Il en neige des fleurs roses qui s’envolent vers eux et se posent sur leurs lèvres. […] Quelques livres sont posés sur le banc à côté de lui. […] Il salue d’un petit geste protecteur de la main et cherche du regard un siège où poser son ossature asymétrique. […] Je pose le thème. […] C’est à Démiourge qu’il aurait fallu poser cette question et non à moi.
Et devant, avec un chien de chasse sur ses pieds, et une béquille posée à côté d’elle, une vieille lorraine, en bonnet brun piqué, qui tire de temps en temps, d’un cabas, le raisin noir de la vigne de là-bas, qu’elle passe à ses petits-enfants. […] Sur la litière de cette gigantesque écurie, et semblant poser pour les études aimées de Géricault, se développent, s’allongent, se ramassent, dans le chatoiement du plein air, les croupes blanches, alezanes, pommelées de milliers de chevaux. […] Peu à peu, ils secouent leur engourdissement, et, assis sur les traverses du chemin de fer dont ils ont fait des bancs, ils plongent leurs cuillers dans la gamelle, posée sur une table improvisée avec une porte arrachée à une clôture. […] Portée sur les épaules de huit gardes nationaux, s’avance une bière, sur laquelle est posé un képi de garde national ; un tambour la précède, et de minute en minute, fait résonner sur la caisse voilée de crêpe, le glas funèbre. […] Et un voyou, qu’on dirait avoir posé pour Gavarni, dans une planche de Vireloque, ferme la marche, brandissant au bout de son bras, levé en l’air, un long chat noir fraîchement écorché.
Éduquer un enfant, c’est lui apprendre à bien choisir, mais, pour cela, j’en reviens à la donnée même du problème posé par M. […] Tels étaient ses progrès quand Taine entra dans la vie intellectuelle, si multiples et si fécondes ses découvertes, que cette question ne se posait même pas pour des adeptes comme lui. […] La situation posée dans cette merveilleuse nouvelle est toute voisine d’être sinistre, comme celle de Phèdre dont elle est la contre-partie. […] Il ne s’ensuit pas qu’un récit doive se subordonner à une thèse, mais, que l’écrivain le veuille ou non, son témoignage aboutit à poser un problème. […] Elle posa aussi devant le peintre suédois Gustave Lundberg, comme il apparaît dans un compte des archives de Chantilly que M.
Voilà la contradiction nettement posée, Rivarol se chargera de confirmer et de mettre en relief la pensée de l’abbé de Pons quand il dira dans son Discours sur l’universalité de la langue française : Le français, par un privilège unique, est seul resté fidèle à l’ordre direct, comme s’il était tout raison ; et on a beau, par les mouvements les plus variés et toutes les ressources du style, déguiser cet ordre, il faut toujours qu’il existe ; et c’est en vain que les passions nous bouleversent et nous sollicitent de suivre l’ordre des sensations, la syntaxe française est incorruptible. […] Lorsque Homère nous montre les vieillards causeurs assis sur les murailles de Troie, au haut des portes Scées, au moment où ils vont louer la beauté d’Hélène, il les compare à des cigales harmonieuses qui chantent posées sur un arbre dans un bois, et exhalent leur voix de lis. […] L’abbé de Pons ne songe même pas aux langues étrangères vivantes, et il en laisse passer le vrai moment : il n’a jamais observé l’enfant à cet âge où il aime à répéter tous les sons, et où tous les ramages ne demandent qu’à se poser sur ses lèvres et à entrer sans effort dans sa jeune mémoire.
.), un résumé condensé de tous les principes posés et démontrés dans ses divers ouvrages. […] Habitant volontiers dans ses souvenirs, en même temps qu’il suivait toujours de son regard le plus attentif les progrès de la science militaire et l’application des principes qu’il avait posés, ses dernières œuvres furent un Précis inédit des campagnes de 1812, 1813, 1814, et quelques brochures sur des questions militaires spéciales. […] Son esprit toujours lucide et présent se posait le problème sous sa forme renouvelée ; on sentait qu’il eût aimé à le reprendre et à le discuter à fond70.
