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1570. (1881) La parole intérieure. Essai de psychologie descriptive « Chapitre II. La parole intérieure comparée à la parole interieure »

VI, § 4, 5 et 7] ; l’attention est ainsi comme une sorte de demande qui implique et impose la réponse. […] Mais il m’est arrivé une fois, dans l’état hypnagogique, de me demander si certain bruit était une hallucination de l’ouïe ou un son réel, et cela sans pouvoir m’arrêter à une solution : je dois d’ailleurs reconnaître que le son problématique n’était pas une parole. Voici l’observation, telle que je l’avais notée en son temps : « Au début de l’état hypnagogique, j’entends un cri informe ou un bruit, tellement fort que j’en suis saisi et réveillé et que je me demande si ce n’est pas un bruit extérieur. […] La reconnaissance, en effet, est un jugement, et un jugement analogue à la perception externe ; c’est un jugement tout spontané, qui ne nous prend aucun temps et ne nous demande aucun effort pour être porté, et que la parole intérieure, d’ordinaire, néglige d’exprimer. […] Voici ce qu’elle me dit : [suit un dialogue d’Augustin avec cette voix de « la Raison » qui lui dicte d’écrire après avoir demandé l’aide de Dieu dans une prière écrite].

1571. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre II. La Renaissance. — Chapitre V. La Renaissance chrétienne. » pp. 282-410

On réfléchit quand on est ainsi foulé ; on se demande tout bas si c’est bien par une délégation de Dieu que les voleurs mitrés pratiquent ainsi la tyrannie et le pillage ; on regarde de plus près dans leur vie ; on veut savoir s’ils observent eux-mêmes la régularité qu’ils imposent à autrui ; et tout d’un coup l’on apprend d’étranges choses. […] La crise de la conscience a commencé, elle est naturelle à cette, race ; ils songent à leur salut, ils s’alarment de leur état, ils s’effrayent des jugements de Dieu, ils se demandent si, en demeurant sous l’obéissance et sous les rites qu’on leur impose, ils ne deviennent pas coupables et ne méritent pas d’être damnés. […] Toujours, de l’iniquité abstraite, il va à l’abus spécial ; car c’est l’abus qui crie et demande non un discoureur, mais un champion ; la théologie ne vient pour lui qu’en second lieu ; avant tout, la pratique ; la véritable offense contre Dieu, à ses yeux, c’est un mauvais acte ; le véritable service de Dieu, c’est la suppression des mauvais actes. […] Que le Seigneur bénisse tous les bons conseils et exemples que tu donnes à ceux qui sont autour de toi, et entende toutes tes prières, et t’accepte toujours. » Il demanda en mourant si la grâce, une fois reçue, pouvait se perdre, et fut rassuré quand il apprit que non, étant certain, dit-il, d’avoir été une fois en état de grâce. […] La Chambre des communes demande à l’assemblée des théologiens « si les assemblées locales 399, provinciales et nationales sont de droit divin et instituées par la volonté et le commandement de J.

1572. (1778) De la littérature et des littérateurs suivi d’un Nouvel examen sur la tragédie françoise pp. -158

Ce n’est plus le style des Gens de Lettres, c’est mieux, c’est le leur ; il attache, il fait rêver ; on se demande comment on est ému par un homme qui n’a point de réputation, qui n’est d’aucune Académie, qui ne se sert ni des mots ni des tours de phrase usités. […] Je le demande ; quelle est aujourd’hui la renommée de ceux qui ont voulu distribuer orgueilleusement les rangs & les places, qui ont voulu juger autrui sans avoir appris à se juger eux-mêmes ? […] On ne leur conteste certainement pas leurs plaisirs ; mais ils ne doivent pas trouver étrange que d’autres, doués d’organes non moins sensibles, soupirent après un tableau plus fidèle, plus animé, & sur-tout qu’ils le demandent plus varié & plus touchant. […]  —  N’avez-vous pas déjà eu quelques Maîtres, lui demanda le Poète ?  […] Demandez au premier Artiste, s’il faut plus d’efforts pour mettre sur la toile un habit doré, qu’un habit de burre.

