C’est l’affection virile et désintéressée qu’entrevoit l’Américain Whitman et qu’il invoque résolument parce qu’il est né d’un pays neuf, dégagé de routine et de faux plis.
La femme noble, au pays des troubadours, est véritablement reine.
On a vu des pays du Nouveau-Monde où les animaux avoient fait plus de progrès que l’homme vers l’état de perfection & de société Hist.
Transformée par cette abréviation pathétique et remplie du génie d’Eschyle, l’antique légende est ainsi devenue la prodigieuse tragédie qui reste encore, après deux mille ans, le chef-d’œuvre de la terreur entre les drames de tous les pays et de tous les temps.
Elles ont le mal du pays, sinon de la vertu, du moins de la considération reconquise.
A qui donc espère-t-elle faire croire cette féerie absurde d’une vierge-galante, ne donnant rien et recevant tout, d’une esclave échappée qui subjugue tout, autour d’elle, et traite les capitales de l’Europe en pays conquis.
Quand il avait à la justifier et à la garantir auprès de la cour dévote de la reine et du Dauphin, il était plus embarrassé et se voyait obligé de recourir à des adresses qui, de sa part, nous font sourire : Si vous êtes admis aux comités dans lesquels on parle devant la reine de l’abus des mauvais livres, écrivait-il à un des amis qu’il avait de ce côté, je vous prie d’y faire observer que Les Cacouacs (plaisanterie de Moreau contre les encyclopédistes) ont porté un coup plus mortel à l’Encyclopédie qu’un arrêt du Conseil dont l’effet eût été de faire expatrier un des éditeurs, qui aurait achevé son ouvrage en pays étranger.
Il a été à la tête de toutes les grandes questions monarchiques ou populaires de son tempsg ; il les a menées comme on mène volontiers les choses en ce pays de France, c’est-à-dire à côté du port et tout autrement qu’à bonne fin.
Il y a un sergent de ville au carreau de notre loge, et tout près un cent-garde flamboyant ; et assis à côté de l’ouvreuse, Alessandri surveille le corridor, la main sur le manche d’un poignard de son pays.
* * * 8 septembre Amsterdam… Une terre sortie de l’eau et véritablement bâtie ; un pays à l’ancre, un ciel aqueux ; des coups de soleil qui ont l’air de passer par une carafe remplie d’eau saumâtre ; des maisons qui ont l’air de vaisseaux, des toits qui ont l’air de poupes de vieilles galères, des escaliers qui sont des échelles, des wagons qui sont des cabines, des salles de danse qui figurent des entreponts ; des hommes, des femmes à sang blanc et froid ; des caractères qui ont la patience de l’eau ; des existences qui ont la platitude d’un canal, des castors dans un fromage : — voilà la Hollande.
En Angleterre, pays de commerce, on prend un contrebandier sur la côte de Douvres, on le pend pour l’exemple, pour l’exemple on le laisse accroché au gibet ; mais, comme les intempéries de l’air pourraient détériorer le cadavre, on l’enveloppe soigneusement d’une toile enduite de goudron, afin d’avoir à le renouveler moins souvent.
Mais sans aller chercher si loin nos titres de noblesse, jetons un coup d’œil rapide sur ce qu’a été jusqu’ici dans notre pays la condition des écrivains, afin de mieux comprendre ce qu’elle est, ce qu’elle doit être au xixe siècle.
Il est envoyé, par les ordres de la Destinée qui préside au sort des Follets, il est envoyé des Indes en Norvège, dans les pays du Nord.
Mais autant il serait à souhaiter qu’on n’écrivît jamais des ouvrages de goût que dans sa propre langue, autant il serait utile que les ouvrages de science, comme de géométrie, de physique, de médecine, d’érudition même, ne fussent écrits qu’en langue latine, c’est-à-dire dans une langue qu’il n’est pas nécessaire en ces cas-là de parler élégamment, mais qui est familière à presque tous ceux qui s’appliquent à ces sciences, en quelque pays qu’ils soient placés.
Ces formes de bâtiments, qui contrariaient d’abord son œil académique (tout peuple est académique en jugeant les autres, tout peuple est barbare quand il est jugé), ces végétaux inquiétants pour sa mémoire chargée des souvenirs natals, ces femmes et ces hommes dont les muscles ne vibrent pas suivant l’allure classique de son pays, dont la démarche n’est pas cadencée selon le rythme accoutumé, dont le regard n’est pas projeté avec le même magnétisme, ces odeurs qui ne sont plus celles du boudoir maternel, ces fleurs mystérieuses dont la couleur profonde entre dans l’œil despotiquement, pendant que leur forme taquine le regard, ces fruits dont le goût trompe et déplace les sens, et révèle au palais des idées qui appartiennent à l’odorat, tout ce monde d’harmonies nouvelles entrera lentement en lui, le pénétrera patiemment, comme la vapeur d’une étuve aromatisée ; toute cette vitalité inconnue sera ajoutée à sa vitalité propre ; quelques milliers d’idées et de sensations enrichiront son dictionnaire de mortel, et même il est possible que, dépassant la mesure et transformant la justice en révolte, il fasse comme le Sicambre converti, qu’il brûle ce qu’il avait adoré, et qu’il adore ce qu’il avait brûlé.
