Quel feu de comique il eût tiré de ces deux vanités grotesques frottées l’une contre l’autre ! […] « Chaque objet vient saillir au premier plan et tirer le regard. » (Sainte-Beuve.) […] Telle est la statue dont Pygmalion Maulévrier veut tirer une femme. […] Et puis, elle est peut-être attirée vers Marigny par cette pitié inconsciente que l’innocence a pour le désordre, elle rêve de tirer un homme heureux de ce débauché ! […] Il n’en tirait qu’un petit nombre d’exemplaires, qu’il faisait distribuer à ceux qui pouvaient l’entendre et jouir de son livre ou s’en aider.
Vous devinez ce qu’entre les mains de Wycherley une pareille donnée peut fournir, et il en tire tout ce qu’elle contient. […] L’Angleterre la suit dans cette voie, emportée par le courant universel du siècle, mais à distance, et tirée de côté par ses inclinaisons nationales. […] Là-bas Alceste, tiré d’un côté pendant trois pages par la colère, est ramené du côté contraire et pendant trois pages par l’amour. […] et comment tirer de l’amusement d’une telle matière, où Beaumarchais et La Bruyère629 vont échouer ? […] La plus élégante personne du salon, lady Teazle, montre ses dents pour singer une femme ridicule, tire sa bouche d’un côté, fait des grimaces.
C’est parce que je l’employai jadis pour spécifier mon attitude dans la littérature que plusieurs en tirèrent cet argument triomphal : « M. […] — Loin de là ; plusieurs en ont tiré des effets charmants, en ont usé pour traduire des émotions très fines : M. […] En outre, le charlatanisme des industriels ecclésiastiques qui exploitaient l’engouement des pèlerins à l’égard de leur idole, pour en tirer de gros bénéfices, l’indignait. […] Il jette sa soutane dans le coin aux vieux chiffons ; il se met en apprentissage sous Thomas ; il tire le soufflet de la forge ; il tape sur l’enclume ; il fortifie ses muscles ; il se barbouille de limaille et se nettoie de la mystique. […] Les coups de trique, les dénis de justice les plus flagrants ne tirent de lui que des votes de flétrissure ou des ordres du jour d’indignation, fadaises dont se gaussent passablement ses spoliateurs.
Mais il en faut encore tirer plus de fruit, en prouvant que c’est un principe assez frivole, de faire de la fable le fonds essentiel du poëme épique. […] Les auteurs n’y ont pas pensé ; mais telle est la nature d’une action, si elle est vraisemblable, que l’on en peut tirer toûjours quelque vérité : à l’entendre ainsi, les historiens mêmes font des fables. […] La conséquence n’est pas bien difficile à tirer ; il a donc tort : et voilà la majeure secrete de tous les syllogismes de Me D. […] De bonne foi, n’a-t-elle pas quelques remords des conséquences qu’elle en tire ? […] Ce n’est pas à lui à réduire en maxime ce qu’il sent ; c’est au lecteur à en tirer ce fruit, s’il s’en avise.
Quoique la langue s’enrichît alors du grec, & que depuis Charles VIII. elle tirât beaucoup de secours de l’italien déjà perfectionné, cependant elle n’avoit pas pris encore une consistance réguliere. […] Se conduire galamment, se tirer d’affaire galamment, veut même encore dire, se conduire en homme de coeur. […] Glorieusement est toûjours pris en bonne part ; il regne glorieusement ; il se tira glorieusement d’un grand danger, d’une mauvaise affaire. […] Voilà peut-être le seul fruit qu’on peut tirer de la connoissance de ces tems reculés. […] Que nous apprendil, quand il dit que le cahos, l’esprit, c’est-à-dire le souffle, amoureux de ses principes, en tira le limon, qu’il rendit l’air lumineux, que le vent Colp, & sa femme Baü engendrerent Eon, & qu’Eon engendra Jenos ?
Le parti guelfe en voulut tirer honneur. […] Le chantre de l’Énéide annonce à Dante qu’il lui est expressément envoyé pour le tirer de la forêt périlleuse et pour le guider dans les commencements d’un grand voyage aux mondes invisibles. […] On lui attribue la chasteté parfaite, et l’on tire son nom de sa virginité. […] Elle se vantait de tirer son nom du passage des armées de Charlemagne, et gardait avec orgueil la bulle d’or de Charles IV dans son antique Rœmer, où se faisaient l’élection et le couronnement des empereurs. […] Nous voici loin de la morale de Dante, qui tire toute sa force des tisons de l’enfer et des chansons du paradis.
