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1475. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — V. — article » pp. 409-411

& les dégoûter de l'étude des Anciens, n'est-ce pas vouloir anéantir la saine & belle Littérature ?

1476. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Seconde partie. Poétique du Christianisme. — Livre cinquième. La Bible et Homère. — Chapitre premier. De l’Écriture et de son excellence. »

Le Nouveau Testament, si différent de l’Ancien par le ton, partage néanmoins avec celui-ci cette étonnante originalité.

1477. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Troisième partie. Beaux-arts et littérature. — Livre second. Philosophie. — Chapitre IV. Suite des Philosophes chrétiens. — Publicistes. »

, qu’on retrouvât pour ces sortes d’ouvrages les grâces que leur prêtaient les anciens.

1478. (1880) Études critiques sur l’histoire de la littérature française. Première série pp. 1-336

On lui reprocha d’avoir distribué les Pensées dans un ordre singulièrement arbitraire, plus arbitraire même que le désordre des anciennes éditions. […] On lisait dans les anciennes éditions, et dans l’édition même de M.  […] L’envie, disaient les anciens, est comme la foudre, qui ne tombe que sur les hauteurs. […] Les derniers tenants d’une vieille querelle se lamentent et déplorent qu’à l’éternel Homère des anciens les modernes ne puissent opposer un seul poète épique ? […] Mais c’était alors, vers 1750, le moment de la crise, l’heure prochaine de la rupture entre l’ancienne et la nouvelle France.

1479. (1867) Cours familier de littérature. XXIV « CXLIe entretien. L’homme de lettres »

Ce monde ou ce chaos des anciens géographes était à peu près celui des physiciens et des naturalistes modernes. […] Les anciens qui, dans presque tous les genres, sont restés nos maîtres après avoir été nos modèles, n’ont dû ni inspirer l’auteur des Études, ni lui servir de guides. […] Voilà, nous osons le dire, les seules obligations qu’il ait aux anciens ; car ce n’est pas dans les livres qu’il étudie la nature, mais dans la nature elle-même: aussi se rapproche-t-il souvent de ces génies créateurs, qui n’avaient pas d’autre modèle. […] La déclaration de l’existence d’un Être suprême n’est-elle pas inscrite sur tous les anciens monuments religieux de la France ? […] L’Ancien et le Nouveau Testament nous fournissent quantité d’exemples de songes qui se sont réalisés.

1480. (1895) La science et la religion. Réponse à quelques objections

Évoluer n’est pas changer, a dit un ancien Père : Quod evolvitur… non ideo proprietate mutatur  : c’est l’expression même de saint Vincent de Lérins. […] Il a compris ce que l’on attendait du plus grand pouvoir moral qui soit parmi les hommes, et le plus ancien. […] Soury, afin qu’on n’en ignore, est cet ancien hébraïsant qui, à force d’étudier l’anatomie du cerveau, y a découvert l’autre jour que les oiseaux étaient des mammifères. […] Elle n’a pas le droit de renier ses anciens alliés ! […] C’est « le ventre » qu’un ancien qualifiait en ces termes.

1481. (1863) Histoire de la vie et des ouvrages de Molière pp. -252

Portrait d’Armande Béjart ; Molière l’épouse ; intérieur de son ménage ; sa femme et ses deux anciennes maîtresses. […] Mais ce qui rehaussa probablement encore le prix de ces dons aux yeux du pauvre Mondorge, ce fut le bon accueil qu’il reçut de son ancien camarade. […] Après cette rupture avec mademoiselle Molière, il renoua ses liaisons avec son ancienne amie. […] Si l’on en croit l’auteur de la Galerie de l’ancienne cour, Molière était presque aussi distrait que son ami. […] Les deux anciens condisciples aimaient à se reporter quelquefois aux discussions de leur jeunesse.

