Il ne fut, à aucun moment, ébloui ni séduit sous l’Empire. […] Il est, pour tout esprit qui se forme, un régime et un climat qui lui conviennent : évidemment l’Empire n’était pas le climat le plus favorable et le plus propice à la tournure d’esprit morale et un peu idéologique du jeune Victor de Broglie.
Car, ne l’oublions pas, l’objet constant de Mirabeau, dans ses notes et correspondances avec la Cour, de quelque date qu’elles soient, et quelles qu’en paraissent d’ailleurs les variantes de ton, son but fixe est de concilier la liberté nationale et la monarchie, de chercher à former la coalition entre le pouvoir exécutif et le pouvoir législatif, sans laquelle un empire tel que la France ne peut durer. […] J’ai dit que dans aucun cas les conseils de Mirabeau ne sont contre-révolutionnaires, et que, dans aucune supposition, il n’admet qu’on puisse revenir sur les grands points gagnés de 89 : En effet, dit-il dans sa 47e note, la plus détaillée de toutes (décembre 1790), je regarde tous les effets de la Révolution et tout ce qu’il faut conserver de la Constitution comme des conquêtes tellement irrévocables, qu’aucun bouleversement, à moins que l’empire ne fût démembré, ne pourrait plus les détruire.
Quand de concert la fortune et la vertu ont mis un homme en place, c’est un double empire, et qui exige une double soumission. » Mais que cette rencontre est rare ! […] Dans le feuilleton du Journal de l’Empire du mercredi 11 août 1813.
Le futur historien de l’Empire romain était fort jeune lui-même alors ; son père l’avait envoyé à Lausanne pour y refaire son éducation et se guérir « des erreurs du papisme », où le jeune écolier d’Oxford s’était laissé entraîner. […] Nos goûts sont changés, nos pensées sont affaiblies, le témoignage et l’affection d’un autre sont les seules preuves de la continuité de notre existence ; le sentiment seul nous apprend à nous reconnaître ; il commande au temps d’alléger un moment son empire.
Les affaires secrètes auxquelles il avait été initié depuis son entrée dans l’empire musulman, et qui « ne se pouvaient révéler sans crime et sans péril », auraient seules demandé un gros volume. […] La guerre éclata entre l’Empire et la Turquie ; le prince Eugène commandait l’armée impériale en Hongrie, et Bonneval s’y couvrit de gloire.
Au moyen âge et au bas empire, et même plus anciennement, malheur à qui s’apercevait d’un meurtre ou d’un empoisonnement commis par le roi. […] Il porte d’abord l’empire, puis l’ingratitude, puis l’isolement, puis le désespoir, puis la faim et la soif, puis la folie, puis toute la nature.
Ces semaines d’automne se précipitent, qu’emplit le bruit des Empires qui s’écroulent et des dernières canonnades. […] -1886), pseudonyme d’Emma Elizabeth Crouch, courtisane célèbre de l’Empire qui a publié ses Mémoires en 1886 (Paris, Jules Lévy).
il a maudit l’homme du premier Empire : tout péché lui est à l’instant remis ; toute justice est rendue au poëte : il sera nommé, il est mûr.
Nous verrons par la faute de qui, après s’être ouverte sous de si heureux auspices, elle dégénéra si violemment ; de quelle manière elle changea la France en république, et comment, sur les débris de celle-ci, elle éleva l’empire.
Il y a une quinzaine d’années environ qu’un critique aussi instruit que spirituel, chargé, dans le Journal de l’Empire, d’examiner les traductions nouvelles qui paraissaient alors en foule, s’avisa un matin, comme par boutade et pour couper court à sa tâche, de signifier nettement que les grands écrivains de l’antiquité étaient et seraient à jamais intraduisibles, et qu’il y avait bien de la simplicité à se donner sérieusement le soin Ingrat de les reproduire.
Nous ne suivrons pas l’auteur dans ses récits du Consulat, de l’Empire, des Cent jours et des deux captivités.
Marillac est une des plus gaies figures que romancier de nos jours ait rencontrées : artiste avant tout, ayant pour le bourgeois le mépris du grognard de l’empire pour le pékin ; peintre, chanteur de salon, dramaturge en second ou en tiers, bousingot s’il n’y prend garde, jeune-france d’atelier sur toutes les coutures, en un mot vraie lune de Gerfaut : chaque grand homme de nos jours a son Marillac près de lui.
