« L’en-avant est, pour elles, une condition expresse de vitalité.
Son père Joseph et sa mère Marie étaient des gens de médiocre condition, des artisans vivant de leur travail 109, dans cet état si commun en Orient, qui n’est ni l’aisance ni la misère.
Puis, cette désignation laisse encore à désirer au point de vue de la précision ; le mot de siècle est trop vaste ; le mot d’époque vaudrait mieux, à condition d’être précisé par les deux dates qui enferment le gouvernement personnel du Roi-Soleil (1661-1715).
Elle était de condition trop bourgeoise pour lui inspirer cet amour impérieux de l’élégance.
Par sa conversation, la vie sociale s’était perfectionnée ; les personnes s’étaient classées ; les sympathies d’esprit, de cœur, de caractère, même de conditions sociales, s’étaient rencontrées, reconnues, agrégées ; les existences se touchaient diversement ; les distinctions les plus faiblement marquées entre les personnes, mettaient des nuances dans leurs relations réciproques.
Le Discours sur l’inégalité des conditions parmi les hommes, ne le cede en rien au premier.
Tâchez de me l’envoyer, je vous laisse le maître des conditions… " je cours chez Le Moine, je lui fais part de ma commission.
Je dis un simple bourgeois, quoiqu’une erreur établie rabaisse Le Correge à la condition d’un païsan, et d’un pauvre païsan.
Il répond à cette question que ces deux tons sont propres à l’expression des passions emportées des hommes d’un grand courage, ou des heros qui font ordinairement les premiers rolles dans les tragedies, au lieu que les acteurs qui composent le choeur sont supposez être des hommes d’une condition ordinaire, et dont les passions ne doivent point avoir sur la scene le même caractere que celles des heros.
Le travail ne lui semble pas une essentielle condition de l’art d’écrire !
… La Revue des Deux Mondes, la plus ancienne en date, qui a été pendant vingt-cinq ans la porte cochère de tous les genres d’écrivains, depuis madame Sand jusqu’à Cousin, et depuis Cousin jusqu’à Veuillot, la Revue des Deux Mondes, ce tourne-bride du monde tout entier, dans lequel il s’est trouvé des gens de talent, mais avec d’autres, a vécu dans les grasses et tranquilles conditions d’un établissement d’hospitalité littéraire et de philosophique impartialité.
C’est un philosophe qui chasse de race, un philosophe de père en fils, dont le père eut autrefois aussi son prix d’académie, et qui a voulu continuer cette gloire paternelle… Certes, ce n’est pas avec de telles préoccupations que l’on peut dépasser par la fierté ou la soudaineté de l’aperçu, par l’indépendance, par un style vivant et anti-officiel, les conditions du programme de l’Académie, cet établissement de haute bienfaisance littéraire qui n’existe que pour mettre en lumière les talents qui, tout seuls, ne s’y mettraient pas.
Il ne demande pas mieux que de rester chrétien et tranquille, — l’unique chrétien, je crois, de la Revue des Deux-Mondes, mais pourtant c’est à la condition que le christianisme se conduira bien, c’est-à-dire ira se relâchant chaque jour un peu plus dans une liberté indéfinie.
Il sourit aux prostituées qu’il indulgencie, embrasse et pardonne, mais à la condition qu’elles ne flétriront jamais leur précieuse chair par le repentir !
Avoir du talent, mais se garder de l’invention comme de la peste, n’avoir pas surtout l’insolent privilège de l’originalité qui choque tant les esprits vulgaires et viole trop cette chère loi de l’égalité ; avoir du talent et même s’en permettre beaucoup si on peut, mais sous la condition expresse que ce sera sur un mode connu, accepté, qui ne dérangera rien dans les habitudes intellectuelles et ne sera point, pour ceux qui se comparent, une différence par trop cruelle, telle est la meilleure et la plus prudente combinaison qu’il y ait pour se faire un succès, qui suffit à la vie et même à la fatuité dans la vie et pour se passer très bien de la gloire, — ce morceau de pain toujours inutile, gagné en mourant de faim par ces imbéciles d’inventeurs qui ne le mangent pas !