1573. (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « LXXVIII » pp. 313-315

Quant à M. de Lamartine, il n’a pu, un seul instant, maîtriser l’inattention de la Chambre ; il en souffrait, il le laissait voir, mais il ne parvenait point à fléchir cet auditoire impatient et irrité ; sous la magnificence que gardait encore sa parole jusque dans ce désarroi, on se demandait en vain ses raisons et ce qu’il voulait dire, et l’on n’a pu s’en rendre compte pas plus que lui-même il ne le savait bien peut-être. — Nous ne prétendons dans tout ceci, comme on le voit, que noter l’effet oratoire et, en quelque sorte, littéraire de ces deux séances.

1574. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — B — Blanchecotte, Augustine-Malvina (1830-1897) »

Sapho par quelques-uns de ses cris, elle aurait encore plus volontiers dans sa richesse d’affections quelque chose de Mistriss Felicia Hemans, et tout annonce chez elle l’abondance des sentiments naturels qui ne demandent qu’à s’épancher avec suite et mélodie. — Béranger et M. de Lamartine, chacun de leur côté, et cette fois sans qu’on puisse y soupçonner de la complaisance, ont déjà donné à l’auteur ce brevet de poète : je ne fais qu’ajouter après eux mon apostille bien sincère.

1575. (1913) Les antinomies entre l’individu et la société « Chapitre VI. L’antinomie religieuse » pp. 131-133

L’antinomie religieuse On peut se demander si le sentiment religieux ne donne pas lieu, lui aussi, à une antinomie entre les aspirations des sensibilités individuelles et les conformismes de groupe.

1576. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — B — article » pp. 249-251

« Il considere ce progrès insensible, mais si rapide de la vie vers sa fin, la mort toujours prochaine, ou plutôt toujours présente, le tombeau, la cendre, le tribunal de son Juge, les peines & la gloire de l’Eternité ; il attache sa vue sur ces dernieres fins de l’homme, si propres à régler sa course, &, prosterné chaque jour devant Dieu, il lui demande la grace de bien vivre, pour avoir celle de bien mourir ; sacré soin, précieuse solitude, sceau de Dieu dans les ames prédestinées, vigilance nécessaire, mais rare dans tous les hommes, plus rare dans les Grands, & plus nécessaire encore aux Grands qu’aux autres hommes ».

1577. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — D. — article » pp. 115-117

« Un Etranger entrant dans Paris, demande à la Barriere la demeure de M.

1578. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — F. — article » pp. 328-331

Cette Instruction demandoit des réponses, & le prétendu Evêque d’Aléthopolis n’y a répondu que par de fades bouffonneries.

1579. (1761) Salon de 1761 « Peinture —  Bachelier  » pp. 147-148

C’est que la tapisserie ne demande pas la même vérité que la peinture ; c’est qu’il faut songer à la durée, à la gaieté d’un appartement, à un autre effet.

1580. (1763) Salon de 1763 « [À mon ami Monsieur Grimm. » pp. 171-182

Après avoir payé ce léger tribut à celui qui institua le Salon, venons à la description que vous m’en demandez.

