/ 3142
1701. (1906) Les œuvres et les hommes. Femmes et moralistes. XXII. « Les Femmes d’Amérique » pp. 95-110

La gloire et la force du peuple américain, c’est la bâtardise : « La transplantation des races européennes — dit-il, l’anti-Européen, — a eu pour premier effet sinon de dissoudre entièrement, au moins d’affaiblir le principe de la famille. » Et plus bas, devenant plus explicite, il ajoute : « Le passage de l’Européen outre-mer a toujours eu pour cause une protestation contre l’autorité paternelle, une déclaration d’indépendance individuelle, une sorte d’assimilation à l’état de bâtardise. » Et le singulier penseur, qui lit l’histoire les yeux retournés, non seulement ne voit pas les conséquences éloignées du vice originel de l’Amérique, mais, lui qui parle tant de réalité, il ne voit pas même les réalités présentes ; car, à l’heure qu’il est, tout le monde sait, sans avoir eu besoin d’aller en Amérique, que le peuple américain est un peu gêné en ce moment par son heureuse bâtardise ; que la question de l’indigénat est une des plus grosses questions qui aient jamais été agitées dans les États de l’Union, et que cette question n’est pas autre chose que la nécessité — sous peine de dissolution complète — de se faire une espèce de légitimité contre l’envahissement croissant de toutes les bâtardises de l’Europe, contre le flot montant des immondices qu’elle rejette ! Les Américains, que Bellegarrigue a des manières très particulières à lui d’adorer, ne pensent donc pas, sur ce qui fait leur force et leur gloire, comme leur audacieux et compromettant panégyriste.

1702. (1861) Les œuvres et les hommes. Les historiens politiques et littéraires. II. « IV. M. Henri Martin. Histoire de France » pp. 97-110

Augustin Thierry, pour ne pas être immédiatement méprisées de cette nation qui a toujours aimé l’insolence et la force. […] Ainsi, pour n’en citer que deux seulement sur vingt-cinq, le culte de la femme, relevée, purifiée, anoblie par la religion d’un Dieu né d’une Vierge, la galanterie des chevaliers, le respect de leur force devant la faiblesse, c’est là, subsistant, le souffle des druidesses, qui a tenu bon, ce souffle-là !

1703. (1861) Les œuvres et les hommes. Les historiens politiques et littéraires. II. « XIII. M. Nicolardot. Ménage et Finances de Voltaire » pp. 297-310

Quand un livre est fort et d’une discussion difficile, les tortionnaires de bonne volonté qui craignent la force de la victime ont une manière de l’étouffer : — ils n’en parlent pas9 ! […] À plus forte raison, sans doute, devons-nous, dans la mesure de nos forces, provoquer la publicité d’un ouvrage qui semble avoir épuisé et centralisé tous les documents sur les choses et les hommes du xviiie  siècle, et qui, de fait comme de visée, atteint enfin cette époque au milieu du cœur, en traversant le cœur de Voltaire.

1704. (1888) Les œuvres et les hommes. Les Historiens. X. « MM. Jules et Edmond de Goncourt » pp. 201-216

III La corruption lui ôta toutes ses forces de peuple, et le livre que voici l’atteste avec une grande éloquence. […] Pauvre peinture de la Force, qui se faisait peindre le casque en tête, l’épée à la main, un lion à ses pieds, et qui n’était que la Faiblesse !

1705. (1893) Les œuvres et les hommes. Littérature épistolaire. XIII « Lamennais »

il n’en restera pas moins l’apostat, et, quels que soient les motifs connus ou inconnus de l’apostasie, on n’effacera pas de l’histoire de Lamennais ce mot effroyable, entré de force dans son nom, ce simple mot qui ennuie beaucoup M.  […] Cette légèreté, qui est la plus meurtrière des forces, lui manquait ; cette goutte d’éther qui tue, il ne l’avait point, ou du moins on pouvait croire, d’après ses livres, qu’il ne l’avait pas.

