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1302. (1906) Les œuvres et les hommes. Poésie et poètes. XXIII « Maurice Bouchor »

Mais ces défauts, que j’explique, et que le devoir de la Critique était de signaler, n’empêcheront pas l’œuvre actuelle de Bouchor d’être ce qu’elle est, c’est à dire quelque chose d’un accent formidable, qui retentira dans le cœur de tous les nobles êtres qui ont encore le cœur poétique.

1303. (1862) Les œuvres et les hommes. Les poètes (première série). III « M. Auguste de Chatillon. À la Grand’Pinte ! »

Il est descriptif et chaud dans la description, comme ils disent, et cela explique sur l’épaule la main sympathique de M. 

1304. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre XXXV. Des éloges des gens de lettres et des savants. De quelques auteurs du seizième siècle qui en ont écrit parmi nous. »

C’est ce même Antonio qui avant Descartes avait expliqué par la réfraction le mécanisme de l’arc-en-ciel.

1305. (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Première partie. — Chapitre V. »

Ces hymnes, pour l’élégance des vers, ne sauraient venir qu’après ceux d’Homère ; mais ils leur sont supérieurs pour le caractère religieux56. » Cela même peut expliquer la renommée singulière d’Orphée et cette gloire poétique, sans ouvrages qui la consacrent.

1306. (1891) La vie littéraire. Troisième série pp. -396

Autrefois il expliquait des médailles à Louis XV dans les boudoirs de Versailles. […] Et ils se comprenaient : En ce temps-là Dieu expliquait tout. […] Un jour même, elle s’en expliqua avec moi. […] Notre Jeanne ne perdrait rien à être expliquée de la sorte. […] Lesigne nous promet de s’expliquer sur ce point dans un nouvel ouvrage.

1307. (1880) Études critiques sur l’histoire de la littérature française. Première série pp. 1-336

Sans doute on explique historiquement cette diversité. […] Mais expliquer n’est pas justifier, et le fait reste là. […] Car on n’explique pas le génie, mais on explique le talent, et, en l’expliquant, on montre en quoi, par où, comment le génie est inexplicable. […] Comment se l’expliquer ? […] Si je me l’expliquais moi-même, je n’aurais rien ou presque rien à dire.

1308. (1866) Nouveaux lundis. Tome V « M. Littré. »

Littré le lui expliqua, en ajoutant : « Si cela ne contrarie que tel ou tel membre de l’Académie, peu importe ; mais si c’est un embarras pour l’Académie elle-même et pour mes amis, je me retire. […] Littré, dans une Introduction de 60 pages placée en tête de la troisième édition (1856), rectifiait le point de vue, marquait les pas de l’histoire, faisait la part des artifices et des habiletés secrètes en usage dans l’Antiquité ; mais aussi il restituait tout un ordre de phénomènes nerveux extraordinaires, se renouvelant isolément ou par épidémie, jouant le miracle, ne relevant pourtant que de la médecine, et qui même, n’étant pas expliqués encore, ne sauraient réussir un seul instant à tromper l’œil de la philosophie, « amie de la régularité éternelle. […] Les règles qu’il indiqua, et que je ne puis ici expliquer avec détail, étaient un vestige des cas de la déclinaison latine et constituaient une sorte d’étape ou de station intermédiaire entre l’ancienne langue classique et le français moderne.

1309. (1929) Dialogues critiques

Marcel Prévost vous a expliqué que l’Académie était une carte d’échantillons des diverses élites sociales. […] Pierre Alors, comment l’expliquez-vous ? […] La connaissance de l’homme est toujours intéressante en soi, et elle contribue à expliquer l’œuvre dans la plupart des cas.

1310. (1860) Cours familier de littérature. X « LVe entretien. L’Arioste (1re partie) » pp. 5-80

C’est un phénomène qu’on n’a pas assez étudié, et qui ne s’explique, selon nous, que par deux causes : d’abord la prodigieuse fécondité morale de la race italienne ; ensuite la sève nouvelle, vigoureuse, étrange, que les lettres grecques et latines, renaissantes et greffées sur la chevalerie chrétienne, donnèrent à cette époque à l’esprit humain en Italie. […] Le professeur nous dit seulement en prose, et sans nous expliquer la cause de ce caprice, que la belle Olinde, par complaisance pour le prince, revêtait quelquefois les habits de la fille du roi pendant le sommeil de la princesse, et causait sur le balcon au clair de lune dans ce costume royal. […] Moi, j’apporte le salut à l’innocence, j’apporte le démenti à qui a ourdi le mensonge. » On suspend le combat ; Renaud explique devant le roi et devant sa cour toute la trame de Polinesso.