1482. (1891) Essais sur l’histoire de la littérature française pp. -384

Voulez-vous savoir ce qu’était, sous l’ancien régime, le droit d’aînesse ? […] Il leur a manqué de n’être pas les anciens. […] L’image complète n’est que chez nous ; c’est proprement ce que nous avons ajouté à l’héritage des anciens. […] Il sera curieux et profitable pour nous, messieurs, d’apprécier à cette mesure la société de l’ancien régime. […] Balzac était l’homme de l’ancien régime, du moins il affectait de l’être ; il ne pouvait pas plus se passer de duchesses que de forçats.

1483. (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « VIII » pp. 30-32

C'est un honnête homme : Il est le fils d’un Rolle ancien bibliothécaire de la grande Bibliothèque royale et savant mythographe.

1484. (1823) Racine et Shakspeare « Préface » pp. 5-7

Enfin, et c’est ce qui lui vaudra l’immortalité, il s’aperçut que le genre niais de l’ancienne école française ne convenait plus au goût sévère d’un peuple chez, qui commençait à se développer la soif des actions énergiques.

1485. (1920) La mêlée symboliste. I. 1870-1890 « Léon Dequillebec » pp. 165-167

Des pastels anciens, des portraits de famille se fanaient aux murs, tristement, et tandis que, près de nous, rôdait un doux sourire de femme attentive, surveillant la bouilloire où chantait l’eau des tisanes, le moribond, comme dans une protestation dernière, en dépit du mauvais sort, me confiait ses projets d’avenir.

1486. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — G — article » pp. 377-379

Des vûes excellentes, une grande connoissance dans la Littérature ancienne & moderne, étrangere & nationale, dans la Morale & la Politique, prouvent que cet Auteur a bien su choisir la matiere de ses lectures, qu’il les a bien digérées & en a tiré parti.

1487. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — N. — article » pp. 412-415

La postérité aura peine à croire que le même génie qui a brillé dans tant de négociations importantes, ait pu se pénétrer assez de tous les genres de Littérature, pour prononcer avec tant de justesse sur les meilleurs Poëtes anciens & modernes.

1488. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — P. — article » pp. 506-508

PETIT, [Louis] ancien Receveur général des Domaines & Bois du Roi, mort à Rouen, sa patrie, en 1693, âgé d’environ 79 ans ; Poëte François, très-différent du précédent, & que M.

1489. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — S. — article » pp. 210-213

Saint-Lambert, [N.ABCD de] ancien Capitaine au Régiment des Gardes Lorraines, de l'Académie Françoise, & de celle de Nancy sa patrie, né en 1717.

1490. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Seconde partie. Poétique du Christianisme. — Livre quatrième. Du Merveilleux, ou de la Poésie dans ses rapports avec les êtres surnaturels. — Chapitre VI. Des Esprits de ténèbres. »

La magie des anciens différait en ceci de la nôtre, qu’elle s’opérait par les seules vertus des plantes et des philtres, tandis que parmi nous elle découle d’une puissance surnaturelle, quelquefois bonne, mais presque toujours méchante.

1491. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Seconde partie. Poétique du Christianisme. — Livre quatrième. Du Merveilleux, ou de la Poésie dans ses rapports avec les êtres surnaturels. — Chapitre VIII. Des Anges. »

On découvre ensuite dans la hiérarchie des anges, doctrine aussi ancienne que le monde, mille tableaux pour le poète.

1492. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Troisième partie. Beaux-arts et littérature. — Livre troisième. Histoire. — Chapitre VI. Voltaire historien. »

Renoncer à sa morale tendre et triste, ce serait renoncer au seul moyen nouveau d’éloquence que les anciens nous aient laissé.

1493. (1772) Bibliothèque d’un homme de goût, ou Avis sur le choix des meilleurs livres écrits en notre langue sur tous les genres de sciences et de littérature. Tome II « Bibliotheque d’un homme de goût — Chapitre XIV. Des Livres sur le Commerce & sur ce qui y a rapport. » pp. 329-332

M. l’Abbé Morellet a retravaillé tous les articles anciens, & en a ajouté un grand nombre d’autres qu’on ne doit qu’à lui, & qui n’en valent que mieux.

