Je ne dois pas le voir, c’est entendu, parce que des torts, oui ! […] Tout ce que j’ai pu entendre de la théorie exposée par M. […] Qu’entendions-nous par là ? […] Je l’entends crier mon nom avec une très amusante netteté. […] proteste violemment Kahn Bon, entendu, et Huret continue d’écouter.
Je me souviens d’avoir entendu ce dernier, à la table de M. […] Le biographe des Baillard l’entend bien ainsi. […] On entend que je veux parler de Balzac. […] Vous m’entendez, des trésors ! […] J’entends M.
Mais il faut bien s’entendre sur le caractère de l’ambition vraie. […] À mesure qu’il accomplit sa pensée, il entend résonner à son oreille des paroles d’encouragement et de bienveillance. […] Leur voix se fait-elle entendre parmi ces voix confuses ? […] Ils ne connaissent guère cette maladie de l’âme humaine que par quelques vers du lyrique latin ; s’ils avaient eu l’occasion de voir par eux-mêmes ce que j’ai vu, d’entendre ce que j’ai entendu, ils seraient les premiers à proclamer mon récit incomplet. […] Ne sera-t-il pas forcé de reconnaître dans les paroles qu’il entendra les pensées qu’autrefois il exprimait lui-même ?
Le finalisme ainsi entendu n’est qu’un mécanisme à rebours. […] C’est pourquoi il importe d’indiquer avec précision ce que nous allons en prendre, et ce que nous entendons en laisser. […] Mais dans quel sens faut-il entendre ici le mot cause ? […] Dans le troisième enfin, la quantité de l’effet dépend de la quantité de la cause, mais la cause n’influe pas sur la qualité de l’effet : plus, par l’action du ressort, le cylindre tournera longtemps, plus longue sera la portion que j’entendrai de la mélodie, mais la nature de la mélodie entendue, on de la portion que j’en entends, ne dépend pas de l’action du ressort. […] J’entends par là que le fabricant retrouve exactement dans son produit ce qu’il y a mis.
C’est plaisir de voir à quel point ils ne s’entendent pas ! […] J’ai entendu dire qu’il ne l’a pas été beaucoup. […] Il est difficile de s’entendre autant que Malherbe s’est entendu avec Ronsard, sans s’en apercevoir, comme il arrive. […] Mais aussi comme il s’entendait bien aux choses d’évolution littéraire ! […] Ce sont des conseils de philosophie positive et d’intérêt bien entendu.
Gaston Paris entendra ce souhait. […] Ainsi l’a bien entendu Buffon. […] On entend bien que je ne parle qu’en gros. […] C’est selon qu’on l’entend ; et, pour répondre à cette question, il nous faudrait parler beaucoup. […] et, si l’on y mettait un peu de bonne volonté, croirons-nous qu’il fût si difficile de s’entendre sur le sens d’un mot ?
On est quelquefois obligé d’aller en Allemagne pour entendre dire que M. […] Ajoutez que cette race déchue n’entendait plus de voix qui pût la réconforter. […] Il va de maison en maison, entend causer, et cause. […] On y entend les conversations les plus divertissantes. […] les invisibles pleureuses, les larmes des choses dont on entend véritablement ici la tristesse presque humaine.
Il entend cette langue mauvaise dans le sens de l’éloquence et de l’élocution, qui ne répond pas au reste ; et comme c’est en partie affaire d’habitude, il convient que lui et son frère s’en tirent mieux que le reste de la famille. […] Ce génie, il le lui refuse expressément ailleurs et par de très bonnes raisons, et il se borne à lui accorder beaucoup d’esprit : Ses mérites consistent véritablement dans beaucoup d’esprit, mais nul génie (on entend par esprit la facilité à entendre et à rendre) ; la hardiesse, le courage, la tranquillité devant les grands objets, ce qu’on prend pour force d’âme et qui ne l’est que de cœur ; un goût porté au grand et à l’élevé pour soi-même. […] On suit bien chez d’Argenson la maladie qui précéda cette venue de Rousseau, le persiflage par bel air ou l’affectation fausse de sensibilité de la part de ceux qui en manquaient le plus : « On ne voit, dit-il énergiquement, que de ces gens aujourd’hui dont le cœur est bête comme un cochon, car ce siècle est tourné à cette paralysie du cœur ; cependant ils entendent dire qu’il est beau d’être sensible à l’amitié, à la vertu, au malheur ; ils jouent la sensibilité presque comme s’ils la sentaient. » Le grand mérite de Rousseau fut de sentir avec vérité ce qu’il exprima avec force et quelquefois avec emphase : car par lui on passa brusquement de la presque paralysie du cœur à une sorte d’anévrisme soudain et de gonflement impétueux. […] Ceux-là écoutaient, entendaient finement, répondaient avec profondeur et connaissance, réduisaient la question, disaient du neuf, étaient gais avec esprit et même avec bonté.
