Ici l’idée de religion s’agrandit ; elle n’est plus un simple sentiment décent, mais la plus haute des convenances humaines, la fin et le terme des devoirs. […] Mme de Lambert marque à mes yeux le terme moyen entre ces deux salons ; elle est à mi-chemin, et elle regarde déjà du côté du plus moderne.
Ils ont décidé que celui qui aurait l’audace de n’être pas tout à fait aussi épris de leurs ouvrages qu’ils le sont eux-mêmes, serait un homme d’un caractère affreux, sans douceur, sans aménité, sans respect pour les lois de la société : en un mot, sans honnêteté ; c’est le terme. […] Sous ces influences combinées, La Harpe s’était mis à lire pour la première fois les livres saints, les Psaumes, l’Imitation de Jésus-Christ, lorsqu’il reçut la secousse intérieure décisive dont il a rendu compte en ces termes : J’étais dans ma prison, seul dans une petite chambre et profondément triste.
Le poète, à la lecture du premier article de Carrel sur les représentations d’Hernani, lui avait écrit une lettre explicative, et dans laquelle il lui rappelait les singulières prétentions des soi-disant classiques du jour ; Carrel y répondit par une lettre non moins développée qui commençait en ces termes : « Je suis pour les classiques, il est vrai, monsieur, mais les classiques que je me fais honneur de reconnaître pour tels sont morts depuis longtemps. » Dans la critique de l’Othello de M. de Vigny, il se faisait fort de prouver « que toute la langue qu’il faut pour traduire Shakespeare est dans Corneille, Racine et Molière ». […] Tout ce prélude de sa politique pendant les derniers mois de 1830 ne se compose que de moyens termes, tels qu’en proposaient alors les hommes ralliés au gouvernement.
Ce terme et cette image de pivot qui la termine un peu brusquement m’a aussitôt rappelé un tableau que nous connaissons tous : Joseph vendu par ses frères, de Decamps. […] Croirait-on qu’après s’être arrêté très au long sur les ruines de Balbek et de Palmyre, il continue en ces termes : « À deux journées au sud de Nâblous, en marchant par des montagnes qui, à chaque pas, deviennent plus rocailleuses et plus arides, l’on arrive à une ville qui, comme tant d’autres que nous avons parcourues, présente un grand exemple de la vicissitude des choses humaines. » Cette ville qui est, selon lui, comme tant d’autres, c’est Jérusalem.
Lorsque le philosophe prend d’un côté un morceau de marbre, et de l’autre une grande pensée, un grand sentiment, un acte de vertu, il n’a pas de peine à démontrer que ces phénomènes répugnent à la nature du marbre ; mais, lorsque d’intermédiaire en intermédiaire il s’est élevé du minéral au végétal, du végétal à l’animal, de l’animal à l’homme, lorsqu’il passe du travail chimique au travail vital, de là au travail psychologique, — lorsque enfin il vient à remarquer que de la vie consciente à la vie inconsciente, et réciproquement, il y a un va-et-vient perpétuel et un passage insensible et continu, il ne peut s’empêcher de demander en quoi consiste ce moyen terme entre l’âme pensante et la matière brute, qui lie l’une à l’autre, et qui, sans pouvoir se séparer de la seconde, est ici-bas la condition indispensable de la première. […] Toutefois, s’il est imprudent de dire qu’une telle réduction n’aura pas lieu, il est imprudent aussi de dire qu’elle aura lieu nécessairement, car il n’y a aucune contradiction dans les termes à supposer qu’il puisse y avoir dans la nature plusieurs causes distinctes, et on est autorisé à reconnaître la distinction des causes jusqu’à démonstration du contraire.
Puis, se tournant à ceux qui sont sur la terre, à l’Église militante, il les invite ; en ces termes, à prendre part aux transports de la sainte et triomphante Jérusalem. « Réjouissez-vous, dit-il avec elle, ô vous qui l’aimez ! […] si la doctrine que vous annoncez est si étrange et si difficile, cherchez du moins des termes polis, couvrez des fleurs de la rhétorique cette face hideuse de votre Évangile, et adoucissez son austérité par les charmes de votre éloquence.
