Elle obéit certes (et dans ce cas l’ordre est aisé à accomplir, il est rempli presque machinalement) ; mais croyez-vous qu’elle adhère intimement et réellement à l’ordre donné d’une voix brève, sans commentaire, qu’elle ressente personnellement la nécessité et l’intérêt de l’acte accompli, qu’elle le vive pour ainsi dire comme s’il émanait de sa propre personne ? […] Un autre exemple : Je marche sur la route ; un homme qui vient vers moi m’arrête et me touchant le bras, me dit : « Vous ne passerez pas par ce chemin. » Naturellement, mon premier acte est de m’opposer à cette volonté extérieure et de dire : « Je prendrai le chemin qu’il me plaira de prendre. » Aucun de nous, à moins d’être timide de tempérament ou trop faible de nature, ne pourrait agir autrement. […] Exercer une « autorité » c’est au fond donner la plus haute preuve de sympathie humaine, c’est l’acte supérieur de toute solidarité et la marque du lien le plus fort qui nous unit tous, faibles et forts, jeunes et vieux, sages et fous. […] Ne voit-on pas clairement le vice intérieur de tous nos actes, de tous nos rapports avec nos semblables ou avec les choses ?
Mais nous arriverions à la même conclusion encore en suivant une troisième ligne de faits, en considérant, chez l’être vivant, la représentation qui précède l’acte, et non plus l’action même. […] Que nous considérions l’acte décrété par la conscience, ou la perception qui le prépare, dans les deux cas la conscience nous apparaît comme une force qui s’insérerait dans la matière pour s’emparer d’elle et la tourner à son profit. […] Mais la forme d’un vivant, une fois dessinée, se répète indéfiniment ; mais les actes de ce vivant, une fois accomplis, tendent à s’imiter eux-mêmes et à se recommencer automatiquement : automatisme et répétition, qui dominent partout ailleurs que chez l’homme, devraient nous avertir que nous sommes ici à des haltes, et que le piétinement sur place, auquel nous avons affaire, n’est pas le mouvement même de la vie. […] Considérons-les attentivement, tâchons d’éprouver sympathiquement ce qu’ils éprouvent, si nous voulons pénétrer par un acte d’intuition jusqu’au principe même de la vie.
Bailly, à quarante ans, s’amusait à faire une comédie du Soupçonneux, en trois actes et en vers67, simplement pour se délasser de ses grands travaux. […] [NdA] Lémontey dit en trois actes : Mérard de Saint-Just dit en cinq actes et en vers de dix syllabes.
Cette lutte morale, dont on n’a que les escarmouches durant les trois premiers actes, éclate au quatrième et remplit le dernier de son triomphe. […] Les unités, songions-nous dans l’intervalle des actes, même celles qui semblent les plus insignifiantes, l’unité de lieu, étaient donc bonnes parfois à quelque chose. […] Qu’on se rappelle, dans le quatrième acte, le moment décisif entre Mortins et Édouard : faut-il jouer le tout pour le tout, et, sur l’espérance d’un avenir peut-être chimérique, sacrifier le présent, l’ordre établi, tant de fortunes et d’existences ?
Les renseignements qui suivent sont extraits d’un acte de partage et d’estimation dressé le 6 septembre 1783, et dont je dois la communication à l’obligeance de M. de Boislisle. […] « Cette terre, dit l’acte estimatif, est dans la mouvance du roi, à cause de son château et forteresse d’Ainay, sous la dénomination de ville de Blet. » La ville était fortifiée autrefois, et son château fort subsiste encore. […] Le haut, justicier, selon l’acte de notoriété donné au Châtelet, le 29 avril 1702, « connaît de toutes les matières réelles et personnelles, civiles et criminelles, même des actions des nobles et ecclésiastiques, des scellés et inventaires de meubles et effets, des tutelles, curatelles, administration des biens de mineurs, des domaines, droits et revenus usuels de la seigneurie, etc. » 2° Droit de gruerie, édit de 1707.