Ainsi tous les hommes commencent par les mêmes infirmités : dans le progrès de leur âge, leurs années se poussent les unes les autres, comme les flots ; leur vie roule et descend sans cesse à la mort par sa pesanteur naturelle ; et enfin, après avoir fait comme des fleuves un peu plus de bruit, et traversé un peu plus de pays les uns que les autres, ils vont tous se confondre dans ce gouffre infini du néant, où on ne trouve plus ni rois, ni princes, ni capitaines, ni tous ces noms qui nous séparent les uns des autres, mais la corruption et les vers, la cendre et la pourriture qui nous égalent. » C’est ainsi, c’est avec un semblable regard mélancolique et vaste, que souvent, à l’occasion d’une prouesse vulgaire et d’un nom sans souvenir, le poëte thébain suscite une émotion profonde par quelque leçon sévère sur la faiblesse de l’homme et les jeux accablants du sort.
Nous a qui portons par derrière cette trompe aiguë, nous et sommes les seuls Attiques, les vrais nobles et les indigènes du pays, race belliqueuse et qui servit puissamment Athènes dans la guerre, quand vint le barbare, étouffant de fumée la ville et brûlant les campagnes, dans sa rage de nous enlever de force les rayons de la ruche.
Selon lui, et il avait peut-être raison, pour s’assimiler complètement un idiome étranger, il fallait d’abord se baigner dans l’atmosphère du pays, renoncer à toute idée, à toute critique, se soumettre aveuglément au milieu, imiter autant que possible les indigènes par le geste, la tenue, la physionomie, se nourrir de leurs mets, s’abreuver de leurs boissons ; on voit d’ici tout le système. Entre autres paradoxes, il prétendait qu’il faut arroser les langues latines avec du vin et les langues anglo-saxonnes avec de la bière, et il assurait que, pour sa part, il devait au stout et à l’extra-stout des progrès étonnants, cette boisson, si foncièrement anglaise, le faisant entrer dans l’intimité du pays, lui causant des sensations, lui suggérant des idées inconnues aux Français et lui révélant des nuances d’interprétation insaisissables pour tout autre. […] Dix ans plus tard, nous venions d’entrer en Espagne, le pays où nous avons nos châteaux, nous parcourions la route entre Irun et Tolosa, lorsqu’à un relai de poste un nom magique pour nous fit vibrer jusqu’au fond de notre cœur notre fibre romantique. […] Camille Roqueplan se baignant dans les ondes de cette lumière aveuglante des pays chauds, a compris que ce n’était ni par du jaune, ni par de l’orangé, ni par des tons dorés et cuits au four qu’il parviendrait à rendre cet éclat tranquille, cette lueur implacablement blanche du ciel méridional. […] Antoni Deschamps imita avec bonheur l’austère allure du style dantesque et peignit dans ses Italiennes le pays des chênes verts et des rouges terrains avec le contour net de Léopold Robert et la solide couleur de Schnetz, pendant que Charles Coran, dans Onyx et les Rimes galantes, vantait la Vénus mondaine et les élégances de la haute vie sans sortir du boudoir.
Moréas est dans son pays. […] À côté des grands, dont le chapeau était orné de plumes, les rois de tous pays portaient une couronne, ou une façon de bourrelet qui en tenait lieu. […] Il nous présente Voltaire dans son véritable cadre et dans son pays de prédilection. […] Sa mère restait au pays pendant que le mari guerroyait péniblement. […] Elle fut reçue à correction ; je me trompe, nous sommes dans le pays des nuances.
Nous avons tous vu des théâtres de formes les plus diverses, les uns ouverts, les autres fermés, souvent chez différents peuples ; nous avons assisté à de nombreuses représentations dramatiques ; nous possédons dans notre imagination une ample collection, un peu confuse, mais très riche, de costumes de tous les âges ; nous connaissons plus ou moins les mœurs des nations anciennes et modernes ayant joué un rôle important dans l’histoire ; enfin, nous sommes familiers avec les légendes héroïques, les mythologies, souvent même avec les langues des pays étrangers. […] Les États-Unis, par exemple, quoique plus distants de nous que certains pays des bords du Danube, nous offriraient des difficultés de mise en scène beaucoup moins grandes. […] Les costumes doivent produire un effet d’ensemble, avoir ce caractère commun que nous attribuons soit à un pays, soit à une époque, ne pas présenter de recherches inutiles d’originalité ; car le public n’entre que très difficilement dans les raisons des modes des anciens ou des étrangers, puisque ses goûts sont aujourd’hui totalement différents. […] Si, pour prendre un exemple frappant, nous revenons un instant à la Chine, qui est par excellence un pays excentrique par rapport à l’Europe, on peut affirmer que nos yeux ne sont pas formés à remarquer les différences d’usages, de mœurs et de costumes qui caractérisent les diverses époques de son histoire. […] Or, dans les pays dévorés par une lumière ardente, la nature n’agit pas sur l’homme avec le charme pénétrant qu’elle a dans les pays du nord.
