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2183. (1892) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Cinquième série « Quelques « billets du matin. » »

Mais notre vie reste pour eux lettre close ; elle n’est, à leurs yeux, qu’une suite d’images assez ternes, auxquelles ils n’attachent aucune signification… Je suis content que des fragments si divers de l’immense humanité soient en ce moment rassemblés à Paris. […] je ne conteste point l’authenticité de provenance de ces diverses exhibitions. […] Nous savons à présent, tout en gros, quel est l’aspect extérieur de l’humanité sur les divers points de sa planète. […] J’errais hier, à cette heure-là, dans le dédale que forment les pavillons des diverses colonies, les tentes kabyles, les kiosques, les restaurants, la pagode d’Angkor, les villages nègres et le kampong javanais.

2184. (1716) Réflexions sur la critique pp. 1-296

Il est bien aise de voir s’élever sur les mêmes matieres des sentimens différents ; parce qu’alors les auteurs interessez à défendre leur opinion, rassemblent avec tout l’art dont ils sont capables, les diverses raisons qui l’appuyent, les exposent dans leur plus grand jour, découvrent et font sentir le foible de leurs adversaires ; et qu’enfin par ces discussions éxactes, ils mettent le lecteur en état de juger sainement des choses. […] Mais quand un poëte plus raisonnable s’est deffendu de cette yvresse, par des réfléxions solides et continuées, qui se sont enfin tournées en principes ; quand il a conçû que son art n’est comme tout autre qu’un exercice de l’esprit, qu’on n’apprend bien qu’aux dépens de quelque autre chose qu’on néglige ; que la plûpart de ceux qui excellent dans les autres arts auroient excellé dans le sien, si leur éducation y avoit été aussi favorable, et si les diverses circonstances de leur vie avoient tourné de ce côté-là leurs efforts et leur ambition ; il reconnoît alors dans toutes les professions des égaux et des supérieurs ; il découvre dans bien des gens qui ne sont pas poëtes, plus d’imagination, plus de sentiment, plus de raison qu’il n’en eût fallu pour le surpasser. […] Voilà les divers jugemens qu’on a porté de mon iliade : il faut examiner à présent en quoi ils sont raisonnables ; car comme je ne prends point le mal qu’on en a dit pour une autorité suffisante qui la condamne, je ne donne pas non plus les témoignages favorables qu’on lui a rendus ; comme des preuves de sa bonté. […] Entend-on par nature, tout ce qui existe, tous les objets, tous les caracteres particuliers des hommes, et leur diverse maniere de penser : si on l’entendoit ainsi, et que toute poësie fût bonne dès qu’elle imite un objet réel, on seroit autorisé par-là à peindre les objets les plus rebutans, les caracteres les plus froids et les plus bizarres.

2185. (1929) Critique et conférences (Œuvres posthumes III)

N’est-ce pas Victor Hugo, qui, accusé d’avoir le cerveau ébranlé, de boire trop, d’avoir tué quelques-uns de ses contemporains, enfin d’être affligé d’une déviation visible de la colonne vertébrale, résuma un jour en ce distique les diverses incrimations ci-dessus : Voici les quatre aspects de cet homme féroce : Folie, ivrognerie, assassinat et bosse ? […] une véritable campagne autour de mon « entrée » dans divers hôpitaux plus ou moins inexactement cités, chacun à son tour, les uns que les autres. […] Des sonnets ou pièces diverses suivent le même thème que les Ballades, le vin joyeux ou l’amour tendre, et tout le monde content, de la bonne façon : leitmotiv éternel et original dans sa vaste banalité qui est, au fait, tout un monde. […] C’était littéralement un cottage et, aussi bizarre qu’il parut à mes yeux de Français, un coquet cottage anglais, avec son gracieux toit de chaume, ses étroites fenêtres à guillotine, et ses nombreux degrés distribués çà et là, aux divers côtés de l’habitation, par deux et par trois, de la cuisine au parloir et du parloir à la nursery.