Mais le discours académique est un genre vivant qui transforme, qui embellit, qui a pour objet avant tout de réussir et de plaire, qui a pour premier devoir et pour condition de savoir tirer parti de chaque défunt et d’en dégager, ne fût-ce que pour un jour, un immortel.
Galants, abbés, blondins, grisons, Sont tous les jours à sa ruelle, Lui content toutes leurs raisons, Et n’en tirent aucune d’elle.
Dupin, orateur brusque, caustique, original, jeté là sous l’habit vert-pomme au milieu des compliments obligés, tenu de s’astreindre à certaines formules de discours et à certaines idées héréditaires de fauteuil en fauteuil, comment s’en tirerait-il sans manquer à lui-même ni à son éloquence ?
Seulement, quel que soit l’essor de jeunesse, il importe de se rendre compte des difficultés aussi, de se bien dire qu’on n’atteint pas le but du premier coup ; qu’un champ ouvert, et où l’on entre sans assaut, n’est pas plus facile à parcourir peut-être ; que l’obstacle véritable et la limite sont principalement en nous, et que c’est avec son propre talent qu’on a surtout affaire, pour l’exercer, pour l’aguerrir, pour en tirer, sans le forcer, tout ce qu’il contient.
. — Le Capitaine Fracasse, comédie héroïque, tirée du roman de Théophile Gautier, cinq actes et sept tableaux (1896). — Le Cruel Vatenguerre (1898). — Plus que reine (1899). — Théâtre (1900).
Lire des mémoires, s’amuser à dépouiller, en prenant des notes, les archives du siècle le plus spirituel, le plus dramatique, le plus galant, le plus copieux, pour en tirer de beaux volumes de curiosité érudite, combien en seraient demeurés là !
Discours prononcé à Tréguier 2 août 1884 Messieurs et amis, Que je vous remercie de m’avoir enlevé, moi déjà si peu enlevable, à cet éternel fauteuil où je m’ankylose, à ces douleurs par lesquelles je me laisse envahir, à ces hésitations d’où j’ai besoin d’être tiré de force !
Il n’est pas donné à tout le monde de savoir combiner les événemens pour en tirer des résultats, de suppléer au silence des Historiens par la justesse des conjectures, de faire naître la vérité de la vraisemblance.
Le merveilleux y produit sur-tout un effet qui étonne & flatte l’imagination, sans la contraindre & la fatiguer, parce que le Poëte a su le tirer du fond du sujet, & en faire usage avec discernement & sobriété.
En ce qui me concerne, je proteste de toutes mes forces contre ce triste reportage… …………………………………………………………………………………………………… … J’ai pour principe que le radotage des sots ne tire pas à conséquence… Et les foudres de cette lettre n’ont pas suffi à l’homme bénin.
« Ce n’est pas à un prêtre, à un archidiacre à qui j’ai affaire, mais bien à un bouffon, à un misérable pédant, sorti de la lie du peuple, & qui, d’enfoncé qu’il étoit jusqu’aux oreilles dans la boue & dans les ordures du collège, a obtenu, par je ne sçais quels moyens, des bénéfices qui l’ont tiré de la misère où sa naissance l’avoit jetté. » Cette réplique infâme étoit sous presse.
quel fruit peut en tirer la pensée ?
notre ami Le Romain ne peut pas souffrir les anges à cause de leurs ailes ; moi je suis choqué des mains jointes dans les sujets tirés de l’histoire ancienne sacrée ou profane.
Il étoit à propos que les hommes pussent être tirez de cet état facilement.
Il est vrai que ces artisans sçavent enrichir leurs sujets, ils peuvent rendre les sujets qui sont naturellement denuez d’interêt, des sujets interessans : mais il arrive plusieurs inconveniens à traiter de ces sujets qui tirent tout leur pathétique de l’invention de l’artisan.
Me tirer d’ici, c’est tirer Paule de sa grotte ; il faut bien que ce soit pour toi que je quitte mon désert, toi pour qui Dieu sait que j’irais au bout du monde. […] « Un peu de malaise m’a fait jeter sur ton lit, ce lit où tu as couché six mois dans la fièvre, où je t’ai vu si pâle, défait, mourant, d’où le bon Dieu t’a tiré par prodige.
Une seule fois peut-être il a tiré d’une donnée extraordinaire un pathétique puissant : c’est dans la nouvelle du Colonel Chabert. […] Ses jeunes filles sont des répliques de l’ingénue banale ; il les a tirées de la même armoire que Scribe : de fades poupées, modestes, patientes, aimantes : la vertu, comme la grâce, réussit mal à Balzac ; son génie commence à la vulgarité et au vice. […] Jamais de l’identité immuable d’un tempérament on n’a tiré plus logiquement des effets plus variés et plus saisissants.