Ampère dans cette étude détaillée de la Gaule romaine, et pour le justifier, s’il en était besoin, par une large ouverture toute littéraire, je poserai en thèse que, sans avoir étudié à fond, comme il l’a fait, le ive siècle et ses environs, on ne peut bien entendre toute une période très-importante de nos derniers âges littéraires, l’époque Louis XIII. […] Il ajoute dans l’explication de ces doctrines quelque chose aux simples et hautes traductions philosophiques qu’en avait posées ce grand devancier. […] D’ordinaire, en effet, il se pose le christianisme comme une limite absolue, comme un horizon au delà duquel il ne remonte pas, pénétré surtout qu’il est, avec raison, de sa haute grandeur, de son caractère sans pareil dans l’ensemble, de son opposition essentielle au paganisme enfin, plutôt que de quelques rapports secondaires.
Posée en ces termes, la question, au premier abord, n’a rien que de plausible et redevient au moins douteuse ; c’est affaire de textes. […] Mais saint Colomban, arrivé tout exprès d’Irlande en France, y saisit en main l’influence religieuse, contrarie les directions romaines et se pose en ennemi mortel de Brunehaut. […] Ce fut donc peut-être une grande faute de Charlemagne que d’avoir prétendu ajouter à sa couronne très-bien posée, héréditaire et dès lors indépendante, ce globe impérial mobile qui allait se prendre à Rome, et qui devint une pomme de discorde entre les mains de ses descendants.
Je choisis ici cette dernière méthode et je dis par exemple : Si à une époque quelconque le réalisme domine en littérature, les théories dominant à la même époque dans le domaine juridique ont dû, en vertu de la concordance que nous posons comme régulière et nécessaire, être également réalistes. […] En vertu de cette conception réaliste, empruntée mi-partie à l’Allemagne et à l’Angleterre, il n’a pas eu assez de reproches et de sarcasmes à l’adresse de Jean-Jacques osant poser pour base de son système l’égalité des citoyens entre eux, quand si visiblement les hommes sont inégaux de nature ; il a foudroyé « l’esprit classique » formulant des principes universels et aboutissant à la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen ; il a écrasé de son mépris les « métaphysiciens » de la Révolution s’épuisant à forger de toutes pièces des Constitutions qui, suivant lui, ne pouvaient être viables, par cela seul qu’elles n’étaient pas le produit d’une sorte de végétation inconsciente. […] Les tempêtes sociales rendent difficile, sinon impossible, le paisible exercice de la liberté ; mais la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen avait posé ce principe, base de la législation future : « La libre communication des pensées et des opinions est un des droits les plus précieux de l’homme ; tout citoyen peut donc parler, écrire, imprimer librement, sauf à répondre de l’abus de cette liberté dans les cas déterminés par la loi. » Ce droit, solennellement proclamé, n’en fut pas moins étranglé par l’Empire.
Tandis que Claude rêve, accoudé au coin de la table, elle vient se poser auprès de lui ; et, là, droite dans sa robe blanche aux plis droits, elle lui chante, en ut mineur, une déclaration d’amour surnaturelle et incorporelle qui l’ajourne aux hymens lumineux du ciel, aux calendes de l’Éternité. « Leur sublime s’amalgame », comme dit Saint-Simon de madame Guyon et de Fénelon. […] Alors cet homme de paix et de vertu, drapé en juste, posé en martyr, nous paraîtrait étrangement implacable, et nous comprendrions la colère de la suppliante rejetée. […] Le rideau se relève sur Claude debout, la nuit, devant sa fenêtre, posé en face de la lune qui le revêt d’une mystique blancheur.
C’est alors qu’on la vit, qu’on la fit poser et se dessiner en muse, et qu’on la salua sous sa forme de Corinne. […] Mme de Girardin est cause que je me suis souvent posé ces deux problèmes embarrassants : Comment, avec tant d’esprit et d’élégance, n’a-t-on pas toujours du goût, de ce goût qu’elle-même a si bien défini quelque part la pudeur de l’esprit ? […] Ce caractère d’Antoine est faible, disparate, et n’est pas suffisamment posé ni expliqué.
