/ 1816
1104. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « Poésies complètes de Théodore de Banville » pp. 69-85

Il faut vraiment qu’en notre pays de France nous aimions bien les guerres civiles : nous avons toujours à la bouche Racine et Corneille pour les opposer à nos contemporains et les écraser sous ces noms.

1105. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) «  Œuvres et correspondance inédites de M. de Tocqueville — I » pp. 93-106

En continuant de parcourir la correspondance de M. de Tocqueville, nous aurons d’ailleurs à y signaler des parties vraiment belles et même tout à fait aimables.

1106. (1869) Portraits contemporains. Tome I (4e éd.) « Victor Hugo — Victor Hugo, Les Chants du crépuscule (1835) »

Hugo a continué sa série d’odes ou pièces politiques et sociales, avec une pensée plus mûre, vraiment progressive, honnête et indépendante, aidée d’une incomparable imagination.

1107. (1861) Cours familier de littérature. XI « Atlas Dufour, publié par Armand Le Chevalier. » pp. 489-512

Si j’étais père de famille, au lieu d’être un solitaire de l’existence entre deux générations tranchées par la mort, du passé et de l’avenir de ce globe, qui n’a plus pour moi que le tendre et triste intérêt du tombeau ; ou si j’étais un instituteur de la jeunesse, chargé de lui enseigner le plus rapidement et le plus éloquemment possible ce que tout homme doit savoir du globe et de la race à laquelle il appartient, pour être vraiment intelligent de lui-même, je suspendrais un globe terrestre au plancher de ma modeste école, et j’expliquerais, avec ce miraculeux démonstrateur de l’astronomie, le second Herschel, la place et le mouvement de notre globule au milieu des espaces et des mouvements de cette armée des astres, qui exécutent, chacun à son rang et à son heure, la divine stratégie des mondes.

1108. (1895) Histoire de la littérature française « Sixième partie. Époque contemporaine — Livre III. Le naturalisme, 1850-1890 — Chapitre I. Publicistes et orateurs »

Je ne vois qu’un homme à signaler, qui vraiment a fait de la conférence autre chose qu’un discours ou une lecture, et s’y est créé une forme originale de parole.

1109. (1925) Méthodes de l’histoire littéraire « II  L’esprit scientifique et la méthode de l’histoire littéraire »

Les ennemis vraiment à craindre, pour nous, ne sont pas au dehors, ils sont au dedans de nous : ce sont nos ignorances, nos fantaisies et nos passions.

1110. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — B — Banville, Théodore de (1823-1891) »

Vraiment il plane et n’effleure que la surface brillante de l’univers, comme un dieu innocent et ignorant de ce qui est au-dessous, ou plutôt comme un être paradoxal et fantasque, un porte-lauriers pour de bon qui se promène dans la vie comme dans un rêve magnifique et à qui la réalité, même contemporaine n’apparaît qu’à travers des souvenirs de mythologie, des voiles éclatants et transparents qui la colorent et l’agrandissent.

1111. (1913) Les antinomies entre l’individu et la société « Chapitre IV. L’antinomie dans l’activité volontaire » pp. 89-108

Mais avec le développement social, la part de l’imitation, du conformisme, de la réglementation, de l’action routinière et imposée va croissant ; celle de l’action personnelle, vraiment réfléchie et voulue, va en diminuant.

1112. (1890) L’avenir de la science « Préface »

Nous ne craignons vraiment que la chute du ciel, et, même quand le ciel croulerait, nous nous endormirions tranquilles encore sur cette pensée : l’Être, dont nous avons été l’efflorescence passagère, a toujours existé, existera toujours.

1113. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Deuxième partie. Ce qui peut être objet d’étude scientifique dans une œuvre littéraire — Chapitre IV. Cause immédiate d’une œuvre littéraire. L’auteur. Moyens de le connaître » pp. 57-67

L’homme n’est jamais ou presque jamais tout d’une pièce ; sa faculté maîtresse, s’il en a une vraiment dominante, sera donc accompagnée d’ordinaire de facultés subordonnées qui la limitent et la combattent.

1114. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Troisième partie. Étude de la littérature dans une époque donnée causes et lois de l’évolution littéraire — Chapitre IV. La littérature et le milieu psycho-physiologique » pp. 126-137

Il en est qui sont vraiment martyrs de leur sensibilité, qui en souffrent cruellement, qui sont, comme la sensitive, froissés et blessés par le contact le plus léger.

1115. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Avertissement sur la seconde édition. » pp. 23-54

N’est-ce pas-là ce qu’on peut appeler vraiment malignité, quand on a assez de réserve pour ne pas donner leur vrai nom à de semblables procédés ?

