Bientôt on causera musique, peinture peut-être, mais littérature infailliblement. […] En littérature comme en morale, il y a danger, autant que gloire, à être délicat. […] Congédier la passion et la raison, c’est tuer la littérature. […] Le temps n’est pas loin où l’on comprendra que toute littérature qui se refuse à marcher fraternellement entre la science et la philosophie est une littérature homicide et suicide. […] Il en est de même dans la littérature en général et dans la poésie en particulier.
. — Ils manquent dans la littérature française. — Le petit Joas et David Copperfield. — Les gens du peuple. […] Nous sommes des esprits pratiques, et nous ne voulons pas que la littérature corrompe la vie pratique. Nous avons la religion de la famille, et nous ne voulons pas que la littérature peigne les passions qui attaquent la vie de famille. […] Nous n’en avons point dans notre littérature. […] L’une et l’autre furent apportées de Germanie et composent la littérature qui vécut avant la conquête.
III On s’étonne, en réfléchissant à ses accablantes occupations d’homme public, comme défenseur ou accusateur devant les tribunaux, comme orateur politique devant le peuple ou au sénat, comme consul dans des temps d’orages civils, comme proconsul en Asie, comme général d’armée, comme administrateur de provinces, comme candidat aux magistratures, comme aspirant au triomphe, comme conseil de Pompée, comme ami de Brutus, comme ennemi de Clodius ou d’Antoine, comme tuteur et victime d’Octave ; on s’étonne, disons-nous, qu’il soit resté tant de loisirs à cet esprit universel pour toutes les parties de la littérature depuis la rhétorique et la poésie jusqu’à la philosophie et la religion. […] L’éloquence est la littérature directe et parlée : la plus passionnée, la plus impressive, mais la plus fugitive de toutes les littératures. […] Elle fut longtemps aussi presque la seule littérature. […] C’est un cours complet de littérature parlée ou écrite. […] « — Il y a longtemps aussi, lui dis-je, que j’attends cet ouvrage, et cependant je n’ose pas vous presser, car j’ai appris de notre ami Libon, dont vous connaissez la passion pour les lettres, que vous n’interrompez pas un seul instant ce travail, que vous y employez tous vos soins et que jamais il ne sort de vos mains ; mais il est une demande que je n’avais jamais songé à vous faire et que je vous ferai, maintenant que j’ai entrepris moi-même d’élever quelque monument à ces études qui me furent communes avec vous, et d’introduire dans notre littérature latine cette ancienne philosophie de Socrate.
Il fut chargé de la revue bibliographique dans le Figaro, et se vit à même d’entrer dans la littérature, de renoncer au rôle d’employé. […] Aujourd’hui il travaille encore beaucoup ; il ne se passe pas d’année où il ne jette dans la circulation deux ou trois volumes ; mais la critique ne s’occupe plus de lui, il est en dehors de la littérature militante. […] Je n’avais pas attendu sa pitié méprisante pour dire mon sentiment, il y a bientôt dix ans, sur la littérature putride ; je suis presque confus, désappointé d’être si peu injurié. […] Zola, sa littérature étant inhabitable pour moi. […] On se figure qu’il va chasser des sujets et des types de la littérature : il ne veut qu’ouvrir à tout le monde les portes du théâtre et du roman, afin que tout ce qui est puisse y entrer.
En somme, le point de vue mécanique et le principe de « l’économie de la force » ont assurément leur importance en littérature. […] Mais, si la fonction du langage est primitivement la simple communication intellectuelle entre les hommes, le langage des arts, de la littérature, de la poésie, est autre chose qu’une machine à transmission d’idées, qu’une sorte de télégraphe à signaux rapides et clairs. […] Or, une vraie langue est une langue dans laquelle on pense avant même de parler, et on ne pense que dans une langue qu’on s’est assimilée dès l’enfance, qui a une littérature, un style propre, quelque chose de national dont vous vous êtes pénétré. […] Comme la musique, la littérature devient à la fois plus savante et plus harmonique, plus libre dans ses règles et plus vaste dans le domaine de ses applications. […] Renan fait un si grand éloge.Ce serait le style vraiment fort d’une littérature de vérité, un style exempt du jargon à la mode, prenant une solidité et une largeur classiques.