La Céline Montaland joue très bien son rôle de grue, mais un incident : elle a perdu les faux cils, que seule sa mère sait lui poser. […] Nous sommes dans l’escalier, où tout à l’heure, l’on entendait Massin crier à Delessart : « Viens me poser une pustule ! […] Un modèle qu’il fait poser, lui a confié qu’à treize ans, elle avait perdu sa grand-mère, qu’on l’avait fait monter dans l’unique voiture de deuil, avec un vieux parent, et que ce vieux parent l’avait dévirginisée, dans le trajet au cimetière.
Que l’on conçoive un travail psychologique, historique, littéraire de cette sorte, accompli parfaitement pour l’art, les artistes et les admirateurs dans une époque, dans un peuple ; que l’on sache celui-ci divisé par un procédé approximatif, en une série de types intellectuels et de similaires, à constitution déterminée par termes scientifiques précis : que ces types soient connus et posés comme des hommes vivants et en chair, ces foules comme des agrégats tumultueux, vivants, animés, logés, vêtus, gesticulant, ayant une conduite, une religion, une politique, des intérêts, des entreprises, une patrie, — qu’à ces groupes ainsi déterminés et montrés, on associe, si l’histoire en porte trace, cette tourbe inférieure ne participant ni à l’art ni à la vie luxueuse ou politique communeee, et dont on peut vaguement soupçonner l’être, par le défaut même des aptitudes reconnues aux autres classes ; que l’on condense enfin cette immense masse d’intelligence, de cerveaux, de corps, qu’on la range sous ses chefs et ses types, on aura atteint d’une époque ou d’un peuple la connaissance la plus parfaite que nous puissions concevoir dans l’état actuel de la science, la plus profonde pénétration dans les limbes du passé, la plus saisissante évocation des légions d’ombres évanouies. […] C’est par des raisonnements analogues que le roman moderne, éliminant de l’esprit l’empire des facultés supérieures, et des groupes l’ascendant des hommes d’élite, pose en principe l’inutilité de l’effort volontaire et choisit ses personnages parmi les êtres moralement et intellectuellement dégénérés. […] Avec ce constat, c’est toute la question controversée du « darwinisme social » qui est posée.
Peu de lignes, mais claires ; peu d’idées, mais fécondes, s’il se peut ; poser les principes généraux ou tirer les grandes conséquences et négliger les exceptions ; surtout rien de systématique. […] Si le plan général est au-dessus des ressources du moment, attendre d’un avenir plus favorable son entière et parfaite exécution, mais ne rien abandonner au caprice de l’avenir ; en user avec une maison d’éducation publique comme en use un architecte intelligent avec un propriétaire borné dans ses moyens ; si celui-ci n’a point de quoi fournir subitement aux frais de tout l’édifice, l’autre creuse des fondements, pose les premières pierres, élève une aile, et cette aile est celle qu’il fallait d’abord élever ; et lorsqu’il est forcé de suspendre son travail, il laissé à la partie construite des pierres d’attente qui se remarquent, et entre les mains du propriétaire un plan général auquel, à la reprise du bâtiment, on se conformera sous peine de ne retirer de la dépense qu’on a faite et de celle qu’on fera qu’un amas confus de pièces belles ou laides, mais contradictoires entre elles et ne formant qu’un mauvais ensemble. […] Cette pierre mal assise, l’édifice s’écroule ; bien posée, l’édifice demeure inébranlable à jamais.
Celle qui est sur le devant est attentive ; l’autre est groupée avec elle par son bras droit posé sur l’épaule gauche de la première ; elle regarde ; elle montre du doigt un de ses frères, apparemment, parmi ce groupe de disciples ou de prosélites placés debout derrière le saint. […] L’apôtre est bien posé. […] Plus sur la droite et sur le devant on voit un vieillard, la main droite posée sur le bras de Caesar ; l’autre dans l’action d’un homme qui parle.