1706. (1893) Les œuvres et les hommes. Littérature épistolaire. XIII « Alexandre de Humboldt »

Seulement, en supposant que l’ensemble, pour être bien vu, n’y soit pas regardé de trop haut et par cela même y devienne vague, en supposant qu’on puisse être tout à la fois exact et poétique, la grandeur et la beauté de l’exactitude ne sont pas un si étonnant tour de force quand il s’agit de la Nature, qui a cela de particulièrement tout-puissant que ceux qui disent faux en en parlant sont encore poétiques, et qu’elle communique de sa grandeur jusqu’à ceux-là qui mentent sur elle ! […] Malgré ce défaut qui l’a suivi partout, excepté en ces lettres, et malgré des inconvénients bien plus graves qui tenaient à de véritables indigences de cerveau, — par exemple son manque de métaphysique et son scepticisme religieux, et même très souvent scientifique, — il n’en fut pas moins — je ne l’ai pas contesté en ce chapitre — une des forces spirituelles de son temps, mais il ne fut point le grand homme absolu qu’on l’a fait.

1707. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « XVII. Saint-Bonnet »

Saint-Bonnet a ajouté la vigueur de l’idée chrétienne aux forces vives de son esprit ; et c’est ainsi qu’il est arrivé, non à la vérité par éclairs, mais au plein jour de la vérité. […] Pour cela, la philosophie pesa sur l’esprit de l’homme de deux manières, par les sciences qui ne s’adressent qu’à l’esprit et qui finissent par lui donner le vertige de sa force, et par l’effet du paganisme sur l’âme, influence — il faut le reconnaître — que le dix-huitième siècle n’avait pas créée ; qui existait depuis la Renaissance, mais qui, grossie chaque jour, avait fait avalanche sur la pente escarpée de ce siècle, où toutes les erreurs entassées avaient fini par se précipiter.

1708. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « XXIV. Alexandre de Humboldt »

Seulement, en supposant que l’ensemble, pour être bien vu, n’y soit pas regardé de trop haut, et par cela même y devienne vague, en supposant qu’on puisse être tout à la fois exact et poétique, la grandeur et la beauté de l’exactitude ne sont pas un si étonnant tour de force, quand il s’agit de la Nature, qui a cela de particulièrement tout-puissant, que ceux qui disent faux, en en parlant, sont encore poétiques, et qu’elle communique de sa grandeur jusqu’à ceux-là qui mentent sur elle ! […] Malgré ce défaut qui l’a suivi partout, excepté en ces lettres, et malgré des inconvénients bien plus graves qui tenaient à de véritables indigences de cerveau, — par exemple, son manque de métaphysique et son scepticisme religieux, et même très souvent scientifique, — il n’en fut pas moins — je ne l’ai pas contesté en ce chapitre — une des forces spirituelles de son temps, mais il ne fut point le grand homme absolu qu’on l’a fait.

1709. (1899) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (troisième série). XVII « L’abbé Christophe »

Nul d’entre eux ne s’avise de nier la majesté de ce sujet grandiose, qui renferme plus qu’aucun autre, à quelque place qu’on la choisisse, tout ce qui constitue le jeu des forces vives de l’humanité. […] à ce parlementarisme politique dont les nations sont actuellement excédées, ne fait pas illusion à son bon sens éclairé par la foi ; mais, au moment où il écrit, j’aurais voulu qu’il en eût marqué davantage la radicale erreur, tombée de si haut dans le monde, ne fût-ce que pour ajouter à la force d’opinion qui doit un jour l’emporter !

1710. (1889) Les œuvres et les hommes. Les poètes (deuxième série). XI « Hector de Saint-Maur »

C’est, au contraire, le nombre des cordes qui fait la force de sa lyre. […] Le comique, cette force perdue !

1711. (1904) Les œuvres et les hommes. Romanciers d’hier et d’avant-hier. XIX « Édouard Gourdon et Antoine Gandon » pp. 79-94

Et, encore une fois, cela est d’autant plus surprenant que l’auteur n’est pas un de ces esprits sans direction et sans force menés par leur sujet plus qu’ils ne le mènent. […] Étudiez-le bien, et voyez s’il y eut jamais dans cette honnête et vaillante créature, douce comme toute force vraie, une brutalité quelconque, une disposition oppressive, un mauvais sentiment.