Les pères de famille devenus puissants par la piété et la vertu de leurs ancêtres et par les travaux de leurs clients, oublièrent les conditions auxquelles ceux-ci s’étaient livrés à eux, et au lieu de les protéger, ils les opprimèrent.
L’abbesse qui accepta la substitution en souriant, à la condition que cela ne tirerait pas à conséquence et ne serait pas tenu pour précédent, était Mme Christine de Saxe. […] Dans ces conditions, on n’a pas d’influence, parce que, en vérité, on ne veut pas en avoir et, aussi, on en a moins encore que, peut-être, on n’en voudrait. […] Un être qui n’a aucune idée de la mort et qui, évidemment, compte vivre éternellement est en réalité soustrait à « la condition de la mort », comme on disait autrefois. […] Voilà un argument réel, voilà un argument de bon sens et de conviction, et l’argument inverse est celui de quelqu’un qui n’avait qu’une conviction de circonstance et une conviction sous condition. […] Ces raisonnements descendent profondément dans le cœur, à la condition que celui-ci ne soit pas occupé par l’image d’un jeune homme.
Moyennant cette condition historique, dont ne se rendent compte peut-être ni ceux qui le méprisent, ni ceux qui le fêtent, le roman, chose frivole en apparence, s’est frayé un chemin plus large que bien des choses en apparence sérieuses. […] Il n’est point d’œuvre signée par un maître, je l’affirme sans crainte d’être démenti, qui échappe à la condition historique ainsi définie. […] Ce n’est pas seulement leur vogue qui les rapproche ici, c’est surtout la condition historique de leur facture, et c’est encore la destinée qu’ils eurent de soulever des protestations pareilles. […] Il y a du bon et du mauvais dans leur fait : c’est la condition commune à toutes choses humaines. […] Mais Émaux et Camées, imprimés en 1853, réunissent toutes les conditions nécessaires pour être cités dans ce travail : les omettre semblerait peut-être une affectation de modestie plus déplaisante que l’amour-propre d’en parler.
Cela nous prouvera du moins que la pensée, comme tout ce qui est dans la nature, subit des lois qu’elle ne fait pas, supporte les conditions du milieu où elle évolue. […] L’homme n’est rien, c’est vrai ; et il est tout, étant la condition même de l’existence du monde. […] La réaction évangélique acheva l’œuvre de la syphilis et les sociétés européennes se trouvèrent dans des conditions si nouvelles qu’une nouvelle morale leur fut nécessaire. […] Pour l’intelligence limitée, les conditions de la pensée sont toutes différentes ; elle a besoin de l’excitation du choc extérieur. […] Le « nécessairement » est cependant la condition de toute vie de relation ; il est supposable jusqu’à preuve du contraire.
Dans certaines conditions, une infirmité peut parfois ménager un état d’esprit heureux, et même exalter l’énergie psychique. […] Mais cela ne lui faisait point venir des rides amères sur le front : il avait pris l’habitude de demeurer calme devant les fatalités de la condition humaine. […] Or, il est possible que certaines conditions physiques nous trompent là-dessus. […] Dans ces conditions, celui qui frappe fort et remplit le théâtre de tumulte a quelque chance de l’emporter. […] Pourtant, ces conditions passagères du théâtre semblent, ou sans importance, ou même tout à fait répréhensibles.
Il ne s’agit point des conditions dans lesquelles vit et se développe aujourd’hui la critique adulte, mais de celles au milieu desquelles elle est née au xixe siècle. […] Quand il s’agit de la littérature également courante, des livres du jour, juger, classer, expliquer, ces trois opérations majestueuses et redoutables paraissent un peu vaines à côté de cette condition nécessaire et presque suffisante qui s’appelle goûter. […] Je vous dirai à quelles conditions doit répondre votre art pour apporter du nouveau, et du nouveau qui s’engrène dans la tradition même de son genre. […] À l’artiste employé à créer une œuvre présente, au journaliste occupé à jouir du moment actuel et à en dessiner la figure originale, cette sympathie désintéressée avec toute la durée d’une littérature ne dit à peu près rien, et elle n’a en effet pas grand’chose à leur dire : elle dérangerait les conditions et le climat favorables à leur réussite. […] Sainte-Beuve fait même, des préférences marquées, exclusives, contraires chez des natures d’esprit opposées, une condition du goût actif, utile, vivant.
