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818. (1888) Journal des Goncourt. Tome III (1866-1870) « Année 1870 » pp. 321-367

Mon oncle avait les connaissances les plus bizarres. […] Me voici relevé et remplaçant Pélagie près du lit de mon pauvre et cher frère, qui n’a pas repris la parole, qui n’a pas repris connaissance, depuis jeudi à deux heures de l’après-midi.

819. (1885) Les œuvres et les hommes. Les critiques, ou les juges jugés. VI. « Sainte-Beuve » pp. 43-79

Assurément, si je trouvais dans ses Œuvres critiques un livre de la valeur de celui-là en sentiment et en poésie, je ne lui refuserais pas aussi nettement que je le fais le titre de critique, à cet explorateur et à cet explanateur littéraire qui rôde et bouquine et nous fait faire toutes sortes de connaissances dont l’esprit humain pouvait se passer, comme M.  […] Nous, nous pouvons dire de simple intuition et par le fait de notre connaissance présumée du genre d’esprit de Sainte-Beuve, de cet esprit si travaillé, si tortillé, à trompe déliée d’insecte, mais d’insecte empâté souvent dans des viscosités sucrées, qu’un tel esprit n’était pas troussé lui-même pour trousser une lettre.

820. (1899) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (troisième série). XVII « Du docteur Pusey et de son influence en Angleterre »

Digne par ses grandes connaissances, par ses talents supérieurs, par la considération dont il jouissait dans l’Université, du titre de chef de secte, il n’osa pas accepter une position si enflammée et si grandiose. […] L’auteur, Peter Maurice, membre de l’Université d’Oxford et de l’Église établie, savant dans la connaissance des textes sacrés, mais un de ces esprits ardents et courts qui périssent dans la lettre comme un soldat dans sa consigne, attaqua fougueusement le nouveau parti qui s’élevait dans Oxford, et qui menaçait la Grande-Bretagne du règne prochain de l’antéchrist.

821. (1898) L’esprit nouveau dans la vie artistique, sociale et religieuse « I — L’avenir du naturalisme »

Ainsi donc, nous nous appuyons sur la physiologie, nous prenons l’homme isolé des mains du physiologiste, pour continuer la solution du problème et résoudre scientifiquement la question de savoir comment se comportent les hommes, dès qu’ils sont en société… En somme, tout se résume dans ce grand fait : la méthode expérimentale, aussi bien dans les lettres que dans les sciences, est en train de déterminer les phénomènes naturels, individuels et sociaux, dont la métaphysique n’avait donné jusqu’ici que des explications irrationnelles et surnaturelles8. »‌ En résumé, de même que, suivant Claude Bernard, la « méthode appliquée dans l’étude des corps bruts, dans la chimie et dans la physique, doit l’être également dans l’étude des corps vivants, en physiologie et en médecine », de même, suivant Zola, la méthode expérimentale qui conduit à la connaissance de la vie physique, « doit conduire aussi à la connaissance de la vie passionnelle et intellectuelle. » « Ce n’est qu’une question de degrés dans la même voie, ajoute le romancier, de la chimie à la physiologie, puis de la physiologie à l’anthropologie et à la sociologie.

822. (1911) Lyrisme, épopée, drame. Une loi de l’histoire littéraire expliquée par l’évolution générale « Chapitre IV. Conclusions » pp. 183-231

Chaque principe étant une partie de la vérité totale, il implique virtuellement cette vérité, et ne saurait se réaliser intégralement qu’avec cette vérité ; or cela est impossible, vu la relativité des groupes, des temps, de la connaissance et de la puissance humaines. […] Or je crois que la littérature (dont j’ai dit qu’elle est l’expression la plus intelligible de nos aspirations intimes) est à même de fournir les éléments d’une pareille connaissance, d’une prise de conscience.