Partout où cette musique se fait entendre, elle est d’un charme si puissant qu’elle entraîne et le musicien qui compose, au sacrifice du terme propre, et l’homme sensible qui écoute, à l’oubli de ce sacrifice. […] Depuis les voyageurs tranquilles du fond jusqu’à ce dernier spectacle de terreur, quelle étendue immense et sur cette étendue, quelle suite de passions différentes jusqu’à vous qui êtes le dernier objet, le terme de la composition !
On se rappelle que Philipon, qui avait à chaque instant maille à partir avec la justice royale, voulant une fois prouver au tribunal que rien n’était plus innocent que cette irritante et malencontreuse poire, dessina à l’audience même une série de croquis dont le premier représentait exactement la figure royale, et dont chacun, s’éloignant de plus en plus du terme primitif, se rapprochait davantage du terme fatal : la poire.
Cet évenement s’annonce quelquefois comme le terme du malheur, & il en devient le comble : voyez Inès. Quelquefois il semble en être le comble, & il en devient le terme : voyez Iphigénie. […] Plus ils se livrent à l’action, & plus leur attention se dirige vers le terme où elle aboutit ; or le terme prévû, l’action est finie. […] Un berger sent épanoüir son ame au retour de sa bergere ; les termes abstraits lui manquent pour exprimer ce sentiment. […] Son mérite est dans le choix heureux des termes & des tours.
Les politiques, les hommes d’action, eux, se rangent plus volontiers à l’hypothèse du Progrès, laquelle en effet à ce grand avantage de mettre dans l’humanité le principe de son mouvement et le terme idéal de son activité. […] Nous touchons donc ici le terme du cartésianisme. […] Là-dessus, rappelez-vous que nous sommes au temps où Bossuet écrit en propres termes — j’ai déjà cité la phrase : — « L’hérétique est celui qui a une opinion » ; et l’Europe entière est effectivement de l’opinion de Bossuet. […] La vertu et l’orthodoxie sont à peu près dans les mêmes termes. […] Les termes du rapport ont changé désormais.
Cette légère réserve faite, je ne sais rien de mieux raconté. » M. le comte de Circourt enfin, cet homme de haute conscience et de forte littérature, dans une lettre qu’il m’écrivait le 24 avril 1864, reconnaissait la vérité du Portrait et s’exprimait en ces termes par lesquels je terminerai et qui me couvrent suffisamment : « Les grands côtés du talent de M. de Vigny sont mis par vous en relief d’une manière tout à la fois large et fine ; et malgré la sévérité de quelques-unes de vos appréciations, je n’ai rien à souhaiter de mieux pour la mémoire de M. de Vigny, si ce n’est que la postérité s’en tienne sur lui à votre jugement, ce que j’espère ; j’apprends que ses vrais (et par conséquent rares) amis sont tout à fait de ce sentiment. » 79.
Nous recommandons plus particulièrement à ceux que la pensée politique préoccupe, et qui aiment à voir le talent des artistes s’en faire l’auxiliaire et l’organe, cette troisième partie où sous le nom de Salvator, le génie mécontent, sinistre et découragé, est repris, remontré par l’homme du peuple en ces termes magnanimes : Du peuple il faut toujours, poëte, qu’on espère, Car le peuple, après tout, c’est de la bonne terre, La terre de haut prix, la terre de labour ; C’est ce sillon doré qui fume au point du jour, Et qui, empli do séve et fort de toute chose, Enfante incessamment et jamais ne repose.
Ceux de l’armée d’Italie trouvèrent que la harangue de leur illustre chef était du bon style militaire, et en excellents termes de commandement.
Cependant il n’est pas encore arrivé au terme de la vie ; il n’a pas encore épuisé la gloire, l’amour, l’avenir.
