On croit communément qu’il étoit Ionien, & qu’il vivoit environ huit cent cinquante ans avant l’ère chrétienne, c’est-à-dire, trois générations après la guerre de Troie. […] Le poëte, réduit à la dernière indigence, se croit trop heureux. […] Il se maria, continua de faire des vers, & composa l’Odyssée, afin de prouver que lui seul étoit capable d’avoir enfanté l’Iliade ; preuve insuffisante, si nous en croyons quelques critiques.
Après m’être assuré par de tels suffrages que ce cours pouvait utilement recevoir une plus grande publicité, j’ai cru devoir, à cette intention, l’exposer cet hiver à l’Athénée royal de Paris, où il vient d’être ouvert le 9 décembre. […] J’ai cru nécessaire de constater ici la publicité effective de ce premier travail, parce que quelques idées, offrant une certaine analogie avec une partie des miennes, se trouvent exposées, sans aucune mention de mes recherches, dans divers ouvrages publiés postérieurement, surtout en ce qui concerne la rénovation des théories sociales. […] Plusieurs personnes m’ayant déjà demandé quelques éclaircissements relativement au titre de ce cours, je crois utile d’indiquer ici, à ce sujet, une explication sommaire.
Je ne crois pouvoir rien ajouter à ce qu’il dit sur la véritable cause de la décadence des esprits ; c’est son plus remarquable chapitre. […] Nul de nous, je crois, n’ignore que, tout fraîchement sortis de nos écoles, déjà nous étions disposés à nous plaire aux belles tragédies, aux belles comédies. […] Et vous me feriez croire que je dogmatise sur les choses de théâtre sans y rien connaître… (B) peut-être. […] Vous croyez qu’il est facile de s’imaginer qu’un mois entier s’est écoulé comme un seul jour dans l’intervalle des actes. […] Du concours de tous les cœurs réunis dans un auditoire, se forme, pour ainsi dire, un seul grand cœur, qui ne croit qu’à la vertu, qui n’applaudit qu’à ses maximes.
Mais je ne puis croire qu’ils ne l’aient point fait. […] Son jeune caractère est, je crois, plein de violence. […] En maintes choses sa gloire est grande, ne le crois-tu pas, Brunhilt ? […] Le vigoureux animal croyait bien être là à l’abri des chasseurs. […] Mais ils n’y crurent point, avant d’avoir entendu les gémissements.
L’honnête conseiller avait cru devoir prendre, à cette occasion, un visage de circonstance, « pour un deuil, disait-il, qui regardait tous les gens de bien » […] Dieu nous conserve l’un et l’autre 1 Je ne crois pas qu’il y ait homme de bien en France qui ne fasse le même souhait. […] Le mot est de Beyle (Stendhal) ; mais je crois que je l’ai arrangé. […] Saint-Marc s’en est tiré en homme très-habile : en lisant, J’ai cru un moment que le pauvre Campenon avait été quelque chose. […] Je suis vieux, et par conséquent contemptiple aux Muses, qui sont femmes ; mais, en son nom, je crois que je ne leur demanderai rien qu’elles ne m’accordent.
Et l’on veut qu’après soixante années d’épreuves de toutes ces natures de gouvernement, vous vous imposiez la loi de croire ce que vous ne croyez plus, de dire ce que vous ne pensez plus, d’affecter par vanité de constance dans vos opinions une opiniâtreté de mauvaise foi dans des doctrines qui vous ont menti, déçu, trompé tant de fois ! […] Croyez maintenant à ces contre-vérités des partis qu’on appelle l’histoire ! […] Tout le monde croyait que c’était chez moi faute de caractère et d’énergie, que je ne saurais jamais prendre un parti, et que, par conséquent, je ne serais bon ni à moi ni aux autres. […] Le public, inintelligent de mes vrais mobiles, crut bêtement que j’étais passé de mon isolement dans les rangs du parti conservateur orléaniste. […] Je la perdrais justement si je vous laissais croire que je partage vos principes et votre attachement à la dynastie de 1830.
Personne ne le crut, sauf dans les compagnies que prévenait contre toute nouveauté l’admiration pour le vieux Corneille. […] La situation est la même ; toutes les deux essayent de faire croire à des sentiments qu’elles n’éprouvent pas. […] Ce ne sont pas des particularités du cœur humain, qu’on nous donne à croire sur la foi d’anecdotes. […] Il voulut mettre d’accord ce qu’il avait fait avec ce qu’on lui donnait à croire. […] Croire qu’on le met à son rang quand on l’appelle le plus harmonieux des poètes, n’est pas une moindre injustice.