823. (1869) Portraits contemporains. Tome I (4e éd.) « George Sand — George Sand, Valentine (1832) »

Une fois dans ce riant paysage du Berry, sous les érables si frais de la Vallée noire, à deux pas de l’Indre qui n’est là qu’un joli ruisseau, après le premier regard de connaissance jeté à la famille Lhéry et aux jeunes habitants de la ferme Grangeneuve, j’oubliai tout le reste, je me laissai vivre et aller au cours des choses ; je me sentais introduit dès l’abord dans un monde facile et nouveau.

824. (1895) Histoire de la littérature française « Cinquième partie. Le dix-huitième siècle — Livre I. Les origines du dix-huitième siècle — Chapitre I. Vue générale »

L’esprit philosophique n’est autre que l’esprit scientifique : car la science est éminemment la connaissance rationnelle.

825. (1895) Histoire de la littérature française « Cinquième partie. Le dix-huitième siècle — Livre II. Les formes d’art — Chapitre II. La tragédie »

L’objet, le don, le goût de l’observation psychologique s’évanouissent également ; et cette connaissance de l’homme qui avait fait l’intérêt de la tragédie au siècle précédent disparaît sans laisser de traces.

826. (1890) L’avenir de la science « Sommaire »

XVI La philosophie parfaite serait la synthèse de la connaissance humaine.

827. (1863) Histoire des origines du christianisme. Livre premier. Vie de Jésus « Chapitre XXII. Machinations des ennemis de Jésus. »

Ajoutons que Jean est le seul évangéliste qui ait une connaissance précise des relations de Jésus avec la famille de Béthanie, et qu’on ne comprendrait pas qu’une création populaire fût venue prendre sa place dans un cadre de souvenirs aussi personnels.

828. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre VII » pp. 56-69

Il croit que ce mot, chez les Romains, s’entendait principalement de la science de la conversation et du don de plaire en bonne compagnie ; que les Grecs ont abusé de cette connaissance, et que les seuls Romains, même en Italie, en ont connu le vrai et le légitime usage.

829. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XXIII » pp. 237-250

Ce fut chez la maréchale d’Albret que madame de Montespan, mariée en 1663, à l’âge de 22 ans, fit connaissance avec madame Scarron.

830. (1878) Les œuvres et les hommes. Les bas-bleus. V. « Chapitre II. Mme Le Normand »

Après l’avoir cherchée où nous y irions bien la chercher tout seuls, dans les Considérations sur la Révolution française et dans les Dix ans d’exil, Mme Le Normand, cette femme de salon, qui veut du salon, est entrée chez toutes ses connaissances pour leur prendre un petit mot aimable et pour leur en dire un.

831. (1878) Les œuvres et les hommes. Les bas-bleus. V. « Chapitre XIII. Mme Swetchine »

Ni toute cette malheureuse et vaine littérature qu’elle avait d’abord absorbée avec une voracité d’engoulevent, dans le temps où elle avait ses trois professeurs allemands à la suite qui la chargeaient de notions inutiles ou de connaissances ridicules, comme on charge de poudre, à l’en faire crever, une pauvre pièce d’artillerie, ni le grand amour de Dieu qui l’atteignit plus tard, cette mâle passion des âmes fortifiées, ne purent lui faire perdre le sexe de ses facultés qui ne furent jamais, Dieu en soit béni !

832. (1906) Les œuvres et les hommes. À côté de la grande histoire. XXI. « La Société française pendant la Révolution »

ni de talent ni de connaissances.

833. (1906) Les œuvres et les hommes. À côté de la grande histoire. XXI. « Les Kœnigsmark »

Il n’est pas de romancier, en effet, si créateur qu’il ait été, qui jamais, à notre connaissance, ait atteint à la sombre épouvante de ces deux types, Élisabeth de Platen et Sophie-Dorothée, après leur crime, — l’une, vieillissant, désolée, jusqu’à l’âge de quatre-vingt-sept ans, aveugle et tête à tête avec ses remords dans les ténèbres de sa cécité, vomissant enfin son cœur dans une confession qu’elle autorisa son confesseur à publier, et l’autre, plus tragique encore sous l’imposture de son innocence, soutenue trente-deux ans avec la persévérance de l’enfer !