Telle est la question que la Critique se pose et que, blasée d’œuvres médiocres et inutiles, elle aurait peut-être oublié de se poser, si en ce moment on ne capitonnait pas avec beaucoup de soin l’oreiller commode et doux d’un succès au livre de M. […] La cause s’en trouve peut-être dans une déviation de l’intelligence générale ; seulement, comment parler de la déviation quand on n’a pas posé la loi ?
Alors Charlet était jeune, il ne se croyait pas un grand homme, et sa popularité ne le dispensait pas encore de dessiner ses figures correctement et de les poser d’aplomb. […] A côté est posé le sablier et la faux. […] Un cadavre est posé en travers d’une porte.
L’opinion s’en est émue et le principe de la propriété des lettres privées a été posé de nouveau. […] Écoutez-le : « Vous commencez, comme Scott, par de longues conversations, pour poser vos personnages. […] « Le moi se pose en s’opposant », proclament les philosophes. […] Ce regard du Christ sur l’Apôtre, il le voit posé sur lui-même. […] C’est ici le cas de rappeler l’adage classique sur le moi qui se pose en s’opposant.
Ils ont mis en œuvre la formule des philosophes : le moi se pose en s’opposant. […] Comment d’ailleurs poser un diagnostic légitime d’après les débuts d’un écrivain ? […] Les propos du professeur Ostwald dénoncent avec une clarté singulière le sophisme sur lequel pose cette outrecuidante prétention de ses compatriotes. […] Par ses camarades qui ont construit cette locomotive, posé ces rails, extrait ce charbon. […] La question se pose donc ainsi : l’actuelle distribution de l’existence française tire-t-elle de ces éléments divers le rendement le meilleur ?
C’est ici que la question se pose sérieusement. […] Je souris, lorsqu’on m’accuse de me poser en révolutionnaire. […] D’abord, posons nettement les situations. […] Cette figure est posée avec beaucoup de puissance. […] Selon les caractères et les passions, elle se posera et se dénouera.
Cela revient à dire qu’en présence d’une œuvre littéraire se posent toujours deux questions : une question de fait, sur laquelle l’accord peut s’opérer ; une question de goût, sujet d’interminables discussions.
Imaginez sur le fond un vase posé sur son piédestal et couronné d’un faisceau de branches d’arbres renversées ; au-dessous, un berger endormi sur les genoux de sa bergère.
Pour votre st Bruno , c’est un très-joli morceau, bien dessiné, bien posé, tout à fait intéressant d’expression, largement drapé, peint avec vigueur et liberté, bien éclairé, bien colorié ; on le prendrait pour un petit Chardin, quand celui-ci fesait des figures.
Elle est assise et de repos, la jambe droite croisée sur la jambe gauche, le bras gauche nu, tombant mollement, et la main allant se poser sur le bord de son bouclier ; le bras droit aussi nu, amené avec le même naturel, la même grâce, la même mollesse et presque parallèlement au premier, vers la cuisse où la main tient négligemment une couronne.
Plus loin encore, c’est le sensuel Kiyomori, en présence de la femme de Minamoto, une main sous la joue, tristement réfléchissante dans une pose d’accablement. […] Trois grandes lanternes posées l’une à côté de l’autre. […] Un aigle, au moment où il se pose sur le rocher d’un écueil. […] Un Katsouo (poisson ressemblant au maquereau), dont une tranche a été enlevée, posé sur une tige d’oeillet ; un autre avec un navet : ce poisson se mangeant avec du navet râpé. […] Cuvette de cuisine, dans laquelle est un pilon sur lequel est posé un oiseau et, derrière la cuvette, une tige de cerisier fleuri.
Bon comptable, il se dit : Tous les problèmes étant posés, jouons autour ; et cela lui suffit, il ne s’inquiète plus, ne résout rien. […] Tragédie dans la rue, comédie au salon, tout finit par la pose, et la photographie indiscrète double d’une ombre éternelle, hélas, les attitudes les plus éphémères, sinon les plus ridicules. […] », Balzac — me semble-t-il — a déjà répondu, il y a soixante et dix ans, — à une époque où la question se posait déjà avec la même acuité. […] Quelques questions de ce genre, ingénieusement posées, ramèneraient vite le public à des idées plus justes sur la hiérarchie littéraire.
