/ 2324
552. (1899) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Septième série « Discours prononcé à la société des visiteurs des pauvres. » pp. 230-304

Il n’est pas commode d’aborder les pauvres d’un air qui soit exempt d’affectation, qui ne sente ni un effort trop grand ni, d’autre part, le contentement de soi et le sentiment de sa supériorité. […] Il y a chez eux des choses qui peuvent d’abord vous choquer, et l’impression que vous en recevez risque de vous donner un air de contrainte. […] Il lui reproche, notamment, de ne pas savoir monter à cheval, de ne pas avoir assez l’air d’une duchesse, et de le tutoyer devant les étrangers ; et l’on s’étonne que l’intelligente « largeur de vues » et, si je puis dire, l’antisnobisme de ce gentilhomme philosophe aient si peu survécu à son mariage. […] Des choses que Dumas fils, il y a trente ans, n’aurait hasardées qu’avec un luxe de préparations, et qu’il eût tour à tour insinuées avec des finesses de diplomate ou imposées avec des airs de dompteur, passent maintenant le plus aisément du monde et sans l’ombre de scandale. […] Et, comme elle est juste, je l’accepterai d’un tel cœur qu’elle me deviendra légère… Si j’ai eu jadis quelques mérites, je les ai perdus du moment que j’ai pris des airs vulgaires de sacrifiée et que j’ai quêté sottement des consolations.

553. (1879) À propos de « l’Assommoir »

L’auteur des Rougon-Macquart a bien changé depuis ce temps-là : il a grossi, ses cheveux sont un peu tombés, mais il a conservé son bon regard, son sourire bienveillant, cet air tranquille et serein qui lui gagnent de suite la sympathie. […] Il habitait une mansarde sans air, rue de Meaux ; deux petites pièces formaient ce logement, si l’on veut donner ce nom à ce taudis. […] Il vit grâce à l’air ambiant, il prend des idées qui volent autour de lui ; jamais une idée ne lui sort directement du cerveau. […] Coupeau riant d’un air idiot. […] … V’là que ça illumine, des lanternes dans les arbres, des ballons rouges en l’air, et ça saute, et ça file…. des fontaines partout, des cascades, de l’eau qui chante, oh !

554. (1925) La fin de l’art

Il l’emplira tout entier de sa majesté et l’air en résonnera sous les arbres. […] De plus, cela se déroulait sur des airs de quadrille grivois, car il est convenu pour le peuple que la Normandie est un pays où on trépigne en buvant du cidre qui mousse. […] L’air n’est plus favorable au latin. […] On étouffe dans les cervelles : ouvrez la porte et renouvelez l’air. […] Comme elle était fort jolie, on lui trouva l’air inspiré dès qu’elle chanta et sa poésie passa d’abord pour aussi belle que ses beaux cheveux blonds.

555. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — L — Loyson, Charles (1791-1819) »

En effet, l’enclos poétique de Millevoye est singulièrement plus étroit que celui de Loyson ; l’horizon en est plus bas et plus borné… Millevoye était pareil à l’une de ces feuilles d’automne qui, détachées de la branche, se balancent un moment dans l’air humide, puis retombent en tournoyant sur le sol.

556. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — A — article » pp. 138-139

Il ne faut pas oublier que plusieurs Auteurs ont puisé dans cet Ouvrage bien des petits faits qu’ils nous ont donnés ensuite, d’un air avantageux, comme des découvertes.

557. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — C — article » pp. 461-462

Adorateur de tout ce qui avoit l’air antique, il semble qu’il ait voulu perpétuer ce sentiment jusques après sa mort : le tombeau qu’on lui a élevé dans l’Eglise de S.

558. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — N. — article » pp. 400-401

Sur l’air : de Joconde.

559. (1759) Salon de 1759 « Salon de 1759 — Vien » pp. 95-96

Au-dessus des malades, il y a un ange qui est très bien en l’air ; derrière le Christ un apôtre en gris de lin que Le Sueur ne dédaignerait pas, mais qu’il revendiquerait peut-être ; et sur le milieu, un malade assis par terre qui fait de l’effet.

560. (1767) Salon de 1767 « Peintures — Le Bel » p. 171

Dans l’un de ces paysages, ce sont des femmes qui lavent à la rivière ; sur le fond les arbres sont assez bien touchés, assez bien du moins par rapport au reste, car la misère générale d’une composition en relève quelquefois un coin, et lui donne un faux air d’excellence, cela est bon là, ailleurs ce serait mauvais.