834. (1906) Les œuvres et les hommes. À côté de la grande histoire. XXI. « La diplomatie au xviie  siècle »

L’histoire de la diplomatie n’est pas que la vulgaire copie d’actes officiels, et ce qui la constitue et la rend intéressante, c’est la connaissance approfondie des diplomates qui la font.

835. (1905) Les œuvres et les hommes. De l’histoire. XX. « La révocation de l’Édit de Nantes »

profonde inaptitude politique, en contraste avec des qualités d’intelligence que nous aimons à reconnaître, et qui prouve une fois de plus qu’en matière historique, comme en toutes choses, les connaissances les plus étendues ne peuvent suppléer à l’instinct !

836. (1906) Les œuvres et les hommes. Femmes et moralistes. XXII. « Vauvenargues » pp. 185-198

Contemplateur dans un but qui n’était pas la connaissance de l’homme elle-même, laquelle est le but unique du moraliste pur, il fut un moraliste malgré lui, en attendant le jour de l’action, et qui sait ?

837. (1893) Les œuvres et les hommes. Littérature épistolaire. XIII « Sophie Arnould »

Ce fut l’esprit, l’esprit tout seul : L’esprit, l’aigle vengeur qui plane sur la vie, comme a dit un poète de ma connaissance, — et qui la vengea !

838. (1890) Les œuvres et les hommes. Littérature étrangère. XII « Valmiki »

Versé dans la connaissance de cinq langues et de cinq littératures en dehors de la langue et de la littérature maternelles ; d’un autre côté, helléniste à la manière des Boissonade et des Hase, ayant prouvé par des publications de manuscrits qu’il a vécu longtemps avec les philologues et les paléontographes, il a pu aiguiser son sens esthétique sur plus d’un chef-d’œuvre.

839. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « XV. Vauvenargues »

Contemplateur dans un but qui n’était pas la connaissance de l’homme elle-même, laquelle est le but unique du moraliste pur, il fut un moraliste malgré lui, en attendant le jour de l’action, et qui sait ?

840. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « XXVI. Médecine Tessier »

Seulement, tout métaphysicien qu’il puisse être, l’auteur des Études de médecine générale est encore plus traditionaliste que philosophe, et il laisse à sa vraie place la métaphysique dans la hiérarchie de nos facultés et de nos connaissances, en homme qui sait que, sans l’histoire, les plus grands génies philosophiques n’auraient jamais eu sur les premiers principes que quelques sublimes soupçons… M. le docteur Tessier, qui croit à la science médicale, qui la défend contre les invasions sans cesse croissantes de la physique, de la chimie et d’une physiologie usurpatrice, donne pour chevet à ses idées le récit Moïsiaque, dont tout doit partir pour tout expliquer, et l’enseignement théologique et dogmatique de l’Église.

841. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « XXXII. L’Internelle Consolacion »

Ceux qui ont reçu les coups du monde et les morsures du monde trouvent ce livre sans forte connaissance du fin fond du cœur.

842. (1909) Les œuvres et les hommes. Philosophes et écrivains religieux et politiques. XXV « La Bible Illustrée. Par Gustave Doré »

Il faut avoir, je ne dis pas la connaissance, mais l’expérience de tous les Musées du monde, et, par-dessus tout cela, posséder la science de l’Art qu’on juge, la science qui perce jusqu’au métier dans ce qu’il a de plus technique.

843. (1889) Les œuvres et les hommes. Les poètes (deuxième série). XI « Lamartine »

Quelles avaient été, en effet, son éducation et ses connaissances acquises d’écrivain ?

844. (1856) Leçons de physiologie expérimentale appliquée à la médecine. Tome II

Parmi les connaissances nombreuses que le physiologiste doit posséder, l’anatomie se place sans contredit au premier rang. […] Donc, plus nous poursuivrons l’anatomie, disait-on, plus nous entrerons dans la connaissance de la physiologie, qui n’en est que la conséquence. […] Mais même avec ces connaissances, on n’est pas sûr de tout posséder. […] Vous pourrez ainsi constater par vous-mêmes que les connaissances physiologiques positives sur ces organes ne datent que de ces derniers temps. […] Vous verrez enfin que les connaissances un peu précises sur l’anatomie de ces organes ne datent guère que du quinzième siècle.

