Fille d’un roi électif et détrôné, ayant connu de bonne heure les vicissitudes extrêmes de la fortune, moins princesse que noble et pauvre demoiselle, elle était avec son père et sa mère au château de Wissembourg, profitant de l’hospitalité française à la frontière et vivant avec les siens d’une pension assez mal payée, lorsqu’on vint lui annoncer qu’il ne tenait qu’à elle d’être reine de France. Au premier avis qui lui en vint (avril 1725), Stanislas ne voulait pas y croire ; quand il vit que c’était sérieux, il faillit s’évanouir de joie, et il y en a même qui disent qu’il s’évanouit tout à fait. […] Marie Leckzinska n’y venait qu’au n° 18 et dernier ; on y lisait : « 18. […] Elle n’avait que l’âme douce, elle n’avait point un grand cœur ; elle avait des vertus, elle ne manquait même pas d’un certain agrément : mais cela n’allait pas jusqu’au charme ; elle en était loin, et l’empire qui ne suit pas toujours la royauté ne lui vint jamais. […] Il croyait le moment venu et risquait le tout pour le tout.
Cependant un petit nombre de nouveaux venus prirent rang avec éclat ; mais, depuis dix ans, ces nouveaux venus eux-mêmes ont eu le temps d’en venir à leurs phases secondes. […] Nous qui avons prêché autrefois plus d’une croisade, et pas toujours des plus orthodoxes assurément, qui avons poussé, je le crains, à de trop vives aventures, au rapt d’Hélène et à l’imprudent assaut, nous venons donc (dût-on nous accuser de prêcher à tout propos et un peu par manie), nous venons conseiller comme urgent, opportun et pas trop difficile, cet acte de seconde union, cette espèce de mariage de raison, pour tout dire, entre les talents mûris. […] De leur côté, enfin, il y a plutôt quelque chose qui favorise et rien qui gêne ; ils ont gardé chacun leur rang, et la place est laissée à d’autres qui tous ne sont pas venus. […] Ce moment-là ne pouvait venir qu’entre deux vagues, dans un intervalle de mélange et de confusion. […] Tout serait gagné s’il venait à y renaître un certain souffle de désintéressement qui ne se peut espérer que dans les travaux en commun.
On ne les attendait pas ; ils viennent tout à coup rappeler l’intelligence au but moral de toute science, qui est de savoir pour mieux valoir. […] Discret sur les choses établies, respectant les croyances d’autrui, se contentant de conseiller aux hommes un meilleur emploi de leur santé, de leur argent et de leur vie, sévère pour les riches, parce que tous les exemples bons ou mauvais viennent d’eux, exhortant l’Europe à la paix, non pas en politique, mais en sage, il recommande à tous un genre de vie formé sur le modèle du sien, dans l’ordre, la dignité et le travail. […] Elle compte un plus grand nombre d’époques ou de révolutions terrestres, et, au lieu de deux successions d’animaux, un homme de génie venu après Buffon, et suscité par lui, Cuvier, a distingué dans quatre couches terrestres les monuments de quatre populations animales. […] Il le doit à l’excellence des préceptes résumés dans la fameuse maxime qui pourrait en être l’épigraphe : « Le style est l’homme même. » D’autres maximes très belles, l’admirable vers de Boileau : Le vers se sent toujours des bassesses du cœur, la phrase célèbre de Vauvenargues : « Les grandes pensées viennent du cœur », nous avaient indiqué d’où vient le meilleur de nos écrits ; la maxime de Buffon nous mène à la source même du style. […] Cherchons donc l’homme en nous ; démêlons notre raison de notre humeur ; n’ayons pas la vanité de ce qui nous vient d’emprunt, mais sachons estimer ce que nous avons en propre ; tous ces conseils sont dans la maxime de Buffon.