De là, on est en droit d’inférer que ceux qui prétendent qu’en art et en littérature, il est possible de s’élever au-dessus de ce qui a été fait, ou tout au moins de faire autre chose que ce qui a été fait, de voir et de sentir autrement qu’on a vu et senti jusqu’alors, ceux-là, dis-je, m’ont tout l’air de gens qui vont à la découverte dans un pays conquis, exploré en tout sens et exploité dans ses moindres détails. […] Mais le peuple, autrement dit, la généralité du pays, n’y participait pas il n’était pas complice, au contraire, puisque c’est lui qui payait les frais.
Mon compagnon de promenades connaissait supérieurement la topographie du pays, les heures favorables à chaque scène champêtre, l’endroit qu’il fallait voir le matin ; celui qui recevait son intérêt et ses charmes, ou du soleil levant ou du soleil couchant, l’asyle qui nous prêterait de la fraîcheur et de l’ombre pendant les heures brûlantes de la journée. […] Après une marche assez longue, nous nous trouvâmes sur une espèce de pont, une de ces fabriques de bois hardies et telles que le génie, l’intrépidité et le besoin des hommes en ont exécutées dans quelques pays montagneux.
Voici ce que les habitants du pays racontent à ce sujet, d’après l’autorité de leurs ancêtres : pendant que Molière séjournait à Pézenas, le samedi, jour du marché, il se rendait assidûment, dans l’après-dinée, chez un barbier de cette ville, nommé Gély, dont la boutique très achalandée était le rendez-vous des oisifs, des campagnards et des agréables ; car, avant l’établissement des cafés dans les petites villes, c’était chez les barbiers que se débitaient les nouvelles, que l’historiette du jour prenait du crédit, et que la politique épuisait ses combinaisons. […] D’un autre côté, à Pâques 1659, La Grange, qui, à ce moment même précisément, était engagé par Molière, dit dans son Registre manuscrit : « Le sieur Du Fresne sortit de la troupe et se retira à Argentan, son pays natal. » Voilà la date de sa retraite. […] À Pâques, il vit bien son camarade Du Fresne se retirer à Argentan, son pays natal ; Du Parc et sa femme abandonner le Petit-Bourbon pour le théâtre du Marais, qu’ils devaient du reste abandonner à son tour, à Pâques 1660, pour revenir à Molière ; il se priva même des services modestes du gagiste Croisac ; mais, en compensation, il enrôla un farceur en renom, Jodelet, et son frère, De L’Espy, tous deux du Marais, et trois autres acteurs nouveaux à Paris, Du Croisy, sa femme et La Grange. […] À la mort d’Adrien VI, les Romains firent écrire en lettres d’or au-dessus de la porte de son médecin : « Au libérateur de son pays » ; après la mort du fameux ministre, Guénaut reçut un compliment non moins flatteur, expression naïve de la reconnaissance populaire. […] Nous nous bornerons donc à dire que le tribunal, connaissant le mari de la belle en litige pour le plus robuste de tout le pays, ordonna, par une mesure assez semblable à celle de l’ancien congrès, qu’elle accorderait successivement ses faveurs aux deux prétendants, et que celui qui donnerait le plus de preuves d’amour et de vigueur serait présumé être fondé dans sa demande.
Les longues séparations et, par suite, les retours imprévus, n’étaient point rares en ces temps lointains, dans un pays où les communications étaient difficiles, chez un petit peuple aventureux, un peuple de navigateurs… Quoi qu’il en soit, les « reconnaissances », c’est la moitié du théâtre de Voltaire. […] Allez dans d’autres pays, là où les têtes tombent, où la justice crève les yeux, où le fer tarit dans sa source le germe des générations, où tout est jonché de supplices et de membres pantelants. […] L’Epreuve est une fantaisie charmante et légère ; les personnages, qui sont vrais, ne sont cependant pas trop réels, et l’action ne se passe pas très loin du pays bleu. […] Un jour, à la cour d’un prince du pays des rêves, on agite cette question : « Lequel, de l’homme ou de la femme, estle plusnaturollementinfidèle en amour ? […] Il paraît que c’est l’habitude du pays.