D’abord un moraliste, cela est plus ou moins pessimiste, cela n’a pas d’illusions sur les hommes ni sur les mobiles de leurs actes. […] Il n’y a pas de loi universelle des actes et des sentiments humains : dès lors on est bien sûr que toute maxime trouvera son application dans la réalité, car elle constatera forcément ou ce qui arrive presque toujours ou ce qui arrive quelquefois : si elle ne vise pas la règle, elle visera l’exception. […] Au premier acte, couchée sur son lit, la mitre au front et un grand lis à la main, elle ressemble aux reines fantastiques de Gustave Moreau, à ces figures de rêve, tour à tour hiératiques et serpentines, d’un attrait mystique et sensuel.
Dans la scène de la déclaration du troisième acte, il cachait ses pieds sous la jupe de Mme Préville, lui serrait les doigts, lui pressait le genou, et cela avec des attouchements si impudents, qu’exaspérée elle lui dit un jour, de façon à être entendue d’une partie de l’orchestre : « Si nous n’étions pas en scène, quel soufflet je vous appliquerais ! […] Voyez aussi comme, au premier acte, il définit, par la bouche de Cléante, l’espèce à laquelle appartient Tartuffe, et ce qu’il dit de ces « francs charlatans » De qui la sacrilège et trompeuse grimace Abuse impunément, et se joue à leur gré De ce qu’ont les mortels de plus saint et sacré….. Ajoutez que c’est surtout de nos jours qu’on s’est plié à concevoir le mélange de la sincérité des croyances et de l’hypocrisie ou de la scélératesse des actes.
Là est son grand acte d’originalité ; en cela il n’est nullement de sa race 216. […] Cette expression revient à chaque page des évangiles synoptiques, des Actes des Apôtres, de saint Paul. […] Parole rapportée dans les Actes, XX, 33.
On a dit quelquefois que Mme la duchesse d’Angoulême avait une rancune contre la France, et qu’en rentrant en 1814 et en 1815 elle marqua involontairement cette disposition dans quelques-unes de ses paroles ; car, pour des actes, il serait impossible d’en trouver un seul à lui reprocher. […] Depuis ce moment de 1815, on ne saurait remontrer Mme d’Angoulême dans aucun acte politique proprement dit, et toute sa vie fut de famille et d’intérieur. […] Rien de solennel, aucun apparat ; elle était toute en humble chrétienne à l’acte religieux ; elle faisait discrètement et secrètement les choses saintes.
L’emploi d’une forme de style, l’expression d’une conception particulière quelconque, que cet emploi soit original ou qu’il puisse paraître entaché d’imitation, est un fait ayant pour cause prochaine, comme tout le livre, la toile, la partition dont il s’agit, un acte physique de leur auteur, poussé par quelque besoin de gloire, d’argent, par un mobile, instinctif, n’importe, de faire une de ces œuvres. […] C’est là une image, accompagnée de désir, une image émotionnelle et comme telle capable de provoquer des actes. […] Mais il faut comprendre que le fait même de l’imitation, le fait intime grâce auquel un écrivain s’enrôle sous telle bannière plutôt que sous telle autre, qu’il parvient à se servir avec quelque succès et quelque originalité de l’esthétique qu’il a choisie, a une cause profonde, et se ramène, comme tous ses actes, à sa constitution intellectuelle, à ses aptitudes, à ses tendances.
