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970. (1782) Plan d’une université pour le gouvernement de Russie ou d’une éducation publique dans toutes les sciences « Plan d’une université, pour, le gouvernement de Russie, ou, d’une éducation publique dans toutes les sciences — Police générale d’une Université et police, particulière d’un collège. » pp. 521-532

On propose tant, à celui qui se rendra à Moscou ou à Pétersbourg avec une connaissance suffisante de la langue russe pour montrer la géométrie ; tant, à celui qui, pourvu de la même langue, sera en état de professer ou la médecine, ou la jurisprudence, ou les beaux-arts ; et tenez pour certain que si ces invitations sont constamment réitérées et ces promesses fidèlement tenues, elles produiront leur effet.

971. (1767) Salon de 1767 « Peintures — Beaufort » pp. 308-316

Le bon Chardin ne sait pas que si j’avais seulement en peinture les connaissances de Descamp, tout pauvre artiste qu’il est, ou que M. 

972. (1895) Les règles de la méthode sociologique « Chapitre IV : Règles relatives à la constitution des types sociaux »

Dans ces conditions, elle ne servira pas seulement à mettre un peu d’ordre dans des connaissances toutes faites ; elle servira à en faire.

973. (1818) Essai sur les institutions sociales « Chapitre VII. Les hommes partagés en deux classes, d’après la manière dont ils conçoivent que s’opère en eux le phénomène de la pensée » pp. 160-178

Le dépôt des connaissances humaines est peu à peu sorti du lieu mystérieux où les sages le tenaient caché pour en tirer des trésors qu’ils dispensaient aux peuples dans le temps, et autant que le besoin s’en faisait sentir.

974. (1906) Les œuvres et les hommes. À côté de la grande histoire. XXI. « L’empire russe depuis le congrès de vienne »

L’aristocratie de Saint-Pétersbourg, qui s’est faite européenne aussi pour des motifs moins élevés que ceux du czar Pierre, cette aristocratie qui n’est pas plus Russe que Catherine, qui était Allemande, qu’Alexandre et Nicolas eux-mêmes, lesquels, à travers la langue officielle de leurs ukases, apparaissent comme des princes fort distingués, mais entièrement européens de mœurs, de connaissances et de génie ; l’aristocratie de Saint-Pétersbourg n’est pas plus une société que des régiments de Cosaques ne sont un peuple.

975. (1906) Les œuvres et les hommes. À côté de la grande histoire. XXI. « L’Empire Chinois »

Jusque-là, l’ouvrage en question sera moins un jalon qu’un Terme dans le champ de nos connaissances sur l’Asie, et c’est autour de ce livre, qui a la consistance d’un monument, que viendront nécessairement se grouper les aperçus nouveaux, les faits autrement observés, soit pour en confirmer ou en contredire les assertions, soit pour y ajouter les changements que les mœurs, la législation, les choses chinoises enfin, auront subis, si elles en subissent, si le pouce du Temps, malgré son ongle, — un ongle chinois pour la longueur, — ne glisse pas, sans le rayer, sur le vernis de coutumes qui enduit ce peuple, et qui est plus lisse encore que l’autre vernis qu’il a inventé.

976. (1909) Les œuvres et les hommes. Critiques diverses. XXVI. « Le capitaine d’Arpentigny »

C’est un formicaleo d’idées, qui fait tomber toutes les notions et les connaissances qu’il a recueillies dans la théorie qu’il s’est creusée.

977. (1905) Les œuvres et les hommes. De l’histoire. XX. « Léon XIII et le Vatican »

Mais pour qui sait combien ces connaissances, dont l’époque raffole, sont de peu dans le gouvernement des hommes, il y avait mieux à glorifier dans Léon XIII, et c’étaient les facultés qui ne sont créées par personne et qu’on tient de Dieu pour le service de Dieu.