1494. (1763) Salon de 1763 « [À mon ami Monsieur Grimm. » pp. 171-182

Pourquoi les Anciens eurent-ils de si grands peintres et de si grands sculpteurs ?

1495. (1859) Cours familier de littérature. VIII « XLVIIe entretien. Littérature latine. Horace (1re partie) » pp. 337-410

Grâce aux patients travaux que les anciens, les modernes, et surtout un savant français de nos jours, Walckenaer, ont consacrés à l’interprétation de ses œuvres et à la confrontation de ses vers avec sa vie, Horace est pour nous un homme d’hier ou d’aujourd’hui. […] C’était le temps où César préludait à la conquête de la souveraineté romaine par la conquête des Gaules ; c’était le temps où Cicéron s’efforçait de soutenir par sa parole l’ancienne constitution républicaine que Pompée n’avait pu soutenir par son épée. […] Horace, à cette époque, penchait par imagination vers les sceptiques, par vertu vers les stoïciens ; les derniers républicains étaient stoïciens ; c’est par vertu qu’ils voulaient mourir pour conserver l’ancienne liberté romaine, mère des vertus. […] Quand me sera-t-il donné, tantôt en relisant les livres des anciens, tantôt en m’assoupissant dans de faciles sommeils, tantôt en m’abandonnant à la molle paresse des heures qui ne doivent rien à la vie, de prolonger les doux oublis d’une existence autrefois si agitée ! […] En ce genre les Géorgiques de Virgile sont le chef-d’œuvre immortel des anciens et des modernes, parce que le spectacle de la nature et les travaux des champs sont un sujet bien plus susceptible de description et de sentiment que les leçons de rhétorique et de prosodie données en vers boiteux par Horace et par Boileau.

1496. (1865) Cours familier de littérature. XX « CXVIIe entretien. Littérature américaine. Une page unique d’histoire naturelle, par Audubon (1re partie) » pp. 81-159

XIII En partant de ce principe, devenu aujourd’hui un fait, que le continent américain est la propriété collective du genre humain, et non de l’union déchirée d’une seule race sans titre et sans droit, du moins sur l’Amérique espagnole et sur la race latine, mère de toute civilisation, le principe de protection de l’Europe et de son indépendance, du moins dans ses dix-sept États républicains de l’Amérique du Sud, découle évidemment pour nous et pour toutes les puissances de l’ancien monde. […] XIV Or pourquoi l’Europe ou le monde ancien reconnaîtraient-ils ces droits de piraterie sur mer et sur terre aux États-Unis, tandis que dans l’ancien monde, nous reconnaissons non seulement le droit de protéger les propriétés utiles à tous, mais encore le droit d’exproprier avec indemnité les États et les individus de toute propriété de choses dont l’usage est nécessaire à tous ? […] XV Quelles sont les possessions collectives, sacrées, les nécessités du genre humain tout entier que la politique de l’ancien monde ne peut et ne doit pas livrer à la merci des États-Unis de l’Amérique anglaise ? […] En second lieu, l’alimentation de l’ancien monde, le blé, les farines, le maïs, la pomme de terre, dont le peuple vit, et dont la privation dans les années de disette peut entraîner en Europe des calamités et des dépopulations incalculables.

1497. (1890) L’avenir de la science « III » pp. 129-135

Certes, si la religion des modernes était, comme celle des anciens, la moelle épinière de la nation elle-même, c’eût été là une grosse absurdité. […] Les hommes sérieux concevaient comme idéal de la vertu des caractères grossiers et incultes, et comme idéal de la société un développement tourné exclusivement vers le dévouement à la patrie et le bien faire (Sparte, l’ancienne Rome, etc.). […] À notre point de vue, en effet, Sparte et l’ancienne Rome représentent un des états les plus imparfaits de l’humanité, puisqu’un des éléments essentiels de notre nature, la pensée, la perfection intellectuelle, y était complètement négligé. […] Les esprits étroits, préoccupés de la conservation des mœurs anciennes, diront que c’est après les guerres puniques, c’est-à-dire précisément au moment où, les préliminaires étant posés, Rome commence sa mission et dépouille les mœurs de son enfance devenues impossibles. […] Les anciens, par une de ces distinctions que bannit notre physique, parce qu’elles ne s’appuient pas sur des faits assez précis, et qui pourtant avaient tant de vérité, distinguaient chaleur sèche et chaleur humide.