1581. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « M. BALLANCHE. » pp. 1-51

Ballanche la crut voir deux jours de suite, au matin, entrer dans sa chambre et lui demander comment il avait passé la nuit : tant était prédominante en son organisation la puissance intérieure, tant elle était indépendante du moment, du lieu, de la réalité actuelle ! […] Plus d’une fois, en ces années, il se dirigea vers Montpellier à travers les Cévennes ; il vit dans l’un de ces trajets M. de Bonald, le gentilhomme de l’Aveyron, à Milhau ; mais ce n’était pas le philosophe profond dont il partageait volontiers la doctrine sur la parole, qu’il allait surtout visiter ; lui-même, dans un neuvième et dernier fragment daté de 1830, il nous a laissé entrevoir son pieux et triste secret : « Le 14 août 1825, dit-il, une belle et noble créature qui m’était jadis apparue et qui habitait loin des lieux où j’habitais moi-même, une belle et noble créature, jeune fille alors, jeune fille à qui j’avais demandé toutes les promesses d’un si riche avenir ; en ce jour, cette femme est allée visiter, à mon insu, les régions de la vie réelle et immuable, après avoir refusé de parcourir avec moi celles de la vie des illusions et des changements. […] Si vous trouviez quelque chose de malsonnant dans l’expression Esprit révolutionnaire, vous seriez dans une grande erreur ; car nous en tenons tous : il y a du plus, il y a du moins sans doute ; mais il y a bien peu d’esprits que l’influence n’ait pas atteints d’une manière ou d’une autre ; et moi-même qui vous prêche, je me suis souvent demandé si je n’en tenais point…. […] Jamais il n’eut une parole ni une pensée pour rien demander en retour de son entier dévouement : le plaisir de regarder et d’écouter lui suffisait. […] La langue et les traditions latines étant pénétrées maintenant par les esprits, il demandait qu’on se portât vers les langues de l’Orient, et qu’on ouvrît de nouveaux sillons de linguistique et de nouvelles formes intellectuelles.

1582. (1871) Portraits contemporains. Tome V (4e éd.) « DE LA MÉDÉE D’APOLLONIUS. » pp. 359-406

Elles restent court quelque temps et en silence ; tout d’un coup Junon se fixe à l’idée d’aller trouver Vénus et de lui demander qu’elle engage son fils à blesser Médée d’une flèche au cœur pour Jason. […] En même temps on se demande comment, parmi les divers traits, Virgile a précisément omis celui de cette mère dont les enfants sont morts 107. […] Fénelon, dans sa Lettre à l’Académie française, demandait grâce vainement pour ces sortes de peintures naturelles où se joint la passion à la vérité. […] Aussi ne me témoigne point cette réserve extrême, ô jeune fille, si tu as quelque chose à me demander ou à me dire ; mais, puisque nous sommes venus ici à bonne intention, dans un lieu sacré où tout manquement est interdit, traite-moi en toute confiance… » Et il lui rappelle la promesse qu’elle a faite à sa sœur ; il la conjure par Hécate et par Jupiter-Hospitalier ; il se pose à la-fois comme son hôte et son suppliant ; et il touche cette corde délicate de louange qui doit être si sensible chez la femme ; car, après tout, Médée est un peu une princesse de Scythie, une personne de la Mer-Noire qui doit être secrètement flattée de faire parler d’elle en Grèce112. « Je te payerai ensuite de ton bienfait, lui dit-il, de la seule manière qui soit permise à ceux qui habitent si loin l’un de l’autre, en te faisant un nom et une belle gloire. […] Quand on parle aujourd’hui de la pléiade des poëtes d’Alexandrie, et qu’on se demande ce qui nous en reste de charmant, chacun nomme à l’instant Théocrite, et l’on a raison ; Théocrite en cela n’a rien usurpé ; il est digne de tous les souvenirs et d’un culte à jamais reconnaissant, à jamais nouveau de fraîcheur comme sa muse.