1116. (1885) Préfaces tirées des Œuvres complètes de Victor Hugo « Préfaces diverses — Préface du « Rhin » (1842) »

Ne serait-il pas vraiment inexplicable qu’il eût passé, lui, devant ces cathédrales sans y entrer, devant ces forteresses sans y monter, devant ces ruines sans les regarder, devant ce passé sans le sonder, devant cette rêverie sans s’y plonger ?

1117. (1906) La nouvelle littérature, 1895-1905 « Deuxième partie. L’évolution des genres — Chapitre IV. Littérature dramatique » pp. 202-220

Pottecher, devant des auditeurs sincères et vraiment populaires, a essayé à Bussang le pouvoir de la comédie sociale.

1118. (1906) Les œuvres et les hommes. À côté de la grande histoire. XXI. « L’empire russe depuis le congrès de vienne »

Beaumont-Vassy nous a raconté les faits politiques qui se sont produits en Russie, ou sous l’action de son cabinet en Europe, depuis trente-neuf ans7 ; mais le premier journaliste venu en sait autant sur tous ces faits vus par l’écorce que Beaumont-Yassy lui-même, et vraiment était-ce bien la peine d’intituler fastueusement son ouvrage : De l’Empire russe depuis le Congrès de Vienne, si ce livre qu’on appelle ainsi n’a pas plus de profondeur et de consistance que la Gazette de Leipzig ou le Journal de Francfort ?

1119. (1906) Les œuvres et les hommes. Femmes et moralistes. XXII. « Sainte Térèse » pp. 53-71

Même Renan, l’ennemi des Saints modernes, n’oserait pas soutenir que le bandeau de sainte Térèse n’est pas vraiment une auréole.

1120. (1899) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (troisième série). XVII « Le père Augustin Theiner »

N’y aurait-il vraiment, dans le fait que nous reprochons à Clément XIV, ni lâcheté, ni aveuglement ?

1121. (1904) Les œuvres et les hommes. Romanciers d’hier et d’avant-hier. XIX « Marie Desylles » pp. 323-339

Ces Lettres d’une Réa Delcroix 33 inconnue, signées d’une Marie Desylles inconnue : pseudonyme sous pseudonyme, masque sur masque, sont-elles vraiment des lettres d’amour ?

1122. (1898) L’esprit nouveau dans la vie artistique, sociale et religieuse « I — L’architecture nouvelle »

Nous avons pris au pied de la lettre, le joyeux paradoxe de Théophile Gautier : « Il n’y a de vraiment beau que ce qui ne peut servir à rien ; tout ce qui est utile est laid, car c’est l’expression de quelque besoin, et ceux de l’homme sont ignobles et dégoûtants, comme sa pauvre et infirme nature. — L’endroit le plus utile d’une maison, ce sont les latrines. » Et nous avons conformé notre jugement à ce précepte, d’après lequel il serait impossible à un meuble, à une habitation, à une étoffe, de satisfaire aux exigences de la beauté.

1123. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre XXI. De Thémiste, orateur de Constantinople, et des panégyriques qu’il composa en l’honneur de six empereurs. »

Cyrus n’aimait que les Perses, Auguste les Romains, Alexandre les Grecs ; aucun n’aimait les hommes, aucun n’était vraiment roi.

1124. (1890) La bataille littéraire. Deuxième série (1879-1882) (3e éd.) pp. 1-303

J’ai eu l’occasion de voir en lui un côté vraiment sincère et généreux. […] Vraiment la France serait trop avilie si elle avait subi pendant vingt ans la toute-puissance d’un crétin travaillant pour lui seul. […] Il avait dix-neuf ans ; sa figure et sa taille étaient vraiment de lignée raphaëlesque, et offraient l’idéal du poète adolescent. […] — Vraiment, monsieur, je suis confus ! […] c’est vraiment étonnant comme vous ressemblez à mon vieil ami, à défunt monsieur votre père !

1125. (1853) Histoire de la littérature dramatique. Tome II « Chapitre V. Comment finissent les comédiennes » pp. 216-393

Si Tragaldabas eût été vraiment ivre, il n’eût pas retrouvé sa mâchoire béante à ses pieds. […] vraiment vous ne connaissez guère Melchior Zapata. […] Là était l’enclouure, et il fallut vraiment que M.  […] » À cette nouvelle, qui était vraiment une grande nouvelle, on s’inquiète, on s’informe, on s’agite. […] Vraiment on prend plus de soucis pour rompre cet hymen que n’en prend Néron pour se défaire de Britannicus.

