ordinaire, si en garde contre les trop fortes images, s’élève donc involontairement en ces heures violentes et paraît comme porté un moment par le souffle des grandes tempêtes. […] Et encore, faisant pressentir les effets désastreux d’une condamnation par vengeance : « Voilà, disait-il, comment naîtront la pitié, le regret, la terreur, les accusations contre la Convention nationale, et tous les éléments de trouble, de haine et de discorde, dont les aristocrates, les royalistes, les anarchistes, les intrigants et les ambitieux, et tous vos ennemis intérieurs, et tous les tyrans étrangers, vont s’emparer de toutes parts avec la plus meurtrière émulation. » On trouvera peut-être que je fais là de la rhétorique en bien grave matière, et que je relève et souligne des mots dans la situation où ils échappaient le moins littérairement ; mais Daunou pesait tous les siens aussi soigneusement à la Convention, lorsqu’il réclamait justice pour Louis XVI, que lorsque, devant l’Académie de Nîmes, il célébrait l’influence de Boileau. […] Victime de la veille, il rentre avec l’âme calme et déterminée à la justice, c’est-à-dire, après de telles horreurs, à la clémence. […] Qu’on retourne le fait comme on voudra, qu’on le discute au point de vue de la justice stricte, sinon de l’élévation et de la grandeur, cela n’est pas bien.
Dans les mariages de hasard qu’on fait à Paris, la fidélité des femmes répugne souvent à la nature, à la raison, on pourrait presque dire aux principes de la justice. » Ces principes de la justice qui viennent là tout d’un coup pour auxiliaires aux mille et une infidèles liaisons du beau monde d’alors, datent le siècle à ce moment autant que ces jolies tendresses conjugales qui traversent l’Atlantique, comme en zéphyrs, d’un air si dégagé. […] à chaque pas de votre honorable carrière, trop courte pour notre affection et nos regrets, mais longue par les années, par les services, par les vertus ; en paix, en guerre, en révolution, puissant, proscrit ou réintégré, vous n’avez jamais cessé d’être le plus noble et le plus fidèle observateur de la justice et de la vérité ! […] Car ce qu’il veut avant tout, c’est l’esprit et la pratique de la liberté, de la justice : « Quel scandale, nous dit-il en propres termes, bien qu’à demi-voix87, si j’avais avoué que, dans l’organisation sociale, je ne tiens indispensablement qu’à la garantie de certains droits publics et personnels ; et que les variations du pouvoir exécutif, compatibles avec ces droits, ne sont pour moi qu’une combinaison secondaire !
Mais la souveraineté du peuple lui paraissait une forme de la justice. […] Justice ! […] sans nous dire assez quel est son progrès, quelles sa liberté et sa justice, ce qui seul importerait, il nous semble. […] Nous sommes parfaitement las, nous, à notre époque, des mots généraux, très vibrants et très décevants, Justice, Droit, Idéal, Liberté. […] Il n’était pas chrétien depuis 1850 environ ; mais il aimait Jésus, comme une personnification de la bonté, et d’une croyance en un ordre général fait de justice et de clémence.
Sitôt qu’un geste adroit a fait brusquement tomber le masque héréditaire et solennel qui couvrait une sottise, nous éprouvons cette étrange convulsion qui écarte les deux coins de la couche et qui secoue violemment la poitrine, en nous donnant le sentiment d’une détente soudaine, d’une délivrance inattendue, d’une supériorité reconquise, d’une vengeance accomplie et d’une justice faite. […] Lettres 98 (sur les sciences modernes), 46 (sur le véritable culte), 11 à 14 (sur la nature de la justice).
Rajna a fait justice. […] Bègue, de son côté, n’est pas une idéale figure, loyal, ayant la justice dans le cœur, prêt à vivre en paix, dès que lui-même ou un des siens est attaqué, le voilà fou de combats, forcené, téméraire, féroce, et je ne sais si, dans cette sanglante geste ni dans aucune autre, acte plus cruel se rencontre que celui de ce bon et brave baron : quand il a vaincu en duel Isoré, irrité qu’il est de je ne sais quelle outrageante raillerie d’un Bordelais, il arrache le cœur du vaincu et en fouette le visage de l’insulteur.
Mais comment, Moi, ceci, me ferais-je, ô mon Dieu, votre amant, Ô justice que la vertu des bons redoute ? […] Elle croit concevoir un Dieu infini en lui prêtant une bonté, une justice infinies, etc., et elle ne s’aperçoit point qu’elle le limite par là et que ces vertus n’ont un sens que chez des êtres bornés, en rapport les uns avec les autres.
Il avait pu croire aussi l’autorité de l’exemple si puissante que personne n’y ait échappé, et qu’ainsi toute apparence contraire était hypocrisie, et que le poète comique qui démasquerait cette hypocrisie, servirait les mœurs et la justice. […] S’il résulte de ce qui précède, que Molière, non seulement n’en voulait pas à l’hôtel de Rambouillet, mais en voulait à mademoiselle de Scudéry, les arguments des commentateurs de Molière contre la société de Rambouillet s’évanouissent, et l’abus qu’on a voulu faire de l’autorité de ce grand homme contre cette société célébré, blesse le bon sens ainsi que la justice.