2186. (1882) Autour de la table (nouv. éd.) pp. 1-376

Je vous accorde que votre poète doit de grandes beautés d’art à cette merveilleuse abondance d’émotions diverses. […] Donc ce poème, cette vie si troublée, si ondoyante et diverse, comme eût dit Montaigne, est une suite de crises fatidiques où l’effort gigantesque retombe parfois sur lui-même en magnifiques divagations. […] Sous des figures et des symboles divers, cette croyance est celle de tous les grands esprits de tous les temps, des grands philosophes, des grands saints et des grands poètes. […] Rien n’est inutile, rien ne sera perdu dans ce grand laboratoire où l’humanité entasse lentement et avec ordre ses matériaux divers pour le grand œuvre d’une régénération universelle. […] Parmi ces innombrables phalanges d’esprits pervers, dont la poésie religieuse fait l’emblème de tous les vices et de tous les maux, il est diverses hiérarchies.

2187. (1782) Essai sur les règnes de Claude et de Néron et sur la vie et les écrits de Sénèque pour servir d’introduction à la lecture de ce philosophe (1778-1782) « Essai, sur les règnes, de Claude et de Néron. Livre premier. » pp. 15-203

Ici l’on monte sur les jetées, là sur les barques ; les uns s’avancent dans les flots, autant que la profondeur des eaux le permet ; les autres ont les bras étendus vers la mer ; la côte retentit de plaintes, de vœux, de questions diverses, de réponses vagues ; elle brille de flambeaux sur toute sa longueur. […] Néron leur accorde quelques instants après ses repas : comme ils étaient d’opinions diverses, il s’amuse à les mettre aux prises. […] Comme l’historien de sa vie, je ne les lis jamais sans m’apercevoir que je ne les ai pas encore assez lues. » « Les reproches dont on flétrit Sénèque lui ont été faits par des hommes pervers, tels que l’infâme délateur Suilius, tandis qu’il a pour lui le suffrage du vertueux Tacite, dont on peut opposer avec avantage l’estime seule à tous les ennemis du philosophe.  » « Je ne lis pas souvent Sénèque, je lui préfère d’autres auteurs où il y a peut-être moins de beautés ; mais quand je le lis, je vois qu’il a parlé de la vertu en homme qui en connaissait la dignité, et en éprouvait la douceur. » De ces jugements divers, quel est le vrai ? […] Louis XV avait prononcé les trois paroles rappelées : la première, à l’occasion du transport, qu’il désirait, de l’Hôtel-Dieu dans l’île des Cygnes ; la deuxième, à propos de son ministre, M. de Monteynard ; la troisième, dans diverses circonstances. […] Je n’ai pas seulement justifié Sénèque dans la supposition que la Consolation à Polybe fût celle de ce philosophe, j’ai exposé, et dans l’Avertissement imprimé à la tête de ce traité, et dans les notes que j’ai jointes à l’ouvrage même, les raisons très-fortes que j’ai de croire cette déclamation supposée, et j’en conclus, ce me semble, avec beaucoup de vraisemblance, ou que cette Consolation est l’ouvrage de quelque écrivain obscur, jaloux de la gloire de Sénèque, qui aura tâché d’imiter son style, et qui aura même employé plusieurs de ses pensées, ou que cet écrit a été altéré, interpolé et corrompu en cent endroits divers par l’infâme Suilius, ou par quelque autre calomniateur également méprisable, etc.

2188. (1864) Portraits littéraires. Tome III (nouv. éd.) « Benjamin Constant et madame de Charrière »

La sensation qu’elle a produite a été diverse, selon les esprits et les mœurs ; mais, en général, nous sommes indulgents pour qui nous donne du plaisir. […] Benjamin revient à diverses reprises sur ce cheval et sur les mérites qu’il lui trouve : « Mon cheval et mes projets de chevaux m’amusent et me tiennent lieu des ânes. […] Il est très-certain que, dans cette première partie de sa vie, Benjamin Constant était volontiers taciturne : ceux qui l’avaient vu à Lausanne et même à Colombier, et qui le revirent à Paris dans l’été de 1795, ne le trouvaient pas le même homme, tant il leur parut brillant de conversation dans le salon de Mme de Staël, tenant tête avec entrain et saillie aux personnages divers et de tous bords qui s’y pressaient.