De là aussi plusieurs défauts qui sautent aux yeux des moins habiles et qui découlent immédiatement des précédentes qualités : trop de lumières, des ombres vagues, des contours quelquefois indécis ; du débordement et de l’exubérance ; une expansion en tous sens, qui laisse se glisser, dans les intervalles des choses sublimes, quelques idées, trop faciles, trop promptes, écloses avant terme.
Cette idée manque de justesse ; les arts ont un terme, je le crois, au-delà duquel ils ne s’élèvent pas ; mais ils peuvent se maintenir à la hauteur à laquelle ils sont parvenus ; et dans toutes les connaissances susceptibles de progression, la nature morale tend à se perfectionner.
Vous ajoutez des milliers de lieues, vous multipliez des siècles ; chaque calcul est juste, et le terme est indéfini.
Par le Plutarque d’Amyot, des termes de politique, d’institutions, de philosophie, de sciences, de musique, ou sont entrés ou bien ont été définitivement implantés dans la langue française190.
… M. l’abbé Fulcran, toujours aussi clairvoyant, morigène son neveu en ces termes : — Vous avez obéi, mon enfant, à un sentiment peu digne d’un chrétien.
La vie, qui est là devant vous comme un pays inconnu et sans limites, je l’ai parcourue ; je n’en attends plus grand chose d’imprévu ; ce terme, que vous croyez à l’infini, je le vois très près de moi.
Le mot n’est plus qu’un terme historique dans les langages civilisés.
C’est ce que fut cette appellation de citoyen dont on fit un terme égalitaire : une conception politique qui devait aboutir à substituer, plus fortement que ne l’avait fait le pouvoir royal, l’état à la cité, était mal venue à relever ce titre de citoyen, d’origine si particulariste, inventé naguère pour consacrer une distinction et un privilège.
Non-seulement nous ne comprenons pas et nous ne comprendrons jamais comment des traces quelconques imprimées dans notre cervelle peuvent être perçues de notre esprit ou y produire des images, mais, quelque délicates que soient nos recherches, ces traces ne se montrent en aucune façon à nos yeux, et nous ignorons entièrement quelle est leur nature. » Le savant et profond physiologiste allemand Müller s’exprime en termes non moins significatifs.
Si l’on considère qu’il n’y a pas un mot de trop, pas un terme impropre, pas une négligence ; que dans l’espace de trente vers, La Fontaine, en ne faisant que se livrer au courant de sa narration, a pris tous les tons, celui de la poésie la plus gracieuse, la plus élevée : on ne craindra pas d’affirmer qu’à l’époque où cette fable parut, il n’y avait rien de ce qu’on a dans notre langue.
La condition la plus heureuse d’un homme, d’un état, a son terme.
Nos deux illustres académies se contentent donc de vérifier les faits et de les insérer dans leurs regîtres, persuadées qu’elles sont que rien n’est plus facile au raisonnement, que de trébucher dès qu’il veut faire deux pas au-delà du terme où l’expérience l’a conduit.
On voit même que ces professeurs avoient ce qu’on appelle les termes de l’art.
Les rapports qu’elle pose, s’ils sont objectifs, sont nécessaires ; c’est-à-dire que les termes dont ils sont formés s’impliquent logiquement, et la raison peut trouver le pourquoi de cette implication.
Aux termes de la nouvelle loi sur la propriété littéraire, mademoiselle Noëmi Trochu (c’est ainsi qu’elle se nomme) n’aurait-elle pas des droits à percevoir dans les tragédies de notre immortel poète ?
Jamais, en somme, l’originalité du style ne fut plus nette qu’à cette époque. » Rien de plus vrai, et c’est en propres termes ce que nous disons, et c’est précisément ce qui prouve que l’originalité se forme par l’imitation ou, tout au moins, que l’imitation ne nuit pas à l’originalité.
… D’une confusion de termes, qu’on nous passe le mot !