978. (1861) Les œuvres et les hommes. Les historiens politiques et littéraires. II. « VIII. M. de Chalambert. Histoire de la Ligue sous le règne de Henri III et de Henri IV, ou Quinze ans de l’histoire de France » pp. 195-211

Dans l’état de la pensée et des connaissances contemporaines, il faudrait élever contre les anciennes préventions un de ces livres péremptoires, éclairés également par la réflexion et par la science, et qui gardent, en littérature, la solidité d’un édifice, après avoir fait le bruit d’un renversement En d’autres termes, un chef-d’œuvre ne serait pas de trop pour purifier d’une seule fois tous les courants où l’Opinion, cette brebis qui n’est pas sans tache, se désaltère avec moins d’innocence que l’agneau de la Fable, et pour rasseoir dans une limpidité profonde ce cristal de l’Histoire que tous les genres de passion ont remué par la plume de tant d’écrivains et en particulier par celle de Voltaire.

979. (1888) Les œuvres et les hommes. Les Historiens. X. « Le comte de Gasparin » pp. 100-116

Le moindre grimaud sans mandat et sans autorité, ou la moindre grimaude, — car nous avons vu des femmes conférencer, leur éventail à la main, — se hisse sur un amphithéâtre ou sur un perchoir de quelque chaire, et la curiosité badaude, et l’oisiveté ennuyée, et la paresse, ennemie des lectures attentives et longues, viennent tendre leurs oreilles aux connaissances faciles qu’on leur égruge et qu’on leur jette.

980. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « VIII. Du mysticisme et de Saint-Martin »

Quoiqu’il juge le mysticisme au point de vue de la philosophie et de la métaphysique humaine, et qu’à ce point de vue il le repousse et le condamne comme n’apportant sous le regard de la connaissance aucun système véritablement digne de ce nom, l’auteur est non moins net et non moins péremptoire, quand il le prend et quand il le juge au point de vue du catholicisme.

981. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « IX. L’abbé Mitraud »

Pousser un esprit de bonne foi et de bonne volonté, mais sans connaissance de la profondeur des partis et de leurs desseins, sur la voie dangereuse où il s’est imprudemment avancé, lui retourner un jour ses idées contre ses intentions, compromettre un prêtre, compromettre Dieu, dans cette question du socialisme contre laquelle un gouvernement d’énergie ferait plus que tous les écrivains réunis, voilà ce que M. l’abbé Mitraud, dans les illusions de sa charité, ne voit pas au fond des éloges donnés à son livre par tous ceux-là qui devraient le plus le repousser.

982. (1906) Les œuvres et les hommes. Poésie et poètes. XXIII « Charles Monselet »

C’est un homme de talent et de connaissances à coup sûr, un de ces archers intellectuels qui ont plus d’une corde à leur arc et dont l’esprit, à tendances multiples, a trop de mouvement et de vie pour s’enfermer dans le cercle d’une spécialité, — comme nous disons dans le welche du xixe  siècle.

983. (1924) Souvenirs de la vie littéraire. Nouvelle édition augmentée d’une préface-réponse

Je fus très surpris, quand je fis la connaissance de Barrès, de voir un grand garçon souriant et ironique, qui semblait choisir ses mots et doser ses paroles. […] Il avait la manie d’appeler près de lui non seulement ses amis, mais de simples connaissances  : « Tiens ! […] Au début de notre connaissance, je me laissai entraîner à discuter avec lui certaines questions littéraires dont l’évidence se fût imposée à tout esprit d’éducation intégralement française. […] Trouvait-il là quelque figure de connaissance, il causait avec grand plaisir, et, si cette personne revenait le lendemain, il causait avec elle encore. […] 28‌ Je n’ai jamais eu l’occasion de faire la connaissance de Remy de Gourmont.