Un seul des symbolistes de la première heure a chanté la joie, Francis Vielé-Griffin, mais il venait d’ailleurs, de Norfolk, aux États-Unis. […] Cartaut, sceptique et gouailleur, en venait détruire l’effet. […] Lord Lyndesey fait venir, dans son château d’Écosse, le célèbre médium américain Home. […] Il venait le remercier d’une lettre courtoise qu’il en avait reçue. […] Postérieurement viendront Henry Bataille, Paul Fort, Camille Mauclair, André Rivoire, Paul Valéry, Yvanhoé Rambosson (1872), Daniel de Venancourt, Charles Guérin, Fernand Gregh (1873).
La critique mesquine et absolue vient toujours de ce qu’on envisage chaque développement de l’histoire philosophique en lui-même, et non au point de vue de l’humanité. […] En supposant qu’un jour vienne où l’humanité n’aura plus besoin de croire à l’immortalité, quelles angoisses la destruction prématurée de cette foi consolante n’aura pas causées aux infortunés sacrifiés au destin durant notre âge de douleur. […] Pour qu’une secte religieuse fût désormais possible, il faudrait un large fossé d’oubli, comme celui qui fut creusé par l’invasion barbare, où vinssent s’abîmer tous les souvenirs du monde moderne. […] La réforme religieuse et sociale viendra, puisque tous l’appellent ; mais elle ne viendra d’aucune secte ; elle viendra de la grande science commune, s’exerçant dans le libre milieu de l’esprit humain. […] L’habitude de ce petit monde déshabitue du grand air ; on en vient à se défier de la nature humaine et à fonder l’espérance du succès sur des moyens factices, sur d’obscures manœuvres.
Comment ce mot de beauté, que je viens d’employer, peut-il s’appliquer également aux tragédies de Sophocle, d’un dessin si net, d’un plan si parfait, et aux drames informes que des confréries représentaient pendant des journées entières sur des tréteaux dressés en plein vent ? […] En réalité, c’est le paganisme qui ressuscite, qui vient imposer aux barbares de la veille ses mœurs, sa littérature, sa conception agréable de la vie, son idéal précis et saisissable. […] Un peu plus tard, les peintres viennent à la rescousse : les préraphaélites allemands et anglais, l’école d’Overbeck et celle de Rossetti, rêvent de reprendre la filière de l’art là où la Renaissance est venue l’interrompre, de retrouver la sincérité primitive des Angelico et des Botticelli. […] Je viens à vous — vous le savez, on vous l’a dit, il y aurait affectation de ma part à ne pas l’avouer — sans habitude de l’enseignement ni de la parole. Et pourtant, je viens avec l’espoir qu’il s’établira bientôt, entre vous et moi, un courant de sympathie intellectuelle, qui vous aidera peut-être à suppléer par vous-mêmes à quelques-unes au moins de mes insuffisances.
De nouvelles rues couvraient les terrains vides où les jeunes gens venaient autrefois courir et lutter. […] Il voit venir sa dame assise sur le char de l’Amour que tirent des cygnes et des colombes. […] Elle, enfin, entend du bruit, soulève sa tête penchée et voit un berger qui vient à elle. […] Une de ces belles vient dire des vers en minaudant, et comme on voit d’ici le pli boudeur de sa lèvre ! […] D’où vient-elle, cette idée si grande et si juste ?
D’où vient donc la médiocrité de presque toutes ses compositions ? […] C’est, mon ami, comme je crois vous l’avoir déjà dit, que tout l’effet d’un pareil tableau, dépend du paysage, du moment du jour, et de la solitude ; si des déesses viennent déposer leurs vêtements et exposer leurs charmes les plus secrets aux yeux d’un mortel, c’est sans doute dans un endroit de la terre écarté. […] Qu’il soit jeune, vigoureux, et d’une beauté rustique ; qu’il soit assis sur un bout de rocher ; que de vieux arbres qui ont pris racine sur ce rocher et qui le couronnent, entrelacent leurs branches touffues au-dessus de sa tête ; que le soleil penche vers son couchant ; que ses rayons, dorant le sommet des montagnes et la sommité des arbres viennent éclairer pour un moment encore le lieu de la scène ; que les trois déesses soient en présence de Paris ; que Venus semble de préférence arrêter ses regards ; qu’elles soient toutes les trois si belles, que je ne sache moi-même à qui accorder la pomme ; que chacune ait sa beauté particulière ; qu’elles soient toutes nues ; que Venus ait seulement son ceste, Pallas son casque ; Junon son bandeau. […] Qu’il soit dans l’ombre ; que la lumière qui vient d’en haut arrive sur les déesses diversement rompue par les arbres, pénétrés par les rayons du soleil ; qu’elle se partage sur elles et les éclaire diversement.
