Ne pourrait-on pas dire que l’état physique de Rome raconte la révolution faite en Europe par le temps, et que l’état de la France raconte la même révolution aidée par les hommes ?
Les vieux monuments de la langue latine, sous ce rapport, nous raconteront, plus tard, comme la Bible. […] Ici, il faut être juste, la patience échapperait s’il ne s’agissait pas de répondre à un homme qui fut si éclairé, et que la religion de l’amitié prend sous sa sauvegarde ; la patience échapperait, car c’est encore l’événement que j’ai retracé, mais mal saisi, mal raconté, mal caractérisé.
Mais dans ses romans, elle se raconte elle-même : elle est sa Corinne ou sa Delphine, l’une après l’autre ; mais en histoire et en politique, elle n’a guère que l’opinion des hommes qu’elle aime, ou son père, ou Benjamin Constant, ou Narbonne, ou tout autre, et elle dit même quelque part que la femme, dont elle juge d’ailleurs très bien la destinée, ne doit pas avoir d’autre opinion que celle-là ! […] Les femmes nées presque toutes pour le récit, quand elles sont littéraires, peuvent raconter avec beaucoup de charme, depuis celles qui font des contes aux enfants jusqu’à celles qui en font aux hommes.
tel ce roman que je viens de vous raconter. […] Il ne s’y mêle jamais comme dans Mme de Staël, qui était femme et que je cite pour cette raison à Mme Haller, un aperçu, en dehors et à propos de ce qu’on raconte ; l’étoile d’une idée heureuse ou d’un mot brillant.
… Comme histoire politique, ils nous racontent, sans pénétrer le sens des événements, des batailles, — et quelles batailles encore ! […] des deux cent millions de lanternes que la Chine allume seulement dans un jour, n’ont pas détaché le moindre petit falot pour éclairer leur route dans l’histoire qu’ils avaient à nous raconter !
Qui voudra connaître les derniers jours de la vie arabe lira Daumas, et qui pensera à ce noble peuple, à cette perle de peuple que nos mœurs occidentales vont dissoudre, pensera à ce qu’il en a raconté. […] Tout ce qui l’exalte, tout ce qui la raconte, tout ce qui nous apprend à l’aimer, tout ce qui nous fera mettre notre main dans sa main, notre cœur sur son cœur, est, littérature à part, digne d’applaudissement, d’encouragement, de popularité.
… Et c’est ainsi que, dès le commencement de ces Études, — qui, si elles ne nous racontent pas et ne nous expliquent pas clairement et péremptoirement, comme elles devraient le faire, les civilisations et leurs origines, et leurs développements et leurs disparitions, ont au moins la prétention de les éclairer par quelque côté, — l’auteur, si ferme aux premiers mots, défaille tout à coup sous le principe qu’il a soulevé et qui fait craquer sa faiblesse. Et non seulement, après l’avoir soulevé, il n’est pas capable de l’appliquer aux faits qu’il raconte, mais il est bientôt inconséquent à ce principe, qu’il a posé : de l’influence du sang et de la race.
Tacite vaudrait tous les Césars du monde, s’ils étaient de grands hommes et qu’il les racontât… Monstres au lieu d’être de grands hommes, il est, lui, à les raconter, un prodige, comme ils sont des monstres.
Vacquerie raconte au monde la famille de son maître en littérature, mais, tout en nous donnant cette vue d’histoire, il continue d’être lui-même (heureusement !) […] Les chiens et les chats de la maison de Hugo sont racontés dans leurs moindres gestes et dans leurs plus infimes fonctions par ce philosophe attendri, prévoyant de ses destinées.
Il nous en raconte les défaillances. […] Le docte historien nous raconte, avec un détail qui honore sa science et son talent d’exposition, ce que fut l’enseignement classique depuis le quatrième siècle jusqu’à Charlemagne et Alcuin, depuis Raban Maur jusqu’à Alexandre de Villedieu, et depuis le douzième siècle jusqu’à la Renaissance.
Mais les gens qui reviennent du Schopenhauer sont comme les gens qui reviennent des Grandes-Indes, et qui se mettent à les raconter… Or, comme on disait autrefois, parmi les romantiques, quand les classiques racontaient les choses les plus intéressantes de leurs tragédies, — par exemple, la mort d’Hippolyte ou les empoisonnements, de Locuste : — on aimerait mieux voir.
Il parle des pics qui racontent les empires souterrains du chaos. […] Le fossoyeur d’Hamlet disait ce qu’il y avait eu dans le crâne d’Yorick, parce qu’il l’avait connu durant sa vie ; mais Quinet, le fossoyeur des cimetières antédiluviens, raconte tout le monde… qu’il ne connaît pas. « Dans le crâne surbaissé du Néanderthal », dit-il, il voit apparaître « les premières opinions grossières de l’esprit, de l’homme, les embûches tendues aux espèces gigantesques, l’émulation avec l’elephas antiquus — (le bonus, bona, bonum de Sganarelle !)
le génie du romancier à tirer un jour du fourreau, a passé, pour nous raconter cette histoire d’amour intitulée Louise, par-dessus ses occupations et ses préoccupations habituelles, et à cela nous disons : Tant mieux ! […] C’est une histoire militaire rondement racontée, d’un ton moitié gai et moitié attendri, par un homme qui a L’habitude des récits militaires, car c’est Antoine Gandon, l’auteur des Mémoires d’un vieux chasseur d’Afrique, laquelle a fait en son temps plus d’une razzia de lecteurs.