561. (1817) Cours analytique de littérature générale. Tome III pp. 5-336

Enfin ôte-moi l’air d’un rhéteur, et qu’à mes discours on sente un peu le praticien. […] « Son front cicatricé rend son air furieux ; « Et l’ardeur du combat étincelle en ses yeux. […] « Hécube emplit les airs de hurlements affreux : « Tout gémit. […] Ainsi leur âme, leur propre vie, passe dans les plantes, dans les rochers, dans les eaux, dans les airs, et jusques dans les cendres de leur dépouille mortelle. […] Un vieillard infirme exposé durant une nuit aux intempéries de l’air : on voit ce qu’en a fait l’intervention des Dieux et des Nymphes.

562. (1883) Essais sur la littérature anglaise pp. 1-364

Ils boivent et mangent à outrance, vivent librement au grand air, et mettent un intervalle de solide sommeil entre leurs journées. […] On raconte que les Gaulois, dans leurs excursions guerrières, levaient leurs épées en l’air toutes les fois qu’il tonnait. […] De là des airs hautains suivis de provocations, des paroles blessantes suivies de voies de fait. […] Ses esprits, dit-il, sont des maîtres bien faibles, ils ne sont rien que de l’air, de l’air subtil ; ils n’ont aucune réalité extérieure, ils ne comptent pas parmi les puissances de ce monde. […] L’air de famille se retrouve dans ce livre à la distance de douze siècles.

563. (1890) La vie littéraire. Deuxième série pp. -366

On manque d’air et de recul. […] Et son air ne mentait point. […] Nous le vîmes s’élever dans l’air, puis tomber dans le fleuve. […] Les boulevards prennent un air de fête. […] L’air léger vibre à l’horizon.

564. (1925) Dissociations

Maintenant, il n’est plus de remède et il faut ou supporter le courant d’air ou prendre une voiture. Il y a une grande différence, d’ailleurs, entre le courant d’air et l’air libre. […] Pourquoi ne pas accompagner chaque cérémonie d’un air qui lui soit bien adopté ? […] Il y a dans cet air à tout faire, je ne sais quel aveu blessant de pauvreté. […] Cela a l’air d’un défi au sens commun et cela n’en a peut-être que l’air.

565. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — G — Gramont, Ferdinand de (1815-1897) »

Il est le seul des poètes contemporains et peut-être est-il le premier des poètes français qui ait osé s’attaquer aux difficultés de la Sextine… Cette poésie feuillue, plantureuse, a le parfum généreux de l’air des forêts, tout imprégné de saveurs âcres et salutaires ; et dans sa couleur sombre et grave on peut retrouver aussi l’aspect sévère et grandiose des vieux chênes versant leur ombre grise sur les bruyères mélancoliques.

566. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — B — article » pp. 280-281

Le plan en est finement conçu, l’intérêt vif, les scenes sont bien distribuées, les airs bien amenés, les sentimens aussi variés que naturels.

567. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — B — article » pp. 341-342

Chevalier de] Un ton naturel de gaieté & de badinage, cet air d’aisance qu’on ne puise qu’à la Cour, ce molle atque facetum si précieux & si rare, caractérisent éminemment ses Poésies, qui ne sont pas encore recueillies en un corps de volume comme celles de l’Abbé Chaulieu, qu’il paroît s’être proposé pour modele, & qu’il surpasse par la correction du style & par les agrémens qui ne naissent que de l’esprit.

568. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — C — article » pp. 18-19

On croit voir dans les airs voltiger une fleur.

569. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — C — article » p. 64

Le naturel & le tour aisé qu’il donnoit aux paroles de ses Chansons, qu’il mettoit sur les airs les plus connus & les plus faciles, a fait que plusieurs personnes les ont retenues, & qu’on a été en état d’en donner un Recueil au Public.

570. (1911) L’attitude du lyrisme contemporain pp. 5-466

Pour lui le murmure des flûtes est perpétuellement en éveil dans l’air léger, et la terre exhale sans fin un parfum de fruits mûrs. […] Avec l’air de frapper des médailles, de buriner des emblèmes, de tracer des inscriptions, il fait sentir, rentrer en soi, penser. — Régnier fait songer au Luxembourg. […] L’air habité par des transparences vivantes, ce serait le commencement de l’inconnu ; mais au-delà s’offre la vaste ouverture du possible. […] Aussi bien, ce goût un peu fantasque, cet air de ne pas avoir l’air, cette joie amusée de contempler ses propres pirouettes, est une caractéristique du tempérament de notre artiste. […] L’air de la société contemporaine est irrespirable.

571. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Duclos. — I. » pp. 204-223

Loin de chercher à la rendre facile et à la portée de tout le monde, il en fait une sorte d’escrime où il prend trop d’avantage ; on le quitte mécontent de soi et de lui, et ceux dont il a blessé la vanité s’en vengent en lui donnant la réputation de méchanceté, et en lui refusant les qualités solides du cœur et de l’esprit… M. de Forcalquier n’était fat qu’à moitié, il lui manquait un grain de présomption : « Il ne consulte son goût et ses lumières sur rien ; il adopte les lumières et les sentiments de ceux qu’il croit le plus à la mode et les plus confirmés dans le bel air. » Duclos fut sans doute un de ceux qui le dominèrent pour un temps et qui lui imposèrent dans les choses de l’esprit ; on en sait bien peu sur ce salon de l’hôtel de Brancas. […] M. de Forcalquier a tracé de Duclos en 1742, c’est-à-dire quand celui-ci était déjà un homme de lettres en pied et un académicien des Inscriptions, un portrait qui conserve encore et laisse voir quelques airs de jeunesse : « L’esprit étendu, l’imagination bouillante, le caractère doux et simple (ceci est pour le moins douteux), les mœurs d’un philosophe, les manières d’un étourdi. […] Malgré ces éloges mérités, le livre de Duclos manque d’agrément, et eut peu de succès à son heure ; l’effet général en est terne, et il y règne un air d’ennui.

572. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Le marquis de la Fare, ou un paresseux. » pp. 389-408

Tandis que celui-ci, gai, riant, plein de verve et sous ses airs d’Anacréon, semble avoir rempli sa destinée naturelle, La Fare fait plutôt l’effet d’avoir manqué la sienne ; on voit dans son exemple de riches facultés qui se perdent, et des talents distingués qui s’altèrent et s’abîment faute d’emploi ; on est involontairement attristé. […] Il y a souvent en l’homme un défaut dominant et profond, un vice caché qui se dissimule, qui est honteux de paraître ce qu’il est, qui aime à se déguiser dans la jeunesse sous d’autres formes séduisantes, à se donner des airs de noble et belle passion : attendez les années venirt, le vice caché va s’ennuyer des déguisements et des détours, ou si vous l’aimez mieux, il va hériter de ces autres passions plus faibles et éphémères qui se jouaient devant lui ; il va les dévorer et grossir en les absorbant en lui-même et les engloutissant : alors on le verra se démasquer tout à la fin et se montrer crûment sans plus de honte, laid, difforme, et, pour tout dire, monstrueux. […] Selon lui, si les hommes pris en détail dans leur conduite et leur caractère diffèrent entre eux, les siècles pris dans leur ensemble ne diffèrent pas moins les uns des autres ; la plupart des hommes qui y vivent, qui y sont plongés et qui en respirent l’air général, y contractent certaines habitudes, certaine trempe ou teinte à laquelle échappent seuls quelques philosophes, gens plus propres à la contemplation qu’à l’action et à critiquer le monde qu’à le corriger : Il serait à souhaiter cependant que dans chaque siècle il y eût des observateurs désintéressés des manières de faire de leur temps, de leurs changements et de leurs causes ; car on aurait par la une expérience de tous les siècles, dont les hommes d’un esprit supérieur pourraient profiter.

573. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « [Chapitre 5] — I » pp. 93-111

les chapeaux en l’air au bout des baïonnettes ; les compliments du maître à ses guerriers ; la visite des retranchements, des villages et des redoutes si intactes ; la joie, la gloire, la tendresse. […] À l’âge que j’avais, cela me flattait de figurer ainsi avec le premier prince du sang, de lui donner à souper, de lui payer le bal de l’Opéra, de le mener dans mon carrosse, de trotter toute la nuit dans son carrosse gris de bonne fortune (ce sien carrosse avait par dehors l’air d’un fiacre et par dedans était magnifique), de nous promener dans le bal bras dessus bras dessous, d’être dans sa confidence : ce que je n’ai pourtant pas bien cultivé dans la suiteh, je ne sais par quel hasard, car je l’ai toujours trouvé honnête homme, et surtout ayant envie de l’être ; mais il est fort borné. […] Il n’en fut rien ; la mode s’en mêla ; on se fit nouvelliste et jugeur des événements du jour : « Et véritablement, dit-il, nous frondions quelquefois tout notre soûl. » L’abbé de Pomponne, homme d’esprit, mais tête de linotte, allait répétant partout l’opinion qu’il venait d’entendre, et ébruitait d’un air de mystère des conversations bonnes à huis clos.