Tirez de ce fait l’inquiétante conséquence qu’il comporte… Fernand Divoire Êtes-vous partisan des prix littéraires ? […] Et les grands écrivains ont tiré leurs meilleures pages de ces expériences personnelles de l’existence. […] Avec ces moyens d’agir, on ne juge pas, on tire au sort lorsque, brusquement, on est mis en demeure de dire blanc ou noir.
« Tu practiqueras bien souvent, dit-il, les artisans de tous mestiers, comme de marine, de vénerie, fauconnerie, et principalement les artisans de feu, orfèvres, fondeurs, mareschaux, minerailliers ; et de la tireras maintes belles comparaisons avec les noms propres des mestiers101. » D’après son biographe René Binet, Ronsard avait fait ce qu’il enseignait, « ne desdaignant, dit-il, d’aller aux boutiques des artisans, et pratiquer toutes sortes de mestiers pour apprendre leurs termes102. » La nouvelle école était engagée d’honneur à prouver aux cicéroniens et aux Italiens que la langue française égalait le latin et l’italien ; et pourvu qu’elle pût opposer l’épaisseur du vocabulaire français à tous les autres vocabulaires, peu importait d’où lui vinssent ses richesses. […] Le rapport intime qui, dans notre langue, lie entre elles la prose et la langue poétique, lui échappa ; et, venu après Rabelais et Calvin, il ne prit pas dans leurs beaux endroits l’exemple de tirer sa langue de sa raison et de sa sensibilité, plutôt que de sa mémoire. […] Le poëte de génie, celui qui a le don de voir d’une vue claire et d’exprimer en termes durables la vérité, se voit lui-même tout d’abord et tel qu’il est ; et, soit qu’il s’approuve ou se blâme, il ne tire que de lui-même l’opinion qu’il a de ses ouvrages.
Montrons, autant qu’il sera en nous, par des documents d’ordre privé, des souvenirs, des notes familières, ce qui fut l’homme en ce créateur prodigieux qui a tiré de soi-même un art complet, à jamais vivant ; racontons s’il se peut, la genèse de ses ouvrages, de la conception première au plein épanouissement de l’exécution et, tout au moins, efforçons-nous d’en traduire le frisson particulier ; descendons à l’examen des procédés techniques — surtout des moyens expressifs ; répandons, enfin, notre admiration profonde et raisonnée pour ce génie hors de pair qui a ramené le Théâtre musical à l’humanité, à la vérité, à la musique. […] Ce qui reste d’une fusée d’artifice après qu’on l’a tirée. » On ne peut mieux terminer qu’avec le jugement, modèle en l’espèce porté sur Tristan d’un philosophe esthéticien, M. […] Rien de plus absurde… Pour faire cet opéra, Wagner a très certainement mis des notes de musique dans un sac et les a tirées au hasard.
C’est ainsi que le Diapason publia le premier (3 octobre 1850) une traduction française du Judaïsme dans l’art musical, reproduite à quelques semaines d’intervalle par la Belgique musicale, plus tard dans le Guide musical et tirée à part en brochure87. […] Ce serait méconnaître un élément de vulgarisation non sans influence en Belgique, que d’omettre en cette sèche nomenclature les orchestres d’harmonie et les musiques militaires qui ont à leur répertoire un ou plusieurs morceaux tirés des opéras ou des drames lyriques de Wagner. […] Sannes, 1869 — ont été traduits encore pour le guide musical et tirés à part en brochures in-8° : Art et Politique,, par M.
Soit que l’imitation, en multipliant en quelque sorte les événemens et les objets, satisfasse en partie la curiosité humaine ; soit qu’en excitant les passions, elle tire l’homme de cet ennui qui le saisit toujours, dès qu’il est trop à lui-même ; soit qu’elle inspire de l’admiration pour celui qui imite ; soit qu’elle occupe agréablement par la comparaison de l’objet même avec l’image ; soit enfin, comme je le crois, que toutes ces causes se joignent et agissent d’intelligence ; l’esprit humain n’y trouve que trop de charmes, et il s’est fait de tout tems des plaisirs conformes à ce goût qui naît avec lui. […] Ceux qui ont pris parti pour l’ode, et qui lui donnent le premier rang dans la poësie, s’imaginent qu’elle ne doit chanter que les loüanges des dieux et des héros ; et ils tirent de ces sujets mêmes à quoi ils la bornent, une preuve de sa dignité. […] Au lieu de sentimens naturels, ils n’employoient que des pensées subtiles et tirées qui n’éffleuroient pas seulement le coeur.
