[Anthologie des poètes français du XIXe siècle (1887-1888).]
Sainte-Beuve Je ne dirai que peu de chose d’un poète dont la langue m’échappe, M.
[Anthologie des poètes français du xixe siècle (1887-1888).]
FUZELLIER, [Louis] né à Paris, mort en 1752, Poëte médiocre, qui a successivement travaillé pour les trois Théatres, avec plus de facilité que de génie.
[L’Année des poètes (1892).]
Ces sortes d’impressions, à un certain moment, sont communes à toutes les âmes ; le poète les a rendues pour son compte avec simplicité et mélodie.
[L’Année des poètes (1895).]
Charles Asselineau Ce qui appartient bien en propre à Guiard, c’est, de certaines pièces légères de forme et de sentiment, empreintes d’une naïveté de jeunesse campagnarde, la Cordelle, Noël, la Promenade à l’étang, et un charmant paysage du hameau de Saint-Père en Auxois, avec sa vieille église en ruines… Le succès des Lucioles ne dépassa point le cercle des amis et des camarades du poète.
E. de Montlaur, esprit élégant, cultivé, nourri du suc des poètes et qui, sous ce titre, La Vie et le Rêve (1864), a recueilli des impressions légères ou touchantes, des esquisses de voyage, des lettres en vers, tout un album, image des goûts et des sentiments les plus délicats.
Autels, [Guillaume des] né à Charolles vers l’an 1529, mort vers l’an 1570, Poëte Latin & François, dont les Poésies sont oubliées, & à qui le P.
] Procureur au Parlement de Paris, sa patrie, mort en 1508 ; mauvais Poëte, qui eut beaucoup de réputation de son temps, & qui la méritoit peut-être, par l’esprit, la gaieté, & la naïveté qu’il mettoit, dit-on, dans la plupart de ses Poésies.
Ils auroient fait plus d’honneur à ce Poëte, si l’on y découvroit moins d’hémistiches dérobés à Corneille & à l’Auteur de la Henriade.
de la Harpe, son ami, lui a prodigués, on devroit le regarder comme un grand Littérateur & un bon Poëte ; mais s’il faut le juger d’après ses propres Ouvrages, on peut assurer qu’il n’annonce pas même le germe des qualités que son Panégyriste lui reconnoît.
[Anthologie des poètes français du xixe siècle (1887-1889).]
[Bibliographie] Chansons diverses : Bazar de Charité, Rêves de poète, À Madagascar, Nos Honorables, La Nuit de Décembre à l’Élysée, Les Lamentations de Mirman, Les Présidences de Casimir, etc. (1895).
De là de très belles strophes où vibrent des glaives entrechoqués, où rutilent des couchants de colère, cependant que le poète clame pour les foules et leur montre l’aurore promise : Plus de prophètes, plus d’élus !
[Anthologie des poètes français du xixe siècle (1887-1888).]
Lerambert, homme distingué, des plus instruits, formé dès l’enfance aux meilleures études, initié à la littérature anglaise, a exprimé, dans un volume de Poésies, des sentiments personnels vrais et délicats, entremêlés d’imitations bien choisies de poètes étrangers.
Georges Marlow est un poète de vieilles cloches et de nuances éteintes ; il est l’halluciné veilleur de lampes et le doux faiseur de guirlandes.
[Anthologie des poètes français du xixe siècle (1887).]
Richard, dans un poème liminaire, prie le critique d’être indulgent ; on n’a besoin que d’être juste avec un poète qui sut trouver ces très beaux vers français (il s’agit d’un lion) : Les larges gouttes d’or qui forment ses prunelles Semblent vouloir saisir et renfermer en elles L’image du soleil à son dernier rayon et une délicieuse ballade latine où je note ceci : Vita fugacior rosâ Quae floret mysteriosa In valle Tempe frondosâ.
La préface de son livre témoigne d’un noble désir et ses vers sont d’un poète.
[Anthologie des poètes français du xixe siècle (1887-1888).]
Il est vrai que les préceptes ne font naître ni le Poëte ni les Orateurs ; mais ils servent à les former & les retenir dans les bornes du vrai goût, que les Esprits même les plus médiocres se croient trop souvent en droit de franchir.
Il y a même long-temps que le nom de ce Poëte seroit oublié, si les Compilateurs de Dictionnaires ne se fussent fait un devoir de le ranger parmi les Hommes célebres.
Poëte Latin & François.
Les jours où je me sentais agitée au point de ne pouvoir plus reconnaître la ligne de démarcation imaginaire tracée autour de ma prison, je l’établissais par des signes visibles ; j’arrachais aux murailles décrépites les longs rameaux de lierre et de clématite dont elles étaient rongées, et je les couchais sur le sol aux endroits que je m’étais interdit de franchir : alors, rassurée sur la crainte de manquer à mon serment, je me sentais enfermée dans mon enceinte avec autant de rigueur que je l’aurais été dans une bastille. » J’indiquerai encore dans le début toute cette promenade poétique du jeune Sténio sur la montagne, la description si animée de l’eau et de ses aspects changeants, et, au sein de la nature vivement peinte, les secrets surpris au cœur : « Couché sur l’herbe fraîche et luisante qui croît aux marges des courants, le poëte oubliait, à contempler la lune et à écouter l’eau, les heures qu’il aurait pu passer avec Lélia : car à cet âge tout est bonheur dans l’amour, même l’absence. » On pourrait, chemin faisant, noter dans Léliaune foule de ces douces et fines révélations, dont l’effet disparaît trop dans l’orage de l’ensemble. […] Nous admirerons encore plus le poëte d’avoir enfanté cette grande figure, dès que nous verrons qu’il ne vit plus sous son ombre.
