Car c’est double plaisir de tromper le trompeur.
M. d’Alembert mérite le même éloge, & nous citerions ses ouvrages avec plaisir ; mais, quoique dignes de tous les éloges, ils ne sont à la portée que de ceux qui sont initiés dans la Géométrie sublime.
Assurément ce n’est pas pour le vain et cruel plaisir de troubler cette espèce de succès d’outre-tombe que nous venons parler des défauts d’un livre dont l’auteur n’a plus rien à apprendre.
Et si, comme je le crois, son rôle se borne à nous donner tout de suite une petite œuvre que nos fils, plus tard, eussent publiée, je ne puis lui en vouloir d’avancer ainsi nos plaisirs.
C’est là encore que l’on voit le génie de ce peuple, qui mêlait à ses plaisirs mêmes des leçons de grandeur ; là, tous les arts étaient asservis à la politique, et la musique même, qui ailleurs n’est destinée qu’à réveiller des idées douces et voluptueuses, ou à irriter une sensibilité vaine, célébrait dans Athènes les grandes actions et les héros.
Celles des Hébreux et des Chrétiens qui attribuent à la Divinité un esprit libre et infini ; celle des idolâtres qui la partagent entre plusieurs dieux composés d’un corps et d’un esprit libre ; enfin celle des Mahométans, pour lesquels Dieu est un esprit infini et libre dans un corps infini ; ce qui fait qu’ils placent les récompenses de l’autre vie dans les plaisirs des sens.
Mais Tranquilin ne demande pas mieux que d’enseigner à son ami son plaisir. […] C’est là que nous le retrouvons avec plaisir. […] Le séjour de la Grangère, en somme, arrangerait tout, si l’absence de sa mère ne lui désolait son plaisir. […] Homme d’État, il eut des plaisirs de poète. […] » Il écrit pour « le plaisir délicieux de rendre témoignage à la vérité ».
D’autres, après la carrière parcourue et remplie, se ménageant un repos, une retraite et un nid pour la vieillesse, meurent précisément la veille du jour où ils sont prêts à y entrer ; il ne leur est pas donné d’habiter la villa du sage qu’ils avaient construite tout exprès et ornée à plaisir pour leurs derniers ans : ils expirent au seuil. […] « J’éprouve un plaisir très vif à relire ici tous ces beaux vers d’Homère ; la vue des lieux qui les ont inspirés leur prête un nouveau charme et comme un sens inconnu. […] S’il est des moments où l’âme est comme arrachée à elle-même par les monuments de l’histoire, par les œuvres de l’art ou par les beautés de la nature, elle se lasse bientôt de cette admiration solitaire ; elle sent le vide de son bonheur plus vite et plus longtemps qu’elle n’en a joui ; et rassasié d’émotions nouvelles, fatigué d’effleurer tant de choses et de livrer sans cesse la voile aux quatre vents, on aime, croyez-moi, dans ces heures de chagrin morne qui sont si fréquentes sous un toit étranger, on aime à rentrer en soi-même, à remonter le cours de la vie, à ranimer ses plaisirs et ses tristesses d’autrefois, à chercher dans les replis les plus cachés du cœur ces noms aimés, ces chers visages que la mort seule y peut effacer. […] De même qu’il avait eu le plaisir de lire quelques chants de l’Odyssée à Ithaque, c’était dans les champs de Troie qu’il voulait lire l’Iliade ; il avait dessein de présenter à la Faculté une thèse d’ensemble sur le monde d’Homère. […] Il en est plus ou moins de ces choses du goût comme des plaisirs : Glissez, mortels, n’appuyez pas.
Il ne s’enfonce pas comme à plaisir dans ce mauvais fonds de corruption qui nous rend toutes nos pensées suspectes, et nous fait craindre toutes nos actions. […] Il veut bien remarquer que « de la difficulté vaincue naît un plaisir très sensible pour le lecteur. » La raison est bonne ; mais il y en a une meilleure. […] Cet idéal du vrai, du simple, du naturel, de l’aimable, qu’il a pris plaisir à y tracer, est l’image même de son génie. […] Il veut que l’agréable attire à la règle, que l’instruction soit du plaisir, que l’estime vienne de l’attrait. […] Nos biens et nos maux, nos ambitions, nos poursuites, les difficultés de la vertu, les douceurs du plaisir si rapides et si tôt changées en amertumes, tout y est peint avec une liberté chaste, qui donne la connaissance sans la faire payer de l’innocence.