984. (1887) Études critiques sur l’histoire de la littérature française. Troisième série pp. 1-326

Krantz ne nous a pas dit un mot, si j’ai bonne mémoire, de cette connaissance de l’homme où est cependant la vraie gloire du xviie  siècle. […] Cette condition, pour Le Sage, ce fut la connaissance de la littérature espagnole. […] Ses principales connaissances sont chez les pères jésuites de la maison professe et du collège (de Clermont). […] » Il était donc à peine installé à La Haye qu’il y faisait là connaissance d’une aventurière, qu’il a quelque part essayé de transformer en une « demoiselle de mérite et de naissance », mais qui paraît bien avoir été de la pire et plus redoutable espèce. […] Il entend par côté moral certaines faces qui répondent aux ressorts intérieurs des actions et qui peuvent conduire, par cette porte, à la connaissance des motifs et des sentiments. » C’est de Richardson que cette idée lui vient, et c’est quelque chose qui date encore de Richardson dans le roman.

985. (1885) L’Art romantique

Pendant dix ans, j’ai désiré faire la connaissance de M.  […] Il y avait à Provins un grand-père chez qui Pierre Dupont allait quelquefois ; là il fit connaissance de M.  […] Je résolus de m’informer du pourquoi, et de transformer ma volupté en connaissance avant qu’une représentation scénique vînt me fournir une élucidation parfaite. […] Où donc le maître a-t-il puisé ce chant furieux de la chair, cette connaissance absolue de la partie diabolique de l’homme ? […] Ceci est déjà une considération importante, qui témoigne d’une connaissance absolue de tout le possible de la poésie moderne.

986. (1869) Cours familier de littérature. XXVII « CLIXe Entretien. L’histoire, ou Hérodote »

« Lorsque tous les peuples soumis par Crésus eurent été ajoutés à l’empire de Lydie, on vit arriver successivement dans la ville de Sardes, alors florissante et comblée de richesses, presque tout ce que la Grèce avait, à cette époque, d’hommes célèbres par leurs connaissances et leur sagesse. […] Les Lacédémoniens, dans cette journée, s’acquirent une grande gloire ; et, entre autres faits remarquables, montrèrent bien toute la supériorité que leur donnait la connaissance de l’art de la guerre sur des ennemis ignorants. […] Il serait à la vérité possible qu’Onétès, quoiqu’il ne fût pas Mélien, eut en connaissance de ce sentier, s’il avait beaucoup fréquenté le pays ; mais je n’en persiste pas moins à établir que ce fut Épialte qui guida l’ennemi par la montagne, et c’est lui que j’accuse.

987. (1887) Journal des Goncourt. Tome II (1862-1865) « Année 1862 » pp. 3-73

Il y a cette année une épidémie sur les mères de ses pareilles… Elle me dit qu’elle regrette bien que nous n’ayons pas fait connaissance avec elle, quand elle était notre voisine, que nous aurions vu, nous qui écrivons, des choses bien curieuses chez elle. […] Dans l’herbe, une société lit tout haut une joyeuseté bête de petit journal ; sur l’eau, des canotiers en vareuses rouges chantent du Nadaud ; au détour d’un saule nous rencontrons une connaissance : c’est un millionième d’agent de change ; enfin dans un coin, où nous espérions être à nous-mêmes, il y a un paysagiste qui peint, à côté d’une côte de melon oubliée. […] On cause de l’histoire moderne, de sa supériorité sur l’ancienne, qui ne voyait jamais ni le cadre ni le milieu des événements, et Sainte-Beuve déclare que Villemain ne sait absolument des événements que ce qu’il y a dans les livres, et que la connaissance de l’art d’un temps manquait jusqu’ici aux historiens.

988. (1853) Histoire de la littérature française sous la Restauration. Tome I

L’attaque avait porté sur tous les points, et s’était étendue à toutes les branches des connaissances : l’histoire, la philosophie, les sciences, la politique, la législation, les arts, la littérature. […] L’empereur voulut en prendre connaissance ; il en ratura de sa main une grande partie, et fit rendre le manuscrit à l’auteur. […] Or, nous avons le pouvoir d’observer ce qui est dans notre esprit ; la connaissance que nous avons du monde extérieur est donc un fait observable. […] On voit que la méthode a ici une double application, parce qu’il y a deux faits dans le fait de la perception, la connaissance et la manière dont elle nous est donnée. […] Il n’y a point de génération, il n’y a point de déduction ; il n’y a que succession dans l’ordre des connaissances.