En une grande tempête, l’une des plus assurées confiances que l’on peut avoir, c’est quand on sait que le pilote entend bien son état… Pour te le peindre d’un seul trait de pinceau, je te dis que c’est un grand roi de guerre, et je conseille à quiconque de ses voisins, qui se voudra jouer à lui de n’oublier hardiment rien à la maison. […] Oh voit ici bien naturellement cette première forme du roi capitaine et guerrier dans Henri IV, tout prêt néanmoins à entendre toutes choses et à devenir un grand roi politique et civil dès qu’il en aura le besoin et l’instant. […] Ce que fut, après de telles fatigues et de si longues guerres, après des guerres intestines où l’on s’était vu sur un qui-vive perpétuel et où l’on était presque partout à l’état de frontière, — ce que fut enfin le soulagement et la libre respiration des peuples quand on se sentit tout de bon en paix, en sécurité, sans plus avoir à s’occuper même de Picardie surprise et de siège d’Amiens, il faudrait l’avoir éprouvé pour le dire ; c’est du témoignage des contemporains qu’il le faut entendre. […] Il n’y avait rien de si doux que d’entendre le ramage des oiseaux, le mugissement des bœufs et les chansons des bergers. […] Partout on voyait saillir des sources de pleurs ; partout on entendait les cris et les gémissements du peuple : il semblait qu’on l’eût assommé, tant la violence de la douleur l’avait étourdi et éperdu.
Peu d’hommes, indépendamment de toute éducation et de tout acquit, sont nés aussi instinctivement distingués ; j’entends par distinction « une certaine hauteur ou réserve naturelle mêlée de simplicité. » Dans tout ce qui sort de son crayon, de même : il est toujours élégant, aussi peu comme il faut que possible quand il le faut et que ses personnages l’y forcent, aussi bas que le ton l’exige ; il n’est jamais commun. […] J’ai entendu l’un des hommes qui l’apprécient le mieux regretter qu’il eût été ainsi accaparé, saisi comme au collet par la nécessité. […] Pourtant bien des échos, au moins pour en médire, Voudraient les avoir entendus ! […] Supposez que, du premier ou du second étage, vous regardiez dans la cour deux personnes qui causent : vous voyez leurs gestes, leur jeu de physionomie, et vous n’entendez qu’imparfaitement leurs paroles ; elles ne vous arrivent qu’en bruit confus. […] Je lui ai entendu faire sur Balzac cette observation fine et juste : « Il va des gens qui ont peu d’esprit en leur nom ; — ainsi…, ; — ainsi Balzac lui-même : ils ont besoin, pour avoir tout leur esprit et toute leur valeur, d’être dans la peau d’un autre, d’être un autre31.
Entendons-nous bien encore : je crois qu’en France on sera toujours sensible au bien dire, à un tour vif, sémillant, spirituel, à une manière fine et piquante de présenter les choses ; on sait et l’on saura assurément toujours la distinguer. […] S’agit-il de l’acclimatation, s’agit-il de l’agriculture et de l’élève des bestiaux, s’agit-il des haras, lisez ce qu’en écrivent journellement dans leurs rapports les administrateurs intelligents et entendus qui possèdent leur sujet ; pour moi, s’il m’arrive parfois de jeter les yeux sur ces comptes rendus, je l’avoue, ils m’attachent, ils piquent mon attention, même d’écrivain ; ils enrichissent mon vocabulaire et ma langue en même temps qu’ils m’instruisent. […] Je ne l’ai jamais entendu dans la chaire sacrée ; il avait dû y être fort remarquable. […] Que ce dernier mot n’effraye pas : que l’on n’aille pas crier tout d’abord au matérialisme, comme je l’ai entendu d’un certain côté. […] Il renferme des obscurités, des énigmes pour moi dans plusieurs de ses parties, et ce n’est qu’à celles où le cœur suffit pour tout entendre que je m’adresse et que je reviens sans cesse.