Je vous la donne, ça pourra peut-être vous servir à quelque chose, vous faire plaisir… — Non, certes ! […] Catulle Mendès occupe dans la littérature moderne-une place trop élevée pour qu’une œuvre de lui n’appelle pas notre attention aussi c’est avec une véritable curiosité mélangée de plaisir que j’ai ouvert son livre, certain de n’y rencontrer rien de banal. […] Il n’éprouve pas de plaisir en la compagnie des femmes ; il ne les aime pas. Il ne veut d’elles que le plaisir, « la jouissance », et, après, il « les méprise ». […] Je trouve cette ligne en tête d’une note : Mon bon Empereur, J’ai reçu votre lettre avec bien du plaisir et de l’intérêt.
Il se surprenait à désirer le malin plaisir de la profanation, la volupté du sacrilège. […] L’art de pérorer devant un tableau est leur plaisir et leur triomphe. […] Car enfin, quelle serait la raison d’être de l’art, s’il n’était pour nous une cause de plaisir et une occasion de divertissements ? […] Rougit comme un bébé, dès que l’espérance d’un plaisir permis lui monte à la tête. […] Paul Bourget fut invité à une partie de plaisir tout à fait originale.
Il m’a même fait un cadeau qui m’a causé le plus grand plaisir. […] Ceux qui l’ont entendu savent avec quel plaisir on l’écoutait. […] C’était plaisir de l’entendre expliquer un vers de Virgile ou d’Horace. […] Quand il venait à Paris, son plaisir était de vous inviter à dîner. […] Il n’est jamais rentré en lui-même, parce qu’il n’a jamais senti le besoin d’avoir une retraite intime où il pût avoir le plaisir de se réfugier et d’où il pût avoir le plaisir de sortir.
Mais contrairement à ce que pense ce dernier, cette activité, principe de tout, ne saurait s’exercer sans dégager de la joie, car à toute fonction en exercice s’attache un plaisir. […] Avec quelle violence il nous peint les plaisirs des matelots un jour de fête dans le port ! […] On construit en vue du plaisir des yeux, d’où la surcharge des façades, les badigeonnages multiples et l’orchestre criard des ornementations dissonantes. […] Verlaine a maintes fois sacrifié au plaisir d’amuser, d’être spirituel, en narrant avec force détails d’insignifiantes aventures. […] Ces objections, loin de les atténuer, il prend plaisir, on dirait, à les grossir, à les rendre graves et plus fortes que n’ont su le concevoir ni les formuler nos adversaires.
Brifaut est toujours aimable et bon ; il quittera Maintenon à regret, il est dans son élément : les beautés de ce royal château, les souvenirs de Louis XIV et de Mme de Maintenon, mais surtout le plaisir de se voir entre la duchesse de Noailles et la duchesse de Talleyrand, sont des jouissances dont il ne se lasse pas.
Malheur à qui, docile au cupide intérêt, Déshonore le front d’une antique forêt, Ou dépouille à plaisir la colline prochaine !
Nous avouerons, toutefois, que nous ne prendrions pas moins de plaisir à la lecture des lettres de M.
Je vais maintenant vous dire le vrai, le grand défaut de ce drame, celui qui est en quelque sorte répandu dans l’œuvre tout entière, et qui m’en a gâté le plaisir ; il n’est pas clair.
Souvent, parmi les jolis motifs de ses poèmes, j’ai pris plaisir à entendre tinter L’harmonieux grelot du jeune agneau qui bêle.
On entrevoit très bien qu’avec un peu plus de paresse et moins de conscience ce gentilhomme cultivé eût pu s’en tenir au plaisir honorable des études historiques par lesquelles il avait débuté.
Voyez telle pièce et vous y prendrez plaisir.
Le voyageur s’assied sur le tronc d’un chêne, pour attendre le jour ; il regarde tour à tour l’astre des nuits, les ténèbres, le fleuve ; il se sent inquiet, agité, et, dans l’attente de quelque chose d’inconnu ; un plaisir inouï, une crainte extraordinaire font palpiter son sein, comme s’il allait être admis à quelque secret de la Divinité : il est seul au fond des forêts ; mais l’esprit de l’homme remplit aisément les espaces de la nature ; et toutes les solitudes de la terre sont moins vastes qu’une seule pensée de son cœur.
La distribution des figures, la couleur, les caractères des têtes, en un mot toute la composition me ferait le plus grand plaisir, si le St Benoit était comme je le souhaite, et ce me semble comme le moment l’exige.