L’histoire comparée des littératures vérifie le principe. […] Aussi bien, tout en s’acquittant du respect que l’on doit aux ancêtres et sans croire que les symbolistes demeurent invulnérables, il n’est pas défendu, je pense, de marquer l’apport des prétendus jeunes dans la littérature contemporaine et les acquisitions, vraiment neuves, dont se sont enrichis les poètes de notre génération. […] Brunetière à qui j’emprunte cette heureuse formule a soin d’ajouter en note : « Cette définition n’a certainement rien de nouveau, et j’en suis bien aise, parce qu’on en peut vérifier la justesse dans l’histoire de toutes les grandes littératures. […] Voir Remy de Gourmont dans son livre des Masques : « Une vérité nouvelle est entrée récemment dans la littérature et dans l’art, et c’est une vérité toute métaphysique et vraiment neuve… Cette vérité, c’est le principe de l’idéalité du monde. » 23. […] « De toutes les formes de la littérature, celle du poème en prose était la forme préférée de des Esseintes.
[Cours familier de littérature (1856 et années suivantes).]
[La Littérature de tout à l’heure (1889).]
[Études de littérature et d’art (1895).]
Expressions parfaites d’un idéal où la raison, la vertu et la beauté sont inséparables, les littératures antiques, soit sous leur forme profane, soit sous leur forme chrétienne, étaient pour lui une révélation lumineuse, où il trouvait à toute heure ce qui nourrit l’esprit et réchauffe le cœur.
En Littérature, comme en Morale, vouloir tout réduire à l’arbitraire, c’est moins la preuve d’un esprit inventif & original, que l’indice de la dépravation du jugement & de l’inquiétude qui en est le fruit.
Jamais homme ne se sentit plus d’attrait pour la Littérature.
Mon premier livre étant une réfutation des Cours de littérature ordinaires, ne suis-je pas un peu excusable d’avoir poussé trop en avant ceux qui voulaient nous tirer trop en arrière ?
Chez les critiques littéraires, une transfusion de jeune sang s’est faite, et les plus arriérés, les plus inféodés au classicisme étroit, sont moins fermés, plus ouverts aux choses nouvelles de la littérature, tandis que les critiques dramatiques, surtout ceux des petits journaux populaires, des petits journaux illustrés, sont restés de vrais critiques du temps de la Restauration. […] Au fond, un vrai peintre n’est jamais, dans ses tableaux, un illustrateur de littérature. […] Ça, c’est le domicile présent de Léonide Leblanc, qui m’a demandé à faire faire mon portrait par un peintre de ses amis, sur un album, qu’elle veut consacrer à la littérature, et qu’elle commence par l’auteur d’Henriette Maréchal. […] Puis entre nous trois, Zola, Daudet et moi, il y a une causerie intime sur le jeune de la littérature actuelle, qui, ayant l’idée d’un livre, et en détaillant avec feu tout l’intérêt, finit par dire froidement : « Ah ! […] Vraiment le critique devrait être moins féroce à notre égard, il nous devrait vraiment un peu de reconnaissance, pour lui avoir donné l’idée de publier, un an après l’apparition des Hommes de lettres qu’il avait beaucoup louée, les Jeudis de madame Charbonneau, le seul succès qu’il ait jamais eu en littérature.
Comment la littérature en Angleterre a son emploi dans la politique et la religion. — Poëmes politiques de Dryden : Absalon et Achitophel, la Médaille. […] Sauf quelques inexactitudes, il connaît fort bien la littérature de sa nation, marque aux auteurs leur rang, classe les genres, remonte jusqu’au vieux Chaucer, qu’il traduit et rajeunit. […] Ces mœurs montrent que la littérature est devenue une œuvre d’étude, non d’inspiration, un emploi du goût, non de l’enthousiasme, une source de distractions, non d’émotions. […] Il avait d’ailleurs le pire des publics, débauché et frivole, dépourvu d’un goût personnel, égaré à travers les souvenirs confus de la littérature nationale et les imitations déformées des littératures étrangères ne demandant au théâtre que la volupté des sens ou l’amusement de la curiosité. […] Celle-ci, égarée hors du sien et entravée d’abord par l’imitation étrangère, ne forme que lentement sa littérature classique ; elle ne l’atteindra qu’après avoir transformé son état religieux et politique : ce sera le règne de la raison anglaise.
