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852. (1874) Premiers lundis. Tome I « M. Tissot. Poésies érotiques avec une traduction des Baisers de Jean Second. »

Venu plus tard à Bourges, pour y achever ses études de jurisprudence, sous le célèbre Alciat, il inspira au maître et aux disciples une véritable admiration ; et, quand il les quitta, docteur à vingt et un ans, il fut reconduit par eux en triomphe hors de la ville.

853. (1874) Premiers lundis. Tome I « Bonaparte et les Grecs, par Madame Louise SW.-Belloc. »

Bonaparte était général en chef de l’armée d’Italie ; vainqueur de Venise, il ajoutait aux possessions françaises, par le traité de Campo-Formio, Corfou, Zante, Céphalonie, Sainte-Maure, Cérigo, avec les villes et ports de l’Albanie ; les Grecs devenaient ainsi nos alliés et nos voisins.

854. (1895) Histoire de la littérature française « Première partie. Le Moyen âge — Introduction. Origines de la littérature française — 4. Physionomie générale du moyen âge. »

La vision du monde matériel on moral est la même dans les châteaux, les villes et le plat pays7.

855. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — B — Bergerat, Émile (1845-1923) »

Vous avez filé du collège pour l’enterrement de Lamennais, vous êtes à la coule de tout ce qui s’est passé sur le pavé de la ville, au moment des coups de chien.

856. (1887) Discours et conférences « Discours prononcé à Tréguier »

Je vous devrai la joie d’avoir revu une fois encore ma vieille ville de Tréguier, à laquelle m’attachent de bien chers souvenirs.

857. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome I « Mémoires pour servir à l’histoire des gens-de-lettres ; et principalement de leurs querelles. Querelles particulières, ou querelles d’auteur à auteur. — Sophocle, et Euripide. » pp. 12-19

Au milieu de ces animosités, de ces violences dont toute la ville d’Athènes étoit témoin, & dont les amateurs gémissoient, on voyoit souvent éclore des pièces nouvelles de la part de ces deux grands génies.

858. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome I « Mémoires pour servir à l’histoire des gens-de-lettres ; et principalement de leurs querelles. Querelles particulières, ou querelles d’auteur à auteur. — Girac, et Costar. » pp. 208-216

Après un court examen, il ordonna aux deux écrivains, dont la querelle avoit amusé si longtemps la ville & les provinces, qu’ils eussent à ne plus écrire l’un contre l’autre.

859. (1767) Salon de 1767 « Peintures — Hallé » pp. 71-73

Autour, le prévôt des marchands, ou une monstrueuse femme grosse déguisée, tout l’échevinage, tout le gouvernement de la ville, une multitude de longs rabats, de perruques effrayantes, de volumineuses robes rouges et noires, tous ces gens debout, parce qu’ils sont honnêtes ; et tous les yeux tournés vers l’angle supérieur droit de la scène, d’où Minerve descend accompagnée d’une petite paix, que l’immensité du lieu et des autres personnages achève de rapetisser.

860. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Première partie — Section 12, qu’un ouvrage nous interesse en deux manieres : comme étant un homme en general, et comme étant un certain homme en particulier » pp. 73-80

Tel est l’interêt que prend une nation au poëme qui décrit les principaux évenemens de son histoire, et qui parle des villes, des fleuves et des édifices sans cesse présens à ses yeux.

861. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Seconde partie — Section 6, des artisans sans génie » pp. 58-66

Je comparerois volontiers ce superbe étalage de chef-d’oeuvres anciens et modernes, qui rendent Rome la plus auguste ville de l’univers, à ces boutiques où l’on étale une grande quantité de pierreries.

862. (1827) Principes de la philosophie de l’histoire (trad. Michelet) « Principes de la philosophie de l’histoire — Livre second. De la sagesse poétique — Argument » pp. 93-99

., ne sont que des expressions symboliques du caractère des indigènes qui fondèrent ces villes.

863. (1861) Questions d’art et de morale pp. 1-449

En Grèce, la lyre bâtit les villes. […] La scène de ce poème devait être à Paris, la ville appelée à devenir le centre de l’évolution sociale. […] Toutes les villes primitives, étant fondées sur le droit d’asile, furent aussi, à la lettre, des villes d’expiation. […] Dans la Bible, Caïn, le premier meurtrier, fonde la première ville. […] L’ancien monde a été la ville des expiations par le sang et la chair ; le monde nouveau sera la ville des expiations pacifiques, des épreuves par le sœur et par l’esprit.