574. (1870) Causeries du lundi. Tome XIII (3e éd.) « II » pp. 21-38

Cette santé même dont il se plaignait toujours, cette complexion voltairienne, de tout temps « assez, robuste pour résister au travail d’esprit le plus actif, et assez délicate pour soutenir difficilement tout autre excès », lui était un fonds précieux dont il usait à merveille, et qu’il gouvernait sous air de libéralité avec une prudente économie. […] De même que dans ses lettres les plus ordinaires, il y a toujours un joli tour, un je ne sais quoi de piquant et de leste et un air d’agrément, de même dans ses meilleures pages, il y a presque toujours une pointe de licence, d’impiété, qui se glisse et qui se fait sentir, ne fût-ce qu’en jouant, et au moment où l’on s’y attend le moins. […] L’homme dont parle Grimm a tout l’air d’être le prince de Ligne, qui, de son côté, raconte ce qui suit d’une conversation de Voltaire, à Ferney : Je n’aime pas, disait Voltaire, les gens de mauvaise foi et qui se contredisent.

575. (1870) Causeries du lundi. Tome XIII (3e éd.) « Divers écrits de M. H. Taine — I » pp. 249-267

Un degré de chaleur dans l’air et d’inclinaison dans le sol est la cause première de nos facultés et de nos passions. […] Mais le roc qui vit à l’air depuis dix mille ans, où la lumière a tous les jours déposé et fondu ses teintes métalliques, est l’ami du soleil ; il en porte le manteau sur les épaules ; il n’a pas besoin d’un vêtement de verdure ; s’il souffre des végétations parasites, il les colle à ses flancs et les empreint de ses couleurs. […] Il ne réussit pas seulement à ces âpres lambeaux de paysage, il a toutes les fraîcheurs et les légèretés pour décrire la vapeur matinale qui revêt les montagnes, « cet air bleuâtre enfermé dans les gorges et qui redevient visible le soir » (pages 39 et 127).

576. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « Œuvres de Maurice de Guérin, publiées par M. Trébutien — II » pp. 18-34

Un voile immense, immobile, sans le moindre pli, couvre toute la face du ciel ; l’horizon porte une couronne de vapeurs bleuâtres ; pas un souffle dans l’air. […] De crainte que le passage subit de l’air doux et tempéré de la vie religieuse et solitaire à la zone torride du monde n’éprouvât trop mon âme, elle m’a amené, au sortir du saint asile, dans une maison élevée sur les confins des deux régions, où, sans être de la solitude, on n’appartient pas encore au monde ; une maison dont les croisées s’ouvrent d’un côté sur la plaine où s’agite le tumulte des hommes, et de l’autre sur le désert où chantent les serviteurs de Dieu ; d’un côté sur l’océan, et de l’autre sur les bois ; et cette figure est une réalité, car elle est bâtie sur le bord de la mer. […] Mais bientôt l’air de ce Paris qu’il fallait traverser chaque jour agit sur ce désolé de vingt-quatre ans ; l’attrait du monde le gagna peu à peu ; de nouvelles amitiés se firent qui, sans effacer les anciennes, les rejetèrent insensiblement dans le lointain.

577. (1863) Nouveaux lundis. Tome I « Histoire de Louvois et de son administration politique et militaire, par M. Camille Rousset, professeur d’histoire au lycée Bonaparte. (Suite et fin) »

La grande Catherine de Russie, après quelque conversation avec les philosophes Diderot ou Grimm, disait en se levant pour aller vaquer aux affaires d’État : « Maintenant il faut songer au gagne-pain. » Ce n’est pas Louis XIV qui eût dit ce mot-là, qui a d’ailleurs sa bonne grâce ; ce n’est pas lui qui eût fait ainsi bon marché, même en paroles et d’un air de badinage, de ce qu’il considérait comme les plus importants et les plus sacrés de ses devoirs. […] Je pourrais insister sur d’autres parties de ce Mémoire si digne de son auteur ; j’aimerais à y remarquer une justice rendue en passant à ce modeste et utile officier, Martinet, tué au siège de Doesbourg, à qui Louis XIV accorde, au moment où il le perd, un tribut d’estime et de regret ; je pourrais relever aussi un certain air de satisfaction et de gloire répandu sur l’ensemble et qui couronne la récapitulation, l’espèce d’examen de conscience par où le roi termine le récit de cette magnifique année 1672. […] Rousset, commentant ce même endroit, l’a été également, que j’ai lieu de m’étonner qu’ensuite il ne ménage pas plus les expressions au sujet d’un roi magnanime ; qu’il se plaise parfois à le montrer dans un embarras qui touche au comique (tome Ier, p. 418) ; qu’il parle de ses éruptions de vanité, et pour un projet dans lequel il le surprend au dépourvu, projet un peu trop ambitieux, mais qui a grand air, il s’égaye de ce qu’il appelle sa déconvenue (tome Ier, p. 419) ; qu’enfin, pour l’avoir surpris, un autre jour, dans une grande variation d’ordres et de contre-ordres donnés coup sur coup (tome Ier, p. 489), il se moque tout à fait de lui.