1311. (1864) Cours familier de littérature. XVIII « CVIe entretien. Balzac et ses œuvres (1re partie) » pp. 273-352

« La famille réagit tellement sur le caractère des enfants et exerce de si grandes influences sur leur sort, que quelques détails sur nos parents me paraissent ici nécessaires ; ils expliqueront d’ailleurs les premiers événements de la jeunesse de mon frère. » Mme de Surville parle ainsi de son père : « Mon père, né en Languedoc en 1746, était avocat au conseil sous Louis XVI. […] Elles lui inspiraient sans doute d’autres contes, car à des babillages étourdissants succédaient quelquefois des silences qu’on n’expliquait que par la fatigue, mais qui pouvaient bien être déjà des rêveries dans des mondes imaginaires. » X Après un long séjour, sans vacance, dans un collège sévère et presque monastique où il ne se distingua que par sa paresse et son étourderie, il fut renvoyé sans espoir chez son père. […] « Cette belle chance perdue explique la sévérité dont on usa envers lui et la rancune qu’il conserva contre le notariat, rancune qui perce dans quelques-unes de ses œuvres.

1312. (1922) Enquête : Le XIXe siècle est-il un grand siècle ? (Les Marges)

On lui reprocherait plus justement d’avoir été trop intelligent, d’avoir voulu tout connaître, tout comprendre et tout expliquer. […] En somme un siècle intéressant, et même un grand siècle si l’on veut, pour la passion qu’il apporta à toutes choses, pour sa curiosité, son sens du rétrospectif et son goût de l’aventure tout à la fois, mais un siècle plus européen ou même planétaire que national, ce qui explique le crédit dont il jouit à l’étranger : nous y avons fait les affaires des autres — et très peu les nôtres ; nous y avons été Calédoniens, Allemands, Borusses, Samoyèdes, Papous, Iroquois — et très peu Français ; nous y avons ouvert tant de fenêtres sur le dehors que nous n’avons plus été chez nous. […] Moréas, avant de mourir, disait à un ami : il n’y a pas de romantisme, de classicisme… c’est idiot… je voudrais pouvoir t’expliquer… Il n’y a pas de grand siècle, et il n’y a pas de siècle sot.

1313. (1889) Histoire de la littérature française. Tome IV (16e éd.) « Chapitre onzième »

Les gens de bon sens expliquent la chose naturellement. […] Toutefois le penchant au mal avait paru si fort et si impérieux que, sans parler du péché originel, par lequel le christianisme l’a expliqué, le paganisme lui-même y avait cru voir l’expiation de crimes commis dans une vie antérieure106. […] Résolution, patience, persévérance ; beaucoup de petits devoirs et de petites gênes qui sont le prix de notre liberté personnelle et la garantie de celle d’autrui ; point de dépit, si l’on ne réussit pas tout d’abord ; s’imputer courageusement les plus grandes difficultés du succès ; faire respecter ses talents par sa vie : cela n’est pas un petit travail, et je m’explique pourquoi les utopistes trouvent la perfection plus commode.

1314. (1906) La nouvelle littérature, 1895-1905 « Deuxième partie. L’évolution des genres — Chapitre III. Le roman » pp. 135-201

Tout de suite je m’y penche pour voir la tête du bullbringé venir à ma rencontre, et pour y boire l’image des feuilles… Quelquefois, accroupie, acharnée, elle gratte la terre, peine, sue, et je m’anime tout autour, dans la joie d’une besogne utile qui m’est si familière… Qui m’expliquera le peu de fermeté de ses desseins ? […] Il est trop rapidement séduit par les Idées, voilà ce qui explique le chemin accompli depuis Éleusis. […] Lorsque Bourget fait parler ses héros, il nous explique selon la méthode psychologique, par des déductions les paroles prononcées.

1315. (1893) Alfred de Musset

Il ne changea pas de sujet en écrivant la seconde des Nuits, quoi qu’en ait dit Paul de Musset, dont c’est ici le lieu d’expliquer les confusions volontaires. […] On voudrait pouvoir retrancher l’épilogue de la Solitude, qui est gauche, froid, et n’explique rien. […] La scène où il explique à Philippe Strozzi qu’il faut, pour son honneur, qu’il commette un crime inutile, est d’une rare grandeur. […] Ils sont loin, cependant, de tout expliquer. […] Toute la poésie de Musset s’explique par cette vérité.

