Puis, Mme Leroy couchée, il quitte l’Hymalaya de l’esthétique, descend à des sujets plus humains, et nous donne les détails d’une enquête faite par un médecin de ses amis qui, depuis vingt ans, interroge maison par maison les quartiers de la basse prostitution, — enquête qui paraîtra prochainement en un gros et curieux volume.
(Conférence donnée à la Maison des Étudiants) Messieurs les Étudiants, C’est avec plaisir que je viens au milieu de vous, avec joie que je vous entretiendrai d’un sujet qui me tient fort à cœur : le vers libre.
C’est un livre pâle d’un Walter Scott du faubourg Saint-Germain, pays qui n’a ni originalité ni montagnes, mais beaucoup d’élégance et fort peu d’énergie ; c’est enfin de l’histoire de France en vignettes, gracieusement dessinées même quand le sujet de la vignette est terrible, très digne donc en tout de l’album des jeunes filles qui se mariaient, dans ce temps-là, à Saint-Thomas d’Aquin.
La Fayette prend avec réserve et dignité sa revanche de ces aigreurs, et il triomphe légitimement à la fin, lorsque, sans cesser de se contenir, il s’écrie : « Il n’appartient point à mon sujet d’examiner la troisième époque de la vie politique de Sieyès82. […] De sorte qu’en ce temps bizarre il faut s’arrêter devant le double inconvénient de parler aux uns d’un sujet par trop connu, et aux autres de sentiments parfaitement ignorés. […] Sieyès repartit alors : « Et moi, je vous dis que, si ça ne se fait pas ainsi, ça ne se fera pas du tout. » On vit alors sa pensée ; le lendemain ses amis patriotes votèrent contre la proposition, mais ils étaient peu nombreux et elle passa. — A l’Institut, Sieyès, dans les premiers temps, prenait assez volontiers la parole sur des sujets de métaphysique et de philosophie, à propos des lectures de Cabanis et de Tracy, jamais en matière de science politique : c’était un point, sur lequel ses idées arrêtées, plus ou moins justes ou bizarres, mais à coup sûr profondes, ne souffraient pas de discussion. » (Voir sur Sieyès un article essentiel au tome V des Causeries du Lundi.)
Il est maître de son sujet, de ses divisions, de sa conclusion, comme un orateur. […] Le voilà lancé sur un sujet grave : il parle de morale, de philosophie, de religion ; cela vous inquiète ? […] Et ce sont des sujets à toujours le pleurer.
. — Mme Sand, Messieurs, va faire quelque chose sur un fils de Rousseau, pendant la Révolution… Ce sera tout ce qu’il y a de plus généreux… Elle est pleine de son sujet… Elle m’a écrit trois lettres, ces jours-ci… C’est une organisation admirable ! […] Alors il esquisse un Jésus, fils d’une parfumeuse et d’un charpentier, un mauvais sujet qui quitte ses parents et envoie dinguer sa mère, qui s’entoure d’un tas de canailles, de gens tarés, de croquemorts, de filles de mauvaise vie, qui conspire contre le gouvernement établi, et qu’on a très bien fait de crucifier ou plutôt de lapider : un socialiste, un Sobrier de ce temps-là, un exaspéré contre les riches, le théoricien désespéré de l’Imitation, le destructeur de la famille et de la propriété, amenant dans le monde un fleuve de sang, et les persécutions, et les inquisitions, et les guerres de religion, faisant la nuit sur la civilisation, au sortir de la pleine lumière qu’était le polythéisme, abîmant l’art, détruisant la pensée, en sorte que les siècles, qui viennent après lui ne sont que de la m… jusqu’à ce que trois ou quatre manuscrits, rapportés de Constantinople par Lascaris, et trois ou quatre morceaux de statues, retrouvés en Italie, lors de la Renaissance, soient, pour l’humanité, comme un jour rouvert, en pleines ténèbres… » « Ça c’était un livre, ça pouvait être faux, mais le livre avait sa logique. […] Le sujet est la perte du pucelage d’un jeune homme avec une garce idéale.
Ce sujet-là ne peut pas convenir à mon cadre. […] Une fois qu’il a abordé ce sujet, on ne peut plus le lui faire abandonner, ou bien alors c’est un travail aussi difficile que de faire quitter le piano à un pianiste qui s’est fait prier pour s’y mettre, et ils se font tous prier. — Roman, théâtre, critique, il a tout vu, tout lu. […] Des femmes étaient particulièrement employées à démarquer les pièces de linge. — Et jamais vaudevilliste ayant besoin d’une idée ne fut plus habile à démarquer le sujet d’un livre et à faire un torchon avec de la dentelle. […] Le dernier concours a mis en relief des sujets merveilleux qui pourront, avant peu, être appréciés par le public. […] Poirier, comédie charmante, dont le sujet était loin d’être la glorification des instincts bourgeois.