578. (1864) Nouveaux lundis. Tome II « Histoire du roman dans l’Antiquité »

Cependant, tout en errant de porte en porte avec l’air d’abandon d’un mauvais sujet et là démarche incertaine d’un homme ivre, je me retrouvai tout à coup, sans le savoir, dans le marché aux comestibles… » Et quand, errant ainsi à travers la ville, il est venu à rencontrer une dame de qualité, Byrrhène, qui se trouve être une amie de sa famille ; quand cette dame, l’ayant conduit jusque chez elle et le voulant retenir pour hôte, essaye du moins de le mettre en garde contre l’hospitalité du vieux ladre chez qui il est descendu et dont la femme, lui dit-elle, est une magicienne du premier ordre et de la pire espèce, Lucius, à cette nouvelle inattendue, qu’il se trouve logé chez une magicienne, est saisi d’un plus violent désir de chercher précisément ce qu’on lui recommande defuir ; il ne sait que prendre, comme on dit, ses jambes à son cou pour courir de toutes ses forces au danger. […] Tout cela est bien conduit ; un air d’hilarité mal contenue qu’il remarque de temps en temps sur les visages de la foule tempère à peine l’effroi croissant de l’accusé ; mais lorsque, invité par le magistrat à soulever le manteau qui recouvre le cadavre des victimes, il se trouve n’avoir transpercé que des outres pleines de vin, — des outres qui étaient, il est vrai, enchantées ce soir-là, — un rire frénétique, inextinguible, éclate et monte jusqu’aux cieux. […] « Psyché, nous dit la fable ingénieuse et naïve, et qui prend un certain air oriental à cet endroit, Psyché ne songe pas même à porter les mains à ce monceau confus et inextricable ; mais consternée de la barbarie d’un tel ordre, elle garde un silence de stupeur.

579. (1866) Nouveaux lundis. Tome V « Horace Vernet »

Je ne comprends pas ces générations qui se prévalent de quelque indifférence acquise pour faire les supérieures et se donner de grands airs superbes à l’égard de leurs aînées et devancières, pour les traiter du haut de leur grandeur et comme des enfants qui faisaient assez bien pour leur âge : générations hautaines et gourmées, je ne sais comment on vous traitera vous-mêmes un jour, mais vous êtes bien peu agréables en attendant, et bien peu équitables aussi. […] Celui-ci donnait du cor, et ses joues, énormément gonflées, m’eussent averti de la quantité d’air qui s’en échappait, si mes oreilles, déchirées par d’effroyables sons, n’avaient rendu tout autre avertissement inutile ; celui-là soupirait une romance, cet autre battait la générale ; il y en avait d’assis, de levés, d’accroupis, dans toutes les situations et dans toutes les poses. […] Mais que ce premier groupe confus, où se dessinaient tant de promesses, et s’avançant sous une inspiration commune, sous un même souffle, avant les divisions et les rivalités introduites bientôt par la critique, avait pourtant un charme, une nouveauté, un air d’union et de force, quelque chose dont l’impression ne s’est plus retrouvée depuis à ce degré, même quand chacun s’est ensuite développé dans sa voie !

580. (1867) Nouveaux lundis. Tome VIII « La reine Marie Leckzinska (suite et fin.) »

La taille est pleine et n’est pas belle ; mais l’ensemble est du plus grand air. […] Elle n’avait que son train ordinaire, qui se compose de quatre carrosses à huit chevaux, dont il y en a deux magnifiques… » Et après une description minutieuse de la cérémonie : « Quant à ce qui est de la personne de la reine, elle est petite, plus maigre que grasse, point jolie, sans être désagréable, l’air bon et doux, ce qui ne lui donne pas la majesté requise pour une reine. […] La reine demandait quelquefois au galant président et à Moncrif, les deux beaux esprits de son petit monde, de lui faire des Cantiques et des poésies chrétiennes qui se chantaient sur des airs assez voisins des romances profanes.

581. (1867) Nouveaux lundis. Tome IX « Mlle Eugénie de Guérin et madame de Gasparin, (Suite et fin.) »

Ce ne paraît pas difficile, mais on tape les yeux bandés et souvent on frappe en l’air. » Remarquez-vous comme le trait est court, léger, la plaisanterie discrète, et quelle manière différente de celle qu’affecte l’intrépide Vaudoise et qui nous aurait frappés bien plus encore si nous l’avions suivie plus loin dans ses courses de touriste, par-delà le Saint-Gothard, à travers le Tessin et jusqu’aux lacs d’Italie ? […] « La course au lac, il faut bien en parler, mais cela ne se dit pas, il faut le voir ; il faut passer par ces chemins en l’air pour en avoir l’idée. […] — Je chante dans mon arbre comme l’alouette chante en plein air.