Mais le maître en ce genre, maître incomparable, du moins à considérer tous les auteurs français, et pour les autres je sens mon incompétence, c’est Molière, qui trace un caractère par le style même du personnage dès les premières répliques qu’il prononce, qui met des nuances de style sensibles entre des personnages à peu près semblables, et par exemple entre Philaminte, Armande et Bélise, peut-être et je le crois, entre Mademoiselle Cathos et Mademoiselle Madelon ; qui indique par des styles différents les différents âges, même, d’un même personnage ; car on sait parfaitement que Don Juan n’a pas le même âge au cinquième acte qu’au premier, malgré l’apparente observation de la règle des vingt-quatre heures, et qu’il change de caractère du commencement à la fin de la pièce ; or, observez le style, et vous verrez que de ces différences dans le caractère et de ces différences d’âge, le style même vous avertit. […] De même Elmire, qui a un style si court, si direct et si franc dans la scène trois du troisième acte, parce qu’elle n’est nullement une coquette, quoi que d’aucuns en aient cru, change de style, non seulement en ce sens qu’elle parle un tout autre langage, comme le lui fait remarquer Tartuffe (« Madame, vous parliez tantôt d’un autre style ») ; mais aussi dans le sens grammatical du mot, quand elle a pris un caractère d’emprunt ; et le style alambiqué, torturé de la coquette, ou bien plutôt de la femme qui ne l’est point et qui s’efforce péniblement de l’être, lui vient aux lèvres et marque tout justement ce changement momentané de caractère et avertirait et mettrait en défiance le convoiteux, s’il n’était étourdi par sa convoitise. […] On n’a pas compris ou point voulu comprendre, qu’au premier acte Chrysalde est en effet, l’homme raisonnable, et qui ne parle que raison, et qu’au quatrième, il est un bourgeois raillard qui, pour taquiner Arnolphe et le mettre en ébullition, soutient devant lui le paradoxe le plus propre à l’exaspérer.
Le prix de la philosophie d’Anatole France est qu’elle est critique jusqu’à la négation, sans aboutir à un acte de foi. […] Prenez-y garde encore : mourir, c’est accomplir un acte d’une portée incalculable. » Ne calculons pas, vivons pour le mieux, au petit bonheur de la fatalité, disait Laforgue.
La société a été imprégnée des principes qui doivent la conserver quoiqu’ils ne soient plus textuellement exprimés dans les actes de notre législation. […] La guerre de Spartacus n’avait aucune analogie avec les actes de rébellion chez les peuples modernes.
. — La Bagatelle, comédie en un acte (1900).
L'enluminure de celle-ci a fait oublier la premiere ; ce qui n'empêche pas que la troisieme scene du troisieme Acte de la Tragédie de Riuperoux n'annonce plus de talent que toute la Piece de M.
(Acte V, sc. […] (Aurengzebe, acte II, sc. […] (Mariage à la mode, acte III, sc. […] The World well lost, acte II. […] (Orphan, fin du Ier acte.)
. — Aïssé, cinq actes, en vers (1897). — Saint François d’Assise (1897).
Il ne nous a caché ni ses actes ni sa pensée. […] L’analogie entre les faits sociaux d’une époque et les actes intellectuels de l’autre apparaît ici étonnante. […] Il aura réhabilité et embelli des parties, des fonctions et des actes qui paraissaient honteuses. […] — et l’énorme succès de librairie est dû, avant tout, aux pages où le maître décrit, avec la belle simplicité qui sied, des actes de vie et d’amour des hommes et des animaux. […] Quand vous chantez un acte simple de la vie commune à tous les hommes, en le douant de beauté, je rends hommage.
De toutes les Pieces qu’il a composées, il n’y en a guere que trois ou quatre qui aient eu des succès durables, Momus Fabuliste, Comédie en un Acte & en Prose, eut trente représentations.
. — Les Fêtes d’Apollon, prologue en un acte, en vers (1897). — Le Capitaine Satan (1898).
Cette petite Comédie, en un acte & en vers, n’a point été représentée, & ne méritoit pas non plus d’être imprimée.
Deux de ses Pastorales, chacune en cinq actes, & un Poëme sur l’Art de plaire, à l’imitation de l’Art d’aimer d’Ovide, ne peuvent trouver place que dans les Bibliotheques où l’on se pique de tout conserver.
Sarcey et Faguet ont admiré votre quatrième acte. […] Dans le fond, il y a ceci, qui est bizarre : il vous a été absolument impossible de supporter cette idée qu’il y eût en France un homme notoirement insensible aux beautés du 4e acte de Frédégonde.