L’histoire d’Albéric Second est si bien racontée, il la fait glisser sur des événements si ingénieusement inventés, et la capitonne de tant de naturel et de rondeur dans la manière dont il la conte, qu’on finit par comprendre que la comtesse Alice ait pu aimer le fou — en cravate rouge et en chemise bleue — qu’elle a traité comme un mendiant. […] Stendhal raconte, dans son livre de l’Amour, qu’il a tué l’amour dans le cœur d’une femme qui commençait d’en avoir pour un homme, en lui disant seulement qu’il faisait avec sa cravate ce qu’on appelle la lessive du Gascon, ce qui, d’ailleurs, était parfaitement faux.
Il y raconte (sans les nommer) que MM. […] Il faudrait l’entendre lui-même raconter par quelle série de propositions renversées, il arriva des prémisses de la jouissance à la conclusion du sacrifice et construisit ainsi le syllogisme de sa foi : mais contentons-nous des faits seuls.
Dans la première, qui est l’inférieure, Wey rappelle Charles Dickens, mais avec une distinction que ne connaît pas l’écrivain anglais, ce romancier des malheurs de l’enfance ; et cette partie du livre est racontée plus que soufferte. […] Et c’est l’histoire, bien plus trahie que racontée, de ces impressions, que j’appelle là troisième partie du roman de Francis Wey.
Il ne raconte pas ; on dirait qu’il imagine et conçoit lui-même les plans. […] Il semble que du sommet d’un lieu élevé, il découvre de grands événements qui passent sous ses yeux, et qu’il les raconte à des hommes qui sont en bas.
Quand même il seroit vrai que, dans ses Mémoires, M. de la Beaumelle n’a pas toujours eu l’exactitude historique & la discrétion convenable, on ne peut lui refuser une maniere de raconter vive, intéressante, pittoresque, énergique.
Dès que j’approcherai de lui, Il voudra que je lui raconte Tout ce que tu fais aujourd’hui, Pour combler l’Espagne de honte.
Un des plus grands défauts de ceux qui ont écrit l’Histoire, est de tout raconter sans aucun choix ; par-là, ils surchargent la mémoire & dégoûtent l’esprit.
Ils consistent dans une Histoire de la Vie & des Ouvrages de Fénélon ; Histoire qui ne se borne pas, comme les autres, à raconter des faits particuliers, mais où la sagacité, l’art de l’analyse, l’heureuse faculté de tout voir & de tout saisir, le talent de penser & celui d’écrire avec solidité, ne permettent pas de méconnoître le Littérateur éclairé, l’habile Observateur, & le bon Juge : dans un Discours sur le Poëme épique, qui n’a pu être que le fruit de la lecture la plus réfléchie des Ouvrages des Anciens, & d’une connoissance raisonnée des regles de la Poésie héroïque : dans un Discours sur la Mythologie, où il seroit impossible de réunir plus de raison, plus de goût, & plus d’élégance.
Je raconte ici une histoire intime. […] Il raconta sa vie, qui était courte et peu fertile en incidents. […] Le fond de l’histoire qu’il raconte est vrai, et cette histoire est de notre temps. […] Auguste le Pas, a son secret d’ignominie à nous raconter. […] Hersart de la Villemarqué vient de raconter l’histoire.
Racontez-moi en peu de mots le poème de Montanelli. Théodore. — Raconter un poème ? […] Racontez-nous le dernier chant de Montanelli. […] … Peut-être aborde-t-elle les esprits familiers qui lui raconteront ce qu’ils ont appris dans les étoiles ! […] Je me bornerai à raconter M. de Latouche tel qu’il était dans son intimité.
Il a composé, il est vrai, la Vie d’Epicure, mais en Historien qui sait condamner, lorsqu’il le faut, les égaremens de celui dont il raconte les actions.
Les faits qu’il raconte sont appuyés sur des preuves incontestables, présentés sans enthousiasme, & dirigés d’une maniere très-utile pour instruire & édifier.
Soit que l'anecdote qu'on y raconte à son sujet, soit vraie ou fausse, il est certain que celui-ci se déchaîna contre l'Auteur en particulier & en public.
Nous venons de le dire, c’est une âme qui se raconte dans ces deux volumes : Autrefois, Aujourd’hui.
La tragédie de cette mort, que Bossuet raconte avec des éclats de tonnerre, madame de La Fayette nous la dit avec cette émotion contenue de grande dame de son temps, où le cœur ne rompait pas le busc, et où la Convenance, sœur de l’Opinion et reine comme elle, n’empêchait pas les larmes de naître, mais les empêchait de tomber.