1712. (1904) Les œuvres et les hommes. Romanciers d’hier et d’avant-hier. XIX « Xavier Aubryet et Albéric Second » pp. 255-270

Je les aime assez pour vouloir les en arracher, afin d’avoir un jour leur talent dans toute la plénitude de sa force et la vérité de sa saveur. […] Il la veut piquante à toute force, avec un ragoût d’inattendu et de raffiné qu’elle n’a pas toujours, la vérité, et sans lequel il la rejetterait volontiers dans l’eau claire de son puits.

1713. (1904) Les œuvres et les hommes. Romanciers d’hier et d’avant-hier. XIX « Le Sage » pp. 305-321

il sera fait… La Critique sait trop bien la force des choses acquises et acceptées par l’opinion pour croire les arracher, en deux temps, à l’opinion, et les reprendre. […] Pour Le Sage, trop compté, par l’opinion badaude, parmi les grands romanciers, il ne s’agit, dans le roman, ni du développement dramatique des passions, ni de l’originalité des caractères, ni, à force d’observation, de l’invention dans la réalité humaine, ni de l’expression idéale des sentiments, ni de la beauté littéraire du langage.

1714. (1868) Curiosités esthétiques « VIII. Quelques caricaturistes étrangers » pp. 421-436

L’autre planche représente un être, un malheureux, une monade solitaire et désespérée, qui veut à toute force sortir de son tombeau. […] Quel artiste pourrait composer des œuvres aussi monstrueusement paradoxales, s’il n’y était poussé dès le principe par quelque force inconnue ?

1715. (1907) Propos de théâtre. Quatrième série

C’est même une méthode qui a comme force de règle et titre de loi au théâtre. […] Les philosophes nous disent que toute beauté est l’expression d’une force. […] Le public aime la force et il aime le courage. […] Mais la pièce en son ensemble est d’une grande force et d’une grande beauté. […] Mais on la sent à bout de forces.

1716. (1896) Les époques du théâtre français (1636-1850) (2e éd.)

Or, les forces de la nature, de quelque nom qu’on les appelle, elles nous imposent, et nous n’en rions pas ! […] Je ne me soutiens plus, ma force m’abandonne ; (Elle se laisse aller entre les bras d’Œnone.) […] — Point de « caractères » mais des « conditions ». — Légèreté du ton. — La force comique dans Turcaret et la vérité satirique de la peinture des mœurs. — III. […] Ainsi, j’en admire beaucoup la justesse, la force, et la vérité de style. […] Elles me rendirent autant de force qu’il en fallait pour le triste office que j’allais exécuter.

1717. (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « IV » pp. 16-18

On a lu l’autre soir la pièce chez l’acteur Bocage : il avait invité force notabilités, et l’on a paru content, surtout du cinquième acte.

1718. (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « LXXXIV » pp. 337-339

Il faut toujours compter, quand on le juge, sa vertu, sa force morale, ce sentiment qui lui a fait jouer un grand rôle dans les crises politiques et dominer parfois les hommes les plus violents au seul nom de la patrie.

1719. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — C — Croisset, Francis de (1877-1937) »

Elles ont ceci de précieux pour moi, qu’elles sont bien réellement le cri, et, malgré l’artifice ici et là, le jaillissement spontané de votre jeunesse, l’expression naïve quelquefois à force d’être insolemment jeune, de vos rêves — et de nos rêves — d’adolescent. elles ont le trouble fiévreux, la violence de possession, le charme impur, et c’est ce qu’il faut, des pubertés qui s’éveillent et qui dans une seule et multiple étreinte voudraient conquérir tout l’amour… en elles, et c’est par là que je les aime, je me revois parmi les images de ma jeunesse, paysages, figures, rêves, de très vieilles choses, déjà un peu effacées aujourd’hui…, impuretés, désespoirs, négations et blasphèmes, tout cela si candide !

