Walckenaer est un des savants de ce temps-ci les plus laborieux et les plus divers, un savant presque universel.
Mais jamais l’un ne se fut immortalisé sans ses Oraisons funèbres, & son Discours sur l’Histoire universelle ; non plus que l’autre, sans son poëme ou roman admirable de Télémaque.
Ce divertissement passager devint un usage annuel, puis sacrifice public, ensuite cérémonie universelle, enfin spectacle public profane : car, comme tout était sacré dans l’antiquité païenne, les jeux et les amusements se tournèrent en fêtes, et les temples à leur tour se métamorphosèrent en théâtres ; mais cela n’arriva que par degrés.
Or, de ces besoins imaginaires, souvent plus impérieux que les besoins naturels, le plus universel et le plus pressant est celui de dominer sur les autres, soit par la dépendance ou ils sont de nous, soit par les lumières qu’ils en reçoivent.
Hors de cela, il n’y a plus rien, et, légataire universel ou nièce, dans la question, ce m’est tout un !
Descartes posait que tout ce qui relève de la physique est étalé en mouvement dans l’espace : par là il donnait la formule idéale du mécanisme universel.
D’autre part, il est tout pénétré de la pensée des anciens maîtres : avec Spinoza il croit à l’universelle nécessité ; sur la puissance en quelque sorte magique de l’abstraction, sur les « qualités principales » et les « facultés maîtresses », il a des vues qui le rapprochent d’Aristote et de Platon.
Ainsi, l’erreur se rapprochait de la vérité pour la mieux combattre ; mais, dans cette agitation universelle, ce qui dominait le plus, c’était la fureur de connaître ce qui n’était point encore, et de franchir les bornes que la nature a posées aux connaissances comme au pouvoir de l’homme.
Il ne soutient pas une thèse d’histoire universelle. […] Péladan considère que « les valeurs esthétiques sont les plus universelles parmi les valeurs morales ». […] Son universelle curiosité prouve qu’il désire sortir de lui-même autant qu’il est possible : il sait que nul n’y peut réussir pleinement, mais il n’y a pas de sa faute. […] Maeterlinck, c’est-à-dire survivance sans conscience du moi au sein de la conscience universelle, nous ne serions encore que des parties de l’infini et nous pourrions néanmoins le comprendre. […] Mais pour le surplus, il y a consentement universel.
Pour découvrir et pour noter des différences du même genre, — quoique plus délicates, comme étant moins apparentes, plus profondément cachées, — entre le Légataire universel et Tartufe, entre Zaïre et le Bajazet de Racine, qu’y faudra-t-il donc, Messieurs ? […] On saura ce que c’est qu’une « intrigue » après le Légataire universel ou après le Mariage de Figaro. […] Ou, si vous l’aimez mieux, personne, que je sache, ne s’est plaint d’être joué dans les comédies de Corneille, dans le Menteur ou dans la Veuve, personne dans celles de Regnard, le Légataire universel ou les Folies amoureuses. […] Mais il faut en même temps qu’il y ait quelque chose en eux de permanent ou d’universel, qui soit de tous les temps et de tous les lieux. […] Ce serait aussi bien le Légataire universel, si vous aviez pris, je suppose, pour faire votre cuisine, au lieu de l’École des femmes, le Malade imaginaire 82.
Dans cette caducité universelle, la beauté survit. […] Jules de Gaultier, trouve dans le « bovarysme » une théorie de l’Histoire universelle, voire toute une métaphysique. […] Ce que nous appelons la morale n’est qu’une entreprise désespérée de nos semblables contre l’ordre universel, qui est la lutte, le carnage et l’aveugle jeu des forces contraires. […] Il a su concilier les éléments les plus opposés de la culture universelle, travailler à la restauration de l’Église sans sacrifier Minerve, révéler le moyen âge et le gothique en maintenant les privilèges d’Athènes et de Rome. […] Il était dédié : « À toutes celles et à tous ceux qui auront connu le remède (au mal universel), c’est-à-dire : à toutes celles et à tous ceux qui auront vécu leur vie humaine, à toutes celles et à tous ceux qui seront morts de leur vie humaine pour l’établissement de la République socialiste universelle ».