989. (1870) De l’intelligence. Deuxième partie : Les diverses sortes de connaissances « Livre quatrième. La connaissance des choses générales — Chapitre II. Les couples de caractères généraux et les propositions générales » pp. 297-385

. — Rien de plus utile à l’esprit humain que cette structure des choses ; on devine tout de suite que notre grande affaire sera de découvrir des liaisons pareilles aux précédentes ; car il n’y a pas de meilleur moyen pour étendre et accélérer notre connaissance. […] VII D’autres axiomes, moins fructueux, méritent aussi d’être démontrés, à cause de leur portée immense et de la prodigieuse envergure qu’ils semblent donner tout d’un coup à la connaissance humaine. […] Nous ne sommes plus capables seulement de connaissances relatives et bornées ; nous sommes capables aussi de connaissances absolues et sans limites ; par les axiomes et leurs suites, nous tenons des données qui non seulement s’accompagnent l’une l’autre, mais dont l’une enferme l’autre.

990. (1896) Journal des Goncourt. Tome IX (1892-1895 et index général) « Année 1894 » pp. 185-293

Son père s’est battu à la première d’Henriette Maréchal, et lui, juste vingt ans après, s’est cogné à la seconde de Germinie Lacerteux, et a cassé un petit banc sur la tête d’un normalien, de sa connaissance, avec lequel il était venu à l’Odéon. […] Et voici ce qui était arrivé à un Européen, dont il avait fait la connaissance. […] Lundi 29 octobre Une femme, d’un certain âge, me parlait de trois ou quatre jeunes mariées de sa connaissance, enragées d’être devenues enceintes, tout aussitôt qu’elles avaient été mariées. […] Aussitôt qu’elle était épousée, elle faisait venir l’apprenti tailleur, pour lequel elle avait une grande affection, lui faisait faire ses études, de rapides études, au bout desquelles il devenait l’homme de lettres, Adolphe Dumas, en relation avec Lamartine, qui par lui, prenait connaissance de Mireille, et écrivait l’article qui faisait Mistral célèbre.

991. (1856) Le réalisme : discussions esthétiques pp. 3-105

L’homme est, dit-on, un être susceptible de sensation, de sentiment et de connaissance. […] C’est là spécialement le domaine de l’art ; mais la sensation et la connaissance y interviennent bien aussi à titre de voisines. […] Il est en droit, pour arriver à ce but, de s’adresser même à l’impressionnabilité physique de son public ; mais tous ces appels à la connaissance ou à la sensation, ne se légitiment sous sa main qu’à la condition de revenir toujours se confondre au foyer du sentiment. […] j’ai voulu tout simplement puiser dans l’entière connaissance de la tradition le sentiment raisonné et indépendant de ma propre individualité. […] , qu’en fait de voyage, la connaissance géographique de la route à suivre, ne remplace les jambes ou la chaise de poste.

992. (1864) Études sur Shakespeare

C’est là plus qu’il n’en faut pour expliquer comment Shakespeare manqua des connaissances qui constituent une bonne éducation, en possédant les élégances qui l’accompagnent. […] Qui ne se représente l’écolier de treize ou quatorze ans, la tête remplie de ses premières connaissances littéraires, l’esprit frappé peut-être de quelque représentation théâtrale, élevant, dans un transport poétique, l’animal qui va tomber sous ses coups à la dignité de victime, ou peut-être à celle de tyran ? […] En Angleterre, le théâtre avait précédé la science ; la mythologie et l’antiquité trouvèrent une poésie et des croyances populaires en possession de charmer les esprits ; la connaissance des classiques, répandue fort tard et d’abord par les seules traductions françaises, s’introduisit comme une de ces modes étrangères par où quelques hommes peuvent se faire remarquer, mais qui ne s’enracinent que lorsqu’elles ont su s’accorder et se fondre avec le goût national. […] Donnez-lui un fait à exposer sur la scène ; il n’ira pas s’informer minutieusement des circonstances qui l’ont accompagné, ni des causes diverses et multipliées qui ont pu y concourir ; son imagination ne lui demandera pas un tableau exact des temps, des lieux, ni une connaissance bien complète des combinaisons infinies dont se forme le mystérieux tissu de la destinée. […] Si, encore incertain, il ne devait arriver à la connaissance de son malheur qu’à travers les angoisses d’une telle relation, les ornements poétiques dont elle est peut-être surchargée n’empêcheraient pas qu’elle ne fût dramatique, car les impressions qu’elle produit seraient pour nous celles d’un personnage intéressé au résultat ; nous les sentirions dans le cœur de Thésée.