1720. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — D — Du Camp, Maxime (1822-1894) »

. — Les Forces perdues (1867). — L’Orient et l’Italie (1868). — Paris, ses organes, ses fonctions et sa vie (1869)

1721. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — M — Ménard, Louis (1822-1901) »

Jules Michelet De la morale avant les philosophes : Un petit livre admirable de force et de bon sens.

1722. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — V — Veuillot, Louis (1813-1883) »

Pierre Larousse Sans instruction, sans idées, aucune force d’esprit, il a conquis le rang qu’il occupe par son zèle dévorant et son talent de polémiste.

1723. (1854) Histoire de la littérature française. Tome I « Préface de la première édition »

Persuadé que les lettres doivent être un supplément de l’expérience personnelle une force active et présente, une discipline qui s’ajoute aux exemples du foyer domestique, à la religion, aux lois de la patrie, j’ai cherché dans nos grands écrivains moins l’habileté de l’artiste que l’autorité du juge des actions et des pensées, moins ce qui en fait des êtres merveilleux, dont la gloire nous peut troubler, que ce qui les met de tous nos conseils et les mêle à notre vie, comme des maîtres aimés et obéis.

1724. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — B — article » pp. 245-247

Nous ne connoissons point d’Ouvrages polémiques qui offrent un aussi grand nombre de traits d’esprit, de vivacité, de force, & de cette éloquence qui suppose autant de vigueur dans l’ame, que de chaleur dans l’imagination.

1725. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — B — article » pp. 275-277

Bergier, avec un style simple & naturel, est parvenu à réduire en poudre cet amas d’objections, qui ne prouvent que la mauvaise foi de ceux qui les enfantent ; de détruire ces systêmes captieux, qui n’ont rien d’évident que la foiblesse des fondemens ruineux qui les appuient ; de donner aux dogmes de la Religion cette force & cette consistance qui les met à l’épreuve de la critique, & décide les hommages de la Raison, lorsqu’elle n’est pas tout-à-fait corrompue.

1726. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — B — article » pp. 400-402

Avant de s’attacher au même genre, il eût fallu être doué, comme lui, de ce coup d’œil perçant, qui pénétroit dans les plus profonds replis du cœur, de cette vigoureuse subtilité qui en saisissoit les mouvemens dans leur source, de cette énergie supérieure qui les a si profondément tracés, de ce génie enfin qui ne sauroit être que le résultat de la force des idées, & de la chaleur du sentiment.

1727. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — M. — article » pp. 378-380

Cet Ecrivain est comme Montagne, il perd continuellement son objet de vue, mais n’a pas, comme lui, l’art de répandre de la force & de l’agrément dans ses écarts.

1728. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — V. — article » pp. 409-411

Sera-ce dans la plupart de nos Tragédies modernés qu'ils puiseront cette force tragique, cette élévation, ce naturel, cette belle simplicité, qui sont les parties essentielles de l'Art ?

1729. (1761) Salon de 1761 « Peinture —  Dumont le Romain  » pp. 115-116

Il est peint avec hardiesse et force.

1730. (1895) Les règles de la méthode sociologique « Introduction »

Nous avons donc été amené, par la force même des choses, à nous faire une méthode plus définie, croyons-nous, plus exactement adaptée à la nature particulière des phénomènes sociaux.

1731. (1774) Correspondance générale

Quelle force n’ajouterait point à ce raisonnement l’opinion qui vous est commune avec Locke : que la pensée pourrait bien être une modification de la matière ! […] ils ne savent pas encore toute la force de la vérité. […] Si la cour revient sur ses pas, ses adversaires apprendront à estimer leur force, et c’est ce qui ne pourrait arriver sans amener de graves conséquences. […] Luneau, ni douter de ses forces, je crois sincèrement qu’il y aurait été tout aussi embarrassé que moi. […] Le ridicule n’aura pas ici la même force.