Dans la sensation, « cette hallucination vraie », les images, dès qu’elles ont une certaine force, entraînent la croyance à leur réalité ; voir assez fortement, c’est croire. […] Si voir fortement, c’est croire, on peut dire à l’inverse que croire fortement, c’est presque voir. […] Paul et Virginie devait pourtant marquer dans la littérature française le début d’une phase plus importante qu’on ne le croit d’habitude, celle du roman réaliste à forme exotique et poétique. […] Là est la grande erreur des romantiques, et de Victor Hugo dans ses mauvais moments : ils ont cru que le mot qui frappe était tout, que le pittoresque était le fond même de l’art. […] De là, l’absurdité de la mythologie des sauvages et de certains poètes romantiques ou parnassiens, qui croient animer l’océan ou le tonnerre en leur prêtant des pensées et en les faisant raisonner par syllogismes.
Ils croient plus aux faits qu’aux paroles, non seulement pour les autres, mais pour eux-mêmes. […] Qui croyez-vous, par exemple, que fut lord Herbert de Cherbury ? […] Il ne croit pas à la révélation, mais il croit à toutes sortes de remèdes de bonne femme et recommande l’usage d’une thérapeutique légendaire. […] “Croyez-vous, me répondit-il brusquement, que je vous le donnerai lorsque je le lui ai refusé ? […] car la véritable réponse se trouve, croyons-nous, dans cette adoption.
« Pour le bien comprendre et pour deviner dans le poëte tout l’homme qui en est sorti, il faut lire le passage de Novissima verba : Aux faux biens d’ici-bas nous dévouons nos cœurs,… et les Préludes : Non, non, brise à jamais cette corde amollie… Ce qu’il disait là et ce qu’il chantait encore, il l’a fait depuis. » « — J’ai fait autrefois ce vers que je crois très-juste : Lamartine ignorant, qui ne sait que son âme. […] Je le lui rappelai, car ce jour-là, comme il était à la veille de publier ses Girondins et qu’il me témoignait son inquiétude sur son succès, qu’il aurait voulu populaire, je lui avais dit : « Populaire, soyez tranquille, vous l’êtes, et plus que vous ne le croyez. […] je ne le souhaite pas, mais si jamais il y avait deux hommes à choisir dans la rue par acclamation pour faire un président de la République, vous courriez risque d’être un de ces deux hommes. » — « Oui, peut-être bien, me répondit-il, si l’on avait à en prendre dix. » — « Non, si c’était seulement deux, » lui dis-je. — Je lui rappelai ce mot-là, afin de donner plus de poids à ce que j’essayai de lui dire sur les circonstances présentes, et je crois pouvoir assez fidèlement résumer cette conversation brusque et rapide depuis le premier mot en ces termes : — « (Lamartine.) […] Je savais bien que les provinces étaient bonnes, mais je ne croyais pas que Paris fût aussi bon, surtout les ouvriers. » — « (M.) […] vous l’êtes encore plus que vous ne le croyez, je vous en réponds ; mais usez de votre force au besoin, prenez sur vous, et vous serez appuyé. » — « (L.)
Il fonda une maison d’éducation, forma beaucoup d’élèves, et écrivit des brochures ou des articles de journaux sous le voile de l’anonyme et seulement pour satisfaire à ce qu’il croyait vrai. […] En faisant descendre tous ces dieux de leurs piédestaux pour les déclarer simplement grands hommes, on ne leur fait, je crois, aucun tort, et l’on vous rend un grand service… » Et il ajoutait en post-scriptum : « Je laisse subsister tout exprès quelques phrases impertinentes sur les myopes. […] Vous ne m’en avez rien dit ; cependant des personnes en qui je dois avoir confiance prétendent qu’il ne passera pas, et je le crois de même. » Mais, de ces mots-là, quelques-uns ont passé par manière d’essai, pour tenter notre goût aussi, à nous lecteurs français, lecteurs de Paris : nous voilà bien prévenus. […] Le journaliste Le Clerc, parlant un jour de Passerat et des commentaires un peu prolixes de ce savant sur Properce, je crois, ou sur tout autre poëte, dit qu’on voit bien que Passerat avait ramassé dans ses tiroirs toutes sortes de remarques, et qu’en publiant il n’a pas voulu perdre ses amas. […] A lire les dernières pages des Soirées de Rothaval, je crois voir un homme qui a entendu durant plus de deux heures une discussion vive, animée, étincelante de saillies et même d’invectives, soutenue par le plus intrépide des contradicteurs, et qui, prenant son voisin sous le bras, l’emmène dans l’embrasure d’une croisée, pour lui dire à voix basse : « Vous allez peut-être me juger bien hardi, mais je trouve que cet homme va un peu loin. » — L’épigraphe qui devrait se lire en toutes lettres au frontispice des écrits de M. de Maistre est assurément celle-ci : A bon entendeur salut !