— L’Habit vert, proverbe en un acte, avec M. Émile Augier (1849). — Louison, comédie en deux actes et en vers (1849). — Poésies nouvelles (1850). — Œuvres posthumes (1860).
Boileau, dans son Art poétique, a passé sous silence une infinité d’objets qui font néanmoins partie d’une poétique ; de là vient qu’en parlant de la Tragédie, il n’entre dans aucun détail sur la division des Pieces en Actes, des Actes en Scenes ; sur l’exposition, l’intrigue, le dialogue, les surprises, la catastrophe.
Dieu ne répète pas à chaque instant l’acte de sa toute-puissance par lequel il créa le monde ; et le monde cependant est une suite de créations successives, qui s’opèrent par l’effet toujours le même de cet acte de la volonté de Dieu.
Il croit à la morale par elle-même, et il y croit si dru qu’il n’est pas du tout frappé comme il devrait l’être de ce grand fait qui se retourne contre sa pauvre morale, la soufflète et la convainc d’impuissance, — le contraste qui existe et n’a pas cessé d’exister à la Chine entre la moralité enflée ou sentimentale des paroles et la scélératesse des actes ! […] Toute cette morale dont ils se chamarrent n’est donc pour eux que de l’ornementation pure, pièces d’estomac, broderies de robe, inscriptions de lambris, peintures d’éventail, dessus de porte, arabesques, mais elle n’a aucune influence réelle sur leur caractère et leurs actes, et elle ne peut pas en avoir, car voici précisément où un homme, qui n’aurait pas été M.
Les uns la prennent pour un acte de défense de l’individu contre la communauté, comme un veto opposé par le moi aux empiétements de tous. […] Il y a, de 1810 à 1830 (De Maistre est mort en 1821 ; mais c’est à partir de sa mort que ses grands ouvrages ont été répandus), comme un triumvirat de philosophie catholique, dont les membres ne se voient point ou ne se voient guère, mais dont les manifestes et les actes sont presque en parfait accord. […] Ils aiment à penser en commun, parce que, forcés de vivre en société, ils sentent qu’ils leur faut agir en commun, et qu’ils sentent confusément aussi que, les actes étant des pensées qui marchent et les pensées des actes qui se mettent en route, celui qui doit agir en commun est à peu près obligé de penser en commun tout de même ; ou que, sinon, les actes ne seront plus des pensées, n’auront plus rien d’intellectuel, seront un je ne sais quoi déterminé par les circonstances, où l’entendement humain n’interviendra point, et marqueront une dégradation de l’humanité. […] Cependant il avait en lui, à la condition encore que Dieu voulût l’aider en cela, de quoi de conquérir une liberté relative de pensée, de parole et d’acte. […] A mesure que le travail physiologique est plus divisé dans un être, l’être est plus parfait, comme on dit, et, disons simplement, est plus propre à l’acte et possède une plus grande sphère d’action.
. — Acte de foi, poésies (1868).
Boyer, Georges (1850-1931) [Bibliographie] La Famille, un acte (1879). — Hérode, poème lyrique pour musique de William Chaumet (1886). — Paroles sans musique, avec une lettre d’Auguste Vitu (1889). — Le Trèfle à quatre feuilles (1890). — Mon ami chose (1893). — Le Portrait de Manon (1894). — Nurka (1896).