1498. (1894) Journal des Goncourt. Tome VII (1885-1888) « Année 1886 » pp. 101-162

Et le voilà à nous peindre le lieu du combat, une ancienne propriété du baron Hirsch, un paysage à grandes lignes, dans lequel des chevaux en liberté s’approchaient bêtement des combattants. […] Quant à mon ancienne adorée, c’est une bien portante bourgeoise, aux yeux noirs d’Espagnole encore pleins de jeunesse, aux dents éclatantes, et portant joyeusement et gaillardement ses années. […] Samedi 30 octobre Paris, à six heures, me semble une Babylone américaine, où dans la hâte féroce des piétons à leurs plaisirs, ou dans l’impitoyabilité des cochers, assurés contre l’écrasement des vieillards, il n’y a plus de cette aimable, et douce, et polie humanité de l’ancien Paris. […] Tous les chefs-d’œuvre anciens, où les critiques voient du soleil, de la chair illuminée de lumière, m’ont paru bien tristes, bien blafards, bien noirs, et d’un artifice d’art bien surfait. […] Lundi 27 décembre Chez Pierre Gavarni, où je dîne aujourd’hui, le marquis de Varennes parlant de son ami, M. de Boissieu, l’ancien courriériste de la Gazette de France, l’appelait un besogneux de croire, et il citait cette jolie réponse du moribond à son confesseur, lui demandant s’il croyait à tel ou à tel dogme : « Je désire passionnément que ce soit ! 

1499. (1886) Quelques écrivains français. Flaubert, Zola, Hugo, Goncourt, Huysmans, etc. « Gustave Flaubert. Étude analytique » pp. 2-68

Flaubert connaît les termes techniques des matières dont il traite ; dans Salammbô et la Tentation, les langues anciennes, de l’hébreu au latin, aident à désigner en paroles propres les objets et les êtres. […] Et quand il lui fallut, en quelques pages, mettre debout l’ancienne Byzance, Babylone sous Nabuchodonosor, évoquer les dieux et les monstres, il composa en sa cervelle ces visions de données aussi exactes et d’aussi minutieux renseignements que ceux pour les chasses de Julien, et celles-ci que les notes par lesquelles il décrivait un bal chez un banquier ou une noce au village. […] La tendresse des anciens jours leur revenait au cœur, abondante et silencieuse, comme la rivière qui coulait, avec autant de noblesse qu’en apportait le parfum des syringas, et projetait dans leurs souvenirs des ombres plus démesurées et plus mélancoliques que celles des saules immobiles qui s’allongeaient sur l’herbe. […] Ils se regardent, et leurs yeux s’envoient comme un flot de pensées, mille choses anciennes, confuses et profondes… » D’autres scènes, l’apparition d’Hélène Ennoia, le culte des Ophites, se passent en demi-ténèbres, et apparaissent vagues et passagères comme des songes, persuasives comme des hallucinations. […] L’impérissable myope, toujours zélé de croire les images confuses et partielles qu’il aperçoit, alternant toute affirmation d’une autre, adhérant à la vérité actuelle et oubliant constamment que l’ancienne fut vérité aussi, protégé par ces continuels mirages contre la glaçante notion de l’inconnaissable dans la science et de l’inutile dans les actes, parvient à vivre presque tranquille et presque heureux, en une existence de rêve et de paix.