— Cette immense nature, en tout lieu rajeunie, Semble n’avoir pour moi qu’un regard d’ironie : Le luxe universel qu’étale ce printemps Présente à ma douleur des tableaux insultants. […] L’heure de la clémence sonne au cadran céleste, un air frais et pur glisse sur cette nappe immense, en ride la surface, et peu à peu la ploie et la rejette vers ces grèves et ces plages, perdues depuis quarante jours au fond de cet océan universel. […] Agnès languit et se meurt sous le poids de cette réprobation universelle : elle essaye de fuir ; peu s’en faut que, dans sa fuite, elle ne soit massacrée par la foule ameutée ; peu s’en faut que son royal amant, qui la poursuit et qui la ramène, ne périsse avec elle, insulté et méconnu par ce peuple qui l’adorait, mais qui lui demande compte de ses souffrances et de ses misères ; Agnès comprend qu’elle ne peut soutenir plus longtemps cette inégale et horrible lutte ; elle avale du poison, et vient sur la scène demander pour son agonie l’absolution de ce terrible légat, qui la tue. […] Ils voient l’influence civilisatrice du christianisme s’effacer peu à peu et s’affaiblir dans l’ignorance universelle ; les pouvoirs spirituels lutter de violence et de rudesse avec les puissances temporelles ; le clergé se compromettre et s’avilir en partageant les excès de ceux qu’il devait avertir et moraliser ; les dignités ecclésiastiques devenir l’objet d’ambitions vénales, de honteux trafics, de brutales convoitises, et la religion de paix, d’esprit et de charité, descendre au niveau des corruptions d’une société barbare au lieu de les assainir et de les élever jusqu’à elle. […] Ce n’est plus la vérité divine, chrétienne, universelle, qui remplit et anime ce temple ; c’est la volonté, le caprice, la croyance individuelle d’un homme que l’impiété effraye, mais à qui l’orthodoxie ne suffit pas, qui dépasse l’une pour mieux échapper à l’autre, qui se fait le sectaire de l’esprit comme ses voisins se sont faits les sectaires de la matière, et qui proteste à sa façon contre les abus de la raison en touchant de près à la folie.
Enfin, la nutrition a été considérée comme le trait distinctif, essentiel, de l’être vivant ; comme la plus constante et la plus universelle de ses manifestations, celle par conséquent qui doit et peut suffire par elle seule à caractériser la vie. […] L’être vivant, dans le grand ensemble de l’univers, va de soi-même par la structure, l’arrangement et l’activité même de la matière universelle. […] Ainsi, l’être vivant ne constitue pas une exception à la grande harmonie naturelle qui fait que les choses s’adaptent les unes aux autres ; il ne rompt aucun accord ; il n’est ni en contradiction ni en lutte avec les forces cosmiques générales ; bien loin de là, il fait partie du concert universel des choses, et la vie de l’animal, par exemple, n’est qu’un fragment de la vie totale de l’univers. […] Une classification, en physiologie générale, doit répondre aux phénomènes de la vie, indépendamment de la complication morphologique des êtres, et doit se fonder uniquement sur les propriétés universelles de la matière vivante, abstraction faite des moules spécifiques dans lesquels elle est entrée. […] Si maintenant, au lieu de considérer la vie dans ses deux manifestations nécessaires et universelles, la création et la destruction vitale, nous pénétrons dans le jeu des divers mécanismes vitaux que la nature nous présente, si nous headendons dans l’arène où se passe la lutte pour l’existence, alors nous trouverons des différences fonctionnelles et des variétés infinies.