1316. (1910) Rousseau contre Molière

Mais ce qu’il fallait expliquer, c’est pourquoi l’Avare en général est tout spécialement odieux à Rousseau et devait l’être, et c’est à quoi je viens de m’appliquer. […] Or un raisonneur ne serait certes pas de trop dans le Don Juan, dans l’Avare, dans le Bourgeois gentilhomme et même (Eliante un peu développée) dans le Misanthrope, pour bien expliquer ce que veut véritablement Molière et tirer très au clair la leçon de la pièce. […] Surtout quand, comme Molière, on traite, souvent, de questions très complexes, très délicates et très graves, il faut, quelque part, s’expliquer et donner son dernier mot et son avis « en clair « par la bouche de quelqu’un. […]   Il est à remarquer que de 1659 à 1673 la double évolution de Molière est sensiblement celle-ci : Il va de plus en plus vers les pièces sérieuses et les grands sujets, et cela s’explique par la maturité de son esprit, la conscience de sa valeur, et le succès obtenu ; et il va de plus en plus dans le sens des idées générales de son temps et des préjugés de son temps, et cela s’explique par le besoin de réussir. […] non pas beaucoup plus, voilà le bon parti. » Mlle Le Vasseur n’a jamais su quels immenses services lui avaient rendus Mme d’Epinay et Mme d’Houdetot, et à quel point le goût, incompréhensible par ailleurs de Rousseau pour elle, s’explique par les souvenirs que ces deux dames avaient laissés dans son esprit.

1317. (1891) Essais sur l’histoire de la littérature française pp. -384

Personne avant lui n’avait saisi aussi fermement en quoi consistent les qualités éminentes de tant d’écrivains jusque-là plus admirés qu’expliqués. […] Cette révolution, comment le système des pertes et des gains nous l’eût-il dévoilée et expliquée ? […] La critique vaut l’histoire ; en jugeant les écrits, elle raconte, explique, devine et développe les ambitions déçues et les besoins rassasiés d’un siècle. […] Ses amis l’affirment et expliquent ses raisons. […] C’est une nuance que je n’ai pas besoin d’expliquer à des Français, et qui d’ailleurs s’expliquera tout à l’heure assez d’elle-même.

1318. (1817) Cours analytique de littérature générale. Tome IV pp. 5-

Ainsi le sujet, expliqué nettement en peu de vers, se grave tout entier dans la pensée. […] La sagesse naturelle lui expliquera-t-elle l’effusion d’un sang divin, et versé pour le salut des races expirées, des races vivantes, et des races à naître ? […] Comme son existence explique bien son poème ! […] L’un explique après, en pénibles phrases, le regret filial de Nisus, qui part à l’insu de sa mère, et qui la recommande, en pleurant, aux bontés d’Ascagne, s’il ne doit pas survivre à cette expédition. […] Nisus égorge Rhamnès endormi, de qui le texte explique le ronflement.

1319. (1864) Corneille, Shakespeare et Goethe : étude sur l’influence anglo-germanique en France au XIXe siècle pp. -311

Tant d’idées nouvelles révélées pour la première fois à la France par ce livre de La Littérature, expliquent la grande impression qu’il produisit. […] C’est pour cette raison que le Ministre de la police lui déclarait dans une lettre qu’il lui adressa pour expliquer les mesures sévères qui étaient prises contre elle, que son ouvrage « n’était point français ». […] Ce livre qui tendait à faire connaître l’Allemagne par ses mœurs, et à expliquer par le caractère des habitants celui de la littérature, ne resta pas isolé. […] Nous savons que c’est, en effet, une des prétentions de la science germanique, de tout expliquer au moyen des divisions et des subdivisions de la scolastique. Tandis que les méridionaux se livrent naïvement aux impressions esthétiques, dans le Nord on écrit des volumes pour expliquer ces impressions.

1320. (1865) Nouveaux lundis. Tome IV « Appendice. »

Au contraire, lorsque j’allai voir l’abbé Lacordaire qui était dans une chambre au premier étage, je fus frappé du contraste ; celui-ci ne parlait qu’avec une extrême réserve et soumission des mécomptes qu’ils avaient éprouvés, et il employa notamment cette comparaison du grain « qui, même en le supposant de bonne nature, a besoin d’être retardé dans sa germination et de dormir tout « un hiver sous terre » : c’est ainsi qu’il expliquait et justifiait, même en admettant une part de vérité dans les doctrines de l’Avenir, la sévérité et la résistance du Saint-Siège. […] Ces différences légères de jugement s’expliquent au reste très-bien : vous voyez la plupart de nos littérateurs et poëtes dans leur ensemble et dans une sorte de raccourci ; nous, nous les avons vus à l’œuvre au jour le jour et dans leur développement continu.