2189. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre II. La Renaissance. — Chapitre IV. Shakspeare. » pp. 164-280

que de créatures diverses et quelle persistance de la même empreinte ! […] Parcourez ces groupes, et vous n’y trouverez que des formes diverses et des états divers d’une puissance unique.

2190. (1853) Histoire de la littérature dramatique. Tome II « Chapitre IV. Que la critique doit être écrite avec zèle, et par des hommes de talent » pp. 136-215

Que la critique doit être écrite avec zèle, et par des hommes de talent Dans cette suite d’études sur Molière, ou dont Molière est le prétexte, je trouve, à cinq ans, à dix ans, à quinze ans de distance l’un de l’autre, trois chapitres à propos de Don Juan ; — c’est en vain que je me donne à moi-même d’excellentes et irrésistibles raisons pour ne pas publier, tout à la fois, ces trois chapitres, il s’élève dans mon esprit et dans ma passion littéraire plusieurs bons motifs qui me poussent à reproduire, en leur ensemble, ces trois chapitres, écrits à des époques si diverses, et parmi des événements si différents. […] L’esprit aime à changer d’objet et d’action, — à agiter des idées, à faire mettre, à mettre au jour les choses ignorées ; il aime là la vérité, il aime l’erreur ; le mensonge ne lui déplaît pas toujours. — L’esprit est roi, il est le maître, il est maître absolu, il appelle la contradiction, il exècre l’esclavage, il se plaît à frôler les divers écueils où tombe, en s’agitant, la raison humaine ; il recherche avec rage tout ce qui brille, et tout ce qui chante, et tout ce qui se voit au loin ; il est fou de couleurs, fou de lumière et de fracas ; le demi-jour lui sied à merveille ; il ne hait pas le crépuscule ; si la nuit est profonde, il saura tirer parti des ténèbres ! […] Don Juan disparut de l’affiche à l’instant même où l’affiche allait supporter ce grand nom : Tartuffe. — Le bruit de Tartuffe dure encore ; la révolution qu’il a faite, sans cesse achevée et sans cesse renaissante a subi toutes les chances diverses de l’hypocrisie !

2191. (1932) Le clavecin de Diderot

Des langues anciennes, à la maladie, à la mort, en passant par la littérature, l’art, l’inquiétude, les bars, les fumeries et les divers comptoirs d’échantillonnages sexuels, jusqu’ici, pour qui voulait faire son chemin, il s’agissait de se spécialiser c’est-à-dire, sur toute carte de visite réelle ou idéale, d’annoncer, à la suite de son nom, une virtuosité particulière. […] L’idéalisme caméléonesque, sous ses diverses incarnations, décidait toujours chacun à se penser, à se conduire comme s’il était noumène parmi les phénomènes. […] Dieu l’immobile Voilà qui nous venge de tous ces petits bals au charnier des entités, quand, à leurs morceaux de bravoure et entrechats divers, la Science, l’Art apportaient le gracieux à-propos, dont, à rêver de ronds de bras et jambes, eût témoigné un cul-de-jatte manchot, unique survivant d’une catastrophe son ouvrage, laquelle eût laissé à son détritus de personne, juste, un empire de poussière.

2192. (1865) Nouveaux lundis. Tome IV « Appendice. »

Plein de feu, d’ardeur, d’une âme affectueuse et amicale, unissant à un fonds d’instruction solide les goûts les plus divers, ceux de l’art, de la curiosité et de la réalité, il semble ne vouloir faire usage de toutes ces facultés que pour en mieux servir ses amis ; il se transforme et se confond, pour ainsi dire, en eux ; et ce sont eux les premiers qui, de leur côté, sont obligés de lui rappeler qu’il y a aussi une propriété intellectuelle qu’il faut savoir s’assurer à temps par quelque travail personnel : il est naturellement si libéral et prodigue de lui-même envers les autres qu’on peut sans inconvénient lui conseiller de commencer un peu à songer à lui, de penser à se réserver une part qui lui soit propre, et, en concentrant ses études sur un point, de se faire la place qu’il mérite d’obtenir un jour.