864. (1857) Causeries du samedi. Deuxième série des Causeries littéraires pp. 1-402

La cour et la ville, Paris et la province, la France et l’Europe, s’infectaient de libertinage et d’athéisme, et, pendant ce temps, la révocation de l’édit de Nantes allongeait encore son ombre stérile sur ce siècle déshérité. […] Voilà ce que Voltaire comprit à merveille, et ce qu’il se promit d’exploiter « afin de corrompre la pédante ville ». — Il faut lire, dans l’ouvrage de M.  […] Gaberel appelle pudiquement Jeanne d’Arc, — circule dans la ville. […] De cette doctrine recueillie sur les lèvres du Dieu fait homme par quelques pêcheurs de Galilée, renfermée d’abord tout entière dans la parole, dans le Verbe, propagée ainsi de ville en ville au milieu des sarcasmes et des supplices, retrempée et raffermie sans cesse dans la persécution et le martyre, gagnant chaque jour en force, en solidité et en unité ce que perd le colosse qu’elle affronte en attendant qu’elle l’absorbe, et devenue enfin une foi, une loi, une constitution, un gouvernement, une société, une Église. […] Paris est la ville la plus spirituelle du monde ; mais il faut bien avouer que, quand une idée lui plaît et lui semble piquante, il en abuse avant de passer à une autre, et que l’amour déclaré de M. 

865. (1866) Nouveaux lundis. Tome V « M. Charles Magnin ou un érudit écrivain. »

Un vieux noël salinois consacre un couplet à certain chanoine Magnin qui devait être, un grand-oncle, et en remontant on trouverait toujours dans les registres des couvents ou chapitres de la ville quelque religieux ou chanoine de ce nom de Magnin. Quoique tout à fait Parisien de mœurs, de ton et d’éducation, Charles Magnin considéra toujours Salins comme le lieu de son origine ; il y possédait quelque bien, des vignes dont le vin lui plaisait et qu’il aimait à faire goûter à ses amis ; il y retournait chaque année passer une partie des vacances ; il accueillait à Paris tous les jeunes Salinois sur le pied de compatriotes, et il a testé finalement, en faveur de la ville de Salins, où il a voulu que ses restes fussent transportés pour y reposer dans le terroir paternel. […] Je n’ai point à entrer dans le récit de sa fin, dans les particularités de son testament, par lequel il demandait à être transporté à Salins après sa mort, léguant de plus à cette ville une partie de son bien, moyennant des conditions ou intentions à long terme qui paraissent difficiles à remplir.

866. (1869) Portraits contemporains. Tome I (4e éd.) « Lamartine — Lamartine, Jocelyn (1836) »

Les génies abondants et forts sont comme ces villes populeuses qui croissent vite et qui reculent tous les dix ans leur enceinte. […] On sent dans ce magnifique sonnet ce qu’il en coûte à la noble muse druidique des bois, à la muse des contemplations et des superstitions solitaires, pour saluer ainsi ce qui ravage déjà son empire et la doit en partie détrôner ; c’est presque une abdication auguste : je m’en attendris comme quand Moïse a sacré Josué et salué le nouvel élu du Tout-Puissant, comme quand Énée, par ordre du Destin, s’arrache à la Didon aimée, pour fonder la Ville inconnue. […] Dans la région où Jocelyn habite, à la hauteur de Valneige, le mal cesse par degrés ; les miasmes des villes expirent et se dissipent dans cet air vif des sapins et des mélèzes.

867. (1871) Portraits contemporains. Tome V (4e éd.) « DÉSAUGIERS. » pp. 39-77

C’est cette même ville qui avait donné naissance à Sieyès, le grand métaphysicien de 89 ; venant après lui et sorti du même lieu, le chansonnier de l’Empire et de la Restauration semblait destiné à prouver qu’en France, même après 89, tout finit encore par des chansons. […] On débarqua à la ville du Cap en janvier 1793. […] Dans un dîner du 2 fructidor an iv (1796), dix-sept gens d’esprit dont on a les noms, et parmi lesquels on distingue les deux Ségur, Deschamps, père des poëtes Deschamps d’aujourd’hui, Piis, Radet, Barré, Després, etc., posèrent entre eux les bases d’un projet de réunion mensuelle qu’ils rédigèrent le mois suivant en couplets ; c’était l’ère des constitutions nouvelles et des décrets de toutes sortes ; on ne manqua pas ici d’en parodier la formule : En joyeuse société, Quelques amis du Vaudeville, Considérant que la gaieté Sommeille un peu dans cette ville, Sous les auspices de Panard, Vadé, Piron, Collé, Favart, Ont regretté du bon vieux âge Le badinage Qui s’enfuit ; Et, pour en rétablir l’usage, Sont convenus de ce qui suit : et, après la rédaction rimée-de divers articles du règlement, la commission signait en bonne forme : Au nom de l’Assemblée entière, Paraphé, ne varietur.