1500. (1856) Cours familier de littérature. II « VIIIe entretien » pp. 87-159

Ce livre raconte en versets, dont chacun est un vers qui trouve son écho dans un autre vers, les pensées de Dieu, la création du monde en six grandes journées de l’ouvrier divin, qui sont peut-être des semaines de siècles ; la naissance du premier homme, son ennui solitaire dans l’isolement de son être, qui n’est qu’un morne ennui sans l’amour ; l’éclosion nocturne de la femme, qui sort, comme le plus beau des rêves, du cœur de l’homme ; les amours de ces deux créatures complétées l’une par l’autre dans ce premier couple dont le fils et les filles seront le genre humain ; leurs délices dans un jardin à demi céleste ; leur pastorale enchantée sous les bocages de l’Éden ; leur fraternité avec tous les animaux aimants qui parlaient alors ; leur liberté encore exempte de chute ; leur tentation allégorique de trop savoir le secret de la science divine, secret réservé seul au Créateur, inhérent à sa divinité ; leur faute, de curiosité légère chez la femme, de complaisance amoureuse chez l’époux ; leur tristesse après le péché, premier réveil de la conscience, cette révélation par sentiment du bien et du mal ; leur citation au tribunal divin ; les excuses de l’homme pour rejeter lâchement le crime sur sa complice, le silence de la femme, qui s’avoue coupable par les premières larmes versées dans le monde ; leur expulsion ; leur pèlerinage sur la terre devenue rebelle ; la naissance de leurs enfants dans la douleur ; le travail sous toutes les formes, premier supplice de l’humanité ; le premier meurtre faisant boire à la terre le sang de l’homme par la main d’un frère ; puis la multiplication de la race pervertie dans sa source ; puis le déluge couvrant les sommets des montagnes ; une arche sauvant un juste, sa famille, tous les animaux innocents ; puis la vie patriarcale, en familiarité avec des esprits intermédiaires appelés des anges, esprits tellement familiers qu’ils se confondent à chaque instant sur la terre avec les hommes, auxquels ils apportent les messages de Dieu ; puis un peuple choisi de la semence d’Abraham ; des épisodes naïfs et pathétiques, comme ceux de Joseph, de Tobie, de Ruth ; une captivité amère chez les Égyptiens ; un libérateur, un législateur, un révélateur, un prophète, un poète, un historien inspiré dans Moïse ; puis des annales pleines de guerres, de conquêtes, de politique, de liberté, de servitude, de larmes et de sang ; puis des prophètes moitié tribuns, moitié lyriques, gouvernant, agitant, subjuguant le peuple par l’autorité des inspirations, la majesté des images, la foudre de la langue, la divinité de la parole ; puis des grandeurs et des décadences qui montent et descendent de Salomon à Hérode ; puis l’assujettissement aux Romains ; puis un Calvaire, où un prophète plus surnaturel monte sur un autre arbre de science pour proclamer l’abolition de l’ancienne loi, et promulguer pour l’homme, sans acception de tribus, Juifs et païens, une loi plus douce scellée de son sang ; Puis une autre terre et un autre ciel pour l’univers romain devenu l’Europe. […] Ces littératures mortes avaient quelque chose d’excellent à prendre dans leurs sépulcres, c’étaient leurs ossements ; revêtons-les d’une nouvelle chair, animons-les d’un nouvel esprit, et nous aurons renoué, grâce à nos ancêtres imitateurs, les deux plus belles choses dont puisse se composer une littérature parfaite, les langues anciennes et la pensée moderne. […] Il n’y a plus qu’à en ramasser les morceaux, et à en recomposer la structure pour en faire la langue la plus historique, c’est-à-dire la plus lapidaire et la plus sculpturale qu’un peuple ancien ou moderne ait jamais écrite pour la postérité. […] Ce style de madame de Sévigné, dont on retrouve à chaque instant l’esprit et la forme dans la langue de la France depuis la publication de ses volumes de lettres, est le chef-d’œuvre le plus véritablement original que la littérature française puisse présenter, sans craindre de rivalité, à toutes les littératures anciennes et modernes. […] Les anciens n’ont pas de tels accents.