Les gens de finances qui redoutaient en lui un collègue vigilant et qui pressentaient un maître, l’attaquèrent d’abord et essayèrent de le miner comme un homme qui, n’étant pas du métier, n’avait que des vues brusques et des saillies impétueuses, peu sujettes à discussion ; ce n’était qu’un soldat, disait-on, « qui ne s’était jamais mêlé que de porter une arquebuse et d’endosser un harnais ».
Il mérite que Mme d’Épinay, étonnée, lui dise : « Vous, monsieur, qui êtes poète, vous conviendrez avec moi que l’existence d’un Être éternel, tout-puissant, souverainement intelligent, est le germe d’un plus bel enthousiasme. » Au reste, Saint-Lambert a lui-même exposé dans sa vieillesse, et sans plus y mêler la mousse du champagne, la série et le système complet de ses réflexions sur tous sujets dans ce fameux Catéchisme universel qui parut une œuvre philosophique si morale sous le Directoire.
Un jour pourtant que Mme du Deffand, dans sa curiosité de femme ennuyée, l’avait interrogé à un peu plus près sur ses sentiments, sur la manière dont il était avec Mme de Grammont et dont il se gouvernait entre elle et Mme de Choiseul, outrepassant un peu dans sa réponse le sens et la portée de la question, il ajoutait, après quelque éclaircissement : Voilà tout ce que je puis vous dire sur ce sujet.
C’est le duel éternel de tout ce qui finit et de ce qui succède, de ce qui se survit et de ce qui doit vivre ; cela s’est vu de tout temps, en grand, en petit, dans tous les genres et dans tous les ordres : César et, Pompée, Malherbe et le vieux Desportes, Descartes et Voët, Franklin et l’abbé Nollet… Le chevalier de Glerville sent désormais son maître dans celui qui fut longtemps son diacre, comme le disait plaisamment Vauban : « Il est fort chagrin contre moi, ajoutait celui-ci, quelque mine qu’il fasse ; c’est pourquoi il ne me pardonnera rien de ce qui lui aura semblé faute ; mais je loue Dieu de ce que lui et moi avons affaire à un ministre éclairé qui, en matière de fortification, ne prend point le change, et qui veut des raisons solides pour se laisser persuader et non pas des historiettes. » Une dernière rencontre a lieu entre les deux rivaux, au sujet des fortifications de Dunkerque ; elle est décisive.
Pour me rafraîchir et me raviver les impressions à son sujet, je viens de relire sa Correspondance24 si vive, si amusante, à laquelle il ne manque, pour être tout à fait agréable, qu’une clef, l’indication possible et facile à donner (mais qu’on se hâte !)
N’ai-je pas trop dit en insistant, ainsi que je l’ai fait, sur la distinction comme caractère principal de son talent et de son crayon au milieu même de la vulgarité ou plutôt de la réalité des sujets ?
Les lignes de communication, de Marchiennes à Denain, s’appelaient insolemment « le chemin de Paris. » Louis XIV, il faut lui rendre cette justice, écrivait de Fontainebleau, le 17 juillet, au maréchal de Villars, cette lettre qui en suppose une autre antérieure sur le même sujet : « Ma première pensée avait été, dans l’éloignement où se trouve Landrecies de toutes les autres places d’où les ennemis peuvent tirer leurs munitions et convois, d’interrompre leur communication en faisant attaquer les lignes de Marchiennes (ou de Denain), ce qui les mettrait dans l’impossibilité de continuer le siège ; mais, comme il m’a paru que vous ne jugez pas cette entreprise sur les lignes de Marchiennes praticable, je m’en remets à votre sentiment par la connaissance plus parfaite que vous avez étant sur les lieux… » Le ministre de la guerre, M.
Veuillot ; je l’ai essayé encore, ce qui était plus délicat en raison de la délicatesse même du sujet, à l’égard de M.
Quant à ce qui est d’écrire des lettres, on ne voit pas que l’abbé de Vermond ait pu être, à ce sujet, d’une aussi grande utilité auprès de la dauphine qu’on l’a bien voulu dire.
J’ai le plaisir de les connaître particulièrement, et j’ai tant entendu déraisonner sur eux à propos de ce dernier drame spirituel et passionné, vif et hardi, incomplet et brusque, qui méritait la critique et l’attention, — j’ai tant entendu débiter, à ce sujet, de lieux communs et de fadaises (Melpomène, la dignité des genres, la Maison de Molière, etc.), que l’envie me prend d’esquisser le portrait littéraire de ces deux frères unis, ou plutôt de l’extraire du présent volume qu’ils viennent de publier, Idées et Sensations, — un recueil de pensées, de fantaisies et de petits tableaux, qu’ils ont dédié à Gustave Flaubert.