845. (1925) Proses datées

Ce fut donc au milieu du pont de Valvins, si ma mémoire est bonne, que je fis la connaissance de M.  […]   C’est ce culte pour la poésie qui me fit faire jadis la connaissance de Jean Lorrain. […] Vous aviez pu constater, de votre vivant, l’agrément que ces épîtres causaient à ceux qui avaient l’avantage d’en pouvoir prendre connaissance. […] Vous vous proposiez d’y voir quelques bons tableaux, d’y entendre de la bonne; musique et d’y recueillir quelque connaissance des mœurs du pays, tout en vous rendant compte que cette connaissance ne pouvait que rester fort imparfaite, et bien décidé à ne pas vous exposer à en parler « tout de travers ». […] On y trouve parfois de menus renseignements qui contribuent, par de petits détails véridiques, à nous donner une connaissance plus intime du passé.

846. (1854) Nouveaux portraits littéraires. Tome I pp. 1-402

Si nous n’avons rien sur l’Espagne et l’Angleterre qui se recommande par des noms revêtus d’une pareille autorité, il ne faut pourtant pas regarder comme inutiles et sans valeur tous les travaux entrepris pour nous initier à la connaissance de ces deux pays. […] La connaissance des littératures étrangères, utile et féconde pour les esprits qui veulent juger, puisqu’elle leur fournit de nouveaux termes de comparaison, expose à de cruelles méprises les esprits qui prétendent produire. […] Sans accepter comme vrai le mot de Charles-Quint, ou du moins le mot qu’on lui prête, sans croire comme lui qu’un homme qui sait cinq langues vaille cinq hommes, je vois pourtant dans la connaissance des idiomes étrangers un accroissement de puissance. […] Le portrait de Joseph de Maistre ne révèle pas une connaissance profonde des Soirées de Saint-Pétersbourg. […] Hugo refuse à la poésie grecque la connaissance du grotesque.

847. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre V. Les contemporains. — Chapitre IV. La philosophie et l’histoire. Carlyle. »

Toute connaissance, toute industrie, tout effort doit être dirigé vers ce terme et vers ce terme seul : La science des cochons, l’enthousiasme des cochons, le dévouement des cochons, n’ont pas d’autre but. […] Si vous êtes artiste, vous saisirez d’ensemble la force, la série des effets et la belle façon régulière dont la force produit la série ; à mon gré, cette représentation sympathique est, de toutes, la plus exacte et la plus complète ; la connaissance est bornée tant qu’elle ne s’avance pas jusque-là, et la connaissance est achevée quand elle est arrivée là. […] La connaissance d’un sentiment héroïque donne ainsi la connaissance d’un âge tout entier.

848. (1925) Dissociations

Et peu à peu cela me fit réfléchir à tous ces romans ou contes historiques ou exotiques, que l’on nous donne à foison et sur lesquels s’appuie la connaissance populaire de l’histoire et des mœurs étrangères. […] On était, aux temps que je dis, tout aussi avide de connaissance que de nos jours, mais l’esprit se heurtait à la notion invétérée de son impuissance, en dehors de la foi, qui devait résoudre toutes les questions. […] Les favorisées Le service intégral de deux ans avait déjà beaucoup favorisé les femmes qui se destinent aux professions libérales et de même aux professions commerciales, qui demandent un long apprentissage technique et des connaissances spéciales. […] Elle suppose un tas de connaissances qu’elle ne contient point et dont il faut se munir d’avance. […] Les passages étaient très fréquentés et en cas de pluie soudain& on était sûr d’y rencontrer quelqu’un de connaissance.