Les songes, les pressentiments, les oracles, tout ce qui jette dans la vie de l’extraordinaire, de l’inattendu, ne permet pas de croire au malheur irrévocable. […] Le calcul des probabilités morales peut souvent présenter un résultat inflexible, tandis que, lorsqu’on croit au surnaturel, l’impossible n’existe pas : ainsi l’espoir n’est jamais totalement détruit. […] Racine, en imitant les Grecs dans quelques-unes de ses pièces, explique, par des raisons tirées des passions humaines, les forfaits commandés par les dieux ; il place un développement moral à côté de la puissance du fatalisme : dans un pays où l’on ne croit point à la religion des païens, un tel développement est nécessaire ; mais chez les Grecs, l’effet tragique était d’autant plus terrible, qu’il avait pour fondement une cause surnaturelle. […] Les tragédies grecques sont donc, je le crois, très inférieures à nos tragédies modernes, parce que le talent dramatique ne se compose pas seulement de l’art de la poésie, mais consiste aussi dans la profonde connaissance des passions ; et sous ce rapport la tragédie a dû suivre les progrès de l’esprit humain. […] Je ne crois point que rappeler sans cesse les infortunes des rois, fût un moyen d’anéantir l’amour de la royauté.
Malgré l’osé, le cru, et même le cynique, à quelques endroits, de sa peinture, ce n’est nullement un réaliste de nos jours. […] Ce jeune homme, naïf et délicieux, croit encore comme le Callot de M. […] Laissons le poète des Gueux croire et les foules avec lui à ces chemineaux vertueux qui proclament leurs devoirs paternels et se souviennent vingt ans après des filles qu’ils engrossèrent. […] Non que je croie à la renaissance possible du grand drame à la Hugo, tel que l’ont pratiqué, les derniers, Coppée et Richepin, de pâles Borniers et d’effacés Parodis. […] Vous ne sauriez croire quel en a été l’effet sur le public de l’Odéon.
En effet, il serait, je crois difficile de trouver chez nous un philologue qui n’appartienne de quelque manière à l’enseignement et un livre philologique qui ne se rapporte à l’usage des classes ou à tout autre but universitaire. […] Il est clair que l’esprit humain, enchanté de la découverte de ces casiers réguliers de la pensée que révèle la dialectique, y attacha d’abord trop d’importance et crut naïvement que toute pensée pouvait avec avantage se mouler dans ces formes. […] Chez eux, l’école et la science se touchent ; chez nous, tout enseignement supérieur qui, par sa manière, sent encore le collège, est déclaré de mauvais ton et insupportable ; on croit faire preuve de finesse en se mettant au-dessus de tout ce qui rappelle l’enseignement des classes. Chacun se passe cette petite vanité et croit prouver par là qu’il a bien dépassé son époque de pédagogie. Croira-t-on que, dans des cérémonies analogues à nos distributions de prix, où les frais d’éloquence sont chez nous de rigueur, les Allemands se bornent à des lectures de dissertations grammaticales du genre le plus sévère et toutes hérissées de mots grecs et latins 63 ?
S’il fallait en croire Jean 1183, Marie, mère de Jésus, eût été aussi au pied de la croix, et Jésus, voyant réunis sa mère et son disciple chéri, eût dit à l’un : « Voilà ta mère », à l’autre : « Voilà ton fils. » Mais on ne comprendrait pas comment les évangélistes synoptiques, qui nomment les autres femmes, eussent omis celle dont la présence était un trait si frappant. […] S’il est roi d’Israël, qu’il descende de la croix, et nous croyons en lui Eh bien ! […] » — Quelques-uns, vaguement au courant de ses idées apocalyptiques, crurent l’entendre appeler Élie, et dirent : « Voyons si Élie viendra le délivrer. » Il paraît que les deux voleurs crucifiés à ses côtés l’insultaient aussi 1186. […] Tout porte à croire que la rupture instantanée d’un vaisseau au cœur amena pour lui, au bout de trois heures, une mort subite. […] XLIX, ad Paulin.), disent bien qu’il y avait un sanctuaire de Vénus sur l’emplacement qu’ils croient être celui du saint tombeau ; mais il n’est pas sûr : 1° qu’Adrien l’ait élevé ; 2° qu’il l’ait élevé sur un endroit qui s’appelait de son temps « Golgotha » ; 3° qu’il ait eu l’intention de l’élever à la place où Jésus souffrit la mort.
On crut y reconnoître évidemment sa verve & ses fureurs. […] Qui croire donc après cela ? […] On a cru trouver des lumières sûres dans un écrit laissé par le fameux Boindin, procureur du roi, des trésoriers de France, ce censeur en titre de toutes les nouveautés de Paris, si bien peint dans le Temple du goût, sous le nom de Bardou, homme sans religion*, mais de mœurs rigides. […] Les couplets furent si sanglans, qu’on les auroit crus de Rousseau. […] A les en croire, Lamotte n’avoit que l’apparence de la douceur.