1583. (1865) Cours familier de littérature. XX « CXVIIe entretien. Littérature américaine. Une page unique d’histoire naturelle, par Audubon (1re partie) » pp. 81-159

Le premier jour, en 1833, où je fus admis dans la Société des amis des noirs, société de vertueux et honnêtes citoyens, je demandai la parole et je démontrai aisément le vice radical de nos réclamations : « Vous voulez, dis-je le premier à mes collègues, une transformation du travail forcé en travail libre ? […] Aussitôt après mon retour, je demandai ce qu’était devenue ma malle. […] Arrivé à la hutte, je demandai à cette femme si je pourrais trouver sous son toit une retraite pour la nuit. […] Puis, jetant les yeux tour à tour sur l’Indien blessé et sur le coin où je reposais, ils demandèrent qui j’étais, et pourquoi ce chien de sauvage était entré dans la hutte. […] Pour moi, je ne cessais de le regarder avec ravissement, et je me demandais comment la Nature avait pu le douer d’un sens aussi réfléchi et d’une telle puissance.

1584. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Troisième partie. Étude de la littérature dans une époque donnée causes et lois de l’évolution littéraire — Chapitre XVI. La littérature et l’éducation publique. Les académies, les cénacles. » pp. 407-442

Quand on voit, dans les collèges151 de la fameuse Société, cultiver « l’art de composer des énigmes  », multiplier les exercices qui doivent apprendre à dire les choses en style agréable et raffiné, on se demande si notre littérature mondaine, aimable, frivole et précieuse, n’a pas dû quelque chose à ces habiles dresseurs de la jeunesse riche et bien pensante. […] D’où vient cet accord pour demander à l’antiquité classique des leçons de civisme ? […] Moins de quinze ans après, Malherbe, relisant les poésies de Ronsard, en rayait la moitié ; et, comme on lui demandait s’il trouvait bonne la moitié épargnée, il répliquait que, réflexion faite, il valait mieux effacer le tout. […] A coup sûr, il ne faut pas leur demander une critique impartiale et large. […] Bien que l’auteur m’eût demandé communication de mon livre épuisé en librairie, il a jugé bon de le passer sous silence.

1585. (1886) Revue wagnérienne. Tome I « Paris, 8 mai 1885. »

Aujourd’hui, son bienfaiteur parisien se demande encore, parfois, avec un soupir, en quel cabanon d’aliénés les gens sérieux de là-bas ont dû renfermer, dès l’arrivée, son pauvre monomane « qui, souvent, l’avait amusé, après tout ! […] Ne raconte-t-on pas que, s’étant, jeune homme, rencontré à Mozart, il quitta le piano, dans une mauvaise humeur, après, avoir joué, sur l’invitation du maître, une sonate ; et que, alors, pour se faire mieux connaître, il demanda la permission de s’abandonner à une libre fantaisie ; ce qu’il fit, nous dit-on, avec une telle expression, que Mozart émerveillé, déclara, se tournant à ses amis : « Le monde entendra parler, quelque jour, de cet homme !  […] Mais sa nature lui permettait de vivre sans demander au monde aucune jouissance d’agrément extérieur ; et il en est résulté pour lui une nécessité moindre, aussi bien à faire des œuvres rapides et superficielles, qu’à s’efforcer vers la satisfaction d’un goût avide, seulement, de distractions plaisantes. […] Et dans la mesure, aussi, où il se sentait, plus fortement, le possesseur de ce trésor intime, il produisait avec une plus sûre conscience, ses exigences au dehors : il demandait, maintenant, à ses protecteurs, comme seule grâce, que, cessant le payer de ses travaux, ils voulussent veiller à ce que, toujours, il pût travailler pour soi, à l’abri de tout dérangement extérieur. […] Hermann Franke (Vere Street, London, W.), s’est adressé aux personnes de bonne volonté, et demande une somme de garantie de, au minimum, 125 francs par personne.