Maspero le style du Discours sur l’histoire universelle ; ou le texte de l’Essai sur les mœurs des travaux de M. […] Le Petit s’est contenté de décrire celles que tout le monde connaît, ou à peu près : la première édition des six grandes oraisons funèbres, et la première édition du Discours sur l’histoire universelle. […] Le Petit, à ce propos, veut bien nous apprendre que Voltaire, « peu suspect de tendresse pour Bossuet », ne laissait pas pourtant d’admirer beaucoup le Discours sur l’histoire universelle. […] On n’est pas plus éloigné de la nature et de la vérité, plus ennemi, si je puis ainsi dire, de l’usage commun de la langue, plus dédaigneux enfin de l’universel bon sens que Ronsard lui-même trop souvent, que Baïf, que Belleau, que Desportes. […] Mais, après cela, si ce caractère est assez profondément empreint dans les œuvres du romantisme, il n’est pas le plus profond encore, ni le plus universel.
Il y avait déjà sept théâtres au temps de Shakspeare, tant le goût des représentations était vif et universel. […] III Dans cet épanouissement si universel et si libre, les passions ont pourtant leur tour propre qui est anglais, parce qu’elles sont anglaises. […] Dans cet universel retour aux sens, et dans cet élan des forces naturelles qui fait la Renaissance, les instincts corporels et les idées qui les consacrent se débrident impétueusement. […] Antonio est assassiné ; le cardinal et sa maîtresse, le duc et son confident sont empoisonnés ou égorgés ; et les paroles solennelles des mourants viennent au milieu de ce carnage dénoncer, comme des trompettes de deuil, une malédiction universelle sur la vie. « Ô ce sombre monde74 !
Plus populaire que l’Arioste, plus goûté que le Tasse, qui lui-même l’était plus pour les concetti de son Aminta que pour les beautés de la Jérusalem délivrée, il travaillait à son poème d’Adone, dans une sorte d’attente universelle, comme celle que devait exciter, plus tard, un poème destiné au même oubli, la Pucelle de Chapelain. […] Personne ne trouva ridicule le neveu de Voiture, Pinchêne, recommandant les œuvres de son oncle à la bienveillance du lecteur, « par la raison, disait-il, qu’on n’avait rien lu de lui qui ne fût à l’avantage de ceux dont il avait parlé95. » Cette complaisance n’était si grande et si universelle que parce que la vanité était sans bornes. […] On sait par cœur les vers charmants où il se moque de toutes ces galanteries de tête, le lieu commun universel de la poésie d’alors : Faudra-t-il, de sang-froid et sans être amoureux, Pour quelque Iris en l’air faire le langoureux, Lui prodiguer les noms de Soleil et d’Aurore, Et, toujours bien mangeant, mourir par métaphore ? […] C’est marque de génie d’avoir compris que, dans une forme de langage qu’on a appelée la langue des dieux, il faut n’exprimer que ce qu’il y a de plus universel et de moins sujet à dispute parmi les pensées des hommes.
La métaphysique est à peu près dans le même goût : on y mêle aux plus importantes vérités les discussions les plus futiles, avant et après avoir démontré l’existence de Dieu, on traite avec le même soin les grandes questions de la distinction formelle ou virtuelle, de l’universel de la part de la chose, et une infinité d’autres ; n’est-ce pas outrager et blasphémer en quelque sorte la plus grande des vérités, que de lui donner un si ridicule et si misérable voisinage ? […] Ajoutons néanmoins, puisque nous nous bornons ici à ce qui est simplement possible, qu’on ne ferait pas mal de former, au commencement du dictionnaire, une espèce d’alphabet universel, composé de tous les véritables sons simples, tant voyelles que consonnes, et de se servir de cet alphabet pour indiquer non seulement la prononciation dans notre langue, mais encore dans les autres, en y joignant pourtant l’orthographe usuelle dans toutes. […] Mais le projet d’un alphabet et d’une orthographe universels, quelque raisonnable qu’il soit en lui-même, est aussi impossible aujourd’hui dans l’exécution, que celui d’une langue et d’une écriture universelles.