582. (1868) Nouveaux lundis. Tome X « Idées et sensations : par MM. Edmond et Jules de Goncourt. »

La peinture est tellement l’art par excellence pour MM. de Goncourt, que dans la musique elle-même, ils le confessent, — dans un concert, — ce qu’ils en aiment surtout, ce n’est pas ce qui s’y entend, c’est ce qu’ils y voient ; c’est de regarder à la ronde les femmes qui écoutent, chacune à sa manière, d’un air différent : et ils nous font de toutes ces attitudes de femmes rayonnantes, languissantes, les lèvres entr’ouvertes, le col penché, le plus délicieux crayon. […] Ils sont bien des hommes de la fin du xviiie  siècle en cela ; mais ils sont tout à fait des artistes du xixe   par les touches successives du tableau et les nuances à l’infini : « Se trouver, en hiver, dans un endroit ami, entre des murs familiers, au milieu de choses habituées au toucher distrait de vos doigts, sur un fauteuil fait à votre corps, dans la lumière voilée de la lampe, près de la chaleur apaisée d’une cheminée qui a brûlé tout le jour, et causer là à l’heure où l’esprit échappe au travail et se sauve de la journée ; causer avec des personnes sympathiques, avec des hommes, des femmes souriant à ce que vous dites ; se livrer et se détendre ; écouter et répondre ; donner son attention aux autres ou la leur prendre ; les confesser ou se raconter ; toucher à tout ce qu’atteint la parole ; s’amuser du jour, juger le journal, remuer le passé comme si l’on tisonnait l’histoire ; faire jaillir, au frottement de la contradiction adoucie d’un : Mon cher, l’étincelle, la flamme, ou le rire des mots ; laisser gaminer un paradoxe, jouer sa raison, courir sa cervelle ; regarder se mêler ou se séparer, sous la discussion, le courant des natures et des tempéraments ; voir ses paroles passer sur l’expression des visages, et surprendre le nez en l’air d’une faiseuse de tapisserie ; sentir son pouls s’élever comme sous une petite fièvre et l’animation légère d’un bien-être capiteux ; s’échapper de soi, s’abandonner, se répandre dans ce qu’on a de spirituel, de convaincu, de tendre, de caressant ou d’indigné ; jouir de cette communication électrique qui fait passer votre idée dans les idées qui vous écoutent ; jouir des sympathies qui paraissent s’enlacer à vos paroles et pressent vos pensées comme avec la chaleur d’une poignée de main : s’épanouir dans cette expansion de tous et devant cette ouverture du fond de chacun ; goûter ce plaisir enivrant de la fusion et de la mêlée des âmes, dans la communion des esprits : la conversation, — c’est un des meilleurs bonheurs de la vie, le seul peut-être qui la fasse tout à fait oublier, qui suspende le temps et les heures de la nuit avec son charme pur et passionnant. […] qui n’a observé que la pluie, qui est comme tenue en suspension dans l’air tant que le soleil est sur l’horizon, se met souvent à tomber vers six heures du soir !

583. (1870) Nouveaux lundis. Tome XII « Essai sur Talleyrand (suite.) »

de Talleyrand, qui depuis sa sortie du ministère avait d’abord habité sa petite maison de la rue d’Anjou-Saint-Honoré, « où il recevait fréquemment les étrangers, où il donnait des bals d’enfants, où les voix de Mme Grassini, de Crescentini, les scènes déclamées par Talma et sa femme, par Saint-Prix et Lafon, prêtaient aux simples soirées un air de fête », avait depuis acheté l’hôtel Monaco, rue de Varennes, et il y tenait un état princier de maison ; mais la faillite d’un banquier l’ayant mis subitement dans une gêne relative, l’empereur s’empressa de lui venir en aide, et lui acheta son palais. […] » Ce mot d’homme d’esprit est fort sage : en effet, le moment arrive assez vite, pour tout nom célèbre, où il est rassasié et comme saturé de tout ce qu’il peut porter et contenir de propos en l’air et de médisances : à partir de ce moment, on a beau dire et écrire, rien ne mord plus, rien n’a prise sur lui, tout glisse, et le nom désormais garanti est partout reçu à son titre, et compté pour ce qu’il vaut. […] Talleyrand, qui avait déjà pensé aux Bourbons, mais qui n’eût point été fâché sans doute de ne pas en être réduit à leur merci, et qui aurait pu favoriser encore une combinaison de régence, prit alors son parti, et en quittant la salle du Conseil, clopin clopant, il dit au duc de Rovigo ces mémorables paroles où le bon sens, d’un air de négligence, se donne à plaisir tous ses avantages : « Eh bien !