Il semble qu’ils aïent voulu usurper les droits de la posterité en le proclamant le premier des poetes françois pour leur temps et pour les temps à venir. Il est venu depuis Ronsard des poetes françois qui avoient plus de génie que lui, et qui ont encore composé correctement. […] Après ce que je viens d’exposer on voit bien qu’il faut laisser juger au temps et à l’expérience quel rang doivent tenir les poetes nos contemporains parmi les écrivains qui composent ce recueil de livres que font les hommes de lettres de toutes les nations, et qu’on pourroit appeller la biblioteque du genre humain. […] Mais, me dira-t-on, êtes-vous bien assuré que la postérité ne démentira point les éloges que les contemporains ont donnez à ces poetes françois, que vous regardez déja comme placez dans les temps à venir à côté d’Horace et de Terence ?
On est las, on n’a plus de préjugés classiques ou autres, on veut quelque chose, on le prendra d’où qu’il vienne. […] Aux nouveaux venus la scène ! […] Si ce nouveau venu n’est pas M.
Il avait fait les plus grands efforts pour que les négociations avec le Saint-Siège fussent terminées en temps utile, et que les cérémonies religieuses vinssent se mêler aux fêtes populaires. […] Il n’y a pas de doute que, quand le premier Consul discutait à huis clos cette question vitale pour la Révolution avec ses conseillers d’État, il professait comme eux les principes que nous venons d’exposer sur les concordats. […] Fox, l’orateur d’opposition par excellence, venu à Paris pour admirer de plus près la dictature. […] « Ainsi la Révolution, dit-il, dans ce retour rapide sur elle-même, devait venir à la face du ciel confesser ses erreurs, l’une après l’autre, et se donner d’éclatants démentis ! […] Il vint au-devant de l’empereur François, le reçut au bas de sa voiture et l’embrassa.
Il a passé les nuits à la belle étoile, au pied de l’arbre qui logeait dans ses rameaux le peuple dont il venait étudier les mœurs et que jamais il n’a perdu de vue. […] J’inventais mille moyens pour combattre ce monstre, la mort, qui venait rendre tous mes travaux inutiles et détruire les objets de mes affections. […] Les outardes et les pintades qui abondaient sur ces beaux rivages, et qui venaient sans défiance voltiger autour de nous, servaient à nos repas. […] Nous nous trouvions près du ruisseau des Pigeons qui se perd dans l’Ohio, quand un bruit étrange vint nous surprendre. […] Le commerce vient s’asseoir sous ces rochers antiques ; et l’Europe nous jette tous les ans le surplus de sa population, comme pour nous aider dans cet envahissement progressif, conquête inévitable.
Cherchons, maintenant, d’où est venu à Beethoven ce génie. […] Toute la Douleur de l’Être vient se briser devant cet extraordinaire Contentement, qui la reprend, et se joue avec elle. […] — Pourquoi es tu venu, opiniâtre Sauvage, — troubler le Sommeil de la Wala ? […] VIENNE 31 Mars. […] VIENNE 5 Avril.
Je viens vous rapporter votre jeunesse blonde. […] Mais d’où vient la forme qui touche ? […] La pensée grecque vient se rattacher à la pensée hindoue. […] Viens ça. […] Et maintenant tu peux venir, toi qui viendras (Au Christ futur, les Blasphèmes.)