On y rencontre une foule d’écrivains qui, sans l’être dans l’acception pleine et absolue de ce grand mot, ont du style pourtant, — comme on y voit des artistes qui ont ce qu’on nomme, en terme du métier, « de la palette », — mais cela suffit-il pour l’Art d’un pays ou pour sa Littérature ?
aujourd’hui, au terme de ma course, je prends la résolution de donner mon suprême témoignage à une religion, parce qu’elle donne satisfaction à ma conception poétique de la vie et parce qu’elle aide à refréner les tendances naturelles des hommes qui sont la brutalité et l’égoïsme.
Ce peintre de talent, Eugène Fromentin, l’auteur de Dominique et des Maîtres d’autrefois, qui fut un si rare écrivain, ne parlait en ces termes, ou du moins il n’avait l’air de parler que de peinture. […] On soupçonne sans doute, au terme de cette rapide esquisse, qu’il y a peut-être d’autres « chefs » du roman naturaliste que ceux que M. […] Car enfin, n’est-ce pas comme si nous accordions que l’Assommoir est le terme où tout devait aboutir ? […] Il me serait facile d’opposer en termes généraux la supériorité de l’exécution ; mais il vaudra mieux essayer de pousser plus avant, et nous ne sommes pas au terme de l’analyse. […] Et pourquoi ne le dirions-nous pas, en termes presque métaphysiques ?
Cette tâche n’est aisée qu’au terme d’une analyse détaillée, non encore tentée. […] Souza résume en termes stricts la technique de six siècles et nous fait assister aux perfectionnements croissants du vers. […] C’est ce qu’on appelle d’un terme un peu grossier la manière. […] Cet état du sujet sous pression, cette aptitude propre à chanter se nomme d’un terme général : l’exaltation. […] Dans l’idée que les poètes se font aujourd’hui du lyrisme les termes d’âme et d’aspiration s’équivalent.
Au bout de quelques mois, on demande la pension de Cosette ; la mère coupe ses cheveux et les vend pour payer un terme, puis un autre terme. […] parce que le mot est digne, noble, mémorable, parce qu’il exprime héroïquement, quoique simplement, le qu’il mourût de Corneille, parce qu’il mérite d’être inscrit en lettres d’or sur les étendards de la patrie, Victor Hugo, qui croit avoir trouvé mieux dans la langue canaille du peuple, substitue à cette belle langue militaire un mot de faubourg, un mot plus abject, et plus qu’un mot de faubourg, un mot de latrines qui répond par une brutalité laconique, par une bestiale réplique, à une proposition généreuse faite en bons termes à ces braves mourants, et il en fait le plus beau mot (textuel) qu’un Français ait jamais dit, et il s’extasie sur le génie populaire de ce mot.
Tel est le vague des idées des Chinois sur la Divinité que, depuis saint François Xavier, les missionnaires ont été dans le plus grand embarras pour trouver un terme chinois signifiant Dieu. […] La variété des termes employés pour désigner Dieu par les différents missionnaires protestants devint telle qu’il fallut recourir à un concile, qui ne décida rien, ce semble, puisque M. Medhurst, qui a écrit récemment une dissertation spéciale sur ce sujet, imprimée à Shanghaï, en Chine, se borne encore à discuter le sens dans lequel les auteurs classiques se servent de chacun des termes qu’on a proposés comme équivalents du mot Dieu.
Et c’est la philosophie spencérienne dont la gloire est précisément d’avoir fixé les lois de toute évolution, de celle d’une nébuleuse à celle d’une semence, qui permettra de déterminer si le drame musical est en effet le terme dernier actuel de l’art. […] En termes plus concrets, tout ensemble dénué à l’origine de cohésion et de subordination, dénué encore dans son unité primitive de parties différentes, d’organes et de genres, informe encore, indéfini, imprécis, — devient nécessairement condensé et intégré, distribué en parties spéciales, et dépendantes, se différencie en ensembles subordonnés, acquiert la forme et se délimite. […] Hennequin tâche d’appliquer les théories de Spencer sur l’évolution pour prouver que le drame musical de Wagner est bien « le dernier terme de l’art », le point ultime de l’évolution esthétique.