1586. (1893) La psychologie des idées-forces « Tome premier — Livre premier. La sensation, dans son rapport à l’appétit et au mouvement — Chapitre premier. La sensation »

De même, entre le son aigu que vous entendez encore, et le son suraigu qui cesse de vous être perceptible, y a-t-il, comme Lange se le demande, un abîme aussi abrupt qu’entre ne pas entendre et entendre ? […] On peut se demander si l’homme né aveugle, mais né avec des yeux, n’a, dans le tout continu de la conscience, absolument rien qui réponde à ses yeux, aucune sensation faible et imperceptible de la lumière qui l’enveloppe. On peut se demander si le sourd est bien absolument sourd et s’il n’y a aucun élément sonore dans l’ensemble de ses sensations confuses ; s’il ne suffirait pas d’amplifier certaines de ces sensations, de les combiner d’une certaine manière, pour les enfler en un son. […] se demande Wundt. — Evidemment, répond-il, grâce aux marques déterminées que l’objet possède pour ma sensation. […] — Mais, demanderons-nous, si la stimulation qui précède la stimulation actuelle est inconsciente, comment puis-je saisir la différence, alors qu’un des termes m’échappe ?

1587. (1767) Salon de 1767 « Peintures — Robert » pp. 222-249

Le sauvage Moncacht-Apé répondra au chef d’une nation étrangère qui lui demande : qui es-tu ? […] Je ne te demande pas des vivres, j’en ai pour aller plus loin, et quand j’en manquerais, mon arc et mes flèches m’en fourniraient plus qu’il ne m’en faut. […] Je ne vous parlerai point de l’effet de ce tableau, je vous demanderai seulement sur quelle toile vous le croyez peint. […] Si c’est un projet de finance, demandez toujours où est le cu ? […] Comme ses figures ne lui coûtent guère, il n’en est pas économe, il ne sait pas combien le grand effet en demande peu.

1588. (1739) Vie de Molière

Un jour, Baron vint lui annoncer qu’un comédien de campagne, que la pauvreté empêchait de se présenter, lui demandait quelques légers secours pour aller joindre sa troupe. Molière ayant su que c’était un nommé Mondorge, qui avait été son camarade, demanda à Baron combien il croyait qu’il fallait lui donner ? […] Don Juan demandait à ce pauvre, à quoi il passait sa vie dans la forêt. […] Et cet autre endroit encore, où ayant examiné les mains du valet qu’il soupçonne, il demande à voir la troisième, stende tertiam. […] On demande pourquoi Molière, ayant autant de réputation que Racine, le spectacle cependant est désert quand on joue ses comédies, et qu’il ne va presque plus personne à ce même Tartuffe qui attirait autrefois tout Paris, tandis qu’on court encore avec empressement aux tragédies de Racine lorsqu’elles sont bien représentées ?

1589. (1892) Portraits d’écrivains. Première série pp. -328

Seulement on peut se demander ce que vaut cette science acquise sur le tard et en bloc par des esprits qui n’ont pas été préparés pour la recevoir. […] Car ce dont on vous demande compte, ce n’est ni de votre avoir ni de votre gain, mais de l’état de vos dépenses. […] Elles ont demandé à la vie ce qu’elle ne peut donner. […] On peut se demander ce qu’ils étaient dès lors en possession de mettre dans leur œuvre. […] Demandez-vous, à propos de chacun des personnages de M. 

1590. (1902) La formation du style par l’assimilation des auteurs

On se demande le profit qu’un élève peut tirer de cet herbier philosophique. […] Ici l’Avare ne demande pas trois mains ; il est tellement absorbé par sa passion, qu’il croit seulement n’en avoir vu qu’une. […] Il se demanda un moment s’il n’avait pas écrit cette lettre. […] Cependant ayant entrevu quelqu’un près de moi, je lui demandai ce qu’il y avait de nouveau. […] Si l’on pouvait revivre, on ne demanderait ni l’or ni le luxe ; on redemanderait la jeunesse.

1591. (1898) XIII Idylles diaboliques pp. 1-243

Nous demanderons aux uns le secret de leur joie, aux autres la raison de leur désespérance. […] Nous avons demandé qu’on nous donnât de quoi restaurer nos misérables corps brûlés et sanglants. […] Non pas : je voudrais que tu demandes au Seigneur de m’emmener. […] Demande-lui un peu s’il n’est pas en bons termes avec tes amis Jacques et Tranquille ? […] C’est une profession de foi que vous me demandez ?