1501. (1739) Vie de Molière

Quelques acteurs de cette ancienne troupe se joignirent à Molière, et il partit de Lyon pour les états de Languedoc, avec une troupe assez complète, composée principalement de deux frères nommés Gros-René, de Duparc, d’un pâtissier de la rue Saint-Honoré, de la Duparc, de la Béjart, et de la De Brie. […] On a dit que l’École des maris était une copie des Adelphes de Térence : si cela était, Molière eût plus mérité l’éloge d’avoir fait passer en France le bon goût de l’ancienne Rome que le reproche d’avoir dérobé sa pièce. […] La licence de l’ancienne comédie grecque n’allait pas plus loin. […] Quand il fallait chez les anciens apprendre aux spectateurs quelque événement, un acteur venait sans façon le conter dans un monologue ; ainsi Amphitryon et Mercure viennent seuls sur la scène dire tout ce qu’ils ont fait, pendant les entractes. […] Cela seul fait peut-être voir que le théâtre des anciens (d’ailleurs à jamais respectable) est par rapport au nôtre, ce que l’enfance est à l’âge mûr.

1502. (1895) Impressions de théâtre. Huitième série

L’impudeur des anciens est toujours directe et tranquille. […] Don Japhet d’Arménie, ancien fou de l’empereur Charles-Quint, est un Tartarin qu’on berne fort lourdement. […] Or, à l’époque où il composa Phèdre, Racine commençait à se rapprocher de ses anciens maîtres de Port-Royal. […] Cédé-je ici à de très anciennes impressions d’enfance et d’adolescence, restées intactes au plus profond de moi-même, et peut-être à mon insu ? […] Mais comment la mère et le fils seront-ils amenés à croire qu’il n’y eut dans l’ancienne aventure de Valentine rien d’irréparable ?

1503. (1925) Feux tournants. Nouveaux portraits contemporains

messieurs, je suis confus de vos bontés, mais que suis-je, un ancien combattant sans tête, et comme qui dirait le benjamin de ce pauvre Bloc national ; M.  […] Lorsque Milhaud qui veut sauver Valentine Pacquault et en faire sa femme, découvre son bras tatoué aux initiales d’un de ses anciens amants, il ne peut maîtriser son humeur. […] La richesse bousculait Barrès ; il était trop pressé, trop impatient de l’avenir, semblait-il, pour grouper ses écrits anciens, pour en faire des volumes. […] Quand je remontai à Caux dans la nuit, à force de fouler la neige, une fatigue m’envahit qui me rappela d’anciennes fatigues. […] Les Joues en feu, poèmes anciens et poèmes inédits, 1917-1921, Grasset, 1925.

1504. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre V. Les contemporains. — Chapitre III. La critique et l’histoire. Macaulay. »

. —  Comparaison de Bacon et des anciens. […] Celle des anciens a produit de beaux écrits, des phrases sublimes, des disputes infinies, des rêveries creuses, des systèmes renversés par des systèmes, et a laissé le monde aussi ignorant, aussi malheureux et aussi méchant qu’elle l’a trouvé. […] Pour cela, il faut faire appel à l’observation personnelle du lecteur, partir de son expérience, comparer les objets inconnus qu’on lui montre aux objets connus qu’il voit tous les jours, rapprocher les événements anciens des événements contemporains. […] —  Il raconte le siége de Londonderry, il désigne la place que les anciens bastions occupent dans la ville actuelle, le champ qui était couvert par le camp irlandais, le puits où buvaient les assiégeants : quel habitant de Londonderry pourra s’empêcher d’acheter son livre ? […] Il n’est pas véritablement philosophe : la médiocrité de ses premiers chapitres sur l’ancienne histoire d’Angleterre le prouve assez ; mais sa force de raisonnement, ses habitudes de classification et d’ordre mettent l’unité dans son histoire.