1321. (1869) Portraits contemporains. Tome I (4e éd.) « Chateaubriand — Chateaubriand, Mémoires »

Mais quoique la destinée de M. de Chateaubriand, depuis l’année où elle apparaît avec le siècle sur l’horizon, se manifeste, s’explique et resplendisse d’elle-même suffisamment, il y a bien des endroits inégaux, des transitions qui manquent, des effets dont les causes se doivent rechercher. […] Cette idée de noblesse et d’antique naissance est surtout nécessaire pour expliquer le caractère et la physionomie du père de M. de Chateaubriand, de l’homme ardent, rigoureux, opiniâtre, magnanime et de génie à sa manière, dont toute la vie se passe à vouloir relever son nom et sa famille ; espèce de Jean-Antoine de Mirabeau dans son âpre baronnie.

1322. (1864) Portraits littéraires. Tome III (nouv. éd.) « François Ier, poëte. Poésies et correspondance recueillies et publiées par M. Aimé Champollion-Figeac, 1 vol. in-4°, Paris, 1847. »

Voilà de quoi excuser d’avance bien des mauvais vers, si nous en rencontrons chez le roi poëte ; et, comme circonstance atténuante, il convient de noter aussi qu’un grand nombre furent écrits dans les ennuis d’une longue captivité, ce qui, au besoin, les explique et les absout encore. […] Il ne suffirait pas de se rejeter sur l’état de la poésie française, à cette date du règne de François Ier, pour expliquer uniquement par cette imperfection générale les singulières faiblesses et le rocailleux plus qu’ordinaire de la veine royale.

1323. (1875) Premiers lundis. Tome III « De la loi sur la presse »

À l’heure qu’il est, je ne me l’explique pas encore. […] Quant à moi, si j’avais un article à écrire à propos d’une séance pareille, il me semble que les lois les plus simples et les plus naturelles de la rhétorique me diraient de commencer par mettre le lecteur au fait, de lui expliquer brièvement l’état de la question et le rôle des orateurs, de le faire par ordre et avec suite pour en venir après à discuter à fond l’objet du débat et à apprécier, à juger les différentes opinions en présence.

1324. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — M — Mendès, Catulle (1841-1909) »

Catulle Mendès s’est lassé très vite de ces allures tapageuses et de cette gaminerie poétique… Il explique maintenant les mystères du Lotus, fait dialoguer Yami et Yama, célèbre l’enfant Krichdna et chante Kainadèva en vers d’une rare perfection de forme, malgré la difficulté d’enchâsser dans le rythme ces vastes noms indiens qui ressemblent aux joyaux énormes dont sont ornés les caparaçons d’éléphants. […] Elle se résume en un mot et un fait, lesquels n’ont besoin d’être expliqués, parce qu’ils portent en eux une évidence et une certitude.

1325. (1883) Souvenirs d’enfance et de jeunesse « Chapitre VI. Premiers pas hors de Saint-Sulpice  (1882) »

Ma douceur, qui vient souvent d’un fond d’indifférence ; mon indulgence, qui, elle, est très sincère et tient à ce que je vois clairement combien les hommes sont injustes les uns pour les autres ; — mes habitudes consciencieuses, qui sont pour moi un plaisir ; — la capacité indéfinie que j’ai de m’ennuyer, venant peut-être d’une inoculation d’ennui tellement forte en ma jeunesse, que j’y suis devenu réfractaire pour le reste de ma vie ; — tout cela s’explique par le milieu où j’ai vécu et les impressions profondes que j’ai reçues. […] Il me plairait d’expliquer par le détail et de montrer comment la gageure paradoxale de garder les vertus cléricales, sans la foi qui leur sert de base et dans un monde pour lequel elles ne sont pas faites, produisit, en ce qui me concerne, les rencontres les plus divertissantes.