Un des avantages de la philosophie appliquée aux matières de goût, est de nous guérir ou de nous garantir de la superstition littéraire ; elle justifie notre estime pour les anciens en la rendant raisonnable ; elle nous empêche d’encenser leurs fautes ; elle nous fait voir nos égaux dans plusieurs de nos bons écrivains modernes, qui pour s’être formés sur eux, se croyaient par une inconséquence modeste fort inférieurs à leurs maîtres. […] Notre philosophe croira n’avoir rien ôté à un ouvrage de poésie, en conservant tous les termes et en les transposant pour détruire la mesure ; et il attribuera à un préjugé dont il est esclave lui-même sans le vouloir, l’espèce de langueur que l’ouvrage lui paraît avoir contractée par ce nouvel état. […] Mais en même temps, et c’est là surtout ce qui le distingue, il ne croira pas que le soin de satisfaire l’organe dispense de l’obligation encore plus importante de penser. […] C’est donc faire une double injure aux belles-lettres et à la philosophie, que de croire qu’elles puissent réciproquement se nuire ou s’exclure. […] Si ces lumières peuvent diminuer nos plaisirs, elles flattent en même temps notre vanité ; on s’applaudit d’être devenu difficile, on croit avoir acquis par là un degré de mérite.
Vanité d’auteur qui se met coquettement, pour être mieux remarquée, derrière un livre qu’elle croit sa gloire, et qui n’est qu’une obscurité par-dessus une autre obscurité, — ce qui fait deux ! […] Je ne le dirai point, et c’est le meilleur tour à jouer peut-être à cette vanité de Galatée littéraire, qui fuit derrière les saules de ses livres pour être mieux vue… Elle les croit des flambeaux ! […] Cette glorieuse descendance a eu probablement son ivresse… Pour peu qu’on ait du même sang et de la même chair, on se croit un peu du même esprit. […] Dans l’impossibilité de créer des romans comme Delphine et Corinne, qui sont des études superbes de passion et de société, on se rabat sur l’histoire et sur la critique ; et parce que Mme de Staël a jugé Gœthe et Schiller, et toute l’Allemagne intellectuelle de son époque, en l’inventant, il est vrai, plus qu’en la voyant telle qu’elle fut, l’auteur de Robert Emmet, qui n’a pas une pareille envergure de plume, se croit de la plus pieuse modestie filiale, en condescendant à un sujet moins vaste et moins ambitieux et en nous racontant Lord Byron. […] Cette femme, qui n’était pas un bas-bleu, quoiqu’elle ait écrit, cette femme qui heureusement pour elle n’était qu’une femme et non pas un homme, comme le disaient les hommes, lesquels en disant cette sottise, croyaient lui faire un compliment, et à eux aussi, cette vraie femme de Mme de Staël, d’un cœur si passionné et si sincère et d’une sagacité si enflammée, est morte sans avoir révélé tout ce qu’elle avait, sans doute, vu dans l’âme et dans l’esprit de lord Byron.
Un tel jugement, empreint de l’idolâtrie du commentateur, un tel jugement inexplicable, venant de Paulin Paris qui est fait pour mieux que pour lécher des manuscrits et soigner la toilette de l’enfant des autres, une critique grave et consciencieuse n’y saurait condescendre, et elle croit devoir le relever. […] Et croit-on qu’après avoir entassé tout cela nous ayons fini sur le compte de ce bon littérateur de Tallemant des Réaux, auquel on délivre un brevet d’illustration personnelle avec une si aimable facilité ? On se tromperait si on le croyait. […] … Un éloge adroitement et captieusement touché de la société du xviie siècle, exaltée dans sa préface au point de vue de cette égalité qui est l’idée fixe et le tourment de la société d’aujourd’hui, nous donne à croire que, si Tallemant des Réaux avait été d’une condition plus relevée, il aurait moins intéressé son annotateur. […] N’est-ce pas à croire que pour l’esprit aussi « qui a compagnon a maître », selon le dicton du roi Henri III, puisque Paulin Paris, un homme accoutumé à l’histoire, avec tous les avantages que lui donne le temps ou il vit pour juger le temps où Tallemant écrivait, n’est pas plus fort, quand il s’agit d’en embrasser l’ensemble et d’en agiter les problèmes, que l’homme vulgaire qu’il a commenté ?