Les hommes qui composent ces premières classes, disposant de toutes les faveurs de l’état, exercent nécessairement un grand empire sur l’opinion publique ; car à l’exception de quelques circonstances très rares, la puissance est de bon goût, le crédit a de la grâce, et les heureux sont aimés.
N’a-t-il pas démontré, d’une façon éclatante, qu’aux tumultueux sentiments qui agitaient la jeunesse, vers 1835, nous devions chercher une origine parmi les glorieux exploits et les héroïques guerres du Premier Empire ?
Quand le capitaine lui demande s’il aime Celia, Fulvio, sous l’empire de la même crainte, nie son amour ; il hésite à toucher la main de Celia qu’on lui donne et tourne toujours les yeux vers Scapin pour s’assurer qu’il n’a point mal fait.
Les écrivains du xviie siècle réformèrent, la fausse conception que l’on s’était faite de nos nécessités verbales sous l’empire d’un enthousiasme aveugle ; les mots mal venus et qui n’étaient point en harmonie avec nos formes sonores furent en partie chassés du langage.
au commencement du dix-neuvième siècle, on a eu l’empire et l’empereur.
Le vent redouble ses efforts, Et fait si bien qu’il déracine Celui de qui la tête au ciel était voisine, Et dont les pieds touchaient à l’empire des morts.
En s’approchant de cette statue qui devient tout à coup colossale, sans doute on est étonné, on conçoit l’édifice beaucoup plus grand qu’on ne l’avait d’abord apprécié ; mais le dos tourné à la statue, la puissance générale de toutes les autres parties de l’édifice reprend son empire, et restitue l’édifice grand en lui-même, à une apparence ordinaire et commune : en sorte que d’un côté chaque détail paraît grand, tandis que le tout reste petit et commun ; au lieu que dans le système contraire d’irrégularité, chaque détail paraît petit, tandis que le tout reste extraordinaire, imposant et grand.
, dit Diomede ancien auteur qui a écrit quand l’empire romain subsistoit encore.
Il est certain que depuis le regne d’Auguste jusques au renversement total de l’empire d’occident, les representations des pantomimes firent le plaisir le plus cher au peuple romain.
Et il l’a frappé au nom de quelque chose de plus haut, de plus grand, de plus saint que l’intérêt de l’histoire et même que l’intérêt de l’Empire et de la patrie.
C’est cette formule qui a soutenu toute sa conduite, l’a décidé à s’abstenir des plaisirs, à modifier son pouvoir, à respecter la dignité de tout être et à s’épuiser, sans illusion d’ailleurs, pour le bien de l’empire.
En parcourant l’histoire des empires et des arts, je vois partout quelques hommes sur des hauteurs, et en bas, le troupeau du genre humain qui suit de loin et à pas lents.
Le poème de M. de Norvins n’est pas d’hier ; c’est un assez vieil enfant de la liberté de la presse sous l’Empire. […] Essayez donc de plier ce jeune homme au ton solennel de la muse de l’Empire et aux délicatesses des prix d’Académie, vous n’en ferez rien qui vaille. […] Elles frappent si vivement l’imagination et elles prennent tant d’empire, par leur étrangeté même, qu’elles les mèneraient tout doucement à imiter. […] — Vous l’allez voir pour la littérature héritière de celle de l’Empire. […] Avec de l’imagination et de la mémoire seulement, on n’est appelé ni aux grandes influences, ni au durable empire de la raison.
Tu vins, tu fis parler le véritable amour… Ainsi Ginguené dit presque de Parny, comme on a dit de Malherbe, qu’il fit évènement ; et encore : Le bel esprit n’est plus ; son empire est fini : Qui donc l’a détrôné ? […] L’Empire y coupa court, et pécha par excès de police littéraire, comme le Directoire avait péché par le contraire. […] » Le Parny de ces jolies pièces qu’on se plaît à citer était bien celui qu’on retrouvait avec agrément dans la société et dans l’intimité, aux années du Consulat et de l’Empire, celui qui, n’ayant plus rien d’érotique au premier aspect, rachetait ces pertes de l’âge par quelque chose de fin, de discret, de noble, que tous ceux qui l’ont approché lui ont reconnu.