868. (1875) Les origines de la France contemporaine. L’Ancien Régime. Tomes I et II « Livre premier. La structure de la société. — Chapitre IV. Services généraux que doivent les privilégiés. »

Mais la place est fructueuse : le gouvernement général du Berry vaut 35 000 livres de rente, celui de la Guyenne 120 000, celui du Languedoc 160 000 ; un petit gouvernement particulier, comme celui du Havre, rapporte 35 000 livres, outre les accessoires ; une médiocre lieutenance générale, comme celle du Roussillon, 13 000 à 14 000 livres ; un gouvernement particulier, de 12 000 à 18 000 livres ; et notez que, dans la seule Ile-de-France, il y en a trente-quatre, à Vervins, Senlis, Melun, Fontainebleau, Dourdan, Sens, Limours, Etampes, Dreux, Houdan et autres villes aussi médiocres que pacifiques ; c’est l’état-major des Valois qui depuis Richelieu a cessé de servir, mais que le Trésor paye toujours  Considérez ces sinécures dans une seule province, en Languedoc, pays d’États, où il semble que la bourse du contribuable doive être mieux défendue. […] Il y a vingt ans, les fils des ducs, des ministres, des gens attachés à la cour, les parents et protégés des maîtresses, devenaient colonels à seize ans ; M. de Choiseul fit jeter les hauts cris en rejetant cette époque à vingt-trois ; mais, pour dédommager la faveur et l’arbitraire, il a remis à la pure grâce du roi, ou plutôt des ministres, la nomination des lieutenances-colonelles et des majorités qui jusqu’alors allaient de droit à l’ancienneté du service, les gouvernements et les commandements des provinces et des villes. […] Boiteau, État de la France en 1789, 55, 248. — Marquis d’Argenson, Considérations sur le gouvernement de la France, 177. — Duc de Luynes, Journal, XIII, 226 ; XIV, 287 ; XIII, 33, 158, 162, 218, 233, 237 ; XV, 268 ; XVI, 304. — Le gouvernement de Ham vaut 11 250 livres, celui d’Auxerre 12 000, celui de Briançon 12 000, celui des îles Sainte-Marguerite 16 000, celui de Schelestadt 15 000, celui de Brisach de 15 à 16 000, celui de Gravelines 18 000. — L’ordonnance de 1776 avait réduit ainsi ces diverses places (Waroquier, II, 467) : 18 gouvernements généraux à 60 000 livres, 21 à 30 000, 114 gouvernements particuliers, dont 25 à 12 000 livres, 25 à 10 000, 64 à 8 000, 176 lieutenants et commandants de villes, places, etc., dont 35 de 6 000 à 16 000, et 141 de 2 000 à 6 000.

869. (1865) Cours familier de littérature. XIX « CXIe entretien. Mémoires du cardinal Consalvi, ministre du pape Pie VII, par M. Crétineau-Joly (3e partie) » pp. 161-219

La ville entière, qui en sut bientôt la nouvelle, fut très édifiée de cette mort. […] Ma mère, mes frères, mes sœurs et mon oncle doivent une trop respectueuse gratitude au Souverain Pontife et à Votre Éminence pour attirer de nouveaux désastres sur cette ville où, proscrits de l’Europe entière, nous avons été accueillis et recueillis avec une bonté paternelle que les injustices passées n’ont rendue que plus touchante. […] En annonçant au gouvernement français la perte que le monde venait de faire, le duc de Laval-Montmorency, ambassadeur du Roi Très-Chrétien près le Saint-Siège, écrivit : « Il ne faut aujourd’hui que célébrer cette mémoire honorée par les pleurs de Léon XII, par le silence des ennemis, enfin par la profonde douleur dont la ville est remplie, et par les regrets des étrangers et surtout de ceux qui, comme moi, ont eu le bonheur de connaître ce ministre, si agréable dans ses rapports politiques, et si attachant par le charme de son commerce particulier. » IX C’était le 24 janvier 1824.