849. (1824) Ébauches d’une poétique dramatique « Conduite de l’action dramatique. » pp. 110-232

quelle connaissance profonde du cœur humain ! […] Il faut au poète une grande connaissance du cœur humain, pour saisir le moment où le personnage doit laisser échapper le sentiment dont il est plein. […] Mais le poète doit inventer lui-même, en se servant, comme il fait, des fables reçues ; c’est-à-dire, on peut représenter des actions qui se font par des gens qui agissent avec une entière connaissance et qui savent ce qu’ils font, et c’était la pratique des anciens poètes. […] Si l’on y prend bien garde, il n’y a rien au-delà de ces trois manières, au moins, qui soit propre à la tragédie ; car il faut qu’une action se fasse ou ne se fasse pas, et que l’un ou l’autre arrive par des gens qui agissent, ou par ignorance, ou avec une entière connaissance, ou de propos délibéré. […] Quelquefois ce poète est aussi profond que Racine lui-même dans la connaissance du cœur humain.

850. (1925) Feux tournants. Nouveaux portraits contemporains

J’ai fait connaissance avec M. de Miomandre dans une chambre de bonne ; mais nous étions en guerre, et cette chambre était occupée militairement. […] Philippe rentrait sur ces entrefaites et je fis connaissance avec lui. […] Il y en a trois, jusqu’ici, à ma connaissance ; cela promet, et je présume que l’offensive surréaliste, préparée de longue date, nous réserve encore d’autres surprises. […] En 1916, il fait la connaissance d’Apollinaire qui lui offre presque chaque jour une surface incroyable, de Picasso, d’une instabilité prodigieuse, d’un perpétuel renouvellement. […] La connaissance qu’il a de l’Angleterre et des Anglais est déjà un titre à l’attention.

851. (1870) De l’intelligence. Deuxième partie : Les diverses sortes de connaissances « Livre deuxième. La connaissance des corps — Chapitre II. La perception extérieure et l’éducation des sens » pp. 123-196

. — Notre illusion équivaut à une connaissance. — Ce qu’il y a de vrai dans le jugement localisateur. — À l’endroit où semblent situées les sensations du premier groupe se trouve situé le point de départ de l’ébranlement nerveux. — À l’endroit où semblent situées les sensations du second groupe se trouve situé le point de départ de l’ondulation éthérée ou aérienne. — Ce qu’il y a de vrai dans la perception extérieure. — Aux différences qui distinguent les sensations du second groupe correspondent des différences dans le type des ondulations et dans les caractères de leurs points de départ. — À la substance corporelle jugée permanente correspondent une possibilité et une nécessité permanentes de sensations et, en général, d’événements. — Toute perception extérieure se réduit à l’assertion d’un fait général pensé avec ses conditions. — Concordance ordinaire de la loi réelle et de la loi mentale. — Adaptation générale de l’ordre interne à l’ordre externe. — Établissement spontané, perfection progressive, mécanisme très simple de cette adaptation. I En même temps que le grand travail mental dont on vient de parler, il s’en accomplit un autre aussi involontaire, aussi sourd et aussi fécond en illusions et en connaissances. […] Le dix-huitième jour, « elle semblait encore éprouver la plus grande difficulté à découvrir la distance d’un objet ; car, lorsqu’un objet était tenu tout près de son œil, elle le cherchait en étendant sa main bien au-delà, pendant qu’en d’autres occasions elle faisait le geste de saisir tout près de son visage, alors que l’objet était très loin d’elle… ». — Lorsque au bout de six semaines elle quitta Londres, elle avait acquis une connaissance assez exacte des couleurs, de leurs nuances, de leur nom et aussi de beaucoup d’objets, « mais rien encore qui ressemblât à une connaissance précise de la distance ou de la forme.