Il n’y eut pas moyen d’entendre ce qu’il ajoutait, en tremblant, que l’Assemblée serait peut-être étonnée des censures que l’auteur mêlait à ses hommages. Un bruit affreux d’enthousiasme, d’admiration, au nom de l’abbé Raynal, ne permettait d’entendre autre chose que : Lisez ! […] On entend d’un côté : Bravo ! […] Il paraît bien qu’après le premier tumulte toute la fin de la lettre avait été entendue assez patiemment ; Robespierre tira de là son exorde : « J’ignore quelle impression a faite sur vos esprits la lettre dont vous venez d’entendre la lecture ; quanta moi, l’Assemblée ne m’a jamais paru autant au-dessus de ses ennemis qu’au moment où je l’ai vue écouter avec une tranquillité si expressive la censure la plus véhémente de sa conduite et de la Révolution… Je ne sais, mais cette lettre me paraît instructive dans un sens bien différent de celui où elle a été écrite… Je suis bien éloigné de vouloir diriger la sévérité, je ne dis pas de l’Assemblée, mais de l’opinion publique, sur un homme qui conserve un grand nom ; je trouve pour lui une excuse suffisante dans une circonstance qu’il vous a rappelée, je veux dire son grand âge.
On sent à quelques éclairs lumineux combien il n’a manqué à cette exquise intelligence qu’un peu de recueillement et d’étude pour tout entendre des arts, de la littérature proprement dite, de tout ce qui constitue une culture accomplie. […] Sa vue déchire et l’on croit être près d’entendre des cris sortir de cette bouche ouverte par une convulsion de souffrance morale. […] Mme Dorval a un rôle immense. » Je l’ai entendu rire ! […] Cela vaut bien l’horrible fièvre gagnée à la campagne pour aller entendre cette lecture et porter l’acte qui lie l’Odéon à l’avenir de cet ouvrage… Garde cela dans un pli de ton cœur… Garde inviolable mon secret et celui de la pauvre Thisbé… Surtout que toi seule saches l’influence de notre tendresse pour Mme Dorval. […] Et puis, à partir d’Alfred de Musset, se tranchait plus nettement la ligne de démarcation profonde qui allait séparer les générations nouvelles de leurs aînées ; les sources et le courant de l’inspiration changeaient, et des anciens aux jeunes on ne s’entendait plus à demi-mot.
Ce monde spirituel des vérités et des essences, dont Platon a figuré l’idée sublime aux sages de notre Occident, et dont le Christ a fait quelque chose de bon, de vivant et d’accessible à tous, ne s’est jamais depuis lors éclipsé sur notre terre : toujours, et jusque dans les tumultueux déchirements, dans la poussière des luttes humaines, quelques témoins fidèles en ont entendu l’harmonie, en ont glorifié la lumière et ont vécu en s’efforçant de le gagner. […] En essayant de les continuer, d’en faire entendre de semblables, non point parce qu’il sentait de même, mais parce qu’il visait à un genre littéraire, Jean-Baptiste égarait toute spiritualité dans les échos de ses rimes sonores : Racine fils, bien débile sans doute, était plus voisin de son noble père, plus vraiment touché d’un des pâles rayons. […] Pense avec un religieux transport que toutes ces religions ne cherchent qu’à ouvrir tes organes et tes facultés aux sources de l’admiration dont tu as besoin… Marchons donc ensemble avec vénération dans ces temples nombreux que nous rencontrons à tous les pas, et ne cessons pas un instant de nous croire dans les avenues du Saint des Saints. » N’est-ce pas un prélude des Harmonies qu’on entend ? […] On a dit que Lamartine s’adressait à l’âme encore plus qu’au cœur : cela est vrai, si par l’âme on entend, en quelque sorte, le cœur plus étendu et universalisé. […] Là, l’élégie, la scène circonscrite, la particularité individuelle, n’existent presque plus ; je n’entends qu’une voix générale qui chante pour toutes les âmes encore empreintes, à quelque degré, de christianisme.
Mais, à part cette velléité d’orgueil national qui se prenait à un nom, ses vœux et ses penchants, d’accord avec tout ce qu’il entendait autour de lui, étaient pour l’ordre nouveau. […] Ce digne et naïf littérateur, lorsqu’il entendait plus tard retentir les succès bruyants, parfois contestés, de celui qui était devenu un homme, ne pouvait s’empêcher de dire avec componction : « Quel dommage ! […] Sa passion pour la jeune fille qu’il aimait avait fini par devenir trop claire aux deux familles, qui, répugnant à unir un couple de cet âge et sans fortune, s’entendirent pour ne plus se voir momentanément. […] Je ne puis résister à en donner quelques phrases ; le critique vient de faire une citation : « À de pareils vers, dit-il, qui ne s’écrierait avec La Harpe : Entendez-vous le chant du poëte ? […] Les romans, les vers, la littérature, étaient devenus l’aliment des conversations, des loisirs ; et mille indices, éclos comme un mirage à l’horizon, et réfléchis à la surface de la société, semblaient promettre un âge de paisible développement où la voix des poëtes serait entendue.