Ces refus irritèrent le Consul ; la liaison de madame Récamier avec madame de Staël, deux femmes qui régnaient, l’une par la beauté, l’autre par le génie, lui parut suspecte ; il ne voulait point d’empire en dehors du sien ; la jalousie, qui ordinairement monte, descendit cette fois jusqu’à disputer l’ascendant sur des sociétés de jeunes femmes ; le premier dans l’Europe, mais aussi le premier dans un village des Gaules, c’était sa nature ; le pouvoir absolu ne peut laisser rien de libre sans jalousie, pas même deux cœurs. […] On y sent la fièvre de ces vicissitudes domestiques qui sont aux fortunes privées ce que les révolutions sont aux empires. […] Ce fut dans ce séjour à Lyon, avant les dernières crises de l’Empire, qu’elle connut un des hommes qui ont tenu le plus de place, sinon dans son cœur, du moins dans ses habitudes ; cet homme était le philosophe Ballanche.
Ils suivent les armées de l’Empire, comme des corbeaux, pour dépouiller les morts. À Waterloo, ils ont fait une riche moisson ; ils ont recruté un vieux colonel de l’Empire évanoui, en lui enlevant ses habits. […] Cette parole du dédain titanique, Cambronne ne la jette pas seulement à l’Europe au nom de l’empire, ce serait peu ; il la jette au passé au nom de la révolution.
Bonnes ou mauvaises, ces doctrines qui renaissaient sous l’empire despotique de Bonaparte étaient infiniment propres à lui plaire. […] Bonaparte admettait bien le principe de la suprématie romaine, mais à condition que la suprématie impériale prévaudrait sur tout, et que la véritable église, absolue et universelle, ce serait lui et son empire. […] Jenin, ancien colonel de gendarmerie, retiré à Virieu-le-Grand, dans une solitude champêtre, où il élevait de beaux étalons, dans ses prés et hautes herbes, pour se rappeler son état, et les vendre aux inspecteurs des haras de l’empire.
Où l’unanimité manquait, Vaugelas s’en rapportait à la majorité : par exemple, si la cour et les gens savants en la langue s’accordaient à laisser mourir quelque mot employé par les bons auteurs, dût ce mot se recommander de monsieur Coeffeteau, il reconnaissait l’empire de l’usage, et il y déférait, regrettant, mais ne défendant pas le mot sacrifié. […] A ceux qui prétendaient qu’il n’en subsisterait rien après vingt-cinq ans, il répondait par ces belles paroles : « Je ne demeure pas d’accord que l’utilité de ces remarques soit bornée sur un si petit espace de temps, non seulement parce qu’il n’y a nulle proportion entre ce qui change et ce qui demeure dans le cours de vingt-cinq ou trente années, le changement n’arrivant pas à la millième partie de ce qui demeure ; mais à cause que je pose des principes qui n’auront pas moins de durée que notre langue et notre empire. […] Les jésuites relevèrent le défi de Port-Royal, et, de 1643 jusqu’à 1694, ils poursuivirent, dans la personne de celui qui avait tenu la plume au nom de la compagnie, une doctrine qui ruinait leur empire en substituant, comme fondement de la pénitence, la grâce, qui vient d’en haut, à l’absolution, qui venait de leurs mains.
On l’y verrait se développer lentement et soutenir une guerre presque permanente contre l’empire, lequel, arrivé à ce moment au plus haut degré de la perfection administrative et gouverné par des philosophes, combat dans la secte naissante une société secrète et théocratique, qui le nie obstinément et le mine sans cesse. […] Je raconterais encore plus sommairement les persécutions du commencement du IVe siècle, dernier effort de l’empire pour revenir à ses vieux principes, lesquels déniaient à l’association religieuse toute place dans l’État. […] Supposons qu’il y a dix ou douze ans, trois ou quatre vieux soldats de l’empire se fussent mis chacun de leur côté à écrire la vie de Napoléon avec leurs souvenirs.
Maintenant, si cela intéresse quelques personnes, de savoir les raisons, pour lesquelles je renonce à épuiser toutes les chances d’une représentation théâtrale sur un théâtre quelconque, pour une œuvre dans laquelle mon frère avait mis et les derniers efforts et les dernières espérances de sa vie, ces raisons, les voici : Sous l’Empire, on nous avait dit : « Allez, c’est bien inutile de chercher à vous faire jouer, jamais la censure ne laissera passer votre pièce. » L’Empire est tombé, la République lui a succédé ; mais sous le nouveau régime de liberté, je retrouve la censure replâtrée dans sa perpétuité et rafistolée dans sa toute-puissance. […] Le rond et jovial acteur, sur les planches, avait chez lui, pour l’audition d’une pièce, une figure d’une impénétrabilité grognonne, et qui peu à peu prenait quelque chose de la face mauvaise de ces gras mandarins qu’on voit, sur des potiches du Céleste Empire, ordonner des supplices.