870. (1892) Boileau « Chapitre I. L’homme » pp. 5-43

La première année, tandis que le roi allait en Flandre, ils restèrent à Paris, et s’en tirèrent par un mot d’esprit : « Leurs tailleurs avaient été plus longs à leur faire des habits de campagne que Sa Majesté à prendre les villes qu’elle assiégeait. » Mais l’année suivante, il fallut partir ; et leur ignorance des choses militaires, leur gaucherie à cheval, leur peu d’inclination à se faire tuer, donnèrent lieu à toute sorte d’épigrammes et d’anecdotes, dont s’amusèrent leurs ennemis, leurs envieux et la malignité secrète des indifférents. […] « Moulins est une ville très marchande et très peuplée. » Voilà tout ce qu’il a ressenti. […] Il accueillait tous les Lyonnais de distinction qui venaient à Paris, reconnaissant envers leur ville de bons intérêts qu’elle lui servait depuis tant d’années qu’il y avait placé ses fonds.

871. (1895) Histoire de la littérature française « Sixième partie. Époque contemporaine — Livre II. L’époque romantique — Chapitre V. Le roman romantique »

Plus vivantes sont les foules, les foules populaires surtout, le grouillement des gueux et des truands : plus vivante est la ville même, le Paris du xve  siècle, noir, infect, fourmillant, curieusement ressuscité dans sa topographie compliquée et dans sa physionomie bizarre. Mais vivante surtout est la cathédrale dont l’ombre couvre la ville ; Notre-Dame de Paris est le seul individu qui ait vraiment une âme dans le roman ; ce monstre terrible et séduisant, où le poète a saisi un « caractère », est le vrai héros de l’œuvre. […] Voici les salons ou les sociétés de petites villes, médisances, calomnies, prétentions, jalousies, espionnages, marches et contremarches pour le gain d’un héritage, la conclusion d’un mariage, le succès d’une élection, la nomination d’un fonctionnaire.

872. (1841) Matinées littéraires pp. 3-32

Nous remplirons auprès de vous l’office des Cicérone qui, voulant faire admirer leur ville ou leur pays aux voyageurs, se hâtent de les conduire aux plus beaux monuments et aux sites les plus pittoresques. […] Si le goût s’appuie sur le sentiment et la raison, deux choses qui semblent immuables, comment se fait-il que le goût change, non-seulement de siècle en siècle, de pays à pays, mais encore d’année en année, de ville à ville !

873. (1887) Revue wagnérienne. Tome II « Paris, le 8 septembre 1886. »

Le 15 août, quelques Français allant de Bayreuth à Dresde par Prague, ont entendu dans cette ville, grâce à l’obligeance de M.  […] Munich est la ville connue du wagnérisme ; c’est là qu’on va de France pour entendre du Wagner, et Dresde aura beaucoup à taire encore pour changer cette habitude. […] Enfin, là règne le souvenir du roi, et tout autour de la ville, très près, c’est les fameux châteaux, aujourd’hui ouverts aux visiteurs.

874. (1857) Cours familier de littérature. III « XVe entretien. Épisode » pp. 161-239

……………………………………………………………………………………………… Vous savez que je suis venu dans le pays de ma naissance, il y a quelques semaines, pour rétablir ma santé, atteinte jusqu’à la sève, et pour respirer le vieil air toujours jeune des coteaux où nous avons respiré notre première haleine, comme on renvoie à sa nourrice, bien qu’elle n’ait plus le même lait, l’enfant maladif que le régime des villes a énervé. […] Je passe ce congé au centre de mes occupations de vendeur de terre, et à proximité des hommes de loi, des hommes de banque et des hommes de trafic rural, auprès de la petite ville de Mâcon. […] Les cônes aigus des montagnes pelées du Mâconnais et du Beaujolais, groupés à droite et à gauche comme des vagues de pierre sous un coup de vent du chaos ; sur leurs flancs, de nombreux villages ; à leurs pieds, une immense plaine de prairies semées d’innombrables troupeaux de vaches blanches, et traversées par une large ligne aussi bleue que le ciel, lit serpentant de la Saône, sur lequel flotte, de distance en distance, la fumée des navires à vapeur ; au-delà, une terre fertile, la Bresse, semblable à une large forêt ; plus loin, un premier cadre régulier de montagnes grises, muraille du Jura qui cache le lac Léman ; enfin, derrière ce contrefort des montagnes du Jura, qui ressemblent d’ici au premier degré d’un escalier dressé contre le ciel, toute la chaîne des Alpes depuis Nice jusqu’à Bâle, et au milieu le dôme blanc et rose du mont Blanc, cathédrale sublime au toit de neige qui semble rougir et se fondre dans l’éther, et devenir transparente comme du sable vitrifié sous le foyer du soleil, pour laisser entrevoir, à travers ses flancs diaphanes, les plaines, les villes, les fleuves, les mers et les îles d’Italie.