assez fâcheusement et abondamment de s’y introduire ; mais on s’y laisse moins prendre qu’ailleurs ; on l’y sent tout aussitôt sous les déguisements et les emprunts qu’il tente ; on le rejette avec dégoût, ou plutôt il va naturellement au fond ; et, tandis que, sous l’écorce de la prose, bien des talents équivoques en qualité surnagent, tandis qu’ils atteignent à une contrefaçon assez difficile à démêler, et qu’avec le travail, l’instruction, l’imitation de ce qu’on lit, la répétition assez bien débitée de ce qu’on entend, avec tous ces mérites surchargés, on parvient souvent à une sorte de compilation de fond ou de style, décente, et qui fait fort honnëte contenance, en poésie la qualité fondamentale se dénote aussitôt, la substance des esprits s’y fait toucher dans le plus fin de l’étoffe ; aussi très-peu suffit pour qu’on ait rang, sinon parmi les grands, du moins entre les délicats, et qu’on soit, comme tel, distingué de la muse, de cette muse intérieure qui console : ce qui, j’en conviens, n’empêche pas d’être parfaitement ignoré du vulgaire, comme disent les poëtes, c’est-à-dire du public. […] Mais non ; car sur ton sein j’ai cru souvent entendre Les mêmes accents dans ton cœur. […] La beauté des derniers jours de l’automne favorise ce travail difficile, et diminue de quelque chose la fatigue des terrassiers, que, du reste, je n’entends jamais murmurer, ni se plaindre. […] Mais tous sourient à ce beau temps inespéré des jours avancés de l’automne ; leurs conversations, plus animées que de coutume, renferment, entre autres, une phrase que j’entends depuis quelques jours avec un attendrissement inexprimable ; elle est répétée, commentée sur tous les tons, de toutes les manières, avec des inflexions de voix qui me vont à l’âme : « Quel beau temps pour nos blés ! […] Ces jours sont assez rares ; ils pénètrent de leur harmonie et de leur douceur ; tous, jusqu’aux animaux, sont paisibles et soumis, et je n’entends ni imprécations ni jurements.
Elle voulait porter son apostolat jusqu’aux derniers confins du mal et voir si là encore la voix du bien peut être entendue. […] Je porte envie aux gamins qui entendent ces chefs-d’œuvre, destinés sans doute, comme les vrais chefs-d’œuvre, à rester toujours inédits. […] — Il attend queje lui porte mes souliers ; je les lui porterai quand la leçon sera finie, et il entendra l’histoire. […] « Tous nos enfants, dit l’inspecteur, ont pleuré avec elle sur cette tombe, où il est entendu qu’elle viendra dormir à son tour. […] Selon votre vieille et bonne manière d’entendre les choses, la littérature n’est pas seulement ce qui s’écrit ; le grand politique qui résout avec éclat les problèmes de son temps, l’homme du monde qui représente bien l’idéal d’une société brillante et polie, n’eussent-ils pas écrit une ligne, sont de votre ordre.
. — Notez que, depuis plusieurs années déjà, tous les sérieux artistes réclamaient l’exécution de cette œuvre originale, sans qu’aucun de nos pontifes eût l’air de les entendre. […] Mais ces messieurs, qui se moquent des drames consécutifs du Ring et de la longueur des partitions wagnériennes, se refuseraient, sans nul doute, à subir le drame unique et complet des Troyens — huit heures d’horloge — et aussi à l’entendre en deux soirées ! […] Toutefois entendons-nous : si, d’une part, la seule Science ne peut produire que d’habiles amateurs, — grands détrousseurs de « procédés », de mouvements et d’expressions, — consommés, plus ou moins, dans la facture de leurs mosaïques, — et, aussi, d’éhontés démarqueurs, s’assimilant, pour donner le change, ces milliers de disparates étincelles qui, au ressortir du néant éclairé de ces esprits, n’apparaissent plus qu’éteintes, — d’autre part, la foi, seule, ne peut produire et proférer que des cris sublimes qui, faute de se concevoir eux-mêmes, ne sembleront au vulgaire, hélas, que d’incohérentes clameurs : — il faut donc à l’Artiste-véritable. à celui qui crée, unit et transfigure, ces deux indissolubles dons : la Science et la Foi. — Pour moi, puisque vous m’interrogez, sachez qu’avant tout je suis chrétien, et que les accents qui vous impressionnent en mon œuvre ne sont inspirés et créés, en principe, que de cela seul. […] Quelque temps après, j’entendis le Lohengrin. […] « Mon seul désir, en toute cette affaire, est d’obtenir la satisfaction à laquelle j’ai droit : celle d’entendre proclamer que je suis seul à supporter le poids de la responsabilité que j’ai assumée en montant Lohengrin, dans le but unique de servir la cause de l’art dans mon pays.