Ce n’est que dans un parallèle des moyens dramatiques que j’ai adoptés et de ceux que vous employez pour arriver plus vite, que je puis tirer des conséquences utiles à ma cause ; mais le désir que j’ai de la gagner ne me rendra point injuste à votre égard. […] Après le choix du sujet, le premier but que se propose l’auteur est d’en tirer une conséquence morale ; le second d’intéresser au sort de tels ou tels héros, connus ou inconnus, vertueux ou coupables, par des qualités qui les élèvent au-dessus du vulgaire ; le troisième de les environner de figures secondaires propres à faire ressortir leur caractère ou à émouvoir leurs passions ; le quatrième de faire jouer tous ces personnages dans la chaîne d’une intrigue claire et pourtant variée ; le cinquième de les faire parler selon le temps, la circonstance, leur rang dans le monde, leur caractère bien exposé, dans un style simple, naturel, énergique et toujours élégant ; enfin, Monsieur, de les faire arriver à une catastrophe qui n’inspire pas une trop grande horreur, ou à un dénouement qui ne blesse ni la raison, ni la décence. […] Je ne tirerai pour moi aucune conséquence de cette anecdote : je n’ai point l’orgueil d’être un grand maître ; mais si dans l’art dramatique les gens de lettres et le public ont bien voulu me reconnaître une importante qualité, celle de charpenter une pièce, de préparer une situation et d’enchaîner les scènes, je me ferais toujours un plaisir d’offrir à qui me les demanderait des conseils qui seraient le résultat du travail, de l’âge et de l’expérience.
Nous l’avons déjà dit, mais nous le répétons : Villemain a peu écrit relativement aux années et au loisir d’un homme heureux qui ne fut que littérateur, et qui tira de sa littérature jusqu’à ses fonctions politiques ; et cependant, malgré leur petit nombre, les quelques volumes de critique et d’histoire qu’il a publiés ne justifieront point, par leur valeur, le temps qu’il lui a fallu pour les produire. […] C’est là la seconde prétention du livre de Villemain, et je la croirais plus aisée à justifier que celle de la supériorité absolue de Pindare ; mais cette thèse imposante, à la condition qu’elle fût tirée du lieu commun, Villemain ne la discute point. […] … En Angleterre, c’est Fox et Grey qui l’ont séduit et qui l’entraînent, Grey, un homme médiocre qui n’eut qu’une idée et une attitude, — il n’en faut pas plus en politique, — une idée qui a triomphé moins par la force du talent que par la force d’une situation, dans un pays aristocratiquement organisé, comme l’Angleterre, et Fox, comme lord Grey, parce qu’il représentait le wighisme, qui est le libéralisme anglais, cher à tous les libéraux de France, et non pas pour les raisons humaines tirées de l’âme de Fox, et qui, eût-il tort dans ses opinions politiques, ce qu’il eut souvent, faisaient cependant de son âme une toute-puissance d’orateur !
Lorsque le malade n’en peut plus et ne tient plus à la vie, il tire sa couverture par-dessus sa tête. […] Ferrari ne nous imposera pas la mémoire et que son livre, si éloquent qu’il puisse être, ne tirera pas de la mer Morte du mépris ! […] Toujours Guelfe et toujours Gibeline, y dit-il, sans possibilité, tirée de l’analyse des faits, d’être autre chose, et nous avons cité avec assez d’applaudissement la belle formule : « Pape désarmé.
Quelle apparence en effet qu’un moderne ait tiré de son propre fonds des choses aussi peu subtiles ? […] » Parce qu’il avoue à plusieurs reprises que son tourment s’apaise dès qu’il en a tiré une conception poétique ! […] Les âmes d’élite s’élèvent par elle au-dessus des petitesses du monde, et le poète en tire des œuvres sublimes. […] Aussi bien que des situations, il crée des personnages pour n’en rien tirer. […] Dans un récent voyage au milieu de la Pologne insurgée, il l’a tiré des mains d’une bande de furieux qui se préparaient à l’égorger.
Mais enfin, on s’en tire avec un peu d’attention et de patience, et c’est tout ce que j’ai prétendu. […] Oui, je te vois, luisant, Réel comme ce fer, que je tire à présent ! […] Un vieil astrologue tire l’horoscope de Jeanne. […] Le bon Blandinet aurait la sottise de voir partout le bien, et il serait brutalement tiré de cette erreur. […] Renato survient, la provoque ; tous deux tirent leur épée. « Fou !