1126. (1782) Essai sur les règnes de Claude et de Néron et sur la vie et les écrits de Sénèque pour servir d’introduction à la lecture de ce philosophe (1778-1782) « Essai, sur les règnes, de Claude et de Néron. Livre second » pp. 200-409

couché dans une même vaste infirmerie, je m’entretiens avec les autres malades… » On est vraiment touché de cette modestie. […] Lettre XLIV. « La philosophie est la vraie noblesse : nul n’a vécu pour la gloire d’autrui. » « Savez-vous quels sont les aïeux vraiment dignes d’être enviés ? […] C’est là qu’apostrophant l’efféminé, il lui dit : « 0 l’homme vraiment digne d’être livré à la vie !  […] Ses pensées sur la mort me paraissaient si roides, que, m’appliquant à moi-même le mot que je viens de citer sur un lâche qui craignait de mourir, je me suis dit : Ô l’homme vraiment digne d’être livré à la vie ! […] Votre doctrine tend à enorgueillir des paresseux et des fous, et à dégoûter les bons princes et les bons magistrats, les citoyens vraiment essentiels.

1127. (1912) Pages de critique et de doctrine. Vol I, « I. Notes de rhétorique contemporaine », « II. Notes de critique psychologique »

Quand don Quichotte cesse de se croire un émule des chevaliers errants dont il a vraiment la noblesse et le courage, que devient-il ? […] En cela il est vraiment un idéaliste, tout voisin de la conception platonicienne. […] Il est de ceux qui l’aiment vraiment, cette pauvre âme, de ceux qui s’arrêtent devant ses déchéances et ses misères, le cœur serré par la pitié. […] Dépenser votre prestigieux esprit dans le sabbat quotidien de ce cénacle, c’était vraiment exécuter des ricochets sur l’eau avec des pièces d’or. […] Vous étiez vraiment de ceux qui rient de la vie pour n’être pas obligés d’en pleurer, c’est-à-dire qu’ils y apportent une sensibilité trop vulnérable.

1128. (1920) Essais de psychologie contemporaine. Tome I

Ceux qui viendront à nous seront vraiment nos frères, et à quoi bon sacrifier aux autres ce qu’il y a de plus intime, de plus spécial, de plus personnel en nous ?  […] Au fond, ce qui l’intéresse vraiment dans l’histoire, c’est le « moi » humain. […] La robe de cette femme flotte devant les yeux de Frédéric et l’empêche d’aimer vraiment ses maîtresses. […] Le couplet descriptif est filé avec une science de la langue poétique vraiment supérieure, et chaque image évoquée est un trait de caractère du personnage qu’elle vient assaillir. […] Est-ce que nous demandons vraiment à Madame Bovary des notions exactes sur les mœurs de province ?

1129. (1885) Le romantisme des classiques (4e éd.)

Trivelin Oui vraiment, moderne… et des plus modernes. […]Vraiment ! […] Le vieil Horace Ô d’un triste combat effet vraiment funeste ! […] En résumé, il n’y a vraiment, dans ce drame, que le premier et le cinquième acte ; mais ces deux-là éblouissent et séduisent. […] La pièce est vraiment ennuyeuse.

1130. (1891) Essais sur l’histoire de la littérature française pp. -384

surtout, quelle cordialité vraiment française ! […] Barrière ne sont-ils vraiment que des bonshommes. […] La comparaison est juste, s’il s’agit de la hardiesse vraiment magistrale de quelques, scènes et de la rectitude des caractères comiques. […] Il a en ce sens une spécialité de génie vraiment terrible. […] Aussi, malgré plusieurs scènes, en leur genre supérieures, l’ensemble de la comédie nous laisse froids ; on y cherche vraiment l’accent d’une émotion forte, et jusqu’à Je vous hais, tout s’y dit avec calme.

1131. (1870) Nouveaux lundis. Tome XII « Eugène Gandar »

Mais il n’en est pas ainsi des vraiment belles choses : elles ne peuvent que gagner à être revues. […] J’ai eu vraiment des semaines pénibles, où il m’a fallu quelque courage pour aller faire mes deux leçons à la Sorbonne, et dans l’intervalle rien, mais rien du tout… Bref, un état supportable à peine pour un oisif qui laisserait glisser les heures sans les compter… « La Sorbonne fait pourtant tout ce qu’elle peut pour me payer des peines qu’elle m’a données. J’ai cette année un auditoire très nombreux, très partagé d’opinions, très recueilli, et je puis vraiment croire que nous cherchons tous ensemble la vérité… » Le professeur qui cherche la vérité !