2193. (1866) Nouveaux lundis. Tome V « Horace Vernet (suite et fin.) »

Pas trop de poètes on de peintres métaphysiques, je t’en conjure ; pas trop de messieurs de l’Empyrée, ni d’abstracteurs de quintessence : deux ou trois, par génération, suffisent ; mets-les à part et en haut lieu pour la rareté et pour la montre, garde-les pour tes grands dimanches ; mais, les jours ouvrables, sois heureuse encore et contente de retrouver de tes favoris et de tes semblables, de ces talents ou de ces génies faciles, qui, de tout temps, t’ont défrayée et charmée, qui te parlent ton langage et t’y entretiennent, qui te font passer tes plus agréables heures, et non pas les moins salutaires, en t’offrant à toi-même en spectacle sous tes mille aspects vivants, avec tes qualités et défauts divers : crânerie, héroïsme, gaieté, sentiment, humeur légère, audace brillante, coup d’œil net et bon sens pratique37.

2194. (1864) Portraits littéraires. Tome III (nouv. éd.) « François Ier, poëte. Poésies et correspondance recueillies et publiées par M. Aimé Champollion-Figeac, 1 vol. in-4°, Paris, 1847. »

Le bon René d’Anjou, captif en sa jeunesse, avait usé ainsi de musique et de vers, en même temps qu’il peignait aux murailles de sa tour diverses sortes de compositions mélancoliques et d’emblèmes.

2195. (1875) Les origines de la France contemporaine. L’Ancien Régime. Tomes I et II « Livre quatrième. La propagation de la doctrine. — Chapitre III »

Sur ces échanges, on voit, à Nantes, à Bordeaux, se fonder des maisons colossales. « Je tiens Bordeaux, écrit Arthur Young, pour plus riche et plus commerçante qu’aucune ville d’Angleterre, excepté Londres… Dans ces derniers temps, les progrès du commerce maritime ont été plus rapides en France qu’en Angleterre même. » Selon un administrateur du temps, si les taxes de consommation rapportent tous les jours davantage, c’est que depuis 1774 les divers genres d’industrie se développent tous les jours davantage562.

2196. (1862) Cours familier de littérature. XIV « LXXIXe entretien. Œuvres diverses de M. de Marcellus (2e partie) » pp. 5-63

Œuvres diverses de M. de Marcellus (2e partie) I Quoi qu’il en soit de ce vœu, comme de tant d’autres, le livre de M. de Marcellus est un des livres de jeunesse qui sont les plus doux à emporter dans son bagage de voyageur ou à feuilleter dans son âge avancé, quand on veut se donner une odeur du printemps de la vie ; on y vogue, on y change d’horizon à tous les levers de l’aurore ; on y chante à demi-voix les vers mémoratifs de ses études, on y parle la plus riche et la plus sonore des langues ; et, par-dessus tout, on y cause avec un compagnon de route toujours instruit, toujours spirituel, toujours tempéré et souriant, qui semble avoir en lui la précoce et froide sagesse du vieillard à côté des belles illusions de la vie.

2197. (1869) Cours familier de littérature. XXVIII « CLXVe entretien. Chateaubriand, (suite) »

Et il eut même ces talents divers à un degré qui se fait reconnaître de lui-même, qui devient sa conscience dans l’âme d’autrui, qui réfute toutes les critiques, qui renverse toutes les jalousies et qui fait dire à tout un siècle : Il est grand !