1505. (1867) Cours familier de littérature. XXIV « CXLe entretien. L’homme de lettres »

Jeté dans les déserts de la Sibérie, il avait ; comme les anciens philosophes, ouvert une école sur la terre de l’exil. […] Il était, suivant la coutume des anciens habitants, en petite veste et en long caleçon. […] Elle était d’une ancienne et riche maison de sa province ; mais il l’avait épousée en secret et sans dot, parce que les parents de sa femme s’étaient opposés à son mariage, attendu qu’il n’était pas gentilhomme. […] Un des plus anciens de ces habitants s’approcha du gouverneur, et lui dit: « Monsieur, on a entendu toute la nuit des bruits sourds dans la montagne. […] Au moment où le royaume se divisait en deux partis, dont l’un voulait faire une république et l’autre conserver la monarchie, il se hâta de rappeler au peuple les anciennes obligations qu’il avait à son roi.

1506. (1888) Impressions de théâtre. Première série

comme les vagues personnages sidéraux d’un mythe solaire inventé par les anciens hommes. […] Par qui, sinon par des paysans, par des philosophes et des poètes du sillon, par des pères Rémy des temps anciens ? […] Consolez-vous donc, anciens étudiants de la Chaumière, quinquagénaires hostiles aux pessimistes. […] Il a su le secret de Julie par le frère de l’ancienne abbesse de Jouarre. […] Je pense qu’on en trouverait les raisons en considérant ce qu’était le mariage et ce qu’était la famille chez les anciens et chez nous.

1507. (1920) Impressions de théâtre. Onzième série

Il y a des songes, des désirs, des espérances, des désespoirs ignorés des anciens. […] Ils sont bien gros et bien rudimentaires, ces types de l’ancienne comédie d’intrigue. […] « Sache, poursuit notre homme, que la malédiction ancienne de la stérilité est passée. […] Il leur raconte les belles actions et instruit la génération naissante par les exemples des anciens. […] Elles n’appartiennent à aucun pays et sont vêtues comme des personnages de contes très anciens.

1508. (1911) Psychologie de l’invention (2e éd.) pp. 1-184

Le besoin plus ou moins aperçu, plus ou moins vif, plus ou moins ancien, plus ou moins organisé déjà préexiste, en un sens, à toute invention. […] Legouvé à se décider pour le sujet de Médée vers lequel l’attirait aussi une ancienne prédilection. […] Au second acte de Lohengrin, par exemple, après des scènes vraiment « vagnériennes », on retrouve des chœurs dans le goût de l’ancien opéra. […] Ceux qui restent conservent des parties parasites, des traces de leur ancien emploi qui les rendent moins propres au nouveau. […] L’Ancien Régime, préface, p. 

1509. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — B — Bertrand, Aloysius (1807-1841) »

, que l’idée m’est venue de tenter quelque chose d’analogue, et d’appliquer à la description de la vie moderne, ou plutôt d’une vie moderne et plus abstraite, le procédé qu’il avait appliqué à la peinture de la vie ancienne, si étrangement pittoresque.

1510. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — S — Schuré, Édouard (1841-1929) »

Une connaissance sûre des mythes anciens, des idées, de l’enthousiasme, de l’éloquence : tels, je pense, les mérites de cette Vie mystique, œuvre d’un philosophe, sinon d’un poète.

1511. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — S — Soumet, Alexandre (1788-1845) »

Vainement s’y était-il jeté avec sa fougue ordinaire et avait-il figuré des premiers dans la rédaction du Conservateur et de la Muse française ; des liens le rattachaient à l’ancienne école, qui l’empêchaient de marcher avec la nouvelle.

1512. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — V — Villehervé, Robert de la = Le Minihy de La Villehervé, Robert (1849-1919) »

M. de La Villehervé a pour maître direct Théodore de Banville, mais il a aussi comme une ancienne parenté avec Sainte-Beuve.

1513. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — B — article » pp. 285-288

L’élégance du style, la noblesse, l’agrément & la variété des images, la finesse & la solidité des réflexions toujours amenées par les faits, une marche naturelle & rapide dans la narration, une liaison & une netteté dans les événemens, un coloris proportionné au sujet, feront toujours de l’Histoire de l’ancien Peuple de Dieu un Ouvrage intéressant, instructif, propre à plaire, autant qu’à féconder l’imagination.

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