Après avoir couru quelque temps toutes les provinces, et avoir joué à Grenoble, à Lyon, à Rouen, il vint enfin à Paris en 1658. […] Le grand Condé exigeait de lui qu’il le vînt voir souvent, et disait qu’il trouvait toujours à apprendre dans sa conversation. […] Il fut assisté quelques moments par deux de ces sœurs religieuses qui viennent quêter à Paris pendant le carême, et qu’il logeait chez lui. […] Tu as menti, réplique le Dieu, tu viens avec tes pieds, et non avec tes habits. […] Quand il fallait chez les anciens apprendre aux spectateurs quelque événement, un acteur venait sans façon le conter dans un monologue ; ainsi Amphitryon et Mercure viennent seuls sur la scène dire tout ce qu’ils ont fait, pendant les entractes.
Mais à peine avait-il quitté Sieyès, qu’il lui vint un scrupule. […] Le temps ne viendra que trop tôt où mon livre sera le premier événement de ma vie. […] Avant que le 18 Brumaire fût venu mettre entre eux une dissidence politique essentielle, le refroidissement s’était déjà prononcé. […] Peu après son retour d’Égypte, Bonaparte fit inviter Roederer, par Regnault de Saint-Jean-d’Angély, à le venir voir rue Chantereine. […] Jamais homme ne fut plus entier à ce qu’il faisait, et ne distribua mieux son temps entre les choses qu’il avait à faire ; jamais esprit plus inflexible à refuser l’occupation, la pensée qui ne venait ni au jour ni à l’heure, ni plus ardent à la chercher, plus agile à la poursuivre, plus habile à la fixer, quand le moment de s’en occuper est venu.
Marais n’a pas, en racontant de tels attentats, de ces accents indignés qui ne vinrent que plus tard. […] Voltaire y va, ne croyant point que le message vînt du chevalier. […] » L’abbé d’Olivet vient voir sur ces entrefaites son ami Marais. […] Il légua ses journaux manuscrits au président Bouhier pour aller dormir au fond de sa bibliothèque, en attendant l’heure de paraître, qui pouvait bien ne jamais venir. Elle est venue, bien qu’un peu tard.
Gustave de Beaumont vient d’ajouter aux deux qui avaient précédemment paru de la Correspondance de M. de Tocqueville, a été fort remarqué, et fort justement. […] Nous ne voyons, il est vrai, ni les plumes, ni les armes, ni le tatouage des Chactas, ni bien des singularités frappantes dont le détail ne nuirait certes pas au relief et à la vie : on dirait que Chateaubriand n’est pas venu. […] laissez-la vous appeler quand votre moment sera venu. Il viendra, et peut-être encore trop tôt. Mais à quels signes pourrez-vous reconnaître qu’il est venu ?
Mais quand je viens à chercher le nœud d’un pareil sujet, le point où toutes les idées qu’il fait naître se rencontrent et se lient, je ne le trouve pas. […] Remarquez-vous comme la joie est naturellement absente dans cette conception ; comme aucune Muse, — même de ces Muses sévères qu’invoquait Montesquieu, — ne vient assister et sourire à la naissance de la pensée ? […] On a ce sentiment quand on vient d’assister à toute cette préparation pénible et vraiment anxieuse, à toute cette enquête. […] Après la rupture que causèrent entre tant de relations les événements que vous savez, je n’avais pas changé, mais je me tenais plus qu’auparavant sur la réserve ; il venait peu à notre Académie ; deux ou trois fois nous causâmes fort amicalement. […] Les choses flatteuses que vous avez bien voulu dire sur mon ouvrage m’auraient causé beaucoup d’orgueil et de joie, de quelque part qu’elles vinssent ; mais le nom de l’auteur de l’article ajoute encore à mes yeux un nouveau prix à ce que contient d’aimable l’article même.