Amédée Renée n’est point de ces esprits qu’on fait venir d’Amiens, ou même d’ailleurs, pour être Suisses, mais, si l’on crut que dans la circonstance il aurait la condescendance de l’être un peu, par procédé de légataire ou par souci de l’illusion à produire sur les honnêtes gens qui voulaient avoir leur Sismondi complet, on se trompa du tout au tout, et l’on fut bien vite désabusé. […] Positif, quoique pittoresque, il croit qu’en peignant bien les hommes l’histoire est faite, et qu’on a dit tout quand on les a bien peints… C’est par Louis XVI qu’il explique le règne de Louis XVI. […] Par respect ou par pitié pour lui on s’obstine à croire que tout le mal ne vient pas de ses fautes, et, de fait, il n’en vient pas uniquement non plus. […] il ne croit pas, et il n’ose affirmer qu’avec l’habileté d’une réforme et le cardinal de Richelieu pour réformateur on put éviter ou détourner sous Louis XVI la crise dans laquelle l’Etat allait prochainement s’engloutir. […] Quand on aime les rois et qu’on a mieux pour eux que des larmes, quand on croit que les plus belles choses qu’il y ait encore sur la terre ce sont les pouvoirs qui conduisent les sociétés ou qui les défendent, on doit avoir réellement peur de toucher au cadavre décapité de Louis XVI à travers la pourpre de son sang répandu, plus inviolable à la postérité que ne le fut à ses contemporains sa pourpre royale.
« Il avait découvert — dit Mirabeau avec cette cruelle ironie qu’ont parfois entre eux tous ces voluptueux sans pitié — une maladie pour laquelle les médecins lui devaient des remerciements, car on la croyait tout à fait perdue. » Mais il avait sur le cœur une bien autre lèpre, et ce fût celle-là qui le poussa à cet horrible suicide de dix-huit coups de rasoir, dont sa main enragée se hacha le cou… Quant à sa gloire, elle est légère. […] Nous qui croyons que la vie des hommes fait leur pensée et que les livres sont, pour qui sait les entendre, la confession forcée de toute conscience, nous voulons marquer aujourd’hui les influences de la naissance sur le talent réel d’un homme qui, même comme talent, a péri par son origine. […] Plus ce qu’il sait le déchire, et moins il veut y croire. […] Ils se savaient bâtards, et ils se sont crus littéraires ! […] Le croira-t-on ?
Pourquoi les femmes, quand on ne croit pas même aux hommes de la Révolution ? […] En effet, puisqu’un écrivain comme Michelet revenait à l’histoire personnelle et à la défroque biographique, puisqu’il abordait un sujet (les femmes) si cher aux imaginations françaises, on pouvait croire, n’est-il pas vrai ? […] S’il ne s’adressait qu’à cette race de Vésuviennes… licenciées, qui, depuis le coup de foudre épurateur du deux décembre, se sont remises à rêver… en attendant leur émancipation définitive, nous l’aurions laissé aller peut-être à son adresse sans l’intercepter ; car nous sommes de ceux-là qui croient à l’endurcissement des idées fausses et à l’impénitence finale de certains partis. […] Les héroïnes-modèles de Michelet, transportées de l’ensemble d’événements auxquels elles appartiennent, et mises à part dans des cadres et des fonds qui repoussent vigoureusement ce que Michelet croit leurs beautés, peuvent produire sur la moralité de celles qui les lisent un effet de jettatura funeste. […] Seulement, n’est-il pas singulier que des écrivains qui ne croient pas au Dieu personnel du Christianisme viennent, dans leur indigence de métaphores, prostituer cette pure et spirituelle notion d’anges aux actrices, plus ou moins jeunes-premières, de leurs révolutions ?
Cela fut presque un scandale, avec le bégueulisme littéraire du temps et l’endroit où pareille chose fut publiée… Ce fut, si je ne me trompe, et je ne crois point me tromper, dans la Revue des Deux-Mondes, cette pédante des pédantes, que se fit la première importation de Carlyle, si peu pédant, lui ! […] Le scandaleux devint piquant, mais la chose eut plus de conséquence qu’on n’aurait cru. […] tandis que Carlyle, qui ne crée pas, mais qui raconte, et qui n’a qu’une goutte du génie de Rabelais, la verse insolemment, dans l’Histoire sérieuse et bégueule, sur des fronts qui se croient faits pour inspirer la terreur. — Et cette goutte du génie de Rabelais dans une tête anglaise, voilà son originalité ! […] IV Je viens d’écrire, je crois, qu’il était, avant tout, un moraliste, mais je ne l’ai pas dit assez. […] … Mais quoi qu’il soit de ces défauts que je relève et de quelque manière qu’on les juge, Carlyle est un peintre d’histoire, qui a créé je ne dirai pas un genre en peinture historique, — je ne crois pas aux genres et je méprise les Écoles : pour moi, les imitateurs les plus forts ne sont jamais que les assassins de ceux qu’ils imitent et les frappent, comme Néron Agrippine, au ventre qui les a portés, — mais Carlyle a fait le premier une chose qu’avant lui on n’avait pas faite.