Il la réveilla trop en sursaut par ses premières paroles et par ses premiers actes du haut de son trône. « Quand l’Italie fut debout, il ne sut qu’en faire. » Son patriotisme lui disait de la lancer contre l’Autriche. […] J’ai eu le bonheur de résider pendant plusieurs années à cette cour, et d’assister, dans la familiarité intime du prince, à tous ses actes, à toutes ses intentions, à toutes ses pensées les plus secrètes d’amour pour son peuple et de perfectionnement pour ses institutions ; il n’y eut jamais alors plus de libéralisme sur un trône. […] Cette usurpation violente de la république de Gênes par la main de l’Europe au profit de la maison de Savoie, au moment où l’Europe en armes restituait tout au droit des trônes et des peuples, est un des actes les plus iniques commis en pleine paix pour exproprier une nation illustre et innocente de tout crime envers l’Europe. […] Le prince allait-il à Novare pour y désavouer ses actes et ses complices de Turin ? […] Il publia une proclamation de repentir par laquelle il se démettait du commandement général en faveur de M. de Latour, et faisait acte de soumission au roi légitime, son oncle, le duc de Génevois.
Concevoir une tragédie, ce que j’appelle ainsi, c’est donc distribuer mon sujet en scènes et en actes, établir et fixer le nombre des personnages ; puis, en deux petites pages de mauvaise prose, résumer, pour ainsi dire, scène par scène, ce qu’ils diront et ce qu’ils doivent faire. […] Le premier plan approuvé, le développement allait très vite ; j’en écrivais un acte par jour, quelquefois plus, rarement moins ; et d’ordinaire, dès le sixième jour, la tragédie était née, sinon faite. […] Tel fut le sort d’un Charles Ier , qu’immédiatement après le Philippe j’entrepris de développer en français ; au troisième acte de l’ébauche, mon cœur et ma main se glacèrent en même temps, et si bien que ma plume se refusa absolument à poursuivre. […] Le duc de Fitz-James avait reçu tous les pouvoirs de Charles-Édouard pour signer l’acte en son nom. […] Rentré chez lui, il s’adresse au grand-duc ; mais toutes ses plaintes, toutes ses prières, toutes ses protestations sont vaines : Pierre-Léopold aimait la justice sommaire et ne rendait pas compte de ses actes.
Napoléon revenu de l’île d’Elbe inaugure ce nouvel empire si rapide et si court qui peut s’intituler l’Empire constitutionnel : il change de système, il modifie profondément sa manière de gouverner, il introduit dans les Constitutions de l’Empire ce fameux Acte additionnel dont Benjamin Constant est le principal rédacteur, reconnaissable à la parfaite clarté et à l’élégance ; dont Sismondi, alors à Paris, se fait l’avocat et le défenseur officieux dans le Moniteur, et qui est destiné à donner satisfaction au parti libéral, à tous les patriotes ralliés. […] Je lis dans les Mémoires du duc de Rovigo, lequel ne s’attendait guère à la discussion soulevée aujourd’hui et qui vient y apporter son contingent, — je lis : « Les publicistes en étaient satisfaits (de l’Acte additionnel) ; Mme de Staël elle-même applaudissait aux garanties qu’il renfermait. […] Nous avons eu des querelles terribles par lettres sur Bonaparte : il a vu la liberté là où elle était impossible ; mais il faut convenir aussi que pour la France tout valait mieux que l’état où elle est réduite actuellement. » Cette parole écrite à la date du 8 décembre 1815, et en partie à la décharge de Sismondi, montre que si Mme de Staël avait pu, sans partager ses espérances de liberté, paraître approuver pourtant l’Acte additionnel, elle avait bien pu, à plus forte raison, faire une tentative auprès du Prince-Régent en faveur de la paix, c’est-à-dire de l’indépendance nationale dont elle déplorait si amèrement la violation et la perte.
Si j’avais affaire à un auteur dramatique, je dirais que son cinquième acte est le plus faible ; et il n’en pouvait être autrement d’après le sens même et l’esprit selon lequel il a mené toute l’action : le cinquième acte, humanisé comme il l’est, et dépouillé de son mystère, est nécessairement un peu découronné. […] L’auteur que l’on pouvait croire jusqu’ici assez dédaigneux des suffrages moyens, a fait acte par là d’une grande déférence pour la généralité des lecteurs.