Je cherche vainement à entendre dans un tombeau universel quelque bruit qui décèle la vie. […] Il est remarquable que le premier ouvrage de ce jeune homme insatiable, un ouvrage qui devait avoir cinq gros volumes, ait été une espèce d’histoire universelle, et une histoire universelle par rapport à la Révolution française — donc par rapport à lui-même, puisqu’il devait à la Révolution l’ébranlement de son âme, et son exil, et ses douleurs et sa froide mansarde, — de sorte qu’en cette histoire il ramenait à soi et en quelque façon résorbait et engloutissait les siècles et l’univers pour son plaisir. […] Le jury de l’Institut avait écarté le Lycée de La Harpe, comme trop ancien, et le Catéchisme universel de Saint-Lambert comme trop grossièrement matérialiste. […] « Le roi, se défendant dans son château, causera un enthousiasme universel… S’il doit mourir, qu’il meure digne de son rang ; que le dernier exploit de Napoléon soit l’égorgement d’un vieillard. […] … Tout disparaît sous la blancheur universelle.
Ainsi, Corneille, qui aurait pu être un génie universel, ne fut que le poète d’une société et d’une époque. […] Mais aussi comprendra-t-on qu’un esprit aussi universel n’ait pu pénétrer avec beaucoup de profondeur dans chacun des nombreux sujets qu’il avait cru devoir se tracer. […] Tout était organisé contre cette résurrection du sentiment moral et poétique ; c’était une ligue universelle des études mathématiques contre la pensée et la poésie. […] Aucun artiste n’est plus universel que lui, plus apte à se mettre en contact avec les forces de la vie universelle, plus disposé à prendre sans cesse un bain de nature. […] Ô mère universelle !
Vous y retrouverez la conception stoïcienne enveloppée dans les premières expériences d’Étienne Mayran : l’intelligence reconnue comme l’asile suprême, où s’isoler, où se défendre de l’universelle misère humaine. […] Elle l’est aussi, et c’est là-dessus que je veux finir, par l’expression qu’il a donnée à l’un des sentiments les plus simples, mais les plus généraux de l’âme humaine, celui de l’universelle nécessité, ramassée pour lui dans la vision de la mort. […] Notre voix se perdit dans la destruction universelle. […] Ses vices prouvent la loi comme ses vertus, et manifestent dans leur développement cette vie universelle dont il est un des moments ; ils résultent de sa nature, comme, de la nature d’un cercle, suivent les propriétés du rayon. […] Apercevant invinciblement la connexion des causes et des effets, sous l’accident il découvre le nécessaire, sous le périssable l’éternel, sous le particulier l’universel, et toutes ses tristesses sont apaisées par cette vision.
Il était alors à Paris, jouissant dans un applaudissement universel de la fleur et de la primeur de son talent. […] Dans le silence universel, je reconnus la voix de M. de Thou, qui attendait au pied de l’échafaud ; le peuple répéta le chant sacré. […] avec elle périrait un plaidoyer en faveur de quelques infortunés inconnus ; mais je crois trop pour craindre beaucoup. — Je crois surtout à l’avenir et au besoin universel de choses sérieuses ; maintenant que l’amusement des yeux par des surprises enfantines fait sourire tout le monde au milieu même de ses grandes aventures, c’est, ce me semble, le temps du DRAME DE LA PENSÉE.