993. (1875) Les origines de la France contemporaine. L’Ancien Régime. Tomes I et II « Livre quatrième. La propagation de la doctrine. — Chapitre II. Le public en France. »

Je suis chargé de vous offrir de vous réunir à nous pour ne faire qu’un seul cahier. » — « Il faut trois qualités à un député, dit le marquis de Barbançon au nom de la noblesse de Châteauroux : probité, fermeté, connaissances ; les deux premières se trouvent également dans les députés des trois ordres ; mais les connaissances se rencontreront plus généralement dans le Tiers-état, dont l’esprit est exercé aux affaires. » — « Un nouvel ordre de choses se déploie à nos yeux, dit l’abbé Legrand au nom du clergé de Châteauroux ; le voile du préjugé est déchiré, la raison en a pris la place.

994. (1861) Cours familier de littérature. XI « LXVIe entretien. J.-J. Rousseau. Son faux Contrat social et le vrai contrat social (2e partie) » pp. 417-487

Ne faut-il pas en effet que le peuple existe, qu’il existe en sol, en population, en société, en connaissance de ses intérêts, de ses droits, de ses devoirs, en civilisation et en volonté, avant de convenir qu’il se rassemblera en comices pour délibérer sur son existence, sur son mode de sociabilité, sur ses lois, sur sa république ou sur sa monarchie, et de donner ou de refuser son consentement à ces juges tombés du ciel ou sortis des forêts, Moïse, Lycurgue, Numa, Montesquieu ou Rousseau, sauvages chargés d’improviser la société et de faire voter le genre humain ? […] C’est la connaissance de son Créateur, c’est l’adoration de son Dieu, c’est la conformité de ses lois avec la volonté de Dieu, qui est en même temps la loi suprême ; c’est le dévouement de chacun à tous, c’est le sacrifice ; En un mot, c’est la vertu.

995. (1862) Cours familier de littérature. XIII « LXXVIIIe entretien. Revue littéraire de l’année 1861 en France. M. de Marcellus (1re partie) » pp. 333-411

« — Pas du tout, reprit lady Stanhope ; dans son voyage à Fez, Ali-Bey, qui, grâce à son costume et à sa profonde connaissance des idiomes de l’Orient, pénétrait dans les sérails comme dans les mosquées, eut des relations avec une sœur du roi de Fez, et la laissa grosse d’un enfant qu’on nomme aujourd’hui Osman-Bey. […] Je fis dire au pacha que j’étais fatiguée de voir des chrétiens et des juifs ; que j’étais venue faire connaissance avec les Turcs et les Arabes, et que je voulais une autre habitation.

996. (1883) Souvenirs d’enfance et de jeunesse « Chapitre III. Le Petit Séminaire Saint-Nicolas du Chardonnet (1880) »

Ce fut la philosophie même de la connaissance qui, dans ma révolte contre la scolastique, fut profondément modifiée en moi. […] Mon antipathie pour les jésuites se fût exprimée en ne parlant jamais d’eux ; un fond de gallicanisme mitigé se fût dissimulé sous le couvert d’une profonde connaissance du droit canonique.