Pellisson, lorsque celui-ci vint à la Trappe après sa conversion, non pas comme un bon livre, mais comme un livre fort propre et bien relié ; que dans les deux premières années de sa retraite, avant d’être religieux, il avoit voulu relire les poètes, mais que cela ne faisoit que rappeler ses anciennes idées, et qu’il y a dans cette lecture un poison subtil caché sous des fleurs qui est très-dangereux, et qu’enfin il avoit fallu quitter tout cela. » Quand vint la lutte sérieuse, Rancé, on le voit, n’hésita point ; le culte charmant résista peu en lui à cet endroit ; aussi il n’était que scoliaste et non poëte, il étouffa plus aisément sa colombe, qui n’était que celle d’Anacréon. […] C’est sur ces entrefaites que la mort de madame de Montbazon (1657) vint lui porter un coup dont on a tant parlé, que l’imagination publique s’est plu à commenter, à charger d’une légende romanesque, comme pour l’histoire d’Abélard et d’Héloïse, et sur lequel lui-même il est demeuré plus muet que la tombe. […] Les mauvais moines en vinrent à consentir à la retraite moyennant pension, et on introduisit en leur place six religieux de Perseigne. […] L’illustre biographe qui vient d’aborder l’homme sous le saint l’a bien senti : il a jeté tout d’abord un coup d’œil de connaissance sur cette haine passionnée de la vie, sur cet amour amer de la mort : le côté fixe et glorieux de l’éternité y a un peu faibli. […] Quelle aimables ombres verrais-je dans les temps à venir ?
En 1739, d’Argenson écrit dans son journal611 : « La disette vient d’occasionner trois soulèvements dans les provinces, à Ruffec, à Caen et à Chinon. […] En 1752, une sédition dure trois jours à Rouen et dans les environs ; en Dauphiné et en Auvergne, les villageois attroupés forcent les greniers et prennent le blé au prix qu’ils veulent ; la même année, à Arles, deux mille paysans armés viennent demander du pain à l’hôtel de ville et sont dispersés par les soldats. […] En Bourgogne, près de Châtillon-sur-Seine, « les impôts, les droits seigneuriaux et dîmes, les frais de culture partagent par tiers les productions de la terre et ne laissent rien aux malheureux cultivateurs, qui auraient abandonné leurs champs, si deux entrepreneurs suisses, fabricants de toiles peintes, n’étaient venus jeter par an quarante mille francs d’argent comptant dans le pays624 ». […] En vain la charité ancienne et l’humanité nouvelle s’ingénient pour lui venir en aide : l’eau est trop haute. […] Ils doivent à un seigneur un franchard (42 livres) de froment et trois poulets, à un autre trois franchards d’avoine, un poulet et un sou, à quoi il faut joindre la taille et les autres impôts. « Dieu nous vienne en aide, disait-elle, car les tailles et les droits nous écrasent !
Si c’est au contraire le dix-huitième siècle qui a été téméraire, le dix-septième vient avec sa science plus tranquille et plus sûre de l’homme, avec sa sagesse libérale, rabattre ces témérités et remettre les choses au vrai. […] De retour en France, il quittait de temps en temps sa solitude pour venir à Paris faire des voyages dans les esprits et les cœurs. […] La lumière qui venait chaque matin éclairer sur sa table de travail les pages commencées, était cette lumière d’une grande époque qui de toutes parts rayonne vers un grand esprit, et qui s’y réfléchit en s’épurant. […] Ajoutez à ce premier attrait une langue dont les nouveautés viennent des choses, non des mots, et qui nous donne le plaisir du changement sans qu’il en coûte rien au goût. […] Et pas parmi les premiers venus.
Des générations jeunes et vives et parfois des races nouvelles viennent sans cesse lui donner de la sève, et d’ailleurs ce mal, par sa nature même, ne saurait durer plus de quelques années comme mal social. […] Alors viendra un siècle dogmatique par la science ; on recommencera à croire au certain et à poser à deux pieds sur les choses, quand on saura qu’on est sur le solide. […] Que dire de ceux qui attendent tous les jours la fin du monde et la venue d’un corps humain qui descendra du ciel pour régner ? […] Il est indubitable au moins que la région est suffisamment désignée et que, pour savoir d’où viendra la religion de l’avenir, il faut toujours regarder du côté de Liberté, égalité, fraternité. […] L’idée de l’unité allemande est venue par la science et la littérature.