1132. (1881) La parole intérieure. Essai de psychologie descriptive « Chapitre III. Variétés vives de la parole intérieure »

Enfin, toute contrainte disparaît ; on parle tout haut ; la parole, à peine audible un instant auparavant, est devenue vraiment extérieure. […] Il rêve éveillé ; entre son rêve et ceux qu’il fait endormi, il n’y a d’autre différence que la vraisemblance ; les rêves du sommeil sont toujours incohérents, ils n’imitent pas vraiment la réalité, car, pendant la durée du sommeil, les lois de la nature sont suspendues ; tandis que les rêves de l’homme éveillé sont des drames analogues à ceux que le roman raconte ou que le théâtre représente aux yeux, avec cette différence que l’auteur même du drame y joue toujours le rôle principal. […] 227 » Ces méditatifs agités sont rares, et ils sont vraiment ridicules, car leur étrange allure n’a pas pour excuse une vraie passion humaine.

1133. (1864) Portraits littéraires. Tome III (nouv. éd.) « Benjamin Constant et madame de Charrière »

Cette femme, comme tant d’autres, s’était, à l’entrée de sa carrière, lancée vers le monde, qu’elle ne connaissait pas, avec le sentiment d’une grande force d’âme et de facultés vraiment puissantes. […] Benjamin Constant était le premier à plaisanter de ces transformations de son éternel ouvrage, de cet ouvrage toujours continué et refait tous les cinq ou dix ans, selon les nouvelles idées survenantes : « L’utilité des faits est vraiment merveilleuse, disait-il de ce ton qu’on lui a connu ; voyez, j’ai rassemblé d’abord mes dix mille faits : eh bien ! […] Cette femme m’aimait vraiment, m’aimait vivement, et c’est la seule femme qui ne m’ait pas fait acheter ses faveurs par bien des peines. […] car il est vraiment aimable, vu avec beaucoup de monde. […] Il a le triste honneur d’offrir le type le plus accompli de ce genre de nature contradictoire, à la fois sincère et mensongère, éloquente et aride, chaleureuse et terne, romanesque et antipoétique, insaisissable vraiment : telle qu’elle est, on n’en saurait citer aucune de plus distinguée et de plus rare.

1134. (1856) Le réalisme : discussions esthétiques pp. 3-105

On serait vraiment porté à le croire, à l’audition des grosses injures qui commencent à se faire entendre. […] On n’est vraiment artiste qu’à la condition de combiner ces divers éléments dans ses œuvres, tout en conservant le droit de les faire converger vers celui de ces éléments qui donne le ton à notre nature, ainsi que les rayons épars de la lumière se concentrent dans un verre grossissant. […] L’art vraiment nouveau sera celui qui, alliant la pureté de la forme avec les recherches du sentiment et de la passion, marchera dans une voie parallèle à celle du progrès et en se modifiant avec lui. […] Il paraît que notre costume n’est pas un costume : j’ai honte, vraiment, madame, de m’arrêter à de telles raisons. […] Les écrivains populaires allemands, quand ils ont du talent, ont, disais-je, sur les nôtres, l’avantage d’être d’origine personnelle vraiment paysanne et de tirer leurs œuvres de leur propre fond.

1135. (1890) Journal des Goncourt. Tome IV (1870-1871) « Année 1870 » pp. 3-176

C’est vraiment curieux comme le sentiment patrie manque chez certains hommes, et surtout chez les penseurs, les idéalistes. […] — J’ai vu des côtelettes de chien, c’est vraiment appétissant : ça a tout à fait l’air de côtelettes de mouton ! […] Il semble vraiment que M. de Bismarck ait enfermé, au secret, tout Paris, dans la cellule d’une prison pénitentiaire. […] Vraiment, la France est maudite ! […] vraiment, je ne sais pas comment je vais m’en tirer… Je comptais sur trois mille livres, et il n’a produit que deux mille trois cents… Les pieds, vous me demandez le prix des pieds, c’est vingt francs ; les autres morceaux, ça va de huit à quarante francs… Ah !

1136. (1910) Variations sur la vie et les livres pp. 5-314

Mais c’est la façon dont Lamennais a rendu le texte de Dante qui mérite vraiment d’arrêter l’attention. […] Il était libéral, juste, doux, et chacun célébrait sa noblesse vraiment royale. […] C’était vraiment un prodige énorme, et il ne ressemblait pas aux mortels mangeurs de pain, mais à quelque coupeau, haut et boisé, qui se détache sur une montagne. […] Vraiment, c’est sur les gouttières qu’il faut aller à l’école ! […] Les spectacles terribles ou fantastiques ne deviennent vraiment significatifs dans l’ouvrage de Shakespeare que par un travail de l’imagination.