997. (1883) Souvenirs d’enfance et de jeunesse « Chapitre IV. Le Séminaire d’Issy (1881) »

J’étonne toujours les réalistes quand je leur dis que j’ai vu de mes yeux un type que leur connaissance insuffisante du monde humain ne leur a pas permis de trouver sur leur chemin, je veux dire le portier sublime, arrivé aux degrés les plus transcendants de la spéculation. […] Esprit faible, prétentieux et fat, incapable de penser et de réfléchir par lui-même, d’ailleurs ignorant et sans connaissances d’aucune sorte sur aucun sujet, il oppose, à son malheureux père, des foules de difficultés contre la morale, la religion, et le christianisme en particulier, comme s’il avait le droit d’avoir une opinion sur des matières dont l’étude demande tant de lumières et consume tant d’années.

998. (1887) Revue wagnérienne. Tome II « Paris, le 8 mai 1886. »

Nos musiciens du bon vieux temps n’étaient pas très instruits ; quelque science musicale qu’ils possédassent, ils ne possédaient nulle autre connaissance, et ils étaient surtout ignorants de tout ce qui concernait « l’étranger. » Aussi étions-nous si occupés de notre Balfez et de notre Mendelssohn, que la production de Tannhaüser à Dresde n’eut aucun écho sur nos bords. […] Nous avions en effet fait enfin connaissance avec ce diable d’homme.

999. (1887) Revue wagnérienne. Tome II « Paris, le 8 novembre 1886. »

Dans la haute société, la mode est à Wagner ; pour les musiciens, la connaissance minutieuse de Wagner est un minimum : qui ne peut à l’occasion faire du Wagner ne sait pas son métier ; les littérateurs parlent de Wagner, le citent, s’en inquiètent ; les peintres et les sculpteurs savent qu’il existe. […] Cependant, comme j’ai nommé Auber, je voudrais, afin de ne pas être par trop incomplet, indiquer encore une Réminiscence dramatique au second acte d’HAYDEE (1847), où le traître Malipiéri révèle devant le malheureux Lorédan sa connaissance du fameux Secret, en fredonnant l’air de la grande scène du premier acte : « Ah !

1000. (1908) Dix années de roman français. Revue des deux mondes pp. 159-190

Ces élans, à leur tour, unis déjà chez certains d’entre eux à l’inquiétude des forces morales signalées plus haut et à la poursuite documentaire des fastes historiques, se sont rencontrés principalement parmi les artistes les plus attachés à leur province, parmi des conteurs régionalistes qui, dans la connaissance exacte et chaleureuse de leur sol, ont puisé d’excellentes raisons pour aimer plus tendrement leur foyer natal, le sûr et sacré palladium des mœurs ancestrales. […] Dans la plupart de ses romans récents, qui sont d’une inspiration singulièrement probe et vibrante, dans l’Eau courante comme dans l’Incendie, dans Un vainqueur comme dans l’Indocile, il a su joindre, à une grande fidélité de peinture et à la simplicité classique des moyens, une connaissance profonde de la vie morale contemporaine.

1001. (1891) Journal des Goncourt. Tome V (1872-1877) « Année 1876 » pp. 252-303

* * * — Un monsieur rencontre une ancienne connaissance, qu’il sait depuis longtemps dans la débine : — « Eh bien, comment ça va-t-il ? […] … Là-dedans pas une intelligence supérieure… Je ne vois que Picard, lui un vrai bourgeois de l’ancien temps, un bourgeois du dix-huitième siècle, avec une connaissance des hommes et une compréhension des choses… Oui des bonapartistes, des orléanistes, mais pas un français, pas un homme amoureux de sa patrie, comme Cavour.

1002. (1878) La poésie scientifique au XIXe siècle. Revue des deux mondes pp. 511-537

II En attendant qu’un André Chénier plus moderne, joignant la même imagination aux connaissances les plus vastes et les plus précises, recommence l’œuvre d’Hermès et tente l’épopée de la science, voici qu’un poète, singulièrement estimé des connaisseurs et qui dans quelques courtes pièces d’amour, de fantaisie ou de sentiment a touché plusieurs fois à la perfection de son art (Le Vase brisé, Les Danaïdes, etc.), a conçu la pensée d’élargir son cadre et de renouveler son inspiration. […] Je voudrais montrer que la justice ne peut sortir ni de la science seule, qui suspecte les intuitions du cœur, ni de l’ignorance généreuse qui s’y fie exclusivement ; mais que l’application de la justice requiert la plus délicate sympathie pour l’homme, éclairée par la plus profonde connaissance de sa nature ; qu’elle est par conséquent le terme idéal de la science étroitement unie à l’amour. » C’est donc bien d’un poème scientifique et philosophique qu’il s’agit.