. — Mais une tendance prise en soi n’est rien de distinct ; elle est le commencement, le rudiment, l’ébauche, l’approche, plus ou moins pénible ou facile, de quelque chose, image ou nom, ou tout autre acte déterminé, qui est sa plénitude et son achèvement ; elle est l’état naissant de l’acte qui est son état final. — En fait d’actes positifs et définitifs, lorsque nous pensons où connaissons les qualités abstraites, il n’y a donc en nous que des noms, les uns en train de s’énoncer ou de se figurer mentalement, les autres tout énoncés et figurés.
Son originalité est de noter toutes les choses extérieures par lesquelles les hommes se révèlent ; ce sont d’abord leurs actes, et leurs paroles, puis leur geste, leur physionomie, toute leur apparence physique, puis leurs habits et leur train de maison, leur logement, leurs meubles, leurs repas ; c’est leur profession : Lesage, avant Diderot, n’oublie jamais de faire entrer la condition dans la composition du caractère. […] Mais les circonstances de cette passion, les actes des êtres qui en sont possédés, font de cette rare passion une réalité. […] On a fait déjà des peintures de la vie intime et domestique : jamais on n’a représenté avec une gravité si sérieuse les occupations du ménage, les soins, les devoirs de la maîtresse de maison, les actes, les aspects de la vie du propriétaire.
De même que le fait le plus simple de la connaissance humaine s’appliquant à un objet complexe se compose de trois actes : 1° vue générale et confuse du tout ; 2° vue distincte et analytique des parties ; 3° recomposition synthétique du tout avec la connaissance que l’on a des parties ; de même l’esprit humain, dans sa marche, traverse trois états qu’on peut désigner sous les trois noms de syncrétisme, d’analyse, de synthèse, et qui correspondent à ces trois phases de la connaissance. […] La religion était la philosophie, la poésie était la science, la législation était la morale ; toute l’humanité était dans chacun de ses actes, ou plutôt la force humaine s’exhalait tout entière dans chacune de ses exertions. […] Un germe est posé, renfermant, en puissance, sans distinction, tout ce que l’être sera un jour ; le germe se développe, les formes se constituent dans leurs proportions régulières, ce qui était en puissance devient un acte ; mais rien ne se crée, rien ne s’ajoute.
si l’Angleterre, me disais-je, a ses Grandisson, la France a ses Beaumarchais… » Pour s’expliquer un peu l’enthousiasme et le ton, il faut dire que Beaumarchais, à cette date, venait en effet, de se signaler par un acte énergique de dévouement envers les siens. […] Dans le procès qu’il eut dix ans plus tard contre le comte de La Blache et le conseiller Goëzman, ses ennemis et ses accusateurs cherchaient par tous les moyens à perdre Beaumarchais, et on fit circuler contre lui une prétendue lettre venue d’Espagne, qui allait à dénaturer et à flétrir un acte généreux de sa jeunesse. […] Continuant donc de s’adresser humblement au souverain Être, il lui demande, puisqu’il doit avoir des ennemis, de les lui accorder à son choix, avec les défauts, les sottes et basses animosités qu’il lui désigne ; et alors, avec un art admirable et un pinceau vivifiant, il dessine un à un tous ses ennemis et ses adversaires, et les flétrit sans âcreté, dans une ressemblance non méconnaissable : « Si mes malheurs doivent commencer par l’attaque imprévue d’un légataire avide sur une créance légitime, sur un acte appuyé de l’estime réciproque et de l’équité des deux contractants, accorde-moi pour adversaire un homme avare, injuste et reconnu pour tel… etc. » Et il désigne le comte de La Blache si au vif que tous l’ont nommé déjà ; de même pour le conseiller Goëzman, de même pour sa femme et pour leurs acolytes ; mais ici la verve l’emporte, et le laisser-aller ne se contient plus ; à la fin de chaque portrait secondaire, le nom lui échappe à lui-même, et ce nom est un trait comique de plus : Suprême Bonté !
Démocrite prétendu fou, en trois actes & en vers, est son meilleur Ouvrage.