Nos instrumens à corde qui ont un manche, à l’aide duquel on peut tirer avec facilité differens tons d’une même corde qu’on racourcit à son plaisir en la pressant contre le manche, auroient été bien plus propres pour un accompagnement, d’autant plus que nous les touchons encore d’un archet fort long et garni de crin, avec lequel on unit et on prolonge aisément les sons, ce que les anciens ne pouvoient point faire avec leur archet.
Un instituteur, adjudant, écrit des bords de la Marne : « J’ai trouvé avec grand plaisir quelques collègues de Seine-et-Oise, dont un sergent, dans la section que je commande.
Mais eût-il été maigre et d’humeur bougonne, qu’il avait un trop haut sentiment de sa tâche et de ses responsabilités pour s’accorder le plaisir de laver la tête à tous ceux qui ne l’ont pas propre.
N’importe, nous le ferons sans trop d’effort : la critique a pour devoir et pour plaisir de tout comprendre et de sentir chaque poëte, ne fût-ce qu’un jour. […] On se remit à l’instant à vivre, à vivre avec délices, à jouir éperdument des dons naturels, de l’usage de ses sens, des plaisirs libres et faciles, du charme des réunions surtout et de la cordialité des festins. […] Dans ce Dîner de Madelon, sa petite comédie la plus charmante (1813), il se rencontre de jolis couplets qui expriment la Philosophie du sexaginaire : A soixante ans on ne doit pas remettre L’instant heureux qui promet un plaisir.
André, par l’ensemble de ses poésies connues, nous apparaît, avant 89, comme le poète surtout de l’art pur et des plaisirs, comme l’homme de la Grèce antique et de l’élégie. […] C’est là, sans doute, qu’il se proposait de peindre « toutes les espèces à qui la nature ou les plaisirs (per Veneris res) ont ouvert les portes de la vie. » « Traduire quelque part, se dit-il, le magnum crescendi immissis certamen habenis. » Il revient, en plus d’un endroit, sur ce système naturel des atomes, ou, comme il les appelle, des organes secrets vivants, dont l’infinité constitue L’Océan éternel où bouillonne la vie. […] l’auteur du Génie du Christianisme, celui même à qui l’on a dû de connaître d’abord l’étoile poétique d’André et la Jeune Captive 55, a rempli comme à plaisir la comparaison désirée, lorsqu’il nous a montré les missionnaires du Paraguay remontant les fleuves en pirogues, avec les nouveaux catéchumènes qui chantaient de saints cantiques : « Les néophytes répétaient les airs, dit-il, comme des oiseaux privés chantent pour attirer dans les rets de l’oiseleur les oiseaux sauvages. » Le poëte, pour compléter ses tableaux, aurait parlé prophétiquement de la découverte du Nouveau-Monde : « Ô Destins, hâtez-vous d’amener ce grand jour qui… qui… ; mais non, Destins, éloignez ce jour funeste, et, s’il se peut, qu’il n’arrive jamais !
Alain : « Le prince de Talleyrand m’envoie à mon réveil le billet ci-joint ; je vous l’adresse pour votre jeune ami, afin que le plaisir que cette impression du grand juge vous fera soit double. Communiquez le billet du prince au jeune homme, et remerciez-moi du plaisir que je vous donne, car je sais que votre seule joie est dans la joie de ceux que vous aimez. » J’ouvris le second billet ; il était écrit d’une main évidemment précipitée et lasse d’insomnie, sur un chiffon de papier large comme cinq doigts et taché de gouttes d’encre. […] Je demande pardon au lecteur de ces vers de les insérer pour son plaisir dans ces pages.
C’est ainsi qu’ont procédé tous les écrivains dits socialistes de nos jours, avec de bonnes intentions et des têtes faibles, depuis Saint-Simon qui veut réhabiliter la chair et la boue, jusqu’à Fourier qui veut passionner l’instinct brutal et moraliser l’immoralité, pour que tout soit vertu et volupté sur la terre ; jusqu’à cet homme sans nom qui veut anéantir le fait accompli, les droits antécédents et le travail de cinq ou six mille ans dans le monde qui nous précède et nous engendre, et qui déclare que la propriété c’est le vol, et qu’il faut recommencer sans elle ; jusqu’au grand pontife des Mormons, qui recrée le harem religieux pour le plaisir de quelques prêtres de la population, et traîne des troupeaux de femelles à la suite du mâle dans les steppes des États-Unis d’Amérique, ce pays vacant et pratique de toutes les absurdités impraticables et bientôt punies, je l’espère. […] gloire, plaisirs, biens, tout est vanité ! […] « Pourquoi dans nos plaisirs nous suivre comme une ombre ?