1003. (1920) Action, n° 3, avril 1920, Extraits

Son peu de connaissance des individus dadas, a fait que ses arguments sont restés incomplets. […] L’association de Tolstoï et de la pensée indienne peut être située dans la dépendance de Romain Rolland, grand admirateur de Tolstoï avec qui il correspond et artisan de la connaissance de Gandhi en France : il est ainsi l’auteur d’une Vie de Gandhi qui paraîtra en 1924.

1004. (1908) Les œuvres et les hommes XXIV. Voyageurs et romanciers « Victor Hugo »

Il y a du Scaliger dans Hugo, mais du Scaliger équivoque ; car je doute fort de la sûreté et de la pureté des bizarres connaissances qu’il étale, et qu’il a ramassées dans des livres oubliés, ténébreux et suspects. […] Depuis l’histoire des Comprachicos jusqu’aux histoires des cyclones, des écueils, de la mer et du mécanisme des vaisseaux, tout ce qui devrait être fondu, en supposant que ce soient là des connaissances précises, dans le récit et dans le drame, est détaché en dissertations qui vont toutes seules, oubliant le roman, et pendant des temps infinis.

1005. (1900) Le rire. Essai sur la signification du comique « Chapitre I. Du comique en général »

Peut-être gagnerons-nous d’ailleurs à ce contact soutenu quelque chose de plus souple qu’une définition théorique, — une connaissance pratique et intime, comme celle qui naît d’une longue camaraderie. Et peut-être trouverons-nous aussi que nous avons fait, sans le vouloir, une connaissance utile.

1006. (1856) Mémoires du duc de Saint-Simon pp. 5-63

On répondra que ces gens s’ennuyaient, que ces mœurs étaient une tradition, qu’un amusement est un accident, qu’au fond le cœur n’était pas vil : « Nanon, la vieille servante de madame de Maintenon, était une demi-fée à qui les princesses se trouvaient heureuses quand elles avaient occasion de parler et d’embrasser, toutes filles de roi qu’elles étaient, et à qui les ministres qui travaillaient chez madame de Maintenon faisaient la révérence bien bas. » L’intendant Voysin, petit roturier, étant devenu ministre, « jusqu’à Monseigneur se piqua de dire qu’il était des amis de madame Voysin, depuis leur connaissance en Flandre. » On verra dans Saint-Simon comment Louvois, pour se maintenir, brûla le Palatinat, comment Barbezieux, pour perdre son rival, ruina nos victoires d’Espagne. […] C’est qu’il a trouvé sa vraie place ; cet esprit qui regorgeait de sensations et d’idées était né curieux, passionné pour l’histoire, affamé d’observations, « perçant de ses regards clandestins chaque physionomie », psychologue d’instinct, « ayant si fort imprimé en lui les différentes cabales, leurs subdivisions, leurs replis, leurs divers personnages et leurs degrés, la connaissance de leurs chemins, de leurs ressorts, de leurs divers intérêts, que la méditation de plusieurs jours ne lui eût pas développé et représenté toutes ces choses plus nettement que le premier aspect de tous les visages. » « Cette promptitude des yeux à voler partout en sondant les âmes » prouve qu’il aima l’histoire pour l’histoire.

1007. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Appendice aux articles sur Roederer. (Voir page 393.) » pp. 533-543

… Le maréchal m’a donné les premières connaissances de mon métier, à moi.

1008. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Le président Jeannin. — II. (Suite.) » pp. 147-161

Mais Villeroi eut à traverser des époques périlleuses, où il lui fallut faire preuve de bien autre chose que de tactique parlementaire et d’une grande exactitude et régularité administrative ; il lui fallut la connaissance directe des partis révolutionnaires et des hommes.

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