Ils devinent, ils écoutent, ils choisissent et s’orientent à travers ce qu’ils entendent dire dans la conversation. […] L’Empereur aurait assez aimé sans doute à compter un de Broglie dans ses armées, à pouvoir citer ce nom historique dans ses bulletins, et il se peut qu’il le lui ait fait entendre ; mais M. de Broglie fut de bonne heure de ceux qui ont l’oreille sourde à la séduction, de ceux qui suivent leur idée et ne se laissent pas dévoyer de leur vocation intérieure. […] Dans les diverses occasions qu’il eut d’approcher du maître d’alors et de l’entendre, soit au Conseil d’État, soit ailleurs, il fut frappé des défauts plus que des qualités ; il vit et nota surtout, de cette grandeur déclinante, les éclats, les écarts, les brusqueries, sans apercevoir assez les éclairs de génie et de haut bon sens qui jaillissaient et se faisaient jour : c’était là de sa part une prévention que lui-même reconnaît aujourd’hui. […] Nul n’a fait plus que lui usage de la réflexion et de la dialectique pour réagir sur lui-même et sur son idée, pour élever sa doctrine libérale première à une puissance plus haute, pour la couronner d’une idée religieuse qui la rendît sainte, pour lui trouver au-dedans de l’homme une base plus digne et plus intime que celle de l’utilité commune ou de l’intérêt bien entendu. […] Les puissances avaient signifié que, si elles croyaient avoir à secourir leurs alliés (il s’agissait surtout de l’Italie), elles le feraient sans tenir compte de l’opposition de la France, et elles donnaient à entendre qu’une intervention armée de sa part serait considérée comme une hostilité directe contre chacune d’elles.
Vous ne m’avez encore rien dit. » Ils renouèrent en quelques mots : « Avec un aristocrate comme vous, ajouta Mirabeau, je m’entendrai toujours facilement. » Au premier dîner qu’ils firent ensemble, tête à tête, Mirabeau débuta en disant : « Vous êtes bien mécontent de moi, n’est-ce pas ? […] Il faut entendre cet incomparable appel : Ici ce qui me reste à vous dire, écrivait Mirabeau à La Fayette, le 1er juin 1790, deviendrait embarrassant si j’étais, comme tant d’autres, gonflé de respect humain, cette ivraie de toute vertu ; car ce que je pense et veux vous déclarer, c’est que je vaux mieux que tout cela, et que, borgne peut-être, mais borgne dans le royaume des aveugles, je vous suis plus nécessaire que tous vos Comités réunis. […] Mettez à ces deux paquets quelque indication prudente, mais précise. » Le comte de La Marck comprit toute la gravité de cette mission, et s’il en différa l’accomplissement jusqu’après sa mort, on ne peut s’en étonner ; car il a fallu peut-être les dernières circonstances européennes, et le besoin où l’on est de tout entendre en fait de vérité politique salutaire, pour que l’esprit public fut prêt à accueillir ces pièces, comme il le fera sans nul doute. […] On aime à s’entendre tonner quand on éveille tant d’échos. […] Il est profondément à regretter que de telles conférences n’aient pu s’établir et se renouveler : c’était d’elle seule qu’il pouvait espérer de se faire entendre.
Il tâche d’y démontrer qu’on peut être pour une Charte non octroyée, sans être pour la souveraineté du peuple entendue à la Jean-Jacques. […] Carrel, qui voulait de l’une de ces révolutions, n’entend pas pour cela vouloir de l’autre ; il nie qu’il y ait aucun rapport entre innover dans les formes de la Constitution, et innover dans les formes du drame. […] « J’ai entendu M. […] Qu’on lise, pour ne citer presque qu’au hasard, la note sur Le Drapeau blanc (22 janvier 1830), celle sur le Journal des débats (22 février), où les mots de lâcheté et de fausseté résonnent ; la réplique (22 mars) à La Quotidienne qui a crié tout haut : Vous mentez , et où il est dit : « Ces choses-là s’entendent d’autant mieux qu’on les dit plus bas et de plus près. » Et plus tard qu’on lise encore la réponse au Constitutionnel (14 septembre 1830) ; la réplique au Messager (4 janvier 1831), celle au journal Le Temps (16 et 18 mars 1831). […] Il exprime à plus d’une reprise la voie moyenne où il voudrait voir le gouvernement marcher, et le sens qu’il tirait alors de la révolution de Juillet : « Si quelqu’un y voit une révolution non pas politique, mais sociale, qu’il le dise. » Lui, il ne l’entend pas ainsi, et il témoigne de son aversion pour ce qui est social.