Le poète qui, jusque-là, n’avait chanté que l’amour, l’amitié, tous ses sentiments personnels, et qui forçait son génie à tenir archaïquement dans des vers que par le contour, la grâce et la perfection grecque, on pouvait croire du pays de sa mère, devint un prosateur à la phrase carrée du xviie siècle, balancée dans le mouvement, continu et contenu, de l’orateur. À cela près de quelques négligences de style, comme des entrailles qui se manifestent, etc., — qui trahissent le journaliste sur la brèche qui ne tire pas toujours juste par l’expression, — c’est un écrivain du xviie siècle à faire croire qu’il en est un. […] Oscar de Vallée doit croire aux deux temps dans la Révolution française, dont l’un est arrivé, et dont l’autre était, dit-on toujours, possible. Il doit croire à ce qui abuse encore aujourd’hui, à cette heure, tant de bons esprits : aux cahiers des notables, cette barre de papier par-dessus laquelle la pouliche vicieuse et méchante de la Révolution a sauté ; aux actes impuissants de la Constituante ; enfin, à ces fameux principes de 89, qui n’étaient pas des principes, et que, par conséquent, on n’a pu violer, puisqu’ils n’étaient pas des principes ! […] Oscar de Vallée, qui s’enchante de les citer, seront donc, je crois, citées en vain.
Les critiques à classification et à catégories, les nomenclateurs qui croient aux familles d’esprits, ont été complètement déroutés par ce grand Singulier, sceptique et dévot, géomètre et poëte, l’ordre et le désordre, qui se bat contre sa tête avec son cœur. […] D’ailleurs, quand on regarde à la lettre même de ses œuvres, Pascal n’est pas si grand qu’on l’a cru pour une Critique qui n’est pas gâtée par cette admiration traditionnelle que lui, le plus fier de tous les génies, méprisait. […] C’est même la raison, par parenthèse, qui m’a toujours empêché de croire qu’eût-il vécu plus longtemps et n’eût-il pas eu dans le cœur le néant de tout, qui empêche de rien achever, Pascal eût pu élever à la religion le monument que l’on regrette, non que l’ordonnance d’un beau livre ne fût dans les puissances de ce grand esprit de déduction et de géométrie, mais la peur fait trembler la main et dérange les combinaisons de l’artiste, tandis que la terreur, tout le temps qu’elle ne vous glace pas, fait pousser le cri pathétique ; et le cri pathétique chez l’écrivain, c’est l’expression ! […] C’est par le sentiment, même quand il est inexprimé, de cette poésie terrible, plus que par sa roulette, plus que par un pamphlet toujours populaire, plus que par tout ce qu’il a fait jamais, qu’il est resté le dominateur des esprits, et même de ceux qui lui sont rebelles : car on a répondu, bien ou mal, à toutes ses raisons, et, malgré l’accablante expression de son génie, l’intelligence humaine n’est pas vaincue, mais ses sentiments emportent tout, et ceux-là qu’il n’a pu convaincre de ce qu’il croit, il les a emportés par la beauté de ce qu’il écrit, et ils conviennent qu’ils sont emportés ! […] Voltaire, Voltaire, qui se croyait avec raison plus philosophe que poëte, eut les pitiés les plus impertinentes pour Pascal.
Ils le sont de talent, de goût et même de prétention, je crois. […] je ne le crois pas si pusillanime que cela ! […] En effet, je ne sais guère, — pas plus que M. de Montalembert, — ce que deviendra son histoire ici présente, mais je crois savoir ce qu’elle vaut, et je veux même essayer, s’il veut bien me le permettre, de le lui montrer. […] Parfois, cependant, il est vrai, M. de Montalembert ajoute quelque chose de son cru aux alluvions qu’il fait des autres. […] Une seule fois dans sa vie pourtant, M. de Montalembert oublia qu’il était orateur et se crut poëte.
Seulement, je crois bien que M. […] Soury s’est cru tenu d’exagérer et de pousser au noir, comme disent les peintres, la tête rayonnante de notre Dieu, ne se contentant pas d’en faire platement un homme, comme M. […] Soury, qui sait se retourner et se mouvoir souplement dans l’inconséquence, évoque une autre théorie, fameuse jusqu’à ce qu’elle ne le soit plus, qui fait et, pour le moment, du génie, une folie relative, superbe à contempler dans Mahomet, Jeanne d’Arc, Socrate, Pascal, Newton, Spinosa, et, le croira-t-on après tout ce qu’il en a dit ? […] Je ne crois pas que la débilité d’une tête pensante puisse descendre plus bas que dans ces ineptes aveux… M. […] Ce petit homme-ci, qui se croit peut-être un scorpion, n’est qu’un ver de plus dans le cadavre.