Quand les croyances et les pratiques chrétiennes sont aussi généralement répandues que dans la société du xviie siècle ; quand elles font partie de l’éducation, des institutions et des mœurs, et cela dans un pays où règne — provisoirement — la plus profonde paix religieuse et politique, elles ne sauraient être bien gênantes pour les dissidents, quand ce ne sont ni des hérétiques ni des rebelles, quand ce sont bonnement de tranquilles athées et de braves épicuriens, car alors la majorité des fidèles vit, à peu de chose près, comme ces épicuriens. […] Allons donc au théâtre apprendre des poètes Comment dans un pays grandi par les revers Les belles actions renaissent des beaux vers… Là-dessus, le bon Socrate offre à boire à ses hôtes. […] Lorsque s’ouvre le quatrième acte, l’armée jacobite est vaincue, le prince et ses partisans en fuite ; les Anglais battent le pays en faisant la chasse à l’homme. […] Regards des vieux portraits, flammes sous les vieux heaumes, Ô Torelli, c’étaient vos illustres fantômes, Qui, du pays des morts chassés par la douleur, Venaient maudire en moi l’intrus et le voleur ! […] Elles n’appartiennent à aucun pays et sont vêtues comme des personnages de contes très anciens.
Il faut être logique en tout : comment la seule investiture d’un nom illustre, fût-il le plus français d’ailleurs par atavisme et par tradition, atteindrait-elle à supprimer vingt années de culture antérieure, où les images de notre pays ne se réfléchirent qu’assez indirectement ? […] faut-il que mes yeux s’emplissent d’ombre un jour Et que j’aille au pays sans vent et sans verdure, Que ne visitent pas la lumière et l’amour ! […] Pareillement cette gentille Normande, en qui se réfléchissent si nettement les images de son pays, et qui trouve des accents émus pour exalter les souffrances de son sexe, n’est pas faite pour la courbure du cerceau métaphysique.
Werther est un des livres qui ont eu le plus d’influence et qui ont le plus excité la curiosité publique en tout pays.
Je n’en sais trop rien, mais cela est ainsi. » La verve, au contraire, sommeille-t-elle à de certains jours : « Ma muse dort comme une marmotte de mon pays, et son sommeil ne me déplaît pas trop.
Le vieillard, maître du pays, est là qui le reçoit à l’arrivée.
Enfin tout le pays des Lettres a « été inondé de Caractères… » 145.
M. de Querlon assurait l’abbé de Saint-Léger que la chanson de Marie Stuart à bord du vaisseau (Adieu, plaisant pays de France) était de lui.
Tandis que je contemplais les feux réguliers des lignes romaines et les feux épars des hordes des Francs, tandis que, l’arc à demi tendu, je prêtais l’oreille au murmure de l’armée ennemie, au bruit de la mer et au cri des oiseaux sauvages qui volaient dans l’obscurité, je réfléchissais sur ma bizarre destinée… Que de fois, durant les marches pénibles, sous les pluies ou dans les fanges de la Batavie : que de fois à l’abri des huttes des bergers où nous passions la nuit ; que de fois autour du feu que nous allumions pour nos veilles à la tête du camp ; que de fois, dis-je, avec des jeunes gens exilés comme moi, je me suis entretenu de notre cher pays. » Et voilà à quoi sert d’avoir servi dans l’armée de Condé, septième compagnie bretonne, couleur bleu de roi avec retroussis à l’hermine659 !
. — Les Plus Jolies Chansons du pays de France, chansons tendres, choisies par Catulle Mendès, notées par Chabrier et Gouzien (1888). — Pour lire au bain, contes (1888). — Le Souper des pleureuses, contes (1888). — Les Belles du monde : Gitanas, Javanaises, Égyptiennes, Sénégalaises, avec R.
Il s’y trouve un peu comme un prisonnier de guerre, à qui l’on ne saurait imposer les mêmes devoirs qu’aux habitants du pays.
Et nous tâcherons à ce que, faite dans une langue de lecture aisée, cette œuvre de propagande Wagnérienne place enfin le Maître dans notre pays au juste rang qui lui convient, à côté des maîtres classiques, Bach, Gluck, Beethoven.
A Bayreuth, déjà une grande affluence ; un plus grand nombre d’Allemands, mais beaucoup d’Anglais, et des gens un peu de tous les pays.
Lohengrin est un chevalier errant qui passe par hasard à Anvers, en Brabant, vers le onzième siècle, au moment où la fille d’un prince de ce pays, qui passe pour mort, est accusée d’avoir fait disparaître son jeune frère dans le but d’obtenir l’héritage du trône en faveur d’un amant inconnu.
Deux voyageurs viennent d’un pays où l’on ne connaît pas les horloges, même par ouï-dire.