Aucune élégie n’a surpassé la grâce douloureuse de cette page heureusement venue jusqu’à nous, chant du cygne de la jeunesse. […] Tibère vient le visiter, ne le quitte plus, le supplie de vivre. […] La nuit venue, Paris ressemblait à ces camps pris de panique qui s’entretuent dans les ténèbres. […] Diane vient consoler le pauvre captif, et lui apporte un bouquet de fleurs que Marguerite envoie à son chevalier, du fond de son fin corsage. […] Il fait venir Paul et lui apprend que sa grâce est sur les lèvres de sa sœur.
Lucas-Montigny, et aujourd’hui c’est grâce à lui-même et à ses obligeantes communications que nous venons nous servir de quelques pièces dont il n’avait fait dans le temps qu’un usage plus restreint. […] Cette Belinde, qui était de Pontarlier, venait souvent au Franc-Bourg, village situé au pied du château de Joux et où demeurait son beau-père. […] « M. de Saint-Mauris, dit Mirabeau, me voulut pour témoin de sa gloire, et je dus à sa vanité la permission de venir à Pontarlier. » Mirabeau fit plus, il fut l’historiographe de la fête (25 juin 1775). […] Quant au fond, on vient d’en voir quelque chose. […] Ou plus loin qu’ils le virent, le cocher, chef de la bande, dit à la marquise : « Vous voyez bien, madame, qu’il y avait quelqu’un. » Mais Mirabeau vient à leur rencontre d’un air à les faire repentir de leur obstination ; et voilà que commence une de ces scènes de haute comédie et de théâtre où il était passé maître : « Que venez-vous chercher ici ?
C’est pourquoi Louis Veuillot vient d’entrer en bronchant dans l’éternel, dans l’irrémédiable oubli. […] Du temps de Molière, le premier chenapan venu pouvait réaliser Tartuffe. […] C’est là que vinrent aboutir les splendeurs de Versailles et les enivrements de cette cour brillante. […] Quant à sa puissance de magnétiseur, d’où qu’elle lui vienne, elle ne m’intéresse guère. […] Je viens donc de lire le vieux roman de la Bibliothèque bleue avec une espèce d’enthousiasme.
Théobald et Hanmer viennent ensuite. […] Viens, ô mort ! viens, je te reçois avec joie ! […] Il viendra l’immortel printemps des cieux ! […] Il est venu au terme marqué.
Vous trouverez d’abord Homère et Virgile qui viendront vous en faire les honneurs et vous dire avec un souris malicieux que la joie qu’ils ont de vous voir est intéressée, puisque, par quelques années d’une plus longue vie, leur gloire aurait été entièrement effacée. […] Venez ici manger de bons potages à des heures réglées, ne faites que quatre repas par jour, couchez-vous de bonne heure, ne voyez ni papier ni encre, ni biribi, ni lansquenet, je vous permets le trictrac : deux mois d’un pareil régime valent mieux que Vinache. […] Je vous charge de mille compliments pour M. le duc et Mme la duchesse de Sully, auxquels je souhaite une bonne santé et qui leur permette de venir faire un tour ici. […] Le prêtre qui l’exhortait au moment de la mort lui disait que Dieu, en lui laissant le temps de se reconnaître, lui faisait plus de grâce qu’au maréchal de Berwick, qui venait d’être emporté devant Philipsbourg d’un coup de canon. « Il a été tué ! […] [NdA] On lit dans une lettre de M. de La Rivière à l’abbé Papillon, du 5 avril 1736 : « Feu M. le maréchal de Villars, que j’avais fort connu avant sa grande fortune, qui m’avait conservé de l’amitié, et qui me faisait l’honneur de venir quelquefois me voir, avait toujours Horace dans sa poche et s’en servait agréablement : il avait beaucoup de goût et autant d’esprit que de valeur. » (Lettres choisies de M. de La Rivière, gendre du comte de Bussi-Rabutin, 1751 ; tome ii.) — Cet Horace dans la poche de Villars est une particularité curieuse ; mais n’était-il pas homme à le prendre tout exprès et à le laisser voir à propos, quand il allait rendre visite à M. de La Rivière ?