En ce temps-là, dès qu’on avait franchi la porte Montmartre, on se trouvait en pleine campagne, au milieu des courtilles et des jardins, devant le paysage que Regnard apercevait de ses fenêtres : … Les yeux satisfaits S’y promènent au loin sur de vastes marais ; C’est là qu’en mille endroits laissant errer ma vue, Je vois croître à plaisir l’oseille et la laitue ; C’est là que dans son temps des moissons d’artichauts Du jardinier actif secondent les travaux, Et que de champignons une couche voisine Ne fait, quand il me plaît, qu’un saut dans ma cuisine. […] Au reste, je ne vois pas qu’il ait jamais évoqué avec plaisir les souvenirs de son enfance, moins peut-être pour la déplaisante idée qui lui en était restée, que parce qu’il datait sa vie du jour où il avait pu exercer librement sa raison. […] Et puis nous avons depuis Rousseau et Chateaubriand des besoins d’imagination et de sensibilité que nos pères ignoraient : moins suspendus que nous aux formes fugitives de l’être, moins frémissants de sympathie avec la vie universelle, méprisant dans la nature la matière, et ne faisant des sens que les instruments de l’utilité pratique et des plaisirs inférieurs, ils ne sentaient pas comme nous la sécheresse des pures conceptions intellectuelles : ils se satisfaisaient de posséder la vérité abstraite sans aspirer à toucher la réalité concrète.
Elle se met à conter des histoires, comme une aimable grand’mère qu’elle est : elle traite le public comme son enfant ; elle lui offre Jean de la Roche (1860), le Marquis de Villemer (1861), des idylles bourgeoises ou aristocratiques, de beaux récits d’amour sans brutalité, encadrés dans des paysages qu’elle va étudier sur place, d’après nature, prenant plaisir à sortir de son Berry et à caractériser d’autres provinces. […] Il mêle des réflexions, des dissertations d’archéologue à ses récits ; il nous rappelle ainsi de temps à autre, de peur que nous ne l’ignorions, que ce n’est pas son affaire de faire un roman, et qu’il ne s’est mis ci conter que par accident, pour nous faire plaisir. […] Ceux qui l’y ont vue la peignent hospitalière mais peu démonstrative, point bavarde, nonchalante, écoutant et comme ruminant ce qu’on dit, jardinant avec plaisir, et dirigeant avec passion son théâtre de marionnettes.
C’est sans doute lorsqu’on vint le tenter d’en donner une édition complète, qu’effrayé de cet éclat, il fit ces vers, en manière de préface, pour cette édition qu’il ne devait pas voir : Si j’eusse osé penser qu’en ce temps-ci De tant d’esprits illustres eclairci On eust daigné recueillir et escrire Les tristes plaints de l’amoureux souci Que je faisois pour implorer merci De celle-là dont je n’eus que martire : J’eusse tâché de plus près à les dire D’un stile tel, qu’aucun les eust pu lire En patience et peut-estre en plaisir. […] Il l’indique avec une justesse admirable : « Sachez, lecteur, dit-il, que celui sera veritablement le poète que je cherche en nostre langue, qui me fera indigner, apayser, esjouyr, douloir, aymer, hayr, admirer, estonner bref qui tiendra la bride de mes affections, me tournant çà et là à son plaisir. » C’est l’image même de la haute poésie, et le portrait de nos grands poëtes. […] Le plaisir était d’autant plus vif qu’il était interdit à la foule, et réservé, comme un prix, aux plus doctes.
Il fut touché de ce sérieux des doctrines chrétiennes, si fort exagéré par le calvinisme et il prit plaisir à étudier l’homme au point de vue du christianisme, c’est-à-dire dans les contradictions et les misères de sa nature. […] Le caractère de Montaigne, tel que nous le montrent les Essais, est celui d’un homme nonchalant par humeur, non moins que par la faveur d’une condition qui lui permettait le repos ; irrésolu, tantôt par l’effet des lumières, qui font voir autant de raisons pour s’abstenir que pour agir, tantôt par la fatigue de délibérer, détestant l’embarras des affaires domestiques, et préférant l’inconvénient d’être volé à l’ennui de veiller sur son bien ; ennemi de toute contrainte, jusqu’à regarder comme un gain d’être détaché de certaines personnes par leur ingratitude ; ne donnant prise sur lui à rien ni à personne, ne se mettant au travail qu’alléché par quelque plaisir simple, naïf, vrai avec lui-même et avec les autres ; ayant le droit de parler de sa facilité, de sa foi, de sa conscience, de sa haine pour la dissimulation, dans un temps où toutes ces qualités étaient autant de périls142 ; « ouvert, dit-il, jusqu’à décliner vers l’indiscrétion et l’incivilité » ; délicat à l’observation de ses promesses jusqu’à la superstition, et pour cela prenant soin de les faire en tous sujets incertaines et conditionnelles143 ; franc avec les grands, doux avec les petits ; le même homme que le besoin d’ouverture pouvait rendre incivil ; poussant la civilité jusqu’à être prodigue de bonnetades 144, notamment en été, dit-il, sans doute parce qu’on risque moins en cette saison de s’enrhumer en général, ayant les vertus de l’honnête homme, et sachant, en un cas pressant, en montrer ce qu’il en fallait, mais n’en cherchant pas l’occasion un mélange de naïveté et de finesse, d’ouverture et de prudence, de franchise et de souplesse ; modérant ses vertus comme d’autres modèrent leurs vices ; mettant pour frein à chacune ce grand amour de soi, dont il ne se cache pas et qui formait son état habituel ; enfin, s’il fut vain, ne l’étant guère moins de ses défauts que de ses qualités. […] vous ne m’aurîés sceu tien mander qui me fust plus agreable que la nouvelle du plaisir de lecture qui vous a prins.