Si bas que vous soyez, il y a toujours quelqu’un, il y a toujours beaucoup de gens, même plus haut placés que vous n’êtes, qui ont quelque chose à tirer de vous. […] S’ils étaient capables de tirer quelque chose de nous, c’est sans doute un signe que nous pouvons tirer quelque chose d’eux. […] Sur quoi Voltaire tire sa révérence : « Lecteur, réfléchissez ; étendez cette vérité ; tirez vos conséquences. » On n’eût pas été fâché que Voltaire s’étendît lui-même, tirât ses conséquences et fit ses réflexions personnellement. […] Paul Margueritte, avec son talent ordinaire, fait de netteté, de franchise et d’un grand art à indiquer beaucoup de choses en peu de mots, s’en est tiré assez galamment. […] C’est ce que j’appelle tricher ; c’est se tirer d’affaire à trop bon compte.
Arrivés devant la porte, au moment de tirer le cordon de la sonnette, pris d’une terreur folle, nous tournâmes les talons et nous descendîmes les degrés quatre à quatre poursuivi par nos acolytes qui riaient aux éclats. […] Il fit son effet de surprise, et, comme disent les peintres, tira dans la cave un coup de pistolet dont on remarqua la lumière. […] Lorsque les mélanges tirés d’une petite bibliothèque romantique de M. […] Les nécessités de l’allégorie, car il n’est guère possible de placer des scènes de la vie réelle dans les plafonds, les coupoles, les pendentifs et les tympans, le forcèrent d’aborder le nu et la draperie, et il s’en tira à merveille. […] C’est par cette refonte et cette création à nouveau du sujet que l’artiste sut rester si original en traitant des scènes tirées de drames, de poèmes et de romans, au lieu de scènes puisées directement dans la nature.
Gœthe en a tiré une partie de ses propres souvenirs. […] Ces écrits sont des méditations sentimentales sur les clairs de lune, les cimetières, les ruines, présentées dans une prose poétique et chargée d’images exagérées, souvent tirées de souvenirs bibliques. […] Que de fois, j’eusse voulu me plonger dans l’abîme de ces mers dévorantes, et tirer de tous les éléments, de toutes les secousses une nouvelle énergie, quand je sentais des feux qui me consumaient ! […] Mais précipiter l’homme dans un abîme et vouloir l’en tirer sans point d’appui, c’est une entreprise vaine et dont tout le talent qu’on y met ne peut dissimuler l’inanité. […] L’Histoire de sa vie dont nous tirons ces détails nous apprend que, pour réaliser ce sombre dessein, c’était l’eau surtout qui l’attirait.
Quand, après la mort de son père, il faisait à haute voix la prière du soir, il tirait des larmes aux assistants, et son poëme le Samedi soir au Cottage, est la plus sentie des idylles vertueuses. […] C’était de force et par surprise que son génie le tirait des convenances : deux fois sur trois, son sentiment est gâté par ses prétentions. […] Avec l’argent qu’il avait tiré de son livre, il loua une petite ferme. […] La lune fera bien là-bas entre les tourelles ; voilà une cuirasse heureusement placée, le jet de lumière qu’elle renvoie est agréable à voir sur les vieilles tentures ; si l’on tirait de la garde-robe les habits féodaux pour inviter les convives à une mascarade ? […] La plupart de ces détails sont tirés de la Biographie de Burns, par Chambers, en quatre volumes.
Ces vers sont tirés des Villages illusoires, écrits presque uniquement en vers libres assonances et coupés selon un rythme haletant, mais M. […] Voici, tiré du rare Douzain de Sonnets, l’un d’eux : HÉLÈNE (Le laboratoire de Faust à Wittemberg) Des âges évolus j’ai remonté le fleuve Et, le cœur enivré de sublimes desseins, Déserté le Hadès et les ombrages saints, Où l’âme d’une paix ineffable s’abreuve. […] Il supposa qu’il faut se différencier des hommes par des pensées et par des actes exactement contraires aux pensées et actes du commun des hommes ; il y a beaucoup de voulu dans son originalité ; il la travaillait, comme les femmes travaillent leur teint, pendant les longues après-midi entre ciel et terre, et quand il débarquait, c’était pour tirer des bordées de stupéfaction : dandysme à la Baudelaire. […] Il y a une évidente contradiction entre l’art et la vie ; on n’a guère vu jamais un homme vivre à la fois l’action et le songe, transposer en écritures des gestes d’abord réels ; ou, si cela arrive, l’homme qui a d’abord vécu ne tire de ses aventures aucun profit : l’équivalence des sensations est certaine et les affres de la peur peuvent être dites par qui les imagine mieux que par celui qui les ressentit. […] Il ne s’agissait plus tant de faire entrer dans l’Art, par la représentation, l’extériorité brute, que de tirer de cette extériorité même des motifs de rêve et de surélévation intérieure.