1326. (1888) Revue wagnérienne. Tome III « II »

La lutte qui s’est engagée depuis l’apparition des œuvres de Wagner en France jusqu’à leur triomphe, peut s’expliquer ainsi : les uns trouvaient beau ce que les autres ne pouvaient supporter. […] Pour notre part, par exemple, nous ne pouvons partager ses théories trop sentimentales sur la vivisectionm mais il ne faut pas pour cela négliger de connaître ses idées à ce sujet, parce qu’elles expliquent un des côtés de son caractère et de son œuvre.

1327. (1772) Bibliothèque d’un homme de goût, ou Avis sur le choix des meilleurs livres écrits en notre langue sur tous les genres de sciences et de littérature. Tome II « Bibliotheque d’un homme de goût — Chapitre III. Des Livres nécessaires pour l’étude de l’Histoire sacrée & ecclésiastique. » pp. 32-86

L’histoire des Ecrivains ecclésiastiques de Dom Ceillier est travaillée, suivant l’Abbé Lenglet, avec plus d’étendue & de correction que la Bibliothèque de M. du Pin : “Il ne se contente pas d’écrire l’histoire de l’auteur dont il parle ; il fait voir encore le sujet qui a donné lieu aux écrits dont il fait l’analyse, avec des lumieres & des connoissances que n’avoit pu acquérir M. du Pin, lorsqu’il publia les premiers volumes de sa Bibliothèque ; ce qui lui donna lieu d’expliquer toutes les contestations qui se sont élevées dans l’Eglise.” […] Il vouloit qu’on pût le lire tout de suite, sans qu’on eût besoin d’étude, pour examiner ce qui étoit douteux, & se faire expliquer ce qu’on n’entendoit pas.

1328. (1809) Quelques réflexions sur la tragédie de Wallstein et sur le théâtre allemand

La raison, sans doute, ne peut l’expliquer. […] Chacun, dans le sanctuaire de sa pensée, s’explique cette voix comme il le peut ; chacun s’en tait avec les autres, parce qu’il n’y a point de paroles pour mettre en commun ce qui jamais n’est qu’individuel.

1329. (1861) Les œuvres et les hommes. Les historiens politiques et littéraires. II. « II. M. Capefigue » pp. 9-45

Toutes les idées de ce pauvre historien, qui se lèche les lèvres à la porte de ses descriptions, toutes ses idées sur l’art, le ton et la politique du xviiie  siècle sont dominées par cette irrésistible envie de souper, et cela seul explique tout ce livre, d’une si naïve indulgence, où le cynisme a des douceurs de pastel, et le regret de ne pas souper, de si drôles de larmes… Impayable spectacle que l’impudeur qui veut être décente, sans renoncer à ses petits profits d’impudeur ! […] Il explique Richelieu par un type.

1330. (1899) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (troisième série). XVII « Du docteur Pusey et de son influence en Angleterre »

Mgr Wiseman a constaté dans un de ses écrits9 ce mouvement intime et presque involontaire qui, sur la pente chaque jour plus aplanie de l’anglo-catholicisme, — ce pont bâti par la science pour échapper aux gouffres d’un protestantisme dévorant, — entraîne d’une impulsion dernière les esprits vers la vérité : « Ce qui se passe actuellement en Angleterre — dit le pieux et savant évêque — ne saurait s’expliquer ni par l’activité des catholiques, ni par les prédications de notre clergé, ni par les ouvrages de nos écrivains, ni par le zèle et la piété des fidèles. […] En assistant au spectacle singulier et pourtant naturel qu’offre l’Angleterre depuis plusieurs années, un observateur profane dirait — et croirait avoir tout dit — qu’il y a des syllogismes au fond de toutes les situations comme au fond de toutes les pensées ; mais où l’homme met la logique des choses d’après celle de son entendement, le prêtre, plus profond, met la grâce : « C’est l’action spontanée de la grâce — dit encore Mgr Wiseman — qui explique les merveilleux résultats dont nous sommes témoins. » Et le saint évêque a raison.

1331. (1898) L’esprit nouveau dans la vie artistique, sociale et religieuse « I — L’avenir du naturalisme »

C’est l’investigation scientifique, c’est le raisonnement expérimental qui combat une à une les hypothèses des idéalistes, et qui remplace les romans de pure imagination par les romans d’observation et d’expérimentation… C’est là ce qui constitue le roman expérimental : posséder le mécanisme des phénomènes chez l’homme, montrer les rouages des manifestations intellectuelles et sensuelles telles que la physiologie nous les expliquera, sous les influences de l’hérédité et des circonstances ambiantes, puis montrer l’homme vivant dans le milieu social qu’il a produit lui-même, qu’il modifie tous les jours, et au sein duquel il éprouve à son tour une transformation continue. […] « J’ai tâché d’expliquer, a-t-il dit, l’évolution évidente qui se produit dans notre littérature, en établissant que désormais le sujet d’étude, l’homme métaphysique, se trouve remplacé par l’homme physiologique14 ».