Ils se trouvaient donc juste dans les mêmes conditions que les philosophes de la Renaissance, ou les philosophes de la Renaissance se trouvaient dans les mêmes conditions qu’eux. […] Dans ces conditions, et quand on est de caractère froid de part et d’autre, on ne se quitte jamais. […] À cette condition elle est habitable et même amusante. […] Dans ces conditions, ’homme est le féal du fortuit, et son corvéable, et sa chose. […] En ces conditions, mieux valait sans doute s’en tenir au Concordat, et, à travers les flux et reflux de la politique, c’est encore où la monarchie française se ramenait assez constamment.
Oui, « la religion aussi est une passion » ; mais à la condition qu’on l’éprouve, — et qu’on l’éprouve non pas seulement en ce sens que l’on croit, mais qu’on réprouve bien comme passion, avec ardeur, entraînement, exaltation de l’âme. […] Il faudrait, pour pouvoir en user en toute liberté, être dans un temps et dans des conditions telles qu’elle fût naturellement éprouvée, à l’état de passion, et par les personnages du poème et par l’auteur et par les lecteurs. […] Le pessimisme est une maladie morale qui n’empêche aucunement d’avoir du génie, et qui même peut être la moitié du génie, à la condition qu’on ait l’autre. […] Le poète complet doit sortir constamment de lui-même, à la condition d’y savoir rentrer quand il veut. […] Car si la fécondité est un péril, elle n’en est pas moins la condition du choix.
Ceci posé, je crois que la meilleure métaphore, et la plus vivante, est celle où l’objet sous-entendu reste le plus présent, le mieux mêlé à l’image par laquelle on l’évoque en nous à condition que cette image n’en soit point elle-même effacée ou affaiblie. […] La communion à l’heure de la mort n’est sans doute pas, aux yeux de l’évêque, une condition indispensable de son salut éternel : mais elle serait pour lui une immense joie ; et, comme ses membres mutilés ne lui permettent pas de se la procurer tout seul, il l’implore de son disciple aimé. […] Joignez que, les sensations douloureuses étant beaucoup moins fugitives que les sensations agréables, l’homme dont nous parlons, en faisant de la souffrance d’autrui le signe et la condition de son plaisir, s’assure de celui-ci par celle-là ; et que ce plaisir emprunte en quelque façon à cette douleur sa réalité et sa durée. « Ils souffrent, donc je jouis. » Il y a là comme un phénomène d’aimantation, le voisinage de la sensation atroce, dont il est certain, réveillant chez le misérable fou le pouvoir de sentir voluptueusement. […] Maintenir un Dieu personnel, afin d’échapper à l’obscurité du panthéisme et aux difficultés qu’on trouve à fonder sur le panthéisme une morale ; mais ne point séparer l’existence de Dieu de celle du monde, afin d’éviter que ce Dieu ne se rétrécisse en une personne humaine ; par suite, regarder le monde comme co-éternel à Dieu, concevoir la création comme continue et toujours actuelle, car elle est pour nous la condition même de l’existence de Dieu ; considérer enfin l’univers et la vie à tous ses degrés, depuis la vie inorganique jusqu’à la pensée humaine, comme un système de signes de plus en plus clairs et conscients et comme la parole même de l’Être divin : parole balbutiante et ignorante chez les créatures inférieures, mais qui, chez l’homme, commence à savoir ce qu’elle dit… À quoi il faut ajouter ce corollaire : — Si Dieu n’existe qu’à la condition d’agir, de créer, en retour les choses n’existent qu’en tant qu’elles signifient Dieu et dans la mesure où elles le signifient ; autrement dit, elles n’existent qu’en tant qu’elles sont pensées par l’homme, puis qu’elles n’ont de sens que dans son cerveau. […] Et alors nous concevons sans doute l’utilité de certaines douleurs, et qu’elles sont la condition de l’effort, qui est la condition du mérite.