Je voudrais, à mon tour, repasser sur quelques points et marquer, comme je l’entends, les traits de cette sèche, exacte et assez haute figure. […] Dans notre jeunesse, et quand le Moyen Âge était à la mode, je me rappelle avoir entendu regretter, au sujet de Volney, qu’au lieu de ce nom qui siérait aussi bien à un personnage de roman, il n’eût point gardé ce premier nom pittoresque de Chassebœuf, qui rappelait un chevalier et haut baron poursuivant dans la plaine le vilain et piquant les troupeaux de sa lance : mais le commun du monde y voyait naturellement le vilain et le bouvier encore plus que le chevalier. […] J’avais lu et entendu répéter que de tous les moyens d’orner l’esprit et de former le jugement, le plus efficace était de voyager : j’arrêtai le plan d’un voyage ; le théâtre me restait à choisir : je le voulais nouveau, ou du moins brillant. […] On prend un plaisir secret à trouver petits ces objets qu’on a vus si grands : on regarde avec complaisance la vallée couverte de nuées orageuses, et l’on sourit d’entendre sous ses pas ce tonnerre qui gronda si longtemps sur la tête ; on aime à voir à ses pieds ces sommets jadis menaçants, devenus dans leur abaissement semblables aux sillons d’un champ ou aux gradins d’un amphithéâtre ; on est flatté d’être devenu le point le plus élevé de tant de choses, et un sentiment d’orgueil les fait regarder avec plus de complaisance. […] L’âme s’élève, les vues de l’esprit semblent s’agrandir, et au milieu de ce majestueux silence on croit entendre la voix de la nature, et devenir le confident de ses opérations les plus secrètes5.
Nous sommes dans l’escalier, où tout à l’heure, l’on entendait Massin crier à Delessart : « Viens me poser une pustule ! […] Poisson, un aimable agent de change, prié par moi d’entendre la lecture de ce morceau, pour y relever les bourdes qu’y pouvait commettre un homme, aussi peu familier avec les choses de Bourse que moi, me dit quand j’ai fini : — Et vous lui donnez son vrai nom ! […] Mardi 1er mars Ce matin, je suis entré chercher quelque chose à la cuisine, et j’entendais la petite, qui disait au cantonnier, en lui donnant une tasse de café par la fenêtre : — Eh bien, vous faites le mardi gras, ce soir ? […] Un jour Tourguéneff lui demandant, pourquoi parmi tous ses soupirants, elle avait fait un choix tout à fait inexplicable, la femme lui répondit : Oui, c’est peut-être vrai… mais vous ne l’avez jamais entendu prononcer cette phrase : « Vous dites… pas possible ! […] Alphonse Daudet est un si attachant causeur, un si fin mime des comédies qu’il raconte, qu’au moment, où je me lève pour demander s’il est onze heures, j’entends sonner une heure du matin.
J’entends la plainte de Prométhée que la Force et la Violence clouent à son roc de martyre » ; et cette apostrophe est la réclamation même de la justice contre la loi. […] Toute sa vie, il s’efforça de reproduire le ton de ces romances que l’on entend sur les routes et dans les tavernes. […] Des filles lavent du linge, Ou dansent et courent sur l’herbe ; La roue du moulin crache une poussière qui s’irise ; J’entends son vague bruissement. […] Des visions l’obsèdent, de faibles rappels sonnent dans son souvenir ; un vague fantôme de femme reparaît ainsi, en quelques phrases obscures, à la fin de plusieurs chapitres des Reisebilder ; cette « Maria la morte », dont il croit entendre la « voix soyeuse » dans un vieux palais de Vérone, dont il retrouve le vague visage dans une galerie de très anciens portraits à Gênes : « Dans mon cœur vibrait le souvenir de Maria la morte. […] « Pour moi, écrit-il dans son livre contre Bœrne, en 1840, les mots juif et chrétien sont synonymes et me servent à désigner non des croyances, mais des humeurs semblables ; je les oppose au mot hellène, par lequel non plus je n’entends un peuple mais une tendance, une façon de penser, innée ou acquise.
« On entend tous les jours les médecins employer ces mots, le plus ordinairement, le plus souvent, ou bien s’exprimer numériquement en disant : “Huit fois sur dix, les choses arrivent ainsi.” J’ai entendu de vieux praticiens dire que les mots toujours et jamais doivent être rayés de la médecine. […] Cependant, quelque séparation que l’on établisse entre la métaphysique et la science, dans l’intérêt de l’une ou de l’autre, il est impossible que les vues du savant n’aient quelque influence sur celles du métaphysicien : tout en séparant les deux domaines, il faut encore se demander s’ils peuvent s’entendre et se concilier. […] Nous parlons de l’homme libre ; mais la liberté, j’entends la liberté morale, peut-elle subsister, si l’on représente la vie, ainsi que le fait M. […] Claude Bernard, au domaine des causes occultes et des causes premières, peut s’entendre sans doute dans un bon sens ; mais je fais observer que les causes efficientes des phénomènes physiques sont aussi des causes occultes, dont le mode d’action interne nous est inconnu, et cependant nous ne supposons pas que ces causes soient libres.