Et comme j’ai toujours été un peu grasse, j’aimais mieux rester dans un bon fauteuil, ou sur un canapé, les jambes allongées, avec des gens qui restaient assis et qui causaient. » * * * — L’Exposition universelle, le dernier coup au passé : l’américanisation de la France, l’industrie primant l’art, la batteuse à vapeur rognant la place du tableau, les pots de chambre à couvert et les statues à l’air : en un mot la Fédération de la Matière. […] Et involontairement, pendant qu’il parlait, nous pensions comme un seul article d’une plume amère et vraie, un coup d’épingle de sincère honnête homme dégonflerait ce ballon de blague d’un martyr à trente mille francs de traitement, — un article où l’on rappellerait que, seul parmi, les lettrés, ce Sainte-Beuve a été l’écrivain qui, en 1852, pendant la terreur blanche de l’écriture littéraire, lors de notre poursuite en police correctionnelle, lors de la poursuite de Flaubert, en ce temps du silence, de la servitude universelle, a été, on peut le dire, le souteneur autorisé du régime. […] Le Français parle bas, parce qu’il se sait compris de tous, et parler la langue universelle.
……………………………………………………… ……………………………………………………… ……………………………………………………… ……………………………………………………… Et plus loin : Non, tu ris avec moi de l’erreur où nous sommes ; Tu sais de quel linceul le temps couvre les hommes ; Tu sais que tôt ou tard, dans l’ombre de l’oubli, Siècles, peuples, héros, tout dort enseveli ; Qu’à cette épaisse nuit qui descend d’âge en âge À peine un nom par siècle obscurément surnage ; Que le reste, éclairé d’un moins haut souvenir, Disparaît par étage à l’œil de l’avenir ; Comme, en quittant la rive, un navire à la voile, À l’heure où de la nuit sort la première étoile, Voit à ses yeux déçus disparaître d’abord L’écume du rivage et le sable du port, Puis les tours de la ville où l’airain se balance, Puis les phares éteints qu’abaisse la distance, Puis les premiers coteaux sur la plaine ondoyants, Puis les monts escarpés sous l’horizon fuyants ; Bientôt il ne voit plus au loin qu’une ou deux cimes, Dont l’éternel hiver blanchit les pics sublimes, Refléter au-dessus de cette obscurité Du jour qui va les fuir la dernière clarté, Jusqu’à ce qu’abaissés de leur niveau céleste, Ces sommets décroissants plongent comme le reste, Et qu’étendue enfin sur la terre et les mers, L’universelle nuit pèse sur l’univers. […] Villemain, le Politien français de ce siècle, l’esprit le plus riche, le plus cultivé, le plus universel de notre âge. […] XXXIX Mais descendons plus bas si vous voulez, et voyons, par un seul exemple, à quel point le fond même de la nation avait été en peu d’années policé, adouci et lettré par cette littérature universelle des classes même illettrées !
« Je crois avoir prouvé la possibilité, — écrivait Condorcet, il y a tout juste cent ans, — de rendre la justesse d’esprit une qualité presque universelle ; … de faire en sorte que l’état habituel de l’homme, dans unpeuple entier, soit d’être conduit par la vérité soumis dans sa conduite aux règles de la morale… se nourrissant de sentiments doux et purs. » Et il ajoutait : « Tel est le point où doivent infailliblement le conduire les travaux du génie et le progrès des lumières 5. » Me dira-t-on que Condorcet n’était après tout qu’un encyclopédiste ? […] C’est ainsi que le triomphe universel de la science arrivera à assurer aux hommes le maximum possible de bonheur et de moralité. » Ni Condorcet ni Renan n’avaient rien dit de plus ; et tout ce qu’ils nous avaient promis, on le voit, un autre « secrétaire perpétuel de l’Académie des sciences » nous le promet à son tour. […] Discours sur l’Histoire universelle, part.
Le critique, en présence des idées d’autrui, sera-t-il condamné à l’indifférence absolue, au scepticisme obligatoire et universel ? […] Il devient une preuve vivante de l’incertitude universelle, du peu de sûreté de la raison humaine. […] s’écrie le critique indigné. — Et puis qui donc pourrait reprocher au Discours sur l’Histoire universelle de réduire l’univers au bassin de la Méditerranée ? […] Le latin a été jadis la langue universelle ; Bossuet et Fénelon ont écrit en latin ; le latin est indispensable pour quiconque veut étudier à la source l’histoire du moyen âge ; les écrivains latins n’ont pas voulu briller aux dépens du bon sens (et M. […] Il est fermement convaincu que le suffrage universel, ayant eu le tort de laisser M.