La remarque n’est juste qu’à condition d’être tempérée par : Quelquefois, ou il arrive que. […] Elle a vingt-six ans, elle est libre, Genevoise de condition populaire, divorcée après trois mois de mariage, mère d’un petit garçon. […] Il sait donc mieux à quelles conditions on s’allie et l’on vit en commun, sans trop se fouler les uns les autres. […] Le contentement d’être éternel, voilà l’opposé peut-être, l’anti-terre, de ce qu’est pour le commun la joie d’être au monde, et c’est cela qui les réduit tous trois, parmi les hommes, à la condition d’ombre sur un mail, une terrasse, un jardin. […] L’obscurcissement est la condition de l’efficience.
L’ignorance est la condition nécessaire, je ne dis pas du bonheur, mais de l’existence même. […] L’instabilité est, il est vrai, la condition première de la vie ; tout ce qui vit se modifie sans cesse, mais insensiblement et presque à notre insu. […] C’est la condition essentielle du sacerdoce et de l’apostolat : n’être à personne pour être à tous. […] Elle ne change pas la condition de ces rapports et elle ne sera jamais que l’expansion sublime du sensualisme. […] C’est à cette condition que vous entrerez dans le royaume des cieux.
On fit, à son égard, de la clarté, une condition indispensable à la poésie. […] Maintenant, solitaire et brutal, il s’impose à l’élément et ne lui demande plus que la condition première de sa viabilité. […] Il est assujetti par là aux conditions des mœurs et à divers devoirs qui limitent et définissent sa portée. […] Shakespeare, en effet, composa en vue de moyens scéniques très différents des nôtres, et il le faut accommoder aux conditions d’aujourd’hui. […] Mais ce haut sentiment n’a lieu que si certaines conditions le favorisent.
Les gens de toute sorte de conditions sont infectés de ce sale vice. […] C’est parmi les gens de toute sorte de conditions, comme je l’ai observé, qu’on entend dire de telles saletés ; mais ce n’est pas aussi communément, et avec le même excès: car il faut avouer que le commun peuple en est comme infecté tout entier. […] » Le supérieur des capucins répondit, pour l’envoyé, « qu’il n’avait point d’ordre de traiter aucune condition ; que M. […] Celles qui se donnent aux gens de considération, comme des ambassadeurs, valent d’ordinaire quatre-vingts pistoles ; les autres, qu’on donne aux gens de moindre condition, ne valent que la moitié.
On raconte une chose admirable d’une mule que cet épicier avait (car les gens de cette condition, en Perse, montent la plupart des mules, comme les docteurs de la loi montent des ânes). […] Il leur dit « qu’il ne doutait pas qu’ils ne l’eussent tous appris d’eux de la même sorte, et qu’ainsi ils auraient connu comment leur défunt monarque avait rendu l’esprit, sans avoir déclaré par écrit ni de vive voix auquel de ses deux fils il laissait le sceptre, et que, par cela, il était de leur devoir de procéder à cette élection au plus tôt, tant pour ne laisser davantage dans une condition privée celui des princes à qui la Providence avait destiné la couronne, que pour mettre l’État en sûreté, qui courait toujours fortune tandis qu’il n’aurait point de maître, vu qu’il en était des monarchies comme des corps animés, qu’un corps cesse de vivre au moment qu’il demeure sans tête, un royaume tombait dans le désordre au moment qu’il n’avait plus de roi ; que, pour éviter ce malheur, il fallait, avant de se séparer, élire de la sacrée race imamique un rejeton glorieux qui s’assît au trône qu’Abas II venait de quitter pour aller prendre place dans le ciel ; que ce monarque, de triomphante mémoire, avait laissé deux fils, comme il s’assurait que personne de ceux devant qui il parlait ne le révoquait en doute, l’un, Sefie-Mirza, qui était venu au monde il y avait environ vingt ans, et avait été laissé dans le palais de la Grandeur en la garde d’Aga-Nazir ; l’autre, Hamzeh-Mirza, âgé de quelque sept ans, qui se trouvait ici près d’eux à la cour, sous la garde d’Aga-Mubarik, présent en leur assemblée ; que, de ces deux, après avoir invoqué le nom très-haut, ils choisissent celui que le vrai roi avait préparé pour le lieutenant du successeur à attendre. » Par ce successeur à attendre, les Perses veulent dire le dernier des imaans (îmâm), qui est dans leur opinion comme leur Messie, dont ils attendent à tout moment le retour. […] Il était, dis-je, le gouverneur de Hamzeh-Mirza, celui que les grands voulaient élever sur le trône ; et, par conséquent, il devait plus qu’aucun autre appuyer leurs suffrages, puisque, apparemment, la grandeur de son illustre nourrisson allait augmenter infiniment son crédit, et lui présentait une fortune la plus éclatante qu’un homme de sa condition pouvait espérer. […] La condition de ces seigneurs les rend naturellement timides ; tout illustres et tout princes qu’ils paraissent, ils ne sont en effet que des esclaves: leur vie, leur liberté, leur honneur et leurs biens dépendent absolument du souverain.