2198. (1911) Enquête sur la question du latin (Les Marges)

C’est une preuve concrète de l’extrême facilité qu’aurait un Office international d’humanisme, fondation sur laquelle j’appelle toute votre attention, à rendre facilement accessibles à la masse des travailleurs répandue dans le monde entier tous les ouvrages intéressants qui paraissent chaque jour dans les divers idiomes de l’humanité, parfois dans des littératures, récemment réveillées mais peu accessibles (polonais, tchèque, magyar, roumain, etc.).

2199. (1889) Les premières armes du symbolisme pp. 5-50

Comme tous les arts, la littérature évolue : évolution cyclique avec des retours strictement déterminés et qui se compliquent des diverses modifications apportées par la marche des temps et les bouleversements des milieux.

2200. (1889) Histoire de la littérature française. Tome II (16e éd.) « Chapitre premier »

Dans la langue on demandait des règles, un triage entre tant de mots d’origines si diverses, un usage commun qui prévalût sur le caprice individuel.

2201. (1889) Histoire de la littérature française. Tome III (16e éd.) « Chapitre quinzième. »

Quel tableau que celui de ces espérances détruites par la mort du prince ; de ce règne dévoré d’avance ; de ces dettes contractées sur une succession qui ne doit pas s’ouvrir ; de ce deuil extérieur de tous, qui cache tant de pensées diverses et la profonde joie de quelques-uns ; de ce vieux roi qui pleure à la porte de son fils !

2202. (1886) Revue wagnérienne. Tome I « Paris, 8 janvier 1886. »

De là, la fréquence des prolongations, des retards, de tous les artifices qui produisent les dissonances ; de là, l’altération continuelle des notes, et en particulier de la dominante dans l’accord parfait, c’est-à-dire une prédilection marquée pour les intervalles augmentés ou diminués ; de là, l’emploi presque immodéré des accords de septièmes sur tonique et des pédales, moyens ingénieux pour fondre ensemble les sons en apparence les plus discordants ; de là, la pratique de l’enharmonie, et une facilité telle à se mouvoir entre divers tons, que parfois, renonçant lui-même à définir la tonalité, il supprime à la clef tous les accidents… tout en continuant à ne pas écrire en ut.

2203. (1809) Quelques réflexions sur la tragédie de Wallstein et sur le théâtre allemand

Ils se sont plu à retracer à la génération actuelle, sous mille formes diverses, quelle avait été l’énergie de ses ancêtres : et cette génération, qui recueillait dans le calme le bénéfice de cette énergie qu’elle avait perdue, contemplait avec curiosité, dans l’histoire et sur la scène, les hommes des temps passés, dont la force, la détermination, l’activité, le courage, revêtaient, aux yeux d’une race affaiblie, les annales germaniques de tout le charme du merveilleux.

2204. (1881) La parole intérieure. Essai de psychologie descriptive « Chapitre IV. Comparaison des variétés vives et de la forme calme de la parole intérieure. — place de la parole intérieure dans la classification des faits psychiques. »

Les psychologues n’ont pu s’entendre jusqu’à présent pour désigner par une locution simple et désormais consacrée la reproduction, avec ou sans changement, des diverses sensations ou des groupes qu’elles forment naturellement.

2205. (1913) La Fontaine « VII. Ses fables. »

Le loup, en langue des dieux, Parle au chien dans mes ouvrages : Les bêtes, à qui mieux mieux, Y font divers personnages ; Les uns fous, les autres sages ; De telle sorte, pourtant.

2206. (1885) Les œuvres et les hommes. Les critiques, ou les juges jugés. VI. « Sainte-Beuve » pp. 43-79

Sainte-Beuve le sceptique, l’ondoyant, le divers, le nuancé, n’est et ne peut pas être un critique, et c’est critique — ces livres donnés — qu’il prétend le plus être !

2207. (1861) Les œuvres et les hommes. Les historiens politiques et littéraires. II. « II. M. Capefigue » pp. 9-45

Et justement pour cette raison et parce qu’ils s’arrêtent à temps pour rester littéraires, c’est par eux, tout naturellement, que nous ouvrirons cette Revue des diverses écoles historiques du xixe  siècle, ce grand corrupteur par l’Histoire.