En ce temps de suffrage universel, de conduite des affaires et de gouvernement du pays par tous les citoyens, jamais, jamais, la volonté d’un seul, qu’il soit Favre ou Thiers, n’aura disposé plus despotiquement des destinées de la France, et dans une ignorance plus entière de tous ses citoyens, sur tout ce qui se passe, sur tout ce qui se fait en leur nom. […] Cela seul donnerait à la génération actuelle l’audace de détruire le suffrage universel et la liberté de la Presse : deux suppressions déclarées impossibles par le bon sens de la médiocratie. […] On s’étonne que la reconnaissance de son incapacité, si universelle à Paris, ne soit pas encore vulgarisée dans toute la France. […] La société se meurt du suffrage universel. […] Un joli mot de Saint-Victor à propos de l’éducation universelle : « F… pour moi, j’aime mieux un homme élevé par une ballade que par la prose de Timothée Trimm !
L’homme qui prend ce titre et qui ose dire à ses lecteurs : « Je vais écrire ma pensée cosmique », dit par là même : « Je vais vous donner le livre universel, l’Évangile de l’univers. […] XI Après cet humble portique, on entre, pendant tout le premier volume, dans une longue analyse, très mal placée, mais très bien rédigée, de ce qu’on peut appeler son cours de contemplation de la nature universelle.
Pour le tour, l’ordre et la suite des faits, le naturel du récit on n’y peut guère changer, même pour perfectionner, sans péril ; et le trait des gens du marquis, « qui commencèrent à laisser leur chef, quand ils virent qu’ils n’auroient nulle aide de lui », est une de ces vérités universelles qui trouvent même dans une langue au berceau des formes déjà parfaites, et qui ne changeront pas. […] Le sens de cette confusion universelle, dans laquelle il vivait, était trop obscur pour qu’il fût tenté de le chercher et comment se serait-il ému de toutes ces destructions de la guerre, dont personne, ni peuple, ni noble, ni roi, n’était excepté ?
» Dans cette solitude de Port-Royal, au sein de fortes études théologiques et littéraires, il concentra toutes ses pensées sur ce sujet vivant, l’homme, dont il portait en lui toutes les grandeurs et toutes les misères : non pas l’homme tel que Montaigne le peint, arrivant par le doute universel à ne croire qu’à lui-même ; ni l’homme selon Descartes, qui se contente de savoir qu’il y a un Dieu, qu’il existe une âme distincte du corps, et qui s’arrange dans ce monde de façon à y vivre le plus agréablement et le plus longtemps possible ; mais l’homme tel que le christianisme l’a expliqué, l’homme dont Montaigne n’avait pas vu toute la grandeur, ni Descartes toute la petitesse. […] Il a voulu faire, d’un instinct naturel à tous les hommes, une science ; d’une croyance universelle, une théorie : entreprise sublime !
La joie intérieure que cette ruine universelle de la plupart de ses connaissances a causée à Charles, ça l’a distrait, pour un moment, de la persécution, qu’il a besoin d’exercer sur ceux qui vivent, côte à côte, avec lui. » * * * — Un mot drôle de Baron, l’acteur. […] C’est un vétérinaire, qui, à l’heure qu’il est, fait les conseillers généraux, les députés, est le maître du suffrage universel dans le département.
C’est commettre une grande erreur historique et politique que de croire à l’existence de traits intellectuels stables et universels, dans les peuples, qui, de tout temps ont été composites et changeants. […] Tout être vivant tend à se défendre contre les changements que lui impose la nature ; c’est là un fait primordial et universel que les évolutionnistes ont eu tort de ne pas apercevoirdg.