1592. (1927) André Gide pp. 8-126

… » et lorsqu’il précise : « Multiplier les émotions… Que jamais l’âme ne retombe inactive ; il faut la repaître d’enthousiasmes… », on se demande s’il annonce Nietzsche et son « Vivre dangereusement !  […] On se demande même si son esprit mobile et inquiet n’est pas plus à l’aise dans ces courts essais que dans des compositions plus étendues. […] Il rencontre, place Saint Pierre, son beau-frère Julius, mais un Julius inédit, dont il se demande si c’est le vrai Julius, ou si les loges n’ont pas opéré encore une infernale substitution. […] Mais parce qu’on se plaît un peu moins dans l’intimité d’un auteur, et parce qu’on a cessé de lui demander ses livres de chevet, faut-il le renier et abjurer l’ancienne admiration ? […] Gide ne faisant pas de politique, je n’ai même pas eu à me demander s’il était royaliste ou républicain, ce qui n’aurait d’ailleurs rien changé à mes jugements sur ses écrits.

1593. (1866) Petite comédie de la critique littéraire, ou Molière selon trois écoles philosophiques « Troisième partie. — L’école historique » pp. 253-354

Que demandons-nous à ceux qui se consacrent à l’art difficile de flatter le palais ? […] J’ai entendu un soldat demander. […] Car, s’il est bien constaté qu’une chose est laide par opposition à une autre qui est belle, le Chevalier ne voit-il pas qu’on peut lui demander la raison pour laquelle cette beauté est beauté et cette laideur est laideur ? […] Il ne demande pas au poète passionné de calmer sa fièvre, et de se mettre à la diète de la raison ; il ne demande pas au poète sage et tempéré de briser les belles lignes de son éloquence régulière, et d’introduire la folle au logis390. […] vous demandez à cet artiste de se corriger ?

1594. (1880) Goethe et Diderot « Diderot »

Je ne demande pas mieux que de les regarder, et même je n’ai rien à dire à ces grimpeurs s’ils ont quelque chose à me montrer… qui ne soit pas ce que les singes montrent ordinairement quand ils grimpent. […] Champfleury, ont positivement demandé à plusieurs théâtres de jouer la comédie de Diderot : Est-il bon ? […] Demandez-vous quelle était la personnalité de Shakespeare, le plus grand homme que l’art dramatique ait jamais produit ? […] Ne lui demandez rien, il ne vous donnerait pas. […] Mais une telle besogne demandait une main plus forte que la sienne.

1595. (1936) Histoire de la littérature française de 1789 à nos jours pp. -564

Ce qui n’eût été qu’un jeu pour Albert Thibaudet nous a demandé une assez longue application. […] Si on lui demandait ce qu’il croit, il dirait peut-être comme Brunetière : « Allez le demander à Rome. » Et si on lui demandait ce qu’il est, il répondrait : un simple fidèle. […] À Montaigne, qui demandait des gens : « Comment est-il mort ?  […] On demande aujourd’hui à un livre beaucoup plus qu’on ne lui demandait à l’époque classique, à savoir une communication directe du lecteur avec la personne de l’auteur. […] Quand Lamartine demandait que le tombeau de Napoléon portât ces trois mots : À Napoléon seul !

1596. (1895) Nos maîtres : études et portraits littéraires pp. -360

Qui de nous se demande, en écrivant, ce que représente chacun des termes qu’il emploie ? […] Mallarmé s’est ainsi résigné à n’être point clair pour ceux qui, avant d’être initiés, demandaient le temps de rire. […] Je lui racontai l’histoire telle que je viens de vous la dire, et je lui demandai franchement son avis. […] Je me demandais si par hasard la science elle-même, n’était pas impossible. […] Un jour, François, n’ayant rien d’autre, le donna à une pauvre femme qui venait demander l’aumône.