On ne saurait parler physique un quart d’heure et s’entendre. […] « J’entends par peuple la populace, qui n’a que ses bras pour vivre. […] Certainement les poètes de l’antiquité ont des morceaux descriptifs ; il serait absurde de le nier, surtout si l’on donne la plus grande extension à l’expression, et qu’on entende par là des descriptions de vêtements, de repas, d’armées, de cérémonies, etc. etc. ; mais ce genre de description est totalement différent du nôtre ; en général, les anciens ont peint les mœurs, nous peignons les choses : Virgile décrit la maison rustique, Théocrite les bergers, et Thomson les bois et les déserts. […] Rome même entendra sa voix ; et un jour cette ville maîtresse se tiendra bien plus honorée d’une lettre du style de Paul adressée à ses citoyens, que de tant de fameuses harangues qu’elle a entendues de son Cicéron.
Par la premiere, il entend celle qui est fondée sur les principes mêmes de la langue, & dont on peut donner des regles générales, comme l’orthographe des différentes terminaisons des noms par rapport aux genres & aux nombres & des verbes par rapport aux tems & aux personnes. […] Par l’orthographe d’usage, il entend celle dont on ne peut guéres donner de regles générales ; & suivant laquelle les syllabes des mots s’écrivent d’une maniere plûtôt que d’une autre, sans autre raison que celle de l’usage ou de l’étymologie. […] Gardez-vous en bien, mon pere, lui répondit Despreaux ; ce seroit alors qu’ils auroient raison de dire que vous n’avez pas entendu le sens de votre original, qui ne prêche par-tout que le pardon des ennemis. […] Pierre, que de dire, voilà un mot nouveau ; donc on ne doit pas s’en servir ; car s’il est commode ; s’il est dans l’analogie de la langue ; s’il abrége le discours ; s’il fait entendre plus nettement & plus précisément la pensée de celui qui parle, je ne vois pas quel inconvénient il y auroit à l’employer. […] Un défaut d’ailleurs remarquable dans le Dictionnaire de le Roux, & dans les autres où l’on rapporte nos proverbes, c’est qu’on s’arrête à expliquer certaines façons de parler, certains proverbes si intelligibles, qu’ils s’entendent d’eux-mêmes ; & qu’on en abandonne à la pénétration du lecteur, d’autres dont l’intelligence est beaucoup plus difficile.
Les objets y sont si peu finis, si peu terminés, qu’on n’entend rien au fond. […] L’homme le plus sujet aux accès de l’inspiration pourrait lui-même ne rien concevoir à ce que j’écris du travail de son esprit et de l’effort de son âme, s’il était de sens froid, j’entends ; car si son démon venait à le saisir subitement, peut-être trouverait-il les mêmes pensées que moi, peut-être les mêmes expressions, il dirait, pour ainsi dire, ce qu’il n’a jamais su ; et c’est de ce moment seulement qu’il commencerait à m’entendre. […] Si vous n’entendez que les étoffes et l’ajustement, quittez l’académie, et faites-vous fille de boutique aux traits galants, ou maître tailleur à l’opéra. à vous parler sans déguisement, tous vos grands tableaux de cette année sont à faire, et toutes vos petites compositions ne sont que de riches écrans, de précieux éventails. […] J’avais entendu dire que non.
Vus par cette lorgnette renversée, Attila, par exemple, n’est plus qu’un bonhomme narquois et plein de prudence qui entend son ménage de Barbare ; la Sainte inspirée qui fut Jeanne d’Arc n’est plus qu’une bonne patriote et une somnambule… à peu près ! […] N’existe-t-il pas quelque part un monde dont Montesquieu et Gibbon, aux oreilles bouchées comme Ulysse à la Syrène céleste, n’entendirent jamais le bruit ? […] À les entendre, les Romains tombent de corruption et de sanie devant les Barbares qui les poussent du pied et qui passent. […] Nous l’avons fait voir aussi prosaïque qu’un souverain qui entend les affaires, futé, maquignon, général à la dernière extrémité, temporisateur, le Fabius cunctator de la Barbarie, bonne caboche, du reste (comme disait le maréchal de Villars d’une fausse forte tête qu’il méprisait), et dont le front conique entrerait sans effort, à ce qu’il semble, dans le feutre gris des temps modernes. […] Augustin Thierry en ses Récits mérovingiens, ces Récits très distribués, très entendus, très bien faits, dans le sens d’un art bien plus consommé qu’inspiré, n’ont point, la coloration énergique qu’on est en droit d’attendre d’un homme qui a traversé ce fleuve rouge des Chroniques et qui doit plaquer du feu et du sang sur tout ce qu’il touche !