875. (1917) Les diverses familles spirituelles de la France « Chapitre vii »

Le vieux maire d’Ablain-Saint-Nazaire, tout en larmes, vint lui serrer la main et lui annoncer qu’une des rues de la ville reconquise porterait son nom. […] Il multiplia ses visites à tous les lieux chers de son enfance. « La veille du départ, un dîner d’adieu fut donné sur son désir dans la campagne du Haut de Chaumont, et il voulut s’asseoir sous la charmille en terrasse qu’il aimait, de manière à voir la ville. […] L’offrande de nos villes et villages lorrains à la France !

876. (1890) La vie littéraire. Deuxième série pp. -366

En se promenant de long en large, le bon géant écrasait sous les talons les cervelles des conseillers municipaux de la ville de Rouen. […] Ces six petits volumes in-12, dont le titre, coupé par un écusson du style Louis XV, est ainsi conçu : Lettres de deux amants habitants d’une petite ville au pied des Alpes, recueillies et publiées par J. […] Après la mort d’Alexandre, Pyrrhon retourna dans sa ville. […] C’est lui qui portait à vendre la volaille et les cochons de lait au marché de la ville. […] La ville entière se donne le spectacle des Cosaques, acclamés par une poignée de royalistes.

877. (1862) Portraits littéraires. Tome II (nouv. éd.) « Delille »

Dans la littérature latine, les poèmes de la Pêche, de la Chasse, les descriptions sans fin de villes, de fleuves et de poissons, qu’on retrouve si souvent chez Ausone, n’ont plus rien de cette beauté de peinture, de ces hautes vues et pensées, dont Lucrèce et Virgile avaient fait la principale inspiration de leurs poèmes. […] Diderot va la voir, en est enchanté, il ne sera heureux que là : il revient en ville, l’été se passe sans qu’il retourne là-bas. […] On y lit le très-amusant récit d’un voyage que fit l’abbé Delille, en 1786, à Metz, à Pont-à-Mousson, à Strasbourg, reçu dans chaque ville par les gouverneurs, par les colonels à la tête de leurs régiments, par les maréchaux de Stainville et de Contades au sein de leurs états-majors, et commandant lui-même les petites guerres. […] On est déjà si loin de l’ancienne Université, qu’il n’est pas inutile de rappeler que les colléges de Lisieux et de Beauvais étaient À Paris, tandis que le collège d’Amiens était bien dans cette ville même.

878. (1858) Cours familier de littérature. VI « XXXIVe entretien. Littérature, philosophie, et politique de la Chine » pp. 221-315

Réunir en une société régulière une multitude d’êtres épars qui pullulent au hasard sur une terre sans possesseurs légitimes et reconnus ; Combiner assez équitablement tous les intérêts divergents ou contradictoires de cette multitude pour que chacun reconnaisse l’utilité de borner son intérêt propre par l’intérêt d’autrui ; Extraire de toutes ces volontés individuelles une volonté générale et commune qui gouverne cette anarchie ; Proclamer ou écrire cette volonté dominante en lois qui instituent des droits sociaux conformes aux droits naturels, c’est-à-dire aux instincts légitimes de l’homme sortant de la nature pour entrer dans la société ; Sanctifier ces lois par la plus grande masse de justice qu’il soit possible de leur faire exprimer, en sorte que la conscience, cet organe que le Créateur nous a donné pour oracle intérieur, soit forcée de ratifier même contre nos passions la justice de la loi ; Faire régner avec une autorité impartiale et inflexible cette loi sur nos iniquités individuelles, sur nos résistances, nos empiétements, nos répugnances ; lui créer un corps, des membres, une main dans un pouvoir exécuteur et visible chargé de faire aimer, respecter et craindre la loi ; Armer ce pouvoir exécuteur de toute la force nécessaire pour réprimer les atteintes individuelles ou collectives contre la loi, sans l’investir néanmoins de prérogatives assez absolues pour qu’il puisse lui-même se substituer à la loi et faire dégénérer cette volonté d’un seul contre tous en tyrannie ; Échelonner, si l’empire est grand, les corps ou les magistratures, religieuse, civile, judiciaire, administrative, de telle sorte que chaque province, chaque ville, chaque maison, chaque citoyen, trouve à sa portée la souveraineté de l’État prête à lui distribuer sa part d’ordre, de sécurité, de justice, de police, de service public, de vengeance même si un droit est violé dans sa personne ; Faire contribuer dans la proportion de son intérêt et de sa force chacun des membres de la nation aux services onéreux que la nation exige en obéissance, en impôt, en sang, si le salut de la communauté exige le sang de ses enfants ; Créer au sommet de cette hiérarchie d’autorités secondaires une autorité suprême, soit monarchique, c’est-à-dire personnifiée dans un chef héréditaire, soit aristocratique, c’est-à-dire personnifiée dans une caste gouvernementale, soit républicaine, c’est-à-dire personnifiée dans un magistrat temporaire élu et révocable par l’unanimité du peuple : voilà le chef-d’œuvre de cette création d’un gouvernement par l’homme. […] » Il visita surtout les philosophes les plus renommés par leur doctrine dans toutes les villes de l’empire, et se fit humblement leur disciple afin de se rendre plus digne d’enseigner à son tour. […] Il conserva son modique patrimoine, gage de son indépendance et héritage de son fils ; il vivait selon la condition à la fois digne et modeste dans laquelle il était né ; il refusa le don qu’on voulait lui faire de villes ou de provinces en propriété. […] Un jour qu’il était sorti avec trois de ses disciples par la porte orientale de la ville, pour aller prier dans la campagne près d’un édifice en ruine situé sur une colline, ses disciples furent frappés de la gravité triste de sa physionomie.