La fleur capucine, remplaçant le lierre religieux, brode de ses chiffres de pourpre les murs sacrés ; le Lamaz traverse le torrent sur un pont flottant de lianes, et le Péruvien infortuné vient prier le Dieu de Las Casas. […] Seul, je viens recueillir mes vagues rêveries. […] Cependant sur ces murs l’obscurité s’abaisse, Leur deuil est redoublé, leur ombre est plus épaisse ; Les hauteurs de Meudon me cachent le soleil ; Le jour meurt, la nuit vient ; le couchant, moins vermeil, Voit pâlir de ses feux la dernière étincelle. […] Écoutons : sous ces voûtes antiques Parviennent jusqu’à moi d’invisibles cantiques, Et la Religion, le front voilé, descend : Elle approche : déjà son calme attendrissant, Jusqu’au fond de votre âme en secret s’insinue ; Entendez-vous un Dieu dont la voix inconnue Vous dit tout bas : Mon fils, viens ici, viens à moi ; Marche au fond du désert : j’y serai près de toi ?
Enfantin représente la foi, la volonté, le consentement de plusieurs, en faisant la déclaration scandaleuse qu’il vient d’opposer tout à coup à l’enseignement d’un prêtre catholique, orthodoxe et respecté, nous dirons qu’il nous importe, à nous chrétiens, de savoir le danger qui nous menace, et si tout cela, comme nous le pensons bien plutôt, n’est que rêverie de visionnaire attardé qui ne peut guérir de son mal de jeunesse, il importe qu’on le sache aussi, afin que justice soit faite encore une fois de cette folie qui repousse, après vingt-trois ans, comme un polype indestructible, dans les têtes dont on le croyait arraché, et qu’enfin on n’y revienne plus ! […] Campée audacieusement à la tête d’une théorie comme l’aurait lancée Saint-Simon tout seul, ce gentilhomme impertinent et dépravé, qui se croyait sorti de la cuisse de Charlemagne, dont il descendait peut-être par Eginhart, cette idée dans sa crudité eût probablement révolté jusqu’aux vices d’un temps aussi admirablement couard que le nôtre, sans le travail de haute confusion et d’immense hypocrisie que vient lui faire subir M. […] Autrefois, celui qu’on lui reconnaissait était dans sa figure, qui ne lui avait pas coûté un sou, comme dit Sterne, et qui lui avait procuré cette sublime fonction d’hiérophante saint-simonien qui ouvrait irrésistiblement les bras, en disant à la femme libre et à la chair qui se sentait : « Venez à nous ! […] À cet âge, le talent littéraire ne vient guère quand il n’est pas venu.
le jour se lève, le ciel blanchit, le Christ vient ; disparaissez. […] « Voici venir le soleil enflammé : maintenant, regret, honte, repentir. […] « Viennent seulement les temps où Dieu doit accomplir toute espérance ! […] Est-ce le chrétien, le poëte, l’époux séparé mais tendre, qui se montre le plus dans ces vers de Paulin à Thérésia : « Viens, compagne inséparable de mon sort ! […] Les strophes de Paulin s’adressaient à un prêtre comme lui, à Nicétas, évêque de Dacie, venu pour assister à la fête funèbre d’un saint d’Italie, et retournant à ses climats glacés et barbares.