Son accent du Joseph Delorme, cette note qui valait toute une voix et qui en était une qu’avant lui on n’avait pas entendue, on la réentendit encore plus d’une fois, dans des poésies d’un autre timbre, mais, hélas ! […] Il a voulu avoir du goût, comme on l’entend à l’Académie. […] Ainsi, comme toujours du reste, c’est la sincérité, mais la sincérité dans une manière de sentir à soi, qui fait le mérite immense du Joseph Delorme ; mais entendez-moi bien ! […] Si au lieu de l’auteur, devenu infiniment littéraire, une Critique entendue s’était chargée de ranger les poésies d’un livre auquel M. […] Sainte-Beuve a fait Joseph Delorme par une transformation de génie, j’en entends l’accent affaibli, expirant, dans Les Consolations.
Une remarque très-juste que j’entendais faire, c’est que, au temps d’Hernani, Hugo avait contre lui presque tous les journaux, mais pour lui le mouvement du public ; aujourd’hui, le lendemain des Burgraves, il a pour lui… tous les journaux et contre lui tout le public15. […] J'ai entendu dire que son livre de Rome était intéressant, mais je ne l’ai pas eu sous les yeux.
On se demande même involontairement, quand on le lit, quand on l’a entendu à ses cours d’autrefois, ce qui lui manque pour être plus, pour atteindre à ce qu’on nomme proprement génie. Nous avons entendu des gens qui soutenaient que ce qui lui manquait pour cela, ce n’était pas la particule ignée, car il l’avait, mais que c’était plutôt la base terreuse, le je ne sais quoi qui sert de lest et qui retient.
Et alors, me souvenant d’avoir été charmé par ses premiers vers, ce m’est un vrai chagrin de ne pas entendre parfaitement les derniers, et j’ai envie de lui en demander pardon. […] Au fait, peut-être les étrangers sont-ils plus aptes que nous à entendre cette poésie.
Ce n’est pas qu’on ait toujours été de bonne foi dans les disputes, qu’on ait toujours voulu s’éclaircir, démêler le vrai, entendre & faire entendre la raison.
On n’entrevoit donc cette beauté qui passe si vîte, qu’au bout de deux vers, et après avoir entendu le dernier mot du second vers qui rime au premier. […] Or la plûpart des auditeurs qui ne sont pas du métier, ou qui ne sont point amoureux de la rime, bien qu’ils soient du métier, ne se souviennent plus de la premiere rime assez distinctement, lorsqu’ils entendent la seconde, pour être bien hatez de la perfection de ces rimes.
Le rebours serait plutôt vrai, et l’on pourrait ainsi retourner l’axiome : « On n’est pas original, on le devient. » Les écrivains véritablement originaux ont, il me semble, voix au chapitre, et ce sont eux qu’il faut entendre, On sait comment Taine a créé son style. […] L’originalité est chose si importante que M. de Gourmont lui-même m’approuve d’avoir divisé le style en style banal et en style original, ce qui est gros de conséquences, puisqu’il sait que j’entends par originalité la recherche de l’image, le mot vivant, l’expression en relief, la force, la couleur, le pittoresque, toutes les surprises du style.
Un jour, ce sera la bienveillance, la sympathie ; un autre, l’intérêt bien entendu, c’est-à-dire l’égoïsme ; un autre encore, la grande idée du devoir. […] Là-dessus nous allons l’entendre lui-même. […] Si cet homme n’a qu’indifférence ou mépris pour l’opinion de ses semblables, vous y perdrez vos peines ; il ne saurait vous entendre. […] À l’entendre, il en serait de ces diversités comme de celles que présente la comparaison des différents idiomes. […] — Je vous entends.
Daudet, du Daudet de la jeunesse, bien entendu. […] Vous entendez bien qu’il n’y a point de réalité, pour M. […] Vous entendez bien ce mot. […] France en personne que nous entendons. […] Encore cette page s’entend-elle nettement.
L’Église n’entendait pas courir une troisième fois, dans un pays républicain, pareille aventure. […] Entendons parti du raisin trop vert et bon pour les goujats. […] Entendons-nous. […] J’entends ici une critique politique objective. […] De sorte que par système industrialiste on entend à peu près, tout simplement, le système des affaires.