1137. (1928) Quelques témoignages : hommes et idées. Tome II

C’est donc vraiment un Français contemporain dont nous constatons ici la sphère d’activité, et qui la pratiqua, dans son domaine, cette défense spirituelle, avec quelle lucidité ! […] Il semble que cet arrêt, vraiment trop sommaire, soit en voie d’être revisé, grâce à l’étude des hommes et des événements retardés de près par des historiens sans préjugés, lesquels ne se laissent plus duper par la rhétorique des passions de partis. […] Vraiment, les mots que j’ai entendu mon cher ami Henry James prononcer souvent : « l’inépuisable Italie » sont très exacts. […] C’est vraiment l’observateur que réclamait Magendie, et aussi, à cause de cette véracité complaisante envers son modèle, un artiste littéraire de tout premier ordre. […] Ses rapports avec Bülow sont un signe encore d’une disposition d’esprit qui ne lui permettait pas le recrutement de conseillers vraiment dévoués et supérieurs.

1138. (1898) Manuel de l’histoire de la littérature française « Livre III. L’Âge moderne (1801-1875) » pp. 388-524

On s’est rendu compte qu’il ne saurait y avoir de théâtre sans un sujet dont l’intérêt soit vraiment général, mais surtout sans une certaine « aliénation de soi-même », qui arrache le poète à la préoccupation de son individualité pour l’incarner dans ses personnages. […] Le romancier n’est vraiment qu’un témoin dont la déposition doit rivaliser de précision et de certitude avec celle de l’historien. […] 3º Les Œuvres. — Chateaubriand ayant surveillé de son vivant la publication de ses Œuvres complètes, en 36 volumes, Paris, 1836-1839, Pourrat, — nous pourrions nous borner à relever le contenu de ces 36 volumes, si la distribution des matières n’y était vraiment trop arbitraire, et la chronologie trop peu respectée. […] V ; et Renan, L’Avenir de la science, 1890] ; — et, de la « philosophie de l’histoire » telle que l’avait entendue Voltaire, — ils dégagent une conception plus ou moins discutable ; — mais vraiment philosophique de l’histoire. — Il convient d’ajouter que les conséquences de leurs travaux ne s’aperçoivent pas encore ; — et, en attendant, ce n’est pas seulement en dehors d’eux, — mais en opposition avec eux que la littérature nouvelle se développe. […] 3º Les Œuvres. — On peut diviser les Œuvres de Renan en trois principaux groupes, selon qu’elles se rapportent à l’érudition pure, à l’histoire générale des religions ou du christianisme en particulier, ou à ce qu’on appellerait la philosophie, s’il ne convenait, dans ce dernier groupe, de distinguer les Œuvres vraiment sérieuses, et celles qui ne relèvent que de la fantaisie.

1139. (1870) Portraits de femmes (6e éd.) « MADAME DE LONGUEVILLE » pp. 322-357

Une vie vraiment nouvelle pourtant va commencer. […] Mme de Longueville considère ce renouvellement comme étant pour elle le premier pas d’une vie vraiment pénitente : « Il y avoit longtemps que je cherchois (ce me sembloit) la voie qui mène à la vie, mais je croyois toujours de n’y être pas, sans savoir pourtant précisément ce qui étoit mon obstacle ; je sentois qu’il y en avoit entre Dieu et moi, mais je ne le connoissois pas, et proprement je me sentois comme n’étant pas à ma place ; et j’avois une certaine inquiétude d’y être, sans pourtant savoir où elle étoit, ni par où il la falloit chercher.

1140. (1875) Premiers lundis. Tome III « De la liberté de l’enseignement »

Chacun a présents à l’esprit les noms de contemporains vraiment exemplaires, d’honnêtes gens modèles ; mais, pour nous en tenir au passé, quel plus honnête homme, plus modéré, plus sage, plus sobre, plus bienfaisant dans les tous les jours de la vie que d’Alembert ? […] messieurs, je vous en conjure, que les représentants et les organes de l’État moderne, que les hommes vraiment politiques ne mettent pas le pied sur ce terrain glissant de la discussion métaphysique ; ce terrain-là, pas plus que celui de la théologie, n’est bonet sûr pour qui accepte l’établissement de la société présente et à venir.

1141. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — H — Hugo, Victor (1802-1885) »

Victor Hugo fut un très grand homme ; ce fut surtout un homme extraordinaire, vraiment unique. […] Un souffle vraiment poétique le remplit ; chez lui, tout est germe et sève de vie.

/ 1816