…………………………………………………… …………………………………………………… …………………………………………………… …………………………………………………… Le mal dès lors régna dans son immense empire ; Dès lors tout ce qui pense et tout ce qui respire Commença de souffrir ; Et la terre, et le ciel, et l’âme, et la matière, Tout gémit ; et la voix de la nature entière Ne fut qu’un long soupir. […] On pourrait faire une chronologie d’êtres suprêmes comme on fait une chronologie de dynasties régnantes sur les différents empires de la terre ; on pourrait construire une géographie des croyances humaines comme on en fait une des contrées du globe. […] Je n’ai pas reposé ma tête sur la terre Où Palmyre n’a plus que l’écho de son nom, Ni fait sonner au loin, sous mon pied solitaire, L’empire vide de Memnon.
Julien Sorel a vu l’Empire, en ce sens qu’il a été élevé par un capitaine qui a servi sous Napoléon. […] Le jeune Français est devenu fanatique du Napoléon et enivré de « l’esprit napoléonien » à causer avec un soldat de l’empire ; le jeune Italien, fils d’un vainqueur de Marengo, du reste, a assisté au dernier effort de l’empire et combattu à Waterloo. […] Le sujet d’un empire oriental se croit libre ; le peuple romain a très bien vu en César un libérateur. […] A l’Empire ils ne perdaient que les Cinq Cents. […] Il eut le sien, au Sénat du second Empire, très tard, après bien des agitations et traverses, et en jouit peu de temps.
La variété, la bigarrure, les contrastes, les contradictions même, voilà son empire : illa se jactet in aula . […] Quand le mauvais sujet chez qui elle a établi son empire, avoue gaiement ses fautes au public, et cherche à s’attirer ses bonnes grâces (ce qui est possible, puisqu’il ne fait de tort à personne et qu’il est un joyeux compagnon), il nous présente ce que j’ai appelé le comique avoué 60. […] Bombance, ministre du roi, les accueille avec bonté au nom de son maître, et leur fait une description merveilleuse de l’empire : Quand on veut s’habiller, on va dans les forêts, Où l’on trouve à choisir des vêtements tout prêts. […] Cet empire envié par le reste du monde, Ce pouvoir qui s’étend une lieue à la ronde, N’est que de ces beautés dont l’éclat éblouit Et qu’on cesse d’aimer sitôt qu’on en jouit.
Volontiers nous placerions déjà à cette date le mot fameux : « L’Empire est fait ! […] Cela explique son attitude pendant la dernière période de l’Empire agonisant et définitivement condamné. […] Ses conquêtes sont parfois des femmes du monde, du monde de l’Empire ou du monde cosmopolite ; ce sont d’autres fois des filles d’auberge. […] Au temps de l’Empire, il se fût exposé sur le champ de bataille pour ramasser dans la victoire le bâton de maréchal. […] Il y a des publics fous, qui vivent sous l’empire d’une obsession, qui sont sujets à des hallucinations collectives.
Flavien était un esprit plein d’ambition et de vigueur, il prit sur l’âme plus indolente de son ami un empire absolu. […] Car l’empire de Lipari est un grand et puissant empire, et ce n’est pas sur le modèle des rois de Hollande, mais plutôt sur celui du tsar ou de l’empereur d’Allemagne que M. […] Un miracle le sauve et l’empire avec lui. […] Et il l’écoutait pleurer, debout devant la fenêtre, les yeux fixés sur son empire assoupi dans la nuit. […] À gauche de l’entrée, sur une petite cheminée en marbre, une glace Empire.
L’ode est intitulée : À Daphné sur la fuite de ses charmes ; c’est une consolation tirée de la ruine des empires et des changements insensibles des choses de la terre : Tout change, ô ma Daphné !
Il rejeta la matière, méprisa l’industrie, se passa des beaux arts ; il abdiqua le royaume de la terre pour atteindre plus vite, à travers l’espace et les lieux, à travers l’empire de César, au but de ses conquêtes spirituelles.