Le baron d’Estrigaud est le roué moderne, non plus frivole et léger, comme celui du dix-huitième siècle, mais pratique comme un fait, positif comme un chiffre, et appliquant aux spéculations l’immoralité savante que le Valmont de Laclos porte dans le plaisir. […] C’était l’adolescent ramolli d’esprit, dépravé de cœur, « pourri de chic », c’est le mot, imperméable aux choses intellectuelles et aux idées généreuses, les repoussant avec les formules courantes de l’argot pervers, ne croyant qu’à l’argent et aux plaisirs qu’il procure, produit mal venu du cynisme et du béotisme. […] Quand on le retrouve, dans une soirée, chez Navarette, au milieu d’un tas de petites dames, ébloui de luxe, affolé de plaisir, blaguant à tout rompre et aspirant la chair fraîche, comme l’ogre du Petit Poucet, la surprise est grande.
défendez-vous au sage De se donner des soins pour le plaisir d’autrui ? […] Je le lis avec d’autant plus de plaisir que l’Amour mouillé est dans le recueil des Contes mêmes ce n’est plus dans les fables-contes, c’est dans le recueil des Contes ; je ne sais pas pourquoi La Fontaine l’a mis là plutôt qu’ailleurs, puisque précisément c’est un conte décent en même temps qu’un conte très court, et il aurait pu le mettre dans le recueil des Fables et précisément parce qu’il est dans les Contes, la plupart d’entre vous n’auraient pas d’occasion ou même beaucoup de plaisir d’aller l’y chercher, c’est pour cela qu’il est intéressant que je vous le lise.
Il s’approche avec plaisir de ces vétérans, dont les nobles cicatrices sont le premier ornement de cette fête, et dont quelques-uns ont peut-être combattu avec lui près des fleuves et dans les forêts de la Caroline et de la Virginie. […] Elle jouit en silence de ses plaisirs et de ses chagrins, ou ne les confie qu’à l’oreille de l’amour et de l’amitié. […] quelle femme digne d’inspirer ses chansons, s’est jamais exprimée de cette manière sur le peintre de l’amour et du plaisir ! […] Elle roule plus interrompue, plus brisée dans son cours ; mais aussi elle entraîne plus l’âme et l’esprit, et leur permet moins de s’arrêter sur son plaisir même. […] La galanterie et les plaisirs régnaient dans cette cour brillante.
C’est plaisir de voir à quel point ils ne s’entendent pas ! […] La lecture d’un poète, sans cesser d’être un plaisir, est un peu une étude, et donc devient un plaisir noble. […] Ce qui fait plaisir aussi, c’est qu’à la prendre en son ensemble, l’humanité est confiante. […] Lui, le logicien, c’était un plaisir de démonstrateur qu’il éprouvait. […] Richepin : « La pornographie cesse où le talent commence », dangereuse parce qu’elle n’est pas tout à fait fausse et parce qu’elle est enveloppée d’une jolie formule, sert de couverture à beaucoup de plaisirs secrets et peu avouables.
Mais il s’arrêtait dans les moindres cités, quand il y avait plaisir. […] Les catéchumènes devaient être en état de grâce et avoir renoncé aux plaisirs charnels. […] Ils l’écoutèrent avec plaisir parce qu’il parlait en images dont ils ne cherchaient pas à pénétrer le sens. […] On aurait plaisir à dîner avec lui. […] Je suis un pauvre homme, je n’ai besoin d’aucun plaisir.