879. (1858) Cours familier de littérature. VI « XXXVe entretien » pp. 317-396

Ce premier devoir étant rempli, les disciples achetèrent, au nom du petit-fils de leur maître, un terrain de cent pas carrés à quelque distance de la ville, pour y déposer le corps. […] Ces familles nouvellement établies se multiplièrent peu à peu, et leurs descendants se trouvèrent en assez grand nombre, après quelques siècles, pour peupler à eux seuls une ville de troisième ordre, qui porte aujourd’hui le nom de Kiu-fou-hien, et qui est du district de Yent-cheou-fou. […] Depuis plus de deux mille ans, les lettrés suivent constamment cet usage, et, comme il n’est pas possible que tous fassent annuellement le voyage de Kiu-fou-hien, pour la commodité de ceux qui sont répandus dans les différentes provinces de l’empire, on a élevé dans chaque ville un monument où ils vont faire les mêmes cérémonies qu’ils feraient à son tombeau, s’il leur était facile de s’y rendre. […] L’imprimerie, immémorialement inventée et exercée dans l’empire, y fait respirer la pensée publique comme l’air ; chacun peut imprimer et afficher, à son gré, toutes ses idées ; c’est la représentation nationale universelle par la littérature, sur la place publique et sur toutes les murailles des villes ou des campagnes.

880. (1859) Cours familier de littérature. VII « XLIIe entretien. Vie et œuvres du comte de Maistre » pp. 393-472

IV Là vivent, de leurs récoltes en nature, que leurs bœufs et leurs mules transportent pendant les derniers jours d’automne à la ville, un certain nombre de familles qu’on appelle, les unes par authenticité, les autres par courtoisie, la noblesse de Savoie. […] M. de Maistre exerçait honorablement ses fonctions de magistrature provinciale dans sa petite ville au moment où la Révolution française éclata. […] Le contrat se signait dans une maison de plaisance nommée Caramagne, à quelque distance de la ville, chez la marquise de la Pierre, centre de la société aristocratique de Savoie. […] Quelquefois, dans mes moments de solitude, que je multiplie autant qu’il est possible, je jette ma tête sur le dossier de mon fauteuil, et là, seul au milieu de mes quatre murs, loin de tout ce qui m’est cher, en face d’un avenir sombre et impénétrable, je me rappelle ces temps où, dans une petite ville de ta connaissance (Chambéry), la tête appuyée sur un autre dossier, et ne voyant autour de notre cercle étroit (quelle impertinence, juste ciel !)

881. (1865) Cours familier de littérature. XX « CXIXe entretien. Conversations de Goethe, par Eckermann (1re partie) » pp. 241-314

Je fis sur les quatre volumes d’Art et Antiquité le travail qu’il m’avait demandé, et je le lui envoyai à Marienbad avec une lettre où je lui disais que j’avais l’intention de quitter Iéna et d’aller habiter une grande ville. […] On rencontre réunies à Weimar bien des choses utiles, et peu à peu vous trouverez dans la haute classe une société égale à la meilleure de n’importe quelle grande ville. […] Nous avons aussi une bibliothèque excellente, et un théâtre qui, dans ce qu’il y a de plus important, ne le cède à aucun théâtre d’aucune ville allemande. […] On chercha quels étaient les meilleurs professeurs de la ville ; mais on trouva que tous avaient une prononciation défectueuse, et on conclut qu’il valait mieux se borner à la conversation avec les jeunes Anglais qui habitent ici. » * * * Lundi, 27 octobre 1823.