584. (1871) Portraits contemporains. Tome V (4e éd.) « UN FACTUM contre ANDRÉ CHÉNIER. » pp. 301-324

remy élève à ce propos une singulière chicane qui a tout l’air d’une méprise ; il reproche au poëte d’avoir dans la peinture du Riphée, employé ce vers : L’héréditaire éclat des nuages dorés. […] remy : « Souvent, dit-il, André Chénier étale une sorte d’érudition de commande qui achève de donner à ses poésies un air d’emprunt et de placage ; il commence ainsi une de ses élégies : Mânes de Callimaque, ombre de Philétas, Dans vos saintes forêts daignez guider mes pas… » C’est M. […] Au moment où André Chénier commença, j’aperçois dans l’air une multitude de papillons plus ou moins brillants : on eut une abeille.

585. (1870) Portraits de femmes (6e éd.) « MADAME DE SOUZA » pp. 42-61

Il y a un bien admirable sentiment entrevu, lorsque étant allée dans le parc respirer l’air frais d’une matinée d’automne, tenant entre ses bras le petit Victor, l’enfant de sa sœur, qui, attaché à son cou, s’approche de son visage pour éviter le froid, elle sent de vagues tendresses de mère passer dans son cœur : et le comte Ladislas la rencontre au même moment. […] Toujours préoccupées, répondant d’un air distrait, votre oreille attentive reçoit quelques mots échappés à votre fils dans la chambre voisine… Sa voix s’élève… La conversation s’échauffe… Peut-être s’est-il fait un ennemi implacable, un ami dangereux, une querelle mortelle. […] Le Mémorial, déjà cité, de Gouverneur Morris donne ici les plus curieuses particularités sur ce séjour de Mme de Flahaut en Suisse ; on la voit, par plusieurs lettres d’elle, l’amie, la conseillère influente et active d’un jeune prince, depuis roi (Louis-Philippe) ; elle fit avec lui la route de Bremgarten (Suisse) jusqu’à Brunswick et ne tarda pas à le rejoindre à Hambourg (édition française, tome I, pages 449-458). — Après la révolution de 1830, quand on parlait des Tuileries où son fils était en si bon pied, Mme de Souza avait soin de marquer, d’un air d’allusion fine, qu’elle-même n’y allait pas.

586. (1866) Cours familier de littérature. XXII « CXXXe entretien. Fior d’Aliza (suite) » pp. 193-236

On ne leur refuse pas chez nous, monsieur, en Italie, l’innocent plaisir d’écouter les airs de leurs montagnes, et de causer, tout le temps qu’ils ne travaillent pas, librement avec leurs parents, leur femme, leur fiancée, s’ils en ont, à travers les barreaux de fer de leurs cages qui prennent jour sur leurs cours, ni même de s’entrelacer leurs doigts dans les doigts de celles qu’ils aimaient pendant qu’ils étaient libres. Il dormait encore ; je m’étendis sur les dalles de la cour, sous le rebord de sa loge, qu’on m’avait indiquée en entrant, et je jouai l’air que nous avions inventé ensemble, au gros châtaignier, avant notre malheur. […] c’est lui, j’ai reconnu l’air, s’écria-t-elle, et, pâlissant comme si elle allait tomber à terre, ramassant l’enfant dans le berceau, elle le prit dans son sein, l’embrassa, et, s’échappant avec lui vers la porte, courut avec la rapidité de la pierre lancée de haut, au devant d’Hyeronimo !

587. (1904) Prostitués. Études critiques sur les gens de lettres d’aujourd’hui « Chapitre X. Les sociales »

Tu n’as même pas l’air de te douter que, s’il fallait rester à genoux une seconde pour chacun de ceux que des juges firent souffrir injustement, on ne se relèverait pas de toute la vie ; et, à l’heure de la mort, on aurait à peine commencé l’œuvre de réparation. […] Aujourd’hui, elle lui apparaît tout à fait condamnable parce que sa laideur éternelle s’est extériorisée : « Elle sent la gamelle et la buffleterie des bas officiers, l’amour ancillaire d’une populace de Gothons en extase devant le caporal ignominieux. » Il y a, paraît-il, un parti politique « où les professeurs d’élégance oublient de saluer sur le terrain un adversaire qu’ils jugent pourtant digne de croiser le fer avec eux » ; et Tailhade s’irrite contre ces vilains « à qui mesdames leurs mères, trop occupées de leurs confitures et du point de sel à mettre dans le pot, n’eurent guère le temps d’apprendre le bel air des choses ». […] Car ce sont les « charmes » physiques de Barrès qu’il vitupère à plusieurs reprises : « son dos circonflexe, sa voix dure et sèche d’eunuque, sa jaunisse d’envieux… ses dents à pivot, son air emprunté de cuistre qui met pour la première fois les pieds dans un salon ».