L’ancienne hypothèse, selon laquelle tous les habitants de la terre auraient été périodiquement détruits en masse par des catastrophes universelles, est généralement abandonnée aujourd’hui, même par des géologues tels que MM. […] De sorte qu’en vertu de ce jugement de la victoire dans la lutte vitale universelle, aussi bien qu’au point de vue de la spécialisation plus ou moins parfaite des organes, les formes modernes, d’après la théorie de sélection naturelle, doivent être plus élevées que les formes anciennes.
Ces empereurs grecs qu’ont en face les guerriers francs n’osent sortir de leurs murailles, se mettre à la tête des vaillants hommes qui leur restent ; ils s’enfuient de nuit par des portes dérobées, et vont chercher dans des palais moins en péril ce qu’ils espèrent sauver de la ruine universelle, un reste de voluptés et de délices.
[NdA] Je vois pourtant dans l’Histoire universelle de d’Aubigné qu’au début de ces États de Blois, dans la dispute de préséance entre les provinces, l’Île-de-France l’emporta sur la Bourgogne, au mécontentement de celle-ci.
Par son cri d’alarme, il fait bien sentir le danger où fut à une certaine heure la France de se réveiller toute calviniste, au moins par la tête, c’est-à-dire à la Cour, dans les classes élevées et même dans la haute bourgeoisie ; car il y eut un moment de mode presque universelle pour la nouvelle religion ; la jeunesse parlementaire en était plus ou moins atteinte : « Il n’était fils de bonne mère, dit Montluc, qui n’en voulût goûter. » Montluc ne fait point la part de la conviction et de la conscience chez bon nombre de ses adversaires ; mais chez les chefs et les grands il fait très bien la part des motifs ambitieux et intéressés : « Si la reine (Catherine de Médicis) et M. l’amiral (de Coligny) étaient en un cabinet, et que feu M. le prince de Condé et M. de Guise y fussent aussi, je leur ferais confesser qu’autre chose que la religion les a mus à faire entretuer trois cent mille hommes, et je ne sais si nous sommes au bout… » Homme d’autorité et royaliste de vieille roche, il met bien à nu et dénonce l’esprit républicain primitif des Églises réformées et leur dessein exprès de former un État dans l’État.
C’est de la force, et la force, partout où elle se rencontre, paraît à son avantage au milieu de la faiblesse universelle qui nous environne. » Ses passions, à lui, se réduisaient pourtant à une seule, et il nous la déclare : « On veut absolument faire de moi un homme de parti, et je ne le suis point (il écrivait cela en mars 1837, après son premier grand succès).
Dans une histoire universelle, si courte qu’elle soit, et fût-elle à la Bossuet, il est sûr par là d’être nommé.
. — Que s’ils joignaient à la possession de ces hautes vérités mathématiques le sentiment et la science de la nature vivante, la conception et l’étude de cet ordre animé, universel, de cette fermentation et de cette végétation créatrice et continue où fourmille et s’élabore la vie, et qui, tout près de nous et quand la loi des cieux au loin est connue, recèle encore tant de mystères, ils seraient des savants plus complets peut-être qu’il ne s’en est vu jusqu’ici, quelque chose, j’imagine, comme un Newton joint à un Jussieu, à un Cuvier, à un Gœthe tout à fait naturaliste et non plus seulement amateur, à un Geoffroy Saint-Hilaire plus débrouillé que le nôtre et plus éclairci. — Que s’ils y ajoutaient encore, avec l’instinct et l’intelligence des hautes origines historiques, du génie des races et des langues, le sentiment littéraire et poétique dans toute sa sève et sa première fleur, le goût et la connaissance directe des puissantes œuvres de l’imagination humaine primitive, la lecture d’Homère ou des grands poèmes indiens (je montre exprès toutes les cimes), que leur manquerait-il enfin ?