1732. (1823) Racine et Shakspeare « Préface » pp. 5-7

Si, ne consultant qu’une juste défiance de ses forces, l’auteur eût entouré ses observations de l’appareil inattaquable de ces formes dubitatives et élégantes, qui conviennent si bien à tout homme qui a le malheur de ne pas admirer tout ce qu’admirent les gens en possession de l’opinion publique, sans doute alors les intérêts de sa modestie eussent été parfaitement à couvert, mais il eût parlé bien plus longtemps, et par le temps qui court, il faut se presser, surtout lorsqu’il s’agit de bagatelles littéraires.

1733. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — M — Méry, Joseph (1797-1866) »

En vain, un témoignage qui a force d’oracle lui confère la dignité d’une généalogie plus mémorable encore en vain, Hugo lui-même consacre                    … Méry, le poète charmant Que Marseille la Grecque, heureuse et noble ville, Blonde fille d’

1734. (1897) Le monde où l’on imprime « Chapitre XXIII. Des sympathies anarchistes de quelques littérateurs » pp. 288-290

(Je prends ces noms sans arrière ni ironique pensée, comme d’esprits d’à peu près même force mais d’orientation différente.)

1735. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — B — article » pp. 354-356

Par mes bienfaits, j’enchaînerai leurs cœurs ; par tes leçons sublimes, tu les épureras ; par mes soins, je contiendrai les vices ; par ta force divine, tu feras germer les vertus ; j’encouragerai les arts, tu formeras les mœurs ; je ferai respecter la justice, tu en inspireras l’amour ; tu parleras quand les Loix se tairont ; & si jamais l’oubli des saints devoirs, si l’ivresse de la puissance pouvoit jamais m’égarer moi-même, alors tonne du haut des Cieux, remplis mon ame d’un effroi salutaire, rappelle-moi à mes sermens ; & que, traîné devant ton Tribunal, je reconnoisse qu’en toi seule les Princes ont un Juge, & les Peuples un vengeur ».

1736. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — D. — article » pp. 179-181

« Il faut bien se garder encore d’ouvrir les yeux ni trop, ni trop peu, de cligner ni de clignoter, de faire comme quelques Prédicateurs, qui ouvrent la bouche avec tant d’effort, qu’ils semblent vouloir y faire entrer leur Auditoire, & d’en imiter certains qui remuent la mâchoire inférieure avec tant de force, qu’ils paroissent croquer des noix.

1737. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — F. — article » pp. 340-342

Depuis que leur malheureux Auteur a osé parler de regles & de goût à des Poëtes bizarres & volontaires, de clarté & de méthode à des Prosateurs décousus & nébuleux, de force & de chaleur à des Ecrivains froids & symétriques, de bons sens & de précision à des Moralistes enthousiastes & confus, de justesse & de raison à des Philosophes inconséquens & téméraires ; dès-lors notre Siecle, ce Siecle, grace à leurs prouesses, le plus ingénieux, le plus éclairé, le plus merveilleux, le plus heureux des Siecles, s’est vu, d’après leurs déclarations, méconnu dans ses richesses, calomnié dans ses lumieres, ouvrage dans ses prodiges, troublé dans sa felicité ; dès-lors des milliers de bouches éloquentes se sont ouvertes à la plainte, aux clameurs, à la plaisanterie ; dès-lors l’Abbé SABATIER n’a plus été qu’un Cuistre, qu’un polisson, qu’un méchant Critique & un Critique méchant.

1738. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — G — article » pp. 412-415

Il me semble pourtant qu’on peut dire de lui ce que Longin dit d’Hypéride, qu’il est toujours à jeun, & qu’il n’a rien qui remue ni qui échauffe : en un mot, qu’il n’a point cette force de style & cette vivacité d’expression qu’on cherche dans les Ouvrages, & qui les font durer.

1739. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — S. — article » pp. 207-209

Après avoir prouvé, par des raisons convaincantes, que l'Ouvrage étoit de lui, il se récrie avec force contre les qualifications que Voltaire a coutume de donner à tous les Ecrits qui ne lui plaisent pas.

/ 3142