588. (1857) Causeries du lundi. Tome I (3e éd.) « Le père Lacordaire orateur. » pp. 221-240

Il conserva sous son habit nouveau les sentiments d’amour de la liberté qu’il avait puisés dès l’enfance dans l’air du siècle, et qu’il n’a jamais séparés depuis de l’idée vitale du christianisme. […] Il ne s’est donc pas contenté de retremper ses armes dans les sources de la doctrine ; il les a repolies à l’air du siècle, et elles brillent entre ses mains d’un éclat tout neuf, parfois éblouissant. […] Je n’ai réussi que bien imparfaitement à rendre cette physionomie singulière, originale, attrayante, si peu gallicane et si française, qui plaît jusque dans ses hasards, où le naturel se dégage en jets heureux de quelques bizarreries de goût, où l’audace ne compromet pas de réelles beautés ; cet orateur au vêtement blanc, à l’air jeune, à la parole vibrante, aux prunelles de feu, et dont les lèvres, faites pour s’ouvrir et laisser courir la parole, expriment à la fois l’ardeur et la bonté.

589. (1857) Causeries du lundi. Tome I (3e éd.) « Mémoires d’outre-tombe, par M. de Chateaubriand. » pp. 432-452

Je n’ai pas la prétention de venir ici parler sur ce pied-là, ni de me donner les airs d’un juge en dernier ressort. […] S’il est des vanités qu’on excuse et qui trouvent grâce par leur air bienveillant et naturel, celle-ci était trop peu indulgente et trop aiguë pour se faire pardonner insensiblement ; et comme, dans ces sortes d’ouvrages, c’est bien plutôt le caractère et la personne qu’on juge que le talent de l’artiste, le public a reçu au total une impression désagréable ; sans faire bien exactement la double part du talent et du caractère, après quelques semaines d’hésitation et de lutte, il a dit de ces Mémoires en masse : « Je ne les aime pas. » Ils sont peu aimables en effet, et là est le grand défaut. […] L’auteur n’est pas tout bonnement gai, ou du moins il l’est à la manière celtique plus qu’à la française, et sa gaieté, telle qu’il l’exprime, a bientôt l’air forcé et tiré.

590. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Mme du Châtelet. Suite de Voltaire à Cirey. » pp. 266-285

Le trait final est aussi le plus perfide et le plus humiliant ; on l’y montre comme s’attachant à tout prix à la célébrité de M. de Voltaire : « C’est lui qui la rend l’objet de l’attention du public et le sujet des conversations particulières ; c’est à lui qu’elle devra de vivre dans les siècles à venir, et, en attendant, elle lui doit ce qui fait vivre dans le siècle présent. » Pour compléter la satire, il faut joindre à ce portrait de Mme du Châtelet, par Mme Du Deffand, les lettres de Mme de Staal (de Launay) à la même Mme Du Deffand, où nous est représentée si au naturel, mais si en laid, l’arrivée de Mme du Châtelet et de Voltaire, un soir chez la duchesse du Maine, au château d’Anet : « Ils apparaissent sur le minuit comme deux spectres, avec une odeur de corps embaumés. » Ils défraient la société par leurs airs et leurs ridicules, ils l’irritent par leurs singularités ; travaillant tout le jour, lui à l’histoire, elle à Newton, ils ne veulent ni jouer, ni se promener : « Ce sont bien des non-valeurs dans une société où leurs doctes écrits ne sont d’aucun rapport. » Mme du Châtelet surtout ne peut trouver un lieu assez recueilli, une chambre assez silencieuse pour ses méditations : Mme du Châtelet est d’hier à son troisième logement, écrit Mme de Staal ; elle ne pouvait plus supporter celui qu’elle avait choisi ; il y avait du bruit, de la fumée sans feu, il me semble que c’est son emblème. […] Elle préfère le bon air de cette occupation à tout amusement, et persiste à ne se montrer qu’à la nuit close. […] Cela peut être vrai philosophiquement ; mais, présentée de cette manière et avec cette crudité, une telle proposition, sous forme de théorème, a un air peu moral et tout physique qui déplaît, et presque qui offense.

/ 2324