1332. (1897) Un peintre écrivain : Fromentin pp. 1-37

Je ne prétends pas l’expliquer. […] Elle ne consiste pas à admirer, en homme du monde et pour des hommes du monde, la peinture des maîtres flamands ou hollandais, ce qui est un exercice littéraire, et le mode en général adopté ; elle n’a pas pour but premier de faire voir le tableau à ceux qui ne l’ont pas vu, ou de le rappeler aux autres : elle va bien plus avant, elle explique le milieu où chaque maître a vécu, les influences qui l’ont formé, la qualité de son œil, l’idéal poursuivi, le procédé, le métier dont chacun a usé.

1333. (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Deuxième partie. — Chapitre XXI. »

Cette singulière méprise ne peut, je crois, s’expliquer à la gloire de Ronsard ni se justifier par aucune théorie sur le génie poétique, la différence des temps et l’indépendance arbitraire du goût. […] Dès le milieu du seizième siècle, dans la ville de Tubinge en Allemagne, un cours public attirait de nombreux élèves pour entendre expliquer les hymnes du chantre thébain ; et le professeur allemand, élève des réfugiés de Byzance, célébrait lui-même dans des strophes grecques la belle poésie qu’il interprétait.

1334. (1890) Conseils sur l’art d’écrire « Principes de composition et de style — Troisième partie. Disposition — Chapitre IV. Unité et mouvement »

Au-delà, sont deux défauts, deux excès, soit qu’on se hâte trop sans laisser le temps au lecteur de remarquer suffisamment les objets qu’on lui présente, soit qu’on s’attarde à lui montrer ce qu’il a bien vu d’un coup d’œil, à lui détailler ce qui n’en vaut pas la peine, à lui expliquer ce qu’il connaît.

1335. (1897) Le monde où l’on imprime « Chapitre XVIII. Gentils conteurs » pp. 218-231

Mélandryon répond : « Il ne faut jamais expliquer des symboles, il ne faut jamais les pénétrer… Il ne faut pas déchirer les formes, car elles ne cachent que l’Invisible. » Elles, le cachent, mais alors elles en donnent l’équivalent.

1336. (1897) Le monde où l’on imprime « Chapitre XXI. Le littérateur chez les peintres » pp. 269-282

Fernand Vandérem, ce bon sens aimable, l’expliquait l’autre mois, avec des anecdotes, aux lecteurs de la Revue Bleue.

1337. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre VII » pp. 56-69

On ne peut pas dire, pour expliquer cette conformité de sentiments, que madame de Staël fut de deux cents ans en arrière de son siècle, ni madame de Rambouillet de deux cents ans en avant du sien ; elles étaient toutes deux de leur temps, de leur sexe, et toutes deux plus sensibles aux plaisirs de l’âme et de l’esprit qu’à tout autre.

1338. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XXII » pp. 222-236

Les mémoires de mademoiselle de Montpensier nous apprennent plus loin que, dans le commencement de la campagne de Flandre, au mois de mai 1667, le roi étant en marche pour l’armée, accompagné de la reine, de mesdames de Montespan et de La Vallière, dames de la reine, et d’elle, Mademoiselle, on s’arrêta trois jours dans une ville dont le nom est resté en blanc, et que là s’établit la liaison intime du roi et de madame de Montespan, Mademoiselle explique très distinctement la disposition qui fut faite pour assurer la communication secrète de l’appartement du roi à la chambre de madame de Montespan, et la manœuvre de l’un et de l’autre pour se trouver ensemble le plus longtemps qu’il était possible.

1339. (1824) Notes sur les fables de La Fontaine « Livre neuvième. »

Devant elle, à grand bruit ils expliquent la chose.

1340. (1818) Essai sur les institutions sociales « Chapitre VIII. Suite du chapitre précédent. De la parole traditionnelle. De la parole écrite. De la lettre. Magistrature de la pensée dans ces trois âges de l’esprit humain » pp. 179-193

III Nous commençons une nouvelle ère, celle des lois écrites sans l’intervention de la parole traditionnelle pour en expliquer le sens.

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