2208. (1899) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (troisième série). XVII « Du docteur Pusey et de son influence en Angleterre »

Sur ces divers sujets, P. 

2209. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre V. Les contemporains. — Chapitre II. Le Roman (suite). Thackeray. »

Le mal et le bien, le beau et le laid, le rebutant et l’agréable, ne sont donc en lui que des effets lointains, d’importance médiocre, nés par la rencontre de circonstances changeantes, qualités dérivées et fortuites, non essentielles et primitives, formes diverses que des rives diverses peignent dans le même courant.

2210. (1772) Discours sur le progrès des lettres en France pp. 2-190

  Cet Art par excellence, qui peut seul, d’âge en âge, transmettre tous les autres Arts à la postérité la plus reculée, & qui, dépositaire des pensées, des opinions & des sentimens divers des hommes, fixe invariablement l’esprit de tous les siècles, ressuscita les Lettres, en tirant de l’oubli, & répandant de tous côtés les restes précieux de l’Antiquité. […] Celui qui d’un œil attentif observe la nature, la suit pas à pas, perce les replis du cœur humain, en démêle avec adresse les passions diverses, distingue habilement leurs nuances & leur caractère, découvre le jeu de leurs ressorts les plus secrets, arrache le masque au vice, saisit les ridicules, quelque imperceptibles qu’ils soient, & sait tirer d’un fonds aussi riche de quoi nous faire rire à nos dépens sans nous en appercevoir, est véritablement l’homme de génie, le créateur de l’Art, & Molière le fut.

2211. (1894) Journal des Goncourt. Tome VII (1885-1888) « Année 1885 » pp. 3-97

Lundi 23 février Dans le premier journal que j’ouvre, je tombe sur ce fait divers, que les machinistes à l’Odéon ont passé la nuit à équiper le décor du Bal Masqué. […] Jules Roche nous conte, que nommé, une première fois, rapporteur du budget, il avait vu tous les gros bonnets des divers ministères, sans pouvoir arriver à ce que leurs dires correspondent.

2212. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre II. La Renaissance. — Chapitre I. La Renaissance païenne. » pp. 239-403

Et si les modes sont diverses, ce serait un monde que de dire le prix, la recherche, l’excès, la vanité, la pompe, la variété, et finalement l’instabilité et la folie qu’on rencontre à tous les étages. » Folie soit, mais poésie aussi. […] Et pour cela il faut, « par des rejets et des exclusions convenables », extraire la condition cherchée de l’amas de faits où elle gît enfouie, construire la table des cas où l’effet est absent, la table des cas où l’effet est présent, la table des cas où l’effet se montre avec des degrés divers, afin d’isoler et de mettre au jour la condition qui le produit360. […] The secret thoughts imparted with such trust,           The wanton talk, the divers change of play,  The friendship sworn, each promise kept so just ;          Wherewith we passed the winter night away. […] This roving humour (though not with like success) I have ever had, and, like a ranging spaniel, that barks at every bird he sees, leaving his game, I have followed all, saving that which I should, and may justly complain, and truly, qui ubique est, nusquam est, which Gesner did in modesty : that I have read many books, but to little purpose, for want of good method ; I have confusedly tumbled over divers authors in our libraries with small profit, for want of art, order, memory, judgment.

2213. (1892) Portraits d’écrivains. Première série pp. -328

Il est l’aboutissement d’efforts multiples et de tendances diverses. […] Elle se traduit de diverses manières, mais elle est aussi éternelle que l’orgueil dont elle est un produit. […] Ils y ont mis le peu qu’ils savaient d’anecdotes, d’historiettes et de faits divers. […] Seulement il est diverses sortes de néologismes. […] C’est ainsi que chez lui des facultés très diverses se mêlent et qu’elles se tempèrent l’une l’autre.