1597. (1907) Jean-Jacques Rousseau pp. 1-357

De retour à Paris, il demande inutilement justice de son ambassadeur. […] Demandez-le à vos injustes lois, madame. […] lui demandai-je. […] Il se demande comment l’homme a pu tant progresser. […] — Nous l’avons souvent demandé à Rousseau.

1598. (1880) Une maladie morale : le mal du siècle pp. 7-419

Il lui avait demandé sa collaboration pour la publication d’une bible française avec des discours. […] L’assiduité qu’Ellénore demande lui devient une gêne. […] Depuis bien des jours, il se demande s’il est une seule minute où l’un de ses goûts ait été satisfait, et il ne la trouve pas, etc., etc. […] Il la demande d’abord à la religion ; mais elle lui semble au-dessus de ses forces. […] Là, elle se demandait si le moment était venu de disparaître.

1599. (1914) Une année de critique

Alfred Capus chroniqueur ; et je me demande s’il ne convient pas de marquer d’un signet blanc, dans les annales du journalisme, la page où M.  […] Jean Royère, qui dirigeait la Phalange, me demanda si je connaissais un jeune écrivain capable de rendre compte du mouvement philosophique aux lecteurs de cette revue. […] Depuis Baudelaire surtout, nous demandons à la poésie de ne fixer que de fugitives minutes, les moments où par l’intuition nous communions avec la vie, où nous participons au divin. […] À y regarder de près, je me demande même s’il en a écrit un seul. […] Se peut-il, je vous le demande, qu’on l’interprète à faux, qu’on y veuille voir l’effet de l’inexpérience ou de la sottise ?

1600. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — D. — article » pp. 210-213

Il y a quinze jours que sa Blanchisseuse, à qui il devoit trente pistoles, vint les lui demander, en lui disant qu’elle en avoit besoin pour se marier à un Valet-de-chambre qui la recherchoit.

1601. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — G — article » pp. 367-370

Il est vrai que cette liberté de prononcer sur les Ecrivains, qui, en général, ne demandent que des Panégyristes, lui attira des disgraces, & en occasionna la suppression pour quelque temps : mais l’autorité comprit bientôt qu’il n’étoit pas moins essentiel de maintenir les loix de la Littérature, que celle de la subordination dans les autres ordres de l’Etat ; qu’il sera toujours avantageux aux Littérateurs d’être instruits, redressés, & contenus dans les bornes qu’ils ne doivent pas franchir ; que le bon usage des connoissances & des talens est un objet essentiel à l’intérêt & aux agrémens de la société ; que l’abus de ces deux puissans ressorts, dignes de toute l’attention de la Politique, entraîne toujours des suites dangereuses ; qu’un esprit éclairé, courageux, inflexible, mérite de l’encouragement, & ne doit point être livré à d’injustes persécutions.

1602. (1885) Préfaces tirées des Œuvres complètes de Victor Hugo « Préfaces des recueils poétiques — Préface et poème liminaire des « Châtiments » (1853-1870) — Au moment de rentrer en France. — 31 août 1870 »

J’insulterai leurs chants, leurs aigles noirs, leurs serres,                                Leurs défis ; Je te demanderai ma part de tes misères,                                Moi ton fils.

1603. (1856) Cours familier de littérature. I « Épisode » pp. 475-479

Et tu te demandais, incertaine et ravie : Est-ce une âme ?

1604. (1767) Salon de 1767 « Sculpture — Le Moine » p. 321

C’est quelque mauvais plaisant qui a conseillé à cette tête de chou de se faire mettre en marbre, cette matière, cet art qui est si grave, si sévère, qui demande tant de caractère et de noblesse.

1605. (1860) Ceci n’est pas un livre « À M. Henri Tolra » pp. 1-4

Nous ne demandons plus si un livre est bon, mais s’il est court.