Quoi qu’il en soit de ses intentions, ce livre n’en reste pas moins un des plus surprenants de notre littérature romanesque. […] Quel ouvrage de littérature, et surtout de poésie, n’est point, en quelque partie, autobiographique ? […] Certains écrivains construisent leur monument au bord de ce qu’on pourrait appeler le grand chemin de la littérature ; d’autres le placent à l’écart, au détour de quelque sentier moins fréquenté. […] Barrès eut avec le poète mourant, où ils causèrent « de ce qui leur tenait le plus au cœur, de littérature », Moréas dit à son ami : « Il n’y a pas de classiques ni de romantiques », et M. […] Pepoli pour se consoler s’adonna plus activement à la littérature.
Vous y trouverez, sertissant des sentiments tour à tour frais à l’extrême et raffinés presque trop, des bijoux tour à tour délicats, barbares, bizarres, riches et simples comme un cœur d’enfant et qui sont des vers, des vers ni classiques, ni romantiques, ni décadents, bien qu’avec une pente à être décadents, s’il fallait absolument mettre un semblant d’étiquette sur de la littérature aussi indépendante et primesautière.
Soyez sûrs que les cendres de Gautier ont frémi de joie, à l’apparition de ce livre, et que, dans le paradis des lettrés, l’ombre de Flaubert hurle, à l’heure qu’il est, des phrases de Pierre Louÿs, les soumet à l’infaillible épreuve de son gueuloir, et qu’elles la subissent victorieusement… Enfin voilà donc un jeune, un vrai jeune — Pierre Louÿs n’a pas vingt-six ans — qui nous donne un beau livre ; un livre écrit dans une langue impeccable, avec les formules classiques et les mots de tout le monde, mais rénovés et rajeunis à force de goût et d’art ; un livre très savant et où se révèle, à chaque page, une connaissance approfondie de l’antiquité et de la littérature grecque, mais sans pédantisme aucun et ne sentant jamais l’huile et l’effort ; un livre dont la table contient sans doute un symbole ingénieux et poétique, mais un symbole parfaitement clair ; un livre, enfin, qui est vraiment issu de notre tradition et animé de notre génie et dans lequel la beauté, la force et la grâce se montrent toujours en plein soleil, et inondées d’éclatante lumière !
[La Littérature de tout à l’heure (1899).]
» Néanmoins, l’action des Symbolistes et des Décadents contre la littérature en vogue était parallèle.
Celui-ci avec du génie, de l’éloquence & une Littérature étendue, a prouvé combien un homme sage doit se défier de ses préventions, & combien il est essentiel, pour le bonheur & la véritable gloire, de savoir les réprimer, lorsqu’elles nous emportent trop loin.
J’ai eu la gloire de ne compter parmi mes ennemis, que les fanatiques, les esprits serfs, l’Auteur de l’Année Littéraire, & celui de cet Almanach de l’année passée, publié en trois gros volumes, sous le titre des Trois Siecles de notre Littérature ; Ouvrage sans esprit, quoique ce soit un Libelle, & très-obscur, quoiqu’on y déchire tous nos Grands Hommes ».
Sa Muse a commencé trop tard à garder le silence, puisqu'elle ne s'est exercée que sur des sujets licencieux ou bizarres, dont notre Littérature pouvoit très-bien se passer.
Ce motif dirige la grande foule des écrivains, — qui ne s’avisent de littérature que pour l’écriture : babillage excessif, où la niaiserie fuse avec élégance ; opinions pitoyables qui crèvent comme des bulles ; combinaisons de mots harmonieux ; sont babioles dont ils jouent — ces virtuoses !
D’ailleurs, puisque l’auteur, si peu de place qu’il tienne en littérature, a subi la loi commune à tout écrivain grand ou petit, de voir rehausser ses premiers ouvrages aux dépens des derniers et d’entendre déclarer qu’il était fort loin d’avoir tenu le peu que ses commencements promettaient, sans opposer à une critique peut-être judicieuse et fondée des objections qui seraient suspectes dans sa bouche, il croit devoir réimprimer purement et simplement ses premiers ouvrages tels qu’il les a écrits, afin de mettre les lecteurs à même de décider, en ce qui le concerne, si ce sont des pas en avant ou des pas en arrière qui séparent Han d’Islande de Notre-Dame de Paris.