2214. (1902) La formation du style par l’assimilation des auteurs

Nous examinerons le style descriptif dans sa source et son origine ; puis dans ses diverses manifestations : pittoresque, images, réalité, vie intense. […] Et ceci encore sur le même sujet : N’est-ce pas l’ambition qui, selon les différentes conjonctures et les divers sentiments dont elle est émue, tantôt nous aigrit des dépits les plus amers, tantôt nous envenime des plus mortelles inimitiés, tantôt nous enflamme des plus violentes colères, tantôt nous accable des plus profondes tristesses, tantôt nous dessèche des mélancolies les plus noires, tantôt nous dévore des plus cruelles jalousies, qui fait souffrir à une âme comme une espèce d’enfer, et qui la déchire par mille bourreaux intérieurs et domestiques ? […] On a traité là un fait divers dans ses caractères prévus. […] (Montesquieu, Pensées diverses. […] (Montesquieu, Pensées diverses.

2215. (1870) Nouveaux lundis. Tome XII « Essai sur Talleyrand (suite et fin.) »

Il serait curieux d’en rassembler les divers traits épars qui se rapportent sans aucun doute à la figure et au caractère du modèle.

2216. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « George Farcy »

Cousin, était précédé d’une introduction dans laquelle Farcy éclaircissait avec sagacité et exposait avec précision divers points délicats de psychologie.

2217. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « M. Jouffroy »

Quelquefois, à travers leurs courses de la journée, il arrivait aux deux amis de passer à diverses reprises la frontière ; ils se sentaient plus libres alors, soulagés du poids que le régime de ce temps imposait aux nobles âmes, et ils entonnaient de concert la Marseillaise, comme un défi et une espérance.

2218. (1860) Cours familier de littérature. X « LVIIIe entretien » pp. 223-287

. — C’est que maman m’a dit que la lettre avait été apportée de grand matin par un chasseur tout galonné d’or, avec un beau plumet à son chapeau, et qu’il avait bien recommandé de vous remettre ce billet à votre réveil, parce que sa princesse lui avait dit : Allez vite, il ne faut pas retarder la joie et peut-être la fortune de ce jeune homme. » Et deux billets séparés, et d’écritures diverses, tombèrent de l’enveloppe sur mon lit.

2219. (1861) Cours familier de littérature. XII « LXXIIe entretien. Critique de l’Histoire des Girondins (3e partie) » pp. 369-430

Agir ou se reposer, marcher ou s’asseoir, sont deux actes entièrement différents, qui nécessitent chez l’homme des attitudes entièrement diverses.

2220. (1862) Cours familier de littérature. XIV « LXXXIIIe entretien. Considérations sur un chef-d’œuvre, ou Le danger du génie. Les Misérables, par Victor Hugo (1re partie) » pp. 305-364

Nous sommes divers, je ne dis pas égaux, mais nous nous aimons.

2221. (1886) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Deuxième série «  Leconte de Lisle  »

Etre convaincu que toute émotion est vaine ou malfaisante, sinon celle qui procède de l’idée de la beauté extérieure ; regarder et traduire de préférence les formes de la Nature inconsciente ou l’aspect matériel des mœurs et des civilisations ; faire parler les passions des hommes d’autrefois en leur prêtant le langage qu’elles ont dû avoir et sans jamais y mettre, comme fait le poète tragique, une part de son cœur, si bien que leurs discours gardent quelque chose de lointain et que le fond nous en reste étranger ; considérer le monde comme un déroulement de tableaux vivants ; se désintéresser de ce qui peut être dessous et en même temps, ironie singulière, s’attacher (toujours par le dehors) aux drames provoqués par les diverses explications de ce « dessous » mystérieux ; n’extraire de la « nuance » des phénomènes que la beauté qui résulte du jeu des forces et de la combinaison des lignes et des couleurs ; planer au-dessus de tout cela comme un dieu à qui cela est égal et qui connaît le néant du monde : savez-vous bien que cela n’est point dépourvu d’intérêt, que l’effort en est sublime, que cet orgueil est bien d’un homme, qu’on le comprend et qu’on s’y associe ?

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