Le roman ne serait qu’une chaîne ininterrompue d’événements qui s’emboîtent étroitement les uns dans les autres et viennent tous aboutir à l’événement final. […] Tout vient aboutir à cette scène ; on s’attend donc à une action, à un événement, à un heurt de forces et d’hommes : il n’y a rien qu’une crise psychologique. […] Ce dénouement tout moral nous suffit, et la mort de Benée, qui vient plus tard, est presque une superfétation : elle était déjà moralement morte. […] Je viendrais te voir et tu la regarderais. […] Puis vient l’attente, des faits très simples, comme une visite manquée ; une rencontre prend une importance démesurée à ses yeux.
» D’où me venait ce sentiment nouveau ? […] Mais si vous pouviez venir ! […] Si donc vous venez, sire, ah ! […] Mais vinrent les picadors. […] D’où vient-il ?
Ce sont ensuite beaucoup de tours propres à cet esprit, où se peignent ses mouvements les plus naturels, et qui lui sont venus du sol même, de l’auteur de toutes les variétés du monde physique et moral de Dieu. […] L’habile député qui avait conduit l’arrangement avec Venise fut successivement de l’ambassade qui vint demander à Isaac l’Ange l’accomplissement des promesses de son fils, et qui somma ce jeune prince, que la bonne fortune avait rendu ingrat de tenir sa parole. […] Un songe vint à propos le confirmer dans sa résolution. […] C’est ainsi qu’il recueillait ses matériaux, partie dans les cours, partie sur les grands chemins ; il les rédigeait à Valenciennes, sa ville natale, où il venait se reposer de ses excursions. […] L’idée de la patrie ne pouvait pas venir avant la patrie elle-même.
Les premiers venus n’y pénétraient pas. […] On allait et venait dans un décor qui commençait à changer avec une rapidité vertigineuse. […] De tous les points de la terre on venait y ramasser de l’or. […] Elles viennent à la fois du côté du public et du côté de l’écrivain. […] Comment cette idée ne lui était-elle pas venue plus tôt ?
Venu à Paris vers 1777, il y commença des liaisons littéraires. […] La prospérité pourtant ne venait pas. […] Quand vint madame de Staël, elle le trouva tout armé à l’avance et très-averti. […] Napoléon crut volontiers que M. de Fontanes, frappé d’hier et mécontent, viendrait à lui. […] Nos malheurs sont venus en partie de cette exagération d’idées.
J’insisterai peu sur les mérites de détail de l’édition, le choix des meilleurs textes, des meilleures leçons (car, chez Vauvenargues, les mêmes pensées souvent sont reproduites plus d’une fois et dans des termes presque identiques) ; j’en viendrai d’abord à ce qui fait l’intérêt réel de la publication de M. […] L’aveu de Vauvenargues vient ici lui donner raison. […] Cette plaie d’argent qu’il dissimulait fièrement devant d’autres, il la lui découvrait et lui demandait de lui venir en aide. […] Il est encore venu dans mon esprit qu’il a des filles, et que je pourrais m’engager à en épouser une, dans deux ans, avec une dot raisonnable, s’il voulait me prêter l’argent dont j’ai besoin, et que je ne le rendisse point au bout du terme que je prends. […] Qu’on ne vienne point parler de gloire ; l’attrait propre à la carrière littéraire en demeure flétri.
Combien faut-il, en poésie, de Millevoye, de Malfilâtre, de Gilbert tombés dès l’entrée de la carrière, pour en venir à un grand talent qui réussit et qui vit ? […] Le plan de Schérer, admirablement servi par les généraux divisionnaires, a réussi ; la victoire de Loano, des 2 et 3 frimaire (23 et 24 novembre 1795), vient saluer d’un présage heureux l’inauguration du Directoire. […] Il raconte vivement, mais sans vanterie, sa conduite en ces deux journées, dans une lettre qui vient expliquer et confirmer les récits donnés par les historiens militaires. […] Je viens encore, après avoir battu les Autrichiens, d’être chargé, avec ma brigade, de talonner les Piémontais, et je leur ai enlevé 19 pièces de canon. […] Pannetier, Soulier, Boisson sont venus me voir et ont partagé ma misère.