On peut faire le même reproche à Dom Argonne, savant Chartreux, qui nous a donné des Mélanges d’histoire & de littérature, en trois vol.
Un grand homme & un médiocre peuvent avoir aisément un parti à la cour, dans l’armée, à la ville, dans la Littérature. […] (Littérature.) est le synonyme de fertile quand il s’agit de la culture des terres : on peut dire également un terrein fécond & fertile ; fertiliser & féconder un champ. […] On a dit quelquefois, c’est un esprit fleuri, pour signifier un homme qui possede une littérature legere, & dont l’imagination est riante. […] Celui qui n’ayant lû que des romans ne fera que des romans ; celui qui sans aucune littérature aura composé au hasard quelques pieces de théatre, qui dépourvû de science aura fait quelques sermons, ne sera pas compté parmi les gens de lettres. […] (Littérature.) moitié de vers, demi-vers, repos au milieu du vers.
Il gardait, dans son renoncement, l’amour de la littérature. […] Fou de littérature, il le serait peut-être devenu de lui-même. […] Ses vénérables maîtres estimaient peu la littérature en elle-même. […] Il goûte notre vieille littérature gauloise, alors assez dédaignée. […] Elle est dans notre littérature la première jeune fille qui aime jusqu’au crime et au suicide.
Les enseignements de la littérature et de la poésie ne doivent jamais être qu’implicites et détournés. […] L’Europe aura toujours plusieurs langues et plusieurs littératures. […] Toutefois ses travaux habituels ne le détournèrent pas de la littérature. […] C’est dans ce genre de littérature un modèle achevé. […] M. de Lamartine s’est proposé une tâche difficile et inconnue jusqu’ici dans notre littérature : l’épopée domestique.
Si vous saviez ce que vous avez fait de brochures, surtout, … et vous croyiez que c’était de la littérature ! […] Géruzez, pour son Histoire de la littérature française. […] Il ne serait pas difficile de trouver des raisons à cette préoccupation qui se trahit dans la littérature actuelle. […] Ils représentent, comme résolution et comme privations, vingt-cinq volumes, au moins, de littérature masculine. […] C’est elle qui a présidé à toutes nos conversations et qui a inspiré à peu près toute notre littérature.
Elle a été de l’histoire ; elle va être de la littérature. […] Je vais plus loin : bien que je ne songe pas à nier ce que notre romantisme a dû, d’abord, aux littératures allemande et anglaise, — hélas ! […] La preuve qu’il n’a rien de commun avec les étrangers, ni avec les littératures dont ils sont imbus, c’est qu’ils sont incapables de l’admirer. […] Les Trophées marquent une belle date dans l’histoire de la littérature française. […] Eh bien, ne serait-il pas logique qu’un phénomène analogue se produisît dans l’ordre littéraire, que deux littératures, ennemies hélas !
— Un homme d’esprit classique, mais qui l’est véritablement, et comme on l’était dans l’ancienne littérature, ayant lu la tragédie de Lucrèce, m’en faisait hier de grandes critiques ; il s’étonnait qu’on eût fait à cette pièce la réputation d’être classique comme on l’entendait de son temps ; il m’en citait des vers étranges selon lui, et d’autres qui sentent leur latinisme comme si l’auteur fût resté à moitié chemin en traduisant.
L’art d’écrire s’apprend donc en même temps qu’on apprend la littérature, l’histoire, les sciences, par cela même qu’on les apprend, en même temps qu’on avance dans la vie, par cela même qu’on vit : l’étude et l’expérience sont les vraies sources de l’invention et du style.
Gustave Kahn Ce poète est une des originales figures de la littérature de ce temps.
En écoutant vos leçons sur la plus belle des langues et des littératures du monde primitif, j’ai rencontré la réalisation de ce qu’auparavant je n’avais fait que rêver : la science devenant la philosophie et les plus hauts résultats sortant de la plus scrupuleuse analyse des détails.
Épilogue Il faut finir ici cette première série des Bas-bleus au xixe siècle, qui sera suivie de plusieurs autres, si le mouvement qui emporte les femmes vers la littérature, ne s’arrête pas… Et il ne s’arrêtera pas.
Le triumvirat littéraire, c’est dans la littérature quelque chose comme Auguste, Antoine et Lépide dans la politique.
Mais qu’on m’entende bien, une poétique n’est un traité de la poésie qu’en littérature.