En réponse à l’admiration, à la bienveillance enthousiaste avec laquelle nous avons accueilli ses derniers grands hommes, l’Angleterre, en particulier, découronnée comme elle l’est aujourd’hui de ses plus beaux noms littéraires, se montre d’une sévérité singulière contre la France, qui, seule pourtant, depuis la disparition des Goethe, des Schiller, des Byron et des Scott, continue d’offrir une riche succession de poètes, et une variété renaissante de talents. […] Faites la police chez vous, Messieurs ; vous avez bien commencé par Byron, Shelley, par Godwin, par plusieurs de vos vrais poètes et de vos grands hommes, que votre pruderie a mis à l’index ; ce serait trop d’exigence à nous de nous plaindre.
L’Institution française est vraiment une forte et grande chose : il y a une gravité soutenue de ton, un enchaînement sévère de raisonnements, une véhémence de logique, une phrase déjà ample, des expressions concises, vigoureuses et, si j’ose dire, entrantes, qui en plus d’un endroit font penser à Bossuet : à Bossuet logicien, je le veux, et non pas à Bossuet poète, mais enfin à Bossuet. […] Calvin n’est pas poète : et l’on conçoit que le Bourguignon d’imagination chaude, de sensibilité vibrante, n’aime guère ce Picard au parler froid et précis, en qui la passion a plus de rigueur que de flamme.
Il s’ensuivit que ceux qui embrassèrent cette profession furent souvent des gens bien nés, instruits, poètes et beaux esprits. […] L’idéal est celui que chercha à réaliser la commedia dell’arte, en réunissant dans la même personne le poète et celui qui se charge de faire vivre ses fictions.
Et penser qu’il existe de bons petits journalistes parisiens qui n’ont pas assez d’ironies méprisantes pour l’art d’un pays, où les ouvriers sont de tels poètes ! […] Mais ouvertement il se présenta comme artiste, se fit appeler Shiyó dans la société de poésie, et fut ami de Kikakou, célèbre poète de ce temps.
Du reste, bonne, brave, loyale et intelligente nature ; mélange du poète, du gueux et du prince ; riant de tout ; faisant aujourd’hui rosser le guet par ses camarades comme autrefois par ses gens, mais n’y touchant pas ; alliant dans sa manière, avec quelque grâce, l’impudence du marquis à l’effronterie du zingaro ; souillé au-dehors, sain au-dedans ; et n’ayant plus du gentilhomme que son honneur qu’il garde, son nom qu’il cache, et son épée qu’il montre. […] Que chacun y trouve ce qu’il y cherche, et le poète, qui ne s’en flatte pas du reste, aura atteint son but.
Au lieu de rougir de sa naissance, comme le poëte Rousseau, il étoit le premier à en parler*. […] L’orateur & le poëte se ressemblent à cet égard.
L’inclination qu’il avait pour la Poésie le fit s’appliquer à lire les Poètes avec un soin tout particulier ; il les possédait parfaitement, et surtout Térence. […] Il y jouait la Faculté de Médecine en corps, après avoir joué les Médecins en particulier dans plusieurs autres, où il a trouvé moyen de les placer ; ce qui a fait dire que les Médecins étaient pour Molière, ce que le vieux Poète était pour Térence.
Nul poète, nul auteur ne prêche plus souvent l’amour de la retraite, et ne la fait aimer davantage. […] Avec moins de goût, un autre poète aurait fait une sortie contre les amis de notre pays.
Un poëte peut même pardonner de ne point aimer les vers ; mais il est outré de dépit lorsqu’il voit couronner des ouvrages qui ne valent pas les siens. […] Comme nous voïons présentement qu’il se forme de temps en temps des congrès où les représentans des rois et des peuples qui composent la societé des nations, s’assemblent pour terminer des guerres et pour regler la destinée des états ; de même il se formoit alors de temps en temps des assemblées, où ce qu’il y avoit de plus illustre dans la Grece, se rendoit pour juger quel étoit le plus grand peintre, le poëte le plus touchant et le meilleur athlete.
II Il est vrai que des deux séductrices dont Debay s’est fait encore plus le poète que l’historien, une seule est parfaitement connue, Ninon de Lenclos. […] « Ôtez le père, — a dit suprêmement bien un moraliste religieux, — nous autres hommes, nous sommes tous des jeunes gens. » Il faut, en effet, tout le trouble de la jeunesse, pour ne pas s’apercevoir de l’immense bêtise qu’il y a au fond de ces empires qui ont des flatteurs et des poètes à des siècles de distance.
Le poète Longfellow, venu dans ces dernières années à Paris, a été fêté par les poètes parisiens avec enthousiasme, et eût été le lion de la saison si, dans cette époque de biches et de platitudes, il y avait eu des lions encore.