Nous avons cru deviner, quand nous rendîmes compte des Lettres parisiennes 7, la cause du retard de ce volume de poésies qui aurait dû, selon les us et coutumes de la librairie, être publié le premier, puisqu’il fut chronologiquement le premier livre de Mme de Girardin. […] Les amis de son salon, qui, dans ce temps-là, il faut bien le dire, étaient les premiers esprits de France, se crurent obligés à faire du génie de ce talent — très relatif — et ils n’y manquèrent point ! […] Victor Hugo, qui se croyait le Napoléon de la poésie, avait un dais ; Mme de Girardin, disons-le à sa décharge, ne se permit pas un trône. […] Quand elles se croient des Muses de la patrie et qu’au lieu de sonner, pour les faire sourire, dans les trompettes de leurs petits, elles veulent sonner dans le clairon d’airain des Renommées, les femmes font une besogne aussi en harmonie avec leur organisation vraie que les belles et pauvres créatures qui, sur les routes de l’Albanie, cassent des pierres pour raccorder le chemin… Malgré le succès qu’on lui fit, le talent ne se montre pas dans cette partie des œuvres de Mme Delphine Gay, ce talent qu’elle a, sans effort, dans beaucoup de fragments de ses poèmes et dans une partie de ses poésies, la partie, par exemple, qui est datée de 1828 et qui remonte au-delà. […] Parmi les poèmes qu’elle a laisses, deux surtout me frappent ; Magdelaine, d’une largeur de touche étonnante avec la tendresse du sujet, et parfois d’une vigueur d’invention encore plus étonnante pour un cerveau de femme, dont le destin est d’imiter, et Napoline, poëme personnel publié, il est vrai, en 1833, à l’époque où Mme Delphine Gay était devenue Mme Émile de Girardin, mais qui fut composé, croyons-nous, lorsqu’elle était jeune fille, et dans lequel, d’ailleurs, si elle ne l’était plus, elle exprimait des sentiments de jeune fille pour la dernière fois.
Quand il a fait cette édition définitive, il a cru faire évidemment son paquet pour l’immortalité, mais ce n’est, pour M. de Banville, que son premier paquet. […] On le croyait enraciné dans sa manière ; il lui a poussé d’autres racines. […] Ces Idylles prussiennes, sur lesquelles je veux particulièrement insister, ne sont pas seulement les plus belles poésies du volume, mais elles portent avec elles un caractère de nouveauté si peu attendu et si étonnant, qu’en vérité on peut tout croire de la puissance d’un poète qui, après trente ans de vie poétique de la plus stricte unité, apparaît poète tout à coup dans un tout autre ordre de sentiments et d’idées, — et poète, certainement, comme, jusque-là, il ne l’avait jamais été ! […] Théodore de Banville, dont les Cariatides sont, je crois, de 1841, est un des premiers romantiques en date, mais aussi en intensité. […] Mais, à cette époque-là, aurait-on mieux cru le trouver dans l’auteur des Odes funambulesques ?
Ils croiront que ce Nicolas Gogol, au nom si harmonieusement sauvage, est quelque Edgar Poë… ukrainien ou zaporogue, et ce sera une erreur dont ils s’apercevront bien vite, pour peu qu’ils ouvrent ces deux volumes, dont la prétention, au contraire est d’être cruellement réels. […] Nous voulons bien l’en croire. […] Tel est l’honnête commerce de l’honnête Tchitchikoff ; tel est l’odieux fripon auquel le triste génie de Gogol a cru donner une friponnerie amusante ! […] Le tendre Mâniloff, à qui « on voudrait voir une passion, une manie, un vice, afin de lui savoir quelque chose », Mme Koroboutchine, Nozdref le hâbleur, Pluchkine l’avare, — ces tics plutôt que ces passions, — ne peuvent pas être mis à côté de la magnifique variété d’individualités qui foisonne dans La Comédie humaine, et qui sont taillées si profond que les gens qui ne voient pas à une certaine profondeur ne les croient plus vrais, les pauvres myopes ! […] Rien n’entre mieux dans le cœur des hommes que leur propre image qu’on leur rapporte, car jamais ils ne pourront croire que les réfléchir, ce ne soit pas les admirer !
Je ne crois pas que dans le monde il y ait rien qui leur ressemble. […] Je ne me croyais nulle part en sûreté. « On ne voudra pas me croire, mais ce que je dis est vrai. […] L’ardeur poétique se réveilla avec tant de force, que je crus devoir m’y livrer. […] Je crois l’entendre me dire, comme le jour de la séparation : Vous ne me reverrez plus sur la terre !
Mes amis se croyaient fondés, bien à tort, à espérer la même réponse au même appel. […] Je ne puis pas vendre, voilà la triste vérité ; et, si vous ne m’en croyez pas, essayez de me faire une offre, et accusez-moi en pleine opinion publique si je la refuse ! […] « Qu’on ne croie pas cependant que je néglige l’importante affaire de la succession à l’empire ; je l’ai sans cesse présente à l’esprit. […] « Qu’on ne croie pas que ce que je viens de dire soit en vue de me faire valoir. […] Pas même une seule fois il ne m’est arrivé d’empêcher qu’on ne me représentât ce qu’on croyait devoir me représenter.