Elle se leva à cette excitation sonore, et, fière comme une princesse qui invite, elle alla poser sa main sur le bras d’un jeune homme tout étourdi de cette bonne fortune. […] Marguerite ne fait pas de phrase ; elle ne se pose pas en martyre, elle se donne pour ce qu’elle est : une femme vendue, nerveuse, malade, qui a besoin de cent mille francs par an pour vivre et qui les prend où elle les trouve. […] Devant lui pose mademoiselle Aurore, une Fornarine au petit pied. […] C’en est fait, Taupin est vaincu ; elle le tient, elle le domine, elle le gouverne, elle a posé sur sa tête la bottine qu’elle-même a piquée.
C’est ce qu’un autre savant écrivait à Wolf après l’avoir lu : « Tant que je vous lis, je suis d’accord avec vous ; dès que je pose le livre, tout cet assentiment s’évanouit. » Les philologues, les érudits positifs ont beau faire assez peu de cas des considérations générales et des raisons puisées dans le sens intime ; ici eux-mêmes sont forcés de raisonner pour étayer leur système, et ils n’arrivent à leurs résultats que par voie d’induction ; car, s’ils s’en tenaient purement au fait transmis, à l’opinion constamment exprimée par les Anciens, ils croiraient à Homère nonobstant les difficultés qu’après tout les Anciens aussi n’ont pas été sans se poser.
Il pose sur son prie-Dieu le saint Augustin qu’on lui a mis dans la main, tire furtivement un Rabelais de sa poche, fait signe à ses voisins Chaulieu et le grand prieur, et chuchote tout bas avec eux quelque drôlerie. […] Toutes les grâces de ce style sont « légères. » Il s’est comparé lui-même « à l’abeille, au papillon » qui va de fleur en fleur, et ne se pose qu’un instant au bord des roses poétiques.
Maurice Sand décrivant le théâtre construit par Palladio à Vicence ; l’avant-scène, demi-cercle en plate-forme qui s’avance jusqu’au bas des gradins ; et en arrière la scène proprement dite où sont posés les décors. […] La scène est divisée en trois arcades, et sous chaque arcade on voit posée, sur un terrain en pente, une rue véritable, bordée de maisons de bois, qui vient du fond du théâtre aboutir sur l’avant-scène, censée une place publique.
Verlaine, couché, me lisait à la lueur de la lampe, posée sur la table, près du lit, des passages d’un recueil de vers, reçu depuis peu, et qui l’avait favorablement impressionné : Légendes d’âmes et de sangs, de René Ghil. […] Des files de lampadaires brûlent, à toute flamme, le long des avenues vides, autour de l’Arc de Triomphe, posé comme un gigantesque catafalque noir.
De nombreuses observations étendues aux adultes, aux enfants, aux aliénés, aux diverses races humaines, il conclut que les modes d’expression sont les mêmes partout et qu’ils peuvent s’expliquer par trois principes fondamentaux : la loi d’association ou d’habitude ; le principe de l’antithèse ; l’action directe du système nerveux indépendamment de la volonté, — On peut se demander si Darwin a résolu la question capitale et dernière : pourquoi telle émotion agit sur tel muscle ou tel groupe de muscles plutôt que sur tel autre ; si les trois principes par lui posés sont réellement irréductibles ; si le troisième n’est pas en réalité le fondement des deux autres : l’ouvrage n’en a pas moins une grande valeur psychologique par tes résultats et par la méthode. […] La question de la croyance ou affirmation reste posée, mais non résolue d’un commun accord.
En dehors de cette hypothèse, une autre apparaît seule imaginable, celle qui fut posée par Kant, que développa Schopenhauër et à laquelle on s’est rallié en un livre précédent20. […] Si la vie abondante de l’espèce n’a d’autre intérêt que de rendre la connaissance possible, si elle n’est elle-même, ainsi qu’on en a posé l’hypothèse, qu’un moyen pour la connaissance de se réaliser, on peut imaginer que des vérités nouvelles seront un jour inventées pour réglementer dans les limites qui conviennent le nombre des naissances sur une planète où il est déjà possible de prévoir une densité trop grande de la vie humaine.