882. (1890) L’avenir de la science « XV » pp. 296-320

Chaque nation, chaque ville a ses dieux, plus ou moins puissants ; il est tout naturel qu’elle ne serve pas ceux d’une autre ville. […] Sa divinité fut reconnue dans toute la Sicile, il la proclama lui-même. « Amis, qui habitez les hauteurs de la grande ville baignée par le blond Acragas, écrit-il au début d’un de ses poèmes, zélés observateurs de la justice, salut ! […] À mon entrée dans les villes florissantes, hommes et femmes se prosternent.

883. (1889) Écrivains francisés. Dickens, Heine, Tourguénef, Poe, Dostoïewski, Tolstoï « Le Comte Léon Tolstoï »

La foule des villes, l’élan silencieux et résolu des troupes à la veille d’une bataille, la psychologie des servants et des petits officiers d’une batterie vers le feu ou d’un régiment passé en revue se dessinent tout naturellement sous sa plume, comme l’atmosphère morale d’un comité administratif, d’un conciliabule de généraux, d’un salon diplomatique et mondain, les bavardages d’un cortège de prisonniers bu d’une chambrée d’enfants. […] À mesure que l’œuvre déploie les méandres populeux de son cours, qu’elle va charriant les foules, les armées, les villes, les existences, les scènes, que s’entrouvent peu à peu les âmes, que vieillissent ou pubèrent les esprits et les corps, l’intelligence du lecteur, s’emplissant de tout un monde d’images suggérées, se penche sur ce spectacle avec la contemplation profonde, le suspens de l’être qui sous ces yeux ouverts verrait se dresser le spectre du monde, obscur et précis, où s’agitent ses semblables et lui-même. […] Les vieux aspects des cieux et des horizons, les grandes et antiques scènes des champs, de la route, de la guerre, de la ville, toutes les mille cérémonies de la vie sociale dont il s’est détourné avec indifférence, lui apparaissent à nouveau définis et retracés avec la vision obstinément exacte et clignante d’un prestigieux dessinateur, dont les claires pupilles savent prendre aux choses les vrais reflets. […] Dans les villes prises, dans les orgies, dans les intimités conjugales, dans les accoudements et dans les repos des grands corps abandonnés aux lits et aux fauteuils, Tolstoï sait faire sentir sans cesse la personne physique de ses héros, dépeinte ensuite et fixée, mais connue d’abord comme par un attouchement dans l’ombre, perçue, tiède, velue, molle et toute semblable à celle qui est la vie même de chacun.

884. (1857) Cours familier de littérature. IV « XIXe entretien. Littérature légère. Alfred de Musset (suite) » pp. 1-80

— On croirait que, féconde en rumeurs étouffées, La ville s’est changée en un palais de fées, Et que tous ces granits dentelant les clochers Sont aux cimes des toits des follets accrochés. […] La ville est assoupie, et les flots prisonniers S’endorment sur le bord de ses blancs escaliers. […] Après cette exclamation où le remords du séducteur prévaut sur la félicité même de l’amant, Dalti avoue à Portia qu’il n’est rien de ce qu’il paraît être ; qu’il est le fils d’un pêcheur de Venise, corrompu de bonne heure par les vices de cette ville débauchée ; qu’après avoir fréquenté les plus viles courtisanes et les maisons de jeu de Venise, il a trompé Portia sur son rang et sur sa fortune ; que ce rang est dérobé ; que cette fortune, acquise un moment au jeu, est perdue jusqu’à la dernière obole, et qu’il ne lui reste que cette barque achetée la veille pour gagne-pain. […] Dans un carrosse ouvert une troupe entassée Paraissait par moment sous le ciel pluvieux, Puis se perdait au loin dans la ville insensée, Hurlant un hymne impur sous la résine en feux.