Croyez cependant que ce n’est rien d’indigne d’un honnête homme qui me lie ici, et, sans vous donner pour le moment d’autres détails, conservez-moi toute votre estime ! […] … Tant que j’ai conservé l’espoir de la revoir, je croyais mes sentiments pour elle très naturels ; à présent ils me possèdent trop. […] Je ne romprai jamais des relations qui me sont si chères.… J’aime mieux que le temps amortisse une inclination que vous croyez trop passionnée et qu’il la transforme en amitié. […] On laisse trop croire, de peur de trop détromper. […] Si le génie ne se croit pas égal au rang, pourquoi s’approche-t-il de ce qui est au-dessus de lui (par les convenances de ce monde) ?
Je crus devoir m’ouvrir à lui et raconter ce qui venait de se passer. […] Je ne me permis de faire sur le premier point qu’une relation simple et franche ; mais quand j’arrivai au second, j’ajoutai que, dans l’hypothèse de la mission, je ne croyais pas devoir être choisi pour plénipotentiaire. […] Enfin le moment arriva où le Pape crut opportun de se rendre à l’idée de ma retraite. […] Mais l’officier, ne saisissant pas bien cette seconde instruction, crut que l’empereur, après avoir chassé ces cardinaux, voulait que l’on nommât spécialement les deux cardinaux désignés. […] Je crois que tous les autres répondirent dans le même sens.
On croit lire un bon roman, mais on sait qu’on lit une histoire vraie ; c’est l’illusion sans la crainte d’être dupe. […] On y croit parce que l’on a foi en la véracité de l’historien ; on ne les trouve pas vraisemblables. […] Sur ce point, il faut encore l’en croire ; il n’a pas voulu faire de portraits. […] Il se défie des médecins ; je le crois bien, sans cela serait-il un fils de Molière ? […] Il croit être encore leur interprète, quand il met son âme où ils n’ont mis que leur esprit.
(Nous n’en possédons malheureusement pas le texte, qu’il donna, je crois, à Liszt.) […] Pierre et Charles Bonnier, collaborateurs de cette Revue, méritent aussi d’être mentionnés ; je crois bien que parmi tous ceux qui en France écrivent sur le maître, ce sont les seuls qui aient vraiment saisi et adopté ses idées. […] Ce qui manqua, ce fut, je crois, l. notion du sacré. […] Mais je crois bien que l’on trouverait sans peine le moyen de rendre le Musée Œsterlein vraiment utile et précieux : il suffirait d’adjoindre à M. […] Tout cela peut se faire : il y faudrait seulement de l’argent, et, je crois, peu d’argent.
L’abbé De Pons ne se crut pas vaincu pour se voir condamné par des personnes d’un mérite supérieur. […] La Calprenède fut un de ceux qui se crut le plus offensé. […] On croit que, pour se faire lire, il faut uniquement sçavoir amuser : on met à tout un coin romanesque. […] Porée a cru devoir élever la voix contre le genre à la mode. […] On croit voir Cicéron & Démosthène, haranguant leur patrie en danger.
Il ne croit qu’aux artistes solitaires et inquiets. […] On se croit très chic. […] Je ne crois pas que M. […] Nos ancêtres croyaient tenir le monde. […] Ils croyaient.
Devenue libre elle-même, elle les voulut près d’elle, et sut jouir presque en simple particulière de cette amitié unie et constante à laquelle elle croyait. […] Elle aimait à rire, et Le Malade imaginaire la divertissait au point qu’on croirait quelquefois, à lire ses lettres, qu’elle en a voulu imiter le genre de plaisanteries dans ce qu’elles ont de plus physique et de moins fait pour la bouche des femmes. […] Il n’en est pas de même des Françaises ; la moindre servante se croit très propre à diriger l’État : je trouve cela tellement ridicule que j’ai été guérie de toute manie de ce genre. […] Là même où elle ne s’enflammait pas, il y avait des détails qui la faisaient sourire de pitié : « Il n’est que trop vrai que des femmes se font peindre des veines bleues, afin de faire croire qu’elles ont la peau si fine qu’on distingue leurs veines à travers. » Elle n’avait de consolation que dans sa fille la duchesse de Lorraine, qu’elle avait élevée selon son cœur et mariée un peu à l’allemande. […] Je ne crois pas qu’il y ait dans Paris, tant parmi les ecclésiastiques que parmi les gens du monde, cent personnes qui aient la véritable foi chrétienne, et même qui croient en notre Sauveur ; cela me fait frémir. » Le peuple de Paris sentait dans Madame une princesse d’honneur, de probité, incapable d’un mauvais conseil et d’une influence intéressée ; aussi elle était en grande faveur auprès des Parisiens, et plus même qu’elle ne le méritait, disait-elle, se mêlant aussi peu des affaires.