Francisque Sarcey nous raconte ses campagnes de conférencier. […] Je vais vous raconter la pièce de M. […] Il a raconté à tout le monde et il a fait croire à ses filles qu’elle était enfermée dans une maison de santé, en Autriche. […] La pièce est très difficile à raconter (je m’en suis aperçu). […] Paul Hervieu nous raconte.
Je serais fort empêché de vous la raconter dans le détail. […] Et il faudra les raconter, et il faudra les juger, — et il faudra même aller les voir. […] Il raconte que M. […] Je raconterai la chose, sans commentaires. […] Et ils nous ont raconté une histoire par-dessus le marché.
Le bon critique est celui qui raconte les aventures de son âme au milieu des chefs-d’œuvre. […] Rarement un écrivain est si bien inspiré que lorsqu’il se raconte. […] Le jour de vos noces, toi-même, tu raconteras tout aux juges de ton pays. […] Cet esprit si agissant semble activer les événements qu’il raconte. […] Il est vrai aussi qu’après les avoir racontées telles qu’elles ont été livrées, il les raconte telles qu’elles devaient l’être et que, de la sorte, il les gagne toutes, après coup.
Il me serait impossible de vous raconter en détail les multiples aventures qui se déroulent en ce livre, de vous présenter tous les personnages que M.
Il a donc pensé que si l’on plaçait le mouvement de l’Ode dans les idées plutôt que dans les mots, si de plus on en asseyait la composition sur une idée fondamentale quelconque qui fût appropriée au sujet, et dont le développement s’appuyât dans toutes ses parties sur le développement de l’événement qu’elle raconterait, en substituant aux couleurs usées et fausses de la mythologie païenne les couleurs neuves et vraies de la théogonie chrétienne, on pourrait jeter dans l’Ode quelque chose de l’intérêt du drame, et lui faire parler en outre ce langage austère, consolant et religieux, dont a besoin une vieille société qui sort, encore toute chancelante, des saturnales de l’athéisme et de l’anarchie.
Ces contes-charades ou devinettes, analogues aux oetselmoerchen allemands, se racontent à la veillée, soit au clair de lune en filant le coton, soit auprès du feu dans les cases.
Pour Villon, ç’a été une manière de distribuer bien des malices et des épigrammes à ses ennemis, de bonnes paroles à ses amis et quelques-uns des objets qui lui avaient appartenu, dont ils avaient la signification et le secret, et qui à eux seuls, si on saisissait bien son intention, raconteraient toute sa vie : mais là encore l’épigramme, la contrevérité et la farce, on l’entrevoit, se glissent à chaque ligne, et ce qu’il lègue repose bien souvent sur les brouillards de la Seine. […] Ses espiègleries, qui nous sont racontées dans Les Repues franches, ne peuvent nous donner que du dégoût : Ne soyons pourtant pas trop sévères, nous dit M. […] Ainsi, dans Le Chevalier délibéré, Olivier de La Marche, un poète et un historien de ce temps-là, passe en revue, dans vingt-huit stances successives, les princes et les seigneurs morts de son temps ; et dans l’Exemple du mirouer d’entendement par la mort y après avoir raconté la mort de quantité de dames d’un haut rang et d’une naissance distinguée, il demande ce que chacune de ces dames est devenue.
Cette mésaventure de son premier discours politique dans la bouche de Louvet l’amusait plus tard à raconter. […] Je doute cependant que tous liens de la sorte (comme il les appelle) finissent aussi misérablement que la liaison de son héros et de son héroïne. » C’est là encore la critique à faire du livre ; il est d’une tristesse misérable et d’exception ; Adolphe reste une anecdote particulière, admirablement analysée et racontée, mais le héros n’a pu arriver à être un type. […] Goulmann, dans ses Souvenirs ou Réminiscences, raconte (t.
Il se met en marche pour Constantine ; il n’a plus le temps d’écrire, occupé qu’il est à voir et à peindre ; mais à bord du bâtiment qui le ramenait, et encore plein des sensations du voyage, il les a racontées à Mme Vernet dans une lettre courante et animée, où il fait voir que, sous une impression vive, il savait tenir autre chose encore que le pinceau. […] Il y en a un surtout qui (je ne puis attendre pour te le raconter) a manqué te valoir une petite fille à élever. […] Il faut, chère mère, que je te raconte une grande, très-grande joie que j’ai eue dernièrement, car tu la partageras.
Mais l’aventure de Gaza peut se raconter ; c’est le seul accident pénible de ce voyage où tout va pour le mieux, et cet accident pénible est surtout risible : « Avant de te dire de quoi il retourne, je veux te donner une description de cette fameuse ville dont Samson a emporté les portes. […] Vite je lui offre mes services ; je porte ma pharmacie ; dans une minute nos bagages encombrent toute sa maison ; nos chameliers s’emparent de tous les coins ; nous voilà maîtres du logis… » Qui donc sait mieux raconter en écrivant ? […] L’histoire courut et fut racontée telle que je viens de la dire.