852. (1868) Cours familier de littérature. XXV « CLe entretien. Molière »

Ce fut dans ces joutes que je fis connaissance avec lui. […] Il devait, du moins, frapper ceux qui jugent avec équité par les connaissances les plus communes ; et Molière avait bien raison d’être mortifié de l’avoir travaillé avec tant de soin, pour être payé de sa peine par un mépris assommant ; et si j’ose me prévaloir d’une occasion si peu considérable par rapport au roi, on ne peut trop admirer son heureux discernement, qui n’a jamais manqué de justesse dans les petites occasions comme dans les grands événements. […] Pour vous répondre donc sur la connaissance parfaite que vous dites que j’ai du cœur de l’homme par les portraits que j’en expose tous les jours, je demeurerai d’accord que je me suis étudié autant que j’ai pu à connaître leur faible ; mais si ma science m’a appris qu’on pouvait fuir le péril, mon expérience ne m’a que trop fait voir qu’il est impossible de l’éviter: j’en juge tous les jours par moi-même. […] Je n’épargnai rien, à la première connaissance que j’en eus, pour me vaincre moi-même, dans l’impossibilité que je trouvai à la changer ; je me servis pour cela de toutes les forces de mon esprit ; j’appelai à mon secours tout ce qui pouvait contribuer à ma consolation.

853. (1895) Journal des Goncourt. Tome VIII (1889-1891) « Année 1891 » pp. 197-291

La pensée de Constans est que la Cochinchine, bien administrée, rapporterait dans quelques années cent millions ; mais il nous donne connaissance de mesures extraordinaires, d’ordres imbéciles venus de Paris, et imposés par des tout-puissants du ministère, ne se doutant pas ce que c’est un pays de là-bas. […] Mardi 21 avril Le baron Larrey me parlait de la connaissance qu’il avait faite de Dumas père, pour l’avoir présenté à son père, auquel il avait demandé la permission de le mettre en scène, dans une pièce sur Bonaparte. […] Elle est émerveillée de la connaissance que j’ai de la femme, et me cite le passage, où je décris le côté ankylosé que prenait le côté droit ou le côté gauche de la Faustin, quand ce côté se trouvait près d’un embêtant, déclarant qu’elle sent en elle, comme une dilatation de son être près d’une personne sympathique. […] Je porte à ta connaissance que l’an XXXIV du double règne de Philométor et d’Evergète II, lorsque Lochus est venu à Diospolis-la-Grande, certaines personnes ont envahi l’un des tombeaux qui m’appartiennent dans le Péri-Thèbes ; l’ayant ouvert, ils ont dépouillé quelques-uns des corps qui y étaient ensevelis, et en même temps ont emporté tous les effets, que j’y avais mis, montant à la somme de dix talents de cuivre.

854. (1907) Le romantisme français. Essai sur la révolution dans les sentiments et dans les idées au XIXe siècle

S’il confesse avoir été peu assidu aux cours, il en profite évidemment pour apprendre l’allemand, ce qui lui permettra d’être un des rares intellectuels français de son siècle à avoir de la culture germanique une connaissance étendue et directe. […] La première, en faisant trembler le cœur, interdit il l’esprit la connaissance. […] Le désespoir que lui inspire la fatale brièveté de la connaissance humaine, ne se présente pas sans grandeur. […] Rêve composite, sans doute, amalgame de voluptés que l’économe nature n’a pas réunies dans une même coupe, les palpitations d’un oiseau farouche avec les savantes mollesses de Cléopâtre, « une exaltation de sentiments allant souvent jusqu’au désordre » avec « la connaissance approfondie des lettres grecques ». […] Maintenant que nous avons établi d’une part son fond d’idées, d’autre part la source et la nature de ses moyens d’expression, appliquons cette double connaissance à l’analyse de l’œuvre d’art romantique, drame, poésie lyrique, roman.

855. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « quelque temps après avoir parlé de casanova, et en abordant le livre des « pèlerins polonais » de mickiewicz. » pp. 512-524

Il n’est à ma connaissance, par ce temps-ci, aucun point de vue assez central pour qu’on puisse embrasser, en s’y posant, l’infinie variété qui se déroule dans la plaine.

856. (1862) Portraits littéraires. Tome II (nouv. éd.) « Appendice à l’article sur Joseph de Maistre »

Les pièces qui y sont produites montrent surabondamment que nous n’avions rien exagéré, et elles ajoutent encore des traits précieux à l’intime connaissance que nous avons essayé de donner du célèbre écrivain.

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