Ainsi voilà un principe étranger à l’antiquité, un type nouveau introduit dans la poésie ; et, comme une condition de plus dans l’être modifie l’être tout entier, voilà une forme nouvelle qui se développe dans l’art. […] C’est que l’un n’obéit qu’aux lois qui lui sont propres, tandis que l’autre s’applique des conditions d’être parfaitement étrangères à son essence. […] Il n’y a ni règles, ni modèles ; ou plutôt il n’y a d’autres règles que les lois générales de la nature qui planent sur l’art tout entier, et les lois spéciales qui, pour chaque composition, résultent des conditions d’existence propres à chaque sujet. […] Les défauts, du moins ce que nous nommons ainsi, sont souvent la condition native, nécessaire, fatale, des qualités.
La condition de M. […] Eh bien, ce contingent qui me coûte si cher, je suis tout prêt à le fournir encore, aux mêmes conditions que par le passé, si ces conditions continuent de subsister pour mes confrères ; à des conditions inférieures, si mes confrères les acceptent.
Heureuse cette littérature à la fois plus démocratique et plus aristocratique, plus raffinée et plus audacieuse, moins moyenne en un mot, si elle n’est pas jetée hors de toute beauté et de tout calme d’exécution, hors d’un certain bon sens indispensable au génie et de certaines conditions éternelles de l’art, par la pruderie, l’honnêteté exemplaire et les prétentions établies de l’autre littérature !
La très-grande majorité des gens de lettres sont des travailleurs, des ouvriers d’une certaine condition, vivant de leur plume.
D’abord, la disposition qu’il faut donner à son esprit pour admettre les dogmes de certaines religions, est souvent, en secret, pénible à celui qui, né avec une raison éclairée, s’est fait un devoir de ne s’en servir qu’à de telles conditions ; ramené, par intervalles, à douter de tout ce qui est contraire à la raison, il éprouve des scrupules de ses incertitudes, ou des regrets d’avoir tellement livré sa vie à ces incertitudes mêmes, qu’il faut ou s’avouer l’inutilité de son existence passée, ou dévouer encore ce qu’il en reste.
La seconde vérité, c’est que les défauts essentiels sont les conditions des beautés essentielles, aphorisme qui peut s’exprimer ainsi : Chacun a les défauts de ses qualités.
Cette persistance de chaque acteur dans son personnage rendait plus facile l’obligation d’improviser le dialogue, ce qui était, comme nous l’avons dit, une condition essentielle de la Comédie de l’art.
À la fin de cette pièce du Triomphe de la médecine, lorsque Scaramouche avait consenti au mariage de sa fille avec Cintio, à condition qu’on le fera recevoir docteur en médecine, on en faisait la cérémonie et l’on récitait les vers macaroniques composés par Molière, en les amplifiant beaucoup et en y ajoutant la bastonnade qui était traditionnelle sur le théâtre italien « et inséparable de l’action ».
Le juge ne peut descendre dans l’intimité des consciences, sonder les reins et les cœurs ; il ne peut apprécier que d’une façon très imparfaite et approximative les conditions, les circonstances, les mobiles d’un acte.
De quelle condition ?