1606. (1827) Principes de la philosophie de l’histoire (trad. Michelet) « Principes de la philosophie de l’histoire — Livre quatrième. Du cours que suit l’histoire des nations — Argument » pp. 287-289

On a mal entendu les connubia patrum que demandait le peuple romain.

1607. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Duclos. — II. Duclos historien » pp. 224-245

Louis XI, encore Dauphin, dans ses traverses et ses brouilles avec son père, envoie-t-il une lettre circulaire à tout le clergé du royaume pour demander des prières, Duclos ajoute : « Il faisait ordinairement des vœux lorsqu’il se croyait sans ressource du côté des hommes. » Louis XI, Dauphin, se réfugie-t-il en Bourgogne, en se confiant pour l’y conduire au prince d’Orange et au maréchal de Bourgogne, c’est-à-dire à ses deux plus grands ennemis, Duclos dit : « Le Dauphin préféra des ennemis généreux à des amis suspects. » Pendant son séjour à la cour de Bourgogne, le Dauphin montre-t-il le plus violent dépit de ce que son père a nommé d’autres officiers en Dauphiné, Duclos dira : « Il était aussi jaloux de son autorité que s’il ne fût jamais sorti de son devoir. » Si minutieuses que puissent sembler ces remarques, j’ose assurer que, pour les divers livres que j’ai examinés, la part d’originalité de Duclos, dans sa rédaction de l’Histoire de Louis XI, se réduit à peu près à de tels ornements et assaisonnements de narration. […] se demande-t-on involontairement en lisant Duclos. […] Je ne croyais pas aujourd’hui que cette considération de Duclos historien dût me mener si loin : il me resterait à son sujet, en le suivant dans son rôle de meneur ou de censeur à demi républicain à l’Académie, dans ses relations avec Voltaire et avec le parti encyclopédique, à compléter un des principaux chapitres de l’histoire littéraire du xviiie  siècle ; mais, si je dois l’écrire, je demande à l’ajourner, n’oubliant pas que nous sommes dans l’Avent et ayant à parler de Bourdaloue.

1608. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Sénac de Meilhan. — II. (Fin.) » pp. 109-130

M. de Meilhan, qu’on a vu apprécier les anciens et regretter que la vie publique fût trop rétrécie et trop étouffée chez les modernes, se demande si la Révolution dont il est témoin va rouvrir en effet toutes les sources généreuses. […] Il avait la manie de rester au lit des journées entières, et prétendait qu’il n’avait plus la force d’en sortir : Sortez donc quelquefois, mon cher ami, lui écrivait le prince de Ligne : si je pouvais être tous les jours chez vous avec un récipient pour toutes les idées que vous jetez en l’air, je ne demanderais pas mieux ; mais vous jetez bien des perles aux pieds de ces messieurs qui vont chez vous. […] Je laisse perdre le temps, et ensuite je veux tout forcer : voilà la clef de ma conduite… Mon amour-propre est extrême ; mais dans les petits objets, dans la société, il n’est que sur la défensive, il ne demande qu’à n’être pas blessé, sans désir d’être flatté ; dans les grands, il ne me porterait qu’à la gloire la plus éclatante ; mais le dégoût suivrait de près, et le mépris de mon siècle ne me permettrait pas de mettre longtemps du prix à son approbation… Mon amour-propre s’irrite quelquefois dans le tourbillon du monde : il se tait dans la solitude… Je n’aime point à me montrer à mes amis sous un côté défavorable ; je souffre de les voir malheureux de mon malheur, et je suis convaincu que les sentiments diminuent par la perte des avantages… Il faut donc cacher ses plaies, dissimuler les grandes impuissances de la vie : la pauvreté, les infirmités, les malheurs, les mauvais succès… Il ne faut confier que les malheurs éclatants, qui flattent l’amour-propre de ceux qui les partagent et s’y associent.

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