Fournier, qui lui-même tâche beaucoup et renchérit sur chaque détail, et qui ne laisse rien passer sans en exprimer avec effort un sens caché, je faisais cette réflexion : Des esprits élégants, sans beaucoup de précision, régnaient autrefois dans la littérature ; d’autres leur ont succédé, qui ont essayé d’atteindre à l’exactitude et à la précision, même au prix de quelque élégance ; mais les derniers venus portent ce zèle, cette démangeaison continuelle de la précision ou de ce qu’ils considèrent comme tel à un point de subtilité et de minutie qui, s’il était poussé à un degré de plus, irait jusqu’à déformer les plus beaux sujets littéraires et à n’y rien laisser subsister de naturel.
Ici c’est un contour plus ferme, plus fini, sur un sujet plus désintéressé ; l’observation du monde y tient plus de place, sans que l’attendrissement y fasse faute ; l’affection et l’ironie s’y balancent par des demi-teintes savamment ménagées.
— C’est que le sujet dépasse le génie !
Cette belle femme, comme je l’ai su depuis, c’était la duchesse de Lucques elle-même, la souveraine, et bien la souveraine en vérité, de beauté, de bonté et de pitié pour ses sujets.
Elle a pour sujet la nécessité de la confession.
Ce récit rappelle un peu, par le sujet et par le tour, avec moins de libertinage, certains romans du dernier siècle : La duchesse se borna à fermer avec sa main la bouche de Roger en l’appelant : « Fou !
Antipater ou Antipas, tétrarque de la Galilée et de la Pérée, dont Jésus fut le sujet durant toute sa vie, était un prince paresseux et nul 167, favori et adulateur de Tibère 168, trop souvent égaré par l’influence mauvaise de sa seconde femme Hérodiade 169.
Malheureusement le sujet ne se développe pas de lui-même, comme un vivant.
Le dialogue veut être gai à tout prix ; les mots pleuvent, les reparties grêlent ; souvent même, les personnages, pour égayer le sujet, parlent l’argot des coulisses et imitent le cri des rapins.
» Un très bon juge me disait à ce sujet, et je ne puis mieux faire que de rapporter ses paroles : « Quant au fond, M. de Chateaubriand se rappelle sans doute les faits, mais il semble avoir oublié quelque peu les impressions, ou du moins il les change, il y ajoute après coup ; il surcharge.
La mort nous dicte des sujets d’étude dont quelques-uns sont des devoirs.
Voir sur ce sujet Rabier, Psychologie.
Mais pour aborder les grands sujets, pour célébrer les rites fondamentaux de la vie et de l’intelligence, il conviendrait de recourir aux grandes orgues de l’alexandrin.
Raphaël n’a pas dédaigné de craïonner le sujet décrit par Lucien.
Je pourrais citer des poètes qu’il avait pressentis à ce sujet.
Le sujet que devait traiter Mme Stern devait faire au moins six volumes et cela devait naturellement s’appeler : La République des Pays-Bas, mais la femme en domino, sous son nom d’homme, devait avoir peur de six volumes à mettre debout et à lancer !
Et cependant, ne nous y trompons pas, ni le talent qui est suprême en ces Mémoires, — qui va jusqu’au génie, quand il ne s’agit que de peindre, mais qui n’y va pas, quand il s’agit de juger, — ni le sujet de ce récit, grand, varié, et pour nous, les démocrates du xixe siècle, déjà merveilleux comme une lointaine épopée, ni les hasards d’une publication qui a aiguisé le goût public et l’a fait attendre avant de le satisfaire, ni même, ce que nous ne comptions pas tout d’abord, la rareté des livres sur le siècle de Louis XIV, rareté étonnante et qui vient de la peur qu’inspirait Voltaire, lequel l’avait pris pour sa part de lion et faisait trembler d’y toucher les superstitieux de son génie, ne peuvent suffisamment expliquer l’amour que Saint-Simon, presque inconnu, presque dédaigné au xviiie siècle, a trouvé tout à coup parmi nous.
L’unité, voilà le concept de son esprit, qu’il portait fièrement et impérieusement sur toutes choses, en tout sujet, en toute matière.
Pour les autres, c’était un prodige… un prodige dont on pourrait juger, car il avait choisi un sujet de livre adéquat à sa force.
Je citerai après les Élégies à Marie, toutes les pièces A ma mère, L’Aveugle, ce sujet qui a toujours inspiré les poètes, Ne va pas rester sur ton livre, Le Maçon, Le Cheval Jobi, etc.
À ce sujet les contemporains racontent une anecdote que voici : Un matin, en 1811, M.