« Comme un aigle qu’on voit toujours, soit qu’il vole au milieu des airs, soit qu’il se pose sur le haut de quelque rocher, porter de tous côtés ses regards perçants, | et tomber si sûrement sur sa proie qu’on ne peut éviter ses ongles non plus que ses yeux ; | aussi vifs étaient les regards, aussi vite et impétueuse était l’attaque, aussi fortes et inévitables, | étaient les mains du prince du Condé. » Au point de vue de la tenue de l’haleine, il faut scander, je crois, comme j’ai fait ; mais au point de vue de l’harmonie expressive il faut accentuer les mots airs, rocher, perçants, proie, yeux, regards, attaque et inévitables, et alors nous voyons que les choses sont peintes par les mots, et c’est-à-dire, ici, par le rythme général, par les sonorités et par les silences. […] Comme silences enfin, la pose de la voix après la première demi-période et après le mot inévitables.
Rudement mais nettement posé par la Révolution française, et toujours frémissant dans les limites entre lesquelles Napoléon, qui savait l’indomptabilité du monstre, l’enferma, le principe de l’Égalité sautera, dans un temps donné, ses barrières. […] Pour notre compte, nous ne croyons nullement à l’égalité spirituelle de l’homme et de la femme, telle que le bas-bleuisme la suppose et la pose.
Et quand je dis le premier bas-bleu venu, je dis trop, cependant… Mme Guiccioli ne l’était pas ; elle n’avait ni la morgue, ni l’insolence, ni la pose des bas-bleus vulgaires… Mais quand elle songea à nous donner son livre sur lord Byron, elle n’était déjà plus la suave Italienne à robe blanche et à esprit ingénu, que l’auteur de Childe-Harold avait aimée… Les années avaient pâli ses cheveux d’or… Dans d’autres temps, elle fût probablement devenue dévote. […] Toujours est-il que cette substance de femme grasse et blonde faite pour la sieste et l’amour turc, que cette espèce d’indolente houri qui a peut-être posé pour la Dudu du Don Juan, de sa main languissante, lança un livre, qui n’était ni un éclair, ni une foudre… Il ne pouvait l’être, d’ailleurs, qu’à la condition de fouler aux pieds toutes les mesquines considérations de la femme et du bas-bleu et il ne les y foulait pas… Le bas-bleuisme, cette affectation enragée de la personnalité des femmes tue, en elles, plus ou moins l’amour, comme il tue plus ou moins le génie.
nous sommes trop catholique, nous connaissons trop le respect qu’on doit à une sainte dont les pieds transfigurés posent actuellement sur nos autels, pour risquer une opposition inconvenante entre la grande mystique de l’Espagne et cette nonne d’un comte Ory impossible, introduite au xviie siècle dans la légende dorée du scandale. […] Qui voit qu’une lampe est allumée quand on la pose en plein soleil, quand on noie sa goutte de clarté dans l’océan des rayons solaires ?
On a le droit de s’étonner du silence des historiens qui ne parlent jamais de l’industrie protestante qu’à propos de la révocation de l’édit de Nantes, sous Louis XIV, et négligent de poser au xvie siècle cette question de vie et de mort qui donne un intérêt si suprême, un instant si marqué, une âme si forte à l’intérêt catholique ! […] Mais la question, posée par l’histoire, est bien au-dessus de ce détail de conduite, et c’est le droit de l’Union à prononcer cette déchéance que l’historien aurait dû faire rayonner, dans tous les sens, avec une clarté souveraine.
Gaston Boissier s’est bien gardé de poser une thèse carrée et retentissante. […] Seulement, les termes de l’équation sont si bien posés, que l’inconnue s’en dégage presque de soi et saute aux yeux de l’esprit avec la brusquerie d’un échappement.