885. (1903) La renaissance classique pp. -

Aujourd’hui encore, il en est qui continuent à « s’exciter » sur les cadavres des villes mortes, qui prennent on ne sait quel plaisir innommable à soulever les linges et à remuer les puanteurs des vieilles corruptions. […] quoi, ils n’avaient donc rien vu, ces hommes qui arrivaient de leurs provinces, encore mal décrassés de leurs origines rustiques ou bourgeoises, et qui, devenus Parisiens d’adoption, avaient le bonheur de vivre dans une des villes les plus agissantes du monde ? […] Était-ce beau, cette lutte héroïque du penseur pour la conquête de la vérité absolue ; et comme elle nous semblait auguste, cette petite chambre du quartier Latin, où, sous les rayons de la lampe austère, dans le silence de la nuit, au milieu de la grande ville muette qui dormait ignorante de telles angoisses, se déroulait cette grande tragédie du Doute moderne ! […] Nous avons parcouru l’Avenue triomphale, nous avons franchi les murs de la Ville, nous voici maintenant à Versailles, devant l’enceinte sacrée, le pomœrium de la Patrie !

886. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Mézeray. — I. » pp. 195-212

On raconte que M. de Grancey, gouverneur d’Argentan, voulant faire démolir une vieille tour ou beffroi qui renfermait l’horloge de la ville, l’échevin d’Houay résista au nom des bourgeois ; et, comme le gouverneur, étonné du feu qu’il y mettait, lui demandait : Qui êtes-vous ? […] Dans le voyage qu’il fit contre les Albigeois, elle l’accompagna jusqu’en Languedoc, et faisait porter sa tente pour camper avec lui, tant elle avait peur de s’en éloigner d’autant de chemin qu’il y avait à la prochaine ville, et que cependant quelque autre ne s’emparât de son esprit, qu’elle voulait posséder et gouverner toute seule : ce qu’elle faisait encore par zèle contre les hérétiques… Le reste du portrait se soutient, et l’auteur achève d’y expliquer l’influence à la fois vertueuse et politique de Blanche, son ascendant dès qu’elle fut entrée dans le Conseil de France.

887. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Le prince de Ligne. — II. (Fin.) » pp. 254-272

En arrivant, en effet, à l’embouchure du Dniepr, la flottille de l’impératrice trouve la ville d’Otchakov, qui appartenait encore à la Turquie, et découvre une dizaine de vaisseaux turcs qui viennent se placer en travers du fleuve. […] Les femmes, la Cour, la ville, les gens d’affaires ne m’avaient pas trompé.

888. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Massillon. — II. (Fin.) » pp. 20-37

» Acceptant hardiment l’éloge et en tirant sujet de s’humilier : Dieu, dit-il, ne retire plus ses prophètes du milieu des villes, mais il leur ôte, si j’ose parler ainsi, la force et la vertu de leur ministère ; il frappe ces nuées saintes d’aridité et de sécheresse : il vous en suscite qui vous rendent la vérité belle, mais qui ne vous la rendent pas aimable ; qui vous plaisent, mais qui ne vous convertissent pas : il laisse affaiblir dans nos bouches les saintes terreurs de sa doctrine ; il ne tire plus des trésors de sa miséricorde de ces hommes extraordinaires suscités autrefois dans les siècles de nos pères, qui renouvelaient les villes et les royaumes, qui entraînaient les grands et le peuple, qui changeaient les palais des rois en des maisons de pénitence… Et faisant allusion à d’humbles missionnaires qui, durant ce même temps, produisaient plus de fruit dans les campagnes : « Nous discourons, disait-il, et ils convertissent. » J’ai cité, d’après la tradition, quelques-unes des conversions soudaines opérées par l’éloquence de Massillon : pourtant, sans nier les deux ou trois cas que l’on cite, je vois que Massillon croyait peu à ces sortes de conversions par coup de tonnerre, « à ces miracles soudains qui, dans un clin d’œil, changent la face des choses, qui plantent, qui arrachent, qui détruisent, qui édifient du premier coup… Abus, mon cher Auditeur, disait-il ; la conversion est d’ordinaire un miracle lent, tardif, le fruit des soins, des troubles, des frayeurs et des inquiétudes amères ».

889. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Nouvelles lettres de Madame, mère du Régent, traduites par M. G. Brunet. — II. (Fin.) » pp. 62-79

Elle eut quelque peine à se faire à ce genre de vie nouveau, à cette résidence plus assidue à la ville et au Palais-Royal : « J’aime les Parisiens, disait-elle, mais je n’aime pas à résider dans leur ville. » Elle s’était accoutumée, durant ses longues saisons à Saint-Cloud, à cette mesure de retraite, de compagnie et de liberté qui allait à sa